JOZE magazine
AUTOMNE - HIVER 2010 / 2011
A Deux,c’est mieux ! En-fin. We did it. Les filles ont tapé leur dernier mot, notre DA (hystérique) a fait les derniers arrangements sur la maquette, notre conseiller en rédaction (autrefois bras-droit) a vérifié une dernière fois les coquilles... et c’est transpirantes qu’on ose enfin le sortir. Parce qu’à l’heure des émeutes de Toronto, de l’affaire Bettencourt et des derniers préparatifs des vacances pour certains, ces quelques 140 pages sont devenues depuis plusieurs mois l’unique centre d’intérêt de certaines résistantes : les jozeuses. On a parlé Joze, respiré Joze, mangé Joze et (beaucoup) bu Joze jusqu’à ne faire plus qu’un avec le magazine. Alors aujourd’hui au programme : un street-style en plein cagnard parisien pour se mesurer à celui de nos (presque) voisins canadiens, un dossier accessoires regroupant nos meilleures adresses et nos coups de coeur, des shootings mode dans lesquels des anges portent les pièces qu’on s’arrachera cet hiver (si on diminue notre budget bars du week-end) et toujours un peu de culture pour la fin avec une sélection musique et expos. Le tout servi sur notre nouveau site, grandissant chaque jour sous l’oeil maternel et surtout ému de toute l’équipe. Nous y sommes. En-fin.
Joannie Beke Rédactrice en Chef
Joze #2 Automne/Hiver 2010-2011
MODE
p.4-111
MUST-HAVE 06 OU T’AS SHOPPÉ ? 20 TEE-SHOP ! 22 DOSSIER : «C’est accessoire...» 24 SHOOTING : «C’est à croquer !» 28 TALENT D’ICI : Florette Paquerette 38 ARTICLE : Cookie Ann : la pépite 40 STYLE ON THE STREET : ParisXToronto 44 INTERVIEW: Maxime Simoëns 66 SHOOTING : Happy New Girls 72 CONFESSIONS DE : HypeMeansNothing 90 SHOOTING : Sweet Afternoon 94
CULTURE
p.112-141
LES BLOGS À SURVEILLER 114 TALENT D’ICI AuBazarChik 116 ARTICLE : Yann Couedor : Lissen to his art ! 118 INTERVIEW: Ben l’Oncle Soul 112 TALENT D’AILLEURS : El Diem 126 ÉCOUTER... 130 LA MUSIQUE C’ÉTAIT MIEUX AVANT 133 LIRE... 136 VOIR... 138 LE BILLET LONDONIEN 140 LE BILLET AMERICAIN 141
Illustration : AlizĂŠe Duguet
Mode
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Illustrations : CĂŠline Birolleau
Par : Estelle Morelli et Carrie Parango
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Non, l’été ne durera pas toujours, désolée de vous l’apprendre. Mais l’hiver amène aussi de belles choses. La Fashion Week va revenir par exemple ! En attendant, la dernière a annoncé les couleurs (et matières) de cet Automne / Hiver. Déclinés en plusieurs tenues, selon notre caractère de modeuse, les must-have nouveaux sont arrivés.
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Bonnet : Topshop, Pull: Alexander Wang, Jupe : Miss Selfridge, lunettes : Asos, Chaussures : My First Wish.
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Veste : Desire Clothing, Top : Topshop, Sac : Chanel, Chaussures : Alexander Wang, Pantalon : Current / Elliot
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Veste : Astraka, Body : Zadig&Voltaire, Legging : VanessaBruno, Casquette vintage : Chanel, Foulard : Simba Sac Ă dos : Alexander Wang, Chaussures : Ugg, Chaussettes : Free People, Broche : Alex&ChloĂŠ
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Veste : Oasis, Jupe : Acne, Sac : Asos, Chaussures : Matthew Williamson, Bague : Yves Saint Laurent, Bague Serpent : Roberto Cavalli
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Veste : Jeremy Scott, Pantalon : Antonioli, Collier : Alex&ChloĂŠ, Sac David & Scotti
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Veste : Burberry, Top : Topshop, Pantalon : Alexander Wang, Bracelet : Marni, Sac : Yves Saint Laurent Chaussures : Asos, Lunettes : Urban Outfitters, Foulard : Topshop, Boucles d’oreilles : Asos
Par : Joannie Beke et Estelle Morelli
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Où t’as
shoppé? L’équipe a encore zoné, sous un soleil de plomb pour trouver à Paris toutes ces petites choses qui font le style des gens que nous croisons et qu’on leur piquerait bien pour une journée voir plus si affinités. Une paire de lunettes, un chapeau ou des nu-pieds, on a scruté les passants de la tête au pieds à la recherche de la perle rare, de la pièce qui brille plus que les autres dans notre paysage de modeuses. Un coup de soleil sur les épaules pour l’une d’entre nous, 4 heures de marche et 23 clopes plus tard, nous sommes rentrées, l’appareil photos rempli de trésors en tout genre.
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Les Sandalette Pocahontas
Le chapeau de paille à fleur
Aurélia les a shoppé chez Jonak pour 45€.
Jing a shoppé son chapeau dans une braderie et y a ajouté une broche fleur shoppée chez H&M.
Photos : Douze
La sélection ici.
Le sac à (ro)main
Les Sneakers classes
Suzanne à un voisin super cool aux States qui a fabriqué ce sac, elle l’a pas shoppé loin et pour environ 15€.
Nicolas s’est arrangé pour shopper ses Louis Vuitton x Kanye West à 500€.
Les chaussures à scratch
La robe effet denim
Charles Antoine a shoppé sa paire de Créative à Montréal pour 100$.
Camille a shoppé sa robe chez Zara tout simplement, pour environ 39€.
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Par : Gregory Klotz
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Tee- shop ! Parce que les Jozeuses ont des (millions d’) hommes.
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Young Gunz
Anthing
Wesc
Fuct
ALAKAZAM
Poyz and Pirlz
Ice Cream
Cool Cats
Par : Joannie Beke et Estelle Morelli
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«C’est accessoire...» P 24
as besoin de vous sortir l’eternel refrain « Rien de tel qu’un accessoire pour habiller ta tenue » hein. On est d’accord on l’a toutes bien compris et c’est pour ça qu’on jette toujours un œil chez H&M pour voir les derniers arrivages de bagues, colliers et boucles d’oreilles. O.K. ça finit toujours par jaunir/noircir, laissant une trace autour de nos doigts, mais on les aime quand même les bagues H&M… Mais on s’est penchées un peu sur la question, un soir de doutes en s’examinant les mains et on a decidé de mettre en commun nos adresses branchouilles, nos petites boutiques online secrètes, celles où on peut trouver l’accessoire qui tue, pour un peu plus cher mais pas tant que ça quand même. Ouais, on sait, on est sympa chez Joze.
Miam La créatrice de Miam Paris, c’est Xi Lu, petite gourmande arrivée en France il y’a 9 ans, s’extasiant sur toutes les vitrines des boulangeries qu’elle croisait. Au départ architecte d’intérieur, Xi a finalement laissé libre court à son imagination au moment où la crise l’a frappé en créant ses accessoires. Suscitant l’intérêt parmi ses proches, elle finit par ouvrir son site internet pour les mettre en vente. Pâte polymère, supports et ses 2 petites mains sont tous ces outils de travail pour fabriquer des pièces uniques. Son univers donne l’eau à la bouche, les bijoux sont exquis et donnent à n’importe quelle tenue la fantaisie qui fera toute la différence.
Tatty Devine Tatty Devine c’est le bébé des deux créatrices Harriet Vine et Rosie Wolfenden, anciennes élèves de la Chelsea School of Art. Devenue très vite un succès, la marque d’accessoires cultivant la mode british se permet des collaborations avec Rob Ryan, Tate, Selfridges et Gilbert & George. Croisées sur le salon du Who’s next en ce début d’années, Joze avait déjà été séduit par les colliers fermetures éclairs, les inscriptions bling-bling et tout l’univers coloré des 2 jeunes femmes. Et avec le temps, de nouvelles collections sont arrivées et on a continué de s’émerveiller.
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1789 Cette marque nous plonge dans la Belle Epoque que l’on aurait aimé connaître, celui de l’or vieilli, de la dentelle blanchâtre, des perles, des camées… et de Marie Antoinette. La créatrice de ces bijoux et tee-shirts tend à faire de chacune de ces pièces un bijou unique, qui aurait pu sortir d’un coffre au fond de notre grenier ou d’une braderie d’un coin perdu de Bretagne. Mais 1789 appuie aussi sur le détail qui tue, ajoutant ça et là de la dentelle noire, des squelettes et des cornes. Une french touch qui nous plait chez Joze.
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Tilly Bloom Tilly Blum est une jeune créatrice écossaise qui vit à Brooklyn. Jusque là, rien de bien extravagant. En revanche dans ses créations on sent l’univers un peu déjanté de la jeune file. S’inspirant de l’Ere Victorienne, de l’Absurde, du Surréalisme, j’en passe et des meilleurs, Tilly (on l’appellera Tilly) fait des merveilles ! Des bijoux, des boutons de manchettes, des broches même et surtout beaucoup de noir et blanc, pour un côté rétro qui nous emporte dans un autre monde, celui de la dérision.
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Ça perle et papote Sous ce doux nom se cache Marine6 (on a qu’à dire Marine alors) et à ce qui parait, c’est une pipelette. En vrai, on ne sait pas grand chose sur la créatrice de Ca perle et Papote à part qu’elle a l’air d’avoir le sens de l’humour. A quoi on voit ça ? Ses créas. Des couleurs acidulées, des époques et des genres qui se mélangent entre camés et théières miniatures et surtout, surtout, ses accessoires avec des sushis. Mais oui ! Une bague avec un plateau de sushi, fallait y penser ! On a juste envie d’avoir tous les menus maintenant, J2, K5 et California Makis.
Yazbukey Yaz et Emel sont des descendantes d’un roi d’Egypte. Voilà pour le côté princesses ottomanes. Après avoir voyagé et travaillé chacune de leur côté pour les plus grands comme Christian Lacroix, Martin Margiela, Givenchy ou encore Jeremy Scott, les deux sœurs, installées depuis leur enfance à Paris ont décidé de créer leur marque d’accessoires. Voilà pour la bio. Pour le reste les bijoux sont très originaux : colorés, en plexiglas, oversized, iconiques (Lady Gaga, Karl Lagerfeld, etc.) … Une explosion pour les yeux, on ne sait plus où donner de la tête.
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Direction Artistique : Zoé Galland Stylisme : Sarah Dreyfus
Photos : Douze
«C’est à Croquer ! » 28
Collier «burger» en pixelles, Bracelet chaine or, collier «je veux des moules frites» LES NEREIDES N2 Collier «canettes» et collier «canettes de coca» en strass UN NOM A COUCHER DEHORS Montre en or rose fond tête de tigre PAUL&JOE
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Collier «famille cacahuetes» LES NEREIDES N2 Collier zip IKKS
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Collier tête de cerf et bague «noeud», le tout en laiton argent SCHADE Collier grosse chaine avec croix et tête de mort et bague tête de mort, le tout en argent CORPUS CHRISTI Bracelet manchette avec chaine et bague «ancre» en argent ISAJON Collier «pistolet» UN NOM A COUCHER DEHORS Broche «scarabée» ornée de pierres taillées VIADUC DES ARTS
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Montre en caoutchouc jaune NIXON Bague «cagette de légumes» et collier «carottes» UN NOM A COUCHER DEHORS Collier «vélo» et collier «god save the green» LES NEREIDES N2 Collier pomme or avec strass vert PAUL&JOE
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Bracelet «cagette de tomates» et bracelet «bouteilles» UN NOM A COUCHER DEHORS
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Broche chocolat avec souris et cerise et collier fraise LES NEREIDES N2 Collier gateau aux fraises,collier donut’s vert collier ice cream UN NOM A COUCHER DEHORS Collier perles corails et rose MATHILDE DE MERIVAL
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bague donut’s, bague oréo et collier cupcake UN NOM A COUCHER DEHORS Bague macaron, bracelet chocolats pastels, collier «Hanselet Gretel» et broche théières LES NEREIDES N2
Propos receuillis par : Joannie Beke
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Talent D’ICI
Florette
Paquerette (Flora Blondin : Styliste et stylée)
«...les écoles de stylisme sont remplies de personnes qui pensent que travailler dans la mode c’est porter un Balenciaga !» 38
Je m’appelle Flora mais mes amis m’appellent souvent Florette Paquerette ! J’ai 23 ans et j’habite dans la banlieue Parisienne avec ma Môman et ma sœur... Si vous voulez tout savoir, comme études j’ai fait une école d’arts et une école de stylisme pendant 3 ans... et depuis ça m’a donné envie de poursuivre dans cette voie. Bon ça fait un peu cliché mais depuis toute petite j’ai toujours eu cette envie, je savais que je ne travaillerai pas dans un cadre strict, bureau, tailleur et pause clope toutes les heures ! J’aime habiller les gens, changer leurs apparences... mes Barbies en ont bien souffert ! Ce que je préférais à l’école c’était les moments où on était vraiment libre de créer, peindre, dessiner... Parce que faire une école d’art n’est pas donné à tout le monde alors il faut en profiter. L’école de stylisme était plus différente, on nous a vraiment préparé aux métiers de la mode. Mais bon, les écoles de stylisme sont remplies de personnes qui pensent que travailler dans la mode c’est porter un Balenciaga ! Aujourd’hui je suis dans le milieu de
la mode depuis 4 ans et on peut dire que ma vie c’est ça... Avant que je travaille à 100 % dans ce milieu, j’ai du travailler pour payer mes études et faire des tafs qui n’on rien à voir avec la mode (Fast food, hôpital, babysitter...) et ça te donne encore plus envie de réussir. Si vous voulez que je vous explique un peu mieux ce que je fais, en fait je suis en freelance depuis un an. Avant je bossais dans des boites en tant qu’assistante styliste et j’ai décidé de me mettre en free : marre des patrons qui s’approprient ton travail, marre de travailler pour 10 ! Aujourd’hui, j’ai plusieurs clients pour qui je fais des mini collections ou des collections complètes…
collection et surtout ce côté accessible niveau prix. Et si je pouvais vomir sur quelqu’un ce serait sur tous ces gens qui se prennent trop au sérieux surtout dans le milieu de la mode. A court terme ce qu’il va se passer pour moi c’est que je vais continuer à travailler en freelance et là, on est sur le lancement d’une marque avec toute une équipe d’artistes, c’est un peu le projet de ma vie donc j’y tiens beaucoup ! Dans quelques années j’aimerais avoir ma boite et que le projet que je lance cette année soit toujours d’actualité ! Avoir des stagiaires et les martyriser (petite vengeance) ! Les blogs dans lesquels vous pouvez voir mes œuvres : www. florettepaquerette.book.fr / www. florettepaquerette.blogspot.com.
Dans mon domaine, les artistes que j’admire sont Brian Lichtenberg, c’est mon chouchou, il est dans l’innovation des formes, des matières... il est fort ! Mes influences restent dans ce côté street chic ; Dsquared2, M.I.A, Ashish, Si je devais rajouter quelque chose Martin Margiela, Dris Van Noten, Asli ce serait VUVUZELA ! Filinta, le 55DSL, Be Positive shoes et j’en passe... Et mes préférés : Marc Jacobs et Castelbaljac, des créateurs avec un univers fou, qui surprennent à chaque
Par : Carrie Parango
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Cookie Ann: la pépite ! «Les vêtements sont pour toutes les femmes comme elle, actives, qui sortent, qui bougent, qui acceptent leur côté enfantin, se moquant des conventions !»
C
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ookie Ann est une jeune créatrice qui a tout fait pour réaliser ses rêves ! Son parcours est exemplaire. Après deux ans de prépa Arts Appliqués à l’école Kienz, elle entre dans l’école Esmod réputée pour ses étudiants talentueux. Dotée d’une soif d’apprendre sur le «terrain», elle continue son apprentissage en faisant des stages en tant que styliste/ modéliste dont l’un chez la créatrice Nini Wozniak puis d’autres en tant que styliste-photo tout en ne perdant jamais de vue son objectif : réaliser sa propre ligne de vêtements. C’est là que Cookie Ann entre en scène ! Passionnée de tissus, rubans, boutons et collants, Cookie Ann a toujours su où elle allait et ce qu’elle voulait. Son rêve se réalise, Cookie Ann est une marque qui marche et que les stars et les magazines commencent vite à s’arracher. Mais pourquoi Cookie Ann ? Pour trouver un nom de marque qui refléterait son identité et sa personnalité, elle a choisi son surnom «Cookie» et son prénom «Anne» en tronquant le «e» pour un aspect esthétique et c’est comme ça qu’est née Cookie Ann... Inspirée principalement par Grace Jones, qui représente pour elle LA femme des années 80, aux jambes
interminables, au franc parlé, au regard assuré et à la personnalité bestiale, c’était dans la logique des choses qu’elle soit représentée dans sa toute dernière collection aux couleurs et motifs ethniquement sucrés! Assumer sa personnalité tout en restant féminine, c’est ce que Cookie revendique ! Ses vêtements sont pour toutes les femmes comme elle, actives, qui sortent, qui bougent, qui acceptent leur côté enfantin, se moquant des conventions ! Avec sa collection haut de gamme, dédié au glamour-chic, elle réussi à garder une simplicité avec des noirs et blancs très présents tout en intégrant un petit coté original avec quelques pièces colorées et surtout ces petites touches de motifs ethniques. Chez Joze on l’a adopté !
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STYLE
on the street 44
PAris X Toronto Un aller Paris - Toronto, un vol du style entre deux ambiances. Là-bas les émeutes, ici la tranquillité, la re-découverte d’un vrai été et l’acclimatation à la chaleur suffocante. Tout ça n’a pas empêché les modeuses et modeurs des deux villes de sortir leur plus bel attirail pour sortir. Notre reporter à Toronto a slalomé entre les manifestants pour nous offrir ces images pendant qu’ici on arpentait les rues tranquilles de la capitale en pleine période de soldes. Un seul constat : si la mode est partout, les Canadiens ont quand même l’avantage côté loufoque.
Photo Paris : Zoé Galland Photo Toronto : Pilot VK Carr
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Par : Joannie Beke
INTERVIEW
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Maxime
SimoĂŤns
Illustration : Cyrine Malek
Q
uand j’ai vu Maxime Simoëns pour la première fois, je ne m’étais pas rendu compte que c’était lui. Ce jeune homme souriant qui m’a ouvert la porte est vite reparti chercher son attaché de presse avec qui j’avais rendez-vous pour visiter l’atelier. C’est lorsqu’il est revenu avec lui qu’il m’a été présenté d’un simple « Maxime ». La simplicité c’est un peu l’aura dégagée par Maxime Simoëns et son équipe. Souriant, accessible et bourré de talent, ce jeune créateur Lillois, qui prépare son premier défilé à Rome en ce mois de Juillet, a accepté de répondre à nos questions…
Quand avez-vous su que vous feriez de la mode ?
Après avoir pratiqué le théâtre pendant dix ans, j’ai voulu intégrer une école de réalisation cinématographique. Pour le concours d’entrée, je devais réaliser un book décrivant mon univers : je passais alors plus de temps à le dessiner qu’à l’exprimer par des mots. Mais c’est vraiment lors du concert de Madonna en 2001, que j’ai pris conscience de ma vocation. J’avais acheté le programme du spectacle dans lequel étaient illustrés les costumes créés par JeanPaul Gaultier. Je me suis alors fixé un premier objectif : travailler pour lui… Ce que j’ai réussi 4 ans plus tard !
sous forme de corsets dont le texte était brodée à la main. La réponse de son assistant fut à nouveau négative, mais il me glissa dans la discussion le nom de la personne chargée des accessoires, que j’ai aussitôt appelée via le standard téléphonique de la société ! Une semaine plus tard, je commençais mon stage et le renouvelais six mois plus tard !)
Quelqu’un vous a-t-il pris sous son aile pour vous aider ?
La concrétisation de la marque s’est faite par mes propres expériences, mais dès ma première présentation Mademoiselle Agnès & Loïc Prigent ont cru en moi et m’ont soutenu !
Est-ce difficile d’entrer dans ce monde ?
Comment définiriez-vous votre style?
Il faut avoir de la volonté et surtout ne jamais désespérer… Pour la petite anecdote, je vais vous dire comment j’ai décroché mon premier stage chez Jean Paul Gaultier... Après avoir envoyé mon CV, son assistant couture m’a reçu pour un entretien. Leur réponse (surprenante): Je n’avais pas physiquement les « épaules assez larges » pour intégrer le studio. Bizarre comme critère de recrutement… Mais, ne me laissant pas abattre pour cette raison absurde, j’ai alors décidé de réaliser une lettre de motivation reprenant tous les codes de J.P.G,
J’aime le contraste, le mat confronté au brillant, celui du noir et du blanc, tel le code barre, logo de ma marque. J’aime l’accumulation, les mille-feuilles de tissu ainsi que les imprimés « mise en abyme ». J’aime la géométrie, l’équilibre architecturé de la sensualité et de l’élégance. En revanche, j’essaye de ne jamais tomber dans l’excès du déguisement ou de l’outrance et de garder à l’esprit que la mode est avant tout faite pour être portée. Votre dernière collection semble inspirée par la croix religieuse, vous n’avez pas eu peur de la réaction du public ?
Cette collection illustre l’émancipation féminine au cours du XXe siècle. Il y une approche historique mais aussi militaire avec les épaulettes ainsi qu’une référence guerrière aux croisés ; par conséquent, la croix prend ici tout sa valeur conquérante et non pas religieuse. Il est vrai que certains clients du Moyen Orient ont été quelque peu réticents à ces pièces mais elles prenaient toute leur valeur dans la collection. Et les accessoires, pensez-vous vous y mettre un jour ?
Oui, peut être les chaussures et les sacs, mais il faut déjà consolider le prêt-à-porter afin de pouvoir s’étendre sur d’autres marchés car la plupart des multimarques ne vendent pas forcément des accessoires en grande quantité. La capitale de la mode pour vous ?
Paris Paris ! La pièce à avoir absolument dans son placard pour une femme ?
Une
veste
bien
coupée
!
Quelle est la it-girl ou star que vous verriez bien porter vos pièces ?
Il y a quelques années, je suis tombé sous le charme de Mélanie Laurent en la découvrant dans « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Pendant des mois, j’ai tenté de la contacter via son
«Je me suis alors fixé un premier objectif : travailler pour JeanPaul Gaultier… Ce que j’ai réussi 4 ans plus tard !» agent qui nous expliquait qu’elle n’était pas intéressée ! Puis en janvier dernier, par un fabuleux hasard, je la croise dans ma salle de sport. Je décide alors d’engager la conversation, elle n’avait jamais vu mon travail, et quand elle l’a (enfin) vu, il lui a plu… Quelques jours plus tard, elle m’invitait à la soirée du Sidaction pour laquelle je l’ai habillée ! C’est une femme moderne, indépendante avec du tempérament et de l’humour… un vrai charisme ! La faute de gout vestimentaire pour vous, c’est quoi ?
Les cols de chemise ou de polo relevés, les lunettes de soleil quand il n’y en pas besoin, et la jupe sous les genoux ! Qui est l’exemple à suivre dans ce milieu pour vous ?
Stylistiquement Alexander Mc Queen et Hedi Slimane et, du point de vue de la communication, Karl Lagerfeld ! Vous créez pour les femmes, pensez-vous à faire de même pour l’homme un jour ?
Peut être bien mais chaque chose en son temps ! Et vous, faites-vous attention à votre look ?
Pas vraiment, on dit que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés et il me semble que c’est mon cas ; mon uniforme : jean, tee-shirt noir et les mêmes baskets depuis 4 ans ; des Rick Owens toutes usées !
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Direction Artistique / Photos : Zoé Galland Stylisme : Sarah Dreyfus
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Coiffure : Sandra Lamzabi Make-up : Jennifer Mulertt
Assistante : Agnès Gaume
Lily: T-shirt en coton imprimé Chirac ELEVEN PARIS Short en laine bouillie VINCENT SCHOEPFER Boléro à capuche en dentelle ADIDAS BY JEREMY SCOTT Collier plastron cote de maille ELA STONE
Marylou: Top en coton gris imprimé de petits faons marron PAUL&JOE SISTER Jupe à volans en dentelle enduite MISS SIXTY Lunette coeur LUNETTES FRANCE
Lily: Robe en laine manche ballons ZOE LA FEE Chaussures compensées en cuir vernies ROBERT CLERGERIE Marylou: Jupe en soie imprimée PIAZZA SEMPIONE T-shirt en coton imprimé THE HIP TEE Boléro en laine CHINE Headband à boucle métal ESTELLEMCREER
Body en coton à épaulette SYLVIA RIELLE Gilet en laine et lurex or VIRGINIE CASTAWAY
Gilet zippé imprimé chien EYEDOLL
Lily: Chemise en coton col noeud PAUL&JOE Pantalon en dentelle SABIA ROSSA Lunettes papillon avec strass DSQUARED2 Chaussures compensées en cuir vernis ROBERT CLERGERIE Marylou: Veste de blazer satinée KLAYA Leggings métal MISS SIXTY Collier aigle argent PAUL&JOE Sandales multibrides en velours BEVERLY FELDMAN
Lily: Veste d’homme en laine à galons JCDC au 66 CHAMPS ELYSEES Marylou: Veste en laine à galons ELEVEN PARIS
Lily: Robe à sequins imprimée zèbre noir et vert DERHY Collier pistolet UN NOM A COUCHER DEHORS Cuissardes en daim BUFFALO Lunettes noire liseret vert LUNETTES FRANCE Marylou: Robe à pois en soie MADAME A PARIS au 66 CHAMPS ELYSEES Collants vert WOLFORD Ceinture en cuir boucle or HARTFORD Collier chaine THIERRY LASRY au 66 CHAMPS ELYSEES Cuissardes en cuir resserrée aux genoux PIAZZA SEMPIONE
Lily: Débardeur en coton et lin MAJESTIC Boléro à plumes YRUSHA Pantalon à sequins SYLVIA RIELLE Marylou: Top en dentelle CHARLIE JOE Jupon à volants avec bords dentelles MANOUSH Headband en coton imprimé ZOE LA FEE Collier paysage plastique N2 LES NEREIDES Bracelet chocolat N2 LES NEREIDES
Lily: Robe à lacets et manches gigots BURFITT Headband à camés ESTELLEMCREER Marylou: T-shirt en coton transparent THE INDIVIDUALIST Manteau à sequins noir et doré ANTIK BATIK Cuissardes en daim BUFFALO
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Par : Carrie Parango
LES CONFESSIONs DE
HypeMeans
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Nothing (Jérémy Douay)
Illustration : Cyrine Malek
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J
érémy est l’un des 2 créateurs d’Hype Means Nothing, la marque française de T-shirts qui monte, vendue chez Colette et dans 25 pays à travers le monde. Ce jeune autodidacte a la fâcheuse tendance à transformer tout ce qu’il touche en or, comme on peut le constater de nouveau avec le lancement récent de sa marque de bijoux à l’effigie de Karl Lagerfeld, Michael Jackson, Lady Gaga et bientôt Marylin Monroe. Peu mis en avant, discret et réservé, peu savent qui se cache derrière ces grands projets, et c’est pour ça que nous avions envie d’en savoir un peu plus sur sa vie. Voilà les confessions de Jerémy !
Jérémy tu as seulement 25 ans et pourtant tu as déjà bien avancé, tu as une bonne étoile ou c’est dûà autre chose ?
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Je sais pas si j’ai encore bien réussi ma vie, il reste encore beaucoup de chemin ; mais en tout cas je dirais que ce qui ce passe pour le moment tient pour une part à beaucoup de travail plus une part de chance. J’ai dû faire les bonnes choses au bon moment et ne pas courir derrière les choses en attendant qu’elles viennent à moi. La marque Hype Means Nothing a fait le tour du monde depuis le début de son existence, récente vu qu’elle n’a même pas 2 ans, comment peux-tu expliquer un tel buzz ?
Je pense que le buzz arrive quand on ne le cherche pas. La marque a été faite avant tout pour nous-même et le buzz est venu tout seul, rien n’était calculé et je pense que c’est une des raisons de sa réussite. Ne pas essayer de tout calculer reste le plus important dans n’importe quel projet. L’une des grandes questions qu’on se pose : que faisais-tu avant Hype Means Nothing ?
Avant Hype Means Nothing, je faisais pas mal de choses à droite et à gauche. Je ne suis pas issu du milieu de la mode, je suis là pour faire ce que j’ai envie de faire et je m’en donne les moyens. En ce
moment c’est la mode, ça sera peut être totalement autre chose dans un an. Y a t-il des célébrités qui ont aussi demandé à avoir leur portrait sur tes tee-shirts ?
Oui, le point commun entre presque toutes les célébrités c’est leur ego. Donc on a pas mal de propositions de célébrités qui ne rentraient pas forcément dans les objectifs de la marque et d’autres encore qui étaient étonnées de ne pas trouver leur modèle parmi les modèles existants (ndlr : Kanye West). Avec ton blog «Nous sommes», que tu tiens avec un comédien en herbe Kizda, vous faites la promo de Bijoux sans rien dévoiler... Pourquoi ? Quelle est le nom de la marque, où sera-t-elle vendue ? Y aura t-il d’autres célébrités ?
Je préfère ne pas trop dévoiler et laisser aux gens le temps de tout voir et comprendre d’eux-mêmes, mais disons qu’il y aura pas mal de nouveaux modèles, coloris, etc. qui verront le jour. La marque portera le nom de NOUS SOMMES et sera vendue dans les meilleures boutiques à un prix abordable pour tous. Il faut surveiller le projet, il réserve pleins de surprises... On voit beaucoup de plagiat de HMN, comment le prends-tu ?
Je le prends vraiment bien. Voir qu’un simple délire a pu lancer des
tendances dans le milieu de la mode, de la com’ et laisser une trace chez de grandes enseignes est vraiment plaisant. J’espère que ça ne va pas s’arrêter là et que ça laissera une trace au delà du milieu de la mode. Pour finir, tu comptes travailler encore longtemps dans la mode ?
J’aime beaucoup ce milieu, il est plutôt positif par rapport à certains domaines dans lesquels j’ai pu travailler et reste très ouvert à toute nouveauté. Donc, pour le moment, je pense encore y faire pas mal de choses. Après, je compte bien faire d’autres choses dans d’autres domaines totalement différents comme la vidéo, la photo, l’art, etc...
«Voir qu’un simple délire a pu lancer des tendances dans le milieu de la mode, de la com’ et laisser une trace chez de grandes enseignes est vraiment plaisant.»
Photos : Pauline Darley Stylisme : Sarah Dreyfus
Direction Artistique : ZoĂŠ Galland
sweet Afternoon Coiffure : Jonathan Make-up : Clothilde Lambadarios
Body en coton noir PETIT BATEAU Veste tricolore en laine EROTOKRITOS Jupe en soie DICE KAYEK Collant en laine WOLFORD Collier cristaux et chaine PIAZZA SEMPIONE Lunettes en acétate CHANEL Escarpins satinés à plateaux BRUNO FRISONI
Débardeur en soie à poids CHINE Boléro en laine PIAZZA SEMPIONE Pantalon droit AMERICAN APPAREL Bague en or et résine et joncs en or ELIOTT Chaussures bicolores en daim et cuir BUFFALO
Robe ceinturĂŠe GHADAH Chaussettes AMERICAN APPAREL Bottes en daim PAUL&JOE Lunettes chaines LUNETTES FRANCE Bracelet or HOP HOP HOP
Combinaison short bustier en coton mélangé à fleurs MANOUSH Veste en mouton AMERICAN RETRO Collants WOLFORD Lunettes en acétate MIU MIU Sac en cuir MALABABA
Top en soie imprimĂŠ sardines PIAZZA SEMPIONE Short et veste en laine SYLVIA RIELLE Collants orange WOLFORD Mitaine en crochet MAISON FABRE Colier en or avec noeud en laine HOP HOP HOP
Soutin gorge en satin MANOUSH Chemise transparente en synthétique AMERICAN APPAREL Short en panne de velours et à sequins YRUSHA Veste en laine avec col chaine EROTOKRITOS Collier Lisarain ALAIN DREYFUS Mitaine en cuir MAISON FABRE Chaussettes en coton AMERICAN APPAREL Escarpins à brides en velours BRUNO FRISONI Sac en cuir FRED PERRY
Chemise en soie MANOUSH Veste imprimé satinée NI SEARCH Jupe en coton motif graphique CATHERINE MALANDRINO Chaussette haute en coton AMERICAN APPAREL Bracelet en tissu PAUL&JOE Derbies en cuir noir et blanc irisé BLOCH
Robe à sequins PAUL&JOE Pierre Cardin Cardigan en coton moutarde PETIT BATEAU Collants moutarde WOLFORD Pochette en mouton PAUL&JOE Manchette style art déco TORY BURCH Lunettes en acétate RAY BAN Mocassins vernis REPETTO
Robe en soie ceinturée PETROVITCH et ROBINSON Cape en laine SYLVIA RIELLE
Illustration : AlizĂŠe Duguet
CULTURE
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Blogs
à surveiler
Street Boner
&
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TV Carnage Lugubre isn’t it ? Sous ce nom barbare et quelque peu effrayant se cache pourtant le dernier projet web d’un des fondateurs de Vice, grande gueule, allumé, inclassable, personnage atypique et contesté j’ai nommé Gavin McInnes. Ce petit malin a très vite compris qu’il y avait moyen de faire ce qu’il voulait de sa vie sans avoir à se saper en pingouin ou à lécher je ne sais quel derche rêche pour survivre (quand je dis « faire ce qu’il voulait de sa vie » j’entends par là interviewer un groupe straighedge en étant déchiré comme un drap de pauvre ou aller faire un reportage sur une obscure et presque éteinte tribu primitive portée sur la partouze et le chamanisme au crapaud hallucinogène, perdue
au fin fond d’un territoire ou les maladies disparues ne le sont jamais totalement…), et s’est donc lancé dans de nombreux projets divers et variés avec comme dénominateur commun de baigner dans l’underground, d’avoir des vrais morceaux de trash dedans et surtout –the last but not the least- d’être terriblement humain. Donnant à chaque fois l’impression qu’il s’adresse directement à nous sans fard ni chichis, écrivant comme il parle, ne se privant jamais de private jokes ou de vannes limites (qui déboucheront sur de nombreux procès). Il s’est aussi illustré pour être une des langues de pute les plus fourchues de la planète ; entre autre
inventeur du Do&Don’t, le seul street-style pas chiant maintes fois copié mais jamais égalé. Et ça je sais que ça compte, pour mon lectorat féminin… Que dire de plus ? A part que StreetBoners&TV Carnage est sont dernier projet web en association avec son pote Derrick Beckles, que tout est dit dans le titre, il ne me reste qu’à vous filer l’URL en espérant que vous ne vous priverez pas de rire et de vous instruire des nouveaux Do&Don’t, des vidéos kitshs et reportages fous qui composent cet étrange site au nom définitivement plus qu’intriguant. G.K
Advanced style Sri Seth Cohen crée un nouvel âge ! Ce photographe-bloggeur revisite les street-styles de manières «so old». Son blog pourrait nous faire penser au blog incontournable du Sartorialist mais la différence se trouve avec les modèles qui sont autres que les mamies les plus lookées de la planète. En effet, on y trouve des femmes post-retraites amatrices posant avec des looks chics, glamours, à la pointe de la classe. Ces successions de photos nous font nous imaginer qui étaient ces grands-mères dans leur jeunesse. Nous jeunes Jozeuses, avons (presque) hâte de vieillir, surtout pour ressembler augrands-mères d’Advanced style. E.M.
Hologram City Loin des blogs de mode gentillets et/ou faussement arty voici un drôle d’ OWNI (objet web non identifié) rafraîchissant et qui, sans se la jouer, présente un réel intérêt artistique et social. Un blog dans son plus simple appareil (tout comme les jeunes filles qui le peuplent), cru, sans explications, sans fioritures, tenu par une fille un peu étrange qui balance ses fonds de desktop avec régularité, quotidiennement. Et quels fonds de desktop ! Du tout et du n’importe quoi, un jus dense de culture populaire contemporaine, du gore, du glam’, du crade, du cru... Mais là où la chose devient réellement intéressante c’est quand la somme de tous ces petits riens forme un ensemble cohérent, qui nous parle de notre époque, qui nous renvoie à nous et à l’univers visuel dans lequel on a baigné. Et on repense à Alexandra Gorczynski, la nana derrière tout ça, et on ne
peut s’empêcher de la trouver, au fil des pages que l’on parcours sans vraiment s’en rendre compte comme hypnotisé, de plus en plus étrange mais de plus en plus semblable aussi... G.K
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Propos receuillis par : Joannie Beke
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Talent D’ICI Au
Bazar Chik
(Florent Borrel : Chanteur, mais Leader avant tout !)
«Allez vous tous vous faire foutre, je suis une RockStar !» 116
Je m’appelle Florent mais mes amis m’appellent souvent Flo, original n’est ce pas ?! J’ai 22 ans et j’habite à Paris avec un pote et quelques squatteurs réguliers. Si vous voulez tout savoir, comme études j’ai été pendant très longtemps à l’école buissonnière et ça m’a donné envie par la suite de trouver le meilleur moyen de ne rien foutre. Ce que je préférais à l’école c’était les filles parce qu’à l’époque j’étais déjà un détraqué. Aujourd’hui je suis dans le milieu de la musique et on peut dire que c’est pas tous les jours facile. Si vous voulez que je vous explique un peu mieux ce que je fais, en fait je suis chanteur dans un groupe de HipHop musical : ABC/AuBazarChik mais je suis aussi plus ou moins (si mes potes me lisent ...) le président de l’association KYMO (Keep Your Mind Open) qui propose aide et accompagnement aux jeunes artistes. Dans mon domaine, les artistes que
j’admire sont Oxmo Puccino, The Cat Empire, les Stones, Bob Marley, Saian Supa Crew, The Archive, Wutang Clan et Iggy Pop et si je pouvais vomir sur quelqu’un ce serait surement Christophe Maé parce que c’est Christophe Maé rien que pour ça… A court terme ce qu’il va se passer pour moi c’est quelque chose de pas forcément très très précis… Dans quelques années j’aimerais simplement vivre de mon art surtout pour pouvoir faire le tour du monde… Le site dans lequel vous pouvez voir ce que je fais est http://myspace.com/aubazarchik et http://www.kymonews.blogspot.com Si je devais rajouter quelque chose ce serait : Allez vous tous vous faire foutre, je suis une RockStar !
Par : Carrie Parango
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Yann Couedor,
Lissen to his art ! «Adulé par les stars du monde entier tel que Kanye West et Spike Lee, il est tête d’affiche à l’Olympia»
A
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à peine 30 ans, Yann Couedor est un artiste confirmé. Son talent, il nous le fait découvrir dans ces toiles où l’on ressent son amour pour la musique urbaine. De Jay Z à Michael Jackson en passant par Missy Elliot et dernièrement Ben l’oncle Soul, ces toiles sont plus extraordinaires les unes que les autres. Revenons sur le parcours de celui qui sait comme personne peindre l’univers et l’esprit d’un artiste. Parisien de naissance, Yann a pourtant grandit en Normandie jusqu’à l’âge de 8 ans puis en Tourraine ! Quand il revient à Paris, à l’âge de 15 ans il se met à étudier les Arts Appliqués. Sac à dos au bras, à 17 ans il quitte la France pour continuer ses études en Afrique du Sud pendant 3 ans, il y découvre l’art des quatre coins du monde, des centaines d’univers différents et de nouveaux talents. C’est à l’âge de 23 ans que cet artiste commence sa carrière, à la naissance de sa charmante fille qui était présente le jour de notre rencontre. Pour elle il largue son travail pour sa passion et devient le célèbre Yann Couedor artiste-peintre. Son univers artistique est inspiré par tout ce qu’il aime, il utilise
son amour pour la musique et le monde qui l’entoure pour peindre, coller et découper, ces toiles sont des véritables chefs d’oeuvre de l’art urbain ! Adulé par les stars du monde entier tel que Kanye West et Spike Lee, il est tête d’affiche à l’Olympia pendant quelques temps et c’est avec simplicité et sympathie qu’il nous a fait découvrir ses œuvres et la dernière toile qu’il venait de terminer : le portrait de Ben L’oncle Soul que vous retrouvez en interview dans ce numéro ! La musique est un art que Yann retranscrit avec brio dans ces toiles. Sans aucune allusions politiques et social dont l’art se fait porteur, Yann peint uniquement ce qu’il ressent ; L’amour de la peinture, l’amour de peindre sans détours ni discours.
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Illustration : Thien Phuc Le Van
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Ben
Par : Carrie Parango
l’oncle Soul
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B
en l’Oncle Soul, de son vrai nom Benjamin Duterde est un jeune homme de 25 ans qui avait prévu de devenir professeur d’Arts Plastiques. Etudiant au Beaux Arts de Tours pendant 5 ans, parrallèlement il chante, il écrit, compose et ouvre enfin un Myspace. En 2004, après l’obtention de son diplôme, il se lance dans une carrière professionnelle au sein d’un groupe de gospel tourangeau : Fitiavana. Benjamin devient ensuite le Ben l’Oncle Soul dont on entend tant parler tant par ses collaborations (sur le titre «A mi-chemin» d’Hocus Pocus avec Akhenaton) que par ses reprises Soul et sort son album (dispo depuis le 17 Mai). Il répond avec bonne humeur à nos questions sous le soleil de Paris, entre 2 Cocas Light et un thé à la menthe. Chez Joze on connait Ben l’Oncle Soul depuis des années, pourquoi être passé d’ «Oncle Ben» à «Ben l’Oncle Soul» ?
Depuis toujours mon surnom est Oncle Ben. Quand j’ai commencé à faire de la musique, j’ai tout de suite pensé à ça pour mon nom de scène, mais au moment de signer, la marque du même nom n’était pas forcement d’accord alors j’ai changé pour Ben l’Oncle Soul ! 124
Tu chantes en français et en anglais... Why ?
J’ai autant de plaisir à chanter dans les deux langues, j’aime le français et j’aime la soul en France mais je dois avouer que mes repères sont américains, alors c’est naturellement que j’ai decidé de chanter dans les deux langues. Penses-tu que la mode et la musique vont ensemble ?
Je ne pense pas vraiment, mais en ce qui me concerne je fais trés attention à mon image. Ton style est particulier, est-ce pour le personnage «Ben l’Oncle Soul» ou est-ce que Benjamin est aussi un mec retro ?
(rires) Benjamin & Ben l’Oncle Soul ne font qu’un ! Plus sérieusement, je m’habille comme ça dans la vie de tous les jours, c’est vrai. Par contre pour la scène c’est plus poussé, j’ai une personne qui s’occupe avec moi de mon stylisme, qui s’adapte à ce que j’aime et à
l’image que je veux donner de moi. Si tu devais faire un featuring avec un artiste français & étranger, tu choisirais qui ?
Sans hésitation Steeve Wonder comme artiste étranger et Tété comme artiste français ! Pourquoi autant de reprise dans ton premièr album ?
Comme je te l’ai dit la musique à commencé pour moi le weekend avec quelques potes, c’est une véritable passion. Alors j’ai commencée mon album par des reprises puis j’ai voulu aussi montré l’univers musical et visuel qui m’est propre : de la soul entre les années 1990 - 2000 ! Ces derniers temps, on te voit partout ! Festivals, Tv ... Ta maison de disque fait bien son boulot ou la France a soudainement découvert que OUI Ben l’Oncle Soul existe et que OUI il a beaucoup de talent ?
Un peu des deux je pense ! (rires) D’une part ma maison de disque fait trés bien son travail et à côté de ça je pense que beaucoup de gens ont eu l’occasion de me découvrir et d’aimer ma musique ! Pour finir, où te vois-tu dans 20 ans ?
Je me vois en Martinique, en train de kiffer, continuer à faire de la musique et pourquoi pas aussi professeur d’Arts Plastiques (j’adore les enfants) !
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Photo : Carrie Parango
«J’ai autant de plaisir à chanter dans les deux langues»
Propos receuillis par : Joannie Beke
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Talent D’ici
El Diem (Mathieu Dutan : Mi-photographe, mi-globe-trotter)
«Cela fait à peu près un an que j’ai abandonné le numérique.»
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Je m’appelle El Diem mais mes amis m’appellent souvent Mathieu. J’ai 21 ans et j’habite à Toronto. Si vous voulez tout savoir, comme études j’ai fait un an en photo à l’Université Ryerson à Toronto avant de tout lâcher pour revenir en France. J’ai continué mes études à Paris 1 en Préservation du Patrimoine et maintenant, de retour à Toronto, je monte un collectif photo nommé MDMF avec plusieurs collègues photographes canadiens. Ce que je préférais à l’école c’était surtout les cours de sciences parce qu’on avait un prof passionné. Il s’appelait François Dicaire et c’est un homme qui a vachement marqué mon adolescence. Aujourd’hui je suis dans le milieu de la restauration à Toronto et on peut dire que c’est un bon moyen de financer mes projets personnels. Si vous voulez que je vous explique un peu mieux ce que je fais, en fait je tire exclusivement en moyen format surtout dans les domaines de la mode et du portrait. J’utilise une vieille chambre
Mamiya RB67 (un gros monstre du moyen format mais qui tire des images d’une qualité époustouflante). Toutes les prises de vues sont faites sur du film transparent Fuji Velvia ou Provia. Les images sont ensuite scannées et une petite retouche de couleur et de netteté est effectuée sur Photoshop CS5. Cela fait à peu près un an que j’ai abandonné le numérique. Changer d’appareil tous les ans pour suivre les tendances en informatique et les progrès technologiques ne m’intéresse pas du tout. Dans mon domaine les artistes que j’admire sont John Rankin (le créateur du magazine Dazed&Confused et photographe de mode reconnu) et Helmut Newton et si je pouvais vomir sur quelqu’un ce serait David LaChapelle (purement par jalousie pour son oeuvre!). À court terme ce qu’il va se passer pour moi c’est la publication de mon book professionnel vers la fin de l’été et mon départ à l’aventure cet hiver. Les hivers canadiens sont rudement déconseillés à tout amoureux du soleil. Dans quelques années j’aimerais
avoir mon propre studio de production avec un gros gros budget! Le site dans lequel vous pouvez voir ce que je fais est «www.el-diem.com». Si je devais rajouter quelque chose ce serait de garder un esprit ouvert quant à son art et surtout de ne pas trop se critiquer soi-même. Un problème que je trouve difficile à éviter.
Photo : Marc-David Aube-Frenette
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Écouter ... Selah Sue
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Vous ne me croiriez pas si je vous disais que cette fille à la voix si particulière, si soul, posée sur du son ragga dance-hall n’est pas noire et n’est pas américaine... Eh non, c’est une belge. Elle est petite, toute menue et blanche. Si on nous disait que les belges n’avaient rien inventé je leur répondrais : Si, et pas une moindre chose puisque la Belgique nous offre Selah Sue. Une grosse énergie, une musique envoûtante qui nous transporte doucement sur des airs soul à l’univers très sclérosé du Ragga sans que l’on s’en aperçoive tant la transition se fait naturellement. Comparée à Duffy ou à Amy Whinehouse, elle n’a rien à leur envier… Cela place bien le contexte pour ceux qui ne la connaissaient pas encore ! Elle s’impose doucement mais sûrement, pour l’instant pas de faux pas musical pour la jeune Sanne Putseys, avec un style musical auquel on ne s’attend pas venant d’elle. Cette petite fée, qu’on ne retrouve encore que sur scène mais pas encore dans les bacs, n’a qu’un EP à nous présenter, mais si vous avez l’occasion de l’écouter, vous verrez tout de suite que cette petite entrée musicale met très vite en appétit… On attend vite la suite ! A.B.
Lcd Soundsystem This Is Happening «This is happening », et c’est maintenant ! Le dernier album de LCD Soundsystem est enfin sorti en France ! Et c’est peu dire qu’on l’attendait ! Lcd Soundsystem n’est autre que le projet musical du cofondateur du label Dance-Punk, James Murphy. Pour la petite histoire, LCD Soundsystem a vu le jour suite à l’idée du producteur qui, en auditionnant des groupes pour les produire et les signer ne trouvait pas dans leur musique ce qu’il cherchait à écouter. Alors en 2002, il crée Lcd Soundsystem qui ne tarde pas à se faire connaître grâce au morceau « Losing my Edge ». Avec « This is Happening », non loin de sa ligne directrice ElectroHouse aux tendances Funk, Murphy signe sa musique, imprégnée de son expérience dans le milieu de la prod’, lui offrant sa place bien méritée d’artiste ! Si vous aimez la guitare saturée mêlée à un beat bien électro, avec des influences disco 80’s, et avec du texte tout de même, vous allez adorer ! Cet album est le dernier album de James Murphy, alors profitez-en ! Et pour les voir prochainement sur scène, rendezvous fin Aout à Rock en Seine ! A.B
Foolsgold Fool’s Gold Imaginez un peu : des sonorités venues d’Afrique (soul éthiopienne, blues touareg, ou encore rumba congolaise), savamment mélangées à des sonorités résolument pop, le tout chanté en hébreu… par des mecs de L.A. ! C’est le cocktail étonnant et détonnant que nous offre Fool’s Gold pour son premier album, véritable pépite multicolore. Largement (et plutôt grossièrement) comparés au Vampire Weekend pour leur côté multiculturel, Fool’s Gold est composé d’une dizaine d’amoureux des musiques du monde, qui ont pris le pari de mélanger leurs influences musicales, pour créer quelque chose de nouveau, voire d’insolite, qui fait rêver. Et ça marche. Comment résister au dansant et magique « Surprise Hotel », le tube de l’album ? Impossible de ne pas s’imaginer à la découverte de pays inconnus en écoutant « Yam Lo Moshech »… Fool’s Gold, finalement, c’est un peu comme un voyage. Ça ne se raconte pas, ça se vit. On vous le conseille, donc, surtout si la grisaille de l’été vous pèse, et que vous avez besoin de soleil et d’un peu de bonheur dans les oreilles… P.F.
Diane Birch Bible Belt
SIA We Are Born
C’est sans surprise que cette jolie songwritteuse née dans le Michigan, connait aujourd’hui un succès grandissant. Tout laissait présager un destin musical sans embuches. Après une enfance passée entre le Zimbabwe et l’Australie, et l’apprentissage du piano dès 7 ans, Diane vit entre New York et Londres, ouvre son MySpace et suscite vite un intérêt particulier de la part des producteurs. Repérée par Prince lors d’un mini concert, elle sort vite son premier album, produit par Steve Greenberg (producteur de Joss Stone) et accompagnée d’une armada de musiciens de renoms tels que Adam Blackstone (The Roots), Cindy Blackman (Lenny Kravitz)... Comparée à des pointures de la soul, comme Aretha Franklin ou encore Norah Jones, Miss Birch mêle dans Bible Belt (titre un brin provocateur pour cette fille de pasteur) mélodies folk, blues et influences country, relevées par une touche de pop. On adore le très frais « Valentino » et le plus groovy « Nothing But A Miracle », deux des titres phares de l’opus. Bref, Diane chante, écrit et joue du piano comme une déesse. Et en plus, elle est belle. Et en plus, elle sera en première partie de Stevie Wonder, en Juillet aux Arènes de Nîmes. Quoi ? Nous, jalouses ? PF.
Sia revient cet été avec un 4ème album : We Are Born. Produit par l’américain Greg Kursin, producteur des Red Hot Chilli Peppers et de Lilly Allen, ce nouvel opus bénéficie également de la participation de Nick Valensi, guitariste des Strokes. Encore de belles collaborations pour l’australienne de 35 ans, qui nous avait déjà impressionnées en 2009 avec Some People Have Real Problems. Bien différent de ses précédents albums, on découvre dans We Are Born des sonorités beaucoup plus pop et rythmées que celles auxquelles nous avait habitué la chanteuse de Zero 7… La raison ? Victime de son succès grâce au célèbre « Breathe Me », sa maison de disque aurait à l’époque refusé des propositions un peu plus up tempo. Ces petits joyaux popesques recalés (« Stop Trying », « Bring Night », « The Co-Dependent », ou encore « Cloud ») ont donc du attendre Juin 2010 pour être devoilés au public. « Il s’agit là de mon album préféré », déclare Sia. De notre côté, on est ravies de voir que la sa musique évolue avec son époque, et surtout qu’elle a su garder cette folie et cette excentricité qui la caractérisent si bien. PF.
Sleigh Bells Parfois, la magie opère, le miracle à lieu, l’alchimie fonctionne... Prenez le duo Derek Miller et Alexis Krauss qui compose Sleigh Bells. L’un était guitariste dans le groupe hardcore-à-mèche Poison the Well et l’autre évoluait dans la pop pour le compte de Ruby Blue, ne proposants rien de vraiment convaincants ni de très original... Puis, un beau jour, ils se rencontrèrent et eurent pleins de bonnes idées ! Naquis Sleigh Bells, mélange de guitares et de voix saturées à l’excès portés par des beats bourrins-plus-simple-et-efficace-tumeurs, qui les plaça en moins de 5 concerts et deux démos en première place des groupes cool de Brooklyn, puis du Monde (non, la majuscule n’est pas usurrpée). La consécration prenant ici la forme d’une collaboration proposée par M.IA sur son prochain album, quand même. GK.
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Écouter ... Die Antwoord $O$
LeLe Flage
Uffie Sex dreams and Denim Jeans 132
Pas une nouveauté mais un gros coup de coeur (surtout celui de la DA, qui me menace en ce moment même de m’émasculer au café brûlant si je ne rédige pas cet article et «tant pis si ils ont pas d’actu») pour l’electro homo-kitsh et furieusement dansante de Lele. Musicalement c’est drôle, c’est frais et plein de références, parfait pour l’été. Mais la vérité se trouve ailleurs... PARRA, l’illustrateur hollandais fait partie du groupe, dessinant sur les murs au laser pendant les lives, s’occupant de la totalité de l’art-work et du graphisme de Lele qui est vite devenu indissociable de la musique, formant un tout cohérent et séduisant. Une boite de pandore musicale décorée de couleurs franches sur fond noir, qui ne demande qu’à être ouverte et à vous envenimer de ses rythmes entêtants. Laissez-vous embarquer par le vaisseau Lele pour un long voyage euphorique fait de samples discos et de beats bien moites, chanté dans un esperanto fait d’allemand/ anglais/français/etc pas tout le temps très clair mais toujours sexy ! (ça va, j’ai été bien ? Bah pourquoi tu poses pas ce Thermos ?) G.K.
Joze vous l’avait annoncé, et voici ce qu’on en pense maintenant que c’est sorti : On aime Uffie parce qu’elle est jeune, belle et qu’elle a du style…Sa vie et sa carrière s’est faite au gré des rencontres, d’amitiés et d’histoires d’amour avec pour langue universelle la musique ! Installée à Paris depuis son adolescence, elle fait la rencontre de pointures françaises de l’électro et le fruit de ces rencontres nous on donné un bel album mélodieux aux textes frais et au vo-codage harmonieux. « Pop The Glock », le titre qui fait démarrer sa carrière, que vous retrouverez dans l’album produit par elle-même en association musicale et amicale avec Louisdub sous le label français Ed Banger Records, place Uffie comme une référence féminine dans ce milieu plutôt masculin. Vous retrouverez dans cet album Pharell en feat sur le titre « ADD SUV » qui illustre la mégalomanie des rappeurs US. Uffie chante comme elle rappe, elle nous transcende et nous emporte dans son univers sexy dès la première note ! Allez, courrez vite l’écouter si ce n’est pas encore fait !
Mais c’est quoi ça ?! Un mec à la gueule abîmée, taillé comme un casse-dalle SNCF, tatoué comme un bagnard rappant comme un furieux dans un mélange approximatif d’afrikaner et d’anglais... accompagné d’un lutin blond exhibitionniste alternant refrains kitshs et lyrics pornographiques d’une voix de Minnie sous meth et d’un géant abrutis par l’herbe looké hip-hop. Die Antwoord dites-vous ? C’est bizarre quand-même... Et ils ont pour D.J un fan du Wu Tang atteint de brojeria ? Là, ça devient carrément malsain ! Et puis cette musique... un mix de techno tunning et de hip-hop vénéneux... du «raprave d’un autre niveau» qu’ils disent ? Comment ? Je n’aurais plus que 95 signes pour finir la chronique et dois donc me bouger ? Pour faire court, donc, die Antwoord est le dernier projet en date du très prolifique Watkin Tudor Jones, figure du rap underground sud-africain, accompagné de sa compagne la charmante Yo-Landi Visser. Un son rouleau-compresseur, une imagerie minutieusement travaillée, un concept original et décalé et à la clé un succès mérité porté par un buzz savamment orchestré avec, par exemple, le talentueux Roger Ballen à la photo. G.K.
par : Aicha Bousta
La Musique,
c’était mieux avant !
On a toutes et tous des souvenirs évoqués grâce à la musique. Une chanson qui nous rappelle un moment précis de notre vie, nous rappelant nos moments de solitude, de honte, nos souvenirs amoureux, nos vacances, ou même nos fous rires entres potes… Mais aussi pour tous les bons moments à venir, ceux que vous allez vivre, ceux à ne surtout pas oublier bien sûr ! La musique, essentielle et omniprésente, où que l’ont soit dans le monde, fait office de journal intime, (si, si c’est vrai !) Elle capte nos émotions les plus profondes, les renferme et garde nos secrets les plus intimes dans ses accords de guitare, dans le vibrato d’une voix ou dans le rythme d’une basse. Et l’avantage, c’est que personne ne peut violer ces secrets confiés à la plus précieuse de nos amitiés ! (ça c’est dit !) Et bien pour faire honneur aux musiciens et aux groupes qui ont marqué les générations avant nous, mais surtout pour se faire plaisir, Joze a sélectionné pour vous une petite playlist « Song my emotions », pour son 2eme numéro.
Posez-vous, remontez dans vos souvenirs et appréciez chères lectrices ;-) Oh oui ! Appréciez que dans une piscine, on ne peut pas test le sex apeal de Sabrina avec son titre « Boys Boys Boys »
mais on peut toujours essayer ! Et non, jamais tu ne pourras vivre Mai 68, même si tu revendique, même si vas en frip’ chercher Le pat d’eph seventies. Mais tu peux te contenter de t’imprégner de l’ère Hippie, de Woodstock, et des robes fleuries en écoutant ce qui suit : J.J. Cale Cocaïne, the Beatles The Jimi Hendrix Experience, Janis Joplin summertime, The kinks, Dancing in the street.
Yesterday,
piles électriques, (bon il vous faut de la place mais essayez) You can touch this de Mc Hammer
et c’est gagné le mec il fond, il craque, il bave, il en peut plus, et même si ça lui est interdit par le titre, il veut toucher, toucher, toucher, toucher, toucher et encore toucher... Joze ! Provoques-le jusqu’au bout avec Touch me de Samantha Fox.
Et là, Game Over, You Win !!! Et puis quand tu dois raser les murs pour esquiver subtilement ton ex, qui comme par hasard se trouve dans ton périmètre, ou même une ex-amie jalouse qui t’a volé ta vie : telle un hiéroglyphe dans une pyramide égyptienne
Et Quand l’envie te prend de t’effeuiller devant ton mec ta référence première c’est forcément
« walk like an egyptian » (the Bangles)
You can leave your hat on de Joe Cocker,
est le morceau qui doit te revenir en tête ! Hop hop hop, on ne perd pas de temps on file, on se caaaaaaaasse !
mais
Joze
te
propose
aussi
Dire Straits Sultans Of Swing, Marvin Gay Sexual Healing, Let The Music Play de (paix à son âme de crooner) Barry White et pour les plus acrobates, les
Et pour tout le reste il y a ce qui suit :
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Kool and the Gang Cherish The Love, Roberta Flack Killing Me Softly, La Javanaise de Serge Gainsbourg, Laisse-Moi T’aimer Mike Brant et Stop, look, listen, featuring de Diana Ross et Marvin Gay ;
pour les instances romantiques-pleurnichardeson-est-tristes-et-on-veut-pleurer-sans-raisons-parcequ’on-aime-bien-et-alors ?! Et les titres qu’on aimera dans toutes nos vies, jusqu’à l’au-delà, qu’on trouvera cool jusqu’à la mort et qu’on revendiquera devant nos progénitures en les faisant passer pour des ringards, il y a: Material Girl Madonna, California Love 2Pac, Freedom Aretha Franklin, Smooth Criminal Mickael Jackson,
par exemples.
134
Enfin, je dédie cette fin de paragraphe à ma chère comparse Pauline Furman ! Pour toutes les musiques débiles, ringardes, kitch dans les moindres détails, mais qui nous font ce petit quelque chose de vibrant qui fait qu’on les assume totalement ou partiellement et qu’on se moque bien du regard des gens s’ils savaient ce qui tournait dans nos mp3 : Histoire d’un amour, Dalida, My chérie d’amour Stevie Wonder, Besoin de rien envie de toi… de Peter et Sloane,
le fameux T’as Le Look Coco de Laroche Valmont, good Vibrations des Beachs Boys
(vous pouvez ajouter d’autres titres). Et pour voir la vie du bon coté, on finit la playlist par Walk On The Wild Side, titre de Lou Reed.
Voilà, pour la playlist retro de Joze 2eme edition, rendez-vous au prochain numéro pour une autre sélection.
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Joze Magazine - Automne/Hiver - 2010/2011
LIre... Comment je n’ai pas rencontré Britney Spears
La vie est brève et le désir sans fin Patrick Lapeyre
Elise Costa
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City of Glass Paul Auster «Secouant cet enchantement morbide, Murphy reprend son exploration, passant du salon à son bureau, puis de son bureau à leur chambre : la penderie est vide, les tiroirs bouleversés comme après un cambriolage et, à la place des cadres avec leurs photos, il ne reste plus sur le guéridon qu’un petit dépôt de poussière, avec un trousseau de clés. La messe est dite. N’importe qui à sa place se serait déjà rendu à l’évidence. Mais pas lui. Il ne parvient pas à y croire. Il se regarde d’ailleurs droit dans la glace pour voir s’il a l’air d’y croire, mais non, il a les yeux de quelqu’un qui n’y croit pas.» Roman d’amour, vu, vécu et écrit par les hommes. Apparement les hommes auraient un coeur .... Ah oui ! C’est une fiction ! A paraître à la rentrée.
Un écrivain à succès choisit, après un drame familial, de se faire oublier de tous et continue à publier ses polars de manière anonyme. Rattrapé par ses romans, il décide d’en devenir le héros le jour où, se trompant de numéro, une femme l’appelle pensant s’adresser à un détective. Menant l’enquête comme l’aurait fait l’un de ses personnages, se fondant dans la peau de ce Paul Auster qu’il aurait voulu être, Quinn se perd dans une filature sans fin où se mêlent de multiples jeux de miroir trompant à la fois personnages et lecteurs. Quand la fiction devient réalité dans la fiction. A lire en version originale, c’est accessible et très bon pour entretenir votre petit anglais !
Britney Spears... Trop vue, trop entendue ? Difficile de se démarquer de toutes les histoires déjà parues à son sujet, Elise Costa a tenté de vivre le phénomène en se glissant dans ses pas. Direction New York, lieu de ses premiers castings, la Louisiane, où Britney a grandi, Las vegas, où elle a dérapé, au détour de la Californie, l’auteure assiste au lancement de la tournée Circus. En complément de son enquête sur le terrain, Elise Costa se documente, explorant les sites internet, ses interviews, ses clips... Conclusion : Britney Spears a tenté de concilier l’inconciliable : la gloire et la vie «normale». On s’y attendait. Pourquoi donc s’embêter à faire un énième livre, oui, nous savons tout sur Britney !
Les gigolos Elena Lenina
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Photos érotiques portraits d’hommes, Kote Cabezudo Depuis l’Antiquité, le nu masculin a symbolisé la beauté, une beauté inlassablement illustrée depuis par les peintres et sculpteurs jusqu’à nos jours. Le photographe Kabezudo nous le prouve encore une fois à travers ses 80 pages de photos testosteronées. Ce livre nous présente le nu masculin de façon simple et dépouillée, révelant la beauté des modèles sans jamais avoir besoin d’artifices. Cet ouvrage vous fera rêver, ouvrez bien vos yeux ce n’est que du bonheur!
Et oui, vous la pensiez seulement blonde, mannequin, «star» de téléréalité et présentatrice recyclée... Ajoutez également à ses nombreux métiers celui d’écrivaine, Elena Lenina a déjà plus d’une dizaine de livres à son actif autant en russe qu’en anglais... Son nouvel ouvrage a attiré notre attention de jozeuse quant à son sujet : les hommes ! Et les hommes qui nous séduisent.... pour notre argent. Bon, être riche n’est peut être pas encore le cas de toutes mais à travers 11 histoires authentiques de mâles de différents horizons, nous découvrons l’univers des gigolos d’après la plume de Elena Lenina... Sans jugement de talent et sans a priori, un livre mordant et ironique pour occuper vos nuits froides cet hiver!
Cette fois-ci,Joze ne vous proposera pas un livre précis, mais un moyen quelque peu original de découvrir ou redécouvrir la littérature : le livre audio. Grâce au site : http://www.litteratureaudio.com/ laissez-vous emporter dans des romans, des pièces de théâtre ou même des poèmes. Evidemment, c’est gratuit, alors laissez-vous tenter !
Joze Magazine - Automne/Hiver - 2010/2011
Voir ... DYNASTY
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En quelques chiffres, Dynasty, c’est 2 lieux, 40 artistes de moins de 35 ans, 80 propositions, 5 000 m2, c’est L’idée intéressante mise en place par les 2 musées rivaux de l’Art Moderne à Paris. Le principe est simple : chacun des artistes doit réaliser deux oeuvres similaires ou en résonnance, l’une pour le MAM, l’autre pour le Palais de Tokyo. Cette initiative, plutôt originale, permet de mettre en exergue un condensé des tendances artistiques actuelles et, bien sûr, offre la possibilité à de nombreux jeunes artistes d’accéder au rayonnement international que permettent ces deux lieux. On notera d’ailleurs, parmi les plus remarqués, les vidéos de Gaëlle Boucand, les installations de Florian Pugnaire et David Raffini, et l’incroyable colosse de poussière réalisé par Yushin U. Chang. P.F.
Au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris et au Palais de Tokyo, Jusqu’au 05 Septembre 2010
Mobi-boom, l’explosion du Design
LARRY CLARK – KISS THE PAST HELLO Référence incontournable de la photographie américaine, Larry Clark sera pour la première fois mis à l’honneur à Paris, à partir du 8 Octobre 2010, pour une rétrospective de 50 années de création. L’occasion, donc, de découvrir ou de redécouvrir chacun de ses succès, de ses photos en noir et blanc du début des années 60, aux longs métrages des années 2000 (Bully en 2001 et Ken Park en 2002), en passant par des oeuvres inédites récemment retrouvées. Inspiré par le rock et issu de la street culture, l’artiste n’a cessé, à travers ses clichés ou ses films, de vouloir mettre en avant une adolescence américaine décadente et marginale, en pleine perte de repères. L’Amérique que l’on a voulu nous cacher, en somme. P.F.
Au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Du 08 Octobre 2010 au 02 Janvier 2011
C’est dans le contexte économique, social et artistique de l’aprèsguerre que le mobilier connaît un développement exceptionnel. Ce bouleversement, marqué par la période des Trente Glorieuses, transforme les exigences des nouveaux consommateurs. C’est la naissance delà table basse, du canapé lit et du meuble multifonction. Cette exposition relate l’épopée du renouveau du design suite à de nouvelles exigences du peuple français de 1945 à 1975, tant dans sa création que dans sa diffusion. L’occasion pour nous de découvrir des créations signées Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Alain Richard et d’autres grands noms alambiqués qui ne nous disent encore rien mais qui ont beaucoup à nous apprendre sur l’histoire du design. A.L.
Au Musée des arts décoratifs Du 23 Septembre 2010 au 2 Janvier 2011.
Louis Vuitton pose ses valoches au musée Carnavalet
Reporters sans Frontières franchit les portes du Petit Palais En soutien à Reporters sans frontière et à l’occasion du 25ème anniversaire de l’association, le Petit Palais accueillera à la rentrée 2010 une centaine de clichés extraits de l’album anniversaire consacré à Pierre et Alexandra Boulat sobrement intitulé « 100 Photos de Pierre et Alexandra Boulat pour la liberté de la presse ». Le père et la fille, à plusieurs décennies d’intervalles dévoilent leur travaux ensemble et ça donne un panel de photographies humanistes et fortes, témoignages de différents univers, de différentes époques pour une illustration du travail des reporters photographes qui malheureusement rencontrent de nombreuses barrières et de nombreux dangers. Le livre album sera vendu pour l’occasion et les profits reversés à l’association. A.L Du 9 septembre 2010 au 27 février 2011
La maison de luxe parisienne qui s’illustre depuis 1854 dans l’art du voyage sera célébrée pour la première fois dans un musée parisien cet automne. Le musée Carnavalet accueillera « Voyage en capitale, Louis Vuitton et Paris » pour nous faire découvrir l’univers de la célèbre marque monogrammée. Autour de malles et de bagages pour certains connus et pour d’autres inédits car gardés jalousement jusqu’ici dans la maison famiiiale d’Asnières, on aura le loisir d’admirer l’oeuvre d’une famille et l’histoire de ses 150 ans d’existence. Pour l’occasion Louis Vuitton présentera en avant-première son nouveau livre « Louis Vuitton, 100 malles de légende ». Indémodable et inépuisable, la maison Vuitton au final on ne s’en lasse pas. A.L Du Mercredi 13 Octobre 2010 au Dimanche 27 Fevrier 2011.
« Histoire idéale de la mode contemporaine » La mode dans les musées prend aujourd’hui un nouveau chemin grâce à cette exposition en deux volets. Le thème, déjà abordé dans un livre intitulé « Histoire idéale de la Mode Contemporaine », paru en Automne 2009, est aujourd’hui mis en scène au Musée des Arts Décoratifs. On découvre donc une rétrospective complète, riche et sélective, retraçant l’histoire des tendances d’hier et d’aujourd’hui. C’est d’abord les années 70-80 qui sont mises à l’honneur, jusqu’au 10 Octobre. On pourra ensuite découvrir celle consacrée aux années 90-2000. Grand noms de la mode, créateurs plus méconnus, mouvements artistiques… rien n’est laissé au hasard, et ce grâce aux défilés et aux quelques 150 pièces et 40 vidéos présentées pour l’occasion. P.F.
Au Musée des arts décoratifs VOL 1 : 70-80, jusqu’au 10 Octobre 2010 VOL 2 : 90-2000, du 10 Octobre 2010 au 8 Mai 2011
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par : Farah Mendjour
Joze Magazine - Automne/Hiver - 2010/2011
Le bilet
londonien P
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our ces derniers mois de l’année scolaire à Londres deux lettres à retenir : XX. Non, rien a voir avec le X (signifiant «bisou») qui cloture messages et e-mails, bien plus connu sous la forme XOXO à la Gossip Girl, mais avec «The XX»: certainement LE phénomène musical londonien de l’année. Leur premier vrai single «Crystalized» a envahi Ipods et Spotify de la capitale. Qu’a ce groupe de si spécial ? Sans hésitation, un caractère easy listening qui a pu séduire un large public. Un indie rock de porcelaine (ou pour employer du jargon technique : de la pop atmosphérique), des guitares minimalistes, des voix epurées; voila ce qui a fait le succès des XX. En un an, ce groupe a connu une ascension et propagation digne du virus H1N1 ! Entre les stickers sur les belvédères, les incontournables sacs en coton organic tagués d’un grand X blanc, et leurs innombrables Dj set et petits concerts dans East London, chapeau au londonien qui ignore l’existence de ce groupe ! Quand à nous, étudiants, moisissant dans les bibliothèques ouvertes 24/24 à l’arrivée de nos exams de fin d’année, ce band a rythmé beaucoup de nos révisions. Mais ce n’est pas tout, nous avons aussi eu le droit à un
phénomène universitaire d’un autre type : Fit Finderco.uk. Qui n’a pas déjà levés les yeux de ses livres dans une bibliothèque pour rechercher de beaux mecs ou de belles meufs dans les alentours ? Et bien plus besoin, un moteur de recherche existe ! Un simple clic sur Fit Finder, et en quelques secondes vous pouvez savoir dans quelle salle et même où sont assis les «Fit People». Le principe est simple : un travail collectif et solidaire. A la vue d’un «fit», on saute sur le site internet, on écrit une petite description puis on déclare la position de cette personne. Chaque université de Londres et même Oxford et Cambridge ont eu leur Fit Finder respectif, terrible pour les révisions mais pas mal pour l’égo lorsqu’on se reconnaît dans un des posts. A Kings, suite a quelques problèmes, l’administration de l’université a même été jusqu’à mettre des surveillants dans les toilettes et faire des annonces au microphone pour rappeler que les pratiques sexuelles sont interdites dans l’enceinte de la bibliothèque ! Mais bien sur, même les plaisirs les plus petits ont une fin. Attaqué en justice, le site n’a désormais pour unique activité qu’une pétition en ligne pour tenter de sauver sa peau. Bon, de toute façon l’année est
finie, alors on s’en retourne à la vrai vie et aux activités estivales : robes fleuries et pelouses vertes, c’est le Pimms o’clock à Russel Square. Un verre de Pimms (liqueur du sud de l’Angleterre mélangée à de la limonade) dans une main, un «Red Velvet» (cupcake de chez Hummingbird Bakery vêtu d’un rouge sexy mais au goût chocolaté surprenant) de l’autre, les bras badigeonnés de crème solaire protection 60 pour les anglaises à tendance tomate ou d’huile bronzante pour les plus braves, et le sourire revient !
par : Clémentine Léger
Le bilet
AmÉricain
N
ous sommes Jeudi 8 Avril sur le campus de Rollins College et c’est l’euphorie totale ! Mon téléphone sonne à 5h41 du matin et des copines surexcitées me crient à l’autre bout du fil : « IT’S FOX DAY, IT’S FINALLY FUCKING FOX DAY ! » Je vous explique : Fox Day, c’est LA fête de mon Université, mais le truc c’est que nous ne savons jamais quand ça va tomber. N’importe quel jour après notre spring break, le président de l’école décide d’annuler les cours pendant une journée et tous les élèves partent à la plage. Il nous annonce la nouvelle en posant notre mascotte, un vieux renard en bois, au pied du drapeau de la pelouse principale. Mais depuis la cinquantaine d’années que perdure cette tradition, Fox Day arrive en général pendant la première semaine d’Avril. A ce moment du semestre, les élèves commencent vraiment tous à devenir dingues. Nous ne dormons plus, ne faisons plus nos devoirs en espérant que le lendemain sera le fameux jour de vacances. On parle même de Fox Day Roulette ! Cette année, un mec d’une des fraternités de l’école a placé une webcam direct sur la pelouse et le drapeau. Je ne rigole pas, tout le monde est devenu cyber dépendant de la Foxcam reliée à Facebook 24H sur 24 ! Du pur live update. Enfin bref, maintenant que vous comprenez ce qu’est Fox Day, je peux vous raconter la journée…
Reprenons, il est 5h41 du mat et tout le campus hurle et court dans les couloirs de nos résidences étudiantes, se préparant pour les festivités de la journée. Il est 6h00, nous ouvrons les premières bouteilles de champagnes (ricains, donc pas top, mais on fait avec). Il est 7h00 on a tous fini une bouteille… approximativement. Mon appartement se remplit, coloc n°1 fait des gaufres pour tout le monde, coloc n°2 fait péter le son et coloc n°3 roule par terre dans un coin. Il est 10h00, nous rassemblons nos troupes, une limousine nous attend en bas. Enfin, il y a plein de limos qui attendent tout plein d’élèves prêts à faire la fête sur la plage toute la journée. Nous nous retrouvons tous au bord de l’eau, à jouer dans les vagues (avec le recul je me demande comment personne ne s’est noyé…), tout le monde porte des grandes gourdes remplies de... humm, je vous laisse deviner. La journée se termine par un grand B-B-Q sur la pelouse principale du campus avec tous nos profs et une centaine d’élèves qui déambulent en maillot de bain, certains on même finis dans la fontaine devant l’église du campus. et Je vous promets que c’est le meilleur jour de l’année ! Fox Day en fait, c’est mieux que Noël.
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