MEMOIRE DE FIN D’ETUDE
LES DATAS : UNE NOUVELLE RESSOURCE AU SERVICE DE LA VILLE
DIRECTEURS DU MEMOIRE: BOUET Olivier ETUDIANT:SHI Junhao
ETABLISSEMENT: ENSAPVS ANNEE DE SOUTENANCE: 2016-2017
Introduction Dans les années 90, les téléphones mobiles ne signifiaient rien pour la plupart des enfants en Chine, je ne possédais aucun appareil informatique à la maison. Les ordinateurs fixes commencent à arriver seulement vers la fin des années 90, peu de temps après les premiers consoles de jeu japonais. Le tout premier appareil mobile de communication que j’ai pu connaître était le récepteur de radiomessagerie de mon père. Un petit appareil qu’on accrochait à la ceinture, son minuscule écran ne contenait qu’une ligne de texte, et nous pouvions seulement recevoir des messages. Aujourd’hui, j’ai un smartphone qui permet de faire des vidéos conférences quasiment en temps réel avec l’autre bout de la planète. Ce bouleversement me pousse sans cesse à ¨recalibrer¨ mon imagination et à me projeter encore et encore vers l’avant. Aujourd’hui si nous restons sur place, nous reculons. Durant ces 20 dernières années, dont j’ai vécu la moitié en Chine, j’ai pu assister à l’évolution de la technologie informatique depuis son apparition. Ainsi le changement que cela a amené dans la société et son impact dans notre mode de vie. Toutefois, notre dépendance à cette technologie, son interdépendance avec la structure sociétale, mettent en lumière une forme de fragilité. L’évolution de nos villes vers une hyper-connectivité au détriment de la place de l’individu, de nouveaux enjeux et de nouveaux risques y émergent. C’est pourquoi, dans le cadre de ce mémoire, j’ai tenté de comprendre cette technologie. Ainsi, dans un premier temps, ma réflexion s’est portée sur la définition et l’utilisation de cette technologie et l’expansion des domaines associés. Notamment l’émergence et l’importance des données à travers divers exemples politico-économique, où comment les données(data) sont devenus une matière première pour le secteur tertiaire. Ensuite, dans un deuxième temps, j’attire l’attention sur l’échelle 3
de mon observation qui est à l’échelle d’une ville, à travers l’étude des villes chinoises. Nous vivons dans un siècle, où plus de la moitié des habitants de la planète se trouvent en ville où de nombreuse plate-formes numériques comme Uber s’y développent à grande vitesse. Différente à l’échelle d’un bâtiment qui est trop petite, ¨Notre maison est plus vaste qu’il n’y paraît. Elle est même bien plus grande que la ville dans laquelle elle se trouve...¨ (-Petit traité de résilience local). Il est autant plus important de mener une réflexion globale. Enfin, dans un dernier temps, je développerai à travers l’exemple de la ville de Songdo et autres dispositifs numérique, comment la technologie de l’information gère et contrôle de multiples aspects nos villes tels que les services d’urgence, l’approvisionnement en eau, les réseaux électriques et les filières alimentaires, les soins de santé, l’enseignement, les services publics, les marchés financiers, les systèmes de transport, les plate-formes de commerce électronique où encore la gestion de l’environnement. L’analyse de cette infrastructure informatique me permet de mieux saisir ¨l’écosystème¨ de la ville, la place des habitants et le rapport entre la technologie d’information et les habitants. Comment une ville au service des habitants est ou devrait être façonnée.
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Sommaire
Introduction 1 Chapitre 1 L’apport de l’évolution numérique et des TIC dans le mode de vie A. Définition des TIC
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B. Les plate-formes opérateurs
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C. Les Data
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Chapitre 2 Mutation des villes
A. Le changement d’échelle
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B. Les villes chinoises
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C. L’écosystème de la ville
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Chapitre 3 TIC Comme nouveau levier pour façonner la ville
A. Les infrastructures TIC des villes de demain
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B Connectivité universelle
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C. Opérabilité dans l’existant
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D. Expérimentation de la création d’une plate-forme participative
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Conclusion
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Chapitre 1
L’apport de l’évolution numérique et des TIC dans le mode de vie.
A. Qu'est ce que les TIC ? Et l'évolution des TIC. Il est inutile de préciser le bouleversement de nos vies au quotidien grâce à l’arrivée des réseaux informatiques depuis que le numérique a quitté son carcan de spécialistes pour se mettre à la portée de tout possesseur d’un ordinateur personnel connecté. Cette technologie des TIC (Technologie de l’information et de communication) est à l’origine d’une révolution transversale qui affecte tous les compartiments de la vie économique et sociale. Les téléphones mobiles et les communications issues des technologies de l’internet occupent désormais une place centrale dans nos modes de vie. Cette nouvelle nature des actes communicationnels constitue un des premiers moteurs de changement dans les rapports qu’entretiennent les acteurs sociaux entre eux. Ils affectent aussi les relations que ces derniers entretiennent avec les territoires. Mieux comprendre l’aspect évolutif de ce vaste réseau est essentiel pour saisir les nouveaux enjeux et les nouveaux risques que cela va engendrer. Dans ce cadre, il est donc nécessaire de commencer par savoir ce que sont les TIC.
La définition des TIC L’expression « technologies de l’information et de la communication » est la transcription d’une locution anglaise utilisée dans diverses instances internationales qui correspond à peu près au domaine de la télématique1.
1 La télématique est un terme qui recouvre les applications associant les télécommunications et l’informatique, apparu en France à l’occasion de la filière technologique qui allait donner vie au Minitel.
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Cependant, il est intéressant de remarquer que la définition même des TIC reste particulièrement floue. La définition fait l’objet de différentes définitions selon le point de vue de la source utilisée ou selon l’époque de la définition en raison du brouillage progressif des frontières des domaines concernés et de l’évolution rapide des techniques avec la convergence numérique. Le dictionnaire Larousse édition 2017 définit les technologies de l’information et de la communication comme étant un «ensemble des techniques et des équipements informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique (câble, téléphone, Internet, etc.)». Cependant cette définition se limite à la convergence de l’informatique et des télécommunications en vue de communiquer et ne tient pas compte de l’impact de la convergence numérique dans les multimédias et l’audiovisuel. Le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française (Office québécois de la langue française, 2008) définit les Technologies de l’Information et de la Communication comme étant un « ensemble des technologies issues de la convergence de l’informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l’émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l’échange de l’information ». Cette définition est beaucoup plus complète que la précédente car elle tient compte de la convergence numérique dans son ensemble. Elle reflète davantage le point de vue des institutions internationales qui considèrent les technologies de l’information et de la communication comme étant l’intégration des techniques des télécommunications, de l’informatique, des multimédias et de l’audiovisuel. La diffusion rapide des accès à l’Internet à haut débit a permis une explosion des usages des services audiovisuels qui prennent une importance accrue dans le concept de la TIC, non seulement au niveau de la communication, mais aussi au niveau de la gestion des informations et des connaissances et au niveau de leur diffusion. Cette extension du concept des TIC est à l’origine de nombreux débats en raison de l’importance de son impact sur la société. 7
L’évolution de téléphone mobile Source: Évolution du téléphone portable : qui sont les précurseurs de nos smartphones ? http://techmoka.com/evolution-telephone-portable-precurseurs-smartphones/
¨The rise of Wechat as the vital contact method to use in China¨ Source: http://www.meridian-education.com/the-rise-and-rise-of-wechat-as-the-vitalcontact-method-to-use-in-china/
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La TIC occupe une place plus en plus grande dans la société d’aujourd’hui, qui s’étale principalement sur 3 secteurs: Les secteurs producteurs des TIC (fabrication d’ordinateurs et de matériel informatique, de TV, radios, téléphone…) ; Les secteurs distributeurs des TIC (commerce de gros de matériel informatique…) ; Les secteurs des services des TIC (télécommunications, services informatiques, services audiovisuels…). Ces trois secteurs relient directement ou indirectement une multitude de métiers qui anime notre vie quotidienne. Voici quelques exemples les pertinents à mon point de vue pour illustrer, comment la mutation rapide du secteur des services a pu se mettre en place grâce aux TIC, et qui sont devenu quasi-omniprésents dans notre mode de vie.
B. Les plates-formes opérateurs Phénomène Wechat Se faire livrer un repas de n’importe quel restaurant à proximité de l’utilisateur grâce à son smartphone, avec un système de notation et des avis sur les services et les plats pour mieux choisir, puis à l’arrivée du livreur, scanner un code QR avec son application Messenger pour effectuer le paiement. Cette pratique est déjà bien ancrée dans la vie quotidienne en Chine grâce à l’application mobile comme Wechat. En effet, pour comprendre l’émergence de la nouvelle technologie de l’information et de communication, Wechat est un exemple très singulier dans ce domaine. L’application couvre aujourd’hui environ 93% des utilisateurs de smartphone en Chine2, et elle a plus de 600 millions d’utilisateurs dans le monde entier. Il faut analyser le succès de Wechat pas à pas. Wechat a été crée par une entreprise IT (technologie de l’information) ¨Tencent Holdings Limited¨, à Shenzhen la Silicon Valley chinoise. 2 https://zh.wikipedia.org/wiki/%E5%BE%AE%E4%BF%A1
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Fonctionnalités de Wechat - ¨Viper vs Wechat¨ Source: http://neurogadget.net/2015/09/08/viber-vs-wechat-not-as-popular-as-whatsappbut-they-have-more-features/14889
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L’entreprise est spécialisée dans les services internet et mobiles ainsi que la publicité en ligne. Le développement de l’application a débuté en Octobre 2010, puis officiellement lancé sur le marché le 21 Janvier 2011. A ce moment l’application s’appelait WeiXin, qui vaut dire littéralement ¨Micro message¨. Elle propose seulement un service de messagerie textuelle et vocale. Au mois de Mai 2011, WeiXin compte déjà 5 millions d’utilisateurs en Chine grâce à l’ajout d’une fonctionnalité ¨Talkie-Walkie¨. Ainsi au mois d’Août, la nouvelle mise à jour à permis de conquérir 15 millions d’utilisateurs en Chine. Avec la nouvelle fonctionnalité ¨radar friend¨, qui peut rendre visible et mettre en relation des inconnus se trouvant à proximité grâce à la géolocalisation. A la fin de l’année 2011, le bilan est de plus de 50 millions d’utilisateurs actifs, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Finalement il a fallu attendre seulement 3 mois pour que l’entreprise Tencent décide d’introduire l’application sur le marché international après avoir dépassé les 100 millions d’utilisateurs en Mars 2011. En avril, le ¨WeiXin 4.0¨ baptisé ¨Wechat¨ est née avec l’entrée officielle sur le marché international, il lui a suffi 5 mois pour atteindre 200 millions d’utilisateurs, et un service d’appel vidéo a été mise à disposition pour la première fois en Août 2012. Le 15 Janvier 2013, Wechat est devenu l’application de communication la plus téléchargé, en ayant plus de 300 millions d’utilisateur dans le monde entier. Enfin, Wechat a su conquérir toujours plus d’utilisateur et de les fidéliser avec une évolution successive des services de communication, en les rendant toujours plus performant et diversifier la manière de se communiquer. Les vidéos conférences, Talkie Walkie et aussi des greffons sociaux du type ¨Shake¨, ¨Look Around¨ et ¨Drift Bottle¨.
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¨WECHAT, AN ECOMMERCE PLATFORM ?¨ Source: http://marketingtochina.com/wechat-ecommerce-platform/
La vitrine numérique du Mcdonald sur Wechat Source: http://www.zintx.com/wp-content/uploads/2015/10/Weixin-WeChat-For-MediaBuyers-Advertising-on-%E2%80%98Moments%E2%80%991.jpg
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¨Shake¨ pour se mettre en lien avec un parfait inconnu juste en secouant son smartphone. ¨Look Around¨ pour voir une liste d’inconnu qui sont à proximité de l’utilisateur. ¨Drift Bottle¨, en français ¨Bouteille à la mer¨, service où l’on ¨jette¨ un message dans le réseau. Un autre utilisateur du réseau pourra alors la ¨pêcher¨ et y répondre.
Omniprésence des services tertiaires Les services de communication, et de rencontre, étaient quand même sans doute la base de cette application. Ensuite, la face cachée de l’iceberg se trouve dans sa dimension ubiquitaire3. Car les développeurs de Wechat comme ceux d’Uber avaient très bien compris que les smartphones sont devenus aujourd’hui quasi-indispensable pour pouvoir accéder aux différentes services via l’internet. On compte plus de ¨Mobinautes¨ que d’autres utilisateurs de l’internet. Le temps consacrés à l’utilisation de ce dernier a largement dépassé celui de la télévision. L’ubiquité d’abord chez l’usager, ensuit avec l’intégration d’un système de paiement mise en place au sein de l’application, toute cette plate-forme de service numérique a pris une ampleur sans précédent, car la société chinoise possède un modèle de consommation inclusif. L’émergence des micro e-commerces4 ont explosé sur la plateforme de Wechat. Pas de chiffres officiels de la part de Tencent mais il n’y a pas besoin de creuser loin quand il faut seulement deux minutes sur son smartphone pour créer une e-boutique sur Wechat, qui donne ensuite accès à une multitude de fournisseurs de services tiers du type livraison, réservation, carte numérique, etc... Et tout cela est gratuit. Nous pouvons régler également de divers charges quotidiennes, l’eau, l’électricité, le chauffage et encore de l’essence. Et de ce fait, Wechat a pu fidéliser ses utilisateurs en Chine et stimuler les changements dans les pratiques sociales et économiques dans les villes chinoises. 3 Ubiquitaire signifie l’omniprésence dans le secteur informatique. 4 E-commerce désigne l’échange pécuniaire de biens, de services et d’informations par l’intermédiaire des réseaux informatiques, notamment Internet.
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Source: http://tantannews.s3-ap-southeast-1.amazonaws.com/wp-content/ uploads/2017/01/257820-4.jpg
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Phénomène Uber Ce schéma est encore très nouveau et tendance en France avec l’arrivée des services comme UberEAT, ou Uber lui même. On entend presque encore quelques résonances de leur polémique. Ces services qui sont basés à l’échelle locale, et pour but de faciliter les besoins quotidiens des habitants. Ils s’inscrivent dans la couche intermédiaire des réseaux de la ville. Gabriel Dupuy5 nous explique qu’aujourd’hui, nous avons globalement trois couches de réseaux qui constituent un ensemble de système pour alimenter la vie d’une ville. Ces trois couches sont des réseaux complexes. Un premier réseau dur, constitué d’infrastructure, voirie et les conduits d’énergie. Puis une seconde couche de réseaux opérateur, les sociétés qui créent du service en se basant sur les circuits du premier réseaux. Puis à la fin une troisième couche de réseau ultime utilisateur, qui sont à l’échelle des individus. Elle crée de l’action et des interactions entre eux en se basant sur le réseaux des opérateurs. Des rétro-actions émergent à travers les trois niveaux d’organisation, les trois niveaux s’influencent mutuellement, et engendrent des changements. L’utilisation des données Pour comprendre l’émergence rapide d’Uber, il faut remarquer dans un premier temps, l’efficacité dans la gestion des données ¨des¨ usagers, chauffeurs et clients, grâce à leur stratégie de rayonnement de courses qui est une stratégie à part entier selon chaque ville. ¨Nous voulons trouver un moyen d’optimiser le rayon d’expédition de nos conducteurs, c’est-à-dire la distance la plus grande entre un passager et un conducteur que nous pourrons autoriser pour répondre à une demande. Ce rayon diffère selon chaque ville, et en fonction de l’heure¨ 5 Gabriel Dupuy, né en 1941, est un universitaire français. Il est connu pour ses travaux portant sur les réseaux de transport et de communication, en relation avec l’urbanisme et l’aménagement du territoire.
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L’interface de l’application Uber Source: http://www.geeknewz. fr/wp-content/uploads/2014/10/ Screenshot_2014-10-12-18-41-18.png
Chiffre d’affaire d’Apple hors iPhone. Source: https://fr.statista.com/infographie/7926/les-services-apple-ontle-vent-en-poupe/
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explique Bradley Voytek, Data Scientist6 chez Uber. Autrement dit, garantir un véhicule disponible à tout moment pour les utilisateurs, et permettre aux conducteurs de générer le maximum de revenus. Ainsi une simplification dans le traitement de l’information, c’està-dire pour réaliser une course en Uber, il faut seulement trois types de donnée: -La géolocalisation et l’identité du client -La destination souhaitée par le client -La géolocalisation du chauffeur. Toutes ces données sont traitées par un système de guidage GPS qui est géré par un logiciel tier, puis en parallèle un système de notation sur l’application Uber qui archive numériquement les activités du client et du chauffeur. Uberg Cette simplification a pu être mise au point en s’appuyant sur un système complet de simulation baptisé Uberg par les Data Scientists d’Uber. Ce logiciel est basé sur un collecte massive de données de caractère sociocomportementale des habitants de la ville. Ces sont des données en temps réel de chacun d’entre nous de manière anonymisée, elles sont recueillies massivement par des ¨Informations Brokers¨ (en français ¨les courriers de l’information¨) à travers le réseaux des opérateurs téléphoniques, ou directement sur les réseaux sociaux. Ces données, permettent de constituer une nouvelle matière première pour le secteur tertiaire. Elles prennent une importance exponentiel. La vente des Iphones et des Macs ne sont plus les seuls gros moteurs de recettes pour Apple selon ¨Statista¨, mais la vente des services comme l’App Store, Apple Pay, Apple music et Cloud sont entrain de progresser plus rapidement que les autres activités.
6 Data Scientist est le hauts responsables de la gestion et de l’analyse de « données massives »
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¨ Uber, la plus grande entreprise de taxi du monde, ne dispose d’aucun véhicule. Facebook, le réseau social le plus populaire du monde, ne créé aucun contenu. Alibaba, le distributeur qui créé le plus de valeur, ne dispose pas d’inventaires. Et Airbnb, la plus grande entreprise d’immobilier du monde, ne dispose pas de propriétés. ¨
Source: https://www.anaplan.com/fr/blog/retour-du-g20-summit-business-models-et-optimisation-des-financements/
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Nous pouvons nous interroger sur les mutations qui sont encore à venir, dans les villes où se trouve une multiplicité de besoins, d’usage de services, de flux: l’alimentation, l’habitat, l’environnement, l’éducation, la culture, les transports, la santé, la sécurité, l’énergie, la communication et encore les déchets. Grâce aux outils numériques émergents, un réel changement de fond n’est qu’à son commencement. Et ces nouvelles pratiques, non pas sous un angle nihiliste ou marginal, mais plutôt comme une autre façon de tisser des relations sociales et de vie, elles réinventent le sens de la vie sociale urbaine. Elles permettent d’une ville à une autre d’évoluer, selon ses contextes culturels, géopolitique, historiques, religieux, à son rythme. Aujourd’hui, cette émergence numérique dans le dynamisme métropolitaine renvoient à l’approche d’un Cybercity, d’une Ville interactive ou encore d’une Ville digitale où les pratiques économiques et sociales sont profondément transformées par les réseaux et les flux d’information. Elle contribue à instaurer une nouvelle condition urbaine.
C. Les data Au sein de chacune des grandes villes, l’hyper connectivité devient un élément majeur dans la configuration de la vie urbaine. Mais parfois on a du mal à juger si nous sommes pas plutôt à cheval entre l’hyper connectivité et l’hyper fragmentation. Dans l’un de ses articles de Carlos Moreno7, il explique que ¨la“propagande de masse” avec Edward Bernays8, 7 Carlos Moreno, Scientifique franco-colombien, professeur des universités spécialisé dans le contrôle intelligent de système complexes. 8 Edward Bernays (1891-1995), Publicitaire américain considéré comme le père de la propagande politique institutionnelle et de l’industrie des relations publiques.
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Source: http://www.deeprootanalytics.com/
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a industrialisé la “manipulation des esprits” avec un mode opératoire réfléchi, donnant naissance au“marketing”, visant des objectifs parfaitement ciblés par le détournement des émotions au profit des industriels et des Politiques.¨ Aujourd’hui plus en plus d’entreprises ou de start-up investissent dans le numérique, plus exactement dans les données numériques. L’analyse et la gestion des données sont les enjeux principaux au sein de ces structures, avec lesquelles elles créent de l’économie et des résultats parfois impressionnants. ¨C’est ici que les élections sont gagnées ou perdues, on aide les équipes de campagne à remporter les élections comme celle de la primaire républicaine et la présidentielle avec Donald Trump9¨ nous explique Brent McGoldrick, le directeur général de start-up DeepRootAnalytic durant une interview. Si l’objectif était de faire élire Donald Trump à la primaire républicaine et à la présidentielle des États-Unis, qu’est-ce qu’on doit faire ? Qui doit-on convaincre ? Et comment procéder ? Ce sont sans doute la série de questions que s’est posé Jared Kushner10. En effet, pour cet homme d’affaires qui n’avait aucune expérience, la politique est en quelque sorte un business comme un autre. Autrement dit comment vendre un candidat au plus grand nombre et à moindre coût. C’est exactement ce qu’il a fait, avec l’aide de Deep Root Analytics. Grâce aux algorithmes développés par cette start-up, ils ont su repérer puis cibler les potentiels électeurs de Trump en analysant un ensemble de données d’audience, afin de déterminer par exemple si un fan du film de zombies est-il plutôt républicain et anti-immigration. C’est sur un schéma synthétique que le data-analytist a pu superposer ces données avec les créneaux publicitaires à vendre sur chaque programme de télé. Et c’est grâce à cet outil que Jared Kushner a pu investir sur les programmes les moins coûteux en touchant le maximum d’électeurs indécis dans les états qui ont fait basculer le vote. Cette source de manipulation, si l’on peut dire, vient d’une forme de déconnexion humaine où chacun est replié sur soi, se construisant sa propre vérité qui est créée par l’omniprésence des médias. L’illusion d’un sentiment d’être unique, d’être soi ou même d’être original est 9 Donald Trump, le 45e président des Etats-unis. 10 Jared Kushner, Homme d’affaires américain, Haut conseiller du président des Etatsunis
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Source: https://s.minutebuzz.com/i/2015/03/tesou-L.png.jpg
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en réalité un comportement massivement homogène. Tout cela derrière et est au profit d’un chef autoritaire. Paradoxalement, nous avons dorénavant été aussi connectés, être à ce point en capacité de communiquer mais en même temps être aussi seuls et fragmentés. Cependant, ces algorithmes qui nous enferment dans ¨les bulles¨ par le biais de nos comportements réguliers et prévisibles, ils nous permettent aussi de sortir de ces ¨bulles¨. Tout comme le web 2.0, la vraie nouveauté serait donc moins dans le dépassement technologique que dans la transformation de l’usage. La capacité de ces plate-formes d’information fait de lui un redoutable outil de distribution d’information pour ¨manipuler ¨ la population, ou renforcer le système de consommation. Mais elle est aussi un outil redoutable pour les utilisateurs. Si seulement nous nous rendons compte l’importance de l’inter-connectivité entre eux, les utilisateurs ou encore les habitants de la ville bouleverseront le rôle de l’institution qui ¨devient moins celle qui planifie, décide, produit, ou commande, que celle qui fixe une direction et stimule, observe, met en relation, oriente, conseille, arbitre. ¨11 Entre espace virtuel et espace physique, quelle relation entretiennent les habitants avec son entourage, son territoire par le biais des TIC? Loin de dissoudre la ville ou de nous libérer des contraintes physiques, a bien au contraire renforcé le besoin de se situer dans l’espace. Comme par exemple la première question posée à une personne contactée sur un mobile : ¨ T’es où ? ¨
11 Daniel Kaplan, Thierry Marcou, La ville 2.0, plate-forme d’innovation ouverte, FYP, juin 2011
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B. La mutation des Villes A. Le changement d’échelle ¨Le XIXe a été le siècle des empires, le XXe celui des Etats nations. Le XXIe siècle sera celui des villes¨ disait Wellington Wedd, un ancien maire de Denver, Colorado. Sans doute, le XXIème siècle se caractérise par l’explosion du phénomène urbain. Néanmoins dans un article de ¨Le Monde¨, Francis Pisani12 reprend l’analyse de Wedd et propose son point de vue, ¨Le XXIe pourrait être celui des lignes à haut débit et des smartphones, des villes et de leur connectivité. N’oublions pas qu’il ne s’agit pour le moment que d’un souhait. Réalisable si nous en comprenons bien l’enjeu et nous y mettons sérieusement. ¨ Nous vivons d’ores et déjà dans un siècle des villes où plus de la moitié des habitants de la planète vivent en ville. 30% de l’économie – ainsi la quasi-totalité de l’innovation – mondiale n’est concentrée que dans une centaine de villes. La seule économie de New York est supérieure à celles, réunies, de quarante-six pays d’Afrique subsaharienne. Le PIB de l’Île-de-France est plus important que PIB de la Suède et la Pologne ou l’Argentine.13 Cette nouvelle mécanique mondiale n’aura plus grand-chose de commun avec le système d’équilibre des pouvoirs du XIXe et du XXe siècle. Pour le comprendre, il nous faut faire un bond de mille ans en arrière, à l’époque médiévale, lorsque des villes comme le Caire (Egypte) et Hangzhou (Chine) étaient les centres de leur univers; déterminées et ambitieuses, elles tissaient un réseau d’influence toujours plus étendu. Quand Marco Polo14 est parti de Venise pour suivre la route de la Soie, il n’a pas vanté les mérites des empires, mais ceux des cités à qui ces derniers devaient leur 12 Francis Pisani, Journaliste, enseignant et conférencier français qui s’intéresse particulièrement les technologies de l’information et de la communication, leur influence sur le fonctionnement des réseaux sociaux et culturels. 13 La source des PIB à partir de la liste publié par Fonds Monétaire international et Banque mondiale en Avril 2016 : http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2016/01/weodata/download.aspx (téléchargeable en Excel) 14 Marco Polo(1254-1324), Marchand italien, célèbre pour son intitulé ¨Livre des merveilles¨.
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Source: https://www.ted.com/talks/paul_romer
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grandeur. Il a admiré les vignobles de Kashgar, l’abondance matérielle de Xi’an et l’immense richesse marchande de Chengdu. Il faut se souvenir que durant le Moyen Age en Europe, ce sont les civilisations arabe, musulmane et chinoise qui étaient à leur apogée.
Aujourd’hui comme hier, les grandes villes sont les principaux pôles d’attraction économique et d’innovation politique. Elles jouent également un rôle diplomatique de plus en plus important. De nombreuses villes deviennent très indépendantes et prennent plus d’importance que la capitale de leur État. Les échanges entre deux villes d’un même pays ressemblent parfois à de la politique étrangère: querelle entre New York et Washington au sujet de la régulation financière; duel entre Dubaï et Abou Dhabi, qui veulent toutes deux prendre la tête des Émirats arabe unis. Ce nouveau monde des villes n’obéit par aux anciennes règles du monde des nations; les cités écriront leurs propres règles de conduite opportuniste, avant tout guidées par leur besoin d’efficacité, de connectivité et de sécurité. Charter Cities Paul Romer15 invente les ¨Villes sous contrats¨(Charter cities), l’idée est de commencer avec une charte qui définit toutes les règles nécessaire pour attirer les gens dont on a besoin pour construire cette ville. Nous avons aussi besoin d’attirer des investisseurs pour construire les infrastructures, le réseau électrique, les routes, le port, l’aéroport, les bâtiments. Ensuite nous attirons les entreprise qui vont venir engager les premiers habitants. A la fin attirer les familles, ces habitants qui vont venir s’y installer de manière définitive, qui élèveraient leurs enfants, les y scolariser et, y travailler. Ensuite, ces villes doivent être capable d’être construites dans les lieux inhabités, et pouvoir se multiplier. A la fin, ces villes seraient prêtes à collaborer avec les autres pays. 15 Paul Romer est un économiste américain et professeur à l’université de NewYork.
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Hongkong, Chine
Wuhan, Chine
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Quand la Grande-Bretagne a échangé avec la Chine sur la ville de Hong Kong, ils ont créé cet enclave de l’économique de marché puis l’étendre à toute la Chine petit à petit. Dans ce sens, la Grande-Bretagne, sans le faire exprès, suite à son action a Hong Kong, a fait beaucoup réduire la pauvreté mondiale. Si nous permettons ce genre de collaboration d’exister de nouveau, nous pouvons ainsi récolter ce genre de résultats dans le monde entier.
B. Les villes chinoises Prenons l’exemple des villes chinoises, qui se passent de plus en plus des avis de Pékin, et qui envoient une foule de délégués dans les conférences et les salons internationaux liés au développement industriel et aux échanges commerciaux pour attirer les investisseurs. D’ici 2025, la Chine devrait compter 15 mégalopoles où vivront en moyenne 25 millions d’habitants. L’Europe, elle, n’en comptera aucune. Hong Kong, chaque année accueille plus de touristes que l’ensemble de l’Inde, beaucoup de villes chinoises chercheront à imiter Hong Kong, qui, si elle est à nouveau une ville chinoise (et non plus un protectorat britannique), tire une bonne partie de son identité des différences qui l’opposent au reste du pays. Que se passerait-il si toutes les métropoles de Chine se mettaient à suivre son exemple? Ou encore si d’autres régions du pays exigeaient les privilèges que leur avaient accordés dont jouit Dalian, parc technologique du nord-est, devenue l’une des enclaves les plus libérales de Chine? Pékin serait-il encore à la tête du pays? Allons-nous voir la Chine inaugurer une version moderne – et plus confuse – de l’époque des «Royaumes combattants», quand d’innombrables pôles de pouvoir étaient en concurrence, formant des alliances toujours changeantes? Lorsque la Chine a ¨loué¨ Hong Kong à la Grande-Bretagne, la Chine lui a accordé de la flexibilité et un statut administratif particulier en mettant tout cela entre les mains des experts. Nous pouvons cité d’autres exemples comme celui de la province de Guang Dong (Chine). Depuis déjà plusieurs dizaines d’années que cette province dispose de nombreuses zones économiques spéciales, qui permettent de contourner la rigidité de l’administration et de faire la part belle aux structures para-étatiques, plus 29
L’étendue urbaine de Wuhan en 2000
L’étendue urbaine de Wuhan en 2013
Source: http://atlasofurbanexpansion.org/cities/view/Wuhan_Hubei
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propices aux affaires. La ville de Wuhan se situe dans la province de Hubei. Cette ville est un parfait exemple de la course qui met en concurrence les villes pour devenir toujours plus indépendantes et plus puissantes. Depuis les années 90 jusqu’à présent, la population de Wuhan a quasiment quadruplé. La période la plus significative dans l’urbanisation de Wuhan et de son expansion suburbaine a débuté au début du siècle, avec un taux d’augmentation d’urbanisation annuel d’environ 10%, Wuhan est passé de 44,273 hectares à 183,723 hectares de 2000 à 2013. Grâce à la révolution industrielle, de nombreuse usines d’industrie lourde s’implantent dans la ville, d’abord des groupes industriels public, puis les entreprises étrangères. Qui ont tous beaucoup contribué à la croissance économique et démographique. Les grandes villes asiatique profitent de la mondialisation pour accélérer leur propre essor. L’argent étranger afflue vers ces capitales, pour ensuite rester en général en Asie. Un fond monétaire asiatique permet aujourd’hui à la région de stabiliser ses monnaies, et les échanges commerciaux entre pays de la zone dépassent maintenant de loin le commerce avec l’Amérique ou l’Europe. Le PIB de Wuhan est supérieur au double de celui du Liban et représente déjà quasiment la moitiés du PIB de la Finlande. La croissance rapide de Wuhan l’a faite entrer dans les top 10 des villes chinoises. Sur ce point, ce schéma qui est presque caricatural car il est en quelque sorte le schéma de développement que veulent suivre toutes les autres villes chinoises. C’est aussi de cette manière là que la Chine a trouvé sa place dans le monde. Mais l’exemple de Wuhan devient plus intéressant quand on s’intéresse également au domaine de l’éducation. En effet, l’université de Wuhan est la 4e université chinoise derrière celles de Pékin, Qinghua et Shanghai Fudan. Parmi les filières les plus pointues et les plus demandées, on trouve les sciences économiques, la biologie, la cartographie, l’étude de la gestion des ressources d’eau et l’hydroélectricité.
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Ce qui fait la force et le dynamisme d’une ville globale repose sur trois facteurs : l’économie, le savoir et la stabilité. La ville de Wuhan est sans doute sur le chemin de devenir une future mégalopole, mais il lui faut réunir ces trois facteurs. Le facteur de la stabilité reste très difficile à évaluer pour l’instant. Les grandes villes chinoises comme Wuhan sont encore dans une phase de transition, où elles essayent de sortir de leur dépendance à l’industrie et de développer davantage le secteur tertiaire. L’exemple de Hong Kong nous apprend plusieurs choses. Garantir le choix aux habitants, en appliquant des règles d’un nouveau modèle économique dans les zones économique spéciales au lieu de l’imposer à l’échelle de l’état. Cela laisse le choix aux habitants de s’y installer et essayer le nouveau modèle économique, tout en laissant les autres de temporiser en observant l’évolution économique des ces villes. Ainsi, l’état peut s’assurer que la mise en place de ces règles spéciales soient opérées à la bonne échelle, où contrairement à l’échelle d’un village qui est trop petit ou la grandeur de l’échelle d’une nation. La ville, elle peut permettre de créer de nouveaux espaces, avec de nouvelles règles, que les gens peuvent choisir d’adopter, en garantissant tous les profits que l’on pourrait en tirer, grâce au millions de personnes travaillant ensemble avec de bonnes règles. Plus globalement, le gouvernement chinois saisit l’importance du secteur des datas. En Juillet 2012, le secteur du data apparaît pour la première fois dans ¨Le plan du développement stratégique pour les industries émergentes¨16 publié par le conseil d’Etat. Ce rapport tente d’orienter la priorité sur la résolution du problème de méga-data, leur stockage, gestion et industrialisation. Un an plus tard, la ville de Shanghai et Chongqing ont publié en même temps leurs plans opératoires sur le secteur du Big-data. Le big-data ou mega-data, désignent l’ensemble des données massives non-structurées ou semi-structurées. Sur les rapports cités précédemment, ils nous démontrent d’un coté comment les données peuvent s’inscrire dans la gestion des villes chinoises, et dans la vie quotidienne des habitants. De l’autre coté, comment mettre en place un écosystème qui favorise la création des datas standardisés afin de les mettre à profit de tous. 16 source:http://www.cbdio.com/BigData/2015-10/27/content_4042125.htm
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Ce qui nous intéresse le plus ceux sont les données urbaines. Au cours de développement du secteur des datas, certains types de données ont été standardisées. Ces informations qui offrent de nombreuses services informatiques au niveau de l’infrastructure de la ville, accumule de vastes données dynamique. L’éventail de ces données est extrêmement large. J’ai décidé de présenter les plus signifiantes d’entre elles. Donnée cartographie et point d’intérêt Les rues et les bâtiments sont la structure de base de la ville, les données cartographiques sont un moyen fondamental pour décrire l’architecture urbaine. Et les points d’intérêt (POI), en fonction de chaque ville, introduisent les informations concernant chaque unité fonctionnelle. Ce type de donnée est une matière première fondamentale dans le secteur du Data. Les données cartographiques et les POI servent de points d’ancrage spatial dans la superposition avec les autres domaines. Donnée GPS Les puces récepteur de donnée GPS ne servent pas seulement dans un système de guidage et de géolocalisation pour les véhicules. Elles récoltent aussi bien les flux des véhicules que ceux des individus. Ces données de véhicules flottants sont utilisés plus largement sur les taxis et les bus dans les transports en commun. Cependant l’utilisation sur les smartphones à l’échelle de l’individu est plus restreinte en raison de la vie privée, la sécurité, il est difficile de les recueillir à grande échelle. Elles sont accessibles sous l’autorisation de chaque utilisateur. Donnée de smartphones Les smartphones sont devenus un outil de communication indispensable dans la vie de tout les jours, ils créent de nombreux informations du type : les carnets de contacts, les enregistrements des appels, géolocalisation, toute les transmissions d’un terminal, l’historique internet ou encore 33
Les points d’intérêt Source: http://www.mapolubox.com/img/marker.png
Les données GPS Source: http://img15.hostingpics.net/pics/ 764528Capturer2.jpg
Les données Trafic Source: http://www.largus.fr/images/images/tomtom_ live_carto_.jpg?quality=90&qtype=mixing&width=940
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l’utilisation des applications. L’ensemble de ces données illustrent le centre d’intérêt, l’échelle d’activité, la fréquence d’activité et le réseaux social de chaque individu de la ville. Le potentiel de ces données est immense, mais en raison de la vie privée et la sécurité, le gouvernement et les opérateurs se restreignent dans l’exploitation. Une simple anonymisation ne suffit pas à éliminer le risque de fuite. Donnée basée sur la location Ce type de donnée fonctionnent en complément avec les points d’intérêt. Elles permettent de proposer des informations et des services de recommandation d’un réseaux social ou d’une publicité, selon le lieu où se trouve l’utilisateur. Ces coordonnées recueillis par la géolocalisation accompagnent le web sémantique classique afin de mettre en place un système de check-in, une plate-forme d’échange. Donnée de vidéo surveillance Avec la démocratisation de la technologie des capteurs vidéo, la surveillance vidéo est utilisée dans le réseaux routier, la sécurité extérieure et intérieure par l’état, les entreprises et les individus. L’ensemble de ces méga-données devient une projection du milieu physique dans l’espace numérique, mais sa vélocité, son volume et son caractère spécifique soulèvent une difficulté dans le traitement et l’exploitation actuellement. Donnée météo et environnement Ce type de donnée a une base théorique très abouti dans l’étude urbaine, les données météorologiques est largement utilisée dans la vie de tout les jours. Depuis ces 5 dernières années, nous avons pu observé une sensibilisation globale sur la qualité de l’air également. Ces données ont un impact signifiant dans le déplacement de flux, la planification des projets industriels et de construction, la circulation alternée et la gestion environnementale. Le recueil de ces informations est très peu dense dans un repère spatial en raison de son échelle (une ville ou une province), et dans le repère temporaire également (toute les heures). 35
Les données de vidéo surveillance Source: http://www.sud-antennes-electricite.com/ ecran/schema-camera-video-surveillance.gif
TYPES ET CARACTÉRISTIQUES DES DONNÉES URBAINES
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Types
Caractères
Privacité
Utilisation
Cartographie et Point d’intérêt
Donnée urbaine basic
Facile d’accés
Largement utilisée
Donnée GPS
Moyen de transport individuel
Accéssible
Largement utilisée
Donnée de trafic
Moyen de transport Multiple
Sensible
Dédiée
Donnée smartphone
Traçage de déplacement
Sensible
Dédiée
Service basé sur la location
Point d’intérêt spécifique
Accéssible
Dédiée
Donnée vidéo-surveillance
Lieu fixe
Fragmentée
Dédiée
Donnée météo et environnement
Unité spaciale très large
Open data
Dédiée
Donnée Sociale
Domaine spécifique
Fragmentée
Dédiée
Donnée sociale Les données sociales comportent des informations identitaires, financières, de santé et de la consommation énergétique autour de l’activité quotidienne. Ces informations sont indispensable pour le fonctionnement de tout les secteurs économiques et sociaux de la ville, elles nous permettent aussi de comprendre et d’évaluer l’efficacité de ce dernier. Cependant, ce type de donnée est extrêmement fragmentée, multi-source et elles ont de différents repères spatio-temporels. Il est très difficile de centraliser ces données afin de les mettre au service de la ville. Enfin, ces données générées par la population : leurs données de base, leurs géolocalisations, les transactions, les déplacements et leurs moyens de transports. Ces données qui comportent des caractères temporels et spatiaux peuvent être une opportunité en offrant une meilleure précision dans de futur planifications urbaines ou dans la résolution de problèmes urbaines. C’est en observant le fonctionnement de l’ensemble de l’écosystème point par point, que nous pouvons mettre sous lumière les faiblesses et les points forts de nos villes. Afin d’établir des stratégies adéquates pour réparer ou renforcer notre écosystème. Pour cela, il faut en amont définir systématiquement les échelles d’étude et leurs sous catégories.
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C. L’écosystème des villes KPI De ce fait, nous pouvons nous inspirer d’un système de qualification KPI (¨key performance indicator¨, en français Indicateur clé de performance) que Les chercheurs de l’UIT (l’Union internationale des Télécommunications) ont mise en place. Les dirigeants municipaux bénéficieront de ces indicateurs clés de performance en termes de planification stratégique et de mesure des progrès de la ville vers leurs objectifs individuels de ville intelligente. Récemment plusieurs villes à travers le monde, dont Dubaï, Singapour, Manizales, Montevideo, Buenos Aires, Santiago du Chili, Wuxi, Valence et Rimini ont demandé à l’UIT de les aider à les guider dans le processus de ville intelligente et à mettre en œuvre les KPI. Les TIC : Réseaux et connectivité Les plate-formes d’affaire et de l’information La sécurité et la privacité de l’information Les champs électromagnétiques La durabilité environnementale : La qualité de l’air Les émission CO2 L’énergie La pollution intérieure Le sol, l’eau et la nuisance sonore La productivité : Le capital d’investissement L’accès à l’emploi L’inflation Le commerce L’épargne L’Importation et l’exportation Le revenu et la consommation des ménages L’innovation 39
La qualité de vie : L’éducation La santé La sécurité publique Le confort et la commodité L’égalité et l’inclusion social : L’inégalité revenu/consommation L’inégalité sociale / genre La participation publique L’administration L’infrastructure physique : L’eau Le système d’égouts L’alimentation La gestion des déchets Les équipements culturels Les équipements médicaux Le transport Les routes Les matériaux de construction L’espace habitable Bâtiment
Les KPI permettent de transformer la gestion de la performance en une amélioration du rendement en engageant les gouvernements, les citoyens et d’autres parties prenantes par le biais de multiples canaux et en les habilitant par interaction directe. La mise en œuvre des indicateurs clés de performance de ville intelligente durable aide également les entreprises à croître en stimulant la performance et la cohérence des résultats souhaités. Ces KPI permettent également de démontrer la faisabilité de progresser rapidement vers les objectifs énergétiques et climatiques fixés 40
au niveau de la ville tout en prouvant aux citoyens que leur qualité de vie et leur économie locale peuvent être améliorées en mesurant de façon constante, l’efficacité énergétique et la réduction Des émissions de carbone grâce aux TIC. Les critères d’évaluation des contributions des TIC pour rendre les villes plus intelligentes et plus durables et de fournir aux villes les moyens d’auto-évaluation. Il est souhaitable que les villes puissent quantifier leur réalisation en fonction de leurs objectifs. Par conséquent, en utilisant ces indicateurs, les villes ainsi que leurs parties prenantes peuvent également évaluer objectivement dans quelle mesure elles peuvent être perçues comme des villes intelligentes et durables.
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C. Comment TIC peut devenir un levier dans la transition écologique des villes?
A. Les infrastructures des villes de demain Dans ces nouvelles perspectives de ¨Smart city¨, ¨Cyber-city¨ou ¨Living city¨, de nouvelles relations s’établissent entre le monde physique urbain et les mondes virtuels, à travers les modes de vie et les pratiques sociales. Mais Les villes seraient elles écologiques? Comment atteindre une plus grande sobriété en matière de consommation d’espace et d’énergies fossiles et alléger notre empreinte sur l’environnement? Selon Nicolas Curien1, ¨Les SmartCitys qui sont économes de leur ressources, grâce aux technologies numériques qui permettent de mieux optimiser notamment les réseaux de transport et les réseaux d’énergie.¨ Mais osons dire surtout que grâce aux technologies numériques, nous avons cette possibilité de réaliser des changements de fond avec cette hyper connectivité qui existe aussi bien entre les individus et le secteur tertiaire, qu’entre les 3 couches de réseau qui structure l’écosystème de la ville, afin de créer une nouvelle forme d’économie et de nouvelle manière de produire et de consommer qui sont cette fois ci beaucoup plus résiliente et durable. Et tout ceci nécessite une énorme capacité de gestion, ¨We can’t manager what we can’t measure !¨ apparaît dans un rapport de l’UIT qui tend à qualifier les ¨villes intelligentes durables¨, Ce rapport nous démontre l’importance d’analyser et mesurer les performances d’une ville, et il pousse les villes à utiliser les TIC pour relever les défis engendrés par l’urbanisation et offrir aux différents acteurs de la ville une efficacité dans opérabilité à innover les services urbains et une durabilité environnementale afin d’améliorer la qualité de vie de leurs habitants.
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Source: IUT page 13 - https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/ misr2015/MISR2015-ES-F.pdf
Performance dans le secteur TIC Source: http://www.itu.int/fr
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Depuis déjà quelques années nous pouvons suivre l’évolution de chaque pays en matière du développement des TIC grâce aux rapports ¨l’UIT, mesurer les rapport de la société de l’information¨ chaque année. Un classement mondial a été mise au point dans chaque rapport, prenons l’exemple du celui de 2016 Nous retrouvons dans les top 10, 4 pays Scandinaves, La Corée du Sud en premier et le Japon en dernier. Puis Hong Kong en position médiane. Ce tableau de classement est basé sur les données IDI( Indice de développement des TIC). Il existe trois structures d’indice: Les indices d’accès, démontrant la préparation aux TIC, se base sur: Le nombre des abonnements au téléphone fixe et mobile, sur 100 habitants. La largeur de bande Internet (en bits/seconde) par l’habitant. Le pourcentage de ménages ayant un ordinateur et ayant accès à Internet. Les indices d’utilisation: Le pourcentage d’individus utilisant Internet, le nombre d’abonnements fixe (câblé) à large bande sur 100 habitants et l’abonnement haut débit sans fil sur 100 habitants (débit minimum 256kbit/s). Les indices de compétences: Le taux d’alphabétisation des adultes, le taux brut de scolarisation niveau secondaire et supérieur. SI la Ville de Hong Kong a réussi à avoir un écart aussi signifiant pour se faire une place devant de nombreux pays développés, la Corée du Sud reste le pays le plus connecté pour la deuxième année consécutive, et les projets comme ¨SongDo¨ pourrait bien être le plus parlant des signes annonciateurs, le signe que nous pouvons – et, peut être, que nous devons – révolutionner notre façon de vivre. C’est dans les villes que les chercheurs mènent le plus d’expérience pour élaborer un moyen de sauver notre planète des dangers climatiques.
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Localisation de Songdo par rapport à l’Asie
L’emplacement stratégique de Songdo Source: http://songdoibd.com/about/#location
La structure organisationnelle de U-Life Source: http://www.ulifesolutions.com
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B. Connectivité universelle Les ¨Charter cities¨ ne sont rien à coté de Songdo, le projet à 40 milliards de dollars de la Corée du Sud, qui est en cours d’achèvement. La ville se développe sur 600 hectares le long du front de mer de Incheon. L’endroit que l’on nous présente comme le plus grand projet immobilier privé de l’histoire, promet d’être un centre urbain d’un nouveau genre. Songdo est plus qu’un simple quartier d’affaire, plus qu’une simple zone économique, Conçue comme une ville ubiquitaire, elle est hyper-connectée ce qui permet de collecter et de traiter toutes sortes d’informations. Des technologies de communication de pointe permettront de vivre en interaction constante avec la ville, du domicile jusqu’à l’école en passant par l’hôpital. Une interactivité dont les Sud-coréens raffolent. A chaque fois qu’une résidence ou qu’un immeuble de bureaux de Songdo est mis en vente, ils s’arrachent comme des petits pains. Songdo est aussi conçue comme une ville durable, l’écologie y tient une place importante et elle a été désignée pour accueillir le siège du Fonds vert pour le climat. Elle est un leader mondial dans la réalisation des normes LEED1 pour l’environnement. Plus de 190 hectares d’espace certifié LEED. En plus de cela, la ville est constituée de 40% d’espace public vert. Elle accueille de nombreuses organisations internationales tels L’Institut mondial de croissance verte(GGGI) et Le Bureau des Nations Unies pour le développement durable (UNOSD). Les entreprises et les personnes qui vivent à Songdo bénéficient de la technologie ¨intelligente ¨ développée par les grandes entreprises innovantes, ainsi que les petites entreprises pionnières, qui façonnent le lieu de travail, l’habitat, la santé, l’éducation, la sécurité, la fabrication, le stationnement le transports et les façons dont les gens utilise l’énergie. Les gens, le processus, les donnée et les choses. Tout est lié. La ville travaille avec les partenariats tel que U.Life Solutions, qui est dans une perspective de construire des ¨U-Citys¨, ¨U¨ comme l’Ubiquité. Cette entreprise vise à améliorer la qualité de vie du résident grâce à l’omniprésence des services qui est fourni à l’intérieur de la zone résidentielle, dans les installation éducatives, dans l’espace de travail, de repos et de loisir.
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Source: http://img.pintu360.com/article-title-img/20150729/445fc8dd-9f36-4931-8fa4e39c8114146a.jpg
Source: http://www.digitaltrends.com/mobile/button-app-integrates-uber-foursquare/
Carte montrant les ¨pouls¨ de Newyork et Tokyo Source: https://vimeo.com/62289901
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Sur le plan opérationnel, il y a une interaction intense dans la gestion et l’usage de l’information qui sont intégrés aussi bien dans les espaces, que dans les services tels que les soins, l’éducation ou le shopping. C’est grâce à ce système que les résidents pourront suivre en temps réel leurs consommations d’eau et d’électricité, travailler, étudier ou passer une visite médicale depuis leur domicile. L’usage intensif des TIC permet d’optimiser le trafic routier, le recours aux transports en commun ou encore la pratique du travail à distance. L’omniprésence de capteurs permettra de surveiller les produits jetés dans les poubelles recyclables ou encore de détecter automatiquement une chute, dans une maison d’une personne âgée. Ce système a pour objectif une minimisation extrême des pollutions et une mutation des modes de vie actuels. Depuis l’ouverture partielle de la ville en 2015, 36 000 personne y habitent déjà. Plusieurs indices nous montrent que la relation que nous avons avec la ville a radicalement changé, que ce soit pour un habitant, l’administration ou l’architecte, et nous sommes qu’au début de ce changement. Ce changement est intimement lié aux avancés technologiques dans le secteur des TIC, comme nous avons vu précédemment avec l’exemple de Wechat ou Uber. L’usage de ces outils ont également changé au fil du temps avec l’aboutissement d’une plate-forme de service. En effet avec la participation de Uber dans Foursquare, l’application Uber fait parti désormais d’un ensemble. Foursquare compte 45 millions d’utilisateurs et est un média social qui est disponible sous forme d’application de smartphone. L’application permet à l’utilisateur d’indiquer où il se trouve grâce à un système de géolocalisation, en faisant des ¨check-in¨ dans un restaurant, un café ou tout sorte de lieux de sorties. L’utilisateur peut également faire des recommandation. Mais au delà d’un accord commercial, ou une simplification dans l’usage d’Uber(à la place d’entrer l’adresse d’un restaurant, il suffirait de cliquer le lieu sur l’application Foursquare, un bouton Uber apparaît) la politique de Foursquare tend à inclure les services tiers sur sa plate-forme et il tourne vers un système plus collaboratif. L’opérateur de service(Uber) devient utilisateur sur leur plate-forme, les clients deviennent producteurs de data et peuvent devenir de potentiels opérateurs grâce à leur API. Depuis que Foursquare a passé 49
Bordeaux - Les QR codes envahissent la Ville pour la Semaine Digitale ! http://anthonyrojo.canalblog.com/achives/2011/03/17/20653682.html
Le concept de Fix My Street http://mytunstall.co.uk/11/01/tunstalls-potholes-hell-report-them-and-fix-themtunstall-forum
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de Google Maps à OpenStreetMap en 2012, il est pas étonnant de voir annoncé en 2013 la création de l’interface API de Foursquare où nous comptons déjà plus de 40 000 développeurs. C. L’opérabilité dans l’existant ¨Le contexte urbain n’est plus immobile, il devient tactile, intégrateur de contenus. Il fait sens pour celui qui le fréquente, les outils numériques se mettent à son service, pour lui indiquer par exemple la prochaine station de vélo disponible, la qualité des restaurants alentours, l’histoire du quartier, la promotion en cours sur un produit, le partage de voiture, ou l’état de la pollution de l’air etc. Toutes ces informations utiles au quotidien sont ellesmêmes alimentées, commentées, enrichies, par d’autres utilisateurs de la ville numérique. La ville, et plus précisément l’espace public renforce donc, vie l’interface numérique, son rôle de forum, de place publique d’échange.¨ 17
Mais Songdo ne fait qu’intégrer dans sa conception un ensemble d’équipements urbains déjà présents dans nos villes, qu’elle articule en leur donnant un caractère plus systématique. Capteurs, caméras de télésurveillance, thermomètres, réseaux Wi-Fi, et demain 4G, équipement massif des citadins en téléphones mobiles, satellites, puces, cartes multiservices (comme Navigo en région parisienne), écrans publics, QR-Codes, portails d’information municipaux, cartes enrichies de commentaires… Il n’y a qu’à regarder autour de nous : la ville est, en réalité, déjà numérique. La ville de Songdo est construite à partir de rien, sur une île artificielle. Comme les 300 villes nouvelles que prévoit de construire la Chine, ces villes nouvelles ne subiront pas les mêmes contraintes qu’ont traversé les villes existantes. Néanmoins elles font au mieux pour les minimiser et les éviter. Les villes de notre époque sont à la fois le cancer et la base de notre monde en réseau, son virus et son anticorps. Le changement climatique, la pauvreté et l’inégalité, les villes en sont la cause et elles sont porteuses de remède. Certaines entre elles ont déjà adopté des projets innovants avec les outils numérique visant à réparer les différents espaces de la ville. Ces projets font appel à la participation des citoyens. ¨MySociety¨ est une 17
Devenir urbain - Jean-Max Noyer, Maryse Carmes page 179
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Source: http://www.smarth2o-fp7.eu/
Observer l’utilisation de l’eau via la plate-forme SmartH2O
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association britannique, elle est à l’origine de la première application du genre dénomée ¨FixMyStreet¨ (littéralement, ¨réparer ma rue¨). Le principe est assez simple et repose sur l’utilisation de la vigilance des milliers de londoniens pour entretenir les différents espaces publics. Par le biais d’un site wed, les citoyens peuvent faire part des problèmes locaux présents dans leur rue ou dans leur quartier ( Véhicules abandonnées, nettoyage, lampadaires défectueux, plots arrachés, poubelle manquante, graffitis). Tous les signalements sont ainsi documentés et agrégés, puis chacun est adressé, par mail, aux différents services de la municipalité correspondante – libre à eux d’y répondre ou pas. ¨FixMyStreet¨ a enregistré, jusqu’ici, quelques 450 000 signalements. Sur le même principe, de nombreuses applications ont été développées ces dernières années : ¨See Click Fix¨ aux Etats-Unis, ¨BuitenBeter¨ à Eindhoven, (Pays-Bas) ou encore ¨Na Minha rua¨ à Lisbonne ( Portugal). L’évolution la plus récente de ces différents types de services réside en l’intégration des supports mobile qui permettent une signalisation et une géolocalisation en temps réel. En France, la ville de Mérignac a été la première à se doter d’un système similaire baptisé Léon. ¨Signalez un problème, Léon intervient.¨ La nouveauté la plus importante réside en la visualisation de l’évolution du traitement du problème qui permet, indirectement, de mesurer l’efficacité et la réactivité des différents services municipaux. Ces différentes expérimentations agissent donc, d’une certaine manière, sur la construction ou réparation des espaces publics, en intégrant les habitants dans le processus de conception par le biais d’interfaces plus souples, plus flexibles, plus interactives, notamment permises par l’utilisation des TIC. La Commission européenne a financé de nombreux projets et de recherches dans le secteur des TIC, notamment SmartH2O. Ce projet développe une plate-forme numérique pour améliorer la consommation de l’eau. Il permet d’abord de comprendre et de modéliser le comportement des consommateurs sur une base de donnée archivée ou en temps réel. Puis sensibiliser les consommateurs face aux données qui aux impactes que cela pourrait avoir sur l’environnement. Enfin prédire l’impacte des campagnes sociales sur la consommation. Ainsi, la plate-forme ferme le boucle au niveau de consommation d’eau réelle et les objectifs souhaités 53
¨ un processus alternatif de production d’espace public, permettant de préfigurer et expérimenter, par des ajustements permanents et au préalable de la mise en œuvre d’espaces urbains définitifs. ¨
Source: https://villeresiliente.org/category/alterurbanisme/page/4/
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grâce à l’infrastructure des TIC du SmartH2O. Si aujourd’hui nous nous tournons vers des systèmes plus souples, plus interactifs dans l’esprit d’un fonctionnement collaboratif, c’est parce que de génération en génération, notre vision du futur a radicalement changé. Nous sommes passés d’une vision du futur sans limite, des mégalopoles toujours plus grandes et toujours plus performantes avec une croissance infini. Mais cette vision éblouissante n’était pas pour autant, éclairante. Notre génération a vécu et vu émerger un autre scénario, la crise. Un scénario où tout peut s’effondrer, et dans lequel nous devons faire face à l’imprévisibilité et à l’irréversibilité des catastrophes environnementales ou économique. Paradoxalement, la notion d’une époque ¨Anthropocène¨ ( où l’Homme est devenu une telle force géologique capable de modifier le système-Terre au même titre que les glaciations et l’éruption des volcans) qui est capable de stimuler une vision des société industrielles, appelées à dépasser l’exubérance de la surconsommation de ressources pour fonder des société sobres et résilientes. Cette prise de conscience nous conduit à se redemander, qu’est ce que le ¨durable¨ ? Au delà des problématiques environnementales. Comme une colonie de fourmis, un corps humain ou une communauté local, les multiples associations et combinaisons entre les différents éléments du système font émerger des comportements imprévus. Notre société a atteint un point de non-retour dans son interdépendance à un système d’organisation extrêmement complexe, les superpositions des systèmes de réseaux et notre incapacité à prédire quand et où aura lieu le prochain désastre écologique nous mettent face à un nombre incalculable d’imprévu, et tant d’emplois dépendent de ce système complexes. Nous ne pouvons pas gérer ce que l’on ne peut pas mesurer. ¨Certes, on ne peut tenter de résoudre ces problèmes par une couche supplémentaire de complexité, mais cela se ferait au prix d’impact plus lourd sur l’environnement et de risques encore plus grands.[...] réduire la complexité et l’interdépendance des systèmes sociotechniques en mobilisant une grande requalification sur la base d’emploi permaculturel dans les low-tech, non délocalisables: manufactures de vélomobile, commerces de proximité, conserverie, maraîchage, services à la personne, ect.¨ page 39 Petit traité de résilience locale.
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Le point rouge sur cette carte de Wuhan indique la localisation du site ¨Tanhua Lin¨
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D. Expérimentation de la création d’une plate-forme participative Dans la continuité de cette approche évolutive, j’ai tenté de mettre au point à travers mon projet de fin d’étude, des outils numériques et un contexte propice à l’aboutissement d’un système collaboratif et évolutif. Nous avons dans un premier temps élaborer une démarche analytique afin de recueillir une base de données fiable pour structurer par la suite un arbre de potentialité qui peut être placer sur une application type Wechat afin d’engager une participation public sur le devenir de leur milieu urbain.
Situation du projet La ville de Wuhan se situe au cœur de la Chine dans la province de Hubei. Scindé en deux entre histoire et modernité la ville fut le théâtre des premières révolution au début du XXeme siècle qui ont conduit à la fin de l’empire du milieu. Forte de l’influence de ce soulèvement , Wuhan semble s’être attachée à la révolution culturel qui bouleversa la Chine au milieu du XXeme siècle. Aujourd’hui, dans la ville moderne, il ne subsiste quasiment aucune trace de son histoire réduite au silence à coup d’investissement faramineux et de buildings hors d’échelle. Seules quelques zones semblent avoir pu traverser le temps. Tanhualin un quartier populaire du centre de Wuhan fait office de dernier lieu réellement historique tant dans sa disposition que par ses habitants qui pour certains vivent en ces lieux depuis presque un siècle et encore il ne s’agit ici que de certaines zones. A l’heure actuel, la ville, soucieuse de développer sont attrait touristique tente de redynamiser ce quartier. Une rue, restaurée en partie, fait office de zone de tourisme culturel. De plus un projet vise a restructurer le quartier en l’ouvrant et en traçant de nouvelles rue plus apte a offrir un circuit touristique. Effectivement l’enjeu principal de ce site est l’ouverture du vieux quartier, celui ci étant un lieux vernaculaire auto-généré par ses habitants au fur et a mesure du temps, ces rue discontinues et étriqués sans presque 57
L’étude du réseaux routier et le schéma caractéristique du site
Logements Multi-générationels
Typologie variable Selon son besoin, l’étalement en X ou Y, Z Habitat Auto-Organisé
Appartements unités d’habitation
Typologie fonctionnelle selon un besoin ponctuel Habitat Planifié
L’étude du réseaux routier et le schéma caractéristique du site 58
réelle limite entre rue et circulation privée, donne un manque de lisibilité dans son réseau. Cela dit au vue de la porosité du tissu, du a son grand nombre de rues, il semble discutable à nos yeux d’ouvrir un lieux déjà si ouvert. De ce fait, la question de la confrontation entre les tissus urbains se pose indéniablement car celui des années 60-70 fermé et non contiguë au milieu ou il s’implante semble être au cœur de la question. Aussi son hypersignifiance en tant qu’unité d’habitation ouvrière crée un conflit sociale et sociétale au vue de la disparition des usines fournissant emplois et rythme de vie. Ainsi au centre de cette confrontation multi-générationnelle de l’habitat et du milieu social, le renouvellement et la restructuration complète ces 2 milieux est le point essentiel qui permettra de redynamiser et de rendre sa place à ce quartier longtemps oublié qui fait le vieux Tanhaulin. C’est donc, dans la continuité des projets de la ville de Wuhan qui vise à se réaffirmer en tant que ville économique et historique au sein d’une Chine en perpétuelle bouleversement que se situe notre projet. Commandité par la municipalité, un projet à la fois de restructuration urbaine et réhabilitation architectural. Dans une optique de ville écologique, économique et résilience agir par une action local dans une pensé global tendant vers un pilier novateur. Dans un premier temps nous avons établi une base de donnée sur la connectivité du site, et l’accessibilité du réseaux routier. Nous avons par la suite étudier en détail ces données et les avons mis en confrontation avec nos ressentis in-situ. Cette démarche nous permet d’affirmer sur les résultats notre direction du projet. Nous avons mené une étude sur l’aspect organisationnel du site pour mieux comprendre son fonctionnement mais surtout son dysfonctionnement. Le réseau routier à l’intérieur du site est continuellement reconfiguré dans la réalité de l’usage. Il développe de manière démocratique des modèles complexes et imprévus de combinaisons entre les vivants et le milieu. Pour mieux comprendre ce phénomène, l’étude de la connectivité a été approfondi sur l’échelle d’un secteur, en découpant le site en quatre. 59
L’axe routier principal 60
Nous avons pu mettre en place un axe routier principal et les placement stratégique comme des points d’intérêt grâce à ce dernier en superposant une hiérarchisation du réseaux routier. Concernant les points d’intérêt stratégique du site, nous avons fait une analyse qui illustre en réalité un phénomène bien plus physique et quotidien, celui des commerçants informels. Car l’aspect non-organisé de l’activité et l’emplacement de ces vendeurs rejoint finalement le résultat de notre recherche. Ces vendeurs font preuve d’une grande sensibilités aux flux humains, leurs emplacements sont des résultats d’une stratégie spatio-temporelle, ce sont bien eux les premiers ¨sensor¨ de la ville. De ce fait, la phase programmatique est tourné vers une analyse complète de cette forme d’économie et d’activité. A l’heure actuelle j’ai pu mettre en place un premier essai de ce que doit ressembler cet arbre de potentialité qui a pour point d’ancrage les emplacements stratégiques du site, et qui deviendront des places publiques. En associant les activités commerciales qui comportent des aspects différents dans la mobilité, la temporalité ou encore la modularité. L’idée n’est pas de proposer une seule solution qui répond à un besoin, mais plutôt créer un ensemble de systèmes qui permettent d’évaluer et de décider collectivement des besoins et leurs solutions.
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Tan昙 Hua华 Lin林 Entre Histoire et Modernité - Le quartier Open-Endedness
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Alimentation rapide Objets quotidiens
Création d’un arbre de potentialité pour l’aménagement d’une Place. Cet arbre sera utilisé comme le contenu type d’une plate-forme participative où les habitants pourront donner leurs avis.
Alimentation rapide Objets quotidiens Stand de réparation des objets Autres Services
Equipement sportif Equipement usage résidentiel (sèche linge ect.)
Illustration prospective d’un scénario de brochant
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Les emplacements vides sont aussi visible sur la plate-forme, leurs surfaces et localisations sont consultable par tout les habitants
Nous pouvons également visualiser l’espace en 3D et de selectionner selon ¨L’arbre de potentialité¨ élaboré auparavent, de choisir la forme de son stand
Nous pouvons selectionner un emplacement vide et faire une inscription directement en ligne en remplissant une base d’information concernant le commerçant et le type sa marchandise
Après avoir rempli les informations nécessaires, une estimation peut être effectuée par rapport à un calendrier, le nombre de jours réservés pour cet emplacement.
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Conclusion
Les TIC font partie intégrante de la structure de nos villes, ainsi elles influencent la manière dont nous y vivons. Au cours de l’évolution des TIC, les villes ont aussi eu une croissance sans précédent. Dans une première partie du mémoire, nous avons pu analyser l’évolution des TIC. Puis nous avons pu remarquer l’importance des données à travers les exemples tels que Wechat, Uber et DeepRootAnalytics, aussi bien dans la manière dont elles récoltent les données que dans leurs utilisations. Dans un pays comme la Chine où avec une telle population, l’inclusion économique est mise en avant par rapport au pouvoir d’achat de l’individu, le succès des plate-formes comme Wechat n’était simplement une question de temps. Cependant, l’arrivée de Uber en France soulève un questionnement de fond qui met en opposition le besoin publique et la capacité de la ville à changer les règles pour inclure de nouvelles formes d’économie qui mettent en concurrence celles plus traditionnelles. Enfin, DeepRootAnalytics qui affirme haut et fort leur capacité à influencer les téléspectateurs dans leurs votes à travers les données d’audiences. Dans ces trois exemples exposés, nous avons pu voir que les données sont aussi bien une sorte de matière première pour alimenter les services à l’individu, qu’un outil qui transforme les individus en matière première pour alimenter des objectifs politiques. Les enjeux de la ville de demain reposent premièrement sur un modèle économique collaboratif, avec une désintermédiation entre les besoins des habitants et les opérateurs de service. La puissance publique locale stimule l’innovation sociale et civique, sans être directement dans le <<faire>>. Les usagers et les réseaux sociaux continuent à enrichir la gestion de la ville. Contrairement à l’exemple de la ville de Songdo, où la formalité de l’utilisation des données sont traités par les acteurs comme Google ou IBM. La puissance publique a une place à trouver dans ce nouveau jeu d’acteurs. L’idée serait de rendre accessible les données produites dans l’exercice des activités quotidiennes, et orienter ces données à des fins publiques.
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Ainsi l’ouverture de nouvelles possibilités pose la question de la capacité des personnes et des groupes à les utiliser. Il faut prendre en compte la fameuse notion de fracture numérique, qui dans les pays développées n’est plus un problème de connexion. Autrement dit, l’introduction de ce modèle participatif dans un contexte de fracture numérique, c’est envisager un espace public interactif à fort déficit démocratique. Mais le numérique ne prend son sens que lorsqu’il s’appuie sur le potentiel humain d’innovation. Nous vivons désormais dans un nouvel âge d’or d’invention qui est numérique. Toutes les semaines une nouvelle start-up fait parler d’elle avec une idée innovante.
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Bibliographie
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Webographie http://techmoka.com/evolution-telephone-portable-precurseurs-smartphones/ https://www.ted.com/talks/paul_romer https://www.youtube.com/watch?v=-4XTg840Dj0 http://www.densitydesign.org/2012/09/visualizing-nyc/ http://atnight.ws/ http://urban-sensing.eu/?cat=6 http://www.bidnessetc.com/69612-uber-partners-foursquare-location-data-any-link-driverless-cars/ http://cordis.europa.eu/project/rcn/191632_en.html http://ec.europa.eu/programmes/horizon2020/en/newsroom/546%20547/ http://smarth2o.deib.polimi.it/project/ https://www.itu.int/en/ITU-T/ssc/Pages/KPIs-on-SSC.aspx http://www.itu.int/en/ITU-T/ssc/Pages/default.aspx http://atlasofurbanexpansion.org/cities/view/Wuhan_Hubei http://songdoibd.com/about/#masterplan http://www.businessinsider.fr/us/pivotal-on-the-cloud-wars-with-amazon-microsoft-andgoogle-2016-4/ http://www.moreno-web.net/ https://newsroom.uber.com/semi-automated-science-using-an-ai-simulation-framework/ https://developer.foursquare.com/ http://www.indexwebmarketing.com/campagne-foursquare-2#amex-gilligan http://www.deeprootanalytics.com/
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Résumé Les technologies d’information et de communication transforment jour après jour notre mode de vie. Mais vis à vis de la vitesse de son évolution, nous sommes encore à un stade d’expérimentation dans l’application de ces technologies à l’échelle de la ville où de nouveaux enjeux et risques s’y émergent. Ce mémoire fait objet d’une étude et de recherche où nous tentons de comprendre comment les TIC ont transformé notre relation avec la ville et comment les TIC façonnerons les villes de demain?
Mots clés Data, Numérique, TIC, Enjeux, Smartcity, Réseaux, Connectivité, Ubiquité, Infrastructure, Smartphone, Plate-forme, Collaboratif