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d) Un paysage constitué de berges et de quais
Figure 34 : Les barrières visibles sur la parcelle
Documents et photos personnels, fond de carte : UMAP
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3. ANALYSE DU SITE
a) Typologie de la parcelle : linéaire et enclavée
La parcelle se situe au Nord de l’île entre le pont d’Épinay-Sur-Seine et le pont ferroviaire. Sa largeur varie entre 93 et 126 m et sa longueur est de 338m. Le site est constitué de plusieurs barrières qui en fait un lieu enclavé et en rupture par rapport au reste de l’île et aux villes aux alentours, c’est-à-dire Épinay-sur-Seine au Nord et Gennevilliers au Sud.
Nous avons tout d’abord des barrières physiques. En effet, la Seine borde le site et se divise en deux bras ayant des fonctions différentes. Au Sud, le bras gauche, appelé «petit bras» est réservé à la circulation des bateaux de plaisance et aux bateaux pour les activités nautiques (kayak, aviron, …). Au Nord, sur le «grand bras» circulent les transporteurs.
De plus, les réseaux de transports vont également former une barrière physique. En effet, à l’Ouest de la parcelle, le pont sur lequel passe le chemin de fer empêche le visiteur de passer et de voir la pointe Nord naturelle protégée par NATURA 2000, mais constitue également une barrière visuelle. Il existe seulement deux entrées techniques de part et d’autre du pont permettant aux agents de se rendre à une station d’épuration.
Ensuite, la Nationale 310 passant sur le Pont d’Epinay-sur-Seine permet de rattacher l’Île-Saint-Denis à Epinay-sur-Seine et Gennevilliers mais constitue également une barrière et va rompre la continuité avec le reste de l’île mais aussi avec le Parc Départemental. En effet, cette voie est composée de quatre voies pour véhicules sur 27,5 m. Très peu d’aménagements ont été prévus pour les cyclistes ou les piétons
Figure 35: Localisation de la parcelle sur l’Ile-Saint-Denis
Document personnel
Figure 36: Dimension de la parcelle d’étude
Document personnel ce qui en fait un axe dangereux et donc peu fréquenté. De plus, ces deux infrastructures vont apporter une nuisance sonore. Pour cela, la butte et les arbres situés à l’extrémité du Parc longeant la N310, permettant d’agir comme un filtre sonore accentuent également cette barrière.
Enfin, la végétation présente tout autour de la parcelle avec des arbres feuillus d’une
hauteur de 10 à 15 m, présente aussi une barrière visuelle à certaines saisons de l’année et permet de renfermer le site sur lui-même et d’en faire un lieu atypique. Cependant des percées visuelles à travers les arbres permettent d’apercevoir tout de même le tissu urbain environnant.
2002
2004
2008
2019
Figure 37 : Evolution de la parcelle, de ses activités et de ses remblais
Captures prises sur Google Earth Pro
b) Historique de la parcelle
Jusqu’au début des années 1900, le site était occupé par des cultures agricoles. Milieu du 20ème siècle, le site a accueilli du stockage d’abord d’explosifs puis de 1940 à 1945 de l’armement. Entre 1945 à 1950, le terrain était partagé par les habitants à proximité. Par la suite, c’est l’entreprise COLAS, de réseaux et de voiries, qui ont racheté le terrain afin de stocker des matériaux de construction, des véhicules de
chantier et quelques conteneurs accueillant des bureaux pour les ouvriers. Toutes ces activités ont laissé des traces dans le sol qui est aujourd’hui pollué.
Aujourd’hui, le site en friche appartient désormais à la commune de l’Ile-Saint-Denis. C’est l’association Halage qui l’occupe ayant obtenu un bail sur une durée de 10 ans en 2018. A la fin de ce bail, le terrain sera rendu à la commune et accueillera un projet
durable. Halage a été créé en 1994 en étant une association agréée «Structure de l’Insertion par l’Activité Economique et Centre de formation professionnelle continue dans le domaine du paysage». En effet, elle vise à «Réhabiliter les humains en réhabilitant les friches»1. Pour cela, ils ont créé des chantiers d’insertion dans les
espaces verts.
C’est ainsi que le département de Seine-Saint-Denis et la ville de l’Ile-Saint-Denis ont demandé à l’association de réhabiliter l’ancienne friche se situant sur notre
site en un espace exemplaire de biodiversité avec l’implantation d’éco-activités à vocation de démonstration pour les habitants du territoire. Ce projet, appelé Lil’ô vise à développer une approche globale et circulaire intégrant la biodiversité, les écosystèmes, les enjeux du sol et sensibiliser le public à travers une démarche scientifique et pédagogique.
1 https://www.halage.fr/qui-sommes-nous
Figure 38 : Les différents types de sol sur la parcelle
Photos personnelles
c) Types de sols
Nous avons pu voir que le site a longtemps été occupé par des activités industrielles et comme lieu de stockage de matériaux comme des bordures, des pavés, du béton, des produits chimiques et des restes de goudron. A l’est, une partie du sol a été minéralisée pour y entreposer les véhicules, les machines et les conteneurs. De plus, le site a également servi d’espace de stockage pour les remblais provenant des chantiers environnants. Par conséquent, il reste encore beaucoup de traces de ces différentes occupations avec notamment une succession de couches de remblais composés de bitume, de goudrons, de sable, de gravats, de déchets plastiques. En analysant les terres, on peut s’apercevoir qu’elles sont pauvres en matières organiques, et révèlent des traces d’hydrocarbures. Ceci entraîne des espaces où la végétation est pauvre ou même déserte. Actuellement, des remblais sont en cours de végétalisation pour y réintroduire de la végétation et de la biodiversité.
Figure 39: Carte des types de sol sur la parcelle
Document personnel
Figure 40: Carte du tissu urbain environnant
Document personnel
Figure 41 : Lignes verticales et horizontales dans le paysage
Document personnel
d) Tissu urbain environnant
La parcelle est entourée d’un tissu urbain avec des typologies diverses. Au Nord, à Épinay-sur-Seine le tissu urbain est très dense et est composé d’habitats individuels se trouvant sur le coteau et collectifs se trouvant sur les hauteurs. Les quartiers pavillonnaires en R+1 ou R+2 forment des lignes horizontales dans le paysage tandis que les bâtiments collectifs comme la tour Obélisque à 32 étages dessinent des lignes verticales. On retrouve également cette linéarité par l’axe du fleuve mais aussi par la traversée des bateaux transporteurs; et est rompu par des éléments perpendiculaires comme les deux ponts encadrant le site.
Au Sud, à Gennevilliers, la vue et le paysage sont complètement différents. En effet, le tissu est beaucoup moins dense avec une présence importante d’activités avec une zone industrielle, portuaire et logistique. On retrouve donc un port destiné au commerce, des entrepôts, le site de recyclage Véolia.
Le site est également compris dans une bande verte, encadré à l’Est par le Parc Départemental et une zone sauvage et protégée à l’Ouest, constituant ainsi une continuité verte.
Lors de notre visite sur le terrain, on s’est interrogé sur comment s’implanter en fonction du contexte urbain particulier. Afin de s’intégrer au site, nous constituerons
notre projet et notre implantation par rapport à notre lecture du paysage c’est à dire à ces différentes lignes qui entourent notre parcelle.