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ATELIER 13

Allier l’esthétisme, le fonctionnel et la rigueur économique

C’EST LE PLUS ANCIEN CABINET D’ARCHITECTURE DU TERRITOIRE. L’ATELIER 13 A VU LE JOUR EN 1983, FONDÉ PAR DANIEL LEROUX QUI DEPUIS SEPT ANS A PASSÉ LE FLAMBEAU À SON FILS MATHIEU LEROUX ET À PHILIPPE TROUILLAT, ASSOCIÉ DEPUIS 1986. UNE AGENCE QUI A MARQUÉ SON EMPREINTE SUR L’ENSEMBLE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

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ARCHITECTURE HÔTELIÈRE

Dès l’entrée de Nouméa, on peut voir une réalisation de l’Atelier 13 se dresser vers le ciel. Il s’agit de la Tour Pacific Plaza, la plus haute tour du territoire ainsi que la reconstruction à l’identique du Grand Hôtel du Pacifique. Par ses nombreux projets, le cabinet d’architecture a marqué de son empreinte l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. C’est en 1983 que l’architecte Daniel Leroux crée l’Atelier 13. 13 parce que c’est un chiffre qui lui porte chance. « Quand je suis revenu sur le territoire, diplômé, le béton régnait en maître, il n’y avait plus de toiture. À cette époque, nous nous sommes attachés, avec d’autres architectes, à revenir vers une architecture tropicale et à réintroduire la toiture, précise Daniel Leroux. Il ne faut pas oublier que nous vivons dans un environnement tropical et je le rappelle toujours aux jeunes générations ».

L’atelier 13 a cette particularité de s’être spécialisé dans la réalisation d’hôtels. 70 % des hôtels de la Nouvelle-Calédonie ont été conçus au sein de l’agence. Sans faire un inventaire à la Prévert, on peut citer le Château royal, le Méridien de l’Île des Pins, le Hilton en opération, le Surf en conception et réalisation, La Casa del sol, le Lagon, le Tieti, Le Malabu, le Drehu, l’Escapade, la rénovation du Méridien de Nouméa. Pour certains hôtels, l’Atelier 13 a conçu de A à Z le projet, « jusqu’à la petite cuillère ». « C’est vraiment une spécialité l’architecture d’hôtel dans la mesure où vous n’êtes pas là que pour vous faire plaisir, appuie le fondateur de l’Atelier 13. Un hôtel est un outil de travail pour gagner de l’argent, un hôtel mal conçu est voué à la démolition dans les 15 ans. Il faut ainsi prendre en compte beaucoup de critères tout en apportant de l’esthétisme à l’édifice ». Les compétences dans ce domaine ont mené l’agence à développer des projets hôteliers dans la région et en Asie. « Nous avons développé entre 1986 et 1992 de beaux projets en Thaïlande, en Indonésie, aux Philippines, au Vanuatu, à Fidji », rappelle Philippe Trouillat, associé de l’agence depuis 1986. « Ce fut une époque passionnante, poursuit Daniel Leroux. Puis, nous nous sommes recentrés sur la NouvelleCalédonie car cela prenait trop d’ampleur pour le cabinet ». Sur le territoire, les réalisations dont il est le plus fier sont : le Méridien de l’Île des Pins, l’édifice des petites sœurs des pauvres, conçu comme un bâtiment historique, et l’hôtel Le Tieti.

POLYVALENCE

Outre les hôtels, l’Atelier 13 a toujours réalisé en parallèle des logements sociaux, intermédiaires, de standing, des villas, des commerces... L’agence a intégré un architecte d’intérieur pour élargir ses activités. « La réputation de l’agence s’est faite sur sa polyvalence, ses compétences et sur une ligne directrice, une force qui allie la rigueur économique, le respect d’un budget, l’aspect fonctionnel et bien sûr l’esthétisme », relève Mathieu Leroux, associé de l’Atelier 13 qui a repris le flambeau depuis que son père Daniel Leroux est élu à la mairie de Nouméa. Toutefois, Daniel Leroux est consultant sur le projet de l’hôtel InterContinental à Lifou, le Wadra Bay, un hôtel 5 étoiles qui devrait ouvrir ses portes en juin 2022. « C’est un hôtel de prestige qui va faire parler de lui. Son originalité porte sur cette lagune intégrant une vie aquatique que l’on a créée et autour de laquelle des bungalows ont été implantés, souligne Daniel Leroux. On pourra également découvrir des villas haut de gamme, des bungalows dans les arbres. C’est un très beau projet ». Les trois architectes ont une vision de leur profession à la fois stressante, à responsabilité, procédurière de nos jours mais passionnante. Les contraintes n’empêchent surtout pas les rêves. Daniel Leroux aurait aimé réaliser une tour quatre fois plus haute que la tour Pacific Plaza, tandis que pour Mathieu Leroux, ce serait un aéroport pour contribuer à la première vision qu’un touriste peut avoir d’un pays.

PAR FRÉDÉRIQUE DE JODE

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