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Kayen

LA LIBERTÉ DE PEINDRE

L’ART EST UNE PASSION POUR KAYEN, UN MOYEN D’EXPRIMER CE QU’IL RESSENT. SES DESSINS SONT PARFOIS UN PEU SOMBRES OU ETHNIQUES. LA MUSIQUE ÉGALEMENT FAIT PARTIE DE SA VIE AVEC LE GROUPE DE ROCK UKAN.

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Kayen est né en Guyane, d’où son pseudonyme, mais il a beaucoup bougé. La France, Tahiti, la Guyane, l’Afrique quand il était enfant et la Nouvelle-Calédonie depuis douze ans. Il a eu aussi mille vies. Diplômé de l’école Estienne, l’École supérieure des arts et industries graphiques, il aurait dû exercer le métier de relieur, doreur mais cela n’a pas été le cas. Il s’envole alors vers son pays natal où il poursuit son activité artistique. De retour en France, il fonde avec un ami, un fanzine, Zapateado, où la linogravure prend une place importante, puis participe en 1987 à un échange avec des artistes bulgares. Il peint alors de très grands formats. Certains de ses travaux sont vendus à Drouot. Il gagne parallèlement sa vie en travaillant en agences de communication. En 1991, il fonde la revue « Drunk » pour laquelle il réalise des illustrations et la mise en page. En 1993, il intègre le quotidien Libération en tant que directeur artistique adjoint. « Des années super avec une ambiance de dingue dans ce lieu qui était atypique, un garage aménagé près de République », se souvient Kayen. Puis, en 1997, il repart en Guyane où il continue de peindre et réalise des fresques avec des élèves de collège à Saint-Laurent du Maroni. Il participe également en 1999 au tournage du film « Le peuple migrateur » de Jacques Perrin en tant que régisseur. 2002, changement de pays. Cet anti-conformiste part pour Tahiti. C’est là que l’Océanie commence à influencer son œuvre. L’aspect ethnique prend le pas sur ses travaux figuratifs. En 2008, Kayen obtient son CAP d’ébéniste puis part en Nouvelle Calédonie.

ARTISTE ET MUSICIEN

L’art a toujours fait partie de son existence. Depuis l’enfance, il dessine tout le temps. « Je me sens plus dessinateur que peintre », souligne Kayen. Ses influences sont l’expressionnisme allemand, l’un des ses peintres préférés étant Otto Dix, dont l’œuvre présente le réel sans filtre, sans concession. « J’aime également Rembrandt pour pour la maîtrise de la lumière. » Sur du papier, il peint avec de l’encre ou de la peinture automobile. Parfois des sujets sombres ou alors plus ethniques. Son trait renvoie parfois aux œuvres du peintre américain Keith Haring. On a pu voir son travail au Méridien lors de l’exposition intitulée Accumulation, à la galerie Arte Bello et à l’Art café dont il a repeint les toilettes ! On peut découvrir aussi une des ses œuvres sur le mur d’une des chambres de l’hôtel Gondwana au Quartier latin, qui s’inspire de la culture océanienne, oscillant entre Tapa et tatouages. Quand il ne peint pas, Kayen exprime sa créativité dans la musique puisqu’il fait partie du groupe de rock Ukan, il chante et joue du ukulélé électrique des compositions et des reprises. « En ces temps étranges, il faut de la culture, de l’art, car cela fait un bien fou et cela nous permet de nourrir et de nous évader. » Pour Kayen, l’art, c’est la liberté. Lui aussi est sans concession...

Par Frédérique de Jode

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