Habiter Pampatar

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Bejarano July. D4 HABITAT/ CULTURE/ ENVIRONNEMENT. Enseigants: Daniel Fanzutti, Eric Clavier. Directeur d’etude: Manuel Bello Marcano.

Une nouvelle forme d’habitation sociale à Pampatar Rapport de fin d’étude - PFE 2014/ 2015

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SOMMAIRE 1. Le choix du domaine. 2. Site du projet: Venezuela-Ile de Margarita-Pampatar 3. Reconcilier Pampatar avec ses racines. -Rentrer dans la «maison de sel». Points forts du site. -Reconnaitre la situation économique, sociale, culturelle et territoriale de Pampatar. Faiblesses du site. -Reconsidérer les qualités de Pampatar. Opportunités. 4. S’implanter - Articuler - Redynamiser.

5. Références: Habitations d’intérêt social en Amérique du Sud.

p.2 p.4 p.5 p.6 p.7 p.8 p.9 p.10

6. Eléments structurants du projet. -La pêche artisanale. -La typologie d’habitation existante et ses matériaux. -Habiter à Pampatar.

p.12 p.14 p.16 p.22

7. Le logement comme solution aux problématiques sociales.

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8. Conclusion

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Habitat/Culture/Environnement Mon choix de domaine est lié avec les projets que j’envisage de créer dans mon pays d’origine, le Venezuela. Dans ce pays les HLM ou des groupes de maisons situées à la périphérie des grandes villes sont le modèle d’habitation sociale. Pendant ma jeunesse, j’ai eu la possibilité de fréquenter ces HLM, des favelas, des habitats pavillonnaires et des «gated communities» au Venezuela, ainsi que des habitations traditionnelles japonaises (Toyota), des «gated communities» au Brésil (Londrina), des habitats pavillonnaires à Manchester (U.K) et de l’habitat collectif, ici à Saint-Etienne. Je pense que l’architecture est le reflet culturel d’un pays. Elle a le pouvoir de changer les modes de vie et de résoudre (ou créer) des problèmes dans la communauté. Pendant mon S9, j’ai fait mon mémoire sur la démocratisation de l’architecture au Brésil où j’essayais de comprendre l’un des problèmes assez répandu en Amérique Latine : les favelas et la violence dans les villes. Je pense que mes expériences à l’étranger m’ont servie à voir comment les pays développés traitaient les problèmes de ses habitants à travers l’architecture. J’ai toujours voulu vivre ces modèles pour ensuite adapter des solutions dans mon pays. Je suis attachée à mon pays et à ma culture. Je suis déterminée à faire partie du changement de ma société pour améliorer le Venezuela. Je pense que l’architecture pourra me donner des outils pour résoudre cette problématique des favelas et des couches les plus pauvres de la société. Dans le D4, je peux concevoir un projet dans mon pays, où je peux proposer un modèle d’habitation qui prend en compte la culture des habitants et ses besoins socio-économiques, tout en travaillant avec son milieu pour répondre aux problématiques de la communauté. Pag.2


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Site de projet :

Venezuela -Ile de Margarita- Pampatar.

Vu que nous avons la liberté de choisir notre site du projet, j’ai choisi l’île de Margarita où j’ai grandi et où je voudrais tester mes connaissances acquises à l’ENSASE pour répondre à sa problématique. Venezuela se situe au Nord de l’Amérique du Sud, entre la Colombie et le Brésil. Température annuelle : 26°C et 28°C. Population totale : 30 206 307 hab. Superficie totale : 916 445 km2.

État de Nueva Esparta, composé par l’île de Margarita, l’île de Coche et l’île de Cubagua. L’île de Margarita se situe au Nord de Venezuela avec 420 000 hab. Superficie : 1 072 km2. Température annuelle: 30 °C. Accessible en avion (30 minutes) et en ferry (quatre heures) depuis Caracas, la capitale du Venezuela. La Asuncion, Porlamar et Pampatar sont les premières populations depuis la colonisation espagnole. Situé au bord de la mer et étant un des villages qui garde son rapport avec le commerce artisanal, j’ai choisi le site de Pampatar comme sujet de PFE.

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Reconcilier Pampatar avec ses racines. Pampatar ou Mampatare: Mot indigène qui veut dire «maison de sel». Profitant des salines, les Espagnols s’y sont installés puisque cela leur permettait de préserver la nourriture. Ensuite, il a été autorisé la construction du château San Carlos de Borromeo qui servait à défendre la côte, une douane, une prison et la mairie vers 1574. Pour 1819, Pampatar avait déjà un port international qui commençait à se densifier sur la longueur de la côte. À partir de 1.950 Pampatar a été déclaré port de libre commerce, ce qui a permis l’installation de magasins, habitats collectifs et de nouveaux modes de vie. Ces nouveaux gated communities et commerces qui ciblent la classe haute, se sont installés sans aucun dialogue avec l’environnant, étouffant ainsi le mode de vie traditionnel du site.

Pêche artisanale

Salines situées au Nord-Est de Pampatar

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Maison traditionnelle

Habitat collectif


Rentrer dans la «maison de sel». Points forts du site: 1. Proximité de la plage 2. Entrée de Pampatar. 3. Proximité de la mairie, du château San Carlos de Borromeo, de l’église Cristo del Buen Viaje et de plusieurs centres commerciaux. 4. Forte culture propre. 5. Agréable au piéton. 6. Aire touristique grâce à ses plages. 7. Point gastronomique avec « Margarita Gastronómica » 8. Terrain fertile. 9. Environ 29 °C toute l’année.

1.Château San Carlos de Borromeo 2. Mairie

3.Eglise Cristo del Buen Viaje

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4. Cimetière


Reconnaitre la situation économique, sociale, culturelle et territoriale de Pampatar. Aujourd’hui environ 70 habitations existent dans l’épaisseur entre la rue principale de Pampatar et la plage. Cela bloque l’accès direct à la plage à quelques lieux stratégiques. Une partie de ces maisons sont des auto constructions implantées sur la bande maritime, ce que est un danger pour les habitants du site en cas de marée haute ou d’orage.

Faiblesses du site: 1. Coupure entre Pampatar et Plage Coquito. 2. Situation économique précaire pour les habitants. 3. Autoconstructions qui commencent à envahir la plage. 4. Lieu de passage carossable. 5. Circulation compliquée. 6. Absence d’équipement pour les pêcheurs. 7. Manque d’équipements touristiques. 8. Epaisseur délaissée puisque constituée par des familles pauvres qui donnent une mauvaise image aux touristes.

-Habitations installées sur la bande maritime.

-Absence d’équipement pour -Auto constructions qui -Constructions abandonles pêcheurs. donnent une mauvaise image. nées

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Reconsidérer les qualités de Pampatar. Opportunités : 1. Les habitants exigent des nouvelles habitations et des équipements qui serviront à préserver la pêche artisanale. 2. La marie est intéressée à développer des projets d’architecture qui incluent le tourisme. 3. Concevoir une typologie d’habitation qui articule la culture du site, le problème de pauvreté et le mode de vie des habitants. 4. Possibilité de créer un habitat à l’échelle du piéton. 5. Promouvoir une promenade qui permette de lier les plages

PROGRAMME: 1. Commerce, stock et préparation du poisson. 2. Habitat-commerce. 3. Espace public (jardin urbain - place cimitière) 4. Parking. -Créer un accès au site -Equipements pour depuis la rue principale. les pêcheurs.

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-Volumétrie générale.


S’implanter - Articuler - Redynamiser

1. Contexte

2. Aire du projet

3. Front maritime(respecter

les

80m de bande maritime )

4. Reprendre le tracé existant pour situer les habitations.

5. Orienter les circulations vers la plage.

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6. Relier la rue principale avec la plage à travers l’espace public qui vient chercher la mer.


Références : Habitation d’intérêt social en Amérique du Sud.

Elemental : Dans ce projet l’équipe d’Alejandro Aravena (Architect) cherche à répondre aux besoins économiques et habitationels des familles au Chili, à travers des habitations modulaires qui permettront de créer des pièces en fonction des besoins de ses habitants. Les coûts de construction seront réduits grâce à la participation des habitants dans la construction ainsi que la réappropriation de leur quartier pour éviter qu’ils soient déplacés vers la périphérie.

Minha Casa Minha Vida : Politique de gouvernement qui cherche à répondre au problème de logement surtout pour les habitants des favelas au Brésil. Ces projets, situés dans la périphérie, sans aucun espace de qualité, avec des surfaces à peine habitables, fait que ces habitants finissent par l’abandonner. Ce modèle habitationel est le plus répandu en Amérique Latine.

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Eléments structurants du projet. 1. La pêche artisanale. 2. La typologie d’habitation existante et ses matériaux. 3. Le mode de vie des habitants.

1. «Peñeros» de Pampatar.

2. Maison construite en terre (technique de Bahareque).

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3. Jeu de domino avec les voisins.


Frère Iñigo de Abbad. Rapport de sa visite à Margarita, 1773:

« Ils ont une inclination pour la navigation, cherchant dans la mer des moyens de subsistance niés par la terre, sont ainsi des contrebandiers d’office, pêcheurs par nécessité et corsaires avec une inclination pour toutes les aventures de la mer dans lesquelles ils sont si habiles et courageux »

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La pêche artisanale. Peñero: Embarcation propre de la côte du Venezuela. 4m - 10m de longueur. 1m - 2,5m de largeur. 1 ou 2 moteurs.

Exemples des produits du site:

Homard.

Pata de cabra.

Pargo et Catalana.

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Architecture Civile :

« L’habitation traditionnelle provenant de la colonisation se caractérise par la simplicité de ses formes, libre des ornementations, pendant que la sobriété était la caractéristique des mansions aristocrates, avec une forte influence mauresque provenant de l’Espagne. Nous pouvons reconnaitre la fonctionnalité de chaque architecture coloniale, grâce à l’emploie des matériaux, tels que le bois de mangle, la « caña brava » (bois assez fin), l’adobe et la boue. Le principe que nous pouvons toujours retrouver dans l’architecture coloniale vénézuélienne est celui de se protéger du soleil, de la pluie et de la lumière directe. Nous pouvons toujours retrouver cette architecture d’ombre dans l’analyse des façades des maisons de l’époque »

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Typologie d’habitation existante et ses matériaux.

Typologie en «L».

Distribution intérieure autour du patio.

Habitations construites avec la terre et le bois. Très peu d’ouvertures pour se protéger de l’extérieur (ennemies, intempéries, etc.)

La structure et la toiture sont construites en bois de mangle (arbre propre à la région avec des racines aériennes qui peuvent avoir jusqu’à 60 cm de diamètre).

Le patio et le porche sont des éléments assez présents dans l’architecture vénézuélienne. La mise en place de ces deux dispositifs architecturaux à proximité des pièces de vie. donne lieu à un dialogue intéressant entre l’intérieur et l’extérieur et permet d’avoir une ventilation naturelle. Coupe schématique du patio.

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Vue sur le demi-patio traditionnel.


Technique constructive traditionnelle

(Bahareque).

« L’histoire nous montre que la construction mixte était présente dans le développement des civilisations qui ont habité notre planète. Ces civilisations ont appris à construire leur maison avec la terre et le bois, donnant ainsi naissance à des formes intéressantes de logements qui montrent un savoir-faire constructif intelligent. Cette alternative constructive (structure et le remplissage) a des noms différents selon la région, au Pérou la Quincha, à Cuba le Cuje, le Bahareque au Salvador et le Venezuela, le pão pique au Brésil, ainsi nous pouvons trouver dans le monde une variété des typologies ou des formes qui partagent les mêmes caractéristiques.» Bahareque, Guia de Construcción Parasismica. Wilfredo Carazas Aedo y Alba Rivero Oluro. MISEREOR ecl. CRATerre.

Structure en bois de mangle et remplissage en terre propre à l’île. Environ 50 cm d’épaisseur.

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Exemple de construction en terre à Pampatar. Casa Acosta.


Autres exemples de constructions en terre.

Peñalolén House. Sur Tierra Arquitectura. Chili. Modernisation de la technique de Bahareque.

«La Luz» Architecte: Antoine Predock. Etats-Unis. Un quartier urbain en terre.

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Ville de Shibam. Yémen. Construction en terre qui peut monter jusqu’au 8 étages.

Camacho Residence. The Adobe Alliance. Mexico. Projet développé grâce à l’autoconstruction.


Construire en terre. Le pisée est une forme de construction en terre crue utilisée principalement pour bâtir les murs, les planchers, les toits et les fondations. La technique du pisé se fait par le compactage du sous-sol humide à l’intérieur d’un coffrage temporaire. Une fois que le sol a été compacté de façon adéquate,le coffrage est enlevé immédiatement après le compactage, pour ensuite laisser sécher le mur. Les murs sont généralement de 300-450 mm d’épaisseur, mais cela peut varier largement en fonction des exigences du projet. La terre coulée, est une forme spécifique de la construction en terre battue qui mélange la terre avec des agents de stabilisation pour améliorer les caractéristiques physiques du matériau.Le Ciment Portland ordinaire est de loin l’additif le plus utilisé. Les proportions du mélange se font en fonction du type de terre et de sa plasticité.

Rammed Earth: Design and construction guidelines. Walker & Keable & Martin & Maniatidis. La terre constitue un matériau intéressant de construction, surtout à l’île de Margarita, puisque c’est un matériau facile à trouver au Nord de l’île. Il n’est pas très coûteux, ce qui est un point fort dans la construction d’habitations sociales. Aussi, la technique de la terre coulée est simple et facile à apprendre. Il est nécessaire d’avoir des coffrages en bois et tasser la terre jusqu’elle fasse un bruit sourd. Apprendre à construire en terre permettra aux habitants de participer dans la construction, ce qui peut diminuer les dépenses dans le développement du projet. Egalement, grâce à l’épaisseur des murs (70 cm), les habitants pourront profiter du confort thermique dérivé de la fraicheur.

Technique constructive de la terre pisé.

Mur en terre. Chapelle de la Réconciliation, Berlin.

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Sol en terre. Mount Pleasant Ecological Park, Porthtowan, Cornwall.


Pathologies et recommandations. - Le bas du mur.

- Le haut du mur.

- Les ouvertures.

Sources: -Marrakech 87. Habitat en Terre. CRATerre. -Rammed Earth:Design and construction guidelines. Walker & Keable & Martin & Maniatidis.

Dispositifs architecturaux qui répondent aux contraintes du milieu: A partir de ces références j’ai souhaité construire en terre coulée (murs de 70 cm), avec un soubassement en pierre de la Caranta (matériau propre du site) et une toiture en pente qui dépassera de plus d’un mètre pour protéger le haut des habitations. Egalement, les encadrements des portes et des fenêtres devront prendre les épaisseurs des murs pour Vue extérieure. protéger les ouvertures.

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Vue intérieure.


Andres Eloy Blanco (1896-1955). Morceu du poème Les Raisins du Temps:

« …Ma maison orientale ! Cette maison avec ses cloîtres coloniales, avec sa grande porte et ses plantes grimpantes, son moulin à vent et ses grenades, les grands livres de la bibliothèque -mes livres préférés : trois volumes avec des images qui parlaient des règnes de la nature A côté, la grande cour, où il semble qu’il y a de l’argent enterré depuis l’indépendance ; la cour avec la goyave et de l’amande, la cour avec ses pivoines et ses cerises et la grande vigne qui a donné toute l’année des raisins plus doux que le miel d’abeille. Sous la vigne il y a un étang ; un bain dans cet étang a un goût de Grèce ; le vert à caissons, les grappes de raisins, si basses que l’eau pouvait les saisir, et tandis que sur les lèvres le raisin saigne, les pieds font sauter l’eau fraîche » Pag.21


Habiter à Pampatar. -Reprendre la lecture urbaine du site: LE PORCHE: Etant donné qu’il fait très chaud, nous avons l’habitude de laisser les portes ou les grilles ouvertes pour avoir des courants d’air. Egalement, grâce au climat, nous préférons nous installer à l’entrée de la maison pour voir et être vus, pour prendre le café, pour discuter avec les voisins, surveiller nos enfants qui jouent dehors, saluer les gens qui passent et recevoir de la visite. Dès lors, le porche, l’entrée de la maison ou le petit trottoir, deviennent une extension de l’habitation, un entre-deux, un espace collectif où les proches des habitants de la maison peuvent venir s’installer, les attendre et profiter de l’ombre. Cet entre-deux, situé à l’extérieur, est fréquenté par les amis et la famille, mais il reste le territoire des propriétaires de la maison. Ce territoire est toujours marqué par nos articles de prédilection (le fauteuil à bascule du grand-père, les pots à fleurs de la mère, le vélo de l’enfant, la guitare ou cuatro du père).

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Séquence des différents ambiances.

Se rencontrer.

Regarder.


Habiter à Pampatar. -Le poumon de la maison. LE PATIO: Une fois que nous sommes rentrés dans la maison, nous apercevons le patio, visible depuis presque toutes les pièces principales. Créer des courants d’air.

Le jardin, à différence du porche, est un espace très calme. C’est un microclimat qui permet de ventiler les pièces, faire le linge, faire du jardinage, avoir une buanderie à l’extérieur de la maison,etc. La polyvalence de cette espace fait que parfois le jardin est très minéral avec juste quelques pots des fleurs. Parfois il devient une mini forêt tropicale où nous avons des poules, des coqs, des cochons, des oiseaux, des arbres fruitiers ce qui constitue le terrain de jeu pendant l’enfance de la plus part des Vénézuéliens. C’est ainsi que le patio devient un paysage extérieur, situé à l’intérieur de l’habitation, un lieu de contemplation qui ramène le calme aux pièces intimes, au contraire du porche qui est de caractère animé. Le patio est l’espace où nous allons chercher de la fraîcheur, il est le souffle de la maison et le lieu pour nous connecter avec la nature. Pag.23

Puit de lumière.

Nature omniprésente.


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Extrait du roman EXODO. Francisco Larez Granado.

Mai 9. « …Il est beau ce lever du jour que je regarde pour la première fois au milieu de la mer. Il pleut de l’or sur les eaux endormies, bleues, vertes, larges. L’air humide courbe la toile et sème des épis à l’aube du chemin » « …Depuis la proue, assis à côté du capitaine, qui a une tête victoirieuse malgré sa fatigue facile à lire dans ses yeux, je me réjouie de la splendeur du paysage, je respire sa générosité et je lave mon esprit excité dans la grandeur de sa sérénité »

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Habiter à Pampatar. CARAIBE VENEZUELIEN. Le Venezuela est le pays avec les plus vastes côtes sur la mer des Caraïbes (2800 km). Il est aussi le pays d’origine des peuples des Caraïbes, qui ont donné le nom à la région entière qui est l’orient du Venezuela. La mer des Caraïbes est tellement ancrée dans nos veines que la chaleur nous fait prompt à agir, nous donne une humeur particulière et nous fait parler vite et fort pour que notre voix soit entendue au-dessus des vagues. Notre relation avec la plage est assez étroite, vu qu’elle est toujours présente. Là, on fait la pause du week-end, aussi pendant les vacances, et dans le cas de l’île de Margarita, elle est notre maison et notre lieu de travail. L’accès facile et rapide à la plage la rend un carrefour où se rencontrent différents groupes. Sur la même plage où les pêcheurs débarquent, nous trouvons des habitants qui se baignent dans la mer, ainsi que les touristes et dans de nombreux cas, les commerçants artisans. Plage El Yaque.

Plage La Caranta.

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Habiter à Pampatar. CARAIBE VENEZUELIEN. Chaque plage de l’île de Margarita a ses propres qualités. Certaines sont pour voir et être vu, d’autres sont propices pour faire de kitesurf, d’autres sont parfaites pour faire de la pêche, mais il en a beaucoup qui restent cachées pour les personnes étrangères à l’île. Dans le cas de Pampatar, Playa Coquito, est une plage inconnue pour les étrangers à la région, en raison de l’absence d’accès direct, même si elle est bien située. Le projet de développer l’entrée de Pampatar cherche à ouvrir la plage à tous les résidents et les visiteurs, afin que les pêcheurs puissent venir s’installer avec des entrepôts et un marché. Aussi les futurs résidents seront en mesure de reprendre leur relation avec la mer, qui pour nous est une extension de notre maison. La mer, en plus d’être un espace de loisir, est notre « patio », notre lieu de contemplation. Elle est une entité si forte avec son sable chaud, l’eau tiède, le soufflement du vent, le bruit des vagues, l’odeur de la noix de coco et de la mer, que tous ces éléments nous fait s’arrêter pour l’admirer. Le peñero à proximité de l’habitation.

Lieu de travail et de terrain de jeu.

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Extrait de la chanson La Mangue. Luis Mariano Rivera . Qu’est-ce que je mange entre la mangue et la pomme ? Je vais répondre mon ami la mangue me donne plus envie. La mangue que je mange mon grand-père aussi l’a mangé elle a aussi la saveur qu’elle a de notre sol. Le soleil qui brille sur ma terre lui donne sa belle couleur l’air pur de la forêt imprègne sa douce saveur. La pluie de notre ciel développe sa beauté la nuit avec son silence bénis sa douceur. ... Ami qui est sans raison si la mangue était importée Je vous assure que vous la mangerais sans faire attention. Pag.29


Habiter à Pampatar. LE RAPPORT AVEC LA NATURE. Grâce au climat, nous avons l’opportunité d’avoir une végétation exubérante qui pousse partout, adaptée à la chaleur et au manque d’eau. La plupart de ces plantes sont des arbres fruitiers. C’est pour cette raison que le projet cherche à profiter de cette qualité, vu qu’elle peut être utilisée dans l’élaboration de boissons, de marmelades et dans la préparation de certains plats. Une telle initiative permet aux mères des foyers d’aider économiquement leur famille depuis la maison, et ainsi de continuer avec les traditions gastronomiques du site. Dans le projet, ces arbres constituent une réponse à notre fatigue physique causée par la chaleur. Grâce à leur ombre, leurs fruits et leur fraicheur, ils représentent pour nous un oasis végétale.

Les arbres choisis se différencient selon leur fonction dans le projet :

1. Arbres fruitiers. 2. Arbres répresentatifs du site.

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3. Végétation marquant l’entre-deux.

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4. Forêt des cocotiers. 3

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Habiter à Pampatar. LE RAPPORT AVEC LA NATURE. 1. Arbres fruitiers

: Ils serviront à la production des aliments pour les commerces artisanaux. Ces arbres hébergent une grande variété d’animaux tels que des iguanes, des écureuils, des serpents, des araignées, des oiseaux, etc. Ce contact humain-animal est très présent dans la culture des villageois, vu que dans certains cas, ces animaux font partie de notre alimentation, et dans d’autres cas, nous cohabitons avec eux. Ils font partie de notre relation avec les cycles de la nature : Nous trouvons des iguanes de partout au mois de Mai car ils y naissent, le lever de jour et le coucher du soleil sont marqués par le chant des oiseaux, les fruits qui tombent sont mangés par les écureuils, les oiseaux, les iguanes, etc.

Manguier. Mangifera indica L. ht: 8m-20m.

Fruit de la passion.Passiflora edulis. largeur: 9m.

Chaguaramo.Roystonea olderacea. ht: 8m-40m.

Tamarinier. Tamarindus indica L. ht: 10m-25m.

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Habiter à Pampatar. LE RAPPORT AVEC LA NATURE. 2. Arbres représentatifs du site : Ce secteur est composé d’arbres qui symbolisent l’île de Margarita et le Venezuela. Ces arbres font une transition entre le jardin urbain au Nord et la petite forêt des cocotiers au Sud. Cette implantation donne du rythme au mur du cimetière, attire les piétons au niveau de l’entrée et procure de l’ombre dans leur trajet à la plage.

Ces arbres deviennent un terrain de jeu pour nous les vénézuéliens. Sous leur ombre nous jouons aux billes, nous grimpons ses branches pour chercher des nids, pour nous cacher, ou simplement pour nous reposer. Notre vie depuis que nous sommes petits se développe dehors, au milieu de toute cette végétation abondante, qui réveille des souvenirs de notre enfance à la plupart des vénézuéliens. Bougainvillier. Bougainvillea. ht: 1m - 12m.

Flamboyant.Delonix regia. ht: 8m - 15m.

Guayacan.Guaiacum. ht: 5m-20m.

Araguaney.Tabebuia chrysantha. ht: 6M - 12m.

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Habiter à Pampatar. LE RAPPORT AVEC LA NATURE. 3. Végétation marquant l’entre-deux : Les pergolas situées à l’entrée des habitations permettront

aux habitants d’installer la végétation qu’ils préfèrent. Néanmoins l’entrée à leur jardin est marquée par le raisinier de bord de mer. Cet arbre de racines profondes est idéal parce qu’elles ne cherchent pas les tuyaux (à le différences d’autres arbres) et elle a une forme de parasol. Egalement, son tronc bas permet aux enfants de le grimper pour manger ses fruits.

Uva de Playa. Raisinier bord de mer. Coccoloba uvifera. ht: 8m.

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Habiter à Pampatar. LE RAPPORT AVEC LA NATURE. 4. Forêt des cocotiers : La seule végétation dense des cocotiers existante à Pampatar. Forte présence des cocos utilisés dans l’élaboration des boissons et dont la noix est utilisée dans la bijouterie.

Cocotero. Cocotier. Coco nucifera. ht 20m - 30m.

Plage Coquito (Coquito=petit noix de coco) située au Sud du site.

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Le logement comme solution aux problématiques sociales. Les habitations sont destinées aux familles nombreuses. La plupart de ces familles habitent dans des auto constructions et leur revenu est lié à l’artisanat (pêche artisanal, fabrication des marmelades, préparation de plats propres du site). Ces familles auront la possibilité de participer à la construction des habitations pour réduire les coûts de construction. Ils pourront aussi apprendre la technique constructive de la terre coulée. Ce savoir-faire leur permettra de transformer les terrasses en chambres, ainsi que les toit-terrasses en T2 selon leurs besoins. Relecture de la typologie d’habitation existante.

1.Typologie en L

4. L’ilot

2.Multiplier

5. Lentre-deux

Schéma d’implantation.

3. Accéder au jardin.

6. Habitat- gris Commerce - rouge

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LE PASSAGE.

-Conduire vers la mer.

-Vue sur la mer depuis le toit-terrasse.

-Accés au jardin depuis le passage.

-Passage rythmé grâce aux commerces et les différents espaces interstitiels.

LES COMMERCES ARTISANAUX. Empanadera installée sur le trottoir.

Maraîchage depuis la maison.

Formaliser les intentions d’habitat-commerce à travers l’architecture.

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Typologie d’habitation. T3+ commerce avec l’option de devenir T4. + Toit-terrasse avec l’option de devenir T2.

Coupe longitudinale.

Coupe transversale.

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Conclusion Avec ce projet, j’ai eu la liberté de choisir le site. J’ai choisi l’île de Margarita, car je connais bien le mode de vie et j’aimerais y travailler dans le futur. Ce choix m’a permis de travailler l’espace comme je n’ai pas pu le faire dans les exercices de projet à l’ENSASE vu que c’est une autre culture avec une autre façon d’habiter. Cette liberté m’a permis de tester des nouvelles typologies d’habitat avec des qualités urbaines que je trouve pertinentes pour traiter la problématique d’habitation sociale des familles des villages côtiers de Venezuela. Ce projet m’a permis d’adapter mes connaissances acquises pendant ces 5 ans d’étude, et trouver cet entre-deux qui prend en compte la culture du site et son savoir-faire. Un projet d’habitation, inscrit dans un contexte particulier, doit répondre aux besoins sociaux, économiques, climatiques et urbanistiques de ses habitants et le reste du quartier. Ce PFE, d’une certaine façon, a été un travail de recherche à partir d’une problématique (proposer une nouvelle forme d’habitation sociale à Pampatar et dialoguer avec son milieu) et avec des sous points à traiter (familles nombreuses, reprendre la lecture urbaine, respecter le mode constructif, prendre en compte son milieu urbain et naturel). Ensuite, j’ai essayé de faire des hypothèses qui puissent être testées avec des dispositifs architecturaux (idée de passage avec un entre-deux, construire avec des matériaux qui gardent la fraicheur, le jardin qui permet à l’habitation de respirer, des commerces liés à la maison et des équipements pour les pêcheurs) Pag.40


Conclusion Ce PFE m’a donné l’opportunité de dessiner et de commencer à imaginer un nouveau modèle d’habitat qui puisse être une des solutions au problème des favelas assez répandu en Amérique Latine. Ce dessin, qui un jour j’espère deviendra réalité, me permettra de faire partie du changement des consciences à l’heure de concevoir un projet social, et ainsi participer à l’égalité des opportunités entre les différentes classes sociales. Architecte Alejandro Aravena (ELEMENTAL) :

« La ville bien dessinée, peut être un raccourci vers l’égalité. Elle peut améliorer la qualié de vie des plus pauvres, sans avoir une dépendance totale à la redistribution des revenus »

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