Sarkozy a-t-il raison d'accuser Hollande de Sacrifier Fessenheim ? Par Michel Gay Le 16 mars 2015 n°105 Nicolas Sarkozy a accusé jeudi dernier le président de la République de vouloir fermer la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) uniquement pour de la « combine politique », afin de satisfaire les écologistes. Il est vrai que l’Élysée tente ces derniers temps de rétablir les relations avec les alliés difficiles d’EELV, comme l’a illustré l’« appel de Manille » aux Philippines au début du mois, organisé en coulisse par Nicolas Hulot, en vue de « verdir » l’image de François Hollande. Ségolène Royal a sitôt répondu en déclarant que les mises en cause lancées par le président de l’UMP sur la centrale de Fessenheim ne sont pas « très responsables ». Pour la ministre de l’Écologie, la décision de fermer Fessenheim d’ici 2017, rappelée il y a dix jours par le président de la République, n’est « pas du tout » le résultat d’une pression des écologistes. Alors, la décision de démanteler la centrale nucléaire de Fessenheim est-elle justifiée ? Des séismes démentiels ont été imaginés dans la région du Rhin. Il se trouve que cette région n'est pas particulièrement sujette aux tremblements de terre et que les centrales nucléaires sont très bien protégées contre les séismes. Les réacteurs de Fukushima n’ont pas été endommagés par le séisme de 2011, qui a pourtant été l’un des plus violents de l’histoire du Japon. C’est le "black-out" électrique dû à la submersion des générateurs de secours par le raz de marée qui a causé l’accident. On a donc envisagé un tsunami dans la vallée du Rhin. Mais ce n’était pas suffisamment crédible non plus. Alors, quelques esprits brillants ont inventé la fable du coût réel de la construction et du démantèlement, sur le thème : "on nous a menti, le coût du nucléaire est plus élevé qu'annoncé". Peu importe les arguments rationnels et techniques, puisque la décision d'arrêter la centrale nucléaire de Fessenheim (ou d'une autre...) sera purement politique. Or, au cœur de l’Europe, "Fessenheim" est un élément important de sécurisation et de stabilité du réseau électrique mis en danger par la folie de "l’énergie verte" allemande. Mais, il faut tenir à tout prix la promesse électorale du Président de la République. Une loi votée en catimini, tard dans la nuit du 10 au 11 octobre 2014 lui permettra de fermer une centrale en passant par dessus l’avis de l’opérateur EDF. A la place de Fessenheim, de sombres tractations politico-techniques en cours aboutiraient peut-être à sacrifier un réacteur de Flamanville sur l’autel de la nauséabonde politique politicienne. En ces temps sombres de chômage et de pauvreté, ce gaspillage délibéré fait, pour le moins, mauvaise impression. Alors, la garde prétorienne écologiste antinucléaire fait donner un vrai poids lourd médiatique, l’homme qui a consacré sa vie à la sauvegarde de la planète, une des personnalités préférées des Français et aussi de l'industrie de production gazière : Monsieur Nicolas Hulot lui-même, actuel conseiller du Président de la République "pour la planète" !
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