MADE IN VERS UNE NOUVELLE VILLE INDUSTRIELLE
Julien Vaissieres Mémoire en vue de l’obtention du diplôme d’architecte Promoteur Mr Victor Levy Architecture ULB LaCambreHorta Année académique 2013/2014
Au FabLab de la faculté, et à tous ceux qui ont participé directement ou indirectement à ce mémoire et aux travaux présentés dans celui-ci.
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“...The 3-D
printing has the potential to revolutionize the way we make almost everything� Obama, White House, 2013
SOMMAIRE
*actualités / statistiques / citations
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_cadre
du mémoire
12 INTRODUCTION 14
_made in _avant propos
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NOUVELLE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
19
_un
19 21
Les premières révolutions Une crise globale
24
_quand l’industrie
24 27 30 33 36 38
Culture DIY et mouvement Makers Des bits aux atomes Le Desktop Licences de Libre diffusion Creative Commons New Business Angels: Le Crowdfunding
42
_une
42 44 47
Le statut de prosommateur Relocalisation industrielle Vers une ville industrielle 2.0
13
contexte socio - economique
rencontre le web
nouvelle dynamique urbaine
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MADE IN LOCAL
52
_les
fablab
52 L’histoire 54 Fab Community 57 Un lieu 60
_les
autres ateliers
60 Hackerspaces 61 Techshops 65
_fab
tour
66 UE 73 US 81
_un
97
WORK IN PROGRESS
99
_cycle court _folding wood _upcycling _architecture for
101 104 110 116
nouveau modèle urbain : la fabcity
CONCLUSION
118 Remerciements 120 Références 128
Making of
the people by the people
_cadre
du mémoire
Le travail que je vais vous présenter dans ce mémoire fait l’objet d’un support théorique intimement lié à la création du FabLab au sein de la Faculté d’architecture LaCambreHorta. En effet, il se situe comme un instant T dans l’avancement et la création de l’atelier de fabrication numérique. C’est en Septembre 2012 que j’ai pu aborder le thème de fabrication numérique au sein de l’option Arcitecture&Design[I] coordonnée par Victor Levy. Depuis, nous nous efforçons activement à l’installation d’un FabLab au sein de notre faculté pour promouvoir, au sein des élèves, la nécessité de ce type de lieu créatif dans un cursus d’études architecturales.
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Mon mémoire s’alimente par les différents travaux et voyages à travers le monde que j’ai pu effectuer ces deux dernières années ainsi que par l’investissement apporté au FabLab. Je m’efforcerai aussi à retranscrire les travaux et l’énergie émanant de ce lieu dont j’ai été tant spectateur qu’acteur. C’est à travers cette dynamique que j’essaierai d’apporter des éléments théoriques à ce mouvement mondial : la nouvelle révolution industrielle. En quoi la démocratisation des outils de production, telles que l’impression 3D et autres machines à commande numérique, parviennent à requalifier et/ ou réinvestir une certaine forme d’industrialisation manufacturière au sein de la ville urbaine ? Ce mémoire tentera d’établir les faits qui régissent ce mouvement, ainsi que la façon dont cette révolution touche l’architecture de près ou de loin.
[I] Option Architecture&Design de la Faculté d’Architecture LaCambreHorta ULB, que j’ai pu suivre deux années de suite en septembre 2012 puis en 2013 pour finir avec l’atelier Architecture Construite debut 2014, sous la coordination de Victor Levy.
Mon analyse se veut exploratrice. En effet le sujet manquant de théorisation, le lecteur devra prendre en compte ce travail comme une réflexion personnelle et intuitive. Par ailleurs, ce mémoire s’intègre entièrement avec le PFE réalisé au sein l’atelier Architecture Construite coordonnée par Victor Levy. Mon projet de fin d’étude sera alors une vision prospective et pragmatique du travail réalisé dans cet écrit.
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INTRODUCTION
_made
in
Sur cette analyse exploratrice, ce mémoire tend à exposer les élements de cette nouvelle révolution industrielle ainsi que son accroche architecturale, tout en s’inspirant des quelques peu théoriciens abordant ce sujet. A titre d’introduction, j’aborderai le mythe ou l’utopie qui tourne autour de cette nouvelle révolution industrielle, revendiquant une nouvelle économie de production. Cette introduction s’appuiera sur deux personnages qui marquent cette mouvance. Ensuite, je dresserai dans un premier temps les différents tenants et aboutissants de cette révolution. En partant d’un contexte tant socio-économique qu’historique pour arriver aux points clés qui la génère. La fin de cette partie s’appuiera sur mon expérience pour relater une nouvelle dynamique urbaine initiée par cette révolution. Je montrerai dans un second temps la mise en espace de ce mouvement : les ateliers de fabrication numérique ou FabLab. Après une première approche sur ces ateliers, je reviendrai sur mon expérience à travers une série de voyage à la rencontre de ces ateliers : le FabTour. Et ainsi mieux comprendre cette nouvelle programmation architecturale et cet engouement autour de ces espaces. Je finirai cette partie par un cas de ville urbaine qui utilise ces lieux comme redressement économique : Barcelone. La dernière partie de ce mémoire sera consacrée, d’une part, à la présentation de mes travaux effectués pendant trois semestres, et qui participent de manière prospective à mon écrit. D’autre part, à la création du FabLab au sein de la faculté, auquel j’ai pu activement participer. Tout en montrant les travaux qui ont été produits. L’ensemble du travail d’écriture est enrichi par un travail graphique et photographique effectué en collaboration avec Margaux Carron.
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_avant
propos
Dans cette ère révolutionnaire, il est important de dissocier la notion avérée de «troisième révolution industrielle» théorisée par Jeremy Rifkin et une vision de «nouvelle révolution industrielle» énoncée par Chris Anderson, liée au mouvement «Makers». Les deux sont intimement liées mais nous avons tendance à généraliser et banaliser ces termes à des faits qui ne constituent pas les fondements d’un tel sujet.
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En effet, l’économiste américain Jeremy Rifkin sous-tend un modèle alternatif reposant sur l’énergie verte et internet, à travers la TRI[I] : «Une troisième révolution industrielle doit prendre le relais de notre modèle actuel, à bout de souffle... La crise actuelle n’est pas la crise de la finance, mais la crise du pétrole.». Le Parlement européen a adopté cette vision de TRI en 2007. L’Allemagne tente de montrer l’exemple à travers différentes positions tant économiques qu’environnementales, notamment sur la sortie du nucléaire. Malgré certaines limites et freins qu’évoquent Rifkin lui-même, «la production partagée» se construit par l’adoption de nouveau master plan ou par la création d’un groupe de travail comme le TIRES «Third Industrial Revolution European Society»[II] Quant à lui, Chris Anderson[III] est rédacteur en chef chez WIRED, et, est aussi un des principaux acteurs dans cette popularisation de la nouvelle révolution industrielle (notamment à travers plusieurs best-seller). Utopique ou visionnaire ; il prône l’industrialisation de «la bidouille» et l’esprit DIY (Do It Yourself). Bien qu’il y aient certains points pragmatiques sur le sujet, il idéalise un modèle économique basé uniquement sur le partage Open-Source et contre les multinationales. Entre utopie techniciste et réalité, cet écrit tend à se positionner sur une vision prospective et optimiste du mouvement tout en se rattachant à des faits concréts. Dans cette dynamique, Neil Gershenfeld, le troisième acteur de cette révolution, sera abordé dans la seconde partie liée aux ateliers de fabrication. [I] La Troisième Revolution Industrielle est une notion qui émerge dans les années 2000 notamment à travers J.Rifkin en 2006, puis popularisé en 2012 par son livre : La Troisième Revolution Industrielle [II] «The Third Industrial Revolution European Society is an association of European professionals, experts in various sector of economy, technical and social sciences, who share the vision of a new distributed, interactive and democratic energy model proposed by Jeremy Rifkin» [III] Cf.. Chap. _ Culture DIY et mouvement Makers
* “L’atome est une énergie centralisée par essence alors que le futur appartient à la production partagée” Jeremy Rifkin , TRI
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“Sharing knowledge do not mean loosing knowledge� 3Dprinting Pro Open-Source compagny, Ultimaker, Martijn Elserman
NOUVELLE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
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Dans cette première partie, il parait évident de mettre en place les bases et le contexte dans lesquels cette révolution progresse. Sans évoquer toute l’évolution de l’industrie, il me semble important d’introduire brièvement les deux premières révolutions industrielles ainsi que leurs ancrages dans le domaine architectural.
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Par ailleurs, l’avènement du web au début du siècle a permis l’émancipation et la démocratisation de l’industrie au sein d’un contexte local. Différents points sont alors clairement identifiés dans ce processus, tels que la notion du Desktop[I] ou encore celle de l’Open-Source[II]. Le passage des «Bits aux Atomes»[III] comme l’énonce Neil Gershenfeld est certainement l’élément tangible et visible de cette révolution en route. Certes, certains ironisent sur ceux qui prétendent à «l’après pétrole» mais c’est notamment à travers cette première partie et à travers des faits d’actualités que je chercherai à évoquer certains fondements de ces mouvements. Ces différents éléments peuvent trouver leurs ancrages dans le milieu urbain. En particulier, avec l’apparition d’un nouveau statut de «Prosommateur»[IV], plus qu’omniprésent de nos jours. J’aborderai, en finalité, la question de la relocalisation industrielle dans un contexte urbain de ville diffuse, ce qui permettra l’amorce de la seconde partie Made In Local.
[I] Cf. Chap. Desktop [II] Cf. Chap. Open-Source [III] «Center for Bits and Atoms dirigè par Neil Gershenfeld au Massachusetts Institute of Technology» [IV] Néologisme énoncé pour les premières fois par Alvin Toffler, futurologue, en 1980
NOUVELLE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE _un
contexte socio - économique
Les premières révolutions La mécanisation du travail illustre clairement la première révolution industrielle, avec l’apparition de la vapeur comme moyen de production énergétique par James Watts en 1776. C’est en premier lieu le domaine du textile qui est révolutionné par James Hargreaves, puis plus tardivement le domaine de l’imprimerie par Otto Mergenthaler. Selon Jeremy Rifkin, «chaque ère économique, assise sur une révolution industrielle, prend racine dans la combinaison d’un nouveau mode de communication associé à une nouvelle source d’énergie»[I]. C’est ainsi que l’on illustre cette première révolution industrielle à travers l’alliance de la vapeur avec l’imprimerie comme premier bond de l’information et de la communication. D’un point de vue architectural, c’est à cette époque que l’on assiste à l’avènement de l’architecture symbolique et visionnaire de C.N. Ledoux et E.L Boullé. Les Salines Royales D’arc et Senans construites en 1774 par C.N Ledoux est un vestige unique dans l’histoire de l’architecture industrielle.[II] Pour les éléments qui constituent la seconde révolution industrielle à la fin du XIXième siècle, on se rattachera au moteur à combustion interne d’essence et à la communication électronique (ou de manière globale à l’électrification). L’exemple remarquable de cette époque est clairement caractérisé par la production en chaine du Modéle T de Henry Ford. [III] La démocratisation de l’acier par le procédé de Bessemer en 1860 a permis ce type de production tout en provoquant un essor des ouvrages métalliques. L’architecture métallique se profile alors à cette époque-ci à travers les grands noms tels que Eiffel ou Labrouste, par exemple. La suite s’enchainera nettement plus vite avec la découverte du pétrole. L’industrie pétrolière s’emballera avec une demande croissante dans le secteur automobile. L’ère de production de masse est plus qu’annoncée. [I] Rifkin, J. (2012). La troisème révolution industrielle. Paris : Les Liens qui Libèrent. [II] Lhoas, P. (2010). Histoire de l’architecture. Document non publié, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles [III] Automobile produite par la Ford Motor Company dirigée par Henry Ford entre 1908 et 1927
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Sur le plan Urbanistique, l’utopie culturaliste se développe à travers la cité jardin d’Ebenzer Howard jusqu’au année 1970. Cependant l’urbanisme progressiste prendra le dessus avec le mouvement moderne (de Fourier à Le Corbusier) et l’avènement du Béton au milieu du XXième siècle.[I]
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[II]
Le voyage dans la lune[II] écrit; produit et réalisé par Georges Méliès marque un moment clé dans l’histoire du cinéma. Il illustre le début de la seconde révolution industrielle. Ainsi avec les Frères Lumières, ils ont su saisir la vision révolutionnaire de la fin du XIXième siècle. Les illusions et le trucage qu’incarnent G. Méliès par l’utilisation de nouvelles technologies montrent son univers futuriste vers «le voyage à travers l’impossible»[III]. [I] Grulois, G. (2010). Outils, modèles et méthodes de l’urbanisme. Document non publié, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles. [II] Méliès, G. (1902). Le voyage dans la lune. [III] Méliès, G. (1904). Le voyage à travers l’impossible.
Une crise globale Après la pèriode des trentes glorieuses, «La production pétrolière a atteint son pic en 1970, après quoi elle a entamé son long déclin»[I]. Or dans les années 90, les différentes révolutions, liées aux techniques d’informations et de communications, se sont rattachées contre nature à ce déclin au sein d’une seconde révolution «industrielle vieillissante».[II] C’est notamment à cette époque que «le boom immobilier» et la construction de masse de banlieues pavillonnaires sont déclenchés par la mise en place des réseaux autoroutiers internes. Associée à la promotion des nouveaux moyens de crédit tels que les «Subprime»[III], la crise immobilière et financière est annoncée. C’est en 2007 que le système Américain éclate sous la pression immobilière associée à une économie de mondialisation arrivant à bout de souffle. Cette période a d’ailleurs été baptisé « la Grande Récession»[IV] tant sur le continent Américain qu’Européen. L’augmentation effroyable du taux de chômage s’amorce quant à lui de façon continue. La première phase de crise subite entre 2007 et 2009 se voit clairement suivi par une seconde phase en 2012 due aux dettes publiques engendrées. Xavier Timbeau énonce : «parce que l’Europe est soumise à la peur du défaut, elle transforme la grande Récession amorcée en 2008, en très grande Récession.» Ces différents éléments de crise brièvement exposés permettent de comprendre les sources et les nécessités d’une nouvelle révolution industrielle. Par ailleurs, on peut le comprendre à travers un autre angle, celui du travail fait à la chambre photograhique de E.Burtynsky et de A.Gursky faisant l’état d’un capitalisme comptemporain. D’un coté la mise en abyme d’un paysage manufacturé par l’homme, de l’autre, un travail d’accumulation sur la dénonciation d’une société consumériste.
Photos ci-après : Burtynsky, E. (1992). Rock of Ages #15, Vermont, USA. Gursky, A. (1999). Dyptique 99 Cent, Los Angeles, USA. [I], Rifkin, J. (2012). La troisème révolution industrielle, chap : Fin de partie pour la deuxième révolution industrielle, ( pp. 29), Paris : Les Liens qui Libèrent. [II] Rifkin, J. (2012). La troisème révolution industrielle, chap : Wall Street s’effondre. ( pp. 38), Paris : Les Liens qui Libèrent. [III] Subprimes : aussi appelés «crédits subprimes», sont des prêts hypothécaires à risque. (Wikipedia) [IV] Timbeau, X. (2011). La Très Grande Récession. En ligne sur le site de l’observatoire français des conjonctures économiques. http://www.ofce.sciences-po.fr/
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_quand l’industrie
rencontre le web
Culture DIY et mouvement Makers On peut dater la culture Do-it-yourself[I] aux années 1970. C’est à cette époque qu’un mouvement se développe suite aux différentes crises, énoncé de manière globale dans le chapitre précédent. Le «faire soi-même» a quelque part toujours existé comme une opposition à l’industrialisation mais la montée en puissance du DIY est étroitement liée aux origines du mouvement Punk avec une vision anticonsumériste. Sideburns, un Fanzine britannique, publie dans les années 70 une illustration qui énonce les débuts du mouvement : « Voici un accord, en voici un autre, en voilà un troisième, maintenant monte ton propre groupe ».[II] Dans ce contexte, il est anciennement lié au mouvement Arts and Crafts né au début du XXième siècle qui offre une mouvance réformatrice liée à un retour des différents art manuels . 24
C’est à travers le mouvement Maker[III] que la culture DIY persiste de nos jours. La création du magazine Make en 2005 signe le début du mouvement. Il sera concrétisé par la MakerFaire en 2006, évènement emblématique de la Sillicon Valley, et qui réunit des milliers de personnes autour du thème DIY. Aujourd’hui, une centaine de MakerFaire a lieu annuellement à travers le monde. Elles permettent de donner une certaine visibilité au mouvement qui avait tendance à rester très marginal. Plus de 200 000 personnes ont ainsi pu participer à la dernière manifestation. Le maker est assimilé au «faiseur» de chose, il est issu de la génération web et porte en ligne cette culture. Selon Chris Anderson trois points essentiels permettent de le caractériser :
[I] DIY : Do-IT-YOurself, «fais le toi même», Mouvement et activités visant à créer des objets de la vie courante, des objets technologiques ou des objets artistiques, généralement de façon artisanale. (Wikipedia) [II] Moon, T. (1977), Three Chords. Fanzine Sideburns. (Cf. Image, pp. 25) [III] Maker : «Faiseur», Proche du hacker, sans la réputation sulfureuse, le maker est celui qui construit, qui bidouille ( http://fr.flossmanuals.net/fablab-hackerspace-les-lieux-de-fabrication-numerique-collaboratif/ ch025_glossaire)
« _ Il utilise des outils de bureau numériques pour créer (...) _ Sa norme culturelle exige que ces modèles soient mis à disposition d’autrui. _ Il utilise pour ses modèles des formats de fichiers courants, ce qui permet à quiconque, s’il le désire, de les adresser à des services commerciaux. ».[I] Telles sont les prémisses culturelles, de cette révolution. Nous verrons comment le Web et la démocratisation des outils numériques ont permis de populariser cette culture.
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[II]
[I] Anderson, C. (2012). Makers: The New Industrial Revolution, France : Pearson. [II] Moon, T. (1977), Three Chords. Fanzine Sideburns. (Cf. pp. 24)
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Economic boost: “Makers pump some $29 billion into the economy each year.” USA Today, Oct 2013
Des bits aux atomes Les notions de Bits et Atomes[I] sont des notions qui seront abordées tout au long de mon mémoire. En effet, ils sont un des fondements de cette révolution et permettent d’assimiler deux mondes complexes situés entre logiciel/ virtuel (Bits) et matériel (Atomes). La confrontation des Bits et des Atomes est issu du MIT Media Labs fondé par Nicholas Negroponte en 1985. Il a été par la suite représenté par le «Center for bits and Atoms», en tant que filiaire du MIT Media Labs, créée en 2001 par Neil Gershenfeld. Il est important de soulever que les révolutions de techniques d’informations et de communications, telles que le Web, sont à l’origine de la démocratisation de l’innovation du coté des Bits. De nos jours, on peut aisément en remarquer les impacts sur notre société, notamment dans le milieu de la musique ou plus récemment sur les réseaux sociaux. Cette démocratisation des bits débute depuis les premiers passionnés de micro-ordinateurs jusqu’a l’armée des citoyens du web, plus qu’omniprésent dans notre quotidien. La nouvelle industrie naissante s’inspire directement de l’explosion du Web 2.0.[II] Si l’on parle de l’industrie verticale ou centralisée comme grande entreprise fabriquant les grands produits de consommation (les atomes), ici on parle d’industrie horizontale et personnalisée. L’innovation n’est alors plus détenue par «l’élite» mais bien par l’armée du web qui tente le passage des bits aux atomes à travers l’émergence de ce que l’on appele les MUP[III] (Micro Usines Personnalisées). «Designed in California», «Made in China», tel est l’état de l’industrie centralisée aujourd’hui. Mais si les Atomes se comportent comme les Bits alors on met entre les mains de chacun une puissance d’innovation comparable à ce que la démocratisation du web a generée.
[I] A l’origine du MIT Media Lab : MIT’s Center for Bits and Atoms is an interdisciplinary initiative exploring the boundary between computer science and physical science (http://cba.mit.edu/about/index.html) [II] Web 2.0 : Evolution du Web vers plus de simplicité et d’interactivité. (Wikipedia) [III] Rosnay, J. (09.11.2006), Article du Monde : Comment imprimer des objets chez soi. Après les TIC, voici les MUP !
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traditionnal process
designer product models
mass manufacturing
engineer new process 28
designer engineer
user personal manufacturing
T R A N S P
POP
A N S P O R T
store
user POP 29
digital product models
flexible manufacturing local, distributed manufacturing
Le Desktop Jusque là, les atomes étaient produits globalement par l’industrie centralisée. Le passage des bits aux atomes se construit autour de la democratisation des outils de production. Chris Anderson développe ce phénomène à travers la notion de Desktop[I] en relatant les différentes évolutions qu’a connues l’informatique de bureau. En effet, ce phénomène nous est clairement familié. En se replongeant dans le passé, les ordinateurs, de taille gigantesque, étaient à l’epoque uniquement utilisés pour le calcul ou autres travaux administratifs importants.
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Lorsque Apple et IBM ont sorti dans les années 80 les premiers ordinateurs de bureau ( desktop computing ), la technologie informatique s’est très rapidement democratisée et diversifiée. Il en va de même pour le desktop publishing[II] ou l’édition de bureau qui est depuis une vingtaine d’années à la portée de tout le monde pour quelques euros. Elle met dans les mains de n’importe qui la possibilité de «prototyper» une publication 2D sur papier, chez soi. Aujourd’hui, la notion de «bureau» est largement utilisée pour les outils industriels. On parle alors d’imprimante papier de bureau, des CNC version desktop, laser, découpeuse vynil, etc... Si certaines machines dites Desktop n’arrivent pas à prendre place au sein de chaque foyer, aujourd’hui c’est avant tout l’imprimante 3D[III] qui vient s’y installer. Elle représente et symbolise au mieux, d’un point de vue matériel, cette revolution industrielle. En effet, l’impression 3D, qui existe déjà depuis une trentaine d’années dans l’industrie, permet de déplacer la maitrise de technologies productives liées aux grands groupes industriels. Aujourd’hui, cette méthode de fabrication vient trouver sa place dans la sphére domestique. [I] Anderson, C. (2012). Makers: The New Industrial Revolution, chap: Le Desktop change tout, (pp.68), France : Pearson [II] Desktop publishing : Publication assistée par ordinateur qui consiste à fabriquer des documents destinés à l’impression à l’aide d’un ordinateur en lieu (Wikipedia) [III] L’impression 3D : Technique de fabrication additive développée pour le prototypage rapide. Trois technologies principales coexistent : le FDM (Fuse Deposition Modeling : modelage par dépôt de matière en fusion), la SLA (Stéréolithographie = une lumière UV solidifie une couche de plastique liquide) et le frittage sélectif par laser (un laser agglomère une couche de poudre). ( Wikipedia)
Ce procédé additif de matière semble ouvrir le champ du possible. Elle s’apparente à une technologie de rupture (disruptive technology[I]) qu’introduit Christensen en 2000. Elle vient concurrencer la performance des technologies déjà établies, et pourrait prendre effet sur la sphére économique en amenant des changements profonds et structurels. Globalement ces types de machines de bureau ramènent, d’une certaine manière, une possibilité de fabrication et de production dans le milieu local ou domestique. [II]
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[III]
[I] Disruptive technology : Introduit et argumenté par Clayton M. Christensen dans un livre publié en 1997 The Innovator’s Dilemma. [II] Apple desktop publishing : the Macintosh Plus, LaserWriter Plus and an external hard drive [III] Imprimante 3D Form 1 de FormLabs, financé par la platforme Kickstarter fin 2012.
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Première notion de l’impression 3D. Hergé, (1972), Tintin et le Lac aux Requins.
[I]
33 [II]
[III]
[IV]
[V]
[I] Symbole, organisation Copyright [II] Image représentant GNU project, ancêtre du copyleft pour les programmes informatiques. [III] Symbole du Copyleft [IV] Symbole du Creative Commons [V] Symbole de l’Open Source Initiative.
Licences de Libre diffusion Les 1ères imprimantes 3D de bureau sont apparues dans un milieu Open Source, c’est surement grâce à cela qu’elles se sont très rapidement popularisées. Le projet Rep Rap[I] (Replication Rapid prototyper), créé en 2005, propose une imprimante 3D autorépliquante et surtout totalement libre. En raison de la diversité et du nombre de licences existantes dans le mouvement libre, il me semble important de faire un rapide rappel historique sur ses fondements.
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C’est dans les années 80 que les licences de distribution libre ont existé, avant tout pour le programme informatique et son code source (ou noyau). Tel en est l’exemple remarquable de système d’exploitation GNU/LINUX[II]. C’est à travers ce projet et grâce à une communauté formée autour du logiciel libre que le Copyleft[III] est apparu en 1983. L’Open Source Initiative[IV] est né en 1998 suite à un manque de réalité économique et de technique existante dans le copyleft. Aujourd’hui, il existe donc une réelle scission entre la communauté Open Source et celle du logiciel libre (copyleft). De façon pragmatique : « le logiciel libre, selon son initiateur, est un mouvement social qui repose sur les principes de Liberté, Égalité, Fraternité ; l’open source, décrit pour la première fois dans La Cathédrale et le Bazar, s’attache aux avantages d’une méthode de développement au travers de la réutilisation du code source. »[V] Je me rattache ici aux critères, développés par l’Open Source Initiative, qui sont de nos jours plus communs. Ils s’appliquent selon différents points liés au programme informatique. Il en existe dix au sein de leurs chartes, voici les 4 fondamentaux : _ License et distribution gratuite _Distribution de copie des versions modifiées _Programme utilisable pour tous usages _Modifier le fonctionnement du programme [I] http://reprap.org/wiki/RepRap [II] https://www.gnu.org/gnu/linux-and-gnu.fr.html [III] https://www.gnu.org/copyleft/ [IV] http://opensource.org/ [V] Stallman, R. Celon l’article : http://www.gnu.org/philosophy/open-source-misses-the-point.fr.html
Par la suite, il sera très largement investi dans les différents domaines liés aux systèmes d’informations web mais aussi dans l’éducation voir même l’architecture. (Voir chapitre Creative Commons) Cette nouvelle industrie est donc régie par l’ouverture et le partage des données, Chris Anderson aborde aussi cette idée à travers le matériel libre comme nous avons pu le voir plus haut avec l’impression 3D. «Un marché où les clients vous aideront à développer vos produits avant de vous les acheter ? Oui, si vous donnez les bits et vendez les atomes.» [I] Il fait alors une analogie claire avec les produits de la révolution web (Android, Google, Réseaux sociaux Etc…) et les futures innovations matérielles (imprimante 3D, Laser etc …) . « Demain il pourrait en aller de même avec le matériel.»[II] Alors que nous avons connu l’avènement des brevets ou autres protections sur les propriétés intellectuelles, l’open source pose ainsi de nombreux questionnements dans ce domaine et, plus récemment, dans le milieu de l’impression 3D.
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[I] Anderson, C. (2012). Makers: The New Industrial Revolution, chap: Le Desktop change tout, (pp.68), France : Pearson [II] Cf. [I]
Creative Commons L’Open Source supporte de nombreuses licences de distribution libre mais c’est en 2001 que l’organisme Creative Commons[I] démocratise cette distribution à travers des licences ouvertes sur tous types d’œuvres. En effet, elles ne sont plus uniquement liées au programme informatique mais s’étendent au champ du patrimoine culturel et facilitent l’utilisation et la réutilisation d’œuvres (textes, photos, musique, sites Web...). Elles offrent alors une alternative claire aux «tous droits réservés» : liés aux droits d’auteurs (copyright) qui freinent une diffusion culturelle, tout en conservant une notion de paternité. Ces licences sont donc de vrais outils juridiques qui permettent, de garder certains droits, tout en pouvant diffuser librement. Les licences Creative Commons[II] sont régies par quatre éléments fondamentaux et permettent, en les combinant, de créer différents types de licences. 36
Paternité [BY] (Attribution) : L’œuvre peut être librement utilisée, à la condition de l’attribuer à l’auteur en citant son nom.
Pas d’utilisation commerciale [NC] (Noncommercial) :
Le titulaire de droits peut autoriser tous les types d’utilisation ou au contraire restreindre aux utilisations non commerciales (les utilisations commerciales restant soumises à son autorisation).
Pas de modification [ND] (NoDerivs) : Le titulaire de droits peut continuer à réserver la faculté de réaliser des œuvres de type dérivées ou au contraire autoriser à l’avance les modifications, traductions.
Partage des conditions initiales à l’identique [SA] (ShareAlike) : Le titulaire des droits peut autoriser à l’avance les modifications ; peut se superposer l’obligation (SA) pour les œuvres dites dérivées d’être proposées au public avec les mêmes libertés (sous les mêmes options Creative Commons) que l’œuvre originale.
Zero :
Le créateur renonce à ses droits. Aucune limite à la diffusion de l’oeuvre n’existe, sous réserve des législations locales.
[I] http://creativecommons.org/ [II] Cf. I
ATTRIBUTION
ATTRIBUTION SHAREALIKE ATTRIBUTION NON COMMERCIAL ATTRIBUTION NO DERIVATIVES ATTRIBUTION NON COMMERCIAL SHAREALIKE ATTRIBUTION NON COMMERCIAL NO DERIVATIVES
Ces nouvelles licences[I] posent alors la question du modèle économique à travers cette vision. En effet, quel système économique peut s’ancrer sur ces différentes licences ou sur une base participative et ouverte ? Le chapitre suivant montrera un autre enjeu de cette révolution industrielle, vers une nouvelle économie open source. Nous verrons dans la seconde partie comment ces modèles peuvent s’apprêter à l’architecture, avec comme exemple : WikiHouse.
[I] http://creativecommons.org/
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New Business Angels : Le Crowdfunding Le Crowfunding est un phénomène récent datant de 2007. Il est directement associé à la finance participative qui énonce 4 grandes familles[I]. En effet il peut prendre plusieurs formes, telles que : le prêt entre particuliers (aussi appelé «P2P lending»), le crowdfunding (collecte de dons), l’investissement en capital («equity crowdfunding»), ou encore la microfinance en Peer-to-Peer. Ici, nous nous intéresserons essentiellement sur le financement de type Crowfunding avec comme exemple remarquable sur ce type de finance : Kickstarter[II]. C’est aujourd’hui un phénomène très popularisé dans l’air des réseaux sociaux et communauté en ligne, pour promouvoir et financer un projet (musiques, films, ou encore d’ordre technologique).
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Les campagnes de financement durent entre un et deux mois et se font sous forme de présentation vidéo suivie d’une description détaillée écrite. L’équipe de projet met alors un montant à atteindre pour valider la campagne. Chaque contributeur (Bakers) séduit par le projet fera une contribution d’un certain montant suivant des paliers établis par le porteur de projet. L’équipe de projet s’engage alors à fournir une contrepartie qu’elle aura choisie au préalable, en fonction du montant engagé par le contributeur (généralement du simple remerciement pour un don minimum de 1 euro jusqu’au produit en question). La campagne est validée par le site seulement si l’objectif de base est atteint dans la période impartie. Dans le cas contraire les contributeurs ne sont pas débités de leur montant investi. Si ce type de financement a existé d’une certaine manière dans le monde de la musique ; ici ce type de plateforme permet à des projets nettement plus complexes de se réaliser. Plusieurs points importants sur ces plateformes permettent de saisir la naissance d’une nouvelle économie en marge et vient bousculer la sphère entreprenariale. Les principaux freins chez les jeunes entrepreneurs innovants sont les frais important ainsi que le capital à apporter en amont. Ici, les ventes se changent en potentiel unique où les prêts et capitaux se retrouvent évacuer.
[I] Wikipdia à propos du financement participatif, d’après : Lizuka, M. (2013), Le crowdfunding : les rouages du financement participatif, EduBanque Éditions. [II] Kickstarter, site de crowdfunding : https://www.kickstarter.com/
En effet, ce type de plateforme prévient du chiffre d’affaire d’une jeune entreprise au moment le plus important de la création d’une entreprise. La dernier point qui me semble le plus important et qu’énonce Anderson est celui de l’étude de marché. Ces plateformes ouvrent au monde entier un produit avant sa sortie officielle. En effet, si le projet n’atteint pas son financement c’est qu’il n’aurait certainement pas fonctionné sur le marché. C’est certainement l’étape la plus précieuse qui permet de sécuriser un élément important dans la création d’entreprise. Sur ce type de plateforme, le client devient alors membre d’une communauté autour du produit auquel il a contribué. « Le web aide à trouver ces gens, où qu’ils puissent se trouver. Avant le web, comment auriez-vous pu apprécier le marché d’un aquarium à méduses?»[I] Tous ces éléments qui régissent ou participent à cette nouvelle révolution industrielle apportent d’ores et déjà des changements tant sur la ville urbaine que sur de nouveaux statuts sociaux.
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[I] Anderson, C. (2012). Makers: The New Industrial Revolution, chap: Financer le mouvement Maker, (pp.205), France : Pearson
40
* “Over $1 bil-
lion has been pledged by more than 5.9 million people, funding more than 59,000 creative projects.” «Since our launch on April 28, 2009» Kickstarter Highlights, 2013 https://www.kickstarter.com/?ref=nav
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_une
nouvelle dynamique urbaine
Le statut de prosommateur C’est dans les années 90 qu’Alvin Toffler énonce à travers un des ces ouvrages la notion de Prosumer (ou prosommateur en français), néologisme entre comsumer et producer en anglais. Il est annoncé comme précurseur dans la théorie de nouvelle revolution industrielle qu’énonce J. Rifkin. Lors d’une interview et à l’occasion de la sortie de son livre best seller «The revolutionary wealth», en septembre 2007, A. Toffler retrace cette économie de prosumer.
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«Avant, les gens n’utilisaient pas d’argent. Ils travaillaient pour euxmêmes, construisaient leur propre maison, travaillaient pour nourrir leur famille. Les transactions financières n’existaient pas. Depuis le développement d’une société moderne postindustrielle, engagée voici 200 ans, les économistes pensaient que toutes les activités économiques seraient basées sur l’argent. Mais ils n’ont pas tenu compte du fait que les activités non monétaires continuaient d’exister. Or, ces activités ont un grand effet sur l’économie monétaire. C’est ce que nous appelons la «prosumer economy», «pro» venant de producer (producteur) et «sumer» de consumer (consommateur). Cela suggère que nos activités nous font produire et consommer en même temps.»[I] C’est une tendance qui devient de plus en plus importante dans notre société, notamment en l’incluant dans l’avènement du web et des différents éléments développés plus haut. En effet, l’open-source, le mouvement maker DIY ou encore la démocratisation des machines font partis de la prosumer economy. Le brouillage entre activités de production et activités de consommation annonce un consommateur qui prend possession des technologies liées à une économie monétaire pour la ramener à une sphère domestique. C’est à ce moment que son statut se transforme en prosumer.
[I] Propos recueillis par Annika Cayrol (2007), financite magazine n°7.
p
consu get in doma manu produ
A. Toffler prend comme exemple Linux et montre en quoi celui-ci a pu changer l’économie monétaire à travers un programme open-source. Dans cette même dynamique, l’impression 3D est l’un des exemples le plus récent qui caractérise cette tendance sur le champ matériel. Nous l’avons déjà brièvement vu dans le chapitre Desktop, l’impression 3D est arrivée sur le marché domestique à travers des projets en Creative Commons. Aujourd’hui, elles commencent à inonder les foyers mais perturbent une économie monétaire qui est déjà dépassée par cet engouement venue d’une économie non monétaire, et d’une population de prosumer. Le statut de prosumer ou plus anciennement d’économie non monétaire sont des tendances qui existent depuis déjà deux décennies sous de nombreuses formes. A présent les technologies de fabrication se démocratisent brouillant les rôles individuels classiques.
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producer
consumer collaboration
consumer trying to get into the producer domain : Process of manufacturing and production
prosumer
producer trying to get into consumer domain : Costumer insight and environement scanning
[I] Création du schéma d’après le blog : http://mehdioa.wordpress.com/
[I]
Relocalisation Industrielle «Chaque fois que je télécharge un modèle trouvé sur le web et que j’imprime quelque chose sur mon imprimante 3D sans me rendre dans un magasin ni m’engager dans la moindre transaction commerciale, je me demande combien de temps il faudra pour que le monde des atomes (matériel) se libère comme la plus grande partie du monde des bits (web) l’a déjà fait.» Chris Anderson pose ici le questionnement sur la place de l’industrie personnalisée ou micro industrie par rapport à une industrie de masse dominante. Malgré le fait que le monde d’aujourd’hui ne soit aussi clair et idéal, comme l’énonce C. Anderson, on peut distinguer à travers les éléments développés plus haut deux nouvelles formes de relocalisation industrielle.
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Tout d’abord, il y a ce qu’on appelle l’industrie dans le nuage (web), qui correspond à l’idée d’un service industriel mis en place à partir d’une plateforme web et disponible pour tous. Il rejoint la lignée des services d’impression papier ou autres services du même type. En effet, les grandes industries se tournent de nos jours vers tous les types de volume tant sur une production individuelle et personnalisée que sur une plus grande production, tout cela liée au web. Les sites, tels que ponoko, sculpteo ou encore i.materialise proposent des services de découpe laser, d’impressions 3D, découpe vinyl, etc... Quiconque a donc la possibilité d’introduire une notion de fabrication industrielle et personnalisée à partir de son desktop personnel via une plateforme web. Ensuite, il y a l’industrie made in local qui permet de relancer une certaine forme d’économie «post crise». La tendance du faire soi-même ou encore d’avoir une traçabilité de l’objet que l’on consomme est de nos jours incontournable. Le développement du capitalisme industriel a amené une production de masse à travers une accumulation de capital fixe. Cette production est associée à une valeur d’échange monétaire, alors que les produits issus d’une industrie décentralisée de type FabLab est elle associée à une une valeur d’usage sur un cycle raccourci. Yannick Rumpala[I] parle de dé-marchandisation de certains objet.
[I] Y. Rumpala, (2012), L’impression tridimentionnelle comme vecteur de reconfiguration politique. Faculté de Droit et de Sciences Politiques, Nice, France.
Evidemment, il va y avoir un impact sur les flux physiques que va générer cette industrie horizontale et mise en réseau, à la fois au niveau des matériaux mais aussi sur les échanges. Une production diffuse semble amener des dynamiques de relocalisation mais aussi une réduction des volumes d’échanges internationaux. C’est en tout cas ce que tente de mettre en place certains gouvernements à travers une nouvelle politique de redressement productif, en France, ou encore de FabCity à Barcelone.
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[I] B.Secchi & P.Vigano, (2011), La ville poreuse : Un projet pour le Grand Paris. France : Metispresses
[I]
Espace de la grande vitesse : Réseau isotropique
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Espace de la vitesse moyenne : Réseau passant
Espace de la proximité, faible vitesse, réseau isotropique
Vers une ville industrielle 2.0 Ce chapitre se veut comme conclusion de cette partie et apporte une vison prospective avant d’aborder les espaces de ces nouvelles industries. C’est à travers le modèle de relocalisation industrielle que la ville est susceptible d’être touchée. Si l’icône urbain du XIXième siècle, Paris a été une ville compact et bourgeoise ; au XXième siècle avec New York comme ville verticale, Bernado Secchi émet l’hypothèse que la ville diffuse, dispersée, sera l’icône du XXI ième siècle. Comme il l’énonce c’est une «réalité» à prendre en compte. Il me semble important de citer B. Secchi par rapport à l’agriculture sur un territoire diffus pour comprendre l’importance et les enjeux que pourraient avoir ces nouveaux espaces en réseau au sein d’une ville «poreuse». Il y a ici une brève analogie à faire entre cette réalité et ces nouvelles industries. «L’agriculture forme le paysage et pourrait devenir, pourquoi pas, le grand monument des métropoles horizontales du XXIième siècle. Il y a plusieurs raisons de travailler avec l’agriculture. D’abord, car nous vivons une crise énergétique. On ne pourra plus se permettre de manger des oranges d’Israël et des légumes d’Argentine. Cela pose la question d’une agriculture de proximité et de l’autonomie alimentaire... Deuxièmement, car il faut arrêter de considérer les terrains agricoles comme de simples potentiels à bâtir aux abords des villes... A mon sens, le thème le plus important doit être celui du recyclage urbain.» C’est à travers ses propos et grâce aux différents travaux de l’agence Secchi & Vigano (j’ai eu l’occasion de l’étudier avec l’atelier Space Speculation) que je trouve la cohérence et la place que pourrait avoir cette nouvelle révolution industrielle dans un milieu de ville diffuse. Les schémas exposés ci-avant illustrent clairement cette vision d’espace mis en place sur un réseau isotrope. Secchi & Vigano le montre par ailleurs dans leur travail sur le Grand Paris, recueilli au sein de leur livre «La Ville Poreuse».
Image ci-contre : B.Secchi & P.Vigano, (2011), La ville poreuse : Un projet pour le Grand Paris. France : Metispresses
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* “Think 48
globally, fabricate locally� Neil Gershenfeld, 2012
MADE IN LOCAL
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culture DIY
Do It Yourself / faire soi-même
mouvement maker makezine / makerfaire
Makerspaces
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FabLab MIT Techshop
FabLabs
Hackerspaces
[I]
[I] D’après un schéma de Bottolier-Depois François - Les makerspaces: innovations et militantisme libertaire - août 2012.
Après avoir brièvement développé les différents tenants de cette nouvelle révolution industrielle à une approche plus théorique. La seconde partie s’attachera à développer cette notion de fabrication locale aux travers des ateliers de fabrication numérique. Les FabLabs naissent un peu partout dans le monde à travers un puissant réseau communautaire. C’est à travers cela que je poserai les bases de cette notion de FabLab au sein d’un premier chapitre. Avec à la fois un aspect historique (mportant dans ce processus de nouvelle révolution industrielle) et son engagement participatif par le biais de sa communauté. Pour finir sur les FabLabs comme lieux de création et d’innovation. Si aujourd’hui les FabLabs sont au cœur de l’actualité dans un contexte de redressement productif. Il existe de nombreuses autres typologies de Makerspaces qui participent à ce mouvement dans d’autres contextes. Dans ce chapitre l’idée est de venir clairement dissocier les espaces liés à une activité à but lucratif ou partiellement commerciale (Techshops) et les espaces de type FabLabs basés sur la collaboration et l’innovation (Hackerspaces). Il s’en suivra d’un chapitre sur mon expérience de terrain lié à ces espaces : Le FabTour. En effet, j’ai mené pendant près de deux ans de nombreux voyages visant à forger ma propre opinion et vision sur ces ateliers de fabrication numérique. J’ai donc décidé de les présenter suivant deux continents : l’Europe et l’Amérique du Nord, tout en sachant que je ne présenterai pas tous les ateliers que j’ai pu visiter mais bien une synthèse pour chaque typologie. Mes visites restent non exhaustives en raison du nombre de laboratoires de fabrication existants. Je terminerai ce chapitre par une dernière expérience à l’échelle de la ville, Bar celone. En effet, cette ville est l’un des piliers du réseau FabLab. A ce jour c’est la seule agglomération qui projette ce modèle à une échelle urbaine avec Barcelone comme FabCity où chaque quartier aurait son atelier de fabrication.
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MADE IN LOCAL
_Les FabLabs Son histoire
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Tout commence aux Etats-Unis. La fabrication digital est le domaine de prédilection des différents travaux effectués aux sein du «Center for Bits and Atoms», une des branches aux MIT (Massachusetts Institute of Technology) fondé en 2001. Il était à l’origine, dans les années 90, appelé « How to make almost anything » (comment faire presque tout) et organisé par le professeur Neil Gershenfeld. L’idée était donc d’offrir aux étudiants des outils industriels de pointe pour qu’ils puissent élaborer et créer leurs propres projets. Après un très grand succès des premières années de son cours, le centre des Bits et des Atomes décida d’étendre le projet avec le support du National Science Foundation. A la place de nombreuses publications de leurs réussites, Neil Gershenfeld opta avec ses étudiants, pour la création de plusieurs micros laboratoires de fabrication mis en réseaux pour faire office de diffusion. Le premier FabLab est alors né au South End Technology Center à Boston avec 70 000 dollars d’investissement de base issu du National Science Foundation. En 2004, le second Fablab émerge à Sekondi-Takoradi, au Ghana. Quelques années après le phénomène explose dans le monde, aujourd’hui et au moment où j’écris ceci, plus de 270 FabLabs sont répertoriés dans le monde et plus d’une centaine sont en développement.
Neil Gershenfeld est alors convié à faire une présentation en 2006 à travers les séries de conférences internationales TED : « Afin de travailler sur des questions de fabrication numérique, le CBA a obtenu un financement important pour acheter des machines capables de fabriquer n’importe quoi à n’importe quelle échelle. Mais je passais trop de temps à enseigner aux étudiants comment se servir de ces outils. J’ai alors créé un cours intitulé «Comment fabriquer à peu près n’importe quoi ?». Des étudiants de toutes origines se sont rués dessus. Ils n’avaient pas nécessairement de compétences techniques. Ils ont tous produit des réalisations invraisemblables, étonnantes... Et j’ai réalisé que le «killer product» (NdT : le «produit qui tue», celui qui déclenche l’émergence d’un marché) de la fabrication personnelle est le produit qui s’adresse à un marché d’une personne. On n’a pas besoin de tels dispositifs pour fabriquer un produit qu’on trouvera dans la grande distribution, mais ils sont utiles pour fabriquer ce qui fait de nous un être unique. Les étudiants ont donc détourné mes machines pour inventer la fabrication personnelle...»
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[I]
[I] Image issue de la conférence, TED Talks, N. Gershenfeld, (2006), Unleash your creativity in a Fab Lab. Présentation des travaux d’étudiant du cours How to make (almost) anything.
[I]
Fab Community 54
Les FabLabs ont avant tout été créés pour les gens autant bricoleurs, qu’artistes, designers, ingénieurs, étudiants ou encore entrepreneurs. Les notions de partage et d’ouverture sont des éléments fondamentaux. L’enjeu étant de faire des personnes plus ouvertes à la créativité mais aussi être aptes à transformer des idées en véritable objet. Pour cela les FabLabs ne seraient rien sans la puissante communauté Maker ou Do It Yourself qui amène ces lieux aux confins de l’industrie, du design et des circuits traditionnels d’innovation. L’interdisciplinarité est aussi quelque chose d’intéressant et important au sein de ce lieu collectif, l’artisan va ainsi à la rencontre du hacking ou encore l’ingénieur électronique avec le designer. C’est cette rencontre de connaissance ou de matière grise que génère ces lieux qui en font de «Fabuleux Laboratoire».[II] Il faut savoir que chaque espace doit adhérer à une charte énoncée par le MIT et les premiers FabLabs pour prétendre être un FabLab et ainsi utiliser le logo. Voici quelques points fondamentaux qui la constitue [III] :
[I] FabLabs Map : http://www.fabfoundation.org/fab-labs/ [II] Nom du FabLab de Châteauneuf-de-Gadagne, France. [III] http://fab.cba.mit.edu/about/charter/
Mission : les FabLabs sont un réseau mondial de laboratoires locaux, qui rendent possible l’invention en ouvrant aux individus l’accès à des outils de fabrication numérique. Accès : vous pouvez utiliser le FabLab pour fabriquer à peu près n’importe quoi (dès lors que cela ne nuit à personne) ; vous devez apprendre à le fabriquer vousmême, et vous devez partager l’usage du lab avec d’autres usages et utilisateurs. Education : la formation dans le FabLab s’appuie sur des projets et l’apprentissage par les pairs ; vous devez prendre part à la capitalisation des connaissances à et à l’instruction des autres utilisateurs. Responsabilité : vous êtes responsable de : - La sécurité : Savoir travailler sans abimer les machines et sans mettre en danger les autres utilisateurs ; - La propreté : Laisser le lab plus propre que vous ne l’avez trouvé ; - La continuité : Assurer la maintenance, les réparations, la quantité de stock des matériaux, et reporter les incidents ; Secret : les concepts et les processus développés dans les FabLabs doivent demeurer utilisables à titre individuel. En revanche, vous pouvez les protéger de la manière que vous choisirez. Business : des activités commerciales peuvent être incubées dans les FabLabs, mais elles ne doivent pas faire obstacles à l’accès ouvert. Elles doivent se développer au-delà du lab plutôt qu’en son sein et de bénéficier à leur tour aux inventeurs, aux labs et aux réseaux qui ont contribué à leur succès.
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un lieu échanger et concrétiser des projets
un lieu pour fabriquer « à peu près tout»
un lieu d’apprentissage et de formation
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une platforme d’innovation sociale, numérique, et économique
un lieu pour répondre à un probleme local
une communauté de ressources et de compétences
Le lieu C’est à travers ces différents points que les FabLabs se caractérisent autour d’un lieu. Si ces éléments permettent d’encadrer les FabLabs, leurs implantations et typologies différentes apportent une diversité importante d’un point de vue spatial. Ainsi, chaque FabLab se développe sous les recommandations du MIT puis il se spécialise en fonction de son lieu et des personnes qui le fréquentent. Les FabLabs se diversifient tout autant par des financements, des structures ou encore par des personnes différentes. Je traiterai dans ce chapitre uniquement le point de vue architectural et spatial de ces lieux. Camille Bosqué, étudiante en Design à l’école Boule, est en cours d’élaboration d’une thèse en esthétique sur les FabLab, Makerspaces, Hackerspaces en collaboration avec l’université de Rennes 2. Elle mène un travail d’enquête à travers le monde entier et tente de retranscrire ces lieux par le biais du dessin, «Dessiner pour capter». Un de ses dessins caractérise les éléments spaciaux communs à chaque FabLab. Mon Travail d’enquête est plus axé sur le reportage photographique et sera développé dans le chapitre le FabTour - FabCity , témoignant d’une autre facette mise en place dans certains ateliers de fabrication numérique. Dans un tel milieu collaboratif et participatif, le poumon du FabLab se repère toujours au centre de la pièce par une table et des chaises, symbole de la table ronde. Généralement lié avec un dispositif de vidéo conférence, il permet le partage entre les différents intervenants du FabLab mais aussi dans une vision externe, de communiquer avec le réseau mondial FabLab. En effet, cet espace central peut aussi recevoir des cours en vidéo conférence donnés par Neil Gershenfeld en personne à travers un programme académique de douze séances mises en place par le MIT de Boston , le FabAcademy. [I]
Image ci-contre : Schéma issu du site internet FabLab Foundation : www.fabfoundation.org/fab-labs/ [I] Programme ouvert à tous les fablab du monde. http://www.fabacademy.org/
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Il est intéressant de remarquer que cet espace et ce type de travaux connectés permettent d’approcher une autre vision de l’apprentissage et de l’éducation de manière horizontale. Dans le cadre de l’école d’architecture et du FabLab de l’IAAC à Barcelone, Thomas Diez explique : «Le principe de la FabAcademy remet totalement en question la structure classique de l’université où un professeur a le pouvoir et administre son savoir. Ici, c’est horizontal : un étudiant peut finir par en savoir plus sur un sujet que celui qui organise les cours. Cela arrive même très souvent.». Cet espace central se qualifie aussi comme espace de vie, englobant certaines commodités comme la cuisine ou encore un coin de cheminée (FabLab Norvégien par exemple). Cette centralité est parfois qualifiée d’espace d’exposition ou de représentation des projets (FabLab d’Amsterdam). Autour de ce noyau central[I] gravitent les différents postes spécialisés ou personnels, tels que le poste lié à la soudure et à l’électronique ou encore celui de l’impression 3D, des ordinateurs et de la découpe numérique. 58
Nous verrons dans le chapitre FabTour comment cette organisation spatiale vient prendre place dans des lieux complètements différents, entre châteaux et annexes d’université.
[I] Image ci-contre : Dessin réalisé par Camille Bosqué au FabLab Norway dans le cadre de sa thése.
59
_Les
autres
Makerspaces
Hackerspaces Même si les distinctions entre Hackerspace et FabLabs tendent à s’homogénéiser de nos jours, il existe néanmoins certaines choses fondamentalement différentes. En effet, les Hackerspaces n’ont pas pour base d’avoir une ouverture totale sur le public ainsi qu’une ouverture sur l’extérieur. Ils restent pour la plus part du temps cachés et privilégiés pour les initiés. Les premiers se sont formés dans des cafés, des squats ou encore des fermes coopératives. Historiquement, ils font plus directement référence à une culture alternative lié au «hacker» ou encore à la contre culture des années 60. Chaque Hackerspace à sa propre façon de fonctionner, il n’est pas labélisé comme les FabLabs. Il n’y a pas de machine ou d’organisation spatiale type et sont essentiellement liés au milieu de l’électronique, de l’informatique et de l’audiovisuel.
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De la même manière on dissocie les Bricodeurs (Hacker) et les faiseurs (Maker). D’un côté une personne teste les limites d’un système puis l’améliore ou le détourne, de l’autre côté, une personne fait et fabrique des objets autour des technologies. Il est donc très difficile d’identifier une identité spaciale puisque ces lieux sont justement sur une idéologie quelque peu anarchique et auto-organisée. L’enquête de Camille Bosqué sur le hackerspace le plus connu en est un témoignage, Hackerspace Noisebridge de San Fransico, USA. « On y rentre sans montrer patte blanche et personne ne nous y accueille. Quand on arrive, quelques personnes sont en train de ranger un coin de l’espace où sont entassés des câbles, des carcasses d’ordinateurs et des composants électroniques. Dans la cuisine, deux jeunes se font chauffer des boîtes «d’instant noodles». Quelqu’un dans un coin joue de la guitare pendant que deux autres sont en grande discussion sur les canapés du coin bibliothèque.
Noisebridge est un hackerspace tiraillé par ses choix d’organisation collective fondés sur la do-ocracy et le consensus. Modèle extrême de gestion horizontale, c’est en réalité un espace qui fait débat, conçu dans le plus pur esprit hacker (...) les personnes avec qui nous avons pu discuter décrivent avec complaisance l’espace comme un “collectif anarchiste autogéré”».
TechShops «Un atelier accessible sur abonnement, qui permet à ses membres d’accéder à des outils, à de l’équipement, à de l’instruction et à une communauté de gens créatifs et de soutien, afin de fabriquer les choses qu’ils ont toujours voulues fabriquer»[I]., telle est la définition d’un techshop, chaine d’atelier créée en 2006 aux USA. L’accès est strictement réservé aux membres qui ont payé et c’est en cela qu’il se différencie des FabLab : l’ouverture au public. Ici c’est clairement basé sur le modèle américain, «Build your dreams here!»[II]. L’espace est simplement lié au business, l’investissement de base pour la création d’un tel espace est énorme (de l’ordre du million pour celui de San Francisco) puis doit être rentabilisé par les membres. Pour les FabLabs c’est le système inverse, on commence avec ce qu’on a puis le FabLab évolue en fonction des besoins de la communauté. D’un point de vue spatial on peut facilement le comparer à une chaine de salle de sport fitness[III], 1500 m2 de surface, des machines de pointes, des coach, des formateurs ou encore des cours personnalisés sont à la carte. Les TechShop s’affichent alors comme un lieu de prototypage et d’entreprenariat mis entre les mains des personnes payant le «club». La plupart des ateliers de fabrication numérique en Amérique fonctionnent sous ce modèle là. Ils ne sont donc pas comparables aux FabLab si ce n’est leur rapport à la démocratisation des machines et leurs implications dans un contexte de nouvelle révolution industrielle.
[I] Définition traduite d’après : http://en.wikipedia.org/wiki/TechShop [II] Slogan Techshop : http://techshop.ws/ [III] Définition du techshop selon Camille Bosqué.
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Hackerspace de San Francisco, NoiseBridge, USA. Photo crédit: Camille Bosqué
Plan : https://noisebridge.net/
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Techshop de San Francisco Photo crédit: Camille Bosqué
Plan, Techshop de Pittsburgh http://www.techshop.ws/
* “We will move beyond Do-It-
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Yourself (DIY) to Do-It-WithOthers (DIWO) because collaboration, not competition, is the way of now, and of the future. Competition will always exist, of course. And sometimes you have to work alone, too. But the opportunity to collaborate with people smarter than you (as in yourself) is paramount. Some people prefer Do-It-Together (DIT) and that works, too.� McCue, (2012), DIWO - Maker Community Manifesto.
FAB TOUR
65
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UE Amsterdam, Rotterdam, Bruxelles, Toulouse, Barcelone… telles sont les différentes villes du continent européen que j’ai pu visiter pour leurs fortes présences au sein du réseau FabLab. Ces voyages m’ont permis de comprendre le réseau et le mouvement de nouvelle révolution mise en place, à travers la rencontre de personnes d’horizons différents. A première vue et de manière générale ces espaces se qualifient comme espace «geek» ou en marge. Certains tirent leurs épingles du jeu à travers une mise en espace et une implantation dans la ville très particulière.
En effet, là où le FabLab de Toulouse est en retrait par rapport à la ville celui d’Amsterdam vient clairement s’imposer au centre de la ville par son château du 15ième siècle. Par ailleurs le FabLab de Barcelone et de Rotterdam étant rattachés à une structure universitaire ou une institution d’enseignement, ils n’ont pas besoin de s’exposer au public et profitent d’une fréquentation suffisante d’étudiants. D’un point de vue spatial et architectural, le FabLab d’Amsterdam, étant situé dans un château, se démarque par son caractère esthétique mais aussi par son agencement intérieur entre planché et charpente en chêne. Mise à part cette exception la plupart des FabLab sont établis dans des lieux conventionnels où tout est réuni dans une grande et seule pièce, comme par exemple au FabLab de Toulouse ou à celui de Rotterdam. D’autres, comme le FabLab de Barcelone, réinvestissent les lieux oubliés de la ville industrielle qui sont aujourd’hui de plus en plus prisés dû à l’extension des villes. Celui de Bruxelles, situé de l’autre côté du canal, s’inscrit aussi dans cette dynamique. On pourrait reprocher au FabLab «académique» de rester quelque peu tourné sur leurs étudiants. En effet, ils profitent d’un financement lié à leurs institutions et ont donc du matériel nettement plus haut de gamme. Sur une première approche visuelle le FabLab de Barcelone et de Rotterdam n’affichent aucune information au sujet de leur activité de FabLab. Cela pose alors la question de la place que doivent prendre les FabLab au sein de la ville et sous quelle structure. Les FabLabs issus d’un réseau de personnes et tentant de «s’auto» construire acquièrent à mon sens plus de force et d’ouverture sur le public. On peut remarquer qu’au sein des écoles d’architecture l’atelier de fabrication digitale est seulement utilisé comme outil de production alors qu’il peut être intégré dans un processus de conception dès le départ. Tant de typologies qui permettent tous types de structures et de projets. C’est aussi l’une des forces du réseau FabLab, c’est sa diversité infrastructurelle située entre université et institution privée ou encore commerciale. Il est important de souligner qu’il existe plus d’une centaine de FabLab en Europe tant dans un milieu urbain que rural et que mon analyse reste non exhaustive et constitue un processus plus qu’une finalité sur les FabLab.
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AMSTERDAM
1 3 4
2 5
1 FabLab Amesterdam /
2
Château du XVième siècle.
Poste de conférence vidéo pour la FabAcademy.
3
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1ère grande pièce de montage et d’exposition.
4
2ième pièce entre cuisine, soudure et babyfoot.
Accès à la salle des machines / Laser cutter et fraiseuse CNC.
ROTTERDAM
1
2
1 Fraiseuse CNC Shopbot router Full Size.
FabLab de Rotterdam situé dans le batiment Hogeschool.
3
4
3
Salle centrale / Poste informatique et d’assemblage.
4
5
6
5
6
Poste de conférence vidéo pour le réseau FabLab.
2
Une des deux machines Laser Trotec Speedy 300. Salle annexe pour les étudiants de l’école.
TOULOUSE
BA
1
2
1 Un des rangements pour l’électronique, classé par composant
FabManager / 4 postes d’imprimantes 3D Ultimaker
3
4
3
FabLab Artilect, Salle principale / poste de travail, soudure
4
5
6
5
6
Chute de bois/carton après une charette d’une école
2
Fraiseuse CNC-Step au fond/ électronique et soudure à droite Rangement fourre-tout
BARCELONA
1
2
1 Laser Trotec Speedy 500 / Petit outillage et échantillons laser
Expérimentation biologique avec les algues
3
4
3
FabLab de Barcelone IAAC / Caféteria
4
5
6
5
6
Présentation des projets autour du hall
2
Hall principal et box pour le bras robotisé KUKA Salles annexes / FabAcademy
1
2
1 Salle de projet à l’étage / Vue sur le hall
Laser MultiCam 400W full size, sur la droite CNC ShopBot
3
4
3
Fraiseuse verticale avec scanner 3D intégré Modela MDX-20
4
5
6
5
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Bras robotisé 7 axes KUKA
2
Découpe à la CNC de Barcelone / Utilisé pour le mapping FabHouse présentée pour le Solar Decathlon 2010
US Les deux laboratoires de fabrication que j’ai pu visiter lors de mon voyage aux Etats-Unis sont directement issus de la philosophie Techshop que j’ai développée plus haut dans le mémoire : «Build you dream here». Les deux se situent à New York : Spark Workshop dans l’ancienne partie industrielle au sud de Brooklyn et l’autre 3RD Ward plus au nord, au sein d’un quartier toujours industrialisé. Lors de mes recherches il m’a été clairement plus facile de trouver ce genre d’espace plutôt qu’une communauté de FabLab. Lorsqu’on observe la map qui repertorie les FabLabs du monde entier, ils sont présents sur la totalité du globe mais la majeure partie est située en Europe.
73
Deux visions sont clairement identifiées. Une, capitaliste basée sur l’argent et une autre, sur la fabrication locale open source propulsée par N. Gershenfeld. En effet, la cotisation annuelle pour un Fablab est située entre 50 et 200 euros selon le type de Fablab et leurs équipements. La plupart de ces types d’espaces au Etats-Unis tournent autour de 150 à 500 euros par mois pour avoir accès aux machines ou privatiser un petit espace de travail et de rangement. J’ai pu remarquer une culture qui leur est spécifique: Toujours plus grand par le biais de grandes infrastructures en essayant d’aller toujours de plus en plus vite. Sur le plan spatial on le remarque clairement, l’espace dédié au partage ou à la communauté est nettement plus petit pour augmenter la rentabilité du lieu. On a donc affaire à un système ou l’investissement de base est très important, là où les Fablabs font le contraire en s’équipant en fonction des projets, des structures porteuses ou encore par la communauté en elle même.
74
L’implantation dans la ville est aussi un élément intéressant que j’ai pu observer dans ces cas de figures. Les Makerspace, made in US, se soucient peu de leurs implantations et de leur rapport à la ville. Les deux bâtiments que j’ai pu visiter et d’après mes recherches sur les autres espaces se situent largement en recul par rapport à une activité purement urbaine. Cela est dû à l’espace dont ils ont besoin pour pouvoir mettre en place autant de services (autour de 1500 m2 contre environ 150 m2 pour les FabLab / Hackerspace); ce qui n’est pas disponible au cœur de la vie urbaine. A mon sens, les Fablabs et les Makerspace de type Techshop sont complètement dans des dynamiques différentes mais se rejoignent sur une notion globale qui est le mouvement makers au sein d’une nouvelle révolution industrielle qui vient apporter de nouvelle technologies de fabrication digitale ou traditionnelle à la portée de tous.
3
3RD WARD
1
2
1 Makerspace 3RD Ward au
3
4
3
Hall d’entrée / planning de la semaine des cours
4
5
6
5
6
2
Seuil d’entrée du batiment
Nord de Brooklyn
Couloir d’accès entre les différentes classes et atelier
Espace d’exposition et événementiel Salle de cours
1 3 4
2 5
1 Salle de cours informatique
2
3
5
Rangement et salle WoodWorking
4
Travail du métal au RDC / Accès obligatoire vers l’extérieur
Espace de travail, type bibliothéque Travail du bois (suite)
SPARK WORKSHOP
1
2
1 Salle de travail textile
2
3
4
3
Café du RDC donnant sur rue
4
Une des rues, où de nombreux ateliers sont installés
6
5
6
5
Salle de travail «bijouterie»
Makerspace Spark Workshop au Sud de Brooklyn Entrée de l’atelier, uniquement sur RDV ou sur abonnement
1
2
1 Couloir de service
2
Vue de l’atelier sur Manhattan
3
4
3
PiĂŠce principale / Travail du bois
4
(suite)
5
6
Coin cuisine
5
6
Studio photo
1
2
1 Seul espace partagé
2
Salle de travail à louer
3
4
3
Module de travail plus petit à louer
4
Box de rangement à louer
5
6
Salle de réunion
5
6
Artiste occupé un des modules
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* “This could potentialy lead to economic innovations such as neo-cottage industry manufacturing� Yannick Rumpala, Makerspace et impression 3D
UN NOUVEAU MODÈLE URBAIN : FABCITY
81
Barcelone est la dernière ville que j’ai pu visiter lors de mon premier semestre au sein de l’atelier Architecture Construite coordonné par Victor Levy et Denis Delpire. Ce dernier FabLab se situe au sein de l’IAAC. C’est l’un des plus équipés d’Europe, entre fraiseuses numériques, bras robotisés et lasers. Il a pour avantage d’être dans un ancien bâtiment industriel avec la présence d’un grand hall. J’aborderai ici la notion de FabLab comme nouveau modèle urbain à travers un travail photographique en collaboration avec Margaux Carron. C’est lors du forum universel des cultures en 2004 que la première notion de Barcelone 5.0 est apparue avec Thomas Diez, Vincente Guallart et Antoni Vives. Selon T. Diez, Barcelone s’est construit à travers des actes spéculatifs, des événements ou du spectacle. Aujourd’hui, l’Espagne est le pays ayant l’un des plus haut taux de chomage en Europe avec 26% en 2013. Lors de notre voyage, nous avons pu remarquer une Barcelone verdoyante, cachant une Barcelone en crise et dépouillée par la mondialisation.
82
Thomas Diez résume clairement la situation de Barcelone et son devenir à travers la conférence[I] tenu à ce sujet :
“
The recent changes in Barcelona have been morphological, geometrical and spatial, based on speculative models.
PITO: PRODUCT IN, TRASH OUT
The future is in the optimization of networks, the value of knowledge and energy production and sharing, based on intelligent networks of people and things
DIDO: DATA IN, DATA OUT
”
[I] Diez, T. (2013), TEDxZwolle : Fab Labs in the City
Barcelone 5.0 propose un modèle à plusieurs échelles, tant sur les flux de transport que sur le partage, où chaque quartier aurait son FabLab géré par les personnes du quartier et formés au préalable. Une ville globale intelligente constituée de micro ville autogérée autour de ces laboratoires à l’échelle humaine. Aujourd’hui la ville de Barcelone compte quatre FabLab, «nous allons créer une fondation et nous sommes en train de développer un label appelé FabCity». A terme, l’objectif est d’introduire une production purement locale et relancer une nouvelle économie pour sortir une ville de cette Espagne aujourd’hui en crise. 1.0
1350_1705
2.0
3.0
1716_1854
1855_1920
4.0
TODAY
5.0
[I]
[I] Image ci-contre: Issues du pdf de présentation : Diez, T. (2013), TEDxZwolle : Fab Labs in the City
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85
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90
91
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93
94
95
* “From
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Fab Cites to Fab World ? ” Thomas Diez, 2012
WORK IN PROGRESS
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Je présenterai dans cette dernière partie les travaux personnels et collectifs réalisés depuis près de deux années sur les FabLab et de manière générale, à la nouvelle révolution industrielle. L’approche intuitive développée dans chacun de ces travaux est en rapport direct avec la fabrication digitale et la matière recyclable.
98
Je m’attarderai sur trois thématiques dévelopées au sein de deux options Architecture & Design puis sur l’Atelier Architecture Construite en relation avec mon projet de fin d’étude. Dans cette idée chronologique de présentation des travaux, j’apporterai les éléments qui ont constitué au fil du temps la création du FabLab au sein de la faculté. Le choix du titre, Work in Progress, fait directement référence à l’évolution et la mise en place du FabLab à l’université avec Victor Levy et David Erkan. Il fait par ailleurs référence à mon travail de recherche entre architecture et fabrication digitale en passant par le travail du matériau.
_cycle Septembre_2012 / Semestre 7 C’est dans ce premier exercice que la notion de Made In Local est apparue pour la première fois à travers un exercice de design. Il me semblait important de le présenter puisqu’il évoque d’un côté les nouveaux processus de création à laquelle nous sommes confrontés. D’un autre, il représente le début d’une dynamique au sein de la faculté : la nécessité d’une fabrication digitale au sein de la faculté. Dans un processus de création tant en architecture qu’en design, le cycle court représente une manière de concevoir et de réaliser un projet à travers un contexte réduit. En effet dans cette exercice le but était de travailler toutes les étapes du processus de fabrication d’un objet dans un rayon de 5 km à partir du quartier du marché aux fleurs, tout en intégrant la question sociale. J’ai d’abord abordé le quartier à travers un travail méticuleux de reportage photographique et d’interviews, pour tenter de cerner le quartier où nous devions agir. J’ai assez vite compris que le quartier était victime d’une certaine forme de gentrification dont une grande partie reste à un niveau de vie bas.
court
Par ce travail, je me suis directement dirigé vers le traitement des déchets issus des différentes sociétés et entreprises présentes dans le quartier. L’idée était donc de réintégrer la notion de déchet au sein d’une filière courte en impliquant les sociétés et petites entreprises dans un système de fabrication locale. Ainsi le cycle normal des déchets se trouve court-circuité par un facteur humain et social. Tous déchets exploitables en matière première seraient mis à disposition des gens pour la création d’objet en laboratoire de fabrication (FabLab). Le déchet devient alors générateur de liens sociaux, inépuisables et renouvelables. Par ailleurs, pour la diffusion de ces informations j’ai proposé une maquette de journal en vue d’une publication hebdomadaire sur le journal Metro Belgique ainsi qu’une certaine forme de labelisation pour les entreprises participantes. Le premier prototype a été fait en carton d’emballage pour une chaise à l’échelle 1/10. Le projet a abouti par la fabrication d’une table en carton recyclé, découpée dans le FabLab d’IMAL au canal.
99
100
_folding Janvier_2013 / Semestre 8 Le semestre suivant fut accès sur le travail du matériau. J’ai pu profiter de la liberté du cours de structure proposé au second semestre de Master 1 pour étudier la réaction du bois au au cintrage. En groupe de 3 (avec Maximilien Lerustre et Agathe Bély) nous avions décidé de traiter la table type «pupitre», élément simple, intuitif et pratique pour l’école. Nous nous sommes alors fixés des contraintes pour relever un challenge structurel sans tomber dans un assemblage classique : ni de vis, de clous ou de colle. Nous avons donc procédé à une étude de matériaux pouvant répondre à nos contraintes. Le MDF fut la solution la plus approprié, notamement dû à sa flexibilité et à son coût. Après avoir travaillé avec un menuisier nous sommes partis sur un assemblage de type mi-bois qui rentrait dans nos objectifs de base. La réflexion que j’avais eu sur le cycle court et les FabLab aux premiers semestres nous ont directement ramené à une fabrication locale au laser cutter.
wood
Cela nous a permis de faire plusieurs prototypes au 1/2 avant un modèle final à l’echelle 1/1. La fabrication au laser nous a aidé à travailler plusieurs fois sur la rigidité du bois imposé par notre dessin de découpe; et pouvoir le cintrer par la suite. En paralléle du travail d’experimentation sur le MDF nous avons soumis nos essais à la résistance, au poids et à l’eau. Le processus de design a donc été efficacement mis en place par des phases d’allers-retours entre modèles réduits découpés au laser et aux calculs de structure. Nous avons cloturé ce travail par la fabrication de deux bureaux pour les étudiants de la faculté. Ce projet vient prolonger le premier semestre dans le travail de conception et d’approche sur ce type d’espace de fabrication. Notamment sur son intêret à être présent au sein de la faculté.
101
Construction Construction d’und’un objet objet – mobilier – mobilier : : Poste Poste de de travail travail scolaire scolaire OSB
??
Intentions Intentions & Contraintes & Contraintes > Volonté> de Volonté concevoir de concevoir un objet un accessible, objet accessible, simple, pratique simple, pratique et quotidien et quotidien > Simplicité > Simplicité extrêmeextrême dans la construction dans la construction et l’assemblage et l’assemblage de l’objetde l’objet = découpage = découpage laser + pas laser de +colle, pas de pascolle, de clou, pas pas de clou, de vis pas ! de vis ! > Homogénéité > Homogénéité de l’ensemble de l’ensemble > Économique > Économique dans la structure, dans la structure, le choix du le choix matériau, du matériau, ... ...
Esquisse Esquisse
Prédimensionnement Prédimensionnement standardstandard
OSB
X X
AggloméréAggloméré
X X
Contreplaqué
Choix du Choix matériau du matériau : Quel type : Quelde type bois? de bois?
> Carton> envisagé Carton envisagé au premier au premier abord abord = économe, = économe, recyclagerecyclage de la matière, de la matière, facilité defacilité travail,de.... travail, .... MAIS trop faible dans sa capacité et résistante MAIS trop faible dans sa capacité portanteportante et résistante > Solution idéale > Solution idéale = le Bois= le Bois MAIS pas n’importe MAIS pas n’importe lequel ! lequel !
Recherche Recherche d’optimisation d’optimisation
Prototypes Prototypes
StructureStructure généralegénérale : 1 plateau: 1 et plateau 2 pieds et 2 pieds
SystèmeSystème d’emboîtement d’emboîtement par peigne par: encastrement peigne : encastrement ! !
102 Assemblage Assemblage des modules des modules ? ?
Comment Comment rigidifier rigidifier les piedsles ? pieds ? > Doubler > Doubler le profil le profil Étude des charges dans leavec profilé avec ForcePad Étude des charges dans le profilé ForcePad
Premier de résultat p Premier résultat profilédeobt
Dernier Dernier stade stade de développement de développement
29.8
29.8
50.6
Profil côté Profil côté
La couverture La couverture se trouve solidement se trouve solidement acccrochéeacccrochée pour contrep
X X
AggloméréAggloméré
X X
Contreplaqué
✓X✓X
Contreplaqué
xatériau du matériau : Quel type : Quelde type bois? de bois?
MDF
✓✓
MDF
MoyenMoyen de fabrication de fabrication : FabLab : FabLab « FabLab.iMAL « FabLab.iMAL est un atelier est de un fabrication atelier de fabrication où toute personne où toute(artiste, personne (artiste, designer, ingénieur, designer, développeur, ingénieur, développeur, bricoleur, étudiant, bricoleur,citoyen,...), étudiant, quelque citoyen,...), quelque soit son niveau soit son de formation, niveau de peut formation, venir peut expérimenter, venir expérimenter, apprendreapprendre ou ou fabriquer tous fabriquer types tous d’objets types (objet d’objets artistique (objetou artistique design, objet ou design, interactif, objet interactif, objet technique, objet prototype, technique, etc...). prototype, Les membres etc...). Lesd’un membres FabLab d’un forment FabLab une forment une communauté: communauté: ils s’entraident, ils s’entraident, échangent échangent leur savoir-faire, leur savoir-faire, construisent construisent en commun enleur commun connaissance leur connaissance dans des processus dans des de processus collaboration de collaboration ououverts intégrés verts auintégrés réseau global au réseau des FabLabs. global des» FabLabs. »
MDF MDF on agéenvisagé au premier au premier abord abord - Homogène - Homogène dans les 3 dimensions dans les 3 dimensions = Isotrope = Isotrope nome, cyclagerecyclage de la matière, de la matière, facilité defacilité travail,de.... travail, .... - Esthétique - Esthétique avec sa texture avec fine sa texture fine ble trop dans faible sa capacité dans sa capacité portanteportante et résistante et résistante - Plus économique - Plus économique que le boisque massif le bois massif - Disponible - Disponible partout et en partout plusieurs et enépaisseurs plusieurs épaisseurs eion = le idéale Bois= le Bois - Ne se fend- Ne pas,senefend se déforme pas, ne sepas, déforme ne s’éclate pas, ne pass’éclate pas mporte pas n’importe lequel ! lequel ! - Résiste au- feu Résiste au feu
Site internetSite : http://www.imal.org/fr/fablab internet : http://www.imal.org/fr/fablab & http://wiki.imal.org/ & http://wiki.imal.org/
Prototypes Prototypes
Détails Détails
Accroches Accroches plateau plateau
CourbureCourbure plateau plateau
EncocheEncoche arrière arrière
103 Premier résultat Premier de résultat profilédeobtenu profilé obtenu
Principe Principe du «peigne» du «peigne»
50.6
7.1
76.8
76.8
7.1 72.2
51.2
72.2
Profil côté Profil côté
51.2
4.6
72
29.8
4.6
29.8
50.6
Test de résistance de la maquette 1/2 sous 50kg prototypes, respectivement 1/2 et 1/1 1/2 et 1/1 Test de résistance de la maquette 1/2 sous 50kg 1er et 2ème 1er et 2ème prototypes, respectivement
72
Plan côtéPlan côté Détails planches Détails planches MDF 6mm MDF à découper 6mm à découper
La couverture La couverture se trouve solidement se trouve solidement acccrochéeacccrochée pour contrevente pour contrevente l’ensemble l’ensemble
Ladevient courbure devientpour charnière pour l’accès permettre à un espace de rangement agencé dans la stucture. La courbure charnière permettre à unl’accès espace de rangement agencé dans la stucture. CNST P402CNST + CNST P402 P405 + CNST / BélyP405 Agathe / Bély - Leruste AgatheMaximilien - Leruste Maximilien - Vaissières-Julien Vaissières / MA1Julien 2012-2013 / MA1 2012-2013
_upcycling Septembre_2013 / Semestre 9 En parallèle avec le semestre précédent, nous avons pu établir avec Victor Levy, David Erkan et George Pirson un plan pour implanter un FabLab au sein de la faculté. Dans un premier temps, le probléme d’espace lié aux locaux du bâtiment Flagey nous a amené à aborder le FabLab de façon mobile.
104
Après des négociations pour avoir un budget correct, nous avons pu acheter les trois machines de base que doit contenir un FabLab : une machine laser, une fraiseuse numérique et une imprimante 3D. Sur cette base nous avons mis en place une option, coordonnée par Victor Levy (Architecture & Design) qui était accés dans cette dynamique de conception et de fabrication. Les deux premières semaines ont d’abord été consacré au FabLab mobile et à son fonctionnement. Cette période à été cloturé par la journée de l’architecture en Belgique avec une représentation aux Halles St-Gery. La caféteria de l’école prévoyait l’acquisition de mobiliers pour faire peau
chair
neuve. Ce fut une réelle opportunité pour nous : Créer l’ensemble du mobilier à travers ce nouveau FabLab mobile. Les chaises avaient pour contraintes d’être empilables et légéres pour le personnel de l’école. Les douze groupes d’éléves sont donc passés par une phase de prototypage à la laser pour des modèles aux 1/5, correspondant à la taille de la fraiseuse numérique. De nombreux allers-retours ont été fait entre machines et conception. Certains éleves ont eu l’ocassion de faire des détails au 1/1ième à la CNC avant le modèle final. Je remercie d’ailleurs Min Huy pour la formation qu’il a pu m’apporter pour la maitrise de la fraiseuse, permettant ainsi de découper les douze chaises pour le jury final. J’ai pu à mon tour former certains étudiants au fonctionnement du logiciel de contrôle de la CNC.
Après une sélection des modèles les plus réalistes et conformes à la cafétéria nous sommes rentrés en contact avec une platforme de design OpenSource Londonienne : OpenDesk. Nous permettant ainsi une diffusion de nos modèles mais aussi une certaine forme de promotion de notre FabLab. L’idée de mon projet était de proposer une alternative aux chaises présentent dans la faculté par un processus d’Upcycling. Le constat, récurant, de cassure au niveau du piétement tubulaire en métal de ces chaises m’a donc amené à les questionner. Leurs avantages sont néanmoins multiples: légères, empilables, aux normes, confortables et souples au niveau du dossier. Le processus est simple, récupérer les coques en plastique et proposer un nouveau piétement en multiplex tout en gardant certaines caractéristiques de base (légères et empilables).
Le changement de piétement propose donc une chaise à coût faible et rapide à mettre en place. Dans une vision future de cette chaise j’aimerais mettre en place un processus de conception paramétrique. En effet, cela permettrait de générer un piétement en multiplex universel pour toutes les coques en plastique dont le piétement est manquant ou cassé. Chaque type de coque auraient, donc, son propre piétement. Tout cela, lié à la fabrication locale par une fraiseuse de taille minimal de 60cm x 100cm.
105
1 3 4
2 5
1 Une des premières découpe
2
au laser cutter Cyborg 30x40cm
Bataille avec la CNC pour la faire fonctionner
3
5
Premier show aux Halles St-Gery
4
Installations / Journée de l’Architecture
3D
Découverte de l’imprimante
DETACH & FOLD IT !
Projet De manière générale l’idée du projet est de proposer une alternative aux chaises présentent dans la faculté par un processus d’Upcycling. Le constat récurant de cassure au niveau du piétement tubulaire en métal de ces chaises m’a donc amené à les questionner. Leurs avantages sont néanmoins multiples: légère, empilable, aux normes, confortable et souplesse du dossier. Le processus est simple, récupérer les coque en plastique ( et les 4 vis ) et proposer un nouveau piétement en bois tout en gardant certaines caractéristiques de bases ( légère et empilable ). Le changement de piétement propose donc une chaise à coup faible et rapide à mettre en place. Reste à essayer tout cela en maquette et régler quelques problèmes de stabilités.
Upcycling Chair
My WoodenLegs
Pour la table l’idée est d’appliquer le même processus en proposant un plateau réversible pour deux fonctions essentielles à la cafeteria : Manger et Travailler. L’idée serait donc d’avoir un plateau à double face, une Agglo stratifié noir (existant) pour les maquettes et multiplex peuplier brut pour manger
Vaissieres Julien
Coque existante
Assemblage Multiplex 18mm
4x { Tige filetée M4 8x { Rondelle 4x { Ecrou
Découpe CNC / 1000*600mm
1
2
1 Second show à l’école
2
3
4
3
Réception des fraises pour la CNC avant la production 1/1
4
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6
5
6
Modèle 1/5 avec essai de détail
Production des étudiants pour l’option Architecture & Design Découpe de détails après de nombreux échecs / Chaise Atelier transformé en atelier bois / Assemblage chaise
_architecture
110
for the people by the people
Janvier_2014 / Semestre 10 Mon dernier semestre est dans la continuité de cette dynamique d’échelle architecturale. En effet, après avoir collaboré avec OpenDesk nous avons décider de mettre en place un programme sur thème de la Wikihouse. Ces deux projets sont gérés à travers l’agence Architecture 00:/ à Londres. Wikihouse fut présentée lors du conférence TED en 2013 par Alastair Parvin : architecture for the people by the people. C’est donc devenu une deuxième opportunité pour nous : faire la première Wikihouse de Belgique.
Au sein de notre équipe nous avons decidé dans un premier temps de deconstruire le concept de Wikihouse. Après quelques essais en maquette (notamment un détail à l’échelle 1/1) on a pu remarquer en quoi la construction d’une Wikihouse posait plus de problème qu’autre chose (isolation, étanchéité, ventilation, etc...).
Cela nous permet de proposer des éléments complétement sur mesure, une maitrise des déchets, un coût réduit et d’éviter les usines de préfabrications.
En se basant sur le concept de Wikihouse qui nous paraissait très intéressant entre architecture OpenSource et construction digitale nous avons créé notre propre vision : WeKIT.
Wekit tire son parti des nouvelles technologies de fabrication pour offrir une nouvelle vision de l’architecture. Wekit propose une conception du bâtiment entièrement digitale : du gros œuvre aux finitions, et permet d’avoir un seul support numérique pour tous les corps de métier. Les différents éléments et machines liés à la construction du bâtiment sont tous réunis au sein d’un même KIT pour ensuite être acheminé sur place. La construction et la fabrication sur place se fait alors par une équipe formée en amont ou en autofabrication.
En raison de la crise du logement étudiant à bruxelles, nous sommes partis sur ce scénario de base pour concevoir un module et un kit-minimal pour sa construction.
Sans rentrer dans le détail du kit minimal et l’aménagement du module de logement étudiant, nous avons décidé de créer une platforme web dédiée à notre projet ainsi qu’une communauté autour du logement étudiant pour le nourrir. A ce jour le site web est en version beta. Nous sommes rentrés en contact directement avec l’agence à Londres pour échanger sur nos projets et voir comment cela pouvait évoluer. Je suis donc parti à leurs rencontre en Avril pour une réunion avec Alastair Parvin et Nick Ierodiaconou. Fortement intéressés par les projets mis en place au sein de l’atelier, ils devraient être presents pour le jury final qui aura lieu le 4 et 5 juin 2014.
Découpe d’une travée WikiHouse, 1/10, Laser cutter
111
En ce moment les objectifs sont de l’ordre technique avec la mise en place d’un nouveau système constructif en passant par des détails de murs découpés à la CNC. Les images qui suivent représentent l’activité du FabLab ainsi que celle de notre site page 112 et 113. Découpe d’un zoom façade, 1/1, CNC
112
Site Web mis en place dans le cadre du projet WeKit / Architecture Construite Equipe : Maxime Cozette / Elisa Perahia / Camille Musch / Julien Vaissieres
113
1
2
1 Première découpe compléte
3
4
3
5
6
2
Assemblage Upcycling chair
de chaise à l’échelle 1/1 Effervescence dans l’atelier la veille du jury
4
5
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FabLab après rangement
Apprentissage de CNC et du logiciel pilote Jour du jury ! Contrat presquereussi 10/12 chaises coupées en 3 jours
1
2
1 Mise en place d’un support bois pour la laser / Découpe
Découpe et assemblage de la WikiHouse 1/10
3
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3
4
5
6
5
(Suite)
Mobile FabLab show with our King of Belgium !
2
Découpe d’un détail de façade 1/1 WikiHouse
6
Présentation des technologies et découpes de maquette
116
CONCLUSION
Ce travail analytique sur cette nouvelle revolution industrielle ainsi qu’introspectif sur mes travaux, m’a permis d’identifier une nouvelle voie pour l’architecture contemporaine. En effet, là où la fabrication digitale se retrouve banalisée au sein de l’architecture «star», elle n’est cependant pas exploitée autrement ou différemment. Ce mémoire tend à mettre en avant la vulgarisation de cette révolution au travers des éléments qui la constituent, dégageant une nouvelle programmation architecturale par le biais d’une fabrication locale. Il ne s’agit pas d’une approche réactionnaire, en opposition avec la société de consommation mais d’une vision autre de l’architecture. Celle-ci prend place au sein d’une realité tant économique qu’urbaine de ville diffuse. Si la democratisation des outils de fabrication numérique inaugure un nouveau processus de conception et de fabrication, l’architecte joue ici un rôle primordial dans l’évolution de la société. De nouveaux enjeux apparaissent et il m’a semblé important de les cibler. D’une part à travers mes voyages, qui m’ont permis d’avoir une vision plus juste et cadrée dans le développement du mémoire. D’autre part, de maniere prospective par biais de projets entre design et architecture open source. Malgré le manque de théorisation du sujet, cet écrit se veut avant tout explorateur. Il tente d’établir un premier support au sein de la création du FabLab universitaire. Enfin la représentation graphique et la fabrication du mémoire sont pour moi des moyens d’aboutir mon travail, tout en s’intégrant à la thématique posée. L’écrit prend alors du volume et du sens.
117
118
REMERCIEMENTS
Je remercie tout d’abord mon promoteur, Victor Levy, pour sa bonne humeur et son optimisme, ses contacts et ses conseils. Je remercie tous les étudiants qui se sont impliqués dans le FabLab de l’école pour le faire vivre à travers l’option Architecture & Design et l’atelier Architecture Construite. Ainsi que les professeurs David Erkan et Victor Levy pour la coordination du FabLab. Je remercie les deux autres ateliers que j’ai pu côtoyer, Mutation et Space Speculation, qui m’ont apporté un sens graphique et une approche sur la ville. Je remercie également toutes les personnes qui m’ont accordé du temps et des entrevues enrichissantes dans les différents ateliers de fabrication que j’ai pu visiter lors de mes voyages. Je remercie toutes les personnes qui ont participé de prés ou de loin à ce mémoire, dont mon camarade de projet et ami, Maximilien. Je remercie mes parents qui m’ont soutenu, encouragé et accompagné tout au long de ce mémoire. Enfin, je remercie Margaux, d’avoir été si patiente et présente à la fois...
119
120
REFERENCES
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_ Rifkin, J. (2012). La troisème révolution industrielle, chap : Fin de partie pour la deuxième révolution industrielle, ( pp. 29), Paris : Les Liens qui Libèrent.
_ Secchi, B. & Vigano, P. (2011). La Ville poreuse : un projet pour le grand Paris et la métropole de l’après-Kyoto, Metispresses, Paris.
_ Toffler, A. (2007). La Richesse révolutionnaire, Plon, Paris. _ Verdier, H. & Colin, N. (2012). L’âge de la multitude, Armand Colin.
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121
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Notes
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Imprimé à Toulouse Avril 2014 Reliure : Camille Boisaubert
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MAKING OF
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