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SÉCURITÉ ROUTIÈRE
ALL FOR ZERO
LE PLAN INTERFÉDÉRAL DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE VISE ZÉRO TUÉ SUR LES ROUTES
TEXTE: ERIK DERYCKE
En 2019, avant la pandémie, 644 personnes ont trouvé la mort sur les routes belges. Grâce à une approche commune, le ministre fédéral de la Mobilité et ses homologues régionaux entendent ramener ce chiffre à zéro à l’horizon 2050. Dans ce but, ils ont élaboré pour la première fois un plan commun, baptisé ‘All for Zero’.
En Belgique, chaque année, les accidents de la circulation tuent 56 personnes par million d’habitants. C’est plus que la moyenne européenne. Nos voisins, la France (51), les Pays-Bas (34) et l’Allemagne (37) font mieux que nous. Depuis les premiers États Généraux de la Sécurité Routière en 2001, le nombre de morts a fortement reculé, mais la tendance ne s’est pas poursuivie ces dernières années. En 2019, 644 personnes ont succombé à un accident de la route, à quoi il faut ajouter plus de 47.000 blessés, dont 3.600 gravement blessés.
Lourds de conséquences pour les victimes elles-mêmes et leurs proches, les accidents engendrent des coûts financiers importants. D’une récente étude de l’institut Vias, il ressort qu’en Belgique les accidents de la route coûtent chaque année 13 milliards d’euros, soit 2,9% du produit intérieur brut. Ce chiffre représente les interventions, les frais médicaux et les dommages matériels, mais aussi le coût des embouteillages et des incapacités de travail.
ZÉRO TUÉ, NOTRE OBJECTIF COMMUN
Avec le premier ‘Plan interfédéral de sécurité routière’, le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet, la ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters, la ministre
wallonne de la Sécurité routière Valérie De Bue et la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van Den Brandt ambitionnent de diviser par deux le nombre de tués sur les routes d’ici 2030 pour arriver à zéro à l’échéance de 2050. Pour y parvenir, le plan met l’accent sur la sensibilisation et la technologie.
La sensibilisation doit s’attaquer à la tolérance dont la société fait preuve à l’égard des comportements dangereux comme les excès de vitesse, la conduite sous influence et l’utilisation du téléphone au volant. Le plan aborde aussi les comportements à risque des autres usagers, notamment les piétons qui ignorent les feux rouges ou les cyclistes qui roulent trop vite dans les agglomérations. Les contrôles, les sanctions, l’accompagnement et la formation permettront de lutter contre les comportements dangereux et illégaux.
TECHNOLOGIE INTELLIGENTE
En fonction des possibilités, le plan fait appel aux technologies ou impose leur usage. Le gouvernement fédéral, par exemple, peut exiger l’installation de systèmes anti-angle mort et de caméras 360° sur certains types de camions. Il incombe alors aux régions de définir les zones dans lesquelles les camions non équipés de ces systèmes ne peuvent pas circuler. De même, la création d’infrastructures plus sûres relève de la responsabilité des régions ou des administrations locales impliquées dans la mise en œuvre du plan. Quant aux technologies de sécurité qui font partie en Europe de l’équipement standard des véhicules neufs, elles doivent favoriser l’émergence de routes ‘intelligentes’ et de systèmes de transport intelligents (ITS) capables de contribuer à une meilleure sécurité routière.
La réglementation de la sécurité routière est souvent perçue par les citoyens comme compliquée et manquant de clarté. Tous les usagers ne connaissent pas bien les règles du code de la route. C’est la raison pour laquelle le code sera modernisé et clarifié. Les nouveaux moyens de transport (par exemple les trottinettes électriques) seront inscrits dans un cadre législatif cohérent.
All For Zero, c’est un objectif simple et précis: zéro tué sur la route en Belgique. Plus d’infos: www.all-for-zero.be