Lettre ouverte à madame la Préfète de Loire Atlantique Nantes, Le 2 mars 2018 Madame La Préfète, Depuis 2014, l’intersyndicale CFDT, CGT, FSU, Solidaires, et UNSA de Loire Atlantique n’a eu de cesse de vous interpeller pour l’organisation d’une table ronde avec l’ensemble des acteurs associatifs, institutionnels et syndicaux au sujet de l’hébergement d’urgence des sans abris dont les migrants. Depuis 4 ans, les institutions publiques se renvoient la responsabilité et aucune initiative n’est prise alors que la situation s’aggrave, que des gens continuent à dormir dehors ou dans des lieux d’hébergement dont les conditions sont indignes et qui ne sont pas destinés à cela. Telle est la situation actuelle à l’université de Nantes, où de jeunes migrants, des familles avec des enfants en bas âges ont trouvé refuge, avec des problèmes de santé graves, dans des conditions sanitaires déplorables et avec des soucis d’accès à l’alimentation. Nos organisations syndicales se sont exprimées à plusieurs reprises à ce sujet, rappelant que les locaux universitaires ne constituent pas une solution idéale ou pérenne. La menace d’expulsion et l’approche de la fin de la « trêve hivernale » qui pèsent actuellement sur ces migrants comportent de graves dangers et ne peuvent que détériorer une situation déjà très précaire. Face à l’absence totale d’information quant à la mise en œuvre de solutions pérennes et à la crainte d’une possible expulsion, l’intersyndicale a demandé à être reçue par la présidence de l’université. Lors de cette audience qui a lieu le vendredi 2 mars, les représentants de la présidence de l’université ont confirmé qu’il y avait bien eu de leur part une demande d’exécution par la préfecture de la décision d’expulsion prise en décembre. A leurs dires, les modalités de mises en œuvre sont donc aujourd’hui entre vos mains. Par cette lettre ouverte, l’intersyndicale vous interpelle pour vous redire : -
Son opposition à toute intervention policière au sein de l’université. Son opposition à toute expulsion sans que soient prévues des solutions de relogement digne de ce nom et d’accompagnement de ces personnes dans leurs droits.
Cela engage votre responsabilité en tant que représentante de l’Etat, qui se doit de faire respecter la loi et les droits des personnes, comme le prévoit le Code de l’Action Sociale et des Familles : « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Nous exigeons enfin l’organisation urgente de la table ronde que nous demandons depuis des années, avec les différents acteurs concernés, afin que plus personne ne dorme ni ne vive dans la rue ou dans des conditions indignes.