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Julie Tarrancle, ENSA-V
LA FAUTE-SUR-MER, L’enjeu des zones noires
Au pays des déferlantes...
LE MARAIS POITEVIN
Le marais poitevin s’étale sur trois département : la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente Maritime. C’est une plaine abandonnée par l’océan au fil des siècles. C’est une grande étendue plane où l’altitude varie entre 0 et 8 mètres mais dont la moitié se situe à moins de deux mètres. On compte 47 000 ha de marais desséchés. C’est théoriquement la partie la plus inondable. Le marais mouillé représente 29 000 ha et le marais intermédiaire 19 000 ha. Les travaux d’assèchement du marais se sont déroulés sous Henri IV avec des investisseurs néerlandais. Et c’est sous Napoléon 1er en 1808 que le premier décret d’aménagement a eu lieu. Dans cette région de 100 000 hectares, l’eau est la clé de l’occupation des sols. Elle permet une valorisation du territoire importante. Le système hydraulique du marais, perfectionné en 1960, est très complexe : il comprend des milliers de kilomètres de canaux et d’ouvrages de régulation (digues, écluses, vannes). Tout le système hydraulique a permis de transformer un lieu de départ inhospitalier en un territoire de grande valeur agricole. Le marais desséché est un véritable polder car c’est un territoire cerné de digues qui le protège de la mer et de l’eau du bassin versant des marais mouillés. Finalement, le marais poitevin est un milieu artificiel dessiné par l’homme. La répartition des villages et des hameaux résulte à la fois d’une implantation sur les buttes et les îles calcaires naturelles et sur les digues et les canaux. Cela forme des « villages-île » et des « village-rue ». Le marais poitevin est un terrain familier des submersions marines. Le marais a connu un endigage successif du moyen-âge jusque dans les années 1980. 100 000 hectares ont été alors crées sur l’ancien golfe des Pictons. C’est alors que commence une lutte permanente pour éviter les entrées d’eau marines sur les polders créés, protégés par une succession de digues. En 200 ans, le paysage a beaucoup évolué, les rivages ont progressés au détriment de la mer sur une profondeur de 15 kilomètres. Un nouveau projet fou était en cours pour assécher toute l’Anse de l’Aiguillon pour ne laisser qu’un unique passage pour la Sèvre Niortaise. Il fut abandonné à la suite de la tempête Xynthia.
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Une région née de la mer
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ENTRE TERRE ET MER : L’ESTUAIRE DU LAY
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HISTOIRE DE LA FAUTE-SUR-MER
XVIIe : formation de la bande de sable dans le prolongement de la Tranche sur Mer
1811 : cadastre Napoléonien. Dunes et vasières. Une poignée de petits
bâtiments sont construit par le propriétaire des terres 1829 : Création du village par la famille qui possède les terres 1901 : Arrivée du chemin de fer à l’Aiguillon, construction des premières villas balnéaires 1953 : indépendance de la commune de la Faute-sur-Mer, anciennement hameau de la Tranche-sur-Mer 1957 : Construction du premier pont sur le Lay qui remplace le bac avec une voie 1960 : construction du second pont avec deux voies 1980 : accélération du phénomène d’urbanisation 2006 : les derniers lotissements sont en construction 2009 : 1 100 habitants en hiver et 40 000 en été 2010 : La tempête Xynthia ravage la commune 2013 : 916 habitants en hiver et 30 000 en été
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UNE ZONE EN MOUVEMENT PERPETUEL 10 km de plage ininterrompue L’aiguillon possède un port Un seul pont relie les deux communes Du Nord au Sud, on peut distinguer trois zones très différentes. Au Nord, se trouve des terres agricoles et la lagune de la Belle Henriette qui est l’ancien estuaire du Lay. Au centre, s’étend la commune de La Faute sur Mer avec ses 3 720 maisons. Enfin, dans la pointe d’Arçay au Sud, se trouve une grande réserve biologique qui sert de site d’hivernage et de halte pour de nombreux oiseaux migrateurs.
La frontière entre l’eau et la terre est en perpétuel mouvement à toutes les échelles (territoire, ville, parcelle). Les marais sont des terres instables qui ne se stabilisent jamais. A court terme, les marais sont plus ou moins gorgés d’eau selon les saisons. En hiver, les terrains sont très mouillés tandis qu’en été, les terres sont plutôt sèches. A long terme, on a des marais mouillés et des marais qui sont desséchées. La dune a grossièrement diminuée, elle a même été détruite à un endroit lors de la tempête Xynthia. Alors l’intégralité des territoires du marais poitevin faisait parti de l’océan il y a quelques siècles, l’homme a gagné du territoire là où la nature veut reprendre ses droits. La Faute sur Mer est une île en devenir comme on a pu le constater lors de la dernière tempête. Ces anciens marais ne peuvent correspondre avec une architecture des villes classiques qui ne peut s’adapter aux mouvements des sols. L’eau bouge et les limites ne peuvent être fixes. En effet, la faible topographie fait que lors des marées l’eau part très loin et peut monter très haut. On assiste à un mouvement de l’eau vertical carv la mer monte et descend et horizontale. Elle rentre beaucoup dans les terres et reculent très loin.
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« ENTRE DEUX EAUX »
L’ESTRAN Cette large zone est un lieu de rencontre entre la terre et la mer. C’est aussi une grande richesse écologique et environnementale. Il est valorisé par les activités humaines telles que l’élevage des moules sur les bouchots et la pature des pré salés. C’est un milieu très vaseux en raison des mouvements d’eau permanents arrivant du fleuve et de la marée. DUNES Les dunes possèdent une végétation remarquable. Le tourisme apprécie cette région pour les plages de sable fin ininterrompues sur des dizaines de kilomètres. Les activités de ces zones sont l’ostréiculture, la baignade et la sauvegarde de la biodiversité. VÉGÉTAUX La forte teneur en sel dans le sol et les vents assez violents induisent une palette végétale très particulière. Comme arbres, on trouve le plus souvent des chênes vert, des cyprès de Lambert, des pins maritimes, des pins parasols et des pins Laricio. Concernant les arbustes, on y recense des amélanchiers, des cornouillers sanguins, des cornouillers, des fusains d’Europe et des nerpruns purgatifs.
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ENTRE TERRE ET MER: L’ESTRAN, ZONE RECOUVERTE PA
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AR LA MARÉE 2 FOIS PAR JOUR
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L’ESTRAN & LA MARÉE
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ENTRE TERRE ET MER : LES ZONES INONDABLES, RECOU
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UVERTES 1 FOIS PAR MOIS EN MOYENNE
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LES BASSINS INONDABLES
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ENTRE TERRE ET MER: BASSINS CONCHYLICOLES INOND
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DÉS DEUX FOIS PAR AN
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RÉSEAUX DE CANAUX INTÉRIEURS, DRAINAGE DES POLD
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DERS
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ENTRE TERRE ET MER: LES DUNES ET DIGUES PROTÈGE
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ENT LES POLDERS
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LA FAUTE sur MER EN CHIFFRES
La Faute-sur-Mer et l’Aiguillon sont des communes bipolaires. En effet, elles ne vivent pas de la même manière l’hiver et l’été. L’hiver, alors que le nombre d’habitants est faible, les habitants vivent de la pêche. Tandis que l’été, les communes se métamorphosent, le nombres de résidents explosent et c’est le tourisme qui domine. La moitié des maisons sont des résidenses secondaires ce qui explique la différence entre l’hiver et l’été, on est dans deux villes balnéaires.
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URBANISATION DU LITTORAL
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Le processus d’urbanisation du littoral vendéen est sans régulation. Des géographes s’intéressent à cette question dès les années 1970. Ce processus présente quatre traits principaux. - Une forte pression liée au développement du tourisme balnéaire. La Vendée est le deuxième département touristique français par sa capacité d’hébergement avec 660 000 lits en 2010. Par ailleurs, c’est le 6e département pour son parc de résidences secondaires. - Les activités agricoles sont en perte de vitesse. Le développement urbain s’est donc développé à la faveur d’une action agricole en baisse. Dans les années 1970, la surface agricole totale est de 5,1% . - Les groupes d’intérêt lié au tourisme évoluent et prennent du pouvoir par élimination du monde rural. On assiste en effet à une transformation de la composition socioprofessionnelle des élus municipaux. - On est dans un contexte de régulation timide, éxonéré de contraintes d’urbanisation. Les maires des communes littorales sont contre le POS (plan occupation des sols) car il limite les constructions. O n est dans une situation où le domaine de l’agriculture ne résiste pas face à la concurrence de développement urbain. En 2006 à la Faute sur Mer, les forêts dunaires, les marais et les zones humides sont sacrifiés au détriment du développement résidentiel.
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RE UN TISSU PAVILLONAIRE IMPORTANT ortant
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L’ARCHITECTURE BALNÉAIRE VENDÉENNE
La vendée compte 250 km de littoral. 64% des maisons individuelles vendéennes sont des résidences secondaires. Ce sont des groupements d’habitation, les parcelles sont longues et assez étroites. 88% des logements vendéens sont des maisons individuelles. Le schéma traditionnel de la maison vendéenne est très défini. C’est une maison de plein pied assez basse avec des murs blancs ou beiges. Le toit est toujours à deux pentes en tuile orange. Elle comporte au moins une cheminée qui est assez haute. Enfin, un mur bas vient entourer le terrain. Plus les maisons sont récentes et plus le mur est haut. Quelques fois il est difficile d’apercevoir la maisons derrière de hauts murs. La maison type est de 105 m2 en moyenne, vaut 90 000 euros avec un terrain de 800 m2. Le schéma de la maison contemporaine est un peu différent. On trouve beaucoup de bardage bois qui fait référence aux carrelets de pêche et aux cabanes des ostriculteurs. en bord de mer.
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L’architecture balnéaire traditionnelle vendéenne
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Un tissu pavillonaire très étendu
DES NOUVEAUX LOTISSEMENTS SE CONS
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STRUISENT SUR TOUT LE TERRITOIRE
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appy - ® IGN, IA-Dep Vendée 2009 ® InterAtlas 2011
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LES SUBMERSIONS MARINES Depuis 1700, 54 submersions marines ont dégradé la Vendée. On peut recenser 12 épisodes importants localement à La Faute et l’Aiguillon dont des traces ont été gardées. Ce qui fait en moyenne une inondation tous les 25 ans. En revanche, une certaine intensification de la fréquence est notable puisque l’on chiffre quatre tempêtes importantes ces 11 dernières années. Le bourg de l’Aiguillon est déplacé au cours du 19e siècle pour plus de sécurité. Enfin, les risques d’inondations sont beaucoup plus importants depuis la deuxième moitié du XXe siècle à mesure que les communes sont en extension rapide.
1738 : inondation des terres 1740 : tempête qui conduit à une inondation jusqu’à Luçon 1850 : un raz-de-marée inonde des centaines d’hectares à l’Aiguillon et Saint Michel en l’Herm 27 octobre 1982 : une marée à coefficient élevé fragilisent et cassent certaines digues 1906 : submersion au Nord de la Faute sur Mer à la Belle Henriette 21 mars 1928 : une marée de coefficient 110 couplée à des vents violents inonde 120 hectares. Ce qui amène directement à la construction d’une digue le long de la route départementale 46 le long de la Belle Henriette. On trouve des slogans comme « Une partie du littoral vendéen menacé par la mer ». La digue du Fenouillet protège 7 000 hectares 1930 : la mer détruit 800 mètres de digues à la Faute sur Mer 14 mars 1937 : brèche dans les digues à la Faute-sur-Mer et l’Aiguillon causée par une forte marée ainsi que des vents violents 16 novembre 1940 : une marée de coefficient 88 provoque une submersion de nombreuses digues et inonde 7 communes. 300 hectares de terres sont inondés 26 décembre1999 : rupture des digues à l’Aiguillon pendant une marée de coefficient 77. 30 hectares de terres sont inondées 2009 : 28 février 2010 : Xynthia frappe l’Europe mais provoque plus de dégâts à la Faute sur Mer
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LA FAUTE-sur-MER : une île en devenir 42
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QUELLE POSITION ADOPTÉE SUR LE LONG TERME ?
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In 2080 the cit New Hull prom investment as w tourist trade an ESTMENT SECURING HULL’SDISUSED FUTURE MARINE FROM CROSS THEINTO institutionsTO wan WHAT IF WE CAN RECYCLE INFRASTRUCTURE C REHENSIVE, CITY-WIDE SCHEME THAT ENCOURAGES O A POSITIVE their THE locatio A TOTALLY NEW WATERFRONT FOR HULL, BUILDING OUT by ONTO H LYINTO WITHIN THE CITY PUT IN PLACE? R LARGE city. The city is ESTUARY? THE BE CITY COULD FORM NINETY A DIFFERENT RELATIONSHIP WITH T RISK FROM FLOODING. WHILE CHOOSE TO EMBRACING model for susta WATER: IT ANDDEFENDING BEGINNINGFROM TO MOVE ITS INFRASTRUCTU LSO ONTO POSES A SIGNIFICANT THREAT AND WILL DECOMMISSIONED NEED ITHER SIDEFLOATING OR STILT STRUCTURES. OIL PLAT EFENCE STRATEGY BE FUNDED? PERHAPS BY MAKING Position de désurbanisation Idée résist AT WOULD THE RETRO-FITTED NAVAL VESSELS, AND SMALLER HOUSEBOAT de COMMUN IAL DEVELOPMENT WITH VARYING LAND USES. REAT?COULD START pour reprendre ments enHULL proté TO laisser SHAPElaAnature UNIQUE AND DISTINCT FUTURE FOR
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C’est déjà fait à La-Faute-Sur-Mer 674 maisons rasées.
©RIBA and ICE: Reproduced with the kind permission of the Ordanance Survey
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ses droits et aller urbaniser les zones sans risques.
à risques pa moyens de défe
On protège les ma Faute sur Mer.
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ATTAQUER ?
ty was rebranded mpting new well as an increased nd cultural nting to be signified CREATE on in this unique HUMBER Hstill the exemplary ainable URE living. TFORMS, ter aux changeNITIES égeant les zones L.
©RIBA and ICE: Reproduced with the kind permission of the Ordanance Survey
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Idée de développement économique de la zone concernée en s’adaptant aux risques climatiques qui va s’intensifier au fil des années. La résilience permet une extension de la vie sur terre sur l’eau. L’eau n’est plus l’ennemi de l’homme ©RIBA and ICE: Reproduced with the kind permission of the Ordanance Survey
TÉGER ?
Expérimentation et valorisation du territoire de la Faute sur Mer. Redéveloppement économique attractif.
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LES DIGUES COÛTENT TRÈS CHER : 1 200 Euros / mL = 1 km de digue pour 1 200 000 Euros
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DU COURT TERME AU LONG TERME
Les digues forment une sorte de résistance maximale. On ne peut pas savoir comment la montée des eaux va évoluer. La digue est une solution à court terme car elle devra être renforcée très souvent et surélevée en permanence. De plus, cela coûte très cher et les communes n’ont pas l’argent suffisant pour se le permettre. S’adapter au risque signifie plutôt de trouver une solution à long terme. J’envisage donc mon projet dans un avenir à long terme de l’ordre de 100 ans car les scientifiques peuvent faire des prévisions assez précises dans cet ordre de grandeur. Mon plan d’attaque se situe dans cet esprit c’est à dire que tout n’est pas construit d’un seul jet mais vient s’adapter et se moduler et se façonner au cours du temps. En revanche, je n’exclus pas que dans un avenir à très long terme, 200 voir 300 ans, les conditions climatiques auront évolué dans un sens que l’on ne peut pas prévoir dès aujourd’hui. Le projet ne sera peut être plus adapté dans cette commune, et il faudra donc envisager de partir de la presqu’ile. Aujourd’hui, on peut envisager de s’adapter au lieu de partir et de tout démolir. Des pays sont beaucoup plus menacés comme les Pays-Bas. Ils ont su mettre en place des moyens très perfectionnés et adaptés à une vision à long terme sous différentes manières et à toutes les échelles territoriales, de la ville et de chaque citoyen. La région étudiée est novice en terme de culture du risque et d’adaptation, rien n’indique sur place que l’on se trouve dans un milieu hostile et pourtant les pleines mers d’aujourd’hui seront les basses de demain. Dans 100 ans, un mètre d’eau en plus va radicalement changer le dessin du littoral dans la région car le marais poitevin sur 70 kilomètres se situe à une altitude entre deux et huit mètres de haut. Plutôt que de voir cet avenir comme un danger, il faut rêver d’un avenir avec des attitudes qui changent, où l’eau deviendra indispensable au sein d’un nouveau quotidien. On ne vivra plus les pieds sur terre mais un peu sur terre un peu dans l’eau.
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LE CONTEXTE A PRENDRE EN COMPTE POUR LE PROJET
LE CONTEXTE À PRENDRE EN COMPTE
DES MAISONS COMMES DES BÂTEAUX, DES ARCHES DE NOÉ, EN ATTENTE D’UN DÉLUGE
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DES CARACTÉRISTIQUES À RETENIR POUR LE PROJET
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On ne peut pas protéger tout le territoire, on doit accepter certaines changements 2.
On ne peut pas révolutionner un territoire en une fois mais en ayant des objectifs à court terme (10 ans), à moyen terme (50 ans) et sur le long terme (100 ans). 3.
Intégrer une protection contre les inondations au sein d’un developpement économique 4.
Les mesures techniques ne doivent pas déconnecter les morceaux de villes mais au contraire améliorer les connexions 5.
Ce nouveau développement urbain doit être vu comme une opportunité pour changer l’existant assez rural en une zone urbaine expérimentale renouant un contact avec l’eau
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L’IMPLANTATION DU PROJET REDONNER DU SENS AUX QUARTIERS SINISTRÉS ON A BESOIN D’UNE ARCHITECTURE QUI RÉPOND À UN ESPACE FLUIDE QUI N’EST JAMAIS VRAIMENT FIXÉ. LA FAUTE SUR MER SERA BIENTÔT UNE ÎLE, LE PROJET DOIT DONC POUVOIR FONCTIONNER DE FAÇON AUTONOME.
Je recherche à inventer de nouveaux dispositifs, conçus pour flotter entre deux eaux : celle qui tombe du ciel et celle qui monte de la Terre. Ce qui est intéressant dans le cas de La Faute sur Mer est de générer de nouveaux rituels d’habitations que seule l’architecture hors sol est capable de générer. En effet, les limites entre terre et mer sont floues et le sol de référence est brouillé. L’urbanisme amphibie et la maison aquatique existent déjà et prouvent leur efficacité. L’eau n’est plus une menace mais une réelle opportunité. Je ne souhaite pas faire un logement autonome mais un groupe de logements autonomes dans une optique d’urbanisation en rupture avec le pavillonnaire actuel. Faire une cité expérimentale qui pourrait être transportable et implantée dans d’autres régions du monde notamment celles qui sont menacés d’être immergées avec la montée des eaux. Cette zone entre 0 et 3 mètres d’altitude qui concerne des millions de personnes dans le monde.
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UNE ARCHITECTURE SANS RÉSEAU Le projet va devoir assurer la gestion et le traitement de l’eau. La récupération des eaux de pluie serait possible et inclus dans les éléments de construction. Le recyclage des eaux usées va être rendu possible par la technique de phytoépuration. L’écoulement et la distribution des eaux seront assurées par la présence des canaux d’irrigation en période normale avant la crue. Les eaux sont séparées selon leurs propriétés (usées, de pluie).
CYCLE DES DÉCHETS ET DE LA PRODUCTION Des surfaces de ecomposts sont aménagées. De l’engrais est facilement récolté des bassins de filtrage de l’eau pour servir les cultures.
L’eau devient une infrastructure durable qui gère les transports, l’écologie, l’énergie et les loisirs dans la ville.
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UNE CITÉ EXPÉRIMENTALE
UN OBSERVATOIRE DE RECHERCHE OCEANOGRAPHIQUE
L’enjeu du projet est double. C’est un laboratoire expérimental scientifique qui va permettre de redévelopper une activité locale et une économie. C’est un laboratoire d’expériences in situ sur les phénomènes de submersions marines pouvant redonner de la valeur à la ville et sa région. Les chercheurs y viennent à l’année. L’hiver est la période la plus importante pour les phénomènes marins quant à l’été les touristes affluent en masse pour découvrir les parcours, la faune et la flore. Lors des tempêtes, c’est une solution de repli des populations. Une transformation radicale de la cité permet de faire de ce lieu une cité refuge autonome. Tout se transforme et c’est dans ces moments que le village expérimental prend tout son sens. Alors que les foyers prennent l’eau, que l’électricité est coupée, la cité atteint son apogée: les moulins tournent à plein régime, les éoliennes fournissent l’énergie nécessaire, tous les électrons sont déployés, les observatoires sont transformés en cellule de survie pour quelques familles et tous les éléments de crise sont mobilisés. On vient à la Faute sur Mer pour attendre le moment où l’eau va monter et franchir les digues. Tous les photographes ont sorti leurs appareils prêts à mitrailler les déferlantes.
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Julie Tarrancle
julie.tarrancle@gmail.com 06.63.93.23.58 Analyse projet de dĂŽplome 2013 ENSA-Versailles