La Gazette du Japon - 5

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Sommaire n° °5 - Septembre 2003 Le jardin japonais de San-Francisco (Naginata) - historique - composition - évolution Sumo : Les Yobidashi (Jean-Michel) - leur rôle avant, pendant et après les tournois - les 12 principaux Yobidashi actuels L’histoire du bôgu – 3ème partie (Naginata) Conte bilingue - Suite (Agnès) - le conte - la traduction - les explications grammaticales Kanji à Caser (Agnès) - squelette - liste des mots Tanizaki – Puisque je l’aime – suite (Antoine) - Acte II – Scène III Voyage à Okinawa - Suite (Hiroe) - version japonaise - version française Kanji à Caser – Solution (Agnès)

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La Gazette du Japon Le Jardin Japonais de San Fransisco (Auteur : Naginata) Une impression très japonaise anima le début de mon voyage aux Etats Unis. Le jardin japonais du parc du Golden Gate est, en effet, un enchantement de nature emprunt d’histoire au cœur de l’une des plus belles villes des Etats Unis.

Créé dans le village japonais pour l’Exposition Internationale de Californie de 1894, il est le plus ancien jardin public de style japonais du pays,. Connut entre autre aujourd’hui pour le thé qu’on y sert au bord de l’étang, qui a amené l’endroit à s’appeler Jardin de Thé du Parc du Golden Gate, il regroupe différents styles de jardins de l’empire du soleil levant. Notre équipe de Naginata goûta les délices de l’endroit en buvant un thé, au bord de l’étang principal.

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Conçut pour l’exposition par John McLaren, le jardin est nettement plus étendu qu’à l’origine, et il doit beaucoup aux soins d’un jardinier japonais nommé Makoto Hagiwara, qui s’en occupa dès 1895. Il resta à ce poste pendant près de trente ans et étendit le jardin progressivement. En fait il agrandit le jardin jusqu'à cinq fois sa taille d’origine. L’enrichissant de sculptures, de « koi », et d’un temple shinto.

Le pont en demi-lune est un élément qui date de l’origine du jardin, lorsqu’il faisait partie du village japonais de l’exposition. Il n’est pas vraiment pratique mais il apporte une valeur esthétique, indéniable à l’endroit.

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A sa mort en 1925 son beau-fils, Goro Tozawa Hagiwara succéda à la maintenance de l’endroit. Il y introduit des cerisiers du Japon qui font aujourd’hui la renommé du jardin. De plus, l’endroit est riche en azalées qui inondent de couleurs le jardin en avril-mai. Je rajoute une photo d’Internet pour vous faire profiter de ces couleurs, car je suis passé en Juillet…

Malheureusement, le jardin connut une période décadente, lors de la seconde guerre mondiale ; la famille Hagiwara qui y vivait, fut déportée dans un camp etl’endroit fut renommé jardin de thé oriental ; de nombreux éléments furent démolis ou déplacés et beaucoup de plantes moururent à cette époque.

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La Gazette du Japon Le jardin fut restauré en 1952 et réouvert en 53 mais il reste peu d’éléments du jardin de thé d’origine. On y créa un jardin sec ; kare sansui, dont l’auteur est Nagao Sakurai.

Franchement je l’ai trouvé insignifiant à coté de la beauté de l’étang et des bâtiments du jardin. Ainsi la pagode nommée « tour au trésor » fut déplacée sur les restes du temple shinto.

En 1949, un grand bouddha de bronze datant de 1790 fut importé de Tajima. Il est aujourd’hui le plus grand Bouddha Japonais hors Japon.

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La maison de thé et le magasin souvenir furent recréés en 1959 par R. G. Watanabe et douze lanternes en pierre furent offertes en 1960 par Porter Sesnon. L’allée des cerisiers fut restaurée en 1977 et un élément en forme de Mont Fuji fut créé en 1979 à la mémoire de Makoto Hagiwara qui était originaire de la région du volcan.

En 1985, M. Kensuke Kawata, fut désigné chef concepteur pour réaliser une entrée à l’endroit même de celle qui existait à l’origine ainsi que pour la restauration des 3 portes du jardin. A la sortie, une plaque de bronze de Ruth Asawa, honore la mémoire de Makoto Hagiwara et de sa famille.

Un beau souvenir et une belle ballade à faire si vous passez par San Fransisco. © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon Sumo - les Yobidashi (Auteur : Jean-Michel) Quiconque aura assisté à un tournoi de sumo, que ce soit directement dans l’enceinte du kokugikan à Tokyo, ou même à la télévision japonaise, aura remarqué ce personnage qui entre chaque combat, vient annoncer d’une voie lancinante, les noms des 2 futurs combattants. C’est le Yobidashi : le présentateur ou l’annonceur, comme on voudra. En réalité, ce personnage est une figure centrale et importante du sumo, car il a un rôle précis aussi bien pendant le tournoi qu’avant et après. Avant le tournoi : Tout d’abord, les yobidashi supervisent la contruction et la démolition du « dohyô » (l’endroit ou les combattants s’affrontent). Ce sont eux qui recherchent la terre glaise appropriée à cette construction. Ils mesurent les dimensions du dohyô (côtés, hauteur), en marquent les limites (circonférence) et dessinent les lignes parallèles en son centre. Les plus jeunes yobidashi s’occupent des tâches proprement manuelles, et les plus anciens mesurent et supervisent le travail. Le « dohyô matsuri » est une cérémonie qui a lieu la veille du début du tournoi. Il s’agit d’une cérémonie solennelle Shintô, qui consiste à bénir le dohyô fraîchement construit. C’est un yobidashi qui débute cette cérémonie en frappant l’un contre l’autre ses deux batons de bois. A la fin de cette cérémonie, c’est encore lui qui habillé en « tattsuke bakama » (vêtement de travail traditionnel) parade sur le dohyô en frappant sur le « fure taiko » (tambours). Ensuite, il continue à parader dans certains quartiers de la ville, en annonçant les principaux combats du premier jour. Pendant le tournoi : Il joue alors le rôle d’annonceur. Vêtu d’un tattsuke bakama, le bras tendu et le coude plié, il tient ouvert un éventail blanc ne présentant aucune inscription. Il fait face au public, puis pivote alternativement vers l’est puis vers l’ouest en chantant les noms des futurs combattants. En fonction du rang de ces combattants, il annoncera soit seulement leurs noms, soit leurs noms, origines et heya (lieu d’entrainement). L’ordre de l’annonce change tous les jours : soit il commence par le lutteur du côté est, soit par celui du côté ouest. Il quitte ensuite le dohyô et laisse la place à l’arbitre. Entre les combats, il maintient en état la surface du dohyô en la balayant et l’humidifiant. Les yobidashi installent également les coussins des prochains lutteurs dans la zone d’attente. Il est aussi responsable des sceaux de sel et d’eau et du rituel à la fin de chaque combat, quand le lutteur victorieux doit tendre au prochain lutteur le « chikara-mizu » et le « chikara-gami ». Si le combat est primé, les yobidashi paradent au centre du dohyô en présentant des bannières, et c’est encore un yobidashi qui tend l’enveloppe contenant l’argent au vainqueur du combat. Chaque jour à la fin des combats, un yobidashi joue du « yagura taiko » (tambour) pour annoncer la fin officielle des combats de la journée.

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La Gazette du Japon Après le tournoi : Les yobidashi supervisent la démolition du dohyô. Les yobidashi sont employés par la NSK (Nihon Sumô Kyokai), l’Association japonaise de Sumo. Ils y entrent très jeunes et sont classés hiérarchiquement. Plus ils sont anciens, et plus ils annoncent des matchs importants. Le plus ancien peut également être vue en tête de la procession au moment de l’entrée des yokozuna (plus haut grade des lutteurs de sumo). Ils prennent leur retraite à l’âge de 63 ans.

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La Gazette du Japon Les 12 principaux yobidashi actuels : Nom – Grade – date de naissance – débuts dans la profession – Heya - Département

Yasuo Tate-yobidashi Né le 10-08-1938 D : janvier 1959 H : Hanaregoma P : Saitama

Hideo Sanyaku-kaku Né le 28 déc 1949 D : mars 1969 H : Isegahama P : Shizuoka

Takuro Sanyaku-kaku Né le 24-02-1956 D : mars 1975 H : Mihigaseki P : Hokkaido

Kotoji Sanyaku-kaku Né le 04-02-1959 D : juin 1976 H : Sadogatake P : Okinawa

Jiro Sanyaku-kaku Né le 19-01-1960 D : mars 1978 H : Mihogaseki D : Chiba

Katsuyuki Makunouchi-kaku Né le 06-02-1964 D : août 1979 H : Hanaregoma P : Osaka

Shiro Makunouchi-kaku Né le 03-12-1962 D : mars 1981 H : Oshiogawa P : Gunma

Shigeo Makunouchi-kaku Né le 25-01-1966 D : mai 1981 H : Kokokoe P : Shiga

Goro Makunouchi-kaku Né le 26-04-1964 D : avril 1982 H : Oshiogawa D : Saga

Kokichi Makunouchi-kaku Né le 22-06-1968 D : mai 1984 H : Kiriyama D : Miyagi

Akira Makunouchi-kaku Né le 31-01-1969 D : mai 1985 H : Oshima D : Kanagawa

Ryuji Makunouchi-kaku Né le 23-07-1970 D : mars 1986 H : Miyagino D : Kanagawa

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L’ histoire du Bôgu (troisième partie) de Nakamura Tamio Traduit du Kendo World Magazine par David D’hose [Naginata] Kendo World Magazine, Vol. 1 Issue 1, 2001 Le Bôgu de l’école Jikishinkage-ryu Après ce petit aperçu de l’évolution du bôgu dans la tradition du Jikishinkageryu, je voudrais essayer de déterminer à quoi il ressemblait. Je vous ai déjà dit, qu’à ma connaissance il ne reste pas de bôgu authentique de l’école Jikishinkage-ryu. Cependant il est possible de s’en faire une idée générale grâce aux illustrations du livre de Tominaga Kengo : Sho-Ryuha Budogu-Zue (Illustration d’Armures protectrices de différents arts martiaux) publié en 1931.

En regardant attentivement cette illustration on constate que le « men » était constitué d’une grille de bambou et ne possédait pas de protection de la gorge (tsuki-dare).

Le « do » était composé de lattes de bambou liées entre elles, les « kote » couvraient les poignets et les avant-bras, et le « shinai » était un fukuroshinai. Si nous comparons ces illustrations avec l’armure du Shinkage-ryu. Ce type de bôgu ressemble probablement beaucoup à celui développé par © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon Naganuma Kunisato (l'héritier de la tradition du Jikishinkage-ryu), troisième fils de Yamada Heizaemon.

On constate que les différences principales sont : l’absence de protection audessus du « men » et surtout l’absence de do. Raffinements Durant la période s’étendant entre 1751-1764, à peu près 50 ans après le bôgu de l’école Shinkage-ryu, Nakanishi Chuzo Tsugutake de l’école Itto-ryu engageait des combats uchikomi-geiko avec des « men » en métal et des armures de bambou. Le Nakanishi Koresuke's Itto-ryu Heiho Toho Kigen (traité concernant l’école Itto-ryu, édité en 1861) fait état de : ‘Le Clan Nakanishi commença à utiliser le shinai pour l’entraînement à la Horeki (1751-1764).' Dans le Shirai Toru's Heiho Michishirabe (édition de 1834) on explique comment Tsugutake, après la mort de son père, excella dans l’art du kenjutsu en étendant ses activités et en expérimentant l’entraînement au shinai plutôt que de se contenter de méthodes d’entraînements plus traditionnelles. La raison pour laquelle Nakanishi Chuzo Tsugutake s’entraîna en utilisant le shinai dans des uchikomi-geiko est répertoriée dans un texte écrit dans une lettre en réponse de Yamaga Takayoshi du clan Tsugaru de l’école Itto-ryu le 12eme mois de l’année 1775. La lettre posait 11 questions à Nakanishi Tsugutake, concernant le pour et le contre de l’utilisation du shinai. Les réponses à ces questions sont clairement répertoriées dans le Itto-ryu Gokui. Nakanishi était encouragé par l’intérêt de Yamaga, et il répondit aux questions, mais se garda de faire tout commentaire sur le shinai avant le troisième jour du premier mois de l’année qui suivit. Yamaga demanda à son mentor Ono Tadao, chef de l’école Onoha-Itto-ryu la même question concernant le combat avec un bokuto et le combat avec le shinai, à quoi il répondit, ‘ l’entraînement au shinai est insupportablement indulgent et n’est rien d’autre qu’un jeu pour les enfants’. Si cela sert à quelque chose, c’est bien à éviter la profondeur d’un vrai combat’. En opposition à ceci, Nakanishi rétorqua qu’il s’agissait d’un malentendu concernant les objectifs du groupe de Nakanishi de l’utilisation du shinai pour l’entraînement. Ce point de contentieux, concernant l’utilisation du shinai au cours d’entraînements en © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon opposition à la pratique pur du kata, ne sera pas seulement un problème majeur de l’école Itto-ryu, mais sera également chaudement débattu dans beaucoup d’autres arts martiaux traditionnels. Et c’est à partir de cette époque que l’on observe de grandes tendances d’entraînements à se diriger vers le shinai, comme au kendo moderne, au détriment des katas traditionnels à lames réelles ou au bokuto. En ce qui concerne les changements apportés au Bôgu à la fin du 18ème siècle, il y a une référence dans Zokukoken Koon's Nisho Gogo no Ben (édition de 1794), qui décrit ce type d’équipement à cette époque. L’armure ainsi nommée, n’était rien d’autre alors que des pièces de cuir bourrées de cotons et des morceaux de bambous liés entre eux. Dans le traité sur le kenjutsu de Yamazaki Toshihide (kenjutsu Giron - édition de 1791), il est mentionné : « Il n’y a pas de meilleure façon de saisir les principes du combat qu’en mettant un men et des kote, et en s’entraînant avec un shinai sans crainte de se blesser ». Parallèlement dans le Kenjutsu Hiden Dku Shugyo du même auteur (édition de 1800) , on peut lire : « Tout d’abord, les deux pratiquant doivent se munir d’un men, de kote et d’une protection de corps en bambou pour éviter de se blesser ». Ces extraits nous indiquent que l’utilisation d’armures de protections pour l’entraînement était assez répandue à cette époque. L’armure représentée dans le Hokusai Manga (1808) ci-dessous est assez représentative du bôgu utilisé à cette époque.

Cependant, en l’inspectant, on constatera encore l’absence de protection de gorge, tout comme c’était le cas pour le bôgu de l’école Jikishinkage-ryu (bôgu montré plus haut). Ceci semble indiqué que la technique du Tsuki n’était pas encore employée, et que la base de l’entraînement se résumait au men et au kote. Concernant la technique du tsuki, il y a une anecdote intéressante concernant Oishi Susumu du clan des Yanagigawa. Il utilisait à l’époque Era (1830-1844) un shinai particulièrement long mesurant 5-shaku 3-sun (environ 167cm) pour battre des escrimeurs renommés d’Edo grâce à ses attaques en tsuki et do. A peine l’eut-il fait que Oishi devint non seulement le maître de sa propre école shi Shinkage-ryu, mais tint aussi une licence d’enseignant de Oshima-ryu © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon sojutsu (lance). Il semble avoir utilisé ses connaissances en sojutsu pour exploiter les points faibles du bôgu de kenjutsu. Plus tard, peut être à cause des exploits de Oishi, un shinai plus long fut adopté par tous. Comme le dépeignent certaines illustrations du bôgu de cette période dans le célèbre ouvrage sur le kendo de Takano Sasaburo, une protection de la gorge fut ajoutée au men afin de protéger cette cible un peu trop tendre.

Tout ce qui est populaire à Edo le devient rapidement dans les provinces, ainsi, les protections de gorge sur le men, ne furent bientôt plus des exceptions. Par exemple, un set de bôgu fait main dans un petit village en 1836 en bambou mais avec une énorme protection pour la gorge.

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La Gazette du Japon Un autre set d’armures, provenant du même village, fut réalisé avec un men en métal plutôt qu’en bambou et suggère qu’il y eut d’autres transitions dans les styles d’armures de cette époque. Nous constatons donc que les modifications tel que la grille de métal, la protection tsuki-dare, les protections de dessus de tête, et la protection supérieure du torse sur le do semblent être des adaptations pour le kenjutsu du bôgu utilisé en sojutsu. Désormais, les traditions de ces deux arts martiaux, vont utiliser les innovations de l’un et de l’autre pour améliorer le bôgu jusqu'à ce qu’ils utilisent un bôgu commun qui est celui utilisé de nos jours en kendo. Celui-ci est constitué d’un men avec tsuki-dare, de kote, d’un do et d’un tare. Depuis cette époque, de nombreux raffinements furent apportés à partir de la forme de base du bôgu à chacun de ses éléments. Mais la forme de base resta la même. Dans la ville animée de Edo, les quartier de Kajibashi, Atago, et Shitayakanari Kaido accueillirent de nombreux magasins spécialises dans la vente de bôgu et de shinai. Dans un journal de voyage de Muta Takaatsu ( Sho-Koku Kaireki Nichiroku) il est fait état d’une commande d’un do de cuir à un magasin de Nichikage-cho pour le prix de 1 ryo. On peut aussi apprendre de ce texte qu’un shinai coûtait 200 « mon », ce prix variait du reste de 200 à 270 mon. Dans les environs de la concentration de ces magasins on pouvait trouver le dojo de la Jikishinkage-ryu Naganuma , ce qui en faisait bien évidemment un bastion du kenjutsu. En outre, la raison pour laquelle Bakufu construisit l’académie militaire Kobusho dans cette zone fut d’une part pour la défense navale, à cause de la proximité de la mer mais aussi à cause du fait que l’endroit fourmillait de pratiquants de kenjutsu et de magasins de matériel. Il y a une charmante illustration dans le Ehon Azuma Asobi (1802)de Katsushika Hokusai, qui dépeint une scène dans un de ces magasins. D’un coup d’œil on peut voir un fukuro-shinai et des protections en bambou pendus au mur de ce qui semble être un magasin traditionnel d’armures. Par extension on peut déduire qu’ils étaient les premiers artisans qui ont construit nos bôgu contemporains.

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⑦ は

子 供 は

こ ど も

そ り に 乗の っ た り 、 ス ケ ー ト を し た り し ま し た 。

辺 り は 雪 で

あ た

ゆ き

真ま っっ 白 しろ に 成な り ま し た 。

そ し て 、

冬 に

日ひ は み

ふ ゆ

成な る と 、

短 じか く

夜 よる が

成な り ま し た 。

長 なが く 成な り ま し た 。

小 さ い

ち い

お う ち は 、 そ れ を み ん な 見み て い ま し た 。

畑 たけ の 取と り 入い れ が 済す ん で 、 林 りん 檎ご 摘つ み も 始 ま り ま し た 。

は じ

葉は は 黄 色 く

き い ろ

日 が

成な っ た り 、 赤 あか く 成 っ た り し ま し た 。

短 じか く 成な っ て 、 夜 よる は 寒 く 成 り ま し た 。

さ む

霜 が

し も

夏 なつ 休 やす み が 済 ん で 、 ま た

秋 あき に 成 り ま し た 。

子こ 供 た ち が 学 がっ 校 こう へ 行 き 始は め ま し た 。 い

お り 始 はじ め て 、

木き の © http://www.lejapon.org

小 さ い

ち い

お う ち は 、 そ れ を み ん な 見み て い ま し た 。

子 こど 供も は 池 いけ で 泳 およ ぎ ま す 。

く 成な り 始 はじ め ま し た 。

畑 たけ で は 、 た く さ ん の 作 さく 物 もつ が 大 おお き く 成な っ て い ま し た 。 林 りん 檎ご が 赤 あか

つ い て 、 野 のは 原ら に は 、 白 しろ い ひ な ぎ く が い っ ぱ い 咲さ き ま す 。

夏 なつ に 成な る と 、 日ひ が 長 なが く 成な り ま す 。 木き に は み

緑 どり の 葉は が い っ ぱ い


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に 成な り ま し た 。

る よ う に

の み

皆 んな が 、

両 ょう 側 がわ に

今 いま ま で よ り も

出 でき 来は 始じ め ま し た 。

ず っ と 忙 し そ う に 、

い そ が

行い っ た り 来き た り す る よ う

ガ ソ リ ン ス タ ン ド や

成な り ま し た 。

お 店 みせ や

⑨ 小 ちい さ い お う ち の 前 まえ を 、

ほ か の

自 動 車 や

た く さ ん の

ト ラ ッ ク が

お う ち が 、

行い っ た り

大 き な

お お

道 みち

じ ど う し ゃ

来き た り す

大 おお 勢 ぜい の 人 が 、

ひ と

機 械 を

き か い

も っ て や っ て 来き て 、 大 き な

お お

道 みち を 作 つく り 始 はじ め ま し た 。

そ の う ち 、 自 じど 動 うし 車ゃ は も っ と ど ん ど ん や っ て 来く る よ う に 成な り ま し た 。

馬 うま が

ま し た 。

引ひ っ 張ぱ っ て い な い の に 、 動 く

車 るま が そ れ は 自 じど 動 うし 車ゃ で し た 。 小 ちい さ い

う ご

車 るま な ん て 始 はじ め て で す 。 。 。 。 。

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お う ち は 、 そ れ を 見み て び っ く り し

や っ て 来き ま し た 。

⑧ あ る 日ひ 、 田 いな 舎か の 曲ま が り く ね っ た

小 ちい さ い お う ち は 、 そ れ を み ん な

子 こど 供 もた 達ち は

そ し て 、

大 おお き く

林 檎 の

成な っ て 、 町 まち へ

木き は

出 て 行い き ま し た 。 で

道 みち を 、 馬 うま の 引ひ っ 張ぱ っ て い な い

見み て い ま し た 。

年 とし を 取と り ま し た 。

去 きょ 年 ねん も ま た 今 こと 年し も 。 。 。 。 。


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Traduction des paragraphes 5 à 10 : (Auteur : Agnès)

⑤ Dès l’été arrivé, les jours s’allongent. Les feuilles vertes recouvrent les arbres ; dans les prés, les blanches pâquerettes foisonnent. Les récoltes abondent dans les champs. Les pommes commençaient à mûrir. [à devenir rouge] Les enfants nagent dans l’étang. La petite maison regardait tout cela. ⑥ Ce fut l’automne. Les vacances d’été terminées, les enfants retournèrent à l’école. Les jours raccourcirent et les nuits se refroidirent. Ce fut l’époque des gelées ; les feuilles des arbres prirent des teintes de jaune et de rouge. Après les récoltes des champs, ce fut au tour de la cueillette des pommes. La petite maison regardait tout cela. ⑦ Lorsque l’hiver débuta, les nuits s’allongèrent. Et puis les jours se firent plus courts. Les environs disparurent sous la neige. [litt. : Les environs devenaient blanc immaculé sous la neige.] Les enfants faisaient de la luge ou bien du patinage. L’An dernier également… de nouveau cette année… Et les pommiers prenaient de l’âge. Les enfants grandirent et partirent pour la Ville. La petite maison regardait tout cela… ⑧ Un jour, d’un chemin tortueux de la campagne, surgit un véhicule qui n’était pas tracté par un cheval. Il s’agissait d’une automobile. La petite maison en voyant cela fut stupéfaite. C’est la première fois [que la petite maison voyait] qu’un tel véhicule se déplaçait sans être tiré par un cheval. Bientôt, les automobiles commencèrent à affluer. Une foule de gens se mit à construire une grande route en venant avec des machines. ⑨ Devant la petite maison, les automobiles et les camions firent d’incessants va-et-vient. On construisit des pompes à essence, des magasins et d’innombrables maisons de chaque côté de la grande route. De plus en plus, tout le monde semblait se mettre à aller et venir très fébrilement.

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EXPLICATIONS GRAMMATICALES (Auteur : Agnès)

はじ

成り始めました ~ はじめる : COMMENCER A Forme en ます

+ はじめる/はじめます はじめる はじめます。 はじめます

Exemples : 話し始める 食べ始める

commencer à parler. commencer à manger.

私は八月から源氏物語を読み始めました。 J’ai commencé à lire le « Genji monogatari » au mois d’août. Conjugaison de la forme en ~ masu + hajimeru. ない (nég./inf.) nai ます (f. polie prés.) masu る (forme dico) ru れば (conditionnel) reba よう (volont.) yô て (forme en t) te た (inf./passé)

話しはじめー hanashihajime食べはじめー tabehajime-

りんご

あか

林檎が

赤 く 成り 始 めました

はじ

あかく なる => devenir rouge あかく なりはじめる => commencer à devenir rouge = commencer à rougir. ===== こども

いけ

およ

子供は

池で

泳 ぎます : La particule で indique le lieu où se passe une action.

Exemple : 私は 日本 で

生まれました。Je suis né au Japon.

[L’enclitique で indique également le moyen grâce auquel on accomplit une action, ou un moyen de locomotion ou encore la cause ou la raison d’une action ou d’un fait.] ペン で 書きました。Je l’ai écrit avec un stylo. © http://www.lejapon.org


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たくしー 田中さん

で は

行きます。J’y vais en taxi. がん で なくなりました。M. Tanaka est mort d’un cancer.

===== いなか

みち

田舎の 曲がりくねった 道を、 まがりくねる

=> Faire des méandres まがりくねった => FORME NEUTRE PASSEE AFFIRMATIVE. Permet de faire un adjectif => tortueux, sinueux.

===== うま

くるま

馬の 引っ張って いない 車 が やって来 やって来ました Comme nous l’avons vu le mois dernier avec 「この じょうぶな うちを 立てた ひとは した」 うまの ひっぱって いない くるまが やってきました est une proposition déterminante.

いいま

Le sujet de やってきました est le groupe déterminé par ひっぱって いない dont le sujet est くるま が. === うま

うご

馬が 引っ張って いないのに、 いないのに、 動く [Cette phrase pourrait être remplacée par : この 車は 馬が ひっぱって いない のに

くるま

はじ

車 なんて 始めてです。。。 めてです。。。

動きます。]

VERBE FORME NEUTRE + のに

=> BIEN QUE

のに est une particule conjonctive qui exprime une opposition forte ou une contradiction et elle exprime en même temps le sentiment du locuteur (reproche, colère, regret, incompréhension, etc.) sur le fait exprimé par la proposition indépendante. のに se place de préférence après la forme neutre. Dans la phrase ci-dessus, のに exprime l’incompréhension, la stupéfaction de la petite maison qui n’avait jamais auparavant, vu de véhicule tracté autrement que par un cheval. Exemples : あんなに 勉強したのに 彼は 試験に うかりませんでした。 Il n’a pas été reçu à l’examen alors qu’il a tant travaillé. 父は九十歳なのにまだ働いています。 Mon père travaille toujours bien qu’il ait 90 ans.

===== じどうしゃ

自動車は もっと どんどん やって来 やって来るように 成りました

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VERBE FORME NEUTRE + よう に なる => ARRIVER A , AU POINT DE FAIRE QUELQUE CHOSE, ETRE PARVENU . よう に なる indique le processus. Exemples : 日本語 を 話す ように なりました。 Je suis parvenu à parler japonais. 難しい 日本語 が 読めるようになりました。 Je suis enfin capable de lire du japonais difficile. じどうしゃ

自動車は もっと どんどん やって来 やって来るように 成りました。 りました。 じどうしゃ

自動車や トラックが トラックが 行ったり 来たりするように 成りました。 りました。 みんな

いま

皆 が、 今までよりも までよりも ずっと

いそが

忙 しそうに、 しそうに、 行ったり 来たり するようす

るように 成りました。 りました。 Dans ces trois phrases, ように なる indique le changement qui s’opère peu à peu tout autour de la petite maison. Le paysage prend des allures extraordinaires pour la petite maison.

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漢字 パズル 「スケルトン

☻☻☺」

Après avoir mis à leur place dans la grille les mots de la liste ci-dessous, il vous en restera deux. Retrouvez-les !

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リスト ●

2 文字 ●

大路 科学 義士 議事 気体 交際 鉱石 国際 石質 大義 大事 道義 道場 ●

3 文字 ●

安息日 異星人 移相器 一刀流 開会式 外交家 外国人 学芸会 学用品 活用語 開係者 器用人 苦労人 下水道 結晶水 行為税 行楽地 子会社

国際人 心意気 式菓子 試供品 社会人 書簡文 人類学 大学士 大黒天 操車場 中学生 当世風 番外地 法医学 星月夜 流動体 類義語 録音機 ●

4 文字 ●

暗証番号 安心立命 暗夜行路 大型新人 化学物質 学歴社会 学校法人 観天望気 議会政治 器械体操 気成鉱物 教科書体 公開市場 公正証書 心機一転 © http://www.lejapon.org


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生活用品 政治社会 総力結集 大器晩成 大同小異 中世文学」 道徳科学 品行方正 法社会学 法治国家 報復関税 用具教科 立体交差 労力移転

5 文字 ●

水産試験場 大会新記録 当事者能力 風雅和歌集 ●

6 文字 ●

降水確率予報 日本交通公社

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SCENE III SUMIKO, MIYOSHI (qui disparaît de suite), YAMADA, HIDEKO

YAMADA (cherchant à voir à travers la devanture vitrée) Tiens ! déjà fermé ! On a fermé la maison bien plus tôt que d'habitude. HIDÉKO Mais peut-être qu'elle est encore là. Appelle-la. YAMADA Je ne crois pas. Je crois qu'elle est déjà partie. (Il s'approche de la porte latérale du café. Hideko reste au milieu de la rue. Dès que Sumiko et Kazuma Miyoshi ont reconnu la voix de Yamada, ils ont un sursaut. Des yeux, ils se font un signe. Kazuma Miyoshi s'en va vers le côté droit de la scène, en étouffant le bruit de ses pas. Sumiko rajuste un peu ses vêtements.) YAMADA (il frappe à la porte) SUMIKO C'est fermé ! YAMADA Tiens, tu es là, toi ? (il s'approche d'elle)

SUMIKO J'allais m'en aller. YAMADA Et ta camarade ? SUMIKO Elle ? Elle est partie. Nous n'avons pas fait grand chose ce soir. YAMADA Pas grand chose ?... Décidément, nous n'avons pas de veine. Alors, cet imbécile de Tanaka, est-ce qu'il est venu ? SUMIKO Oui, il est venu. Mais il est reparti tout de suite après avoir pris quelque chose. Il n'avait pas d'argent ce soir. YAMADA Combien t'a-t-il donné ? SUMIKO Tiens, voilà tout ce que j'ai. (Elle lui remet son porte-monnaie.) YAMADA (l'ouvre et en retire quelques billets) Ah ! là, là, c'est tout ? (Il met les billets dans sa poche et rend le porte-monnaie à Sumiko.) J'aurais bien dû arriver plus tôt. J'avais bien envie de boire quelque chose.

SUMIKO Où vas-tu maintenant ? © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon YAMADA Moi ?... Là-bas !... SUMIKO Avec Mademoiselle Hideko ? YAMADA Bien sûr ! Avec elle, comme d'habitude. Elle m'attend... par là (il indique vaguement du menton.) SUMIKO J'avais bien cru entendre sa voix. YAMADA Je rentrerai tard ce soir. N'éteins pas le feu du fourneau. SUMIKO Bien. Mais, c'est sûr que tu rentreras ? YAMADA Elle couchera probablement chez nous. Il est trop tard pour qu'elle rentre chez elle. SUMIKO Très bien. Je m'arrangerai. Mais c'est sûr que tu rentreras ? YAMADA (Il veut se moquer d'elle, mais il éprouve tout de même quelque pitié ) Ah ! vrai, tu es fidèle. Tu es admirable ! SUMIKO Ne me taquine pas comme ça. Ça me fait de la peine. (Elle prononce ces mots d'abord en souriant ; puis elle s'absorbe dans des réflexions.) YAMADA Je m'en vais. Prends garde de ne pas t'enrhumer. Tu n'es pas trop solide. SUMIKO Attends encore un peu. YAMADA Qu'est-ce qu'il y a ? SUMIKO Je voudrais te dire quelque chose. Il faut que je te le dise. Tu m'excuseras... YAMADA Vas-y ! raconte ! SUMIKO Pour dire la vérité, j'ai vu M. Kazuma ce soir. YAMADA Tu l'as vu ? Mais où ? SUMIKO Il est venu ici pour me voir, YAMADA Pardi ! C'est toi, pour sûr, qui l'as fait venir. SUMIKO © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon Non. Je ne suis pas une femme à faire ça. Jamais je ne lui ai écrit. YAMADA Assez là-dessus. Mettons que ce soit, vrai. SUMIKO Non, non ! Jamais ! Il est vrai que, jadis, je lui avais écrit une fois. Mais il y a bien longtemps. Je te l'ai raconté. YAMADA Entendu. De la façon dont tu l'affirmés, il est possible après tout que ce soit vrai. Tu es assez honnête dans ces choses-là. Et pourquoi est-il venu ? SUMIKO Pourquoi ? Mais je ne sais pas. Il m'a dit qu'il était venu, par hasard, parce qu'il avait appris que je travaillais ici. YAMADA Oh ! par hasard ! Ça, c'est une bonne frime ! Et qu'est-ce qu'il t'a dit ? SUMIKO Ce qu'il m'a dit ? Mais nous n'avons parlé de rien. YAMADA Alors ta camarade l'a vu ? SUMIKO Non. Elle ne l'a pas vu. Il est arrivé après la fermeture du café. Nous avons causé dehors. YAMADA Vous étiez seuls ? SUMIKO Oui. YAMADA Et vous êtes restés pendant combien de temps à causer ? SUMIKO Une heure... Une demi-heure, je ne sais pas. YAMADA Alors, il était déjà parti quand je suis arrivé ?

SUMIKO Il vient de partir. C'est en entendant ta voix qu'il est parti. YAMADA Pourquoi ne m'as-tu pas dit ça tout de suite ? SUMIKO Oui, de cela j'ai à te demander pardon. YAMADA Mais, est-ce que c'est bien tout ce dont tu as à me demander pardon ? SUMIKO Oui, c'est vrai que je n'aurais peut-être pas dû le voir... Tu veux bien me pardonner ? © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon YAMADA C'est bien. La chose est faite. Maintenant je n'y peux rien. Tu vois. Je veux être gentil et avoir confiance en toi. Ne t'ai-je pas dit tout à l'heure que tu étais une femme très fidèle ? SUMIKO Ne dis pas ça. Je sais bien que j'ai fait une chose qui est mal. YAMADA Mais, cette fois, tu m'as bien tout dit ? SUMIKO (en hésitant) Oui... Je t'ai tout dit. YAMADA Je ne sais pas, moi, tout ce que vous vous êtes raconté. Et puis je préfère ne pas savoir ce qui s'est passé entre vous. II vaut mieux ne pas le savoir. Mais ce nigaud de Kazuma Miyoshi, il est vraiment drôle. Quel geignard ! Il te suit comme un caniche. En voilà un qui n'est pas mon type. SUMIKO Aie pitié de lui. YAMADA Oh ! je comprends : c'est toi qui as pitié de lui. Il y a eu jadis bien des choses entre vous deux. SUMIKO Ne parlons pas de ces choses-là. YAMADA Pour moi, je ne suis nullement tenu à de ta pitié en vers lui. Je mérite bien plus de pitié que lui. (Sumiko se tait en baissant les yeux.) YAMADA Ça, tu le sais bien, n'est-ce pas ? SUMIKO (Elle répond par un hochement de tête muet.) YAMADA Si tu le sais bien, moi, alors, je n'ai rien à te dire. Si tu en es sûre, qu'est-ce que je pourrais ajouter ? SUMIKO Je le sais bien. Mais... YAMADA Mais... quoi ? SUMIKO Mais tout de même, il me fait vraiment pitié. Je ne pourrai jamais m'empêcher d'avoir de la pitié pour lui tant qu'il souffrira comme il souffre. Ce soir même, je ne voulais pas le voir. Mais quand j'ai aperçu son visage, le courage m'a manqué. Ça a été plus fort que moi. YAMADA En voilà assez de toutes ces sornettes ! Si tu sais bien que tu es ma femme, ça suffit. Cependant, est-ce que Miyoshi a dit qu'il reviendrait souvent te voir ? SUMIKO Oui, il se peut qu'il revienne. Maigre lui, il reviendra tant que je resterai ici. Il est comme moi, faible. YAMADA © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon Ah ! voilà : faible ! Vous étalez toujours sur vous cette enseigne : « faible » ! C'est bien commode d'être faible, hein ! SUMIKO J'ai tort de [l'être. Mais je né pourrai pas m'empêcher de le voir, s'il vient ici. Il vaudrait mieux que je ne sois plus ici. Je voudrais bien m'en aller. Ce serait peut-être une bonne chose pour nous deux. YAMADA Pour nous deux ? Qu'est-ce que tu entends par là ? SUMIKO Je yeux dire pour moi et pour M. Miyoshi. YAMADA (L'air moqueur) C'est à moi que tu dois penser plutôt qu'à vous deux. SUMIKO Pour toi, aussi, il vaudrait mieux que je ne travaille plus ici. Trouve-moi ailleurs une autre place afin que je puisse cesser de le voir. Je t'en supplie. YAMADA Ah ! ouiche ! Si tu veux le voir, tu le verras. Évidemment, je pourrais bien t'empêcher de le voir. Mais si c'est dans ton cœur qu'il y a de l'amour ?... (En disant ces mots, un sourire singulier paraît sur son visage ; ses yeux deviennent méchants et sataniques.) SUMIKO (elle regarde le visage de Yamada en tâchant de deviner sa pensée) Pourquoi parles-tu comme ça ? Dis ? Je ne vais plus savoir que faire...

YAMADA Je dis tout simplement, que si tu le veux, tu verras Miyoshi. Il n'y a pas là de quoi tu puisses te plaindre. SUMIKO Tu es fâché ? YAMADA Pas du tout. Au contraire. Je veux être gentil avec toi. N'est-ce pas, si je t'empêche de voir Miyoshi, ça ne me rapportera rien, à moi ? Je voudrais plutôt t'engager à le prendre comme client attitré. Il est amoureux de toi. Tant mieux. Comme ça, tu gagnerais de l'argent. Ce serait parfait. SUMIKO ………………… YAMADA Tu vois, je ne suis pas méchant. C'est entendu ? SUMIKO Non ! non ! Jamais de la vie. YAMADA Comment non ? Mais, voyons ! Le Monsieur qui est ton préféré serait ton client attitré. Ce serait parfait pour toi. Si tu m'aimes vraiment, il faut que tu fasses ça. SUMIKO Je ne pourrai jamais... Je n'arrive pas à comprendre où tu peux bien vouloir en venir ? Pourquoi, si j'aime cet homme, devrais-je faire une chose pareille ?

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La Gazette du Japon YAMADA Pourquoi ? Ce n'est pas ton affaire. Et puis, si je veux, moi, que tu fasses quelque chose qui te déplaît! Pour quelle raison t'est-il impossible de le faire, dis ? Que ce soit ce pantin ou bien que ce soit cet imbécile de Tanaka, quelle différence ? SUMIKO Tu ne comprends pas M. Kazuma ; il n'est pas homme à jouer un tel rôle. YAMADA Tu prends toujours la défense de Miyoshi. Un homme a beau parler sentiment, la conclusion est toujours la même. Un homme ne peut pas aimer une femme autrement que... SUMIKO Tu n'es pas juste. Tu n'es pas juste pour lui. Tu ne comprends pas M. Miyoshi. Je le comprends mieux que toi. YAMADA Tu le comprends ! Alors ça va très bien. Tu réussiras admirablement. Tu pourras rouler ce bonhomme délicat comme tu voudras. Tu me donneras ce qu'il t'aura donné. Et, comme ça, tu pourras le voir de temps en temps. Il sera bien content. Et, pour toi, ce sera... Enfin... ce sera une distraction, pour toi. Je sais bien qu'il n'est pas ta bête noire. SUMIKO Non, non ! Jamais de la vie. Tais-toi, je t'en prie. YAMADA Alors, tu ne veux pas ? SUMIKO Tu ne comprends donc pas tout ce que tu nous a déjà fait souffrir jusqu'à ce jour ! Tu ne vois donc pas qu'il souffre encore ! Oh ! c'est trop fort ! YAMADA Mais, justement, c'est parce qu'il souffre que je t'engage tout bonnement à le consoler, à avoir pitié de lui. SUMIKO Tu ne comprends pas M. Miyoshi. Tu ne sais pas combien profondément il souffre, dans quels sentiments il pense à moi. Tu ne sais pas ce que c'est qu'un véritable amour. YAMADA Toi, tu es amoureuse de lui. Tu l'aimes toujours. SUMIKO Tu es cruel. Je suis à toi. C'est pour ça que je, ne peux pas faire une chose pareille. YAMADA Si tu es à moi, fais ce que je te commande. Tu viens de dire que tu ne pouvais pas faire une chose pareille... Alors, avec les autres, qu'est-ce que tu fais ? Ne sais-tu pas que tu n'es plus une femme qui puisses parler de ce que tu appelles « une chose pareille » ? Le vrai amour ! Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? Si tu aimais Miyoshi, pourquoi t'es-tu dégradée, alors ? Est-ce que tu as dit la vérité à Miyoshi ? Est-ce que tu lui as dit que tu gagnais de l'argent avec des messieurs? (Le ton de Yamada devient de plus en plus haut. Hideko, lassée d'attendre, s'approche un peu et les regarde.) SUMIKO (en pleurant) Pardonne-moi... j'ai eu tort. YAMADA Tu m as dit que tu étais prête à faire n'importe quoi que je te demanderais ; que tu te dégraderais sans © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon hésitation pour moi. Tu as déjà oublié ça ? Tu n'as pas dit ça à Miyoshi ? Moi, je vais le lui faire savoir ! SUMIKO (elle pleure toujours et de plus en plus fort) Qu'est-ce que tu aurais donc voulu que je dise à M. Miyoshi ? — M. Miyoshi ne me pardonnera jamais!... YAMADA Comment ? Te pardonner ? Je voudrais bien savoir quels sont les droits qu'a M. Miyoshi à te pardonner ? Et puis de quoi as-tu à lui demander pardon ? Tu pleures ? Qu'est-ce que tu as à pleurer ? (Il lui donne un coup de pied et la gifle.) SUMIKO Pardonne-moi. YAMADA Je te pardonne. Mais fais ce que je te commande. Sinon !… (Il continue à la gifler.) HIDÉKO (en les regardant, impassible) Tu me fais attendre. Laisse-la, va ! YAMADA (cessant de la gifler. Il a un sourire un peu gêné.) Ne dis rien, toi. Dans cette pièce-là, il n'y a pas de rôle pour Hideko. HIDÉKO C'est que tu me fais attendre. Il est déjà très tard. Où vais-je coucher ce soir? YAMADA Je te fais mes excuses. HIDÉKO Je les accepte. Dépêche-toi. Je ne peux pas rester à grelotter pendant une demi-heure. Où comptes-tu aller ce soir ? YAMADA Où tu voudras. HIDÉKO Alors partons. Ne tape pas si fort sur Mademoiselle. YAMADA (en voyant Sumiko pleurer, avec un mépris moqueur) II faut bien qu'on la dresse. Nous reprendrons ça plus tard. (A Sumiko) Tu réfléchiras à ce que je t'ai dit. HIDÉKO Oh ! que c'est long . Qu'est-ce que tu as encore à lui dire? YAMADA (en riant) Eh! bien, j'espère que tu viens de voir-là une pièce très drôle !... HIDÉKO Au revoir, mademoiselle (ils s'en vont tous les deux). SUMIKO (criant dans un sanglot) Kazuma Miyoshi, je suis à vous !... FIN DU DEUXIÈME ACTE © http://www.lejapon.org


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La Gazette du Japon Crédits Remerciements à tous ceux qui ont participé avec moi, à la rédaction de ce 5ème exemplaire de La Gazette : Agnès, Hiroe, Naginata, Antoine. La Gazette du Japon est créée et diffusée par le site http://www.lejapon.org ; Ce site est financé en partie par les abonnements à la Gazette et en partie par la publicité. Une grosse partie reste à la charge du webmestre. Si vous appréciez ce travail et les informations qui sont données dans la gazette, si vous aimez l’interactivité et la convivialité qui existe sur le site lejapon.org , pensez à l’aider financièrement en vous abonnant à la Gazette et en cliquant sur les bannières des sponsors. Merci. Jean-Michel Webmestre

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