L'usage partagé dans les églises, des réponses architecturales à des problèmes de société

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UNIVERSITE DE LIEGE | FACULTE D’ARCHITECTURE ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015

L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES | DES REPONSES ARCHITECTURALES A DES PROBLEMES DE SOCIETE

TRAVAIL DE FIN D’ETUDE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU GRADE DE MASTER EN ARCHITECTURE

JULIAN MAWET Promoteur | C. Houbart


ILLUSTRATION DE LA PAGE DE GARDE Les églises ne jouent plus le rôle rassembleur qu’elles avaient dans la société. Ces charnières doivent pouvoir redevenir des pôles de connexion au sein des communautés, de leur environnement, d’un réseau étendu à toutes les églises. Collage et modification de différentes photos satellites, provenant de Google Map, par l’auteur.

L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES | DES REPONSES ARCHITECTURALES A DES PROBLEMES DE SOCIETE

Travail de fin d’étude réalisé en vue de l’obtention du grade de master en Architecture par Julian Mawet Année académique :

2014-2015

Promoteur :

Claudine Houbart

Membres du jury :

Bruno Collard Stéphane Dawans


REMERCIEMENTS Au terme de ce travail, je tiens à remercier certaines personnes qui ont contribué à l’élaboration de celui-ci. En premier lieu, je remercie Madame Houbart, ma promotrice, pour l’aide et le temps consacré à la structuration du mémoire. Je voudrais remercier les paroisses et architectes qui m’ont transmis des informations sur les différentes églises traitées dans ce projet. Pour finir, j’aimerais remercier ma famille et mes proches pour leur soutien et leur aide qui m’ont permis d’aller au bout de ce travail.


Table des matières

INTRODUCTION

1

1. Problématique 2. Objectifs et contenu 3. Etat de l’art 4. Méthodologie 4.1 Introduction de la méthodologie 4.2 Etudes de cas 4.2.1 Définition du corpus 4.2.2 Définition des critères d’analyse du corpus 4.3 Impacts sur les valeurs des édifices 4.3.1 Tour d’horizon des différentes théories des valeurs 4.3.2 Choix des valeurs attribuées aux églises

2 4 6 7 7 7 7 8 9 9 10

ETUDES DE CAS

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1. Critères d’analyse du corpus 1.1 Variables de départ 1.1.1 Situation 1.1.2 Historique 1.1.3 Description de l’édifice 1.2 Critères fonctionnels 1.2.1 Nouvelles fonctions 1.2.2 Espace dédié à la/les nouvelles fonctions et espace dédié au culte 1.2.3 Interaction entre les deux fonctions 1.2.4 Gestion administrative 1.3 Principes de contemporanéité et de réversibilité 1.3.1 Principe de contemporanéité 1.3.2 Principe de réversibilité 1.4 Interventions architecturales 1.4.1 Structure développée 1.4.2 Intervention sur l’enveloppe externe 1.4.3 Intégration dans la spatialité 1.4.4 Modification du décor 1.4.5 Modification du mobilier 1.4.6 Impact de la technique

14 14 14 14 14 15 15 16 17 17 20 20 20 22 22 22 22 23 23 24

2. Analyse du corpus 2.1 Magdalenakerk, Bruges, Belgique Espace de spiritualité et culturel 2.2 Grote kerk, Groede, Pays-Bas Espace culturel et communautaire 2.3 Church of all Saints, Hereford, Angleterre Espace communautaire et café 2.4 United reformed Lumen church, London, Angleterre Centre communautaire et café

25 25 29 33 37


2.5 Heilig-Kreuz-Kirche, Berlin, Allemagne Centre communautaire, bureaux et café 2.6 Marienkirche, Müenchberg, Allemagne Espace communautaire et bibliothèque 2.7 Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, Québec, Canada Centre communautaire, culturel, bureaux et café 2.8 Lutherkirche, Berlin-Spandau, Allemagne Centre communautaire et logements 2.9 Eglise de la Sainte-Famille, Schaerbeek, Belgique Centre culturel, restaurant et commerce Halle commerciale et restaurant

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3. Conclusions

64

IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

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1. Les valeurs monumentales d’une église 1.1 Les valeurs d’usage cultuel et symbolique 1.1.1 Valeur d’usage cultuel 1.1.2 Valeur symbolique 1.2 Les valeurs collective et d’identité 1.2.1 Valeur collective 1.2.2 Valeur d’identité 1.3 Les valeurs d’ensemble et de situation 1.3.1 Valeur d’ensemble 1.3.2 Valeur de situation 1.4 Les valeurs historique et culturelle 1.5 Les valeurs artistique et architecturale

66 66 66 69 69 69 70 70 70 71 71 72

2. Comparaison des valeurs et des cas architecturaux 2.1 Les valeurs d’usage cultuel et symbolique 2.1.1 Valeur d’usage cultuel 2.1.2 Valeur symbolique 2.2 Les valeurs collective et sociale 2.2.1 Valeur collective 2.2.2 Valeur d’identité 2.3 Les valeurs d’ensemble et de situation 2.3.1 Valeur d’ensemble 2.3.2 Valeur de situation 2.4 Les valeurs historique et culturelle 2.4.1 L’ensemble construit 2.4.2 La spatialité 2.4.3 Le sol archéologique 2.4.4 Les décors 2.4.5 Le mobilier 2.5 Les valeurs artistique et architecturale 2.5.1 L’ensemble construit 2.5.2 La spatialité 2.5.3 Les décors 2.5.4 Le mobilier 2.5.5 L’acoustique 2.5.6 La lumière

74 74 74 76 76 76 77 77 77 78 78 78 79 79 80 80 81 81 81 82 82 83 83

46 50 54 58


3. Conclusion

84

CONCLUSION GENERALE

86

BIBLIOGRAPHIE

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TABLE DES FIGURES

92

ANNEXE 1. LISTE DES EDIFICES QUI COMPORTENT UN USAGE PARTAGE

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ANNEXE 2. PLANS ET COUPES DES EDIFICES ETUDIES

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Partie 1. Introduction

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

Figure 1 : Photo apparue dans le Vif du 31/07/2015 au sujet de l'église Saint-Lambert à Seraing

1. Problématique

La religion chrétienne fait face à la chute du nombre de ses pratiquants ; ce phénomène entraine une série de problèmes divers qui touchent l’ensemble de la société. Les églises se vident inexorablement et nombre d’entre elles ne peuvent plus aujourd’hui tenir le rôle pour lequel elles ont été bâties. La sous-utilisation des édifices ainsi que la réduction drastique des finances destinées à leur conservation sont un risque pour la conservation de ce patrimoine bâti, ainsi que pour la préservation des rôles communautaire et religieux qu’ils représentent. On considère souvent la disparition progressive du culte à partir des chiffres de la pratique dominicale qui chute vertigineusement ; en effet, elle est au plus bas en Europe. Mais il faut aussi considérer les croyants qui ne pratiquent pas et qui sont encore très nombreux.1 La religion chrétienne évolue aussi en fonction des transformations de la société occidentale ; les mentalités changent et de nouvelles formes de spiritualité émergent. « Il y a des signes qui indiquent une adaptation, une nouvelle vitalité et de la créativité en ce qui concerne le vécu religieux. » (Nelissen Nico)2

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ème

Kairis, P-Y. Du lieu de culte à la boite de nuit… Quel avenir pour nos Eglises au 21 siècle ? Liège, Café politique de la Brasserie Sauvenière, 14/10/2014. 2 Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p25-26. ISBN 978-90-78039-10-5

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

« Les églises ont toujours été des lieux de rencontre où les gens se rassemblent pour prier, célébrer ou se recueillir pour le deuil. Cela se reflète dans la conception de l’église et la position centrale qu’elle occupe dans les villes et villages. » (Cees van’t Veen )3 Ces monuments sont porteurs d’une longue histoire, ils déterminent l'identité d'une région, esquissent notre parcours culturel et donnent un sens à notre environnement. La société s’inquiète de leur avenir, en témoigne l’enquête réalisée par l’organisation future for religious heritage pour laquelle 79% des 6000 Européens questionnés ont déclaré qu’il est crucial de préserver et protéger les églises et autres bâtiments religieux pour la vitalité actuelle et future de leur communauté.4 Au cœur de ces problèmes, l’église Saint-Lambert à Seraing (figure 1) se dégrade de plus en plus malgré son usage cultuel encore d’application. La commune et l’évêché ont entamé un bras de fer qui ne permet pas d’entrevoir un accord immédiat sur son avenir. Il y a une divergence totale d’opinion entre les deux parties : l’une considère que le bâtiment doit être vendu pour être réhabilité et l’autre que le bâtiment doit être entretenu pour y conserver la pratique du culte.5 Comment concilier les deux perspectives? Les églises ont sans cesse dû s'adapter aux changements liturgiques, aux développements sociaux et aux améliorations technologiques. Aujourd’hui aussi, il est indispensable de chercher des moyens adéquats et de se mettre au travail si on veut sauvegarder ces édifices et les communautés à qui elles profitent. Maintenir un avenir au culte, c’est aussi produire des intérieurs flexibles et adaptés.6 Les changements affectent souvent les valeurs que l’on donne à ce patrimoine et la meilleure garantie de les conserver est, généralement, de conserver la fonction initiale. En gardant la fonction initiale et en y ajoutant une nouvelle fonction qui ne lui nuit pas, il est possible de pérenniser ces édifices et de leur rendre l’aspect communautaire qu’ils perdent de plus en plus. L’usage partagé des églises est une solution qui ne peut pas régler tous les problèmes et qui n’est pas toujours réalisable. Il peut être temporaire et devra toujours correspondre aux besoins de son contexte spécifique mais cela peut tout de même éclaircir l’avenir pour beaucoup d’entre elles.

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Cees van’t Veen, directeur du patrimoine culturel national néerlandais, Amersfoort, Janvier 2012. Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p5. 4 Future for religious heritage. Secular Europe backs Religious Heritage, Survey report with key results. FRH, 2014. p4,5. 5 Geelkens, Mélanie. Quand Seraing part en croisade contre l’évêché. Le vif l’express, 31/07/2015. 6 Cees van’t Veen, directeur du patrimoine culturel national néerlandais, Amersfoort, Janvier 2012. Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p5.

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

2. Objectifs et contenu

Les questions soulevées dans ce mémoire sont les suivantes : -

Quel sont les moyens architecturaux employés actuellement dans le cadre de l’usage partagé et quels sont leurs impacts directs? L’usage partagé dans les églises est-il un moyen de répondre à un certain nombre de problèmes dont souffre la société ?

Le livre « Geloof in de toekomst » présente une Stratégie typologique du patrimoine religieux construit stratégie développée par le gouvernement Poursuite de l’usage religieux néerlandais pour les édifices religieux. Cette stratégie propose un classement des options Nouvelle destination supplémentaire possibles, en démarrant avec les plus profitables, la poursuite de l’usage cultuel, jusqu’à la plus Préservation de l’édifice religieux et nouvelle néfaste, la démolition complète de l’édifice destination appropriée religieux. Modification de l'édifice religieux avec nouvelle destination appropriée Dans le cadre de ce mémoire, nous aborderons la seconde option qui consiste à introduire « (…) une destination supplémentaire qui a une relation directe ou indirecte avec la fonction religieuse de l'édifice. (…)» 7 A l’heure actuelle on pourrait dire de la majorité des églises qu’elles ont un usage partagé. Ces usages sont souvent en corrélation directe ou

Préservation de l'édifice religieux avec nouvelle destination inappropriée Modification de l'édifice religieux avec nouvelle destination inappropriée Démolition partielle de l’édifice religieux

Démolition complète de l’édifice religieux indirecte avec la religion ; il s’agit alors de Figure 2 : Tableau de la stratégie typologique du patrimoine religieux construit concerts, d’expositions, de conférences, de réunions qui ne demandent pas d’adaptation spécifique de l’espace. Cette manière de traiter la question n’est pas celle qui nous intéresse ici. L’usage partagé qui va être abordé dans ce travail est celui qui implique l’architecture. Le but recherché est de saisir l’impact que ces projets peuvent avoir sur le culte, les édifices et les communautés pour comprendre les problèmes de société qu’ils peuvent résoudre, amplifier ou simplement ignorer. Nous ne pourrons, évidement, pas examiner l’ensemble du travail accompli actuellement sur le sujet mais nous espérons pouvoir toucher un maximum d’aspects de la question. L’approche de la matière est composée de trois parties distinctes.

7

Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p116-117. ISBN 978-90-78039-10-5

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

La première partie introduit la problématique liée aux églises ainsi que les objectifs et la structure du mémoire. Je décris ensuite les différentes sources qui vont être utilisées dans le cadre de l’ensemble du travail à travers un état de l’art sur le sujet. Il y est aussi défini la méthodologie employée dans les deux parties suivantes qui établit : - Le corpus de cas architecturaux et les critères pour les analyser. - Les valeurs d’un édifice du culte en activité. La seconde partie consiste en une série d’études de cas architecturaux d’usage partagé au sein de l’église. Elle est scindée en deux, avec une analyse qui permet d’introduire et de définir les critères, fonctionnels et architecturaux, du corpus. Ensuite vient l’étude, à proprement parler, des différents cas. Chaque projet est analysé à l’aide des critères pour saisir les particularités de chacun. La troisième partie a pour objectif de définir, dans un premier temps, les valeurs communes aux églises qui disposent encore de l’usage du culte. Ces valeurs représentent les qualités reconnues à ces édifices qu’il faut pouvoir conserver. Ensuite, les valeurs sont examinées, à l’aide des données récoltées durant les études de cas, pour relever les variations positives comme négatives imposées par l’architecture. Cette analyse va permettre de répondre en grande partie au questionnement de départ. Le travail se termine par une conclusion générale sur l’état de la question posée au départ, une opinion à ce sujet et les difficultés rencontrées durant l’élaboration du mémoire.

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

3. Etat de l’art

La réaffectation d’églises est un sujet nouveau pour la Belgique, peu d’églises ont été réaffectées et moins encore ont accueilli des fonctions supplémentaires au culte. Je vais donc devoir, aussi, m’informer sur ce qui se fait à l’étranger. Les états comme les Pays-Bas, l’Allemagne, le Québec ou l’Angleterre sont plus ouverts à ce genre de pratique et ont déjà développé une tradition de réutilisation des lieux de culte. Néanmoins, cette tradition porte principalement sur les édifices qui ont perdu leur usage cultuel alors que l’usage partagé ne dispose pas encore d’un éventail aussi large. Les sources utilisées pour rédiger ce mémoire diffèrent en fonction de la partie étudiée. La première partie emploie les théories développées dans différentes monographies pour établir le sujet et produire une méthodologie adaptée à la question. La deuxième partie fait toujours référence à ces monographies pour définir les critères qui ont été établis. L’étude du corpus demande une recherche approfondie pour chaque cas. Pour ce faire, il est important de pouvoir saisir les projets dans toute leur complexité et de récolter des informations précises. La collecte de ces informations n’a pas été possible à travers les différentes sources monographiques existantes. En effet, actuellement aucun de ces projets n’est clairement étudié dans des livres de référence. Il a donc fallu trouver les informations dispersées à travers des sources internet, des magazines, les paroisses et architectes concernés ainsi que des livrets informatifs produits par les paroisses. La troisième partie emploie les différents ouvrages de référence pour développer les valeurs établies dans la méthodologie. La suite est principalement construite sur les analyses des cas architecturaux et les valeurs considérées pour les églises. Il faudra alors se référer aux sources utilisées dans les parties concernées. Certains ouvrages de référence, qui abordent de près ou de loin le sujet de ce mémoire, seront les principaux outils utilisés comme aide à la rédaction. Les livres : Quel avenir pour quelles églises, Geloof in de toekomst, Een toekomst voor kerken 8, In ander licht et le mémoire de Florence Daube9 présentent les problématiques liées à la désaffectation des églises et proposent des méthodologies construites sur l’idée de valeur d’une église, sur les critères nécessaires pour la transformer et la sauvegarder. Ils ne traitent pas particulièrement de l’usage partagé mais cet aspect fait partie du sujet plus vaste abordé dans les différents ouvrages. Comme expliqué dans les objectifs, l’usage partagé étudié dans ce travail porte sur les édifices qui ont profité d’un aménagement architectural. Le mémoire de Florence Daube10 et la conférence de Thomas Coomans11 sont les principales sources qui m’ont permis de récolter les références des édifices qui comportent un usage partagé. La recherche d’autres exemples architecturaux fut complexe. Malgré les difficultés à trouver ces édifices, treize d’entre eux ont été répertoriés dans une liste qui n’est, évidemment, pas exhaustive.12 8

Les deux livres Een toekomst voor kerken sont considérés comme ouvrages de référence. DAUBE, Florence. Esquisse d’une méthodologie de réaffectation des églises. TFE de la faculté d’ingénieur, Ulg. Liège, 2012. 10 Cfr. Note n°9 11 COOMANS, Thomas. Les églises : un patrimoine avec de l’avenir. Un patrimoine en devenir : l’avenir des églises classées en Wallonie. Namur, SPW DG04, 09/12/11. https://www.youtube.com/watch?v=nvbhe2-l9-s 12 Annexe 1 9

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

4. Méthodologie

4.1 INTRODUCTION DE LA METHODOLOGIE La méthodologie concerne les deux dernières parties de ce travail. Elle est construite dans l’optique de répondre implicitement aux questions de départ. Nous allons tout d’abord établir un corpus composé d’églises qui accueillent un usage partagé et les critères employés pour les analyser. On pourra ainsi répondre à la première question : quels sont les moyens architecturaux employés actuellement dans le cadre de l’usage partagé et quels sont leurs impacts directs? Dans un second temps, nous ferons un tour d’horizon des différentes théories des valeurs qui existent. A partir de ces données, nous définirons les valeurs que représentent les églises toujours en usage cultuel. Nous comparerons ensuite les résultats de l’étude de cas avec les valeurs des églises pour saisir leur impact global sur le patrimoine cultuel. Cela va permettre de répondre à la seconde question : l’usage partagé dans les églises est-il un moyen de répondre à un certain nombre de problèmes dont souffre la société ?

4.2 ETUDES DE CAS 4.2.1 Définition du corpus Le corpus se borne aux églises paroissiales chrétiennes qui sont toujours employées pour le culte. Elles ont reçu un aménagement architectural qui permet un usage partagé de l’espace interne de l’église. Des églises répertoriées (cfr. Annexe p102), seule une partie est développée pour éviter d’alourdir le travail même si les autres ont un intérêt certain. Le choix s’est porté sur des projets aux usages divers et présentant des approches particulières des édifices. Les doublons ont été évités par l’élimination de projets trop similaires à ceux du corpus. Il était aussi important de pouvoir représenter les différents pays pour éviter de stigmatiser certaines communautés qui ont des pratiques spécifiques. Neuf églises composent le corpus : - Deux en Belgique : la Magdalenakerk et l’église de la Sainte Famille - Une au Pays-Bas : la Grote kerk - Une au Québec : l’église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier - Deux en Angleterre : la United reformed Lumen Church et la All Saints Church - Trois en Allemagne : la Heilig-Kreuz-kirche, la Marienkirche et la Lutherkirche Elles sont classées en fonction de la séparation spatiale de l’église, classement développé dans le critère nouvelle fonction ; allant de l’utilisation du même espace pour les différentes fonctions à une partition de l’espace interne.

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

4.2.2 Définition des critères d’analyse du corpus Les critères sont développés dans l’optique de saisir l’ensemble de la portée des projets architecturaux. Ils sont divisés en trois parties distinctes représentant chacune une facette importante du cas étudié. Une quatrième partie permet de définir des concepts utiles à certains critères mais elle ne sera pas utilisée pour analyser les projets en temps que tels. Variables de départ La première partie des critères amène une information basique sur l’église avant sa transformation. Elle va permettre de comprendre le contexte dans lequel le projet s’inscrit. Les informations récoltées sont synthétisées pour ne pas noyer le sujet. Trois critères sont établis pour cette approche de l’édifice : - Situation - Historique - Description de l’édifice Critères fonctionnels Le but de cette partie est de comprendre le système établi dans l’édifice. Elle permet aussi de saisir les différentes influences de la communauté sur le projet et vice-versa. Quatre critères composent l’aspect fonctionnel des projets : - Nouvel usage - Espace dédié à la/les nouvelles fonctions et espace dédié au culte - Interaction entre les deux fonctions - Gestion administrative Principes de contemporanéité et de réversibilité Ces principes vont servir à l’étude des différents critères architecturaux. Ils sont fondateurs de théories non immuables qui impliquent un respect à appliquer aux édifices. Ils seront définis à partir de l’ouvrage de Benjamin Moray qui rassemble les théories d’Andrea Bruno.13 Deux principes sont développés : - Principe de contemporanéité - Principe de réversibilité Critères architecturaux Les critères permettent de balayer l’ensemble des parties qui constituent les églises. L’analyse va alors permettre de cerner les différents aspects du projet d’architecture et leurs impacts sur l’édifice. Les critères sont au nombre de six : - Structure développée - Intervention sur l’enveloppe externe - Intégration dans la spatialité - Modification du décor 13

Moray, Benjamin. Andrea Bruno : entre hier et demain, en continuité. Bruxelles : Académie royale de Belgique, 2009. 158p. ISSN 03787923

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

Modification du mobilier Impact de la technique

L’ensemble des critères sont expliqués dans la deuxième partie du mémoire avant l’analyse des cas. Cette disposition permet d’avoir un suivi direct des informations qui y sont liées.

4.3 IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES 4.3.1 Tour d’horizon des différentes théories des valeurs Les valeurs accordées à un patrimoine sont de plusieurs types que l’on a voulu théoriser depuis la première tentative d’Aloïs Riegl. Nous allons survoler ces différentes théories pour créer une base de données qui permettra le choix des valeurs que l’on peut attribuer aux églises étudiées. « (…) La notion de valeur est extrêmement relative et variable. Un même bien peut se voir attribuer des valeurs différentes par des individus ou collectivités différentes, et ses différentes valeurs peuvent varier au cours du temps. » (Claudine Houbart)14 Aloïs Riegl 15 a considéré les valeurs comme faisant partie de deux types différents. Les valeurs de remémoration et celles de contemporanéité. Les valeurs de remémoration font référence au passé du patrimoine. Il y classe trois valeurs : - La valeur d’ancienneté correspondant aux effets du temps sur l’objet. - La valeur historique étant l’état initial du patrimoine. - La valeur de remémoration intentionnelle tenant au fait même de la création du patrimoine. Les valeurs de contemporanéité ne font aucune référence au passé, il s’agit de juger l’œuvre comme si elle était neuve. Il y distingue deux valeurs : - La valeur d’usage tient à l’utilisation du patrimoine, que l’usage change ou pas. - La valeur d’art que l’œuvre acquière à sa création mais qui peut varier en fonction des époques. D'autres valeurs ont rejoint celle de Riegl au cours du 20ème siècle16 : - La valeur identitaire considérée comme l’expression de l’identité d’un groupe. - La valeur scientifique comme intérêt pour les connaissances dans un domaine particulier - La valeur d’ensemble et la valeur paysagère qui jouent un rôle dans la préservation du bâti et du paysage. Les théories sur le sujet se sont enchainées mais nous allons directement passer aux différentes valeurs développées dans les monographies de référence qui traitent directement du sujet des églises. Le gouvernement néerlandais à travers Een toekomst voor kerken définit une série de valeurs pour les églises17 : 14

Houbart, Claudine. Cours d’Histoire et théories de la conservation/Restauration. Liège, Ulg, 2013. p10. Riegl, Aloïs. Le Culte moderne des monuments, son essence et sa genèse. Paris, Editions du Seuil, 1984. p64, 73, 85, 89, 94. ISBN 9782020068215. 16 Houbart, Claudine. Cours d’Histoire et théories de la conservation/Restauration. Liège, Ulg, 2013. p14. 15

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

Les valeurs culturelle et historique comme source d’informations sur le passé. Les valeurs architecturale et artistique de la composition générale du patrimoine. Les valeurs de situation et d’ensemble que donne l’église à son environnement. Les valeurs d’intégrité et de reconnaissance qui portent sur l’architecture et le contexte. La valeur de rareté qui témoigne d’un patrimoine qui n’est plus produit aujourd’hui.

Dans le cadre du colloque international, Quel avenir pour quelles églises, Xavier Greffe18 et Lucie K. Morisset (et al.)19 développent une série d’autres valeurs : - La valeur cultuelle qui tient à la pratique du culte. - La valeur foncière par laquelle on considère l’église comme une ressource fongible. - La valeur symbolique qui témoigne d’une croyance et de sa vitalité pour des communautés. - La valeur artistique reconnue officiellement ou non. - La valeur publique signifiant en d’autres termes une valeur communautaire. Le document de Nara propose deux concepts qui englobent toutes les autres, l’authenticité et l’intégrité. Ce principe est développé dans le document de Nara, transformé en grille d’analyse dans le livre Conservation in changing societies, qui permet d’évaluer les valeurs d’un édifice pour en tirer une conclusion au sujet de son authenticité.20

4.3.2 Choix des valeurs attribuées aux églises La pertinence des projets peut être évaluée à partir des valeurs qui représentent les églises. Il est important de bien définir l’ensemble de ces valeurs même si le concept de valeurs reste quelque chose de subjectif et de critiquable. Nous allons ainsi, grâce à ce principe, balayer un maximum d’aspects de l’édifice. « Il y a une grande diversité sur le rôle et le sens que ce patrimoine a pour nous. Pour certains, le patrimoine religieux a d’abord une signification religieuse ; pour d’autres, il s’agit d’un héritage culturel pour lequel des efforts intenses doivent être faits. Par contre, pour certaines personnes, cet héritage doit être investi pour des objectifs économiques nouveaux. » (Nico Nelissen)21 La question des valeurs ici développée n’est pas de connaitre l’ensemble des valeurs que l’on peut attribuer à un bâtiment en particulier, mais les valeurs générales qui risquent d’être modifiées par de nouvelles

17

Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p11-22. 18 Greffe, Xavier. Valeurs d’existence et valeurs d’usage : Quel avenir pour quelles églises ? Québec, Presses de l’université de Québec, 2006. p165-168. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5. 19 Morisset, Lucie K. (et al.). La valeur publique de l’église : Quel avenir pour quelles églises ? Québec, Presses de l’université de Québec, 2006. p315-317. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5. 20 Le document de Nara permet de classer les informations et de voir celles qui manquent, ce qui permet d’identifier les valeurs monumentales d’un édifice. A partir de ces valeurs, une grille permet d’analyser leur « qualité » et induit l’authenticité ou non de l’édifice. Cette stratégie doit être produite en amont de l’analyse pour vérifier qu’aucune valeur du monument n’a disparu après sa rénovation. Patricio, Teresa. Van Balen, Koen. De Jonge, Krista. Conservation in changing societies, Heritage and development. Leuven, Centre international Raymond Lemaire pour la conservation, 2006. p85-88. ISBN 2-930301-27-9 21 Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p63. ISBN 978-90-78039-10-5

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

opérations architecturales. Dans ce cadre, certaines valeurs sont mises en avant et d’autres sont écartées parce qu’elles ne concernent pas spécifiquement le sujet du mémoire. Cinq valeurs sont écartées : - La valeur de remémoration intentionnelle tient au fait même de la création du patrimoine, elle ne change qu’à partir du moment où l’on détruit le monument et n’a pas lieu d’être dans ce travail. - La valeur scientifique se limite à certains domaines que l’on ne retrouve pas dans toutes les églises. - La valeur de rareté est trop subjective pour être employée dans ce travail. En effet, on pourrait considérer de toutes les églises qu’elles sont rares puisqu’on n’en construit plus beaucoup à l’heure actuelle. - Les valeurs d’authenticité, d’intégrité et de reconnaissance sont relatives et subjectives. Elles s’appliquent à un bâtiment en particulier alors que nous nous bornons à définir des valeurs communes qui seront traitées à partir de l’ensemble du corpus et non pas édifice par édifice. - La valeur foncière de l’édifice ou de la parcelle devient intéressante dans le cadre d’un bâtiment qui n’est plus utilisé et qui rentre alors sur le marché financier. Des valeurs qui concernent l’usage partagé, certaines sont similaires ou sont suffisamment proches pour n’en former qu’une. Ces regroupements permettent d’établir cinq groupes de valeurs principales : Les valeurs d’usage cultuel et symbolique Il s’agit de la valeur d’usage d’Aloïs Riegl et des valeurs cultuelle et symbolique développées par Xavier Greffe dans l’ouvrage Quel avenir pour quelles églises. Les valeurs d’usage et cultuelle n’en forment qu’une dans le cadre de l’usage partagé. La valeur symbolique est alors liée à cet usage cultuel pour savoir si les projets ont affaibli ou renforcé la communauté. Les valeurs collective et identitaire Ces valeurs sont composées de la valeur publique de Lucie K. Morisset (et al.) et de la valeur identitaire définie par Claudine Houbart. La valeur identitaire est en fait une partie de la valeur publique. La valeur publique fait référence à l’engagement de la collectivité locale dans l’église en laquelle elle se reconnait. On peut en déduire deux valeurs qui se complètent, à savoir une valeur collective de l’édifice et une valeur identitaire de la population à l’église. Les valeurs d’ensemble et de situation Elles découlent des valeurs similaires d’ensemble et paysagère/de situation décrite par Claudine Houbart et le gouvernement néerlandais. La valeur d’ensemble considère le bien et son contexte comme un seul élément indivisible. Quand à la valeur de situation, elle soutient le rôle important de l’ensemble comme générateur et point de repère de son environnement. Les valeurs historique et culturelle On regroupe ici trois valeurs qui ne sont pas similaires mais sont toutes liées au passé de l’édifice. Les valeurs d’ancienneté et historique de Riegl ainsi que les valeurs culturelle et historique du gouvernement néerlandais. Les valeurs de Riegl sont regroupées sous le seul terme historique dans Een toekomst voor kerken qui y ajoute la valeur culturelle. Ces différentes valeurs représentent les strates des différentes époques et cultures qui ont marqué l’édifice.

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PARTIE 1 : INTRODUCTION

Les valeurs architecturale et artistique Chaque source a développé le concept de valeur artistique auquel le gouvernement néerlandais a ajouté la valeur architecturale. Chaque patrimoine est en effet un ensemble d’éléments artistiques dont l’architecture fait partie. Néanmoins, l’architecture est une partie, peut- être, plus importante que le reste de l’art des églises parce qu’elle nourrit l’ensemble spatial de l’édifice. Une définition complète de ces valeurs est produite dans la partie trois, juste avant leur comparaison avec les études de cas, pour être fraîches dans la mémoire du lecteur.

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Partie 2. Etude de cas

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1. Critères d’analyse du corpus

1.1 VARIABLES DE DEPART 1.1.1 Situation L’église peut jouer un rôle important dans son environnement proche et éloigné. La décision de changer l’affectation, en tout ou en partie, d’une église est donc complexe parce qu’elle ne se limite pas à l’enceinte de l’édifice. Outre la place de centre de village ou de quartier qu’elle occupe souvent, elle peut être un point de repère signifiant dans le paysage ou la communauté. Nous allons, ici, relever le contexte urbanistique, le contexte social et les particularités de la ville qui peuvent influer sur les décisions qui ont conduit le projet à ce qu’il est.

1.1.2 Historique Il est évident que de nombreuses décisions tiennent compte de l’histoire du bâtiment et des particularités qui peuvent en découler pour façonner le projet. Ce critère va présenter un historique global reprenant les moments importants de l’édifice. En partant de la date d’implantation de l’église jusqu’à son état avant transformation, les dates et explications des différentes destructions, rénovations, modifications auxquelles l’église a dû faire face, sont répertoriées. Au delà de l’environnement extérieur de l’édifice, son histoire va nous permettre de situer le contexte dans lequel la/les nouvelles fonctions viennent s’inscrire.

1.1.3 Description de l’édifice Chaque église est différente et dispose de ses propres caractéristiques spécifiques. Le but de la description est de prendre connaissance de la morphologie de l’église. Elle consiste à définir l’orientation du bâtiment, la forme générale, le nombre de travées, les parois ouvertes, fermées, la présence de tours, tourelles, etc. Cette présentation sera accompagnée d’un plan de l’édifice dans son état avant la transformation. Les détails du décor et de la structure de la toiture ne seront pas présentés dans la description mais sont visibles dans les illustrations suivantes.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1.2 CRITERES FONCTIONNELS 1.2.1 Nouvelles fonctions Dans le cadre de la réaffectation partielle dans les églises, chaque projet a sa propre manière d’aborder la thématique. Nous allons d’abord donner une description rapide de la/les nouvelles fonctions et ensuite, à l’aide d’un schéma, résumer la manière dont l’espace est partagé dans l’édifice. Dans son mémoire, Florence Daube propose trois types de réaffectation. Tout d’abord, l’usage partagé et la semi -reconversion qui font partie de la réaffectation partielle et ensuite la réaffectation totale.

Figure 3 : Schémas de réaffectation des églises de Florence Daube

Elle définit la réaffectation partielle comme suit ; « La reconversion partielle est un état de transition qui permet de réinscrire l’édifice dans la société active. Elle conserve la fonction initiale au sein même de l’édifice et ajoute une nouvelle fonction à l’intérieur de celui-ci. Cette solution peut être envisagée de manière temporaire, comme une première phase pour une réaffectation totale dans le futur ou de manière plus permanente. Deux cas de figure apparaissent, le premier étant d’utiliser le même espace pour le double usage, c’est ce qui est appelé l’usage partagé. Le second cas de figure est celui de la semi-reconversion qui est la division de l’espace en deux zones distinctes fonctionnant indépendamment. » (Florence Daube) 22 A partir de cette définition et des observations effectuées sur les projets, on peut considérer trois manières principales de s’implanter dans l’espace de l’église. Ces trois possibilités sont représentées en schémas qui vont permettre de classer les différents projets en fonction de leur partage dans l’édifice.

-Un usage partagé de l’espace : le culte et l’autre fonction se partagent l’espace qui a été aménagé pour correspondre aux deux fonctions. Cet aménagement peut prendre plusieurs formes mais il implique souvent une polyvalence de l’espace consacré au culte pour accueillir toutes sortes d’autres événements. Figure 4 : Schéma de l'usage partagé au sein de l'église 22

DAUBE, Florence. Esquisse d’une méthodologie de réaffectation des églises. TFE de la faculté d’ingénieur, Ulg. Liège, 2012. p43.

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-Une semi-reconversion de l’espace : le culte et l’autre fonction ont chacun leur espace dédié. Soit ces espaces sont séparés par une paroi qui empêche tout lien, qu’il soit visuel ou physique ; soit il est possible de produire un espace qui permette toujours de garder un contact avec les autres fonctions. Les sacristies, espaces de stockage et petits espaces liés à la spiritualité individuelle ne seront pas considérés comme espace dédié pour le culte.

PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Figure 5 : Schéma de la semi reconversion au sein de l'église

-Un usage partagé pour une partie de l’espace et une semi reconversion pour l’autre : le culte et les autres fonctions peuvent chacun avoir leur espace dédié mais ils partagent aussi un espace commun. Ce mélange peut se présenter de plusieurs manières différentes, avec un espace dédié uniquement pour la fonction cultuelle ou pour la/les nouvelles fonctions. Figure 6 : Schéma de mixité d'usage partagé et de semi reconversion

-Un usage partagé temporaire, comme l’hébergement des personnes sans domicile fixe par exemple, ne propose pas d’exemples architecturaux et ne sera pas étudié.

1.2.2 Espace dédié à la/les nouvelles fonctions et espace dédié au culte La/les nouvelles fonctions vont s’installer d’une manière particulière qui est liée à l’aspect pratique, à un respect des lieux et de l’édifice mais aussi à une volonté de créer un design générateur d’avenir. Malgré l’implantation d’une nouvelle fonction dans l’espace, la liturgie peut nécessiter des espaces dédiés spécifiques tel que le chœur, une sacristie, des chapelles, un clocher, une partie de la nef voir même toute la nef. Outre les valeurs qu’ils peuvent représenter, ces espaces préservent l’aspect pratique de la liturgie. L’espace dédié doit être compris dans le sens d’espace utilisé. Il peut, en effet, contenir un espace qui y est, clairement, dédié mais aussi un espace partagé par la nouvelle fonction et le culte. Le but est donc de montrer la délimitation de l’espace qui peut être employé par l’un ou l’autre. Ces différentes particularités d’utilisation de l’espace peuvent être résumées pour produire une légende commune à tous les projets. Cette légende va être utilisée dans les plans pour donner une idée schématique de la séparation des espaces au sein de l’église. -Espace dédié à la fonction cultuelle -Espace dédié à la/les nouvelles fonctions -Espace cultuel polyvalent -Espace de service partagé 16 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1.2.3 Interaction entre les deux fonctions L’interaction qui résulte de la mise en relation des fonctions dans l’édifice doit être étudiée pour leur permettre de ne pas se perturber mutuellement. Cette interaction est le fruit d’une longue réflexion sur le passé, le présent et le futur de l’église. Quand la/les nouvelles fonctions sont introduites dans l’église, l’opération peut être considérée comme passive ou active. Quand l’opération est passive, les fonctions cohabitent dans l’enceinte de l’église sans avoir de relations particulières. On est dans le cadre d’une semi - reconversion où l’espace est séparé par une paroi qui empêche tout contact. Quand l’opération est active, la cohabitation des différentes fonctions implique une relation qui peut prendre plusieurs formes différentes. L’interaction se base, évidement, sur une relation directe entre les fonctions mais aussi sur la perspective d’avenir du cultuel. Trois perspectives sont possibles : -La poursuite de la fonction cultuelle au sein de l’église avec un nombre de fidèles donné qui n’implique aucune adaptation des autres fonctions. -La poursuite de la fonction cultuelle au sein de l’église avec un nombre de fidèles variable qui implique une adaptabilité de l’espace. -La poursuite de la fonction cultuelle au sein de l’église avec un nombre de fidèles décroissant qui implique l’instauration d’une fonction qui puisse remplacer la fonction cultuelle à terme. La troisième perspective est contrastée de plusieurs théories. Le travail de Tom Callebaut23 et le livre « Geloof in de toekomst »24 mettent en avant le fait que la religion n’est pas forcément dans la chute libre qu’on peut lui imputer. Les gens ont toujours une spiritualité importante mais elle est peut être traitée dans une optique différente de celle qui a poussé à construire les églises. La spiritualité actuelle a plutôt tendance à être individuelle et cela implique une nouvelle manière de transformer l’espace sacré qui pourrait être ouvert à cette nouvelle perspective d’avenir. Certains considèrent que la diminution de la pratique religieuse va se poursuivre jusqu’à s’éteindre. Dans cette optique, l’opération architecturale propose une nouvelle fonction qui va utiliser l’espace libre et peut évoluer jusqu’à utiliser l’ensemble de l’église.

1.2.4 Gestion administrative La gestion d’une église ne se cantonne pas aux décisions cultuelles. La gestion administrative et financière joue aussi un rôle important dans les décisions. Cette gestion est souvent complexe parce que le propriétaire, le gestionnaire et le financier ne sont pas toujours les mêmes personnes et cela sans compter les échelons décisionnaires supérieurs. Le but de ce critère est de comprendre le contexte administratif qui a permis la réhabilitation de l’édifice.

23

Callebaut, Tom. De sacrale ruimte als bindmiddel voor mensen in hun zoektocht naar spiritualiteit. Introduction de la thèse en pdf, KUL. Leuven, 2015. 9p. 24 Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. 191p. ISBN 978-90-78039-10-5

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

L’Etat et l’Eglise jouent le rôle le plus important dans la gestion des édifices religieux. Chaque pays, voire même région, a son propre système juridique qui octroie la propriété et détermine le financement des édifices. « (…) la question s’est fréquemment posée de savoir quelles devaient être les relations entre l’Eglise et l’Etat dans un monde moderne. Cela a débouché dans de nombreux pays sur une religion d’Etat. Cela signifie que l’Etat octroie tout son soutien à une seule Eglise tout en en gardant la gestion, comme par exemple le pouvoir de nommer les prêtres. Dans certains pays occidentaux, le choix a été fait de séparer Eglise et Etat. Les pouvoirs religieux et séculiers n’appartiennent pas aux même personnes si bien qu’aucune influence ne peut être exercée ni dans un sens ni dans l’autre. » (Nico Nelissen) 25 Cinq états sont concernés dans le cadre du corpus qui a été définit, la Belgique, les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Allemagne et le Québec (Canada). Nous allons établir l’implication de l’Etat et de l’Eglise pour le patrimoine à partir des données récupérées dans eurel26, et d’autres sources. En Belgique, les seules relations entre l’Etat et l’Eglise sont la reconnaissance et l’octroi des traitements et pensions aux ministres des cultes. Les communes sont propriétaires des églises datant d’avant 1802 car elles sont considérées d’intérêt public, tandis que les édifices datant d’après 1802 appartiennent aux fabriques d’église ; dans ce cas, ce sont les fabriques d’église qui gèrent l’ensemble du patrimoine cultuel. Ces fabriques d’église, sous la tutelle des communes, disposent des revenus des biens meubles et immeubles pour assurer l’exercice du culte dans les paroisses. Si ces revenus ne sont pas suffisants, elles peuvent demander aux communes de subvenir aux dépenses nécessaires mais les communes n’ont pas toujours les moyens de financer le nombre important d’églises qui se trouvent sur leur territoire. Les biens monumentaux classés profitent d’un soutien financier qui peut aller jusqu’à 95% de subsides pour leur restauration mais il est nécessaire d’avoir un usage assuré pour l’avenir afin de l’obtenir.27 Aux Pays-Bas, il n’y a ni religion d’Etat, ni politique de reconnaissance officielle des confessions religieuses. Néanmoins, il n’y a pas de séparation stricte entre l’Eglise et l’Etat, principe qui doit être interprété en harmonie et en relation avec sa neutralité face aux libertés de religion ou de conviction. L’Eglise est considérée comme personne morale de droit civil qui suit ses propres règles tant qu’elles n’interfèrent pas avec les lois. Les bâtiments religieux appartiennent pour les protestants aux paroisses et pour les catholiques, aux évêchés. L’Etat n’a donc pas de relation financière spécifique avec les Eglises et ne participe plus à l’entretien des salaires des ministres du culte. Elles seront soutenues financièrement, dans le cas de monuments religieux classés, par des subventions publiques pour leur réparation et leur entretien. Elles bénéficient aussi de certaines subventions communales et provinciales mais cela n’est pas suffisant pour fonctionner sans dons privés. 28 En Angleterre, la religion d’Etat est l’anglicanisme et est la seule reconnue même si la moitié de la population du Royaume-Uni est d’une autre confession chrétienne. Le Royaume-Uni ne possède pas de constitution, cependant la liberté de religion et d’opinion y est défendue par des lois et conventions. Le soutien financier 25

Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p26-27. ISBN 978-90-78039-10-5 Eurel, données sociologiques et juridiques sur la religion en Europe. http://www.eurel.info/ 27 ème Kairis, P-Y. Du lieu de culte à la boite de nuit… Quel avenir pour nos Eglises au 21 siècle ? Liège, Café politique de la Brasserie Sauvenière, 14/10/2014. 28 ème Van Bijsterveld, Sophie. Etat et Eglises dans l’Union européenne : Etat et Eglises aux Pays-Bas. 2 édition. Allemagne, Nomos, 2008. p397-401,410-411. 26

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

de l’Etat aux églises est très limité au Royaume-Uni, il ne finance pas les salaires, retraites ou frais de gestion de l’Eglise. Elles jouissent cependant de certains avantages communs aux autres organisations caritatives, concernant certaines exemptions d’impôts. Le seul soutien financier de l’Etat concerne l’entretien des biens historiques classés. Heureusement pour l’Eglise d’Angleterre dont 13000 de ses 16000 églises paroissiales sont répertoriées d’un intérêt historique ou architectural et dont 4000 sont classées. Les Eglises sont considérées comme toute autre association libre, elles ont les droits de faire des contrats, de détenir des biens immobiliers et de commercer. Les Eglises ont donc une certaine indépendance dans leur gestion qui leur permet de profiter de l’ensemble de leurs possessions même si l’Etat a son mot à dire dans les décisions concernant des biens protégés.29 En Allemagne, l’Etat est séparé de la religion et tout un chacun a la liberté religieuse avec la restriction du fait que la laïcité n’est pas prise en compte. L’Etat s’occupe des salaires des ministres du culte comme s’ils étaient simples fonctionnaires. Que cela soient les catholiques ou les protestants, la communauté religieuse est propriétaire des biens de l’Eglise avec garantie de l’Etat qu’il ne leur sera pas aliéné. Elle collecte les impôts par voie étatique dans la population qui est obligée de déclarer sa foi,( la laïcité n’étant pas reconnue), ou par financement privé pour les plus petites paroisses. Elle doit débourser l’argent nécessaire à l’entretien de ses biens mobiliers et immobiliers mais elle est aussi aidée par l’Etat dans le cadre des restaurations de bâtiments classés. Malgré les partenariats existants entre l’Eglise et l’Etat, l’Eglise est tout à fait indépendante et gère son patrimoine seule. 30 Au Québec, la législation n’est pas précise sur le propriétaire des églises. Pour l’Etat, les objets de culte sont mentionnés comme insaisissables, de par leur caractère sacré. Les lieux de culte sont des lieux privés qui appartiennent pour la plupart à l’Eglise catholique comme son statut dans la vie civile. Mais certains ont la volonté de considérer le patrimoine cultuel comme collectif et appartenant donc à cette collectivité. D’après le droit canon, les lieux de culte appartiennent à la personne juridique qui les a acquis, c’est donc la paroisse qui devrait détenir la propriété de ces biens. Contrairement à la Belgique où l’ensemble de la population cotise pour les biens cultuels, et de la population québécoise qui cotise également en fonction de sa foi. Il paraitrait donc logique que les gens qui ont cotisé pour la construction et l’entretien de l’église puissent en disposer sauf que, d’après la loi sur les fabriques d’église, ce sont les évêques qui décident de l’usage des églises. La fabrique d’église dispose des biens meubles et immeubles pour gérer la paroisse mais ne peut se soustraire à une décision de l’évêque de fermer et de vendre l’église. 31 Au delà de ces institutions, la communauté (paroissiale et laïque) joue aussi un rôle important dans la prise de décision et le financement de l’Eglise. Etant les premiers intéressés, ils contribuent à l’élaboration du projet et peuvent aussi participer à l’organisation interne de l’administration de l’Eglise en fonction de leur investissement.

29

ème

McClean, David. Etat et Eglises dans l’Union européenne : Etat et Eglises au Royaume-Uni. 2 édition. Allemagne, Nomos, 2008. p607-609,619. 30 ème Robbers, Gerhard. Etat et Eglises dans l’Union européenne : Etat et Eglises en République fédérale d’Allemagne. 2 édition. Allemagne, Nomos, 2008. p83-85,92-94. 31 MORISSET, Lucie, Noppen, Luc. Coomans, Thomas. Quel avenir pour quelles églises? Québec, Presses de l’université du Québec, 2006. p95-98, 106-113. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1.3 PRINCIPE DE CONTEMPORANEITE ET DE REVERSIBILITE 1.3.1 Principe de contemporanéité D’après Benjamin Moray, ce principe consiste à accepter les ajouts de nouveaux éléments mais uniquement ceux qui évitent de copier les styles déjà existants dans l’édifice. Eviter de copier ces styles ne veut pas dire qu’il faut éviter tout dialogue avec le bâtiment qui permettrait d’intégrer l’intervention. Ce dialogue est important puisque la nouvelle composition devient une strate supplémentaire pour l’édifice au même titre que celles qui ont été réalisées précédemment. « Les adjonctions effectuées sur un édifice historique peuvent être qualifiées de contemporaines si elles se démarquent clairement de l’édifice auquel elles s’ajoutent ; évitant ainsi toute confusion entre ce qui était présent et ce qui a été ajouté. » (Benjamin Moray)32 Benjamin Moray fait référence à deux articles de la charte de Venise pour définir ce principe : « Article 12 : Les éléments destinés à remplacer les parties manquantes doivent s'intégrer harmonieusement à l'ensemble, tout en se distinguant des parties originales, afin que la restauration ne falsifie pas le document d'art et d'histoire.» (Icomos)33 « Article 13 : Les adjonctions ne peuvent être tolérées que pour autant qu'elles respectent toutes les parties intéressantes de l'édifice, son cadre traditionnel, l'équilibre de sa composition et ses relations avec le milieu environnant. » (Icomos)34 Ce principe reste vague puisqu’il dépend des particularités du bâtiment et les articles de la charte de Venise définissent un cadre trop large que pour éviter l’interprétation. En effet, les termes s’intégrer harmonieusement ou équilibre de sa composition sont des notions subjectives qu’il convient à chacun d’apprécier.

1.3.2 Principe de réversibilité

La réversibilité est un concept philosophique à intégrer directement dans les prises de décision du projet. Benjamin Moray considère deux types de réversibilité, celle qui est matérielle et celle qui est intellectuelle. La réversibilité matérielle est d’ordre physique et implique que l’on puisse annuler l’opération architecturale. Elle est rendue possible par la séparation de l’ancien et du nouveau, du point de vue des matériaux. Le bâtiment doit demeurer intact, il faut donc éviter les retraits de sa substance et les dégradations par ajout de nouvelles infrastructures.

32

Moray, Benjamin. Andrea Bruno : entre hier et demain, en continuité. Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2009. p45. ISSN 03787923 33 Charte de Venise, Article 12. Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites, IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. ICOMOS, Venise, 1964. 34 Charte de Venise, Article 13. Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites, IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. ICOMOS, Venise, 1964.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Quant à la réversibilité intellectuelle, elle fait appel à la vision du visiteur qui doit pouvoir faire abstraction des ajouts pour ressentir le bâtiment d’origine. Ce principe complète le principe de contemporanéité en facilitant la compréhension de la séparation entre l’ancien et le nouveau. «(…) Ce concept ne doit pas être compris comme un manque de confiance dans le projet de réhabilitation et ses interventions nouvelles, mais plutôt comme un respect profond de l’édifice existant. » (Benjamin Moray)35 Ces différents principes ne sont pas des critères utilisés en tant que tels dans l’analyse du corpus. Mais ils touchent, d’une manière ou d’une autre, à chaque critère de l’intervention architecturale. Il ne faut pas les prendre à la légère parce qu’ils proposent un moyen de diminuer l’impact des réhabilitations sur les édifices.

35

Moray, Benjamin. Andrea Bruno : entre hier et demain, en continuité. Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2009. p47. ISSN 03787923

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1.4 INTERVENTION ARCHITECTURALE 1.4.1 Structure développée Les églises sont des bâtiments qui ont été conçu pour accueillir le culte ; l’installation de nouvelles fonctions dans l’édifice demande une nouvelle manière de gérer l’espace. Ce remaniement peut nécessiter de petits aménagements comme des structures plus imposantes. Ces structures peuvent avoir un impact important sur les valeurs de l’édifice. La réversibilité matérielle de ces structures est, alors, un critère qui doit être prépondérant dans le cadre des réaffectations. L’investissement pour des structures réversibles est plus élevé mais il permet l’amovibilité des éléments sans destruction de capital substantiel de l’édifice. Cependant, les constructions réversibles ont parfois un besoin de fondations. Il faut dans ce cas être certain que la destruction est nécessaire et ne porte pas préjudice au bâtiment.36

1.4.2 Intervention sur l’enveloppe externe L’enveloppe externe d’un édifice est une image, certes propre à chaque église, mais qui a un sens commun pour toutes. Cette image est celle d’un édifice cultuel, communautaire qui est souvent reconnaissable au premier coup d’œil. Il est important de la protéger autant que possible pour éviter un amalgame qui pourrait être néfaste pour les valeurs qu’elle véhicule. Les interventions sur l’enveloppe externe peuvent être de plusieurs types. Redimensionner des ouvertures, en créer de nouvelles, remplacer les menuiseries et les vitraux, modifier la toiture ou encore ajouter de nouveaux éléments tels des enseignes. Toutes ces opérations architecturales ont un impact qu’il faut pouvoir justifier parce qu’elles ont, pour beaucoup, la particularité de ne pas être réversibles.

1.4.3 Intégration dans la spatialité L’ensemble des caractéristiques spatiales de l’église doivent être réglées pour obtenir une combinaison pratique et cohérente de l’espace. Les premiers ajustements à opérer doivent faire suite aux désirs de l’utilisateur par rapport à la liturgie et son application dans l’église pour ne pas la perturber. La/les autres fonctions doivent être considérées comme secondaires et respecter le bâtiment et ses utilisateurs. 37 Ce critère fait aussi appel à la réversibilité intellectuelle. Est-il possible de se séparer de l’emprise de l’intervention pour retrouver la spatialité originelle ? Certains volumes ou parois peuvent empêcher cette lecture totale de l’édifice mais peuvent aussi apporter une approche spécifique de certaines parties qui les met en valeur.

36

Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p38. 37 Cfr. Note n°36.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1.4.4 Modification du décor Les détails décoratifs d’une église, qu’ils soient de l’ordre de la peinture, de pierres sculptées, de boiseries ou autres ont un intérêt certain. La perte, la modification ou l’enfouissement de ces éléments sont à éviter sauf si c’est un besoin nécessaire pour les protéger d’un climat peu propice à leur sauvegarde ou une nécessité pour le bien du projet et que cela ne leur nuit pas. Certains décors sont déjà enfouis sous un ancien chaulage, stockés ou détruits. Il est important d’avoir une réflexion globale qui porte sur la valeur de cet élément et s’il est réellement utile de le faire réapparaitre. Toutes les églises ne sont pas fournies en décor de la même manière. Les églises catholiques sont, en général, plus équipées que les églises protestantes, cela peut donner une plus value aux églises catholiques mais aussi compliquer le projet.

1.4.5 Modification du mobilier Le concile Vatican II a provoqué une perte énorme dans le mobilier cultuel des églises. P-Y Kairis compare cette perte à celle de la révolution française. A l’heure actuelle, il est important de conserver le mobilier qui équipe nos églises, le plus ancien comme le plus neuf. Même le mobilier des 19ème-20ème siècles a son intérêt et mérite ou nécessite sa place dans l’église. 38 Stratégie typologique du patrimoine religieux mobilier Le gouvernement néerlandais propose dans le livre Geloof in de toekomst une stratégie qui consiste à définir les différentes manières de gérer le mobilier des églises. Ce tableau considère la conservation sur place comme un ensemble comme étant la meilleure solution puis, en ordre croissant, les dommages qui peuvent être faits à cet ensemble jusqu’à la destruction. 39

Conservation sur place comme un ensemble Conservation sur place Conservation de l’ensemble ailleurs Conservation ailleurs Conservation dans les musées

Une relocalisation de ces mobiliers au sein de l’église permet de les conserver mais provoque en même temps une modification de la cohérence de l’ensemble. Une sélection réfléchie du nouvel emplacement, en fonction des objets et de leur signification est important dans le processus de planification.40

Poursuite de l’usage courant à l'étranger Don, échange, vente dans le pays Don, échange, vente à l'étranger Vente publique Destruction Figure 7 : Tableau de la stratégie typologique du patrimoine religieux mobilier

38

Kairis, Pierre-Yves. Quelle destinée pour le mobilier des églises ? Un patrimoine en devenir : l’avenir des églises classées en Wallonie. Namur, SPW DG04, 09/12/11. https://www.youtube.com/watch?v=oeIyH9NHn2w 39 Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p121. ISBN 978-90-78039-10-5 40 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p40.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

1.4.6 Impact de la technique Il faut souvent prévoir des infrastructures sanitaires, de cuisine, de rangement et techniques suffisantes pour permettre d’autres usages que le culte dans l’édifice. Ces infrastructures techniques peuvent varier mais elles touchent à l’éclairage, au chauffage, à l’accessibilité, aux normes de sécurité, à l’isolation et à l’acoustique.41 Cet ensemble de contraintes devrait pouvoir s’implanter dans l’édifice en réutilisant un maximum ce qui est déjà existant mais ce n’est pas toujours possible. Les monuments protégés peuvent difficilement être équipés de la sorte, ce qui pousse parfois à chercher dans le contexte proche un moyen d’installer ces espaces secondaires sans devoir modifier l’intérieur de l’édifice.42

41

COOMANS, Thomas. Les églises : un patrimoine avec de l’avenir. Un patrimoine en devenir : l’avenir des églises classées en Wallonie. Namur, SPW DG04, 09/12/11. https://www.youtube.com/watch?v=nvbhe2-l9-s 42 Agence RO patrimoine. In ander licht, Herbestemming van religieus erfgoed. Cahier 17. Flandre, Onroerend Erfgoed, 2009. p159. ISBN 978-90-403-0293-0

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

2. Analyse du corpus 2.1 MAGDALENAKERK VARIABLES DE DEPART Localisation : Schaarstraat, Brugge, Belgique Confession : église paroissiale catholique Protection : Bien classé au patrimoine immobilier flamand en 199643 Dernière intervention : 2002 par le bureau TCCT Site internet : http://www.yot.be/ Sources principales : Callebaut, Tom. Tirry, Cindy. Sacrale Ruimtes. Bruges, TCCT. 18p. http://www.tc-plus.be/PDF/TCCT_SacraleRuimtes.pdf Callebaut, Tom. De sacrale ruimte als bindmiddel voor mensen in hun zoektocht naar spiritualiteit. Introduction de la thèse en pdf, KUL. Leuven, 2015. 9p. Dekorte, Koen, coordinateur de Yot, entretiens par mails interposés le 6::Vue le parc de la reine Astrid Figure 8 Vuedepuis de la Magdalenakerk depuis le parc 04/08/2015. Reine Astrid

Situation La Magdalenakerk est située dans le centre historique de la ville de Bruges (37000 hab). Elle se trouve dans un quartier d’habitations et profite peu du contexte plus touristique du centre ville. Le bâtiment n’est pas relié au tissu urbain bâti et profite du parc Reine Astrid, au nord, qui est l’un des plus grands parcs de la ville. En plus du parc, une place de quartier avec plusieurs commerces au sud, lui octroie une forte visibilité. Elle est un point de repère évident dans la ville puisqu’elle se tient au centre d’un quartier qui n’a pas d’autres églises. Historique Eglise paroissiale de style néo-gothique, l'une des premières sur le continent où les influences britanniques sont reconnaissables. La première église construite sur cet emplacement date de 1272, elle est nommée Sint-Catherinakerk et elle sera démolie en 1578. La paroisse changera de nom en 1804 pour Magdalena. Le bâtiment actuel date de 1853 et la tour, reportée par manque de fonds, fut construite en 1864. En 1961, l’intérieur est recouvert de peinture blanc cassé suivant les préceptes du concile Vatican II. Elle est actuellement dans sa dernière phase de restauration qui consiste à retrouver la gamme de couleur émergente de 1910.44 Description de l’édifice Eglise, orientée nord-sud, cruciforme de type basilique. La première travée est composée du portail surmonté d’une tour et flanquée d’un espace de stockage et du baptistère. Deux escaliers fermés démarrent

Figure 39 : Photo satellite de la Magdalena Magdalenakerk kerk et et de de son environnement proche

Figure 10Figure : Plan 4avant : Plantransformation avant transformation

43

D’après l’inventaire du patrimoine flamand, 2007-2012 Onroerend Erfgoed. https://beschermingen.onroerenderfgoed.be/object/id/4.01/31005/1573.1/ 44 D’après l’inventaire du patrimoine flamand, 2007-2014 Onroerend Erfgoed. https://inventaris.onroerenderfgoed.be/erfgoed/beschermd/OW000038

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

du portail pour monter à la tribune de l’orgue et dans la tour. La nef est constituée de cinq travées qui mènent à la travée plus large du transept. Le chœur est composé de deux travées avec une abside à cinq côtés. Les chœurs latéraux sont ouverts sur le chœur central, le reste est constitué des petits espaces de stockage et de la sacristie. CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église est partagé. En plus du culte, l’espace est dédié à la spiritualité pour tout un chacun ainsi qu’à l’exposition d’œuvres d’art. L’intervention a eu lieu dans le cadre de "Bruges Capitale culturelle 2002". Ce projet est le projet pilote de l’étude des espaces sacrés de Tom Callebaut.45 L'église a été "redécorée et déconnectée de sa stricte tradition chrétienne" (Tom Callebaut TCCT).46

Figure 11 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Espace dédié à la nouvelle fonction Une plate-forme multifonctionnelle a été développée dans la nef principale et les salles de stockage ont été transformées en espaces de contemplation et d’exposition. Les personnes qui désirent profiter de l’église pour leur spiritualité personnelle ou en groupe peuvent se déplacer partout où elles le souhaitent. On peut dès lors considérer que l’ensemble de l’église est utilisé pour cette nouvelle fonction. Espace dédié au culte Le culte dispose toujours de l’ensemble de l’espace de l’église et de ses sacristies. Le vaisseau central qui a été équipé de la plateforme modifie la manière dont est donnée la liturgie, le culte s’y est adapté et l’utilise pleinement. La liturgie se déroule aussi dans l’espace du chœur spécialement aménagé pour les messes hebdomadaires. Interaction entre les deux fonctions La relation active entre les deux fonctions se situe dans une approche évolutive de la pratique spirituelle moderne. « Yot est une expérience sur l’homme, l'espace et la spiritualité pour que l'église soit à nouveau ouverte à de multiples publics et activités plus diversifiées. L’objectif est de penser à l'avenir de notre patrimoine religieux qui est toujours en mouvement et a aussi permis une ouverture de la liberté de recherche spirituelle. » (Tom Callebaut)47 Le projet a été réalisé dans le but

Figure 12 : Plan schématique de distribution des fonctions

Figure 13 : Vue de la nouvelle plateforme à partir du transept de l'église

45

Houbart, Claudine. L’église Sainte-croix : scénarios pour l’avenir d’un patrimoine exceptionnel menacé. Rapport général du workshop. Liège, Ulg, 2014. p30. 46 D’après l’inventaire du patrimoine flamand, 2007-2014 Onroerend Erfgoed. https://inventaris.onroerenderfgoed.be/erfgoed/beschermd/OW000038 47 Callebaut, Tom. De sacrale ruimte als bindmiddel voor mensen in hun zoektocht naar spiritualiteit. Introduction de la thèse en pdf, KUL. Leuven, 2015. p1.

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d’accueillir les deux fonctions qui sont fort similaires. En effet, la réflexion apportée par l’architecte situe la fonction spirituelle dans la même lignée que le culte mais dans une version plus actuelle et individuelle. La polyvalence de l’espace permet de réaliser le culte, une activité spirituelle, des conférences et autres activités n’ importe où dans l’espace ce qui permet d’éviter des lieux réellement dédiés.

La paroisse utilise toujours l’église mais elle est gérée par le Yot dont la communauté paroissiale fait partie. Le nom correspond à la lettre grecque iota ce qui signifie qu’à partir de petites choses on peut en faire des plus grandes. Le groupe Yot a été créé dans le cadre de « Bruges capitale culturelle de l’Europe 2002 », il s’occupe de la gestion de l’église dans tous ses aspects pratiques et anime l’espace par de nombreuses activités. Le projet architectural et la restauration de l’église ont été subventionnés par le gouvernement grâce la protection intérieure et extérieure dont profite le bâtiment. INTERVENTION ARCHITECTURALE

Figure 14 : Vue de la nouvelle plateforme à partir du transept de l'église

Figure 15 : Détail du raccord de la plateforme avec la chaire et les colonnes

Structure développée La seule structure créée est la plateforme installée dans le vaisseau central. La structure de madriers en bois permet une réversibilité totale de la plateforme qui est posée sur le sol. Comme on peut le voir sur la photo, l’ensemble a été réfléchi pour rester à distance des colonnes et du mobilier fixe. La seconde intervention est le cadre qui contient l’écran et qui est fixé au plafond via deux câbles qui le traversent. Cette intervention est peu invasive mais elle reste non réversible. Intervention sur l’enveloppe externe L’enveloppe externe est en ce moment restaurée mais elle n’a pas été modifiée. Intégration dans la spatialité Malgré la faible hauteur de la plateforme, elle modifie la spatialité de l’église. Elle est placée comme un élément central qui déplace la circulation centrale habituelle. L’écran marque une limite entre la nef et le chœur, cela change la vision que l’on a de l’église mais cela permet aussi de créer un sous-espace qui, au contraire de la plateforme, est plus intime. Les opérations permettent toujours de ressentir la grande hauteur dans tous les espaces, ils sont plus vécus comme des limites à franchir pour pouvoir entrer dans des sous- espaces.

Figure 16 : Vue de la nef et du chœur à partir du narthex

Figure 17 : Coupe schématique de l'impact de la plateforme dans l'espace

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Modification du décor Concrètement, la modification du décor n’est pas permise au vu de la protection dont bénéficie le bâtiment. La modification principale, outre la restauration de certaines parties, est la modification de la colorimétrie du plafond suite à la recherche actuellement effectuée. L’église retrouvera alors son ancien décor. On peut observer la peinture du plafond qui s’écaille. Modification du mobilier Le mobilier d’assise du vaisseau central a été éliminé, seules 80 chaises sur les 300 on été gardées pour être utilisées dans le chœur. L’espace de la nef libre, laisse place à la plateforme et à un nouveau mobilier contemporain qui peut être placé dans les rangements intégrés de la plateforme. Le nouveau mobilier permet plusieurs assises différentes, tabourets, coussins, bancs ; à chacun sa préférence. L’orgue qui se trouvait dans le chœur a été déplacé devant le mur est du transept pour permettre l’utilisation du chœur. Le baptistère qui se situe dans le chœur, au lieu de sa position initiale à côté du portail, avait déjà été déplacé avant la transformation. Impact de la technique Le plancher surélevé permet de faire passer la technique en dessous. On retrouve un cache en plastique à côté du porche d’entrée pour les câbles d’alimentation de la plateforme. La plateforme est équipée d’une série d’écrans qui rappellent le besoin de calme dans l’édifice. La plateforme dispose d’une pente d’accès du côté du collatéral ouest. Le cadre de l’écran dans le chœur est relié au système électrique par un câble qui longe un des câbles porteurs. Le chauffage n’a pas été modifié mais il est prévu de placer un chauffage par le sol dans la dernière phase du projet de restauration.

Figure 18 : Vue du plafond et de la peinture écaillée

Figure 19 : Détail des rangements intégrés de la plateforme

Figure 20 : Détail du cache de l'alimentation de la plateforme

PLAN

Figure 21 : Plan du rez-de-chaussée avec le projet intégré ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

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2.2 GROTE KERK VARIABLES DE DEPART Localisation : Markt, Groede, Pays-Bas Confession : église paroissiale protestante Protection : Bien classé au patrimoine monumental des Pays-Bas48 Dernière intervention : 2010 par le bureau JDWA Site internet : http://www.grotekerkgroede.nl/ Sources principales : Cijsouw Astrid, volontaire dans l’organisation de la Grote kerk, entretiens téléphoniques et par mails interposés les 23-24/07/2015. Site internet de la Grote kerk, http://www.grotekerkgroede.nl/

Situation L’église se situe dans le village de Groede (1000hab), aux Pays-Bas. Le bâtiment trône au centre d’un espace public carré qui compose le tissu urbain proche. L’édifice est un point de repère important dans cette campagne où il est visible de loin et il est « l’église au milieu du village ». L’église ne profite pas de la proximité immédiate d’un nombre important de personnes mais le village attire des personnes venant de l’extérieur au vu de ses nombreux hôtels et restaurants. Historique L’église a été construite aux alentours de 1250. Les parties les plus anciennes encore présentes datent du 13ème siècle, la tour parée de contrefort angulaire date, elle, du 14ème siècle et la nef ainsi que le chœur datent de la deuxième moitié du 15ème siècle. Le bas-côté sud de l’église a servi d’église française de 1618 à 1808, il est séparé du reste de l’espace par une cloison à partir de 1685 jusqu’à sa dernière rénovation. Lors d’une restauration en 1868, l’église a été enduite à l’extérieur, les châssis de fenêtre ont été changés et le plafond a été couvert d’un stuc plat. La tour durement touchée par la foudre, fut restaurée en 1950. La précédente restauration date de 1970. Elle n’aura pas tenu longtemps puisque l’église a été fermée en 2007 car considérée comme dangereuse.49

Figure 22 : Vue aérienne de la Grote kerk

Figure 24 : Photo satellite de la Grote kerk et de son environnement proche

Figure 23 : Photo historique du collatéral nord en 1980

Description de l’édifice Eglise, orientée est-ouest, cruciforme de type halle. La première travée est composée du portail surmonté d’une tour et flanqué d’un espace de stockage au nord. La nef est composée de quatre travées obturées entre le vaisseau central et le collatéral sud. L’escalier pour monter dans la tour se situe à la limite entre le portail et la première travée du vaisseau central. Le chœur est fermé sur trois côtés avec abside à trois côtés. Figure 25 : Plan avant transformation

48

D’après le site du Rijksdienst voor het cultureel erfgoed des Pays-Bas. http://monumentenregister.cultureelerfgoed.nl/ Bases de données internet Reliwiki. http://reliwiki.nl/index.php/Groede,_Markt_1_-_Grote_Kerk.

49

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. L’église est équipée pour accueillir toutes sortes d’événements, allant du concert à la réception de mariage. Elle accueille aussi une exposition de façon permanente. Espace dédié à la nouvelle fonction Deux volumes contenant des espaces de stockage, une cuisine et un espace de réunion ont étés construits de part et d’autre du collatéral sud. L’espace restant entre ces deux volumes est dédié, de façon permanente, à des expositions. Ces expositions sont prévues pour pouvoir être déplacées et ainsi utiliser l’ensemble de l’église en dehors des autres occupations. Le vaisseau central accueille toutes sortes d’activités, comme des conférences, des concerts, des fêtes ou des réceptions de mariage.

Figure 26 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Espace dédié au culte Le culte n’utilise le chœur que pour certaines cérémonies spécifiques. Les cérémonies hebdomadaires sont données dans le collatéral nord qui lui est dédié même s’il est parfois occupé par les autres fonctions. Le mobilier d’assise nécessaire au culte est rangé en dehors des heures liturgiques. Il est possible de séparer l’église par un système de rideaux placés sous les arches qui sépare le vaisseau central des collatéraux. Interaction entre les deux fonctions La relation est active puisque les différentes fonctions ont une interaction suite à l’utilisation du même espace. L’espace est adaptable pour accueillir le culte considéré comme variable. Les volumes techniques profitent aux deux types de fonctions. « L'église est maintenant utilisée pour de nombreux événements tels des festivals de musique, des fêtes et mariages, ce qui amènent aussi les gens non religieux dans le bâtiment. » (Astrid Cijsouw)50 L’interaction entre les différentes fonctions ne perturbe pas la fonction cultuelle. Gestion administrative Une organisation de bénévoles a fait les recherches de subsides auprès du gouvernement et autres pour la restauration et transformation de l’église. Après la transformation, une fondation composée de membres de la communauté ecclésiale, l’organisation qui a fait campagne pour la restauration, et le conseil du village de Groede a été créée pour s’occuper de l’église. « Le clergé et la population étaient fort enthousiastes à l’idée de la sauvegarde du bâtiment qui était dans un 50

Figure 27 : Plan schématique de distribution des fonctions

Figure 28 : Vue de la nef et du chœur à partir de la mezzanine

Cijsouw Astrid, volontaire dans l’organisation de la Grote kerk, entretiens par mails interposés le 24/07/2015.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

mauvais état. » (Astrid Cijsouw)51 Les activités et l’entrée payante de l’exposition permanente permettent d’entretenir l’église et permettront de réaliser la restauration de l’orgue. Les subsides nécessaires à la transformation n’ont pas suffi, suite à un problème d’amiante et c’est la rénovation de l’orgue qui en a pâti. INTERVENTION ARCHITECTURALE Structure développée Le collatéral sud de l’église était isolé suite à la fermeture des arches les liant au vaisseau central. Le choix a été fait de démolir ces murs pour permettre, à nouveau, le passage des occupants et de la lumière. Les planches qui recouvraient le mur démoli et les tuiles de la toiture de l’aile sud ont été retirées pour des raisons de présence d’amiante découverte durant la rénovation. Les deux volumes sont construits avec des blocs massifs ancrés dans les murs, ils ne sont donc pas réversibles. La mezzanine du chœur qui contenait l’orgue a été démolie au profit d’une nouvelle mezzanine au niveau de l’entrée de la nef qui est supportée par un poteau ancré dans le sol, le mur du volume ouest et un encastrement de la structure dans la maçonnerie existante. Le sol n’a pas été remplacé mais il a subi des dommages suite à l’encastrement des structures. Des panneaux de verre viennent épouser la courbe des voûtes sud pour permettre le support de rideaux, les voûtes au nord ne sont équipées que de tringles pour les rideaux. Les accroches ont été fixées dans la maçonnerie et ne sont pas réversibles.

Figure 29 19 : Détail des vitrages suivant la courbe de l'ogive

Figure 20 31 :: Vue Vue du du volume volume technique technique et et de de la la Figure mezzanine mezzanine

Intervention sur l’enveloppe externe Les interventions externes ont consisté à restaurer la maçonnerie et le clocher qui avait souffert du sel de la mer. Intégration dans la spatialité Les deux volumes s’intègrent particulièrement bien en évitant de prendre trop d’importance dans le grand espace de l’église et en dissimulant les escaliers et espaces secondaires. La démolition de la séparation effectuée en 1685 a permis de retrouver une lumière importante du sud pour le vaisseau central. On sent une logique concrète dans la spatialité avec le vaisseau central qui sert à toutes les fonctions et les deux collatéraux qui sont chacun dédié à une fonction spécifique pouvant ainsi déborder au centre. Le déplacement de la mezzanine de l’orgue permet l’utilisation du chœur mais modifie la perception de l’espace.

Figure 30 : Vue du vaisseau central et du collatéral sud

Figure 32 : Coupe schématique de l’impact de la mezzanine et du volume ouest 51

Cijsouw Astrid, volontaire dans l’organisation de la Grote kerk, par mails interposés le 24/07/2015.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Modification du décor Le décor de l’église est peu chargé, étant donné que c’est une église protestante. La plus importante modification est le plâtrage des murs avec un mortier spécial qui permet de désengorger les murs du sel qu’ils ont accumulé pendant trente ans d’inondations au 17ème siècle. L’élimination de la structure du chœur qui contenait l’orgue modifie l’architecture du lieu tout comme la nouvelle mezzanine et cela donne une image inexacte du bâtiment originel. Modification du mobilier Le mobilier d’assise a été éliminé au profit de nouvelles chaises en plastique plus confortables et plus simples à stocker. Seuls quelques bancs ont été sauvegardés. L’orgue principal qui se trouvait dans le chœur a été stocké en attendant sa restauration. L’orgue actuel, en prêt, le remplace pendant son absence à sa future destination. Impact de la technique Le système électrique ainsi que les luminaires ont été modernisés. Certains ont été intégrés dans la couche de mortier appliquée aux murs ou dans le faux plafond de la nouvelle mezzanine. Une nouvelle chaudière a été installée dans le volume technique, le raccord au gaz existait déjà et n’a pas nécessité de modifications. En dehors des besoins en espace, les rideaux permettent de réguler l’espace chauffé. L’acoustique du chœur est apparemment d’une bonne qualité mais il est parfois nécessaire de l’adapter grâce à des panneaux absorbants amovibles. Le bâtiment a été mis aux normes incendies avec l’accroche d’extincteurs et de panneaux de sortie de secours.

Figure 33 : Vue depuis l'étage du volume Est et détail de maçonnerie non plâtrée Figure 21 : Vue depuis l'étage du volume cuisine sur un détail de maçonnerie non platrée

Figure 34 : Vue du chœur équipé des panneaux acoustiques absorbants

PLANS

Figure 36 : Plan du rez-de-chaussée avec mobilier cultuel ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

Figure 35 : Plan du rez-de-chaussée avec mobilier culturel

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2.3 ALL SAINTS CHURCH VARIABLES DE DEPART Localisation : High Street, Hereford, Angleterre Confession : église paroissiale anglicane Protection : Bien classé au patrimoine immobilier d’Angleterre en 1952, grade II.52 Dernière intervention : De 1994 à 1997 par le bureau Rod Robinson associated Site internet : http://www.cafeatallsaints.co.uk/ Sources principales : Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. 15p. Figure 37 : Vue de la façade sud, côté piétonnier

Situation L’église est située dans le centre ville historique et commercial d’Hereford (55000hab). Elle est intégrée dans le tissu urbain avec de petites ruelles qui la séparent du bâti. Malgré les églises imposantes des alentours, elle est un point de repère dans la ville et principalement dans sa zone piétonnière proche. Sa proximité immédiate avec un piétonnier commercial du centre ville augmente considérablement sa valeur économique. Historique La première église sur place date du début du 13ème siècle ; elle fut endommagée pour une raison inconnue et reconstruite jusqu’à la fin du 14ème siècle. Elle n’a plus dû être reconstruite depuis cette époque. Une partie des toitures date de la fin du 15ème siècle. La tour et le clocher furent réparés et équipés de contreforts supplémentaires dans les années 1780. La flèche sera ensuite rénovée en 1885. L’église s’est dotée d’un jubé qui prenait l’espace des deux premières travées et sur lequel était placé l’orgue en 1826 ; il fut détruit en 1892 et finalement reconstruit en 1930. En 1893, une restauration victorienne a fait disparaître tout le plâtre et toutes les peintures moyenâgeuses excepté une dans le chœur. L’église a ensuite subi des multiples petites restaurations telle que la couverture des murs à la chaux en 1965. Elle a par la suite été mal entretenue et la restauration des années 90 fut nécessaire pour éviter qu’elle ne soit fermée.

Figure 38 : Photo satellite de la All Saints Church et de son environnement proche

Figure 39 : Photo historique du jubé en 1990

Description de l’édifice Eglise, orientée est-ouest, rectangulaire de type basilique. Elle est composée de six travées. La nef est composée de cinq travées ouvertes entre le vaisseau central et les collatéraux par des voûtes en ogive ; seules les deux premières travées au nord sont fermées par un mur de Figure 40 : Plan avant transformation

52

D’après la Historic England list qui reprend l’ensemble des biens classés en Angleterre. http://list.historicengland.org.uk/resultsingle.aspx?uid=1025105

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fondation de la tour. Le chœur est composé d’une travée avec abside et est ouvert sur les chapelles latérales. CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. En plus de la liturgie, l’église est occupée par un café-restaurant-boulangerie et sert de lieu communautaire pour toutes sortes d’événements. Espace dédié aux nouvelles fonctions La nouvelle fonction occupe la moitié de l’église ainsi qu’une mezzanine, créée dans le collatéral sud, à laquelle on accède par le fond de l’édifice. On retrouve deux volumes sous la mezzanine, un qui renferme la cuisine, le bar et une billetterie et le second est un espace de bureau. Dans le sous-espace créé par les murs de la tour se trouve un volume sur deux niveaux. Le rez-de-chaussée du volume renferme trois sanitaires dont un pour handicapés et un local technique. La chapelle sud dédiée à Saint Antoine a servi de bibliothèque et sert, maintenant, d’espace polyvalent pour toutes sortes d’activités telles des expositions ou des brocantes.

Figure 41 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Figure 42 : Plan schématique de distribution des fonctions

Espace dédié au culte Le culte dispose de l’autre moitié de l’espace avec le chœur et la chapelle nord dédiée à Marie où se déroule les offices en semaine. Si l’espace n’est pas suffisant pour certaines cérémonies, le culte peut utiliser la nef tout entière. L’étage du volume installé dans le sousespace de la tour sert de sacristie. Interaction entre les deux fonctions La relation entre les fonctions est active et l’espace est adaptable pour correspondre aux besoins de chaque fonction. « Cela peut aider d’enlever la barrière artificielle entre le sacré et le séculier tout en gardant un équilibre entre les deux. » (Conseil paroissial de l’église) 53 La nef est partagée en deux par une différence de hauteur et une rambarde mais le café comme le culte peuvent déborder facilement en changeant les chaises. Le café est fermé le week-end pour laisser place aux offices tout en sachant que le volume cuisine est ouvert après la cérémonie pour partager un verre. Les offices de la semaine, dans la chapelle, côtoient le café mais cela ne pose apparemment pas de problème.

Figure 43 : Vue du vaisseau central et du collatéral sud à partir du chœur

Figure 44 : Vue de la troisième travée à partir de la mezzanine

53

Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. p6.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

« Nous avons la responsabilité de créer un espace où les choses de Dieu et les choses de la terre peuvent se rencontrer et interagir facilement » (Andrew Mottram)54 Gestion administrative Les deux fonctions sont liées puisque l’ensemble du bâtiment appartient toujours à la paroisse. Le café @ All Saints appartient au conseil paroissial de l’église à travers sa société Spire Trading Ltd. Les bénéfices commerciaux sont donnés au conseil pour entretenir le bâtiment. Le café fait partie d’un ensemble avec deux autres cafés dans des églises désaffectées à Londres et Cambridge. Etant protégée par le british Heritage, l’église a disposé de fonds publics pour sa restauration et sa transformation. INTERVENTION ARCHITECTURALE Structure développée La structure métallique est indépendante de son environnement. Elle est composée d’un système poteaux-poutres dissimulé dans les volumes. On distingue des étançons entre le mur sud de l’église et la mezzanine qui permettent de stabiliser l’ensemble. Le plancher qui forme la différence de niveaux a été placé sur plot pour permettre, là aussi, sa réversibilité.

Figure 45 : Vue de la chapelle saint Antoine à partir de la mezzanine

Figure 46 : Détail de la structure et des étançons

Intervention sur l’enveloppe externe La dernière phase de restauration a consisté à réparer et partiellement reconstituer la flèche en 1992-93, à restaurer le mur de façade ouest, les vitraux de la nef et les toitures en 1994-95. Le bâtiment n’a pas subi de modifications sur sa surface extérieure excepté l’accroche réversible d’une enseigne sur une gouttière du côté piétonnier. Intégration dans la spatialité Le bloc technique, sanitaire et sacristie est placé dans un sous-espace qui ne dérange pas la lecture générale de l’édifice. La mezzanine et les volumes qui la soutiennent ont été conçus dans le collatéral sud qui est donc occupé par l’autre fonction jusqu’à la chapelle St Antoine. La nouvelle installation permet une autre façon d’appréhender la charpente et la spatialité de l’édifice par une prise de hauteur. Même si l’axe principal formé du vaisseau central et du chœur est libre, on sent une dissymétrie qui n’était pas existante avant l’opération. Malgré la possibilité d’utiliser l’ensemble de l’espace, la rambarde centrale marque une limite qui fait sentir une partition de l’espace.

Figure 47 : Détail de la structure du volume sous la tour

Figure 48 : Coupe schématique de l'impact de la mezzanine dans l'espace 54

Cfr. Note n°53.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Modification du décor La couverture des murs à la chaux, de 1965, a été retirée pour laisser la forme des pierres visibles sous une couche de peinture. Le nouveau plancher côté ouest modifie la perception du sol qui était auparavant de plein pied. Le jubé, datant de 1930, installé dans les deux premières travées a été enlevé pour profiter de la lumière du vitrail ouest. Modification du mobilier L’orgue qui se trouvait sur le jubé a été déplacé dans la quatrième travée du collatéral nord. Il produit apparemment un meilleur son de cet emplacement. Une batterie de chaises a, pour une raison de confort et de polyvalence, remplacé les bancs en pin de 1851, dont certains sont encore visibles dans la chapelle nord. Les lampes ont été remplacées pour moderniser le système et pour correspondre aux besoins de la nouvelle spatialité. Le restant du mobilier n’a pas été déplacé, ni stocké ou détruit. Impact de la technique Le sol ne présente pas d’intérêt archéologique d’après des études du sol.55 On a retiré le plancher et le carrelage de la partie cultuelle pour installer un système de chauffage par le sol. Le carrelage et le plancher en bois ont été replacés sur le système et cette transformation est sensée être réversible. Le nouveau plancher qui met l’église au niveau de la rue pour sa partie occidentale permet de faire passer les techniques et d’y accéder facilement. Le chauffage est produit, pour cette partie, par des radiateurs. L’accessibilité entre les différentes parties est possible grâce à la pente intégrée du nouveau plancher dans le collatéral sud qui débouche dans le vaisseau central. Une pente amovible permet de monter les marches de la chapelle nord et du chœur.

Figure 49 : Vue du vaisseau central et du chœur

Figure 50 : Détail de l'installation du chauffage par le sol

PLAN

Figure 51 : Détail de la rampe et du nouveau plancher

Figure 52 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement 55

Résultat de l’étude de sol réalisée sur la All Saints Church, http://htt.herefordshire.gov.uk/smrSearch/Monuments/Monument_Item.aspx?ID=410, Consulté le 24/07/2015

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2.4 UNITED REFORMED LUMEN CHURCH VARIABLES DE DEPART Localisation : Tavistock Pl, London, Angleterre Confession : église réformée unie, œcuménique Protection : Le bien n’est pas répertorié dans l’inventaire du patrimoine immobilier d’Angleterre.56 Dernière intervention : 2008 par le bureau Theis and Khan Architects Site internet : http://www.lumenurc.org.uk/ Sources principales : Site internet de la paroisse, http://www.lumenurc.org.uk/ Rattenbury, Kester. Lumen United Reformed Church. Architects’ Journal. Londres, Emap, 11/12/2008. p28-35. Moffatt, Laura. Art and Christianity Journal, No 57. 06/02/2009. 20p. ISSN 17466229 http://www.theisandkhan.com/wp-content/uploads/2013/05/UnitedReform-Church-Lumen-Center-Spring-2009-Art-and-Christianity-57-ACE.pdf

Figure 53 : Vue de la façade à rue

Situation L’église est située au cœur du quartier de Bloomsburry (26000 hab), dans le district de Camden (235000 hab), à Londres. A quelques pas de gares, hôpitaux, universités, centres commerciaux, elle profite de la présence d’une population hétérogène. Elle n’est pas un point de repère visuel vu sa petite taille mais elle joue un rôle social important dans le quartier. Elle s’intègre dans le tissu urbain à proximité immédiate de l’ancien cimetière transformé en parc. Historique La United Reformed Lumen Church a été inaugurée en 1966. Elle remplace un ancien édifice de style gothique construit en 1827 et démoli par une bombe durant la seconde guerre mondiale. L’ancienne église est restée à l’état de ruine jusqu’en 1959, quand il a été décidé de la remplacer par un bâtiment contemporain. L’église a eu quatre affiliations différentes depuis sa fondation, l’Eglise d’Ecosse, l’Eglise libre d’Ecosse, l’Eglise presbytérienne d’Angleterre et l’Eglise Réformée Unie. Elle est, aujourd’hui, ouverte à tous les cultes malgré son appartenance à l’Eglise Réformée Unie. Description de l’édifice Eglise, orientée nord-sud, rectangulaire à nef unique. Une tour est attenante au volume de l’église. La nef compte sept travées dont la dernière, qui accueille le centre liturgique, est plus large. La structure moderne, en béton, délimite l’espace et supporte la toiture à deux versants par un quadrillage de pannes. Le porche d’entrée se situe sous la tour et le reste de la parcelle sert de parking.

Figure 54 : Photo satellite de la Lumen Church et de son environnement proche

Figure 55 : Photo de l'ancien aménagement intérieur

Figure 56 : Plan avant transformation

56

D’après la Historic England list qui reprend l’ensemble des biens classés en Angleterre. http://list.historicengland.org.uk/

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. Le volume de l’église accueille un café et un « espace sacré » en plus du culte. Le bâtiment a été agrandi par une série d’annexes et dispose d’une entrée plus accessible, de bureaux, de locaux communautaires, de sanitaires et d’un jardin qui remplacent un espace anciennement dédié au parking. Espace dédié aux nouvelles fonctions Les nouvelles fonctions disposent de l’ensemble de l’espace. Des bureaux servent à l’organisation principale et les salles communautaires s’ouvrent généreusement sur le jardin. Le café, équipé d’une cuisine, se situe derrière la façade à rue et se déploie dans la galerie et le jardin. L’espace spirituel est ouvert à tous ; quant à l’espace du culte, il peut être utilisé pour toutes sortes d’autres activités. Espace dédié au culte L’espace principal du culte dispose d’une partie du volume originel de l’église. L’espace spirituel en cône, et des larges portes en bois séparent le lieu de culte du café. Le culte peut utiliser tous les espaces de l’église et son espace principal accueille les cérémonies de multiples confessions différentes. Interaction entre les deux fonctions La transformation a rendu l’ensemble multifonctionnel. On est dans le cadre d’une relation active entre les fonctions qui peuvent, au gré des besoins, utiliser tous les espaces. L’espace dédié au culte est prévu pour un certain nombre de personnes. Pourtant le nombre de pratiquants pour le culte a augmenté depuis la transformation. La polyvalence des espaces permet jusqu’à une certaine limite une adaptation constante aux groupes et besoins de la communauté. Gestion administrative L’église est gérée par une communauté de fidèles et de bénévoles qui ne comptait que neuf personnes quand la demande d’une réhabilitation de l’église a été faite au bureau d’architecture. L’église n’est pas protégée, ils ont donc dû financer la transformation par leurs propres moyens. Les architectes ont suggéré de vendre un bâtiment attenant au site mais difficilement adaptable aux besoins actuels, ce qui a permis de financer le projet. Le café, qui est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 16h, et les différents locaux sont loués pour entretenir l’édifice. L’église participe aussi à des activités volontaires pour la ville et ses habitants, avec l’accueil des personnes sans abri en hiver.

Figure 57 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Figure 58 : Plan schématique de distribution des fonctions

Figure 59 : Vue du café à rue à partir de la baie créée dans la façade ouest

Figure 60 : Vue du "cône spirituel" à partir du choeur

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

INTERVENTION ARCHITECTURALE Le sujet est le bâtiment de l’église en lui-même, les extensions ne sont pas étudiées outre les accroches à l’édifice principal de l’église. Structure développée Le bâtiment existant était en très bon état et rien n’a dû être réparé. La structure de « l’espace de silence et de lumière», composée par l’artiste Jonnie Fennite, est construite à partir de blocs en polymère thermoplastique expansé coupé avec une tolérance de 2mm. Les blocs de l’anneau de fondation sont fixés avec un adhésif spécial, les autres avec de la mousse de polyuréthane. On a appliqué une couche de mortier puis une couche de finition pour le résultat final. Il a fallu éliminer une des pannes de la structure porteuse de la toiture pour faire passer le cône. On peut difficilement concevoir l’ensemble des opérations réversibles. Intervention sur l’enveloppe externe Le vitrail présent dans la partie cultuelle était, précédemment, installé dans le mur ouest. La baie à rue a reçu un nouveau châssis agrémenté d’une structure métallique, développée par l’artiste Rona Smith, qui rassemble les symboles des principaux courants religieux existants. Ils ont ouvert une baie dans les trois premières travées du mur ouest pour donner de la visibilité au café et au cône de l’espace spirituel depuis la nouvelle entrée. La dernière travée du mur est a été démolie et remplacée par un coulissant qui permet de lier l’espace de culte au local communautaire attenant. La toiture a été trouée pour le passage du volume spirituel et un châssis a été fixé pour l’étanchéité. Le cône est en recul de dix centimètres du vitrage pour la ventilation. Les toitures et les vérandas des annexes ne sont pas encastrées dans la maçonnerie de l’église mais fixées. Le bâtiment a tout de même subi une série d’opérations clairement non réversibles.

Figure 61 : Vue du raccord entre la toiture et le cône

Figure 62 : Vue de la galerie qui longe le mur ouest

Figure 63 : Détail technique du velux installé pour le cône

Intégration dans la spatialité Le volume global n’est plus visible dans son ensemble mais il reste lisible avec toute sa hauteur. Si les portes sont ouvertes, le cône fonctionne comme un pivot au milieu de l’espace qui marque le passage de l’espace cultuel calme au café plus bruyant. « L’expérience d’être à l’intérieur du cône est assez semblable à celle de l’une des œuvres de James Turrell ; c’est à la fois apaisant et perturbant, voir même claustrophobe, mais son apparence dans l’espace de l’église est hypnotique et subtile. » (Laura Moffatt)57

Figure 64 : Coupe schématique de l’impact du volume spirituel

57

Moffatt, Laura. Art and Christianity Journal, No 57. 06/02/2009. p9. ISSN 1746-6229 http://www.theisandkhan.com/wp-content/uploads/2013/05/United-Reform-Church-Lumen-Center-Spring-2009-Artand-Christianity-57-ACE.pdf

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Modification du décor Le décor a été complètement modifié. Le lattage de plafond a été remplacé et se présente en blanc et bois au lieu de la couleur bois. Les murs sont passés, du blanc cassé et de la brique à nu, au blanc éclatant. Le plancher a été changé au profit d’un carrelage unique pour l’ensemble du projet excepté le local communautaire isolé de l’église qui profite d’un plancher en bois. La structure porteuse en béton est, elle, toujours à l’état brut. Modification du mobilier La plus grande partie du mobilier existant a été remplacé par des chaises plus confortables et un mobilier adapté pour le café. Les chaises réservées aux ministres du culte et à l’autel sont d’origine. La grande croix qui était présente sur le mur sud a été déplacée sur le mur ouest pour mettre le vitrail en valeur. Outre la structure métallique de la fenêtre à rue et le cône de lumière, un nouveau bénitier a été réalisé par Alison Wilding. Les architectes ont eu la volonté d’intégrer des artistes et artisans au projet pour lui donner plus de corps. Impact de la technique Ils ont placé de l’isolant entre les lattes existantes du plafond puis une couche de contreplaqué et ensuite un isolant acoustique qui imite le dessin des lattes précédemment visibles. Deux spots ont été fixés au nouveau velux pour éclairer l’intérieur du cône la nuit. Les châssis de porte et de fenêtre ont été remplacés par des portes coupe-feu. L’ancien éclairage par lustre a été remplacé par des spots à lumière indirecte qui sont placés derrière un cache le long de tous les murs.

Figure 65 : Vue de l'espace cultuel à partir de la porte ouest qui le sépare du café

Figure 66 : Vue de l'échange de place entre le vitrail et la croix

PLAN

Figure 67 : Vue du cône spirituel dos au mur de la façade à rue

Figure 68 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

2.5 HEILIG-KREUZ-KIRCHE VARIABLES DE DEPART Localisation : Zossener Straße, Berlin, Allemagne Confession : église paroissiale protestante Protection : Le bien n’est pas classé au patrimoine immobilier allemand Dernière intervention : 1995 par le groupe Wassertorplatz (H. Burchard, U. Evers, W. Göschel, H. Rebelles et J. von Rosenberg). Site internet : http://www.heiligkreuzpassion.de Sources principales : STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. 9p. Wesner, Marina. Kreuzeberg und seine gotteshäuser. Kreuzberg Museum. Berlin, Berlin Story Verlag, 2007. Fisch, Rainer. Umnutzung, Ergänzung, Sanierung. DETAIL, no 54. 05/2014. p398-399. ISSN 0011-9571. http://issuu.com/detail-magazine/docs/bk-det2014-5 Ludwig, Matthias. Neue – alte Lebensräume. Magazin für Theologie und Ästhetik, 2002. ISSN 1616-8925. http://www.theomag.de/16/malu1.htm

Situation La Heilig-Kreuz-Kirche se situe dans le quartier de Kreusberg (150000 hab) à Berlin, en Allemagne. C’est un quartier populaire avec une population de plus en plus hétérogène. Le contexte du quartier urbain résidentiel ne l’empêche pas de profiter de l’attrait touristique et événementiel de la ville. Elle est entourée de voiries sur trois côtés et d’un jardin à l’est dans la continuité de l’îlot. C’est un point de repère évident dans la ville. Historique Eglise paroissiale, Sainte Croix, de style gothique. La première église, de style néo-gothique, fut construite de 1885 à 1888 par l’architecte Johannes Otzen. L’église fut frappée par des bombes incendiaires durant la seconde guerre mondiale et brûla entièrement en 1945. Elle fut reconstruite sous une forme simplifiée par l’architecte Eric Ruhtz de 1951 à 1958. L’église est restaurée et obtient son nouvel aménagement de 1986 à 1995. L’orgue, de 1870, provenant de la First Unitarian Church à Woburn, Etats-Unis, se trouve dans l’église depuis 1991 et a été restauré et réinstallé en 2001. Description de l’édifice Eglise, orientée nord-ouest sud-est, en croix grecque à plan centré. Les trois nefs sont équipées de narthex, collatéraux et tourelles, qui forment tous les angles de l’édifice. Ces tourelles renferment, pour la moitié, des escaliers en colimaçon. La nef centrale comporte deux travées en plus du narthex, les deux nefs latérales n’en comportent qu’une en plus du narthex. Les tourelles de la nef centrale ont une base carrée contrairement aux tourelles octogonales des nefs latérales. Une grande

Figure 69 : Photo aérienne de la Heilig-KreuzKirche

Figure 70 : Photo satellite de la Heilig-Kreuz-Kirche et son environnement proche

Figure 71 : Plan avant transformation

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

voûte surplombe l’espace central et amène au chœur qui fait une travée avec abside à cinq côtés et collatéraux. Chaque nef est équipée d’une mezzanine, celle de la nef principale accueille l’orgue. CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. L’église est un véritable centre communautaire qui dispose d’espaces qui accueillent toutes sortes d’activités. L’église contient les bureaux de la paroisse ; celle-ci organise des événements et s’occupe des populations pauvres, des réfugiés, etc. Elle est aussi équipée d’un petit café et d’espaces de réunion dans les combles, accessibles par un ascenseur extérieur. Espace dédié aux nouvelles fonctions L’ensemble de l’église est utilisé par les nouvelles fonctions. Les combles ont été transformés en open-space dont le centre joue le rôle de barrière acoustique. Trois des quatre tourelles ont été transformées en petites salles de conférences. Le narthex et la première travée de la nef principale sont utilisés par un accueil-billetterie. La nef latérale sud accueille un café, la nef latérale nord un espace de cuisine et de restauration pour les événements et on retrouve des bureaux à l’étage des deux nefs auxquelles on accède par des escaliers ouverts sur l’espace central. Les trois mezzanines servent de gradins pour l’espace central principal. Espace dédié au culte L’espace cultuel, prévu pour 1500 personnes à la base, a été réduit à 800. Le culte dispose toujours du chœur, de l’espace sous voûte et des gradins pour sa liturgie. Elle a installé ses bureaux dans le bâtiment et profite du café après les célébrations. Si la célébration le nécessite, des rideaux et une tente amovible permettent de marquer une limite visuelle et acoustique avec les autres fonctions. Interaction entre les deux fonctions « L’église est devenue un lieu de rencontre des différentes religions et cultures. » (Stattbau)58 Certaines fonctions ont un espace dédié mais beaucoup partagent l’espace principal polyvalent. La relation est clairement active, en effet, le culte, le culturel, le social et donc l’ensemble de la communauté se rassemble et profite du complexe qui s’apparente au concept de City Church, devenant un espace public à

58

Figure 72 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Figure 73 : Plan schématique de distribution des fonctions

Figure 74 : Vue de l'espace central et des nefs à partir de la passerelle du chœur

Figure 75 : Vue de l'espace central et du chœur durant un concert

STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p8.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

part entière au sein de la ville.59 L’espace est adapté en fonction des activités organisées et de leurs besoins. La communauté de l’église a augmenté, passant de 4700 à 7000 personnes actives au sein de l’église. L’église ouvre ses portes en hiver et peut accueillir 150 personnes sans abri. Gestion administrative Le bien appartient à l’Eglise évangélique de la Sainte Croix mais c’est la ville qui s’est chargée de la gestion du projet. L’organisation actuelle de l’église dépend de plusieurs départements qui s’occupent chacun d’une fonction. Akanthus, société gérée par des professionnels, se charge de l’exploitation événementielle et culturelle de l’église. Le but de cette association est de rendre les églises plus publiques et de leur octroyer une visibilité au sein de la ville. Le projet a été financé par la municipalité, mais cela n’a pas suffi et il a fallu l’aide de l’Eglise nationale et de la ville pour terminer le financement. Plus de trois cent personnes ont profité d’une formation donnée par les artisans durant le chantier de construction. La location des salles aide à couvrir les coûts d’exploitation de l’édifice.

Figure 76 : Vue du grenier d'une nef latérale à partir de l'espace de réunion central

INTERVENTION ARCHITECTURALE Structure développée Les nouvelles infrastructures internes et la cage d’escalier externe sont construites sur base d’une structure métallique ancrée dans le sol via des nouvelles fondations en béton. Les anciennes mezzanines sont toujours présentes et supportent la structure des gradins. Le chauffage et la ventilation prennent beaucoup de place ; le sous-sol a donc été agrandi pour y installer la technique. L’espace de réunion sous la coupole est couvert par une structure métallique vitrée ancrée dans les murs. On est loin d’une possible réversibilité. Intervention sur l’enveloppe externe La maçonnerie a été restaurée puis des baies on été créées dans des fenêtres aveugles existantes, dans la maçonnerie du rez-de-chaussée des nefs latérales et de l’abside ainsi que dans les faîtes de toiture. Les murs extérieurs des cinq côtés de l’abside ont été remplacés par des vérandas. Les modifications ont principalement pour but d’amener plus de lumière dans le bâtiment. Le grenier aménagé a nécessité de percer la toiture à deux versants pour amener de la lumière et relier la cage d’escalier via une passerelle. Le bâtiment garde sa forme originelle, excepté la nouvelle cage d’escalier métallique et les vérandas de l’abside.

Figure 77 : Structure métallique légère

Figure 79 : Percements en toiture fort visibles depuis l'extérieur

Figure 78 : Base de la cage d'escalier extérieure et vérandas de l'abside

59

Fisch, Rainer. Umnutzung, Ergänzung, Sanierung. DETAIL, no 54. 05/2014. p399. ISSN 0011-9571. http://issuu.com/detail-magazine/docs/bk-det-2014-5

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Intégration dans la spatialité « La transparence, qui est réalisée par des constructions de verre et d’acier, est un outil de conception important qui permet de connecter l’intérieur et l’extérieur par une pénétration visuelle. » (Stattbau)60 Malgré la volonté de transparence, les structures ont un impact important sur la spatialité de l’édifice. Les matériaux utilisés servent aussi à sentir la différence entre l’ancien bâtiment et les modifications qui lui ont été apportées. L’infrastructure permet toujours de se représenter l’espace d’avant transformation malgré le niveau rajouté sur les mezzanines des nefs latérales et la présence des rideaux qui peuvent gâcher cet effet. Les gradins permettent de se rapprocher des voûtes et donnent ainsi une nouvelle perspective de l’espace. Modification du décor « L’opération est vue comme la préservation et revitalisation de l’architecture d’origine et l’installation d’une nouvelle dynamique comme expression de l’évolution de la compréhension de la communauté. » (Stattbau)61 De nombreuses modifications ont été effectuées. Pour augmenter l’apport de lumière, les fenêtres aveugles ont été ouvertes. La maçonnerie a été mise à nu pour faire ressortir une homogénéité dans l’édifice dont une partie était recouverte d’une épaisse couche de peinture blanche toujours présente sur les voûtes. Le sol, en mauvais état, a été équipé d’un chauffage et remplacé par du granit. Les déchets ont été limités au maximum et les pierres qui étaient retirées ont été réutilisées. Modification du mobilier Les anciens bancs n’ont pas été éliminés mais transformés pour équiper les différentes mezzanines des nefs. On peut donc considérer leur disparition. La chaire, l’autel et d’autres mobiliers liturgiques ont été éliminés au profit d’un autel amovible que l’on peut ranger s’il dérange. Le mobilier actuel permet une polyvalence de l’espace pour toutes les activités. Impact de la technique Le chauffage et la ventilation sont intégrés dans un seul système. La production de base est fournie par les chaudières à condensation, elle est envoyée vers le chauffage par le sol et des radiateurs basse température. S’il devient nécessaire d’obtenir une puissance supplémentaire, cela sera traité par le chauffage de l’air qui sert aussi comme système de ventilation. L’ensemble des châssis est équipé de double vitrage, même dans les découpes intérieures des espaces pour éviter les déperditions inutiles. L’isolation sonore et acoustique est 60 61

PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Figure 80 : Coupe schématique de l'impact de la structure dans l'église

Figure 81 : Vue de l'espace interne à partir des gradins

Figure 82 : Vue des gradins construits à partir des anciens bancs

Figure 83 : Tente acoustique mobile au dessus de l'espace central

STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p3. STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p6.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

assurée par des vitrages de protection contre le bruit, une chape flottante, des réflecteurs sonores et une tente acoustique amovible au dessus du grand espace. L’eau de pluie est récupérée pour alimenter les toilettes qui se situent dans de petites annexes. Le jardin de l’église est protégé du bruit de la rue par un mur. PLAN

Figure 87 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 85 : Coupe longitudinale avec le nouvel aménagement ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

Figure 84 : Toilettes placées dans un nouveau volume à l'extérieur de l'édifice

Figure 86 : Plan du 1er étage avec le nouvel aménagement

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

2.6 MARIENKIRCHE VARIABLES DE DEPART Localisation : Ernst-Thälmann-Straße, Müncheberg, Allemagne Confession : église paroissiale protestante Protection : Le bien n’est pas classé au patrimoine immobilier allemand Dernière intervention : 1998 par le bureau d’architecture Klaus Block Site internet : http://www.stadtpfarrkirche-muencheberg.de/ Sources principales : Site internet de la fabrique d’église de la Marienkirche, http://www.stadtpfarrkirche-muencheberg.de/ Ludwig, Matthias. Neue – alte Lebensräume. Magazin für Theologie und Ästhetik, 2002. ISSN 1616-8925. http://www.theomag.de/16/malu1.htm Deutsche Stiftung Denkmalchutz. Pasta aus der Sakristei. Magazin der Deutschen Stiftung Denkmalschutz, Janvier 2005. http://www.monumenteonline.de/05/01/leitartikel/pasta_aus_der_sakristei.php

Figure 88 : Photo aérienne de la Marienkirche

Situation La Marienkirche se situe dans la ville de Müncheberg (6000 hab), environ quarante kilomètres à l’est de Berlin. L’église trône sur la crête la plus haute de la région et joue le double rôle de point de repère essentiel dans le paysage et de point de vue remarquable sur une très longue distance. Malgré son faible nombre d’habitants, la ville joue un rôle commercial et touristique dans la région et l’église dispose ainsi d’une bonne visibilité. Elle n’est pas liée au tissu urbain et s’en démarque par son orientation est-ouest. Historique Eglise paroissiale de style gothique l’église a été fondée au 13ème siècle par une communauté cistercienne. Elle fut rénovée en 1500 ainsi que de 1826 à 1829 d’après les plans de Karl Friedrich Schinkel. L’église a été percutée par une bombe durant la seconde guerre mondiale qui a démoli le toit et les voûtes ; il ne subsiste que les murs de l’édifice. L’église est restée sans toit de 1945 à 1993 par manque de moyens et une politique de la RDA peu encline à la rénovation de cet édifice. La restauration des murs et la construction de la nouvelle toiture de l’église ont été achevés en 1993.

Figure 89 : Photo satellite de la Marienkirche et de son environnement proche

Description de l’édifice Eglise, orientée est-ouest, rectangulaire de type halle. La tour est reliée au bâti principal par une passerelle fermée qui crée un porche pour l’église. Le bâtiment est composé d’une nef à trois travées puis d’un long chœur de trois travées avec abside semi-circulaire. On retrouve une annexe à toit plat côté nord au niveau de la première travée du chœur. Le chœur et la nef sont désaxés. Les contreforts extérieurs sont toujours intacts mais toutes les voûtes sont démolies ; seule, l’ogive séparant la nef du chœur est encore intacte.

Figure 90 : Illustration ancienne de la Marienkirche

Figure 91 : Plan avant transformation

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. En plus du culte, l’église accueille des concerts, projections, réceptions et conférences. Un volume, s’apparentant à une demi-arche de Noé, comprenant la bibliothèque publique, une salle de réunion, une cuisine et des installations sanitaires, a été édifié dans l’enceinte de l’église. Espace dédié aux nouvelles fonctions Les nouvelles fonctions disposent de l’ensemble de l’édifice. Le nouveau volume en bois accueille la bibliothèque, une salle de réunion (60p) et une cuisine utilisée pour toutes les activités. L’espace de l’église (500p) est multifonctionnel et peut servir à toutes sortes d’activités. La scène disposée dans l’abside est employée pour des concerts, conférences, etc. L’église étant très longue, il est possible de monter une scène au centre de l’espace pour remplir la salle de chaises, qui restent ainsi à proximité du podium. Espace dédié au culte Pendant cinquante ans, le culte se déroulait dans l’intimité de l’annexe de l’église. Aujourd’hui, le culte dispose de l’ensemble de l’église pour sa liturgie et de bureaux dans le nouveau volume. Les paroissiens profitent aussi de l’infrastructure sanitaire et de la cuisine qui sont discrètement cachées quand leur paroi dans le volume n’est pas ouverte. Interaction entre les deux fonctions « (…) il y a encore de nombreux problèmes de contact et d’acceptation. L’utilisation mixte de l’église, dans son ensemble, est de plus en plus considérée mais aussi perçue, par sa réintégration, comme une opportunité pour la communauté urbaine. La reconstruction de l’église devient ainsi le renforcement de la communauté, voir même la reconstruction de la ville » (Ludwig Matthias)62. La relation entre les différentes fonctions est active car tous profitent des mêmes espaces qui sont adaptables en fonction des utilisateurs. La multifonctionnalité de l’espace permet une évolution de son utilisation vers une fonction ou l’autre. Il semble que la communauté dans son ensemble ne fait que s’agrandir et la fonction cultuelle rassemble plus de personnes depuis la transformation.

Figure 92 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Figure 93 : Plan schématique de distribution des fonctions aux étages

Figure 94 : Plan schématique de distribution des fonctions au rez-de-chaussée

Figure 95 : Vue de la nef et du chœur à partir de la passerelle

Figure 96 : Vue du chœur durant un concert à partir de la passerelle 62

Ludwig, Matthias. Neue – alte Lebensräume. Magazin für Theologie und Ästhetik, 2002. ISSN 1616-8925. http://www.theomag.de/16/malu1.htm

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Gestion administrative Le projet de rénovation de l’église fut lancé à l’initiative du pasteur et du maire de la ville auquel cinquante citoyens se sont ralliés. Ils ont trouvé un appui financier auprès du gouvernement fédéral, du Land de Brandebourg, de l’Eglise luthérienne et de la fondation pour la protection des monuments allemands. L’espace multifonctionnel de l’église attire beaucoup d’événements et une société d’exploitation a donc été créée, regroupant l’Eglise protestante, la ville de Müncheberg et des amis de la fabrique d’église. La location des différents espaces permet d’entretenir l’édifice et d’organiser de nombreux événements culturels. La bibliothèque est accessible au public en semaine. INTERVENTION ARCHITECTURALE Structure développée Le volume est basé sur une structure métallique qui s’appuie sur des fondations en béton armé. Un ascenseur, composé de la même structure et situé à côté du porche, est relié au volume par des passerelles. Le volume dispose d’un escalier qui longe le mur nord mais qui n’est fixé qu’à la structure métallique et ne touche pas le mur. Le sol a donc été modifié pour les fondations et pour le chauffage par le sol étant donné l’état de l’église avant l’opération architecturale et le fait qu’elle ne soit pas classée. L’arche encore, présente entre la nef et le chœur, a été rehaussée d’une maçonnerie en brique et d’un linteau en béton qui soutiennent la toiture. Excepté les opérations sur le sol, la plupart des ajouts sont parfaitement réversibles. Intervention sur l’enveloppe externe Il ne restait, donc, que les murs qui ont été restaurés. La nouvelle toiture à double versant qui vient chapeauter l’ensemble et les nouveaux vitrages imite les formes originelles. On est dans le cadre d’une reconstruction, assez neutre, du strict nécessaire.

Figure 97 : Volume dans la spacialité et rehausse de l'ogive

Figure 98 : Vue de l'enveloppe externe à partir du pied de la crête

Intégration dans la spatialité La volumétrie de l’église gothique ne souffre pas de l’implantation du volume devant le mur nord de la nef de l’église. La nef et le chœur de l’église ne se trouvant pas dans le même axe, le volume recadre la nef dans l’axe central de l’abside où se situe le chœur actuel délimité par une scène. Modification du décor Les murs ne présentent plus aucun décor suite à la démolition de la seconde guerre mondiale. Il a été décidé de ne pas réintroduire des décorations cultuelles pour des raisons financières et pour garder un Figure 99 : Coupe schématique de l'impact du volume dans l'espace

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

espace capable d’accueillir toutes les autres sortes d’activités sans que celles-ci ne se sentent subordonnées par le culte. Excepté le nouveau volume, les seules modifications sont le remplacement des vitrages, du plancher et la construction du nouveau toit. Modification du mobilier Il ne reste rien du mobilier ancien, tout est pensé pour permettre un usage multifonctionnel et aisé des espaces. Impact de la technique L’église possède une très bonne acoustique sans qu’il ait été nécessaire d’installer du matériel acoustique absorbant. Ils ont installé un chauffage par le sol, sous un nouveau plancher. Un système électrique a été installé pour alimenter les spots fixés au mur dans la nef, les lustres dans le chœur et la poutre treillis fixée aux madriers de la toiture. Le baies ont été équipées de double vitrage et la toiture a été isolée. La chaudière qui gère le chauffage par le sol et le chauffage du volume se situent dans un local technique au rez du volume. PLANS

Figure 103 : Plan du premier étage avec le nouvel aménagement

Figure 100 : Technique intégrée dans le volume

Figure 101 : Salle de réunion du dernier étage et proximité du mur de l'église

Figure 102 : Vue de la nef et du chœur à partir de la passerelle

Figure 104 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

2.7 NOTRE-DAME-DE-JACQUES-CARTIER VARIABLES DE DEPART Localisation : Rue Saint Joseph E, Québec, Canada Confession : église paroissiale catholique Protection : Le bien est répertorié dans l’inventaire du patrimoine immobilier du Québec mais n’est pas classé.63 Dernière intervention : 2003 par l’architecte Gilles Duchesneau. Site internet : http://www.saint-roch.qc.ca/ Sources principales : Site internet de l’église NDJC. http://www.saintroch.qc.ca/ Conseil du patrimoine religieux du Québec. Des églises réinventées, NotreDame-De-Jacques-Cartier. Québec, conseil du patrimoine religieux du Québec, 2012. 4p. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/publications/eglisesreinventees

Situation L’église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier se situe dans le quartier de Saint Roch (7500 hab) dans la ville de Québec au Canada. Le quartier est un des plus anciens de la ville et représente le centre ville actuel. Longtemps sur une pente descendante, le quartier est aujourd’hui en plein essor. L’église s’intègre dans un tissu urbain rationalisé en îlots rectangulaires et elle est bordée de routes sur trois côtés. Elle fait partie d’un ensemble avec un presbytère et une sacristie surmontée d’une chapelle. L’église profite d’une accessibilité aisée mais n’est pas un repère spécifique dans la ville. Historique Eglise paroissiale avec intérieur de style néoclassique. Construite en 1851 d’après les plans de l’architecte Raphaël Giroux, elle est l’une des plus vieilles églises catholiques du Québec. Construite pour la congrégation mariale des hommes de la Basse-Ville, elle deviendra une église paroissiale à partir de 1865. L’église est agrandie de trois travées et d’une sacristie, d’après les plans de Thomas-Jacob Lapage, pour répondre aux nouveaux besoins de la population en 1875. L’église est ornée de fresques en 1889 et elle obtient un chemin de croix en 1890. Un presbytère est construit en 1902, on installe un nouvel orgue en 1913 et une nouvelle sacristie, surmontée d’une grande chapelle, reliant le presbytère à l’église en 1925. En 1945, la tour de l’église qui penche a été consolidée, l’église a été repeinte, le plancher en bois est remplacé et de nouveaux bancs sont mis en place. La chapelle surmontant la sacristie a été aménagée en bureaux pour les organismes communautaires en 1998.

Figure 105 : Photo de profil de l'église NDJC

Figure 106 : Photo satellite de l'église NDJC et environnement proche

Figure 107 : Photo historique de l'intérieur de l'église en 1999

63

D’après le site internet du Conseil du patrimoine culturel du Québec. http://www.patrimoineculturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=114487&type=bien#.VbuZNfntmko

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Description de l’édifice Eglise, orientée sud-ouest nord-est, à croix latine de type halle. L’édifice est constitué de dix travées dont la première est le narthex. Le narthex est composé du portail flanqué de deux escaliers qui montent au jubé. Celui-ci forme deux galeries dans les collatéraux de l’église. Le chœur se situe dans les deux dernières travées avec les collatéraux, de la dernière travée, cloisonnés sous le jubé. CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. En plus du culte, l’église accueille toutes sortes d’événements, conférences, concerts ou banquets. Les espaces sous-jubé ont été fermés pour être utilisés comme bureaux par des organismes communautaires. Espace dédié aux nouvelles fonctions Les bureaux disposent de l’espace sous le jubé des sept premières travées de l’église qui ont été cloisonnées. Le vaisseau central et le chœur ont été rendu polyvalents pour être utilisés par toutes sortes d’événements. Les jubés accueillent une galerie d’art, un café internet et peuvent servir pour les événements. L’espace au pied du buffet de l’orgue a été aménagé comme auditorium pour une centaine de personnes. L’ensemble, en dehors des bureaux, est appelé espace Hypérion.

Figure 108 : Plan avant transformation

Figure 109 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Espace dédié au culte Le culte utilise toujours le vaisseau central, le chœur et les jubés pour ses célébrations et événements. La nef et le chœur permettent d’accueillir 300 à 400 personnes. Il dispose toujours d’une sacristie et profite des nouvelles infrastructures techniques. Interaction entre les deux fonctions Le culte et la fonction bureau ont une relation active qui consiste en l’entrée commune sous le portail et le fait que les bureaux soient occupés par la coopérative gérante de l’espace. Le culte partage son espace avec d’autres événements, on peut donc considérer une relation active dans ce cadre aussi. La relation peut être qualifiée d’évolutive puisque après la chapelle et les espaces sous-jubé transformés en bureaux, une nouvelle transformation, cette fois-ci sociale, a eu lieu avec la décision de partager l’espace cultuel avec d’autres fonctions.

Figure 110 : Plan schématique de distribution des fonctions

Gestion administrative L’église Notre Dame de Jacques Cartier est devenue une coopérative de solidarité, ce qui permet un partenariat nouveau genre entre public et Figure 111 : Vue de la nef durant la liturgie ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

communauté. C’est un partenariat entre la municipalité, les communautés locales et la communauté de foi. « La nouvelle corporation sociale, la Coopérative de solidarité Notre-Dame-deJacques-Cartier, agit ainsi avec toute la maîtrise d’œuvre sur la propriété afin d’en assurer sa gestion, son administration et son développement. » (Fondation Saint-Roch)64 Le financement de la restauration et transformation provient à 83% de fonds publics et 17% du gestionnaire de l’espace Hypérion. La coopérative génère les fonds nécessaires pour l’entretien de l’église et pour soutenir ses œuvres caritatives. INTERVENTION ARCHITECTURALE Structure développée La transformation a été limitée au cloisonnement des dessous de jubés et à l’installation d’un nouveau plancher sur les jubés. La mise à niveau du plancher des jubés arrivait au niveau de la rambarde et un nouveau garde corps en verre a été conçu pour éviter un impact trop important sur l’architecture et la luminosité. L’architecte a prévu une structure complètement réversible si cela devenait nécessaire. C’était une volonté de la Coopérative pour ne pas perdre le caractère patrimonial de l’édifice.

Figure 112 : Vue de la nef et des galeries depuis le jubé

Figure 113 : Détail de la mise à niveau des planchers des galeries

Intervention sur l’enveloppe externe L’enveloppe externe a été restaurée mais n’a souffert d’aucune modification. L’intervention interne ne se ressent pas à l’extérieur. Intégration dans la spatialité Une partie de l’espace est, donc, cloisonné. On ne ressent plus la même spatialité qu’auparavant, le vaisseau central parait étriqué entre les collatéraux. Les jubés, libres à l’étage, permettent toujours un apport important de lumière dans l’ensemble de la nef. Malgré le cloisonnement, l’espace du culte est conservé et ne souffre pas de la transformation.

Figure 114 : Coupe schématique de l'impacte du projet dans la volumétrie

Modification du décor On a ici changé l’architecture et le décor par l’introduction de cloisons qui imitent le style néoclassique. On ne ressent pas la transformation et on peut aisément l’assimiler au bâtiment alors que c’est une opération moderne qui aurait peut être dû être traitée pour marquer la différence. En dehors de cette problématique, aucun décor n’a été modifié durant la transformation.

Figure 115 : Vue de la nef à partir du chœur

64

Site internet de l’église NDJC. http://www.saint-roch.qc.ca/gestion-du-patrimoine-religieux/eglise-notre-damejacques-cartier

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Modification du mobilier Une grande partie du mobilier a été sauvegardé, le chemin de croix prenant place sur les nouvelles cloisons et le maître autel, toujours à sa place, derrière le chœur. « Les bancs amovibles sont retirés ou remplacés par des chaises lors de la tenue d’événements autres que les célébrations religieuses. » (Fondation Saint-Roch)65 Une partie des bancs a tout de même été éliminée et les confessionnaux ont été déplacés dans le fond de la nef alors qu’ils étaient, auparavant, adossés aux murs extérieurs. Impact de la technique Les bureaux sont équipés d’un faux plancher qui permet de faire passer la technique sans modifier celui existant. Les sorties électriques, au plafond, des anciens lustres ont été réemployés pour des spots plafonniers. Le nouveau plancher des jubés permet le passage de la technique à l’étage. Les spots muraux du vaisseau central sont alimentés par un câble hors mur qui longe le décor. L’acoustique de la salle est naturellement de bonne qualité et ne nécessite pas de matériel spécifique.

PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Figure 116 : Mobilier sauvegardé

Figure 117 : Détail des spots et du câble qui longe le décor

PLAN

Figure 118 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

65

Conseil du patrimoine religieux du Québec. Des églises réinventées, Notre-Dame-De-Jacques-Cartier. Document pdf, 2012. p3.

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

2.8 LUTHERKIRCHE VARIABLES DE DEPART Localisation : Lutherplatz, Berlin-Spandau, Allemagne Confession : église paroissiale protestante Protection : Le bien n’est pas classé au patrimoine immobilier allemand Dernière intervention : 1997 par le bureau Ketterer Architekten Site internet : http://www.luthergemeinde-spandau.de/ Sources principales : Site internet de la paroisse de la Lutherkirche. http://www.luthergemeinde-spandau.de/ Fisch, Rainer. Umnutzung, Ergänzung, Sanierung. DETAIL, no 54. 05/2014. p398399. ISSN 0011-9571. http://issuu.com/detail-magazine/docs/bk-det-2014-5 Hermann, Alida. Wohnen im Baudenkmal Lutherkirche Spandau. Berliner Denkmaltag, no 17. 11/09/2003. http://www.stadtentwicklung.berlin.de/denkmal/berliner_denkmaltage/vortra ege2003/herrmannlutherkirche2003.pdf

Situation L’église se situe dans le quartier de Spandau (36000 hab) à Berlin, excentré d’une quinzaine de kilomètres à l’ouest. Le quartier est en décrépitude avec un taux de chômage élevé et de nombreux commerces qui ferment. Pour la municipalité et la population, l’église Luthérienne représente un atout important dans le cadre des défis communautaires et comme centre du quartier. L’église se positionne au centre d’un petit parc bordé de routes des quatre côtés et d’une place de quartier. Elle est un point de repère important dans son paysage résidentiel. Historique Eglise paroissiale de style néo-gothique et néo-roman. Elle a été construite en 1895-96 sous la direction de l’architecte Arno Eugen Frische. Il a été inspiré par son professeur Johannes Otzen, architecte de la Heilig-Kreuz-Kirche et beaucoup d’autres au 19ème siècle. L’édifice doit son nom à l’anniversaire de son homonyme, Martin Luther. En 1945, l’église est gravement endommagée et les vitraux de la nef sont détruits. Par chance, l’intérieur de l’église est presque intact. Elle est entièrement rénovée en 1955-56. Après une transformation infructueuse en centre communautaire, l’église présente des déficiences structurelles dans la toiture et des fuites créent de gros dégâts, notamment le déclassement de l’orgue. Elle est restaurée en plus de la transformation en 1994-97 et reçoit un nouvel orgue en 2015. Description de l’édifice Eglise, orientée est-ouest, cruciforme de type halle. Elle possède un narthex flanqué de deux tours dont une plus grande que l’autre et d’une extension au centre de la façade. Les escaliers pour monter au jubé sont dans les tours. La nef compte quatre travées en comptant le narthex et amène au chœur, d’une travée, avec abside à cinq côtés, fermée, qui

Figure 119 : Photo de profil de la Lutherkirche

Figure 120 : Photo satellite de la Lutherkirche et son environnement proche

Figure 121 : Plan avant transformation

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

servait de sacristie. Le chœur est flanqué de deux tourelles équipées d’un escalier chacune. Les collatéraux et le narthex sont équipés d’une mezzanine qui fait le contour de l’espace en U. CRITERES FONCTIONNELS Nouvelle fonction L’usage de l’église mixe l’usage partagé et la semi-reconversion. En plus du culte, l’église accueille dans sa nef des bureaux communautaires, une salle polyvalente, des équipements et neuf appartements sociaux. Espace dédié aux nouvelles fonctions L’édifice accueille six appartements de deux chambres de 85 m² et trois studios de 55 m² qui occupent 40% du volume de l’église. Elle dispose d’un centre de réunion, avec les bureaux de l’église, salle polyvalente, cuisine et sanitaires au rez-de-chaussée et au premier étage qui occupent 20% du volume de l’église.66 On accède aux appartements par le narthex de l’église et un escalier dans la seconde travée de la nef. Les collatéraux, au rez-de-chaussée, sont utilisés pour les bureaux autour du bloc communautaire qui se situe dans le vaisseau central.

Figure 122 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Espace dédié au culte Le culte dispose toujours de la moitié du vaisseau central de la troisième travée ainsi que de la quatrième travée et du chœur comptabilisant environ 300 sièges au lieu des 1300 précédemment. Cet espace accueille aussi des concerts, principalement d’orgue, des spectacles, etc. Les bureaux sont utilisés par les services de l’église. Interaction entre les deux fonctions L’idée que des personnes vivent sous le toit de l’église a d’abord dérangé la communauté puis le pasteur a traduit cette occupation comme habiter un bâtiment qui est déjà une maison. La population considère toujours qu’il est préférable de trouver des fonctions plus proches du culte, c'est-à-dire, culturel comme des musées, salle de spectacles mais la fonction résidentielle de l’église est aujourd’hui acceptée. Les résidents participent à la vie communautaire et la relation est active même si les différentes fonctions ont chacune leur espace spécifique. Les locataires participent notamment au petit déjeuner avant la célébration avec la communauté cultuelle. L’espace gardé pour le culte est définit pour un nombre de personnes donné et ne peut être adapté.

66

Figure 124 : Plan schématique de distribution des fonctions

Figure 123 : Vue de l'espace cultuel et du jubé à partir du chœur

Site internet du bureau Ketterer Architekten. http://www.verakrickhahn.de/lutherkirche2.html

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Gestion administrative La réflexion sur un usage partagé de l’église date de 1966 suite à des difficultés financières. Après avoir exploré plusieurs utilisations diverses, tel un centre communautaire, une possible démolition ou vente, le projet d’appartements est accepté en 1985. Les logements ont été rapidement vendus à des propriétaires privés et l’église a le droit de donner un refus sur la vente ou la location d’un appartement. « D’une part, ces logements sociaux sont, avec certitude, les plus chers dans le pays et d’autre part, on aurait pu imaginer, à ce prix, autre chose que des appartements serrés avec une exposition défavorable,… » (Rainer Fish)67 L’église propose des activités sur les problèmes communautaires du quartier et des cours et concerts de musique.

PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Figure 125 : Détail du raccord entre les nouveaux châssis et les décors

INTERVENTION ARCHITECTURALE Structure développée Une condition préalable au projet était que les parties historiques de l’église ne soient pas endommagées. Dieter Ketterer a développé une structure métallique pour porter les trois niveaux d’appartements. L’information n’est pas vérifiée mais il semble que le sol de la deuxième travée et de la moitié de la troisième travée aient été creusé pour pouvoir installer un plateau en demi-niveau et les fondations de la structure métallique. La structure est réversible mais les possibles démolitions opérées dans le sol ne le sont certainement pas. Intervention sur l’enveloppe externe Les principales interventions ont permis d’apporter de la lumière dans les logements. Pour les appartements du premier étage, des baies ont été percées dans les toitures des extensions des collatéraux et dans la façade avant pour accueillir les châssis des logements. Pour les appartements des deux derniers niveaux, on a retiré le verre des rosaces pour installer des châssis double vitrage à cinquante centimètres derrière. 68 Les autres vitrages ont aussi été remplacés. On comprend que l’interdiction de modification de l’église ne touche vraiment que les parties nommées historiques. Intégration dans la spatialité L’église est clairement scindée en deux parties qui n’ont pas de lien direct. Le mur qui sépare ces deux parties recadre un espace suffisant pour l’église et un nouveau jubé a été construit sur ce mur pour créer

Figure 126 : Vue d'un salon avec le poteau central de la structure et une faible lumière

Figure 127 : Vue de la façade sud et des percements dans les toitures des extensions

Figure 128 : Coupe schématique de l'impact de la structure des logements

67

Fisch, Rainer. Umnutzung, Ergänzung, Sanierung. DETAIL, no 54. 05/2014. p399. ISSN 0011-9571. http://issuu.com/detail-magazine/docs/bk-det-2014-5 68 Schmidl, Karin. Wohnanschrift : Lutherkirche Spandau. Journal Berliner Zeitung, 24/12/1996. http://www.berlinerzeitung.de/archiv/in-den-vergangenen-zwei-jahren-wurde-ein-teil-des-gotteshauses-zu-neun-wohnungen-umgebaut-im-januar-ist-einzug-wohnanschrift--lutherkirche-spandau,10810590,9219494.html

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

une cohérence avec les deux mezzanines latérales. L’espace de l’église a été complètement modifié et sa spatialité n’est plus lisible dans son ensemble. L’architecte n’a pas essayé de confondre les nouvelles interventions avec l’ancien bâtiment, de sorte que l’on peut tout de même comprendre les ajouts. La hauteur dans le chœur reste libre, il aurait été difficile visuellement et sociologiquement d’installer des logements au dessus du culte. Modification du décor L’ensemble du décor, les voûtes, rosettes et alcôves ont été conservées mais beaucoup sont enfuis dans la structure et le plâtre de la transformation. Non seulement on ne peut plus les voir mais, en plus, leur pérennité n’est pas assurée. Modification du mobilier Il ne reste plus grand-chose de l’ancien mobilier, la chaire est toujours présente dans le chœur et le baptistère y a été déplacé. Le reste du mobilier a été retiré. De nouvelles chaises et un autel mobile ont été installés pour permettre une polyvalence de l’espace cultuel. L’orgue est neuf et remplace un petit orgue utilisé pendant la transition.

Figure 129 : Vue d'une chambre et du raccord entre le décor et les nouvelles parois

Impact de la technique Le mur qui sépare le culte des autres fonctions a été spécialement isolé pour empêcher les bruits de passer. La technique est liée à la structure métallique qui supporte le projet et ne modifie pas l’architecture de l’édifice. La lumière de la partie cultuelle est gérée par un nouveau lustre qui se place à l’endroit de l’ancien. PLANS

Figure 132 : Vue du chœur équipé de son nouvel orgue ainsi que de l'autel mobile

Figure 130 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

Figure 131 : Plan du 2ème étage avec le nouvel aménagement

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

2.9 EGLISE DE LA SAINTE-FAMILLE VARIABLES DE DEPART Localisation : Square Riga, Schaerbeek, Belgique Confession : église paroissiale catholique Protection : Le bien n’est pas répertorié dans l’inventaire du patrimoine immobilier Bruxellois mais il se trouve dans la perspective du Square Riga qui est protégé.69 Dernière intervention : Projet proposé en 2009 par le bureau OZON Site internet : http://www.kerkebeek.be/ Sources principales : Le site internet du bureau OZON. http://www.ozonarchitecture.be/ Le site internet de l’inventaire du patrimoine architectural de la Région de Bruxelles-Capitale. http://www.irismonument.be/ Entretien téléphonique avec Philippe Dassy, représentant du Bureau économique dans l’unité pastorale du Kerkebeek, le 24/07/2015 Houbart, Claudine. L’église Sainte-croix : scénarios pour l’avenir d’un patrimoine exceptionnel menacé. Rapport général du workshop. Liège, Ulg, 2014. 236p.

Situation L’église se situe dans la commune de Schaerbeek (130000hab) à Bruxelles, capitale de la Belgique. La commune est plutôt défavorisée et l’église se trouve dans le quartier d’Helmet principalement occupé par du logement. Le contexte proche héberge un noyau commercial mais il est plutôt en déperdition ; de plus, un nouveau centre commercial est en construction dans les environs. L’église dispose d’une forte visibilité dans la ville et la population y est attachée. Le tissu urbain s’est construit autour de cette église qui lui amène sa cohérence.

Figure 133 : Photo de profil de l'église de la SainteFamille

Figure 134 : Photo satellite de l'église de la SainteFamille et environnement proche

Historique Eglise paroissiale de style néo-gothique pour le transept et le chœur ainsi que gothique moderne pour la nef et la tour. La première phase de construction, comprenant le chœur, le transept et une travée de la nef de style néo-gothique, est édifiée en 1900. La première travée de la nef sera démolie pour laisser place à un ensemble cohérent de style gothique moderne en 1938. Le haut de la tour, détruite par les allemands au cours de la seconde guerre mondiale, sera reconstruit en 1964. L’église trop grande et inconfortable fut cloisonnée en 1983 suivant le projet de l’architecte Luc De Boe. Description de l’édifice Eglise, orientée nord-ouest sud-est, cruciforme de type basilical. La première travée abrite un narthex flanqué d’un baptistère et de

Figure 135 : Plan avant transformation

69

D’après le site internet de l’inventaire du patrimoine architectural de la Région de Bruxelles-Capitale. http://www.irismonument.be/fr.Schaerbeek.Square_Francois_Riga.A001.html, http://www.irismonument.be/fr.Schaerbeek.Square_Francois_Riga.html, consulté le 28/07/2015

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l’actuelle sacristie surplombée de la tour. La nef, composée de six travées, amène au transept large de deux travées dans la continuité des collatéraux. Le chœur fait trois travées et on retrouve de chaque côté un chœur latéral et deux espaces de stockage qui occupent respectivement une travée chacun. Elle est actuellement toujours séparée en trois parties par une série de parois, proposant l’espace liturgique dans les quatre premières travées de la nef, un local d’accueil dans la dernière travée et des espaces spirituel et de prière dans le chœur et le transept pour les habitants du quartier. Un faux plafond a été installé dans la nef pour diminuer la surcharge en chauffage.

PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Figure 136 : Vue de la nef à partir du chœur

CRITERES FONCTIONNELS Evolution du projet La paroisse a commencé à réfléchir à l’avenir de l’église en 2005 quand les fonds alloués à l’entretien de l’édifice dépassaient le budget annuel disponible. Après un workshop des étudiants de l’institut Saint Luc d’architecture de Bruxelles en 2007, ils ont fait appel au bureau OZON pour une étude de faisabilité de réaffectation partielle de l’église en 2008. L’étude a débouché sur deux scénarios qui ont été proposés à des entrepreneurs pendant quatre ans avant que la paroisse ne décide de repenser la question. Aucun acteur politique n’acceptait de mettre de l’argent dans le projet et la rentabilité économique de tels scénarios n’était pas possible pour des investisseurs. L’église a obtenu un répit supplémentaire suite à l’installation d’une antenne GSM dans la tour ; la paroisse quant à elle est résolue à trouver une solution pour sauvegarder un espace cultuel sur place. Un nouvel appel à projet a été lancé et cette fois- ci, la demande consiste en l’installation de logements qui seraient subsidiés par la commune. Faire du logement dans l’enveloppe existante parait difficilement réalisable. La demande est moins conservatrice, allant de la réaffectation partielle jusqu’à la démolition d’une partie de l’église si nécessaire.

Figure 137 : Plan actuel de l'église

-SCENARIO 1 Nouvelle fonction Une partie de l’église serait reconvertie. L’église serait séparée en deux par une paroi et une partie serait dédiée à une halle commerçante, un restaurant et des salles en location. Le lieu de culte doit encore pouvoir accueillir 200 personnes. Espace dédié à la nouvelle fonction La nef serait dédiée à la halle commerçante et au restaurant. Les commerces prendraient place dans les collatéraux et seraient visibles depuis la rue par le percement de nouvelles baies au rez –de- chaussée.

Figure 138 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Figure 139 : Image de synthèse du scenario Halle commerçante

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Le restaurant occuperait deux niveaux en mezzanine du vaisseau central et profiterait de la vue sur le Square Riga. Les combles pourraient accueillir des salles de réunions et autres en location. Espace dédié au culte Le culte occuperait le chœur et le transept avec un retournement de l’axe d’assise habituel puisque l’autel se retrouverait à la croisée du transept. Les chœurs latéraux et espaces de stockage pourraient être modifiés pour accueillir les fonctions administratives de l’église mais aussi des bureaux extérieurs au culte. Interaction entre les deux fonctions L’interaction entre les deux fonctions serait passive étant donné qu’elles ont chacune leur espace dédié et qu’aucun espace n’est partagé. Gestion administrative L’église appartiendrait toujours à la commune même avec une désacralisation partielle. L’investisseur n’aurait donc qu’un bail et ce n’est pas intéressant financièrement au vu du budget nécessaire pour la transformation. Le prix demandé à la location des commerces par un investisseur concernerait la venue de commerces de standing, ce qui est impossible au vu de la localisation de l’église.

Figure 140 : Plan schématique de distribution de la fonction du scénario 1

-SCENARIO 2 Nouvelle fonction Une partie de l’église serait reconvertie. L’église serait séparée en trois parties, une partie toujours dédié au culte pour 200 personnes, une partie restaurant et salle d’événements ainsi qu’une partie commerces dans le choeur.

Figure 141 : Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

Espace dédié aux nouvelles fonctions Les trois premières travées de la nef seraient employées par le restaurant au rez-de-chaussée et une salle d’événements qui pourrait accueillir des conférences, spectacles, concerts, etc. Le chœur serait dédié à des commerces et une partie des espaces de stockage serait remplacée par un volume en verre pour la visibilité des commerces. Espace dédié au culte Les deux dernières travées de la nef et le transept seraient utilisés par le culte qui disposerait des entrées latérales du transept. Ici aussi, le centre de la liturgie serait déplacé du chœur et mis dans la quatrième travée. Un chœur latéral serait modifié en sacristie, l’autre serait toujours employé par le culte. Figure 142 : Plan schématique de distribution de la fonction du scénario 2

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Interaction entre les deux fonctions L’interaction entre les deux fonctions serait passive étant donné qu’elles ont chacune leur espace dédié et qu’aucun espace n’est partagé. Gestion administrative Le scénario n’est, une fois de plus, pas rentable et les services publics ne proposaient toujours pas de subventions. Un entrepreneur, en simplifiant et mixant les scénarios, trouvait la réaffectation partielle rentable mais ce sont alors l’accessibilité difficile et le manque de parkings qui ont posé problème.

Figure 143 : Image de synthèse du scénario culturel

INTERVENTIONS ARCHITECTURALES Les différents projets n’ont pas été réalisés mais on peut tout de même explorer les différents critères dans les déclarations et plans d’OZON et dans les modifications apportées en 1983 par Luc De Boe. Structure développée et réversibilité Les parois actuelles n’ont pas été développées pour être réversibles. Le plafond est supporté par des poutres qui ont été encastrées dans le béton de la nef. Les parois vitrées ont été conçues sur mesure et peuvent, elles, être retirées. Les scénarios proposent des volumes et séparations qui risquent d’être difficilement réversibles. Il faudra concevoir des structures indépendantes même si sur les images de synthèse et les coupes, des poutres encastrées sont visibles. Intervention sur l’enveloppe externe Aucune intervention n’a actuellement modifié l’enveloppe externe depuis la construction de la nef et de la tour. Dans les différents scénarios, de multiples percements seraient effectués dans la maçonnerie du rez- de- chaussée et dans le scénario 2 une partie des espaces de stockage à côté du chœur serait même remplacée par un volume en verre. Le bien n’est pas protégé mais la perspective du Square Riga comprend l’église mais quelles parties de l’édifice? La question est, apparemment, toujours assez floue pour tout le monde.

Figure 144 : Détail des raccords de structure actuels

Figure 145 : Vue de la nef réservée au liturgique à partir du porche

Intégration dans la spatialité La spatialité actuelle de l’église est altérée par les parois qui empêchent une vision d’ensemble de l’église. Le chœur et le transept sont, seuls, épargnés par cette enclosure. Les scénarios proposent de garder l’idée de la paroi verticale jusqu'à en placer deux dans le cas du scénario 2. Les volumes insérés dans l’espace viendraient aussi jouer le rôle de faux plafond et on resterait, donc, dans Figure 146 : Coupe schématique de l'impact du scénario 1

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

la même optique que celle existant actuellement avec une opacité entre les différentes fonctions. Modification du décor L’église est construite en brique pour la partie néo-gothique et en béton pour la partie gothique moderne. Elle n’est pas équipée de décors spécifiques et la transformation de Luc De Boe n’a pas altéré le bâtiment outre mesure. Modification du mobilier Actuellement, le mobilier est en grande partie toujours présent. Le mobilier d’assise a été éliminé pour des chaises plus confortables et l’éclairage a été adapté au nouveau faux plafond. Deux confessionnaux et une statue ont été déplacés suite à la réorganisation des espaces de l’église. L’autel et le tabernacle ont, soit été déplacés de la sacristie à la nef, soit importés de l’extérieur. Au vu de la planification des deux scénarios, il est clair qu’une bonne partie du mobilier ne pourra plus avoir sa place dans le bâtiment ou qu’il changera de fonction. Impact de la technique Le chauffage de l’église est produit par deux chaudières, une qui pulse dans la nef et l’autre dans le transept. Suite à la transformation de 1983, la bouche de pulsion du transept et la chaudière associée ont été obturés. Le local d’accueil est chauffé par un système indépendant d’air conditionné. L’ensemble des modifications est alimenté par un raccord électrique visible et réversible. L’acoustique de la nef est gérée par le faux plafond actuel. Les scénarios n’ont pas été précisés jusqu’à en prévoir la technique.

Figure 147 : Coupe schématique de l'impact du scénario 2

Figure 148 : Détail des câbles libres actuels

PLANS

Figure 149 : Plan du rez-de-chaussée actuel

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Figure 155 : Plan du rez-de-chaussée du scénario 1

PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

Figure 154 : Plan du 1er étage du scénario 1

Figure 153 : Coupe longitudinale du scénario 1

Figure 150 : Plan du rez-de-chaussée du scénario 2

Figure 152 : Coupe longitudinale du scénario 2 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

Figure 151 : Plan du 1er étage du scénario 2

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PARTIE 2 : ETUDES DE CAS

3. Conclusion De ces études de cas, nous pouvons tirer quelques conclusions générales qui n’impliquent que le corpus exhaustif qui a été établi. Chaque projet aborde l’usage partagé de sa propre manière mais certaines tendances communes en ressortent. Sur les neuf projets étudiés, un seul propose un simple espace partagé, un autre une reconversion partielle et les sept derniers une mixité entre ces deux options. Pour l’ensemble des sites, deux étaient fermés parce que considérés comme dangereux, un autre a été sauvé de la fermeture pour les mêmes raisons, trois avaient des problèmes financiers (toujours actuels pour l’église de la Sainte-Famille) et les trois derniers ont été transformés dans le but de s’ouvrir à la communauté. Les nouvelles fonctions sont contrastées mais sept de celles-ci sont à but communautaire et culturel (dont trois avec des bureaux pour des organismes à but non lucratif et un avec un commerce), un est à caractère privé et un projette une mixité culturel-privé. Des neuf paroisses, sept ont changé de modèle de gestion avec l’entrée de nouvelles instances dans la direction, les deux qui ont élargi leur champ d’application tout en gardant l’aspect décisionnaire sont les deux églises d’Angleterre. La plupart de ces églises se situent dans des villes avec un potentiel d’utilisateurs important. La seule qui se situe réellement dans un village s’oriente vers un contexte élargi en organisant des événements pour attirer des gens de l’extérieur. La tendance générale est aux fonctions « soft » qui s’intègrent bien avec le culte dont les espaces ont été réduits et rendus polyvalents. Cette polyvalence est souvent atteinte par la modification du mobilier et principalement du mobilier d’assise. Au delà de la perte du mobilier, la réversibilité de l’édifice n’est pas respectée dans bien des cas. Les seuls projets vraiment réversibles sont dans des bâtiments classés, on pourrait y voir une limite mais il n’en est rien. En effet, ils ont développé des perspectives tout aussi intéressantes que les autres tout en sauvegardant le patrimoine. Malgré l’introduction d’infrastructures importantes, la spatialité des églises est en général toujours lisible. Là où ces espaces ne sont plus lisibles, ce sont des fonctions privées qui utilisent une partie importante de l’espace et qui ont besoin d’une séparation visuelle pour pouvoir être indépendantes à tout moment. On remarque aussi que l’ensemble des projets excepté la Magdalenakerk ont été équipés de locaux techniques et sanitaires indispensables à leur bon fonctionnement. Les différents projets sont équipés d’une meilleure accessibilité, d’une acoustique régulée, de nouveaux chauffages, nouveaux luminaires et système électrique en fonction de leurs besoins. Néanmoins, l’isolation thermique n’est pas beaucoup utilisée parce que trop contraignante pour l’édifice. Ils ont alors conçu des moyens de réduire les espaces à chauffer et d’en améliorer ainsi le rendement. Toutes ces transformations ont permis de pérenniser les édifices d’un point de vue financier, bâti dans une certaine mesure, mais surtout communautaire. Le chapitre suivant va permettre de relever les atteintes et les apports de ces projets sur les valeurs de base des édifices.

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Partie 3. Impacts sur les valeurs des édifices

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

1. Les valeurs d’une église

1.1 VALEURS D’USAGE CULTUEL ET SYMBOLIQUE 1.1.1 Valeur d’usage cultuel Le culte est la première chose à protéger dans le cadre de l’usage partagé. Plusieurs facteurs prédisposent au maintien de celui-ci dans l’édifice. En effet, certains préceptes de l’église concernant la cohabitation avec d’autres usages doivent être respectés pour ne pas introduire n’importe quelle fonction dans l’enceinte de l’église. Pour que le culte puisse continuer à jouir de l’église, il faut aussi éviter de perturber la liturgie et la symbolique spatiale qui sert au culte. Nous verrons ensuite que d’autres perspectives d’avenir de cet usage cultuel sont étudiées. On pourrait résumer cette valeur comme suit : « (…) attribuer aux édifices des fonctions qui, tout en répondant aux conditions de vie actuelles, respectent leur caractère et garantissent leur survie. » (Charte d’Amsterdam)70 La valeur d’usage cultuel sera principalement rédigée à l’aide de l’ouvrage Vingt siècles d’architecture religieuse en France de Jean-Michel Leniaud71. Les cas des Eglise catholique et protestante sont séparés au vu de leurs divergences d’usage. La question du profane Certaines nouvelles fonctions secondaires peuvent très bien correspondre avec la fonction religieuse de l’édifice et d’autres moins bien. En effet, les édifices de culte peuvent avoir un caractère sacré qui peut être entaché par diverses fonctions. Ces fonctions sont dites profanes et peuvent être très mal perçues en fonction de l’importance du caractère sacré concédé à l’édifice. Nous allons décrire la perception des cultes catholique et protestant à ce sujet. Au-delà de la vision des cultes, chaque individu, qu’il soit croyant ou laïc, a une sensibilité par rapport à ce principe. L’inconscient collectif associe souvent l’image de l’église à un monument qui ne peut accueillir de fonction qui va à l’encontre de l’éthique. Culte catholique La question du profane nait dans les articles du droit canon suivants : « Can. 1210. Ne sera admis dans un lieu sacré que ce qui sert ou favorise le culte, la piété ou la religion, et y sera défendu tout ce qui ne convient pas à la sainteté du lieu. Cependant, l'Ordinaire peut permettre occasionnellement d'autres usages qui ne soient pourtant pas contraires à la sainteté du lieu. » (Droit Canon)72

70

Déclaration d’Amsterdam. ICOMOS, Amsterdam, 1975. http://www.icomos.org/fr/fr.chartes-et-normes/179-articlesen-francais/ressources/chartes-and-standrads/426-d%C3%A9claration-damsterdam-1975 71 Leniaud, Jean-Michel. Vingt siècles d’architecture religieuse en France. France, Canopé CDNP, 2007. Patrimoine référence. 272p. ISBN 978-2-240-02555-5 72 Code de Droit Canonique. Livre IV la fonction de sanctification de l’Eglise, Troisième partie les lieux et les temps sacrés, Canon 1210. 1983. http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_P4D.HTM

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

« Can. 1212. Les lieux sacrés perdent leur dédicace ou leur bénédiction si la plus grande partie en est détruite, ou s'ils sont réduits à des usages profanes de façon permanente, soit par décret de l'Ordinaire compétent, soit de fait. » (Droit Canon)73 D’après le premier canon, les lieux de culte sont donc considérés comme sacrés pour le catholicisme et ils ne peuvent accueillir de fonctions profanes. Ce que les canons ne définissent pas, ce sont ces fonctions dites profanes. On considère souvent que les fonctions culturelles et communautaires sont celles qui se rapprochent le plus d’un usage acceptable. Le deuxième canon parle de faire disparaitre ce caractère sacré en désacralisant l’église, cette opération fait parfois même l’office d’une cérémonie religieuse. Cette désacralisation permet normalement une utilisation libre de l’espace qui n’est alors plus sacré mais il reste peu concevable dans la dimension affective et émotionnelle de la population de laisser des fonctions un peu trop profanes s’y installer. En ce qui concerne l’usage partagé, s’il y a une semi-reconvertion considérée profane, on parlera d’une désacralisation partielle74 de l’église si cela est nécessaire et suivant les directives du culte pour la nouvelle fonction. Cette drôle de désacralisation permet de scinder l’espace « sacré » pour laisser une place à une autre fonction dans l’édifice. Culte protestant Pour le protestantisme, le lieu de culte n’est sacré que par la réunion des fidèles. Cette particularité permet d’intégrer plus aisément de nouvelles fonctions dans les églises. C’est vrai pour les églises désaffectées mais pas forcément pour celles encore en activité où les communautés restent assez réticentes à partager l’espace avec d’autres fonctions. Liturgie et symbolique spatiale Les catholiques, comme les protestants ont besoin de certains éléments présents dans l’église pour l’exercice du culte. Que cela soit des particularités spatiales, du mobilier ou des principes généraux d’usage, ils représentent des traditions qu’il est important de ne pas modifier. Les modifications qui seront apportées devront être réfléchies et appliquées en accord avec l’ensemble de la communauté qui accepterait de s’adapter. Nous allons définir ces différentes traditions pour les deux cultes concernés : Culte catholique Les édifices du culte catholique ont trois fonctions : l’adoration, le sacrifice et l’enseignement. Les églises catholiques sont, normalement, toujours ouvertes pour inviter à l’adoration. Le but étant de rappeler la permanence de Dieu parmi les hommes. Le chœur est considéré comme la partie la plus sacrée et il remplit une double fonction : c’est là où se placent les ministres du culte et c’est là que se déroule le sacrifice, c'est-à-dire l’Eucharistie. Avant il n’était accessible qu’aux prêtres puis suite à plusieurs réformes, il s’est ouvert aux regards et à la présence des fidèles. Le caractère sacré du sanctuaire est matérialisé par une séparation avec la nef. Elle était matérialisée avant les réformes par un jubé puis une clôture basse en forme de balustrade appelée "chancel". Aujourd'hui, c'est généralement une surélévation en gradins qui distingue les

73

Code de Droit Canonique. Livre IV la fonction de sanctification de l’Eglise, Troisième partie les lieux et les temps sacrés, Canon 1212. 1983. http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_P4D.HTM 74 Gillis, Christophe. La cohabitation entre le profane et le sacré : Une démarche de sens! L’église Sainte-croix : scénarios pour l’avenir d’un patrimoine exceptionnel menacé. Rapport général du workshop. Liège, Ulg, 2014. p39.

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

espaces. On garde alors les anciens maitres-autels placés dans l’abside et on érige à l'entrée du chœur ou à la croisée du transept, des autels en principe mobiles sur des podiums eux-mêmes provisoires. Le sacrifice est réalisé sur l’autel qui constitue le centre du chœur et qui renferme une relique à la symbolique complexe. Le tabernacle renferme l’Eucharistie ; il se situait sur l’autel mais depuis le concile Vatican II, il est installé dans un meuble à part. La nef est l’espace réservé aux fidèles. Depuis le concile de Trente, la liturgie eucharistique est tournée vers la nef augmentant sa visibilité. Les bancs de la nef sont traditionnellement tournés vers l’autel et donc dans l’axe central, ce qui donne sens à l’espace. 75 Les fonts baptismaux sont normalement placés dans une des chapelles attenantes au portail, nommée le baptistère, et l’autre accueille la chapelle des morts. En découle une circulation symbolique du baptême vers l’Eucharistie et de l’Eucharistie vers la fin de la vie terrestre, parcours que suit le chemin de croix. Au fur et à mesure que le baptême des enfants s'est substitué à celui des adultes, les fonds baptismaux ont été installés à l’entrée de la nef. La troisième fonction d’un édifice de culte est l’enseignement par la lecture des textes sacrés. Il se donnait à partir de la chaire jusqu’au concile Vatican II qui l’a déménagé pour cette prédication à un pupitre spécifique, situé au même niveau que les fidèles. Culte protestant Contrairement aux édifices de culte catholique, la fonction d’adoration a disparu car selon plusieurs textes, « le Très-Haut ne saurait se renfermer dans des édifices construits par l'homme ». (Jean-Michel Lenaud)76 Ils ont aussi évincé la fonction sacrificielle de l'église au profit de l'enseignement et de la prière collective. « Les liturgies issues de la Réforme conduisent au principe d'unité de l'espace dans le but d'unir l'assemblée autour du pasteur, alors que dans les édifices du culte catholique l'espace est pluriel. » (Jean-Michel Lenaud)77 Dans les pays où la Réforme l’a emporté, de nombreux édifices catholiques construits au Moyen Age ont été récupérés par le protestantisme. L'ensemble de l'organisation intérieure en a été affectée. Les protestants ont remplacé l’ancien autel par une table de communion, les fidèles ont été disposés sur les longs côtés de la nef afin de grouper l’assistance autour de la chaire accrochée au mur gouttereau et les fonts baptismaux ont été rapprochés du centre de l'édifice. Les luthériens ont, eux, placé la chaire au niveau du chœur en modifiant le sens qui est le sien dans le catholicisme et ils ont gardé l’autel. En dehors de ces réaménagements, les décors intérieurs ont été retirés, de manière plus ou moins accentuée, selon les préceptes bibliques contre l’image. Les nouvelles constructions protestantes adoptent des plans plus simples de forme légèrement rectangulaire ou tendant vers le carré, voire le cercle. D’autres perspectives pour le culte Le concept d’usage partagé est déjà une nouvelle manière de fonctionner pour le culte mais de nouveaux profils de spiritualité émergent. Dans ce contexte où la valeur cultuelle a encore un potentiel certain, elle ne serait plus abordée sous la forme que nous connaissons actuellement. On considère pour ce concept que les

75

Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p16. 76 Leniaud, Jean-Michel. Vingt siècles d’architecture religieuse en France. France, Canopé CDNP, 2007. Patrimoine référence. p34. ISBN 978-2-240-02555-5 77 Cfr. Note n°75.

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

gens vivent leur religion en groupe mais aussi individuellement. Cet usage a alors des conséquences sur l’utilisation et la réorganisation du patrimoine religieux.78

1.1.2 Valeur Symbolique La religion chrétienne fait face à de nombreuses désaffections, la disparition de ces églises touche cette communauté et est plus ou moins interprétée comme un déclin de la pratique, voire même de la foi. A l’inverse, la fondation d’une nouvelle église peut être interprétée comme une preuve de sa vitalité et un renforcement. La valeur symbolique est alors : « (…) celle qui témoigne d’une croyance et de sa vitalité pour des communautés de croyants qui peuvent être considérées à des échelles différentes (…). » (Xavier Greffe)79 Ce phénomène touche l’ensemble des croyants, qu’ils soient locaux ou à l’autre bout du monde. On peut alors raisonner en terme d’écosystème patrimonial composé d’une multitude d’éléments connectés et non d’une simple collection de monuments. « (…) la disparition d’un élément affaiblit la solidité de l’ensemble là où l’entrée d’un nouvel élément la renforcerait. » (Xavier Greffe)80

1.2 VALEURS COLLECTIVE ET D’IDENTITE 1.2.1 Valeur collective Traditionnellement, les lieux de culte ont toujours ouvert leurs portes à la communauté. Le culte catholique laisse, normalement, le bâtiment ouvert pendant la journée, contrairement au culte protestant même si l’édifice peut servir à d’autres activités. 81 « Les églises sont des symboles de la réunion mais ne jouent plus forcément le même rôle aujourd’hui alors qu’on en manque cruellement. » (Mathieu Piavaux)82 On considère ces espaces comme des lieux de cohésion sociale qui participent à la vitalité communautaire à travers les rassemblements qui s’y déroulent. Malheureusement ces usages deviennent anecdotiques pour beaucoup d’édifices. Ce sont pourtant des ressources naturelles importantes pour le réseau communautaire qui peuvent fournir un espace efficace pour les besoins de la société. La privatisation d’une église, qu’elle soit partielle ou totale, peut avoir un impact énorme sur son caractère collectif. 78

Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p28-29. ISBN 978-90-78039-10-5 Greffe, Xavier. Quel avenir pour quelles églises? Québec, Presses de l’université du Québec, 2006. p168. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5. 80 Cfr. Note n°79. 81 Leniaud, Jean-Michel. Vingt siècles d’architecture religieuse en France. France, Canopé CDNP, 2007. Patrimoine référence. p33. ISBN 978-2-240-02555-5 82 ème Piavaux, Mathieu. Du lieu de culte à la boite de nuit… Quel avenir pour nos Eglises au 21 siècle ? Liège, Café politique de la Brasserie Sauvenière, 14/10/2014. 79

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

Mais les églises ont aussi un impact sur le capital social qui influence les attitudes et les comportements entre ceux qui l’utilisent et ceux qui ne l’utilisent pas. 83 En effet, d’après une enquête du FRH84, quatre Européens sur cinq considèrent les édifices religieux comme essentiels à la vie de la communauté. En outre, 72% des Européens pensent que les bâtiments religieux devraient également être ouverts à d'autres activités.85 « Cela signifie, aussi, que tous peuvent voir en l’église quelque chose, un objet, une fonction, un souvenir, ce qui sans doute explique l’aisance avec laquelle chacun peut imaginer une vocation communautaire quelconque dans une église, plus facilement que dans une ancienne discothèque par exemple. » (Lucie K. Morisset et al.)86

1.2.2 Valeur d’identité Ce principe implique qu’individuellement ou en groupe, un bien soit considéré comme l’expression de son identité propre. Les communautés religieuses s’identifient fortement à leur église et l’implantation de nouvelles fonctions peut influencer ce sentiment d’appartenance, positivement comme négativement. De la même manière, les nouvelles fonctions peuvent modifier le sentiment identitaire d’autres groupes par rapport à l’édifice. En effet, les églises n’appartiennent pas qu’à la religion qu’elles abritent, d’autres formes d’identité sont possibles. Elles peuvent être communautaire, culturelle, patrimoniale, politique, ethnique, etc.87

1.3 VALEURS D’ENSEMBLE ET DE SITUATION 1.3.1 Valeur d’ensemble Les églises peuvent faire partie d'un ensemble de bâtiments et d’éléments qui sont reliés les uns aux autres en raison de la fonction religieuse. Comme par exemple un presbytère, un cimetière, des clôtures, etc., qui participent à l'ensemble visuel formé. La perte ou l’ajout d’éléments peut alors atténuer la cohérence de l’ensemble.88 On retrouve une définition de cette valeur dans l’article six de la Charte de Venise : « Article 6 : La conservation d'un monument implique celle d'un cadre à son échelle. Lorsque le cadre traditionnel subsiste, celui-ci sera conservé, et toute construction nouvelle, toute destruction et tout

83

MORISSET, Lucie, Noppen, Luc. Coomans, Thomas. Quel avenir pour quelles églises? Québec, Presses de l’université du Québec, 2006. p316-317. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5 84 FRH : Future for religious heritage, est une organisation à but non lucratif et non religieuse ouverte à tous. Elle rassemble ceux qui travaillent à la protection du patrimoine religieux à travers l’Europe. 85 Future for religious heritage. Secular Europe backs Religious Heritage, Survey report with key results. FRH, 2014. 18p. http://www.frh-europe.org/wp-content/uploads/2012/11/2014-06-Secular-Europe-backs-religious-heritage-report.pdf 86 MORISSET, Lucie, Noppen, Luc. Coomans, Thomas. Quel avenir pour quelles églises? Québec, Presses de l’université du Québec, 2006. p316. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5 87 Houbart, Claudine. Cours d’Histoire et théories de la conservation/Restauration. Liège, Ulg, 2013. p14. 88 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p19.

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

aménagement qui pourrait altérer les rapports de volumes et de couleurs seront proscrits. » (Charte de Venise)89

1.3.2 Valeur de situation

Outre la valeur d’ensemble de l’édifice, la valeur de situation d’une église est importante. Les lieux de culte ont participé au modelage de l’espace qui les entoure et qui les place comme bâtiment de premier intérêt. Ils sont souvent placés au centre des villes et villages jouissant d’une position qui est aujourd’hui très recherchée. L’édifice représente une connexion visuelle avec le quartier, la ville et donne un sens à l’environnement. Elle joue aussi un rôle important de repère dans le paysage et y amène de la variété. 90 De plus, son emplacement, sa forme, sa taille et sa tour la distingue des autres édifices de la ville qui serait moins reconnaissables sans ce bâtiment. La décision de changer l’affectation, en tout ou en partie, d’une église est donc complexe parce qu’elle ne se limite pas à l’enceinte de l’édifice. 91

1.4 VALEURS HISTORIQUE ET CULTURELLE Ces valeurs témoignent des périodes de l’histoire et des cultures qui ont façonné l’église. Ce concept peut être contradictoire. En effet, il concerne l’état initial de l’édifice mais aussi les différentes strates qui ont marqué son évolution jusqu’à aujourd’hui. On pourrait dés lors considérer que toute chose a une valeur historique et culturelle à partir du moment où elle est créée et que cette valeur peut évoluer au cours du temps. 92 Tout dépend alors de la considération que l’on attribue à ces références du passé. Certains pensent que l’état initial est le plus important, d’autres que chaque strate a son intérêt. En général on évitera de modifier l’ensemble des strates sauf si c’est réellement nécessaire. Cependant, beaucoup d’éléments disparaissent parce qu’on considère leur bagage historique insuffisant pour être sauvegardé. Ce choix n’est pas dirigé par la notion historique mais par différents besoins que l’on peut avoir à le faire disparaitre. Dans le cadre d’un bien classé, un respect de l’ensemble de ces valeurs s’impose, ce qui cristallise alors l’état actuel de l’édifice avec quelques spécificités. L’article onze de la Charte de Venise parle de cette protection : « Article 11 : Les apports valables de toutes les époques à l'édification d'un monument doivent être respectés, l'unité de style n'étant pas un but à atteindre au cours d'une restauration. Lorsqu'un édifice comporte plusieurs états superposés, le dégagement d'un état sous-jacent ne se justifie qu'exceptionnellement et à condition que les éléments enlevés ne présentent que peu d'intérêt, que la composition mise au jour 89

Charte de Venise, Article 6. Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites, IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. ICOMOS, Venise, 1964. http://www.icomos.org/charters/venice_f.pdf 90 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p19. 91 MORISSET, Lucie, Noppen, Luc. Coomans, Thomas. Quel avenir pour quelles églises? Québec, Presses de l’université du Québec, 2006. 608p. Patrimoine urbain. ISBN 2-7605-1431-5. 92 Houbart, Claudine. Cours d’Histoire et théories de la conservation/Restauration. Liège, Ulg, 2013. p12-15.

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constitue un témoignage de haute valeur historique, archéologique ou esthétique, et que son état de conservation soit jugé suffisant. Le jugement sur la valeur des éléments en question et la décision sur les éliminations à opérer ne peuvent dépendre du seul auteur du projet. » (Charte de Venise)93 Nous ferons la distinction entre les biens classés et non classés pour la confrontation de la valeur avec les études de cas. Cette évaluation sera divisée suivant les différents éléments présents dans les églises : -

L'expérience de l'espace, mais aussi la forme de l'espace et la lumière en disent long sur la période d’édification et la manière de célébrer le culte. 94

-

L’ensemble construit, c'est-à-dire la structure et l’enveloppe externe donne des informations importantes sur l’histoire et la culture de l’édifice.

-

Le sol archéologique peut contenir des vestiges et un réseau dense de tombes et de cryptes qu’il faut manipuler prudemment pour ne pas les perturber. 95

-

Les décors que ce soit la peinture, les boiseries, les vitraux ou les sculptures, représentent souvent des strates importantes de l’église.

-

Le mobilier dont la conservation de l’ensemble a une signification supplémentaire pour l'évaluation des bâtiments. 96

1.5 VALEURS ARTISTIQUE ET ARCHITECTURALE La valeur architecturale est une part importante de la valeur artistique des édifices. Cette valeur artistique correspond à deux principes bien distincts. « (…) Toute œuvre nouvelle possède déjà, en tant que telle, une valeur artistique que l’on peut appeler élémentaire, ou simplement valeur de nouveauté. » (Aloïs Riegl)97 L’art est créé (valeur de nouveauté) puis il se dégrade (valeur d’ancienneté) mais il garde sa valeur matérielle d’art. Comme pour les valeurs historique et culturelle, on pourrait alors dire que tout est art.98 Mais

93

Charte de Venise, Article 11. Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites, IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. ICOMOS, Venise, 1964. http://www.icomos.org/charters/venice_f.pdf 94 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken, Een handreiking voor het herbestemmen van vrijkomende kerkgebouwen. Lecturis, Eindhoven, 2011. p13. 95 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p21,28. 96 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p19. 97 Riegl, Aloïs. Le Culte moderne des monuments, son essence et sa genèse. Paris, Editions du Seuil, 1984. p94. ISBN 9782020068215. 98 Tricaud, Pierre-Marie. Conservation et transformation du patrimoine vivant. Thèse de doctorat, Institut d’Urbanisme de Paris, 2010. p19.

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

contrairement à la valeur historique qui est immuable, la valeur d’art est relative. C'est-à-dire que c’est nous qui lui donnons sa valeur d’art. « (…) Un monument ne présente à nos yeux de valeur d’art que dans la mesure où il satisfait l’attente du vouloir artistique moderne. » (Aloïs Riegl)99 La valeur artistique relative est donc sujette à un choix, à savoir, quel est l’art que nous privilégions. Cette distinction d’un art plutôt qu’un autre dépend des conceptions modernes et évolue au cours du temps en fonction de chacun. La Charte de Venise propose un article sur le sujet : « Article 3 : La conservation et la restauration des monuments visent à sauvegarder tout autant l'œuvre d'art que le témoin d'histoire. » (Charte de Venise)100 La valeur artistique relative dépend donc de la vision de l’époque, mais elle doit aussi tenir compte de la sauvegarde d’un patrimoine pour les générations futures qui auront sûrement une tout autre vision de l’art. De plus, la valeur artistique doit tenir compte des autres valeurs que peut contenir tout monument. Nous ferons, ici aussi, la distinction entre les bâtiments classés et non classés. Les projets peuvent avoir une incidence sur différents éléments qui composent les églises, que voici : -

L’ensemble construit peut être altéré par le redimensionnement des ouvertures existantes ou des ouvertures supplémentaires ainsi que le remplacement ou l’élimination de celles-ci.

-

La spatialité d’un édifice présente une cohérence globale et des effets spécifiques qu’il faut sauvegarder. 101

-

Les décors ont une valeur artistique qui a déjà beaucoup souffert de réformes telles le concile Vatican II ou le concile de Trente.

-

Le mobilier en lui-même mais aussi son emplacement est important parce qu’il a souvent été créé pour un espace spécifique de l’église.

-

L’acoustique est fonction de la forme de l’espace mais aussi du mobilier présent dans l’église. 102

-

La lumière est d’une grande importance pour le caractère intérieur de l’église. 103

99

Riegl, Aloïs. Le Culte moderne des monuments, son essence et sa genèse. Paris, Editions du Seuil, 1984. p94. ISBN 9782020068215. 100 Charte de Venise, Article 3. Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites, IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. ICOMOS, Venise, 1964. http://www.icomos.org/charters/venice_f.pdf 101 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p13. 102 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p41. 103 Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Een toekomst voor kerken , Handreiking voor het aanpassen van kerkgebouwen in religious gebruik. Lecturis, Eindhoven, 2012. p14.

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

2. Comparaison des valeurs et des cas architecturaux

2.1 VALEURS D’USAGE CULTUEL ET SYMBOLIQUE 2.1.1 Valeur d’usage cultuel La fonction profane pour le culte catholique La Magdalenakerk est la seule qui propose une cohabitation de fonctions de type culturelle et cultuelle non profane. En effet, la All Saints Church et l’église de la sainte famille proposent des fonctions commerciales qui peuvent être considérées comme profanes d’après les textes sacrés.104 Cette fonction n’a pas été considérée comme telle pour la All Saints Church et la fonction n’empêche en rien la sacralité du lieu toujours utilisé par le culte. On pourrait aussi se poser la question de la correspondance au culte pour les bureaux de l’église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier même s’ils hébergent des organisations à but non lucratif liées à la gestion de l’église. Ces différentes fonctions sont séparées du culte par une cloison dans le cas de l’église de la sainte famille et de l’église NDJC105 ainsi qu’une balustrade pour le café de la All Saints Church. Ces séparations marquent une limite fonctionnelle et, dans le cas de l’église de la Sainte-Famille, une limite entre le profane et le sacré. L’architecte de l’église parle alors d’une désacralisation partielle de l’église pour les zones commerciales. 106 En dehors de ces fonctions principales, les espaces cultuels ont été rendus polyvalents et accueillent toutes sortes d’événements qui ont un rapport avec le culte. Seul le projet pour l’église de la Sainte-famille ne propose aucun espace cultuel capable d’en accueillir. La fonction profane pour le culte protestant Les églises protestantes ne sont donc pas considérées comme sacrées, néanmoins, il convient de trouver des fonctions qui correspondent à ces lieux qui accueillent le culte. La Grote kerk et la Marienkirche proposent une fonction culturelle qui est séparée de l’espace du culte ou qui peut l’être en fermant des rideaux. La Heilig-Kreuz-Kirche et la Lumen church ont une fonction HORECA et des bureaux qui sont, eux aussi, séparés de l’espace cultuel. Ces fonctions correspondent assez bien avec le culte et sont acceptées par la population. La Lutherkirche accueille des locaux communautaires mais aussi des logements qui ont un rapport plutôt contradictoire avec un lieu de culte. Un mur acoustique divise alors l’église en deux pour éviter tout contact entre les fonctions. On conçoit difficilement ce genre de relation dans une église, pourtant la population a fini par l’accepter. Comme pour le culte catholique, les espaces cultuels, de tous les projets, ont été modifiés pour pouvoir aisément accueillir d’autres événements.

104

« Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » » Evangile selon saint Jean, Chapitre 2. http://www.aelf.org/bible/livre/nomcourt/Jn 105

NDJC : abréviation de Notre-Dame-de-Jacques-Cartier. Gillis, Christophe. La cohabitation entre le profane et le sacré : Une démarche de sens! L’église Sainte-croix : scénarios pour l’avenir d’un patrimoine exceptionnel menacé. Rapport général du workshop. Liège, Ulg, 2014. p39. 106

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

Liturgie et symbolique spatiale pour le culte catholique La spatialité de la Magdalenakerk et celle de l’église de la Sainte famille ont été fort modifiées. Le vaisseau central de la nef et le chœur de la Magdalenakerk ont été déconnectés du reste de l’église. La nef propose toujours la circulation du narthex vers le chœur et du chœur vers le narthex plaçant alors la plateforme comme un piédestal. La liturgie en est modifiée et elle se déroule alors dans le chœur pour les cérémonies dominicales ainsi que sur la plateforme pour les cérémonies spéciales. Le projet de l’église de la Sainte-Famille modifie complètement la morphologie de l’église allant jusqu’à retourner l’axe d’assise habituel avec l’autel placé dans le transept et les sièges dans le chœur. La liturgie y serait toujours possible mais elle s’éloigne des préceptes catholiques. La All Saints church et l’église NDJC proposent des lieux adaptés aux besoins de la communauté qui ne changent pas toute la symbolique des espaces. Elles profitent toujours du chœur, du vaisseau central et d’une partie des collatéraux pour la All Saints church. La All Saints church, la Magdalenakerk et l’église NDJC ont gardé tout leur mobilier excepté les bancs et chaises qui ont été remplacés par des chaises plus confortables dans la All Saints church. L’autel de la Magdalenakerk a été déplacé au fond du chœur avec quatre-vingt chaises sauvegardées. La plateforme sert de rangement pour de nouveaux bancs, tabourets et coussins qui permettent de s’asseoir à même le sol. L’église NDJC a gardé une partie de ses bancs et les stocke quand ils ne sont pas utilisés. Les scénarios pour l’église de la Sainte-Famille ne présentaient aucune donnée à leur sujet mais on peut imaginer le pire. Liturgie et symbolique spatiale pour le culte protestant La Lumen church, la Heilig-Kreuz-Kirche et la Lutherkirche fonctionnent avec le chœur comme centre liturgique et ont un espace réduit de moitié. La Grote kerk dispose toujours de tout son espace et le chœur, vidé de l’orgue, accueille certaines cérémonies spécifiques. La Marienkirche exploite à nouveau l’espace de l’église faisant l’office dans le chœur de l’église. Excepté la Grote kerk, les espaces employés se composent du chœur et d’une partie de la nef. La symbolique spatiale protestante, qui consiste à ne plus utiliser le chœur pour la liturgie, n’est pas respectée. Néanmoins ces usages suivent une logique fonctionnelle et toutes disposent toujours d’une partie ou de l’ensemble de la nef pour la liturgie. La seule à respecter ses principes cultuels est la Lutherkirche. Toutes ces églises disposent toujours du mobilier nécessaire à la liturgie, même si ce mobilier n’est plus d’origine et complet. Tous les mobiliers d’assise ont été remplacés pour améliorer le confort excepté les chaises des ministres du culte de la Lumen church et les bancs de la Grote kerk. La Marienkirche, la Grote kerk n’ont plus leurs fonds baptismaux et ceux de la Lutherkirche et Heilig-Kreuz-Kirche ont été déplacés. La chaire de la Heilig-Kreuz-Kirche a été éliminée et les autels de tous les édifices concernés remplacés par des autels mobiles. D’autres perspectives pour le culte La Magdalenakerk et la Lumen church ont une approche évolutive de la pratique spirituelle moderne. Elles proposent des lieux équipés d’un dispositif qui incite à la réflexion spirituelle. La plateforme de la Magdalenakerk et le cône de la Lumen church permettent d’ouvrir le débat sur l’évolution possible du culte

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dans les années à venir. L’idée est donc de garder la dimension immatérielle originale de l’église qui n’est pas réservée uniquement à la religion et qui incite à la réflexion par son ambiance. 107

2.1.2 Valeur symbolique La Grote kerk et la Marienkirche étaient fermées, considérées comme dangereuse pour l’une, une ruine pour l’autre. La All Saints church et la Lutherkirche risquaient de fermer. Quant à l’église de la Sainte-famille, elle est toujours en déficit. Tous ces bâtiments pouvaient être interprétés comme un déclin de la religion. La Heilig-Kreuz-Kirche, la Lumen Church et l’église NDJC n’étaient pas dans une situation difficile même si les deux dernières voyaient leur nombre de pratiquants chuter. Les projets qui ont été réalisés ont permis de donner un second souffle à l’ensemble des églises. Cela a renforcé la vitalité et la solidité de l’écosystème patrimonial dont elles font partie. La preuve en est de la régénération et augmentation des communautés religieuses présentes dans plusieurs des édifices.

2.2 VALEURS COLLECTIVE ET D’IDENTITE 2.2.1 Valeur collective La valeur collective d’un édifice est liée à l’usage communautaire de celui-ci. On peut remarquer que l’ensemble des églises, excepté l’église de la Sainte-Famille, sont ouvertes au public à travers un horaire adapté. Elles ont donc un caractère public que l’on ne retrouve pas dans l’église de la Sainte-Famille dont une partie serait privatisée et l’autre non ouverte en semaine pour les visiteurs. Cette église a malgré tout une valeur collective puisqu’elle accueille une communauté religieuse mais cela reste de l’ordre du capital social pour une partie de la population qui n’y a pas accès. Toutes les églises accueillent des événements de différents types qui attirent des personnes extérieures à la communauté religieuse. Cette ouverture a aussi demandé pour beaucoup de changer le modèle de gestion qui n’incluait que les autorités religieuses et certains paroissiens. Excepté les deux églises d’Angleterre, toutes ont ouvert leur porte à une gestion partagée avec les services publics, d’autres communautés et/ou d’autres organismes. Tous les projets ont été établis sur des concertations communautaires positives dans bien des cas mais aussi négatives pour une partie de la communauté de la Magdalenakerk et de la Lutherkirche. Cette implication de la communauté, au sens large du terme, est peut être une clé pour permettre un renforcement de la valeur collective de l’édifice. Certaines églises participent activement à la communauté par des actions sociales directement implantées dans l’édifice. La Lumen church, la Heilig-Kreuz-Kirche, la Marienkirche, l’église NDJC et la Lutherkirche disposent de bureaux des organismes religieux mais aussi de bureaux d’organismes sociaux pour certains. Les différents cafés et expositions sont aussi un moyen de créer le lien entre les différentes populations souvent hétérogènes des quartiers concernés par les églises. L’équipement technique, que ce soit les sanitaires,

De Pessemier, Tim. Herbestemming van de Gentse kerken, de architectuur en inplanting van het religieus erfgoed. Mémoire, Universiteit Gent. Gand, 2010. p31.

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cuisines, etc., a aussi fortement influencé l’expansion des différentes fonctions, ce qui renforce la valeur collective des édifices. On pourrait se demander s’il aurait été possible d’accueillir des personnes sans abri dans la Heilig-Kreuz-Kirche et la Lumen church sans un équipement adapté. Outre ces équipements, la polyvalence introduite dans l’ensemble des édifices est aussi un moyen qui a permis de s’ouvrir à toutes les communautés.

2.2.2 Valeur d’identité La valeur identitaire principale d’une église est religieuse. Dans le cadre des transformations de la Magdalenakerk et de la Lutherkirche, les communautés religieuses ont eu du mal à garder cette identité à leurs églises. Les luthériens ont fini par s’habituer et accepter la nouvelle fonction résidentielle mais une partie de la paroisse de la Magdalenakerk a perdu son identification religieuse à l’église, s’en suivant leur absence aux cérémonies. L’identité communautaire à l’édifice comme lieu de rassemblement est toujours présente pour l’ensemble des bâtiments à l’exception de l’église de la Sainte-Famille qui resterait réservée au culte. On peut aussi s’identifier au patrimoine bâti et les églises proposent pour la plupart un patrimoine qui est toujours représentatif. Cependant, l’identification au patrimoine est moins évidente dans les cas de l’église de la Sainte-Famille et la Lutherkirche, une partie est inaccessible au public et les édifices ne renvoient plus l’image qu’ils donnaient avant la transformation. La culture est aussi une forme d’identification, elle se dégage naturellement des églises par l’ensemble des œuvres qui y sont déjà présentes mais elle a été renforcée dans beaucoup de cas. En dehors de l’église de la Sainte-Famille, de la Lutherkirche et de la All Saints, des espaces sont prévus spécifiquement pour accueillir des expositions d’œuvres d’art ou, dans le cas de la Marienkirche, des livres. D’autres formes d’identités sont apparues comme par exemple l’identité commerciale par rapport aux cafés développés dans certaines églises et les commerces projetés de l’église de la Sainte-Famille. Maintenant, il est évident que l’identité est un concept personnel et qu’il ne peut être certain que chacune des valeurs présentées ne soit vécue par tout un chacun.

2.3 VALEURS D’ENSEMBLE ET DE SITUATION 2.3.1 Valeur d’ensemble Biens classés Les différents biens classés n’ont pas d’éléments supplémentaires qui leur sont liés ; ils représentent la valeur d’ensemble à eux seuls. Aucune modification de leurs enveloppes n’a été effectuée et seul un ajout réversible d’une enseigne pour la All Saints church a été créé.

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Biens non classés Les ensembles non classés ont tous subi des modifications de leur enveloppe externe exceptée l’église NDJC. La Lumen church est équipée d’une série d’annexes sur trois côtés intra îlot qui ont remplacé l’espace de parking qui avait peu de valeur. L’église de la Sainte-Famille verrait disparaitre une des ses annexes au profit d’un volume vitré. La Heilig-Kreuz-Kirche a reçu l’ajout d’une colonne d’escalier vitrée et d’un mur d’enceinte dans le jardin de l’église. La Marienkirche a, elle, récupéré un toit et des vitraux qui imitent l’ensemble qui avait été démoli. En dehors de l’église NDJC et de la Marienkirche, toutes les églises ont été percées de nombreuses baies et leurs vitrages modifiés ou déplacés. Contrairement aux biens classés, la valeur d’ensemble de ces églises a été largement modifiée.

2.3.2 Valeur de situation La modification des ensembles a donc un impact sur la valeur de situation des églises. Les percements et changements de vitrages ont, eux, peu d’impact sur la situation des édifices. La tour de circulation de la HeiligKreuz-Kirche permet une meilleure visibilité de l’église, par contre le mur anti bruit créé dans le jardin empêche une connexion visuelle et marque une limite avec la partie de quartier concernée. Les annexes qui seraient modifiées pour la Lumen Church et l’église de la Sainte-Famille ainsi que l’enseigne de la All Saints Church (bâtiment classé) permettraient une meilleure visibilité de la rue. La seule, excepté la Heilig-KreuzKirche, dont la morphologie serait modifiée et visible de loin, serait la Marienkirche avec sa nouvelle toiture récupérant ainsi sa valeur de situation longtemps amoindrie par son état de ruine.

2.4 VALEURS HISTORIQUE ET CULTURELLE 2.4.1 L’ensemble construit Biens classés La Magdalenakerk et la All Saints church n’ont subi aucune intervention sur leur ensemble construit, les nouvelles structures étant indépendantes. Par contre, dans la Grote kerk, le mur qui séparait le collatéral sud du reste de la nef ainsi que la mezzanine du chœur ont été démolis et les structures des volumes et de la mezzanine sont encastrés dans la maçonnerie, altérant le témoin de l’histoire. Le mur et la mezzanine étaient des strates importantes de l’histoire de l’église. Biens non classés Les seuls édifices dont l’ensemble construit n’a pas été modifié sont l’église NDJC et la Marienkirche. La première est équipée de cloisons réversibles qui n’ont par contre jamais existé auparavant. La seconde récupère une toiture, elle aussi réversible. La Lumen church et la Heilig-Kreuz-Kirche ont reçu de multiples percements dans la maçonnerie et la toiture, ce qui peut être mal interprété par rapport à l’histoire de ces églises. Quand à la Lutherkirche et l’église de la Sainte-Famille, seule la maçonnerie a été percée. La seule structure non réversible en dehors des fondations est celle prévue pour l’église de la Sainte-Famille. 78 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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2.4.2 La spatialité Biens classés La seule église qui présente encore sa forme historique est la Magdalenakerk. Par contre, la forme de l’espace de la Grote kerk et de la All Saints church a été modifiée par les démolitions respectives d’un mur et d’une mezzanine pour l’un et d’un jubé pour l’autre. Les différents volumes ont aussi contribué à la modification spatiale de ces deux édifices. Il est donc simple de percevoir l’espace qu’avait la Magdalenakerk auparavant. La perception de l’ancien espace de la Grote kerk et de la All Saints church est moins aisée. En effet, il est difficile de se rendre compte de la démolition du mur et de la mezzanine ainsi que de l’ajout de la nouvelle mezzanine de la Grote kerk. Pour la All saints church, la présence du jubé n’est plus perceptible. Biens non classés La spatialité de tous les édifices a été modifiée même s’il est toujours possible de percevoir l’espace historique de la Lumen church, de la Marienkirche et de la Heilig-Kreuz-Kirch à travers les ajouts de volumes. Seules les mezzanines de la Heilig-Kreuz-Kirche sont difficilement perceptibles parce qu’ elles sont englobées par la nouvelle structure. Par contre, les nouveaux volumes de la Lumen church et de la Marienkirche sont contemporains, ce qui les différencient du bâtiment ancien. La perception de l’espace de l’église NDJC est plus compliquée car les cloisons imitent le style existant et donnent une fausse information historique. Les parois opaques qui divisent la Lutherkirche et le projet de l’église de la Sainte-Famille ne permettent plus de comprendre l’espace qui composait ces édifices.

2.4.3 Le sol archéologique Biens classés Les sols de la Magdalenakerk et de la Grote kerk sont intacts à l’exception de l’encastrement du poteau qui soutient la mezzanine de la Grote kerk. Le projet pour la Magdalenakerk prévoit tout de même d’installer un chauffage par le sol mais ce n’est pas encore réalisé. Par contre le sol archéologique de la All Saints church a, lui, été équipé d’un chauffage par le sol pour une partie de l’église dont l’analyse archéologique n’a révélé aucune valeur historique ou culturelle. Biens non classés Les sols archéologiques des églises non classées ont tous été modifiés, excepté l’église NDJC et l’église de la Sainte-Famille pour lesquelles ce n’était pas prévu dans le projet. La Lumen church, la Marienkirche et la Heilig-Kreuz-Kirche ont été équipées d’un chauffage par le sol et d’un nouveau revêtement. Le sous-sol de la Heilig-Kreuz-Kirche a par la même occasion été agrandi et renforcé pour soutenir les structures. Quant au sous-sol de la Marienkirche il accueille les fondations du nouveau volume. Nous n’avons aucune information sur le sol de la Lutherkirche mais il semble qu’il ait été creusé dans la partie centrale et qu’il accueille les fondations de la structure métallique des logements.

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2.4.4 Les décors Biens classés Les églises n’ont pas perdu beaucoup de leurs strates historiques. La Magdalenakerk va perdre la dernière peinture appliquée à la suite du concile Vatican II au profit de l’ancienne colorimétrie. Le chaulage des murs de la Grote kerk et de la All Saints church sont simplement remplacés par un nouveau chaulage pour la première et une peinture pour la deuxième. Biens non classés Les valeurs historique et culturelle des décors pour l’église NDJC et la Lutherkirche sont les seuls entièrement conservés. L’église NDJC est équipée de cloisons qui imitent le style des décors existants mais qui n’ont aucune valeur historique. Quant à la Lutherkirche, les décors ne sont visibles dans leur espace originel que dans le lieu réservé au culte. A l’inverse, la Marienkirche ne dispose plus d’aucun décor historique. La HeiligKreuz-Kirche n’a perdu que le chaulage des murs, faisant apparaitre la maçonnerie qui n’a jamais été à nu avant l’intervention. La Lumen church n’a plus aucun décor historique visible avec les murs peints et le plafond couvert par un isolant. Le peu de décors que contient l’église de la Sainte-Famille sera certainement modifié.

2.4.5 Le mobilier Biens classés Le mobilier est particulièrement bien sauvegardé dans les édifices classés. Le mobilier d’assise n’a hélas pas été retenu dans son ensemble mais le maintien des bancs de la Grote kerk et les quatre-vingt chaises dans la Magdalenakerk permettent toujours leur identification historique. Les orgues des trois églises ne sont plus disposés à leur emplacement d’origine ce qui altère la compréhension de leur histoire. Biens non classés La valeur historique du mobilier des églises non classées est altérée à l’exception de l’église NDJC dont seuls quelques bancs ne sont plus présents. Les mobiliers de la Heilig-Kreuz-Kirche et de la Marienkirche n’ont aucune valeur historique, excepté l’orgue de la première. La Lutherkirche ne dispose plus que de sa chaire et de ses fonds baptismaux, le reste est neuf. De même, la Lumen church n’a sauvegardé que certaines chaises, l’autel et une grande croix changée de place. Le mobilier historique de l’église de la Sainte-Famille serait certainement largement touché par sa transformation.

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2.5 VALEURS ARTISTIQUE ET ARCHITECTURALE 2.5.1 L’ensemble construit Biens classés Les ensembles construits de la Magdalenakerk et de la All Saints church n’ont pas été modifiés. Par contre, le mur qui séparait le collatéral sud du vaisseau central de la Grote kerk a été démoli permettant de retrouver les ogives et colonnes originelles ; la mezzanine du chœur a été démolie au profit d’une nouvelle située à l’entrée. De plus, les structures des volumes et de la mezzanine sont non réversibles. Toutes ces interventions modifient complètement la valeur artistique de l’édifice alors qu’il est classé. Biens non classés L’église NDJC et la Marienkirche sont les seules dont la valeur artistique de l’ensemble construit a été respectée. Les cloisons de la première et la toiture de la seconde sont réversibles. La toiture permet à l’église de retrouver une enveloppe complète. Par contre, les architectures de la Lumen church et de la Heilig-KreuzKirche sont altérées par de multiples percements dans la maçonnerie et la toiture. Pour la Lutherkirche, les différentes baies percées dans les toitures des annexes sont discrètes. L’église de la sainte-Famille perdrait beaucoup de sa maçonnerie au rez- de- chaussée, ce qui diminuerait ainsi sa monumentalité.

2.5.2 La spatialité Biens classés L’espace de la Magdalenakerk n’a pas été fort modifié, le principal changement est la délimitation de sousespaces. On peut d’ailleurs encore voir toute l’architecture du lieu. Les démolitions et ajouts de la Grote kerk amènent une cohérence de l’espace et permettent toujours la perception de l’architecture du lieu. La All Saints church permet toujours de voir la grande hauteur au centre de l’édifice et permet aussi une autre perception de l’espace à partir de la mezzanine. Cependant, malgré la volonté de créer de nouvelles interventions sur lesquelles glisse le regard, elles sont imposantes et l’espace parait déstructuré. Biens non classés Le volume placé dans la Lumen church est un pivot qui permet de créer deux espaces qui communiquent toujours. Le volume n’empêche pas la compréhension de l’architecture de l’espace global. De même, l’intervention dans la Marienkirche recentre l’axe de l’église et ne perturbe pas le volume architectural. Pour la Heilig-Kreuz-Kirche, les principales particularités sont respectées et donnent une perspective nouvelle sur l’espace grâce à la prise de hauteur des gradins. Le volume architectural de l’église NDJC est particulièrement respecté avec la possibilité de profiter de tous les effets architecturaux de l’édifice. La Lutherkirche et l’église de la Sainte-Famille présentent toujours les grandes hauteurs des édifices mais la notion de profondeur a totalement disparu. De plus, le découpage opéré par les logements rend difficile la compréhension des espaces de la Lutherkirche. 81 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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2.5.3 Les décors Biens classés Les décors des différentes églises ont été peu modifiés. La Grote kerk n’a, elle, subi aucune modification artistique de ses décors. Pour la Magdalenakerk, seule sa peinture, qui consiste actuellement en une peinture blanche uniforme qui s’écaille, va être refaite en fonction de la colorimétrie précédente. Quand à la All Saint church, une peinture blanche vient remplacer le chaulage des murs, laissant apparaitre la forme des pierres. Elle a aussi perdu son jubé qui était un décor fort présent dans l’église. Biens non classés Les décors des églises ont été modifiés de différentes façons pour chacune d’elles. La Marienkirche n’avait plus aucun décor ; seuls des châssis de fenêtre semblables aux anciens ont été recréés. A l’inverse, l’église NDJC dispose toujours de l’ensemble de ses décors et les nouvelles cloisons imitent le style existant, ce qui l’intègre facilement. La Lutherkirche possède, elle aussi, tous ses décors mais seule une partie est visible ; les autres sont coincés entre les différentes parois des logements et on ne peut plus comprendre l’ensemble. Les décors de la Heilig-Kreuz-Kirche et de la Lumen church ont été largement altérés. Pour la première, toute la maçonnerie a été mise à nu et les mezzanines sont cachées. Pour la Lumen church, toutes les parois ont été uniformisées par l’ajout d’isolant et d’une peinture blanche tandis qu’un nouveau cache technique longe tous les murs. L’église de la Sainte-Famille perdrait certainement une partie de ses décors.

2.5.4 Le mobilier Biens classés Les seuls mobiliers disparus pouvant avoir une certaine valeur artistique, sont les grands bancs de la Grote kerk dont il ne reste plus que trois exemplaires. Par contre les chaises et bancs des trois autres églises ont été éliminés, sauf quatre-vingt chaises pour la Magdalenakerk ; ils ont été remplacés par du mobilier plus confortable pour la Grote kerk et la All Saints church. Les orgues des trois églises ont été déplacés mais seul celui de la Grote kerk est mis en valeur, les deux autres étant relégués dans les collatéraux de leur église respective. Biens non classés Toutes les églises ont perdu leur mobilier d’assise sauf l’église NDJC qui a gardé une bonne partie de ses bancs et tout le reste de son mobilier comme un ensemble. La Heilig-Kreuz-Kirche et la Marienkirche ont perdu quasiment tout leur mobilier. Le seul mobilier intact de la Heilig-Kreuz-Kirche est son orgue ; les bancs ont été dépecés pour fabriquer des gradins dont la valeur artistique est subjective. Du mobilier de la Lutherkirche n’a été sauvegardé que les fonds baptismaux et la chaire. La Lumen church accueille de nouveaux fonds baptismaux créé par un artiste et en dehors des bancs, tout est toujours présent. Si le projet de l’église de la Sainte-Famille était réalisé, le mobilier risquerait d’être trop important pour l’espace qui serait consacré au culte. 82 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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2.5.5 L’acoustique Biens classés A l’exception de la Magdalenakerk, l’acoustique des églises est toujours de qualité et aucun moyen spécifique n’a été développé pour l’adapter. L’orgue de la Magdalenakerk a été déplacé dans un collatéral du transept et on peut douter de la qualité acoustique qui en découle. Le déplacement de l’orgue de la Grote kerk sur une nouvelle mezzanine et l’ouverture du collatéral sud n’ont pas altéré la qualité acoustique de l’église. Il est toutefois nécessaire d’utiliser des panneaux absorbants amovibles dans le chœur pour certains types de concerts. Les modifications apportées à la All Saints church n’ont pas modifié son acoustique ; le déplacement de l’orgue du jubé dans le collatéral a même amélioré le son qu’il produit. Biens non classés Les transformations des différentes églises non classées ont permis de sauvegarder une bonne qualité acoustique même si elle n’est plus d’origine. Pour l’église NDJC, la Marienkirche et la Lutherkirche, c’est la forme des parois qui permet une bonne acoustique. Le nouvel orgue placé dans le chœur de la Lutherkirche était prévu dans la conception du projet. L’isolation acoustique de la Heilig-Kreuz-Kirche, proche de routes fort fréquentées, est assurée par des vitrages supplémentaires. Quand à l’isolation acoustique interne, elle est gérée par une chape flottante, des réflecteurs sonores et une tente acoustique. L’acoustique de la Lumen church est, elle, réglée par l’isolant placé au plafond.

2.5.6 La lumière Biens classés La Magdalenakerk, la Grote kerk et la All Saints church ont toutes trois été modifiées pour augmenter l’apport de lumière en leur sein. Les orgues des trois églises qui masquaient des vitraux ont été déplacés et le mur, qui empêchait la lumière des vitraux sud de la Grote kerk d’illuminer le vaisseau central, a été abattu. Biens non classés La luminosité de toutes les églises a été modifiée de manière spécifique à chacune. Pour la Lumen church, la lumière de l’édifice n’est pas en soi modifiée mais un nouvel effet lumineux apparait dans le cône placé au centre de l’espace. Les différentes fenêtres aveugles de la Heilig-Kreuz-Kirche ont été ouvertes pour amener plus de lumière dans l’édifice et sa toiture a été percée pour illuminer le sombre grenier qui accueille les bureaux. Dans la Marienkirche, l’église NDJC et la Lutherkirche, une partie des fenêtres est réservée à la nouvelle fonction et n’alimente plus l’espace principal de l’église. Quand à la Lutherkirche, elle modifie l’apport de lumière pour les appartements via de nouveaux châssis pour les rosaces et le percement de nouvelles baies. L’église de La Sainte-Famille serait percée de nombreuses baies au rez-de-chaussée pour éclairer les nouvelles fonctions commerçantes.

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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

3. Conclusion Il n’est pas aisé de redonner vie à une église qui s’affaiblit. Tous les projets ont relevé le défi de rendre l’église aux communautés qui l’entourent ainsi que de renforcer et d’offrir de nouvelles possibilités d’identification à ces édifices. Certains projets ont pu rendre le souffle nécessaire à la vitalité de ces communautés, d’autres sont peut être moins concluants. Dans tous les cas, l’usage cultuel de chaque église est toujours possible. Cependant, certains projets ont développé de nouveaux espaces et outils liturgiques contrairement à d’autres plus traditionnels. Le culte est en constante évolution et l’architecte peut avoir un rôle à jouer dans celle-ci. La question d’investir ces différentes églises vient de plus loin que la simple réutilisation d’espaces qui se vident. Elle doit prendre en compte un ensemble de problèmes que vit la société actuelle. Problèmes qui se traduisent à travers les valeurs attribuées aux églises qu’il convient de prendre en compte. Le fait de choisir l’usage partagé comme leitmotiv pour l’avenir d’un édifice et de sa communauté impose alors ces valeurs pour le projet. Ces différentes valeurs doivent permettre le respect envers les églises et leurs communautés mais aussi le développement des perspectives d’ouverture pour le culte. Dans les différents cas étudiés, certains ont pu garder de nombreuses valeurs intactes contrairement à d’autres qui ont souffert de l’affaiblissement de celles-ci. Des différentes valeurs que l’on a pu attribuer aux édifices, certaines sont plus évidentes que d’autres à intégrer dans le projet. Les valeurs historique et culturelle se confrontent souvent avec les valeurs artistique et architecturale car elles concernent chacune l’ensemble de l’édifice. Leur maintien est souvent difficile parce qu’il est lié à beaucoup de contraintes fonctionnelles, celles-ci sont plus évidentes à adapter pour les autres valeurs définies. La confrontation des églises avec les valeurs qu’elles véhiculent a alors permis de faire ressortir des particularités au sein des édifices. On remarque la propension des édifices classés à être plus respectés que ceux qui ne le sont pas, alors que ces derniers ont une expression et une implication aussi vives que les premiers. Par contre, le culte protestant et le culte catholique ont la même ouverture d’esprit face au partage de l’espace. Les valeurs d’ensemble et de situation sont, elles aussi, largement respectées par les interventions. Cependant, il n’est pas possible de garder intacts toutes les caractéristiques des églises. A partir du moment où l’architecte esquisse un trait dans ces édifices, au moins une valeur est modifiée. Il est donc évident qu’on ne peut considérer une approche spécifique comme la meilleure à appliquer à tous les autres édifices. Le contexte immédiat et lointain de chaque bâtiment est à prendre en compte pour pouvoir répondre aux besoins de l’ensemble. Chaque église est unique et son caractère doit être préservé. L’intérêt des valeurs est donc de pouvoir faire un choix critique de celles qui sont prioritaires. Une analyse de l’édifice va permettre de dégager les variables de départ spécifiques à chaque église. Elles sont le lien entre les valeurs accordées à l’édifice au départ et celles que l’on veut voir apparaitre à la fin. Les valeurs choisies sont alors des contraintes qu’il va falloir respecter dans l’écriture du projet. Cela ne veut pas dire qu’il faut perdre de vue l’ensemble des valeurs non prises en compte dans les contraintes choisies. Chaque projet déjà réalisé apporte ainsi son grain de sel au vivier d’approches et de techniques dans lequel un concepteur doit faire ses choix. Ceux-ci doivent être faits en fonction des différentes contraintes observées et utiliser le vivier comme aide et non comme solution. 84 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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PARTIE 3 : IMPACTS SUR LES VALEURS DES EDIFICES

Il est évident que l’usage partagé n’a pas réponse à tout et que la meilleure solution reste le maintien de la fonction cultuelle. Cependant il ouvre des portes à toutes ces communautés qui n’ont plus la possibilité de fonctionner seules dans ces grands édifices et peut aussi constituer pour les paroissiens une opportunité d’ouverture, de rencontre et, par là même, d’évolution en concordance avec le monde d’aujourd’hui. Au-delà des problèmes à régler, c’est donc un atout pour s’agrandir et donner une image symbolique positive à ces édifices. La décision de se lancer dans ce genre d’aventure doit être appuyée. En effet tous les projets ont été portés par de larges communautés internes et externes à l’usage du lieu. Ces différentes communautés ont apporté leurs visions de l’avenir de leur église ce qui a permis de créer un mélange hétérogène de fonctions sous le même toit.

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CONCLUSION GENERALE

Conclusion générale du travail Le problème de la réduction du rôle des églises dans la société, nous avait amené à nous pencher sur l’usage partagé dans les églises comme une part de la solution. Pour répondre à cette interrogation, nous avions développé les deux questions suivantes : -

Quel sont les moyens architecturaux employés actuellement dans le cadre de l’usage partagé et quels sont leurs impacts directs? L’usage partagé dans les églises est-il un moyen de répondre à un certain nombre de problèmes dont souffre la société ?

Nous allons voir si le travail a permis de répondre à ces questions ou, tout du moins, d’en aborder un maximum d’angles. L’introduction ne servait pas à répondre directement aux questionnements. Son but était de présenter les différents outils et l’usage qui allait en être fait au cours du travail. Elle est de ce fait très courte, laissant le soin aux parties suivantes de développer les différents concepts. L’étude du corpus a donné une large vision des différents moyens architecturaux employés actuellement dans le cadre de l’usage partagé. Leurs impacts directs sont présentés à travers les critères développés dans chaque projet. Ces critères d’analyse ont permis de rassembler un ensemble d’informations pertinentes. Chacun de ces critères avait sa place même si certains ont été peu employés. Les études de cas ont, quant à elles, bien défini les projets sans entrer dans une trop grande complexité qui aurait nuit à la lecture du travail. La confrontation des valeurs avec les études de cas a permis de comprendre implicitement la réponse que les différents projets peuvent apporter aux problèmes dont souffre la société. Les valeurs sont définies de sorte que leur discernement soit évident mais la confrontation des valeurs avec le corpus aurait pu être traitée d’une manière plus compréhensible que celle utilisée dans ce travail. En effet, une véritable grille d’analyse reprenant les différentes valeurs et projets aurait permis une approche plus aisée. Une partie de l’information traitée dans ce mémoire aurait pu se retrouver en annexe pour le rendre plus explicite. Néanmoins la proximité de ces informations avec leur sujet permet d’éviter les allers et retours à travers le travail qui auraient compliqué la lecture de celui-ci. La principale difficulté fut la barrière de la langue. La recherche, la traduction et la lecture des différents documents ont considérablement ralenti et compliqué l’avancée du mémoire. Les contacts avec les différents interlocuteurs étrangers ont aussi été perturbés par ce fait. Certaines traductions possiblement incorrectes ont pu m’induire en erreur à certains moments mais ce n’est normalement pas le cas car les erreurs ont été corrigées par la suite. De plus, l’usage partagé dans les églises n’est pas un sujet qui fait souvent l’office de grandes recherches dans les différents ouvrages que j’ai employés. Les ouvrages traitent principalement de la réhabilitation totale d’édifices qui n’ont plus leur usage originel.

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CONCLUSION GENERALE

Le mémoire s’adresse à toute personne intéressée par le sujet et qui chercherait à avoir une première approche de l’usage partagé dans les églises. Il peut être particulièrement intéressant pour les fabriques d’églises et tous les autres acteurs de la gestion des églises sans oublier les communautés qui gravitent autour de chaque église. Le travail regroupe, aussi, des informations qui peuvent être utiles dans le cadre de projets architecturaux sur le même sujet ou un sujet parallèle. Le type de rédaction et de vocabulaire employé permettent aisément la lecture par les personnes non initiées à l’architecture. De la même manière, les notions nécessaires à la compréhension générale des concepts et leurs applications sont fournies directement dans le travail pour permettre une lecture aisée. Mon avis sur le sujet est plus que positif. Certes l’usage partagé apporte son lot de problèmes qui sont principalement liés à la valeur patrimoniale de l’édifice. Mais il permet clairement de pérenniser ce patrimoine pour l’avenir et de répondre à une série de besoins de la société actuelle. En outre, certains projets développent une réversibilité en plus des bienfaits générés sur les différentes communautés que je considère comme des exemples très importants qui vont au delà des questions abordées dans ce travail. Je ne pense pas avoir balayé l’ensemble des ressources disponibles sur le sujet mais j’ai au moins proposé une large partie des perspectives actuelles. Je n’ai pas la prétention de croire que ce mémoire puisse être considéré comme un ouvrage de référence. Cependant, n’ayant trouvé aucun ouvrage centré uniquement sur le sujet, je pense que mon travail permet d’avoir une première vision globale de l’usage partagé.

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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

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SYLLABUS DE COURS Houbart, Claudine. Cours d’Histoire et théories de la conservation/Restauration. Liège, Ulg, 2013. 26p.

CONFERENCES ET WORKSHOPS Coomans, Thomas. Les églises : un patrimoine avec de l’avenir. Un patrimoine en devenir : l’avenir des églises classées en Wallonie. Namur, SPW DG04, 09/12/11. https://www.youtube.com/watch?v=nvbhe2-l9-s Houbart, Claudine. L’église Sainte-croix : scénarios pour l’avenir d’un patrimoine exceptionnel menacé. Rapport général du workshop. Liège, Ulg, 2014. 236p. Kairis, Pierre-Yves. Croonenberghs, Didier. Piavaux, Mathieu. Du lieu de culte à la boite de nuit… Quel avenir pour nos Eglises au 21ème siècle ? Liège, Café politique de la Brasserie Sauvenière, 14/10/2014. Kairis, Pierre-Yves. Quelle destinée pour le mobilier des églises ? Un patrimoine en devenir : l’avenir des églises classées en Wallonie. Namur, SPW DG04, 09/12/11. https://www.youtube.com/watch?v=oeIyH9NHn2w

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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Table des illustrations

Numéro de figure

Légende

N° de page

Sources

Geelkens, Mélanie. Quand Seraing part en croisade contre l’évêché. Le vif l’express, 31/07/2015. Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p117. ISBN 978-9078039-10-5

PARTIE 1 | INTRODUCTION Figure 1

Photo apparue dans le Vif au sujet de l'église Saint-Lambert à Seraing

2

Figure 2

Tableau de la stratégie typologique du patrimoine religieux construit

4

PARTIE 2 | ETUDES DE CAS CRITERES D’ANALYSE DU CORPUS Figure 3

Schémas de réaffectation des églises de Florence Daube

15

Figure 4

Schéma de l'usage partagé au sein de l'église Schéma de la semi-reconversion au sein de l'église Schéma de mixité d'usage partagé et de semi reconversion Tableau de la stratégie typologique du patrimoine religieux mobilier

15

DAUBE, Florence. Esquisse d’une méthodologie de réaffectation des églises. TFE de la faculté d’ingénieur, Ulg. Liège, 2012. p43. Figure réalisée par l’auteur

16

Figure réalisée par l’auteur

16

Figure réalisée par l’auteur

23

Nelissen, Nico. Geloof in de toekomst! Pays-Bas, Berne-Heeswijk, 2008. p121. ISBN 978-9078039-10-5

Vue de la Magdalenakerk depuis le parc Reine Astrid Photo satellite de la Magdalena kerk et de son environnement proche Plan avant transformation Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution des fonctions Vue de la nouvelle plateforme à partir du transept de l'église

25

Photographie de l’auteur

25

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map

25 26

Figure réalisée par l’auteur Figure réalisée par l’auteur

26

Figure réalisée par l’auteur

26

Vue de la nouvelle plateforme à partir du transept de l'église

27

http://www.uitinvlaanderen.be/agenda/e/openkerkdagen-magdalenakerk/1af08795-13dd4659-af9e-ce7b46355496 http://www.kerknet.be/federatie/6111/content .php?ID=19814

Figure 5 Figure 6 Figure 7

MAGDALENAKERK Figure 8 Figure 9

Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13

Figure 14

92 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21

Détail du raccord de la plateforme avec la chaire et les colonnes Vue de la nef et du chœur à partir du narthex Coupe schématique de l'impact de la plateforme dans l'espace Vue du plafond et de la peinture écaillée Détail des rangements intégrés de la plateforme Détail du cache de l'alimentation de la plateforme Plan du rez-de-chaussée avec le projet intégré

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

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Photographie de l’auteur

27

Photographie de l’auteur

27

Coupe réalisé par l’auteur

28

Photographie de l’auteur

28

Photographie de l’auteur

28

Photographie de l’auteur

28

Figure réalisé par l’auteur

http://www.photo-inhorus.com/achter-deschermen/category/groede Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:I nteriors_of_churches_in_the_Netherlands Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.jdwa.nl/en#/en/projects/2011/nhkgroede Figure réalisée par l’auteur

GROTE KERK Figure 22

Vue aérienne de la Grote kerk

29

Figure 23

Photo satellite de la Grote kerk et de son environnement proche Photo historique du collatéral nord en 1980 Plan avant transformation

29

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution des fonctions

30

Vue de la nef et du chœur à partir de la mezzanine Détail des vitrages suivant la courbe de l'ogive Vue du vaisseau central et du collatéral sud Vue du volume technique et de la mezzanine Coupe schématique de l’impact de la mezzanine et le volume ouest Vue depuis l'étage du volume est et détail de maçonnerie non platrée Vue du chœur équipé des panneaux acoustiques absorbants Plan du rez-de-chaussée avec mobilier culturel

30

Figure 24 Figure 25

Figure 26 Figure 27

Figure 28 Figure 29 Figure 30 Figure 31 Figure 32 Figure 33

Figure 34 Figure 35

29 29

30

30 31 31 31

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.jdwa.nl/en#/en/projects/2011/nhkgroede http://www.naturapeople.eu/nl/content/nieuw s http://www.grotekerkgroede.nl/fotogalerij/?dir =Algemeen http://www.jdwa.nl/nl#/nl/projecten/2011/nhkgroede http://www.jdwa.nl/nl#/nl/projecten/2011/nhkgroede Figure réalisée par l’auteur

32

http://www.jdwa.nl/nl#/nl/projecten/2011/nhkgroede

32

http://www.zvezdoliki.be/news/concert-grotekerk-groede-nl http://www.jdwa.nl/en#/en/projects/2011/nhkgroede

32

93 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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Figure 36

Plan du-rez-de chaussée avec mobilier cultuel

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

32

http://www.jdwa.nl/en#/en/projects/2011/nhkgroede

33

Photographie de l’auteur

33

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map

Figure 39

Vue de la façade sud, côté piétonnier Photo satellite de la All Saints Church et de son environnement proche Photo historique du jubé en 1990

33

Figure 40

Plan avant transformation

33

Figure 41

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution des fonctions

34

Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. p5. Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. p15. Figure réalisée par l’auteur

Vue du vaisseau central et du collatéral sud à partir du chœur Vue de la troisième travée à partir de la mezzanine Vue de la chapelle saint Antoine à partir de la mezzanine Détail de la structure et des étançons Détail de la structure du volume sous la tour Coupe schématique de l'impact de la mezzanine dans l'espace Vue du vaisseau central et du chœur Plan du rez de chaussée avec le nouvel aménagement

34

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. p15. Photographie de l’auteur

34

Photographie de l’auteur

35

Photographie de l’auteur

35

Photographie de l’auteur

35

Photographie de l’auteur

35

Figure réalisée par l’auteur

35

Photographie de l’auteur

36

Figure 51

Détail de l'installation du chauffage par le sol

36

Figure 52

Détail de la rampe et du nouveau plancher

36

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. p15. Conseil paroissial de l’église. The church of All Saints Hereford. Hereford, Conseil paroissial de l’église, 1999. p7. Photographie de l’auteur

ALL SAINTS CHURCH Figure 37 Figure 38

Figure 42

Figure 43 Figure 44 Figure 45 Figure 46 Figure 47 Figure 48 Figure 49 Figure 50

34

UNITED REFORMED LUMEN CHURCH Figure 53 Figure 54

Vue de la façade à rue Photo satellite de la Lumen Church et de son environnement proche

……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

37 37

Photographie de l’auteur Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map 94


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Figure 55

Photo de l'ancien aménagement intérieur Plan avant transformation

37

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution des fonctions

38

Vue du café à rue à partir de la baie créée dans la façade ouest Vue du "cône spirituel" à partir du chœur Vue du raccord entre la toiture et le cône

38

Figure 62

Détail technique du velux installé pour le cône

39

Figure 63

Vue de la galerie qui longe le mur ouest Coupe schématique de l’impact du volume spirituel

39

Vue de l'espace cultuel à partir de la porte ouest qui le sépare du café Vue de l'échange de place entre le vitrail et la croix Vue du cône spirituel dos au mur de la façade à rue Plan du rez de chaussée avec le nouvel aménagement

40

Figure 56

Figure 57 Figure 58

Figure 59 Figure 60 Figure 61

Figure 64

Figure 65 Figure 66 Figure 67 Figure 68

37

38

38 39

39

40 40 40

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

http://www.lumenurc.org.uk/Lumenourstory.ht m Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.theisandkhan.com/project/lumenurc/ Figure réalisée par l’auteur Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.theisandkhan.com/project/lumenurc/ http://gavinmart.blogspot.be/2012/06/explorin g-relationship-between-gospel.html https://www.flickr.com/photos/kenlee2010/534 1733506 http://www.independent.co.uk/artsentertainment/architecture/the-sacredwowfactor-take-a-look-at-the-best-churchesfrom-recent-decades8890027.html?action=gallery&ino=3 http://www.architectsjournal.co.uk/spec/worki ng-detail/working-detail-lumen-unitedreformed-church-by-theis-and-khanarchitects/8601566.article http://architectsrepublic.com/2015/01/lumenunited-reformed-church/ Coupe réalisée par l’auteur à parrtir d’une coupe récuprée sur : http://www.architectsjournal.co.uk/spec/worki ng-detail/working-detail-lumen-unitedreformed-church-by-theis-and-khanarchitects/8601566.article http://www.lumenurc.org.uk/Lumenworship.ht m https://www.flickr.com/photos/everydaylifestyl e/5509896891/ http://www.flickriver.com/photos/kenlee2010/ 5341120153/ http://www.theisandkhan.com/project/lumenurc/

HEILIG-KREUZ-KIRCHE Figure 69

Photo aérienne de la Heilig-KreuzKirche

41

Figure 70

Photo satellite de la Heilig-KreuzKirche et son environnement proche

41

STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p2. Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map

95 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Figure 71

Plan avant transformation

41

Figure 72

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution des fonctions

42

Figure 74

Vue de l'espace central et des nefs à partir de la passerelle du chœur

42

Figure 75

Vue de l'espace central et du chœur durant un concert

42

Figure 76

Vue du grenier d'une nef latérale à partir de l'espace de réunion central Structure métallique légère

43

STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p4.

43

Percements en toiture fort visibles depuis l'extérieur Base de la cage d'escalier extérieure et vérandas de l'abside Coupe schématique de l'impact de la structure dans l'église

43

http://www.der-blaue-hummer.de/locationshamburg-berlin/locations-berlin/citywest/heilig-kreuz-kirche.html Recadrage de l’image récupérée sur : http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche

Figure 73

Figure 77

Figure 78 Figure 79 Figure 80

42

43 44

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche Figure réalisée par l’auteur Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche http://www.eventdestinations.com/de/deutschland/berlin/eventlocations/heilig-kreuz-kirche http://www.eventdestinations.com/de/deutschland/berlin/eventlocations/heilig-kreuz-kirche

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une coupe récupérée sur : STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p3.

Figure 81 Figure 82 Figure 83 Figure 84 Figure 85

Vue de l'espace interne à partir des gradins Vue des gradins construits à partir des anciens bancs Tente acoustique mobile au dessus de l'espace central Toilettes placées dans un nouveau volume à l'extérieur de l'édifice Coupe longitudinale avec le nouvel aménagement

44

http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche

44

http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche

44

http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche

45

http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche

45

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une coupe récupérée sur : STATTBAU. Die Kirche Zum Heiligen Kreuz. Magazine édité pour l’église. Berlin, Oktoberdruck, 2002. p3.

Figure 86

Plan du 1er étage avec le nouvel aménagement

45

Figure 87

Plan du-rez de-chaussée avec le nouvel aménagement

45

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.akanthus.de/de/heilig-kreuz-kirche

96 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

MARIENKIRCHE Figure 88

Photo aérienne de la Marienkirche

46

Figure 89

Photo satellite de la Marienkirche et de son environnement proche Illustration ancienne de la Marienkirche Plan avant transformation

46

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution des fonctions aux étages

47

Figure 94

Plan schématique de distribution des fonctions au rez-de-chaussée

47

Figure 95

Vue de la nef et du chœur à partir de la passerelle Vue du choeur durant un concert à partir de la passerelle Volume dans la spacialité et rehausse de l'ogive Vue de l'enveloppe externe à partir du pied de la crête Coupe schématique de l'impact du volume dans l'espace

47

Figure 100

Technique intégrée dans le volume

49

Figure 101

Salle de réunion du dernier étage et proximité du mur de l'église Plan du-rez-de chaussée avec le nouvel aménagement

49

Figure 103

Plan du premier étage avec le nouvel aménagement

49

Figure 104

Vue de la nef et du chœur à partir de la passerelle

49

Figure 90 Figure 91

Figure 92 Figure 93

Figure 96 Figure 97 Figure 98 Figure 99

Figure 102

46 46

47

47 48 48 48

49

http://www.brandenburgtipp.de/index.php?nav1=tregion06&module=tip ps&action=show_tipp&ID=00155 Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map http://www.hotel-moenchsberg.de/mbgfra.htm Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.stadtpfarrkirchemuencheberg.de/de/nutz_b.shtml Figure réalisée par l’auteur Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : https://www.pinterest.com/pin/434175220296 022672/ Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.stadtpfarrkirchemuencheberg.de/de/nutz_b.shtml https://folio.brighton.ac.uk/user/ps160/exempl ary-project-2 http://www.stadtpfarrkirchemuencheberg.de/de/nutz_c.shtml http://www.art-inberlin.de/print_version_B.php?id=423 http://www.brigittedittmar.de/Ausflug/Kirche/Kirchen%202004.htm Figure réalisée par l’auteur à partir d’une coupe récupérée sur : https://www.pinterest.com/pin/434175220296 022674/ http://www.klausblock.de/bauten/sub/muench eberg/muencheberg.html http://www.stadtpfarrkirchemuencheberg.de/de/nutz_d.shtml Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.stadtpfarrkirchemuencheberg.de/de/nutz_b.shtml Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : https://www.pinterest.com/pin/434175220296 022672/ http://www.panoramio.com/photo/64810845

NOTRE-DAME-DE-JACQUES-CARTIER Figure 105

Photo de profil de l'église NDJC

……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET

50

http://www.patrimoineculturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=co nsulter&id=114487&type=bien 97


……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Figure 106

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Photo satellite de l'église NDJC et environnement proche Photo historique de l'intérieur de l'église en 1999 Plan avant transformation

50

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Vue de la nef durant la liturgie

51

Figure 111

Plan schématique de distribution des fonctions

51

Figure 112

Vue de la nef et des galeries depuis le jubé

52

Figure 113

Détail de la mise à niveau des planchers des galeries

52

Figure 114

52

Figure réalisée par l’auteur

Figure 115

Coupe schématique de l'impact du projet dans la volumétrie Vue de la nef à partir du chœur

52

Figure 116

Mobilier sauvegardé

53

http://www.carrefourdequebec.com/2015/01/n ouveau-proprietaire-et-des-projets-pour-la-nef/ http://www.quebechebdo.com/Culture/201107-11/article-2637602/EXCLUSIF%3A-Unenouvelle-salle-de-spectacles-dans-Saint-Roch/1

Figure 117

Détail des spots et du câble qui longe le décor Plan du-rez-de chaussée avec le nouvel aménagement

53

http://quebecphotourbaine.blogspot.be/2012/08/egl ise-notre-dame-de-jacques-cartier.html

53

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/2200 8/apb.html

http://www.kirchenkreis-spandau.de/KKS/kksgemeinde-ausgabe.php?key=LU Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.kirkspecht.de/lutherkirche.html Figure réalisée par l’auteur

Figure 107 Figure 108

Figure 109 Figure 110

Figure 118

50 51

51

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map http://letempsquifuit.blogspot.be/2012/05/eglis e-notre-dame-de-jacques-cartier.html Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/2200 8/apb.html Figure réalisée par l’auteur http://www.fiducienationalecanada.ca/dossierset-campagnes/lieux-à-risque/lieux-deculte/étude-de-cas-3 Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/2200 8/apb.html http://www.vancouversun.com/travel/Espace+ HypÈrion+arts+centre+grand+classical+Notre+D ame+Jacques+Cartier+Church+Saint+Roch+neig hbourhood+Quebec+City/7964872/story.html http://www.quebechebdo.com/Culture/201108-19/article-2716077/Mariage-du-culte-et-dela-culture-a-l%26rsquo%3Beglise-Notre-Damede-Jacques-Cartier/1

LUTHERKIRCHE Figure 119

Photo de profil de la Luther kirche

54

Figure 120

Photo satellite de la Luther kirche et son environnement proche Plan avant transformation

54

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction

55

Figure 121

Figure 122

54

98 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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Figure 123

Vue de l'espace cultuel et du jubé à partir du chœur

55

Figure 124

Plan schématique de distribution des fonctions

55

Figure 125

Détail du raccord entre les nouveaux châssis et les décors

56

Figure 126

Vue d'un salon avec le poteau central de la structure et une faible lumière Vue de la façade sud et des percements dans les toitures des extensions Coupe schématique de l'impact de la structure des logements Vue d'une chambre et du raccord entre le décor et les nouvelles parois Plan du 2ème étage avec le nouvel aménagement

56

Figure 131

Plan du rez de chaussée avec le nouvel aménagement

57

Figure 132

Vue du chœur équipé de son nouvel orgue ainsi que de l'autel mobile

57

Figure 127

Figure 128 Figure 129

Figure 130

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

http://www.monumenteonline.de/05/01/leitartikel/pasta_aus_der_sakris tei.php Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.kirkspecht.de/lutherkirche.html http://www.monumenteonline.de/05/01/leitartikel/pasta_aus_der_sakris tei.php http://www.merdovic.de/Lutherkirche%20%20berlin%20spandau.htm

56

http://www.flickriver.com/photos/ametzelchen/ sets/72157626195452987/

56

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une coupe récupérée sur : http://www.verakrickhahn.de/galerie/lutherk4.h tml

57

57

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.verakrickhahn.de/galerie/lutherk2.h tml Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.kirkspecht.de/lutherkirche.html https://www.google.be/url?url=https://de.wikipe dia.org/wiki/Lutherkirche_(BerlinSpandau)&rct=j&q=&esrc=s&sa=U&ved=0CBcQw W4wAGoVChMIo6UgKGaxwIVCQssCh0rHQpy&sig2=Czl9eMXDEH frJBshldqkAg&usg=AFQjCNE3BhOKWRNi1Ernj5LE qyFMZ7XRwg

EGLISE DE LA SAINTE-FAMILLE Figure 133

58

Photographie de l’auteur

58

Figure réalisée par l’auteur à partir d’une photo satellite Google Map

Figure 135

Photo de profil de l'église de la Sainte-Famille Photo satellite de l'église de la Sainte-Famille et environnement proche Plan avant transformation

58

Figure 136 Figure 137

Vue de la nef à partir du chœur Plan actuel de l'église

59 59

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html Photographie de l’auteur Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html

Figure 134

99 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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Figure 138

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Image de synthèse du scenario Halle commerçante

59

Figure réalisée par l’auteur

59

Figure 140

Plan schématique de distribution de la fonction du scénario 1

60

Figure 141

Schéma d'implantation de la nouvelle fonction Plan schématique de distribution de la fonction du scénario 2

60

http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html Figure réalisée par l’auteur

Figure 143

Image de synthèse du scénario culturel

61

Figure 144

Détail des raccords de structure actuels Vue de la nef réservée au liturgique à partir du porche Coupe schématique de l'impact du scénario 1

61

Figure 147

Coupe schématique de l'impact du scénario 2

62

Figure 148 Figure 149

Détail des câbles libres actuels Plan du rez- de- chaussée actuel

62 62

Figure 150

Coupe longitudinale du scénario 2

63

Figure 151

Plan du 1er étage du scénario 2

63

Figure 152

Plan du 1er étage du scénario 1

63

Figure 153

Plan du rez –de- chaussée du scénario 2

63

Figure 154

Plan du rez-d e- chaussée du scénario 1

63

Figure 139

Figure 142

Figure 145 Figure 146

60

61 61

Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html Photographie de l’auteur http://www.irismonument.be/fr.Schaerbeek.Sq uare_Francois_Riga.A001.html Figure réalisée par l’auteur à partir d’une coupe récupérée sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html Figure réalisée par l’auteur à partir d’une coupe récupérée sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html Photographie de l’auteur Figure réalisé par l’auteur à partir d’un plan récupéré sur : http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html 100

……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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Figure 155

Coupe longitudinale du scénario 1

63

BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

http://www.ozonarchitecture.be/iframe/projets/176/176meth/1 76meth.html

101 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Annexe

ANNEXE 1. LISTE DES EDIFICES QUI COMPORTENT UN USAGE PARTAGE -

Magdalenakerk, Bruges, Belgique Espace de spiritualité et culturel

-

Sint-Niklaas Kerk, Willebroek, Belgique Espace communautaire

-

Eglise de la Sainte-Famille, Schaerbeek, Belgique Centre culturel, restaurant et commerce Halle commerciale et restaurant

-

Eglise Saint-Nicolas, Ciney, Belgique Espace culturel en retrait dans la tour

-

Chapelle Notre-Dame du Marché, Jodoigne, Belgique Espace culturel

-

Grote kerk, Groede, Pays-Bas Espace culturel et communautaire

-

Oude Lutherse kerk, Amsterdam, Pays Bas Auditoire universitaire

-

Church of all Saints, Hereford, Angleterre Espace communautaire et café

-

United reformed Lumen church, London, Angleterre Centre communautaire et café

-

Heilig-Kreuz-Kirche, Berlin, Allemagne Centre communautaire, bureaux et café

-

Lutherkirche, Berlin-Spandau, Allemagne Centre communautaire et logements

-

Marienkirche, Müenchberg, Allemagne Centre communautaire, culturel, bureaux et café

-

Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, Québec, Canada Centre communautaire, culturel, bureaux et café 102

……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

ANNEXE 2. PLANS ET COUPES DES EDIFICES ETUDIES 1. Magdalenakerk

Figure 21 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 17 : Coupe schématique de l’impact de la plateforme dans l’espace 103 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

2. Grote kerk

Figure 36 : Plan du rez-de-chaussée avec mobilier cultuel

Figure 32 : Coupe schématique de l’impact de la mezzanine et du volume ouest

104 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

3. All Saints Church

Figure 52 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 48 : Coupe schématique de l’impact de la mezzanine dans l’espace 105 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

4. United Reformed Lumen Church

Figure 68 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 64 : Coupe schématique de l’impact du volume spirituel 106 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

5. Heilig-Kreuz-Kirche

Figure 87 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 85 : Coupe longitudinale avec le nouvel aménagement 107 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

6. Marienkirche

Figure 103 : Plan du premier étage avec le nouvel aménagement

Figure 104 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 99 : Coupe schématique de l’impact du volume dans l’espace 108 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

7. Notre-Dame-de-Jacques-Cartier

Figure 118 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

Figure 114 : Coupe schématique de l’impact du projet dans la volumétrie 109 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

8. Lutherkirche

Figure 131 : Plan du 2ème étage avec le nouvel aménagement

Figure 130 : Plan du rez-de-chaussée avec le nouvel aménagement

110 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Figure 128 : Coupe schématique de l’impact de la structure des logements

111 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

9. Eglise de la Sainte-Famille

Figure 149 : Plan du rez-de-chaussée actuel

Figure 146 : Coupe schématique de l’impact du scénario 1 112 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


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BIBLIOGRAPHIE | TABLE DES FIGURES | ANNEXES

Figure 147 : Coupe schématique de l’impact du scénario 2

113 ……………………… L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES| JULIAN MAWET


L’USAGE PARTAGE DANS LES EGLISES | DES REPONSES ARCHITECTURALES A DES PROBLEMES DE SOCIETE Si l’église trône toujours au milieu de la place du village et au cœur des villes, si son clocher se voit de loin et donne du relief au paysage, elle n’est plus le lieu de rassemblement qu’elle était. Son sens s’effrite et partout en Europe, faute de moyens financiers et humains, les églises chrétiennes se vident. Laisser ces édifices, notre patrimoine à tous, se vider peu à peu est il imaginable ? Nos églises ne peuvent-elles pas prendre un second souffle et parallèlement tenter de redynamiser la société vers de nouvelles perspectives ? Tous ces questionnements évoquent un moyen encore peu exploité pour le moment ; l’usage partagé. Cette option est difficile à aborder sans exemples concrets. Une série d’études de cas va étayer les prises de positions actuelles dans les circonstances d’un lieu de culte encore actif ; prises de positions que nous nuancerons, alors, en fonction d’une vision respectueuse de ces édifices. Plusieurs communautés chrétiennes, d’ici ou d’ailleurs, ont relevé le défi de garder le culte tout en invitant une architecture osée et réfléchie qui leur permette de cohabiter avec d’autres fonctions laïques ou spirituelles. Bien sûr, cet usage partagé est complexe ; il doit répondre à de nombreuses valeurs, qu’elles soient de l’ordre du cultuel, du patrimonial ou du communautaire. J’ai l’espoir que mes analyses permettront à tout un chacun de trouver dans ce travail des pistes de réflexion utiles au questionnement de leur avenir. Avenir qui doit voir un nouveau jour pour les édifices de culte qui disposent encore d’un potentiel énorme qui ne demande qu’à être exploité.

Julian Mawet 2014-2015


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