Communiqué de Presse Des organisations de jeunesse de l’institut d’étude politique de Paris
A Paris, le 8 décembre 201 5
Budget 2016 de Sciences Po : “Non, non, rien n’a changé...” : entre gabegie financière et gestion antisociale Vendredi dernier, JeanClaude Casanova, président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), était condamné par la Cour de Discipline budgétaire et financière pour sa gestion de Sciences Po Paris. Hasard du calendrier, les élues étudiantes recevaient la veille au soir le Budget Prévisionnel 2016 de l’établissement. Force est de constater qu’entre la gestion scandaleuse d’hier et celle d’aujourd’hui, peu de choses ont changé : hausse du budget de rémunération des directeurs (+ 180 000 euros), nouveaux postes de doyens, création de plateformes informatiques onéreuses (coûtant jusqu’à 50 000 euros) et superflues, dématérialisation des élections pour un total de 106 000 euros, et bien sûr, hausse des frais d’inscription, qui culminaient déjà à 10 040 euros (en licence) et 13 820 euros (en master). Depuis 15 ans, les frais d’inscription ont augmenté tous les ans, affichant une hausse, en moyenne, de 624% depuis 2000. Cette année, la hausse représente un apport de 470 000 euros (1% de hausse moyenne) : une goutte d’eau pour le budget de la FNSP (171 millions d’euros) qui fait déborder le vase pour les étudiants. Pour mémoire, l’établissement affiche un excédent budgétaire prévisionnel de 1,9 millions d’euros ! La situation des étudiantes ne cesse de se dégrader comme en témoigne l’augmentation de 40% des saisines de la commission de suivi social en 20142015. Plutôt qu’une augmentation du budget de cette commission, c’est un changement du système de frais d’inscription qui est nécessaire ainsi que leur gel immédiat. Les organisations étudiantes condamnent ces choix budgétaires pris à l’encontre des étudiantes, ni consultées ni écoutées, simple variable d’ajustement du modèle économique développé par Sciences Po. L’UNEF Sciences Po, l’UEC Sciences Po, le MJS Sciecnes Po et Solidaires Étudiantes Sciences Po revendiquent la gratuité de l’enseignement supérieur et réfutent ce modèle qui fait reposer le financement de l’établissement sur les étudiantes et le secteur privé et encourage le désengagement de l’Etat. Ce désengagement s’observe notamment avec une baisse des subventions par étudiante ainsi qu’une baisse des financements de contrats doctoraux ( 45 000 euros). L'École doctorale se voit attaquée par ce budget 2016 avec une importante baisse des dépenses liées aux enseignements. L’UNEF Sciences Po, l’UEC Sciences Po, le MJS Sciences Po et Solidaires Étudiantes Sciences Po réaffirment leur attachement à la qualité de l’accompagnement et du suivi des doctorantes afin de créer les conditions favorables au développement de la recherche. Les organisations de jeunesse tiennent aussi à souligner l’importance d’un financement public de la recherche afin de garantir l’égalité entre les différents laboratoires et centres de recherche. Au travers du budget 2016, la direction de Sciences Po semble plus préoccupée par sa notation par l’agence Fitch que par les conditions de vie et d’étude de ses étudiantes. L’UNEF Sciences Po, l’UEC Sciences Po, le MJS Sciences Po et Solidaires Étudiantes Sciences Po rappellent que Sciences Po n’est pas une entreprise et revendiquent un réengagement de l’Etat à l’IEP comme dans l’ensemble de l’Enseignement Supérieur. L’UNEF Sciences Po, l’UEC Sciences Po, le MJS Sciences Po et Solidaires Étudiantes Sciences Po appellent toutes et tous les étudiantes de l’IEP de Paris à se mobiliser pour le gel immédiat des frais d’inscription et une transformation du modèle économique de Sciences Po, le mercredi 09 décembre à 12h30.