Le livre interactif chez l'adolescent by Justine Gaudin

Le livre interactif chez lâ&#x20AC;&#x2122;adolescent par Justine Gaudin Ă e-artsup, 2016

Table des matières Abstract

Introduction

1. Le livre chez les adolescents

1.1 Qu’est-ce qu’un livre ? 1.2 Histoire de la lecture 1.3 Qu’est-ce qu’un adolescent ? 1.4 Quelles sont les habitudes de lecture des adolescents ? 1.5 Pourquoi les adolescents abandonnent le livre ? 1.6 Les différences avec les générations précédentes

2. Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

2.1 Les générations actuelles et futures 2.2 La lecture et les livres du futur 2.3 L’histoire idéal d’après les adolescents 2.4 Design thinking et personas 2.5 Idées et moodboard 2.6 Rétro-planning et estimation du budget

Conclusion et remerciements

Glossaire

Bibliographie

Abstract L’objectif de ce mémoire, qui porte sur les livres interactifs chez l’adolescent, est de proposer une solution innovante et tangible pour faire progresser la lecture du livre chez ceux-ci, et inviter la jeunesse à lire davantage par le développement de l’imagination et de la participation narrative. Nous allons tout d’abord étudier l’histoire de la lecture, du livre et de l’adolescence jusqu’à aujourd’hui, pour mieux analyser les pratiques de lecture du livre des adolescents actuels et futurs. Puis, dans une seconde partie, nous allons interroger différents acteurs concernés par notre sujet: des auteurs, des éditeurs, des adolescents ainsi que des parents ; afin de mieux cerner les besoins de notre cible et de répondre par une solution la plus pertinente possible.

This thesis concerns interactive books for teenagers aiming to propose an innovative and tangible solution to help adolescents progress in reading and bring a breath of fresh air to the universe of book reading thanks to imagination and narrative participation. First, we are going to study the history of the act of reading, then the relationship between books and adolescents until today, to better analyze the practices of book reading by teenagers. Then, in a second part, we are going to interview various stakeholders concerned by our subject, like : authors, publishers, teenagers as well as parents; to better define the needs of our target and respond to them with the best solution possible.

Introduction Pour commencer, nous allons définir ce qu’est exactement le design d’interaction. Cela ne s’incarne pas uniquement à travers des interfaces et des écrans. Il est présent dans de nombreux objets de notre quotidien ou, de façon moins visible, dans notre environnement. Le designer d’interaction évalue les besoins fondamentaux qui définissent un produit, qu’il s’agisse d’un terminal mobile, d’un site web, d’un logiciel, d’un objet interactif ou d’un service. C’est un domaine qui met en relation un objet et un utilisateur, et c’est cette interaction entre ces deux systèmes qui permet de créer une expérience utilisateur unique et pertinente. Dans tous les cas, le designer d’interaction utilise la même méthode. Il doit d’abord comprendre la problématique et les besoins du client commanditaire. Ensuite, il entreprend une étude sur les futurs utilisateurs et le contexte dans lequel le produit ou le service sera utilisé. Après cela, il peut explorer différentes solutions adaptées aux besoins des usagers.

Ce domaine est souvent lié aux nouvelles technologies et au numérique de manière générale, sans être totalement exclusif. Il touche aussi d’autres produits, comme par exemple les livres. C’est ce qui va nous intéresser dans cette étude, notamment auprès d’une cible bien concernée par l’arrivée des nouvelles technologies à savoir : les adolescents. Notre problématique étant la suivante : Comment repenser la lecture de façon interactive et numérique pour les adolescents ? Notre axe de recherche va s’orienter sur des données quantifiables dans la première partie, en étudiant l’histoire des termes concernant notre sujet avec, entre autres, des données sur les pratiques de lecture chez l’adolescent. Puis nous allons ensuite analyser des données qualifiables dans la seconde partie du mémoire afin de mieux cerner les besoins de notre cible et d’y répondre par une solution tangible et innovante pour nos futurs lecteurs.

Qu’est-ce qu’un livre ? Comment évoquer le livre sans commencer par l’écriture1? Tout commence par l’Art pariétal2 il y a environ 35 000 ans avant J.C, qui est l’expression artistique narrative la plus ancienne de l’humanité. Ces peintures, symboliques et figuratives, sont comparées aujourd’hui à de vrais pictogrammes. Ce sont d’ailleurs la première signification des mots. Petit à petit ces images se sont transformées en formes avec l’apparition du cunéiforme ou des hiéroglyphes. Celles-ci sont ensuite devenues des lettres, pour aboutir encore plus tard à l’alphabet que nous utilisons aujourd’hui. Les livres ont suivi cette évolution en passant par différents supports3 : les tablettes en argile ou en pierre, les papyrus, les parchemins, et enfin le papier. Aujourd’hui, l’Académie française4 définit le livre comme: «Un assemblage de feuilles manuscrites ou imprimées destinées à être lues. (...) À l’époque moderne, assemblage de feuilles de papier imprimées, formant un volume relié ou broché.» Cependant, la Troisième révolution industrielle5, qui a commencé à la moitié du XXe siècle avec le développement de nouvelles technologies6, a fait évoluer le livre d’une nouvelle manière.

Le livre chez les adolescents

1 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Écriture 2 - Dans le glossaire à la lettre A 3 - Dans le glossaire à la lettre S 4 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_(document) 5 - Dans le glossaire à la lettre T https://fr.wikipedia.org/wiki/Troisième_révolution_industrielle 6 - Dans le glossaire à la lettre T 7 - Dans le glossaire à la lettre L 8 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Liseuse

Cette fois-ci la lecture7 et l’écriture ne se font plus sur un support à base de pâte à papier mais sur un écran. Tout d’abord avec l’arrivée des smartphones et des ordinateurs, mais aussi avec l’apparition de liseuse numérique ou de livres téléchargeables sur Internet, dès le début du XXIe siècle, ont donné un aspect immatériel et virtuel à la lecture et à l’écriture. Ces nouveaux genres ont été commercialisés pour le grand public dès 2007 par Amazon8 avec l’arrivée du Kindle. Il existe désormais différentes sortes de livres: Les livres papiers, les liseuses numériques (autrement appelé E-book), les livres connectés ou interactifs (plus connus chez les enfants). Nous allons définir ces différents types de livres et les analyser dans leur contexte et dans leur utilisation auprès du grand public.

Les livres papiers Un livre papier est un assemblage de feuilles écrites à la main ou par une machine (machine à écrire, ordinateur, imprimante) afin d’être lues par différentes personnes. Cet assemblage est relié (couverture rigide), broché (couverture souple) ou piqué pour permettre de retenir solidement les feuilles. Le nombre de pages est illimité et les personnes qui lisent des livres sont appelés des lecteurs. Pour stocker correctement ce genre d’ouvrage, les lecteurs utilisent ce qu’on appelle une bibliothèque (un grand meuble ou simples étagères contenant des livres ou autres objets). Ce point est important pour la suite.

9 - http://www.telerama.fr/livre 10 - http://www.edistat.com/

On s’imagine souvent que le livre papier est en perdition depuis que les tablettes, les smartphones et les liseuses sont apparues. Pourtant ce n’est pas du tout le cas ; le marché du livre9 se porte bien, malgré une légère baisse de 1 à 2% par an depuis 2011. Les ventes ont remonté de 3% entre janvier et septembre 201510. Un léger retour vers le livre s’effectue auprès des français depuis début 2015 avec les livres bibliographiques de Charb, Cabu et Wolinski, aussi avec les livres de Michel HouelleBecq et ceux de Fred Vargas. Même s’ils sont moins lecteurs, les français n’abandonnent pas le livre papier pour autant.

Photographie de Lou Levit

Les livres interactifs11 Le livre interactif est souvent lié au monde numérique, pourtant il en existe plusieurs sortes: tout d’abord en fonction des supports avec les liseuses numériques (type Kindle)12, les tablettes, les smartphones et les ordinateurs, les livres papiers-interactifs (qui contiennent soit des jeux avec le papier, soit un dispositif électronique) et les livres à réalité augmenté13 (mélangeant le papier et un dispositif de projection). Mais il existe aussi des livres numériques qui ne possède pas de support, que nous allons nommer ici les livres «téléchargeables». Ils existent sous forme de PDF, d’EPUB, d’application contenant des histoires narratives, et peuvent se lire sur différents supports (tablette, smartphone, ordinateur et liseuse numérique). Le terme de «livre interactif»,se réfère la plupart du temps à une histoire14 interactive, qui incite l’utilisateur à interagir sur différents moments (cette interaction peut aussi se traduire dans la forme, en pliant le papier

11 - Dans le glossaire à la lettre L 12 - Dans le glossaire à la lettre N 13 - Dans le glossaire à la lettre R http://www.crossmedias.fr/le-livre-et-la-realite-augmentee 14 - Dans le glossaire à la lettre H 15 - https://elecbookblog.wordpress.com 16 - Dans le glossaire à la lettre I

par exemple, mais aura pour seul objectif un accomplissement narratif), ce qui favorise l’immersion de l’utilisateur dans l’imaginaire et l’histoire du livre. En faisant ces choix, le lecteur passe du statut de spectateur à celui d’acteur. Les livres téléchargeables ne sont donc pas interactifs, sauf exception aux applications contenant des histoires interactives. Cependant, dans le cas des «e-book»15, l’interaction16 avec l’utilisateur se limite aux fonctions d’usage disponibles par le support utilisé. Par exemple si le livre est téléchargé via une liseuse numérique, les interactions possibles sont limitées par les fonctionnalités de la liseuse (page précédente, page suivante, taille de polices, etc). À contrario, sur tablette, la surface de l’écran entière peut être une source d’interaction dans le livre, tout comme le micro, les caméras, les boutons ou le gyroscope.

Photographie de James Tarbotton

Dans ce genre de livre téléchargeable, la quantité de page est illimitée puisque la possibilité d’agrandir la taille des lettres permet de varier grandement le nombre de pages d’un livre. Aussi, la bibliothèque est purement virtuelle, elle se trouve dans une application sur le support qui recense tous les livres que vous avez téléchargés depuis l’achat. Le stockage ici, est aussi virtuel et quantifiable. Les autres livres interactifs , qui ont un support papier mélangé avec un dispositif électronique ou de projection, permettent d’être très créatif sur le type d’échange que l’on souhaite mettre en place pour l’histoire. Il ne s’agit pas seulement de faire glisser avec son doigt, de souffler sur le micro ou de se voir, mais aussi d’admirer en réalité augmentée l’imaginaire du livre ou encore de découvrir d’autres manières d’interagir avec l’histoire, en les créant soi-même.

En voici quelques exemples pour mieux saisir à quoi cela ressemble: A - Le livre de Disney avec un papier qui s’auto-recharge par frottement du papier B - Papier sculpture par Visual Editions C - «Un livre» de Hervé Tullet D - Livre pop-up de la marque Lacoste E - Motion Silhouette de Megumi Kajiwara & Tathuhiko Nijima F - Les livres travaillés de Camille Scherrer G - Jekyll and Hyde de Martin Kovacovsky & Marius Hügli H - Les cahiers de coloriage Disney I - Les livres Wonderbook de Playstation

17 - http://fr.slideshare.net/livre-papier-connect-et-interactif 18 - Dans le glossaire à la lettre A 19 - Dans le glossaire à la lettre G

Avec des livres aussi différents (papiers et interactifs), on considère, malgré cela, que les adolescents18 lisent de moins en moins de romans d’une génération19 à l’autre, contrairement à l’explosion des ventes de mangas auprès des adolescents aujourd’hui. Nous allons donc étudier si cette opinion publique est justifiée et, si c’est le cas, savoir pour quelles raisons la lecture est délaissée par les adolescents. Mais revenons tout d’abord à ce qu’est la lecture, et à l’évolution qu’elle a eu jusqu’à aujourd’hui.

Le livre chez les adolescents

Histoire de la lecture La lecture20 est une activité psychosensorielle qui permet d’interpréter et de comprendre un texte ou des signes graphiques. Depuis toujours, la lecture est liée directement au livre ou à des supports qui s’y rapportent. Cela commence par les papyrus21, qui à l’époque, s’utilisaient ainsi : la personne prenait le rouleau dans la main droite et le déroulait progressivement de la main gauche. Un usage qui ressemble fortement à nos supports numériques actuels avec les «slides»22 (mouvement du doigt sur un écran). Nous allons commencer par retracer l’histoire de la lecture et son évolution au fil du temps, tout en différenciant deux types de lecture: celle à voix haute et la silencieuse. Puis nous allons nous demander quel est le rôle de la lecture aujourd’hui.

20 -http://www.larousse.fr/lecture 21 - http://www.unige.ch 22 - Dans le glossaire à la lettre S 23 - Jesper Svenbro dans Histoire de la lecture dans le monde occidental - page 47

L’évolution de la lecture Avant d’en venir à l’histoire de la lecture, nous devons distinguer deux genres: la lecture silencieuse et la lecture à voix haute. C’est en Grèce antique que tout commence. Jesper Svenbro explique dans Histoire de la lecture dans le monde occidental: «La parole parlée règne de façon incontestable en grèce antique [... elle est] confiée aux héros de l’épopée par des aèdes de type homérique.»23 Cette lecture était souvent associée aux conteurs d’aventures, autrement appelé les aèdes. La lecture se faisait par transmission orale entre personnes et permettait au peuple de se rassembler pour écouter. Il s’agissait aussi du seul vecteur d’informations. Mais ce qui nous intéresse c’est la lecture silencieuse qui est arrivé avec l’écriture. C’est le passage entre une tradition orale à une tradition écrite et personnelle d’une histoire. Et c’est encore une fois en Grèce que l’on retrouve des «traces» de ce mode de lecture: par exemple dans l’article «Silent Reading in Antiquity» (1968), Bernard Knox cite un texte

Photographie de Dylan Luder

qui illustre cette lecture: «[Dans] un passage des Cavaliers d’Aristophane, datant de 424. Il s’agit de la lecture d’un oracle écrit, que Nicias a réussi à voler à Paphlagon. «Apporte-lemoi pour que je le lise», dit Démosthène à Nicias, qui lui remplit une première coupe de vin et demande : «Que dit l’oracle ?» Sur quoi Démosthène, absorbé dans sa lecture, lui répond :»Remplis-moi une autre coupe ! - ditil vraiment «Remplis-moi un autre coupe»? demande alors Nicias, croyant qu’il s’agit d’une lecture à haute voix par Démosthène.»24 Il faut savoir que la lecture a toujours existé et a été ensuite reliée à l’écriture. Mais elle a connue une forte croissance lorsque l’imprimerie et l’éducation du grand public ont commencés à faire leur apparition. La multiplication des livres a permis une certaine laïcisation de la lecture: auparavant, les seuls à pouvoir lire et à transmettre ce savoir étaient les ecclésiastiques (membres du clergé, de l’Église). Cependant les avocats ont commencé à apparaître dans les bibliothèques, passant d’un avocat lecteur en 1480 à cinquante-quatre en 1501.25 Malheureusement, à cette période là, 90% de la population est analphabète. C’est au siècle des Lumières, au XVIIIe siècle, avec l’arrivée de l’éducation et l’arrivée du premier dictionnaire:

24 - Jesper Svenbro dans Histoire de la lecture dans le monde occidental - page 63 25 - Michel Vernus dans Histoire du livre et de la lecture - page 23 26 - Éditée de 1751 à 1772 par Diderot et D’Alembert 27 - Dans le glossaire à la lettre S 28 - Michel Vernus dans Histoire du livre et de la lecture - page 72

l’Encyclopédie26 que la population accède au Savoir général et commence à avoir conscience de la notion de société27. Puis la révolution française causée par une forte famine a changé la société. Cette explosion de la liberté a reconstruit un nouveau monde du livre : une Éducation de la Nation. Cependant, les écoles publiques et gratuites ont mis du temps à apparaître, allant de réformes en contre-réformes. Ce n’est qu’en 1881, avec les lois Jules Ferry, que l’école deviendra gratuite, laïque et obligatoire à long terme pour tous les enfants de 6 à 13 ans. C’est au même siècle qu’apparaît la Révolution industrielle et où le livre s’imprime en grande série. Une nouvelle société commence à émerger et achève complètement son alphabétisation. Par exemple, chez les hommes, l’analphabétisation passe de 53% en 1832 à 8,5% en 1892.28 Le livre chez les adolescents

Grâce à ce système éducatif, un nouveau phénomène ressort: les enfants, uniquement mineurs, se mettent à lire en dehors de l’école et, par conséquent, la littérature jeunesse, apparue au XIXe siècle, s’élargit vers 1850. Mais la Première et la Seconde guerre Mondiale atteignent le monde éditorial, la lecture a donc été délaissée jusqu’en 1960, année où la société de consommation d’aujourd’hui est apparue. La lecture a commencé à prendre d’autres directions : «Dans les dépenses de loisirs des Français, la part qui revient au livre dans le budget des ménages pour la communication se maintient au quatrième rang derrière la presse, l’audiovisuel, les Télécom et postes (1993).29» La lecture du livre qui avait perduré pendant longtemps, commençait à se perdre. La lecture orale est la première à être apparue. C’est avec l’arrivée de l’éducation et de l’écriture que la lecture silencieuse s’est faite. L’esprit analyse les mots et décide donc de leurs retranscription orale ou écrite. Et c’est d’ailleurs par ce mode de lecture que vous lisez en ce moment ces quelques lignes. Maintenant que nous avons retracé l’histoire de la lecture, nous allons nous intéresser à son état aujourd’hui, dans notre société.

Le livre chez les adolescents

29 - Michel Vernus dans Histoire d’une pratique ordinaire - La lecture en France - page 134 30 - http://lafeuille.blog.lemonde.fr/levolution-despratiques-de-lecture-dynamiques-generationnelles/ 31 -Dans le glossaire à la lettre R

Son rôle aujourd’hui Si nous parlons de la lecture du livre, il faut savoir que depuis le début des années 2000, les ventes des livres ont constamment baissé. Mais les français ne lisent pas moins pour autant, ils ont seulement moins d’intérêt pour le livre, c’est d’ailleurs ce qu’estime Olivier Donnat30: «Il serait toutefois bien imprudent de conclure [...] que les Français lisent moins, et ce, au moins pour deux raisons: la lecture liée à l’enseignement ou à l’activité professionnelle a probablement gagné du terrain et, surtout, les actes de lecture sur écran se sont multipliés, notamment au cours de la dernière décennie». Si nous prenons en compte l’évolution technologique des dernières années ainsi que la surconsommation d’images dans notre société, nous sommes entourés par la lecture. C’est une lecture qui a évoluée, qui devient beaucoup plus courte que sur un livre. En effet, il s’agit d’images, de phrases en deux ou trois lignes que l’on retrouve principalement sur les réseaux sociaux31, de textes courts dans les publicités et à la télévision, dans les bandes dessinées ou encore dans les jeux.

On retrouve cette forme de lecture chez les jeunes générations : «Si la lecture de livres a subi ces dernières décennies la concurrence des nombreuses activités de loisirs liées à la culture d’écran (télévision, jeux vidéo, ordinateur), elle a aussi perdu une partie de son pouvoir symbolique auprès des jeunes générations, notamment de sexe masculin, qui ont aujourd’hui tendance à moins surestimer leurs pratiques de lecture que leurs parents au même âge, voire même à les sous-estimer en en oubliant certaines.»32 Cette innovation technologique que l’on connaît aujourd’hui a permis à toute une génération de naître dans ce nouvel univers de lecture. Les adolescents d’aujourd’hui s’intéressent plus aux smartphones et aux ordinateurs qu’au livre papier, c’est d’ailleurs ce qu’en déduit Sylvie Octobre dans cette interview: «Les jeunes regardent toujours la télévision, mais sur leur ordinateur ou leur téléphone. Les blogs, forums et chaînes musicales remplacent les radios [...] Aujourd’hui, les premiers pourvoyeurs d’info sont les réseaux sociaux. Un adolescent [...] m’a dit, très justement : «S’il y avait la guerre, je l’apprendrais sur Facebook».

32 - Michel Vernus dans Histoire d’une pratique ordinaire - La lecture en France - page 134

Deux phrases vraies». Certes, on lit beaucoup plus depuis l’arrivée d’Internet, mais nous lisons moins de romans. Le contenu est beaucoup plus court, plus synthétique, et la concentration que nous y accordons est moindre que celle que nous avons sur un livre. Et c’est normal: avec la surconsommation d’images qui nous entourent au quotidien, notre concentration se perd et nous devenons de plus en plus inaptes à lire de longs articles ou des livres de 200 pages. Cela demande un plus grand effort au niveau de la lecture. Maintenant que nous avons retracé l’histoire de la lecture et défini ce qu’est un livre, nous allons nous intéresser aux adolescents, en commençant par définir ce terme puis en analysant l’histoire anthropologique des adolescents depuis son commencement jusqu’à aujourd’hui.

Olivier Rollot reprend des constats tirés des médias : «Les jeunes ne lisent plus ; Mais si au contraire on n’a jamais lu autant qu’aujourd’hui. Photographie de William Iven

Qu’est-ce qu’un adolescent ? L’évolution du terme Ce mot, étymologiquement adulescens, nous le retrouvons pendant la Rome Antique33 et il signifie «celui qui est en train de croître». Il ne se réfère donc à aucune catégorie d’âge, seuls les jeunes hommes de 17 à 30 ans à Rome étaient appelés ainsi. Pourtant il ne s’agissait ni de pré-adultes ni de post-adolescents, mais seulement de jeunes gens qui avaient eu la citoyenneté et qui pouvaient donc se marier. Ce terme disparaît ensuite, et tout au long du Moyen-âge la population est divisé en deux catégories: les enfants et les adultes. Les enfants travaillent avec leurs parents que ce soit dans les usines, dans les champs ou dans les mines. La notion d’adolescence34 ne revient qu’au XIXe siècle, avec l’apparition de l’école secondaire et lorsque les adolescents ont cessés d’entrer directement dans le monde du travail (à leur sortie de l’école primaire). C’est à cette époque que l’industrialisation35 prend de l’ampleur et que l’espérance de vie s’accroît. Les adolescents, eux, se distinguent par leurs uniformes de collégiens, bien qu’il s’agisse plus d’une minorité appartenant à la bourgeoisie.

33 - https://www.cairn.info/journal-francais 34 - https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolescence 35 - Dans le glossaire à la lettre I

C’est à cette même époque que l’idée d’une jeunesse «irresponsable» se développe. Elle s’accompagne des mesures de «correction paternelle» dont l’enfermement des enfants en prison à la demande de leur propre père (Code civil de 1804) et l’enrôlement forcé au régiment militaire ou au couvent. Les jeunes réagissent le plus souvent par un repliement sur eux-mêmes, ou par des révoltes et des manifestations collectives parfois politisées. Des institutions ont alors été créées pour cadrer les jeunes adolescents en dehors de l’école, comme des colonies, ou les activités extra-scolaires, etc. Cette notion d’adolescent devient générique et commun à tous avec la généralisation de la scolarisation au XXe siècle: Il désigne toute une classe d’âge et est utilisé aussi bien pour les garçons que pour les filles, qui jusque-là étaient catégorisées par «jeune fille» ou «femme». C’est une période où les connaissances évoluent très rapidement et où la société se rend compte que les jeunes sont une force pour l’avenir car ce seront de futurs travailleurs.

Photographie de Chris Brignola

Patrice Huerre nous explique d’ailleurs ceci dans «Histoire de l’adolescence : rôles et fonction d’un artifice»36 : «La prise en main des individus pendant cet âge jugé malléable s’impose, et les jeunes vont se heurter à des pressions sociales grandissantes. Les confrontations engendrées contribueront à faire de l’adolescence une période réputée tumultueuse.» Au milieu du XXe siècle, l’adolescence est progressivement apparentée à une maladie: «Les avatars médico-psychologiques banals liés à la puberté sont de plus en plus souvent considérés comme pathologiques et s’accompagnent de nouvelles désignations et de nouveaux symptômes, comme les «troubles de comportement» ou les «tendances anti-sociales». [...] En outre, l’adolescent est de plus en plus souvent considéré comme un être avec lequel le dialogue est difficile, voire impossible.» explique Patrice Huerre. Mais qu’en est-il d’aujourd’hui ?

L’adolescent aujourd’hui Depuis les années 1970, la courbe de la population active s’inverse : les jeunes de 15 à 24 ans sont deux fois plus nombreux que les 55-64 ans. Mais la notion de l’adolescence reste encore flou, car dans notre société moderne, l’adolescent acquiert des droits multiples à des âges différents en fonction de son pays.

36 - https://www.cairn.info/revue-journalfrancais-de-psychiatrie-2001

Ici, Patrice Huerre donne des exemples tels que : «majorité légale à 18 ans, responsabilité pénale à 15 ans, compte bancaire à 13 ans ou 14-18 ans selon les cas, fin de la pédiatrie à l’hôpital à 15 ans et 6 mois, sans parler des âges requis pour conduire un vélomoteur, pour entrer au cinéma …» Il y a peu de temps encore, le service militaire ou l’entrée dans la vie active étaient des repères visibles du passage au stade d’adolescent à adulte. Mais maintenant, ce repère s’éloigne avec les stages d’insertion sociale décalés de 16 ans à 25 ans. De plus, l’indépendance financière est de plus en plus retardée et les jeunes adultes résident plus longtemps qu’avant chez leurs parents. Une citation de Patrice Huerre apporte une réflexion sur cette évolution : «La question de la succession des générations n’est jamais envisagée. Il semble qu’à défaut de régler le problème de la place des jeunes, on recule les limites de leur reconnaissance comme adultes. Cette incapacité de nos sociétés à gérer le passage de l’enfance à l’âge adulte pourrait, de fait, constituer une nouvelle définition de l’adolescence.»

Le livre chez les adolescents

Quelles sont les habitudes de lecture des adolescents ? Une lecture importante L’objectif de l’apprentissage37 de la lecture est de permettre à l’enfant de comprendre ce qu’il lit par rapport aux objectifs qu’il s’est lui-même fixé (un livre pour le plaisir) ou qu’on lui a imposé (l’énoncé d’un problème mathématique). Pour ceci, il doit réussir à développer deux compétences: l’identification des mots écrits et la compréhension de mécanismes, c’est-à-dire comprendre et interpréter des textes variés, courts ou longs, et ce, sur tous les supports. Ceci va l’aider tout au long de sa vie car il aura besoin de la lecture pour son développement mental, afin identifier les codes de notre société mais aussi pour se développer psychosocialement. Maintenant nous allons étudier les différences entre la lecture numérique et la lecture du livre. Il faut en priorité définir la différence entre la culture du livre et la culture du numérique chez l’enfant. Quelles conséquences ces supports peuvent-ils avoir sur le psychisme des enfants et sur leurs relations sociales en général?

37 - http://www.unige.ch/ 38 - http://www.matele.tv/la-conference-internetecrans-tablettesprotegeons-nos-enfants/

Pour essayer de comprendre ces différences et répondre à ces questions, j’ai assisté à une conférence à la bibliothèque Hélène Berr à Paris qui s’intitulait «3-6-9-12: Apprivoiser les écrans et grandir», animé par Frédéric Tordo38, psychologue clinicien. Il s’interroge sur les liens entre les jeux vidéo et les enfants, et différencie la culture du livre (à gauche) et celle du numérique (à droite) chez l’enfant de 3 à 12 ans. On peut constater que la culture du livre relève plutôt de la culture du «UN» alors que la culture numérique serait celle du «PLUSIEURS». Frédéric Tordo explique aussi que ces deux cultures doivent aller ensemble pour que l’enfant soit épanoui en société, car quand l’une permet à l’enfant de prendre conscience de soi, l’autre lui permet d’avoir la créativité. Nous pouvons nous demander maintenant quel genres de livres lisent les adolescents et pour quelles raisons il les apprécient.

I - Relation aux autres / Sociabilité Des liens très forts avec la famille ou les amis proches

Des liens élastiques et activables qui concernent seulement des intérêts communs

Un cadre avec une autorité (État, Église, Famille)

L’autorité se dégage par la reconnaissance de ses pairs (égalité)

Sentiment de culpabilité qui amène une punition

La culture de la honte est plus mis en avant (on nous montre du doigt)

II - Dans l’apprentissage

IV - Les dangers Une ultra spécialisation et un savoir unique en son domaine

Une dispersion dans l’esprit et dans les tâches à faire

Réduction des compétences (une seule tâche et une seule compétence)

Des compétences sensori-motrices intuitives (réussir sans comprendre)

Une empathie réduite aux proches (famille et amis uniquement)

Des relations virtuelles uniquement

V - La représentation de soi

Une seule unité (livre, lecteur, auteur, tâche, unique, verticalité)

Plusieurs unités (écrans, utilisateurs, tâches, horizontal)

Identité stable et unifiée

Identité définie par rapport à l’espace social (plusieurs avatars/identités)

Une pensée littéraire chronologique (avant, pendant, après)

Une pensée spatialisée en réseau (circulaire, objectifs multiples)

La symbolisation est importante grâce aux textes

La culture de l’image est le plus important (rapide et efficace)

III - Les avantages Des habitudes automatiques qui permettent de mettre le cerveau en pause (matin)

Une certaine interactivité et une innovation qui permet de s’adapter

Le livre chez les adolescents

Leurs livres préférés Les parents ont toujours associé le fait de lire un livre à la réussite scolaire, sous prétexte que la lecture favorise les compétences liées à l’école comme le français ou la mémoire. C’est d’ailleurs ce que constate Jean-Philippe Arrou-Vignod39, directeur de la collection chez Gallimard Jeunesse : «Cette instrumentalisation de la lecture est frappante. On veut faire lire son enfant à tout prix, non pas pour développer son imaginaire ou sa sensibilité, mais pour qu’il fasse moins d’erreurs d’orthographe et qu’il apprenne des choses utiles pour l’école. C’est oublier que les lectures secondaires sont nécessaires, et que le rôle des parents est d’ouvrir des voies en respectant le cheminement de chaque enfant.» Aujourd’hui, avec la culture du numérique, les adolescents lisent pour faire partie d’un groupe d’amis dont les goûts littéraires sont proches des leurs. Ce sentiment d’appartenance les sort complètement du cadre familial et des proches ou connaissances. Photographie de Kaboompics

39 - http://www.lexpress.fr/styles/psycho/ 40 - http://www.decitre.fr/livres/jeunesse/romans-ados.html

De ce fait, la lecture s’intègre maintenant beaucoup plus dans un processus de mode que dans une activité personnelle. Lorsqu’un adolescent découvre un livre qui lui plaît, il en achète souvent dans le même genre ou consomme entièrement une série sans trop aller voir ailleurs (exemple : Harry Potter). Parmi les livres pour adolescents, on retrouve souvent des best-sellers40 qui ont inspiré des films qui sortent au cinéma tels que Divergente, Hunger Games, ou Labyrinthe, mais aussi des sagas fantastiques comme L’épreuve, Cherub, Le journal d’un vampire ou Les effacés. Bien que les meilleures ventes changent constamment sur ce genre de livres à cause des effets de mode, et surtout par la reconnaissance d’autres adolescents, les livres en lien avec les sagas cinématographiques ou les sagas fantastiques sont continuellement dans le top des meilleures ventes de livres, puisque les films donnent envie aux adolescents de prolonger l’expérience à travers la lecture.

On peut donc conclure que les adolescents n’ont pas tendance à délaisser le livre, mais que leur choix est dicté par un besoin de reconnaissance. Celui-ci les poussent à être davantage dans un processus de mode. Le rapport41 Scholastic étudie principalement les envies de lecture chez les enfants et les adolescents, qui ont entre 6 et 17 ans. Nous constatons alors qu’il s’agit surtout de livres qu’ils ont eux-mêmes choisis, qui les font plus ou moins rire et qui laissent aller leur imagination et leurs désirs. Ceci concorde parfaitement avec les livres les plus vendus chez les adolescents que nous avons listé plus haut et qui ont comme point commun leurs histoires fantastiques et de science fiction. On retrouve alors ce processus de mode dans les choix des livres. On constate aussi à travers cette étude de Scholastic que : 42% des adolescents de 15-17 ans veulent lire pour «oublier un moment la vie quotidienne» contre seulement 10% à l’âge de 6 et 8 ans. Cette évolution démontre bien que l’adolescent lit aussi pour s’échapper de la réalité, souvent vécue comme difficile pour lui.

41 - http://www.scholastic.com/

Nous remarquons aussi une légère hausse à un autre niveau : 9% des 9-11 ans veulent une histoire avec des personnages qui sont amoureux contre 24% des 15-17ans. Nous pouvons en déduire qu’en plus d’échapper à la vie quotidienne, certains adolescents veulent pouvoir rêver d’une histoire d’amour lorsqu’ils choisissent et lisent un livre. Un autre constat intéressant concerne l’utilisation des e-book auprès d’enfants de 6 à 17 ans, qui sont de plus en plus nombreux au fur et à mesure des générations. Ces nouveaux lecteurs d’e-book passent de seulement 25% en 2010 à 61% pour 2014. Ce qui nous fait une croissance de 36% en quatre ans qui va probablement augmenter avec l’arrivée de nouvelles technologies. Nous pouvons nous demander, suite à ces chiffres, pourquoi la majorité des adolescents délaissent le roman. 42%

15-17ans 6-8ans 10%

Lire pour oublier la réalité

15-17ans 9-11ans

24% 9%

Rêver d’une histoire d’amour

Le livre chez les adolescents

Pourquoi les adolescents abandonnent le livre ? Il existe une baisse constante sur un plan: plus on vieillit, moins on achète de livre. Mais quelle est la cause de ce fléchissement en fonction des tranches d’âges ? Lorsque l’on étudie les loisirs des jeunes de 8 à 19 ans42, on remarque que 50% des enfants âgés de 8 à 10 ans lisent des livres. Ce chiffre passe à 40% entre 11 et 13 ans, puis descend en dessus de 40% lorsqu’ils atteignent 14-16 ans.43 Plus l’enfant va grandir, moins il reviendra sur ses positions ou ses goûts. C’est pour cette raison que les parents doivent donner une bonne initiation afin de mêler la culture du livre et du numérique dès l’enfance, et sans forcer l’enfant à lire ou à aller sur les écrans au risque qu’il devienne addictif à un de ces deux modes. Nous allons maintenant essayer de connaître les raisons de la baisse d’achat du livre chez les adolescents. Est-ce due à un renversement vers les nouvelles technologie d’aujourd’hui, ou à une mauvaise initiation, voire à une absence d’initiation, de la lecture traditionnelle par la famille ou les proches ?

42 - http://dansloeildulecteur.free.fr/documents/lecture_ado.pdf 43 - http://www.cairn.info/collection-chiffres-clesstatistiques-de-la-culture.htm 44 -http://mondedulivre.hypotheses.org/377 45 -http://www.lexpress.fr/que-lisent-vraiment-les-ados

Au profit de l’écran Il est évident que pendant l’adolescence44 le sentiment de vouloir appartenir à un groupe s’accroît. Et lire un livre étant considéré comme une activité solitaire et qui renvoie à une image démodée, la plupart des jeunes adultes préfèrent se socialiser soit dans la vie, soit par le biais des supports (ordinateur/smartphone). D’ailleurs, le marché du livre pour les adolescents n’est pas très dynamique : bien que la vente de romans soit stable (comparés à l’explosion de ventes de mangas par exemple), sa lecture chez les adolescents ne fait que baisser. Plusieurs études, depuis les années 2000, montrent bien une baisse constante sur le marché du livre pour adolescents. La culture du numérique se développe au fil des années avec

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les nombreuses innovations technologiques. D’ailleurs, le fait de lire un livre dans la cour de récréation devient un sujet de moquerie.45 Par exemple, il est plus commun pour un adolescent d’être amateur de jeux vidéos plutôt que de romans ou de livres. Selon l’enquête Conso junior publiée dans le numéro de mars 2007 de la revue Lecture jeune46, le goût affirmé pour la lecture «tourne autour du tiers de la génération des adolescents» et reste très faible comparé à la musique (77% des 12-14 ans et 83% des 15-18 ans aiment en écouter), l’ordinateur (73% et 68%), le cinéma (69% et 65%) ou la télévision (63% et 53%). Les activités préférées des adolescents sont principalement des activités qui nécessitent un écran. Mais alors vers quel âge cet abandon du livre se déclenche-t-il ? Apparemment, le décrochage des livres s’effectue à l’âge de 12-13 ans, et est plus marqué chez les garçons que chez les filles. Pourtant l’apparition de nouvelles formes narratives comme la fiction et le fantastique permettent d’éviter ce décrochage. Les séries de romans, contenant ces narrations, sont beaucoup plus adaptées à la polyactivité47 et à la période de l’adolescence qui est souvent

46 - http://ns420751.ip-37-59-25.eu/lecturejeune/03-2007.pdf 47 - Dans le glossaire à la lettre P http://mondedulivre.hypotheses.org/377

considéré comme accéléré (qu’on retrouve encore une fois dans la culture du numérique). Le déclin d’achats de livres ne signifie pas baisse de la lecture. Le défi est donc de parvenir à mesurer les pratiques de lecture numérique chez les adolescents.

Leurs pratiques de lecture Aujourd’hui, les pratiques de lecture chez les adolescents sont fortement liées à la sociabilité: ils doivent sans cesse rester dans le processus de mode que nous avons précédemment vu pour appartenir à un groupe d’amis (avec les mangas, les bandes dessinées ou les romans adaptés en films). Mais il s’agit en faite d’un champ beaucoup plus large que cela: Est-ce que l’adolescent lit pour appartenir à la société actuelle ? Nous pouvons penser qu’il regarde les nouvelles informations sur Twitter et Facebook, qu’il regarde les dernières vidéos sur internet et qu’il communique avec ses amis dans la seule utilité d’appartenir à la société actuelle.

Le livre chez les adolescents

Et cette question peut se poser pour toutes les tranches d’âges et pour toutes les générations: qu’est-ce qui permet d’être intégré en société si ce n’est le fait de suivre les effets de mode actuels ? Ces derniers ne sont pas qu’une question de société, et permettent à l’adolescent, s’il se détache de ce processus, de construire sa personnalité.

48 -http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2011-05-0032-005#note-5

Ces activités sont emblématiques de l’adolescence, période de la vie où l’émancipation par rapport à l’autorité est forte. D’ailleurs c’est que ce montre cette étude48: «Utiliser un ordinateur est ainsi l’activité quotidienne qui, à 17 ans, arrive en tête avec l’écoute de la radio et de la musique, figure comme une activité emblématique de l’adolescence.» Seules les filles d’ouvriers le placent en deuxième place, plus attirées par la musique que par l’ordinateur, puisqu’elles sont, à 17 ans, 69 % à en écouter tous les jours, et 64,5 % à utiliser l’ordinateur quotidiennement. Mais est-ce que ces pratiques de lecture sont les mêmes que pour les générations précédentes? C’est ce à quoi nous allons tenter de répondre en définissant ce qu’est une génération; découvrir celles qui existent aujourd’hui; apprécier celles qui nous intéres-sent le plus par rapport à notre sujet.

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Les différences avec les générations précédentes Tout d’abord, définissons le terme «génération». D’après le dictionnaire LaRousse49, une génération est un ensemble de personnes vivant dans le même temps et étant à peu près du même âge. Seulement cette définition reste encore vague, c’est pour cela que nous allons nous tourner vers «Le choc des générations» de Bernard Préel qui nous explique que les individus d’une même génération partage un destin commun entre deux histoires: l’époque à laquelle ils ont vécus et le cycle de leur vie. Autrement dit, c’est un ensemble de personnes qui se retrouvent à avoir des souvenirs communs sur des temps forts vécus. La force de ces événements à elle seule fabrique une génération. Par exemple, la génération «mai 68» a été appelée comme ceci à cause des manifestations et des grèves qui se sont déroulées en mai et juin 1968, enclenchées par la jeunesse étudiante parisienne de cette époque. Les différentes générations que nous connaissons aujourd’hui sont donc: les «babyboomers»50 (nés entre 1946 et 1964), les «X» (1965-1980), les «Y» (1981-1999) et la génération qui arrive, les «Z» (depuis 2000). Les baby-boomers font partie d’un phénomène d’après-guerre qui est le baby-boom (une forte

49 - http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais 50 - Dans le glossaire à la lettre B 51 - Dans le glossaire à la lettre G 52 - Dans le glossaire à la lettre G

croissance des natalités en France), d’où leur surnom. C’est avec l’apparition de la génération X51 que la Troisième révolution industrielle commence, avec l’arrivée progressive de nouvelles technologies. Mais les seules générations que nous allons étudier sont les «Y» pour l’instant, et les «Z» plus tard dans le mémoire.

La génération Y Pourquoi «Y» ? D’après «La génération Y52» de Olivier Rollot, cette génération est celle du questionnement (en anglais «Y» se dit «Why», soit «Pourquoi»). Ce sont des personnes qui ne font pas partie de la génération «digital native», même s’ils se passionnent beaucoup pour l’innovation et le Web. Généralement, c’est à l’adolescence que cette génération s’est baignée dans l’ère digitale avec l’arrivée d’Internet dans les foyers et avec la forte croissance des technologies à partir des années 1980.

Le livre chez les adolescents

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Karl Mannheim, dans son livre «le problème des générations», écrit que les générations de l’une à l’autre se confrontent mutuellement, qu’elles se rapprochent et cohabitent ensemble, que «les intervalles de 30 ans ne sont pas décisifs». Il est vrai que le premier cercle que l’on connaît se constitue par un rapport enfants-parents-grands-parents. Il est d’ailleurs écrit dans la revue POUR53 que «la solidarité des générations [...] n’a jamais été aussi forte.» Cependant nous pouvons nous demander si la famille a encore un rôle à jouer dans la transmission54 des valeurs ? Notamment celle de la lecture et du livre ?

Transmission des valeurs Puisque les générations se côtoient nous pouvons évidemment parler d’une transmission des valeurs entre les parents et les enfants, voire même entre les grands-parents et les enfants. Mais que devient la transmission de la lecture ? Les études d’Hélène Michaudon, pour l’Insee, à ce sujet nous en disent un peu plus. Il y a depuis toujours une forte influence de la pratique de lecture enfantine sur la pratique de lecture actuelle chez les adultes: «les deuxtiers des gros lecteurs l’étaient déjà entre huit et douze ans, et à l’opposé la moitié des non-

53 - Revue POUR n°177 - Au croisement des générations 54 - Dans le glossaire à la lettre T 55 - http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip777.pdf Étude de 2001 par l’INSEE et dirigé par Hélène Michaudon sur des personnes de 15 ans et plus - Tableau 1

lecteurs ne lisaient pas davantage à cette époque de leur vie55. Le fait d’avoir lu ne seraitce qu’occasionnellement pendant l’enfance augmente fortement la probabilité de lire à l’âge adulte.» La transmission ici débute durant l’enfance et se perpétue dans l’âge adulte, il y a donc une évolution naturelle de la lecture tout au long de la vie qui se développe ou stagne en fonction du choix personnel et du mode de vie. Mais la question que l’on peut se poser est: Qu’en est-il de la transmission de la lecture entre les parents et les enfants ? Les enfants suivent l’exemple de leurs parents pour acquérir un certain apprentissage sur leur identité et leur savoir. Concernant la transmission de la lecture, les données sont assez intéressantes: «18% des personnes interrogées se rappellent avoir vu leurs deux parents lire régulièrement des livres ; la très grande majorité d’entre eux étaient alors eux-mêmes lecteurs entre huit et douze ans.

En revanche, les enfants dont aucun des deux parents ne lisaient étaient 47% à suivre cet exemple.» Autre statistique , en rapport cette fois-ci avec le niveau d’étude: 39% des personnes ont eu cette transmission de la lecture avec des parents qui n’ont pas obtenu de diplôme et qui n’étaient pas lecteurs; contre 70% qui avaient des parents diplômés (bac ou études supérieures) et qui n’étaient pas non plus lecteurs. 56

La transmission de la lecture entre parents et enfants : leurs enfants Parents de : moins de 40 ans

40 à 59 ans 80%

75% 58%

56%

leurs enfants ayant obtenus : aucun diplômes ou CEP 73%

60 ans et + 80%

53%

CAP, BEP, BEPC 77%

56 - http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip777.pdf

Ici, deux aspects sont mis en évidence: le premier est que la transmission de la lecture est effectuée lorsque le parent montre l’exemple en lisant quotidiennement ; le second est que les inégalités sociales, au niveau de l’obtention des diplômes chez les parents, sont une source de bonne ou mauvaise transmission du goût pour la lecture. Pourtant, les parents d’aujourd’hui sont de plus en plus diplômés et lisent toujours autant, mais la baisse du livre chez l’adolescent est toujours constante. Étudions maintenant les générations à venir, leurs habitudes quotidiennes, leurs technologies actuelles et futures, ainsi que ce qui les attire dans ces objets du quotidien au détriment du livre ?

BAC et plus 70%

80%

58%

40%

Le livre chez les adolescents

Les générations actuelles et futures La génération Z57 (née à partir de 2000) sera la prochaine génération d’adolescents. Ils sont considérés comme des «digital natives» c’està-dire des personnes qui sont nées et qui ont grandi dans un environnement numérique. Ils côtoient les ordinateurs, les tablettes et les smartphones dès leur naissance. Ces adolescents qui arrivent n’ont pas connu le monde sans internet et les technologies actuelles. Mais comment définir ces générations «digital natives» qui arrivent ?

Digital natives Intéressons-nous de plus près à ce terme de génération Z, terme inventé en 2001 par Marc Prensky. Il explique dans son article «Digital natives, digital immigrants»58 que ces personnes: «passent leur vie entière entourées d’ordinateurs, de jeux vidéos, de supports divers pour écouter de la musique, de caméras, de téléphones et tout autre «jouet» et «outil» de l’ère digitale. Aujourd’hui, les adolescents qui arrivent en université ont passé moins de 5 000 heures de leur vie à lire des livres, mais plus de 10 000 heures sur des jeux vidéo (sans mentionner les 20 000 heures qu’ils passent en regardant la télévision).» 24

57 - Dans le glossaire à la lettre G 58 - http://www.marcprensky.com/writing 59 - http://www.inaglobal.fr/les-digital-natives-existent 60 - http://culture.numerique.free.fr/Nikitopoulos_Ludovia_2013.pdf

Il explique aussi que les «Digital natives» recherchent sans cesse des informations en temps réel et qu’ils apprécient d’avantage le travail en multitâches59. Ils préfèrent les graphiques ou les images aux textes. En somme, ils privilégient la culture du numérique et de l’image à la culture du livre, plus linéaire, ce que nous avons analysé précédemment avec la conférence de Frédéric Tordo. Ils pensent et agissent de façon plus malléable et interchangeable que les générations précédentes. Face à cette nouvelle façon de penser des adolescents, Claire Nikitopoulos60 avance une proposition d’éducation interactive: «En communiquant, les statuts de l’utilisateur et de l’application évoluent et se succèdent. Un processus «action-traitement-réaction» se met alors en place.» L’idée est de favoriser l’apprentissage pour cette génération afin qu’elle s’approprie la connaissance par l’inte-ractivité. Cela permet de donner du savoir de façon multitâches et avec des actions beaucoup plus intuitives.

Photographie d’Ermin Celikovic

Mais quel est le comportement de la génération Z sur d’autres plans ? C’est ce que Béatrice Copper-Royer61, psychologue clinicienne, explique : «Le problème c’est que ces enfants donnent l’impression de grandir plus vite, alors que leur maturité psychoaffective n’a pas bougé. Ils restent très dépendants de leurs parents et sont presque moins autonomes que leurs aînés». Yoanna Sultan-R’bibo, journaliste, surenchérit: «Élevés par des parents rétifs à tout principe d’autorité, les ados ne comprennent plus les notions de hiérarchie.» Marc Prensky explique aussi cette différence entre ceux qui sont nés dans cet âge numérique et ceux qui sont devenus «digital immigrants», c’est-à-dire qui ont adopté ces technologies. Puisque la génération Y n’est pas totalement née avec Internet ni avec les ordinateurs (c’était encore très rare d’en voir dans les foyers jusqu’en 2000), nous pouvons leur attribuer ce terme de «digital immigrants». Contrairement à la génération Z qui est la première génération à être «digital native», tout comme la génération de 2020 que nous allons étudier maintenant.

61 - http://lesvendredisintellos.com/2011/generation-z-et-apres 62 - Dans le glossaire à la lettre G http://www.strategyand.pwc.com/

La génération de 2020 La génération C, qui suit la génération Z, ressemblera à son aînée. «Génération C»62 correspond à Connecté, Communication, Communauté mais aussi «Computerized» et «Clicking» (en lien avec les ordinateurs et toujours en train de cliquer). Cependant, il est difficile d’étudier une génération future comme celle-ci. Par conséquent, nous allons caractériser au mieux cette nouvelle génération avec le contexte actuel de notre société. Ils ont grandi avec Harry Potter, Barack Obama et tout ce qui est lié à Apple (iEverything). Ils s’adaptent vite, particulièrement aux nouvelles technologies tout comme la génération Z. Pourtant il y a une différence assez significative: ils seront les premiers à utiliser aussi souvent l’ordinateur et le smartphone.

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Cyprien

Norman

Squeezie

C’est d’ailleurs ce que constate l’étude de Strategy&: «Plus de 95% d’entre eux ont des ordinateurs et plus de la moitié les utilisent pour envoyer un message, ont des pages Facebook et observent des vidéos sur YouTube.»63 Youtube, une plate-forme de partage de vidéos proposées par des amateurs et/ou des professionnels, est un concept qui plaît beaucoup aux plus jeunes, et ce depuis les années 90. D’ailleurs nous pouvons constater que les utilisateurs français64 ayant le plus d’abonnés sont Cyprien et Norman (podcasts), Squeezie (jeux vidéo), Rémi Gaillard (cascades et aventures) ainsi qu’Enjoy Phoenix (Tutoriels make-up) sur laquelle nous reviendront plus tard. Le nombre d’abonnés est très important pour comptabiliser ici les personnes qui suivent quotidiennement les vidéos de ces utilisateurs.64 Ces sites qui permettent déjà aux générations actuelles de communiquer et de partager absolument tout (que ce soit leur vie quotidienne ou leurs modes de pensée) resteront-ils dans les générations futures ?

Rémi Gaillard

EnjoyPhoenix

63 - The rise of Generation C de Strategy& - page 6 64 - http://socialblade.com/youtube/top/country/fr/mostsubscribed 65 - The rise of Generation C de Strategy& - page 11

C’est ce qu’explique ici Strategy& : «La génération C pourra avoir accès à sa vie numérique par une multitude d’interfaces numériques, nécessitant un monde entièrement connecté où les services et les données existent dans le «cloud».»65 La lecture du livre risque donc se perdre auprès de cette génération qui préférera les technologies et l’ordinateur au livre (encore plus que les générations précédentes). Nous pouvons alors nous demander quelle sera la lecture de demain et que deviendront les livres numériques auprès de cette génération.

La lecture et les livres du futur La lecture numérique Nous avons constaté précédemment que les adolescents d’aujourd’hui lisaient de façon fragmentaire ; une lecture du web qui se veut plus rapide et multitâche que la lecture du livre, qui reste plus profonde et attentive. Est-ce que cette lecture du web se retrouvera dans l’Éducation des enfants d’ici 2020 ? Pierre Barbagelata, Aude Inaudi et Maud Pelissier nous explique cette éducation numérique dans «Le numérique vecteur d’un renouveau des pratiques de lecture leurre ou opportunité»: «Dès lors, l’École et les bibliothèques notamment, incluent le nu-mérique dans leurs priorités. Parmi les chantiers qui en découlent, l’accès à la lecture sur support numérique commence à occuper une place significative et participe de l’effort constant de l’État consacré au développement de la lecture.»66 Les futurs adolescents seront donc potentiellement entourés d’écrans que ce soit chez eux (télévision, ordinateur, smartphone, tablette) ou à l’école (écran numérique et interactif, l’e-tterature, etc).

66 - Le numérique vecteur d’un renouveau des pratiques de lecture - leurre ou opportunités - page 4 67 - http://culture.numerique.free.fr/Nikitopoulos_Ludovia_2013.pdf

La lecture du roman aura une place beaucoup moins importante, il est pourtant du devoir l’Éducation nationale mais aussi des designers et des maisons d’édition de repenser la lecture du roman chez l’adolescent de façon numérique: «Ce mode de lecture, largement valorisé, semble pourtant peu transféré en une pratique sociale courante.»67 Peut-on en conclure que le format roman n’a pas du tout sa place sur le support numérique? Les adolescents utilisent les tablettes et les autres technologies principalement pour se divertir (par de la musique, des jeux, des réseaux sociaux). De ce point de vue là, nous pourrions envisager un tout autre support pour la lecture du livre ou un livre savant et numérique qui permettrait à l’adolescent de se divertir tout en apprenant. Mais quels sont les moyens pour permettre aux futurs adolescents de lire un roman tout en se divertissant ?

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Les innovations Beaucoup d’objets ont été créés en rapport avec le livre papier ou numérique, souvent de façon interactive mais aussi de manière plus sensible avec l’aide de pop-up (découpe papier qui permet de faire ressortir un élément en l’ouvrant), d’encre électronique (qui relie le papier à un système électronique), de lumières, etc. Le livre numérique étant assez connu par le grand public, nous allons plutôt nous intéresser à des livres plus innovants puisque notre cible s’adresse aux adolescents d’aujourd’hui mais aussi à ceux de 2020. On ne peut pas évoquer ces livres sans mentionner les éditions Volumique.68 Fondées par Bertrand Duplat (co-fondateur de Virtools, aussi spécialisé dans la création visuelle d’interactivité et de gameplay en 3d) et Étienne Mineur69 (pionnier de la création numérique en France depuis le début du CDRom), les éditions Volumique sont un studio d’invention, de conception et de développement de nouveaux types de livres, de jeux et de jouets, basés sur la mise en relation du tangible et du numérique. Ce studio invente aujourd’hui des livres et des jeux hybrides qui relient la culture papier et les écrans interactifs. 28

68 - http://volumique.com/v2/ 69 - http://www.volumique.com/blog/a-propos/

Nous allons d’ailleurs découvrir quelques-uns des projets Volumique en temps qu’exemple: Aléas (A) est un livre jeu papier composé de blocs de papier hexagonaux qui développent une histoire plus ou moins courte au fur et à mesure des choix de l’utilisateur, à la manière d’un puzzle. À chaque fois que le lecteur déplie un côté, un pop-up apparaît avec un animal, un paysage ou un objet. Bien que ce livre ne soit pas numérique, il est tout de même interactif car c’est le lecteur qui choisit son histoire en fonction de ses choix. Les éditions Volumique ont toutefois créé des livres à la fois numériques et interactifs. C’est le cas de leur livre sonore (B), pour l’instant également à l’essai. Ici le lecteur interagit avec le papier pour écouter l’histoire, la lecture est à la fois auditive et tactile. Ou encore Duckette (C), un prototype aussi de livre-jeu électronique utilisant des encres réactives. Sur ce système, l’encre apparaît et bouge sur le papier en fonction du joystick qui permet de jouer directement sur le livre.

Dessin pour le New York Times de Grant Snider

Il existe aussi la collection Zéphir (D), qui est loin d’être un prototype. Prenons l’exemple de la maison fantôme (E): il s’agit d’un livre papier accompagné d’un jeu sur tablette, sous forme d’application. Le patron papier de la maison fantôme se trouve à l’intérieur du livre : l’enfant doit donc découper puis plier l’objet afin de jouer avec la maison fantôme en la posant directement sur une tablette L’application du livre reconnaît donc la base de la maison en papier et le jeu commence: les fantômes venant dans la maison doivent être capturés par les joueurs aux quatre façades de la maison, et le joueur le plus rapide gagne le point de la partie. Ce qui est intéressant dans les créations des Éditions Volumiques c’est, qu’en plus d’allier le papier au numérique, ils font en sorte de gamifier70 la lecture. Aujourd’hui, les livres deviennent des hybrides entre papier et numérique. Mais à l’heure où les réseaux sociaux sont plus importants que la lecture du livre, existe-t-il de nouvelles lectures aussi pour les réseaux sociaux ?

70 - Dans le glossaire à la lettre G 71 - http://www.nytimes.com/interactive/2012

Le papier ne disparaît jamais vraiment de l’inconscient collectif lorsqu’il s’agit de lecture, même si cela concerne les réseaux sociaux. Grant Snider a très bien illustré ce revirement incessant vers le papier et le livre avec un dessin pour le New York Times71. Mais le support ne fait pas forcément tout dans la lecture du livre, nous allons maintenant étudier l’histoire idéale pour les adolescents actuels et futurs afin de mieux cerner leurs envies et leurs usages. A

C’est le cas avec l’objet «Little Printer» (F), une petite imprimante qui permet de sortir sur papier les publications ou les photos de vos différents réseaux sociaux pour les immortaliser. Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

L’histoire idéale d’après les adolescents Les histoires qu’ils aiment Nous avons déjà plus ou moins vu l’histoire idéale d’après les adolescents dans la partie 1 avec «Quelles sont les habitudes de lecture d’un adolescent ?» avec les meilleures ventes de livres chez les adolescents. Notamment avec des séries de livres comme Divergente, Hunger Games, U4, Cherub, Labyrinthe, Les effacés, L’épreuve, Le passe-miroir ou encore Les filles au chocolat.72 Il n’y a pas que des séries dans les meilleures ventes des adolescents, même si elles prennent tout de même une grande partie, on trouve notamment Saccage ce carnet !!!, Matin brun, Nos étoiles contraires, Le théorème des Katherine, Vert émeraude, La face caché de Margo, Flocon d’amour ou encore Le passeur, ainsi que bien d’autres encore. 73 Il y a aussi des livres dont les auteurs font des vidéos très connus sur internet comme Enjoy Phoenix74 (ou Marie Lopez) qui a récemment sorti son livre EnjoyMarie où elle raconte le harcèlement qu’elle a vécu au lycée et comment elle a réussi à reprendre confiance en elle. Ou encore comme les livres de Zoe Sugg (alias Zoella), une youtubeuse

72 - Le top des séries adolescentes http://www.decitre.fr/livres/jeunesse/romans-ados.html 73 -Meilleures ventes ados et jeunes adultes FNAC http://livre.fnac.com/Meilleures-ventes-Ados-et-jeunes-adultes/ 74 -http://www4.fnac.com/Marie-Lopez/ia378610 75 -http://www.scholastic.com/readingreport/what-kids-want.htm

britannique qui a écrit des livres sur un personnage fictif nommé Penny, une lycéenne très réservée qui s’exprime librement à travers des vidéos qu’elle poste sur internet. Dans ses différents livres qu’apprécient les adolescents d’aujourd’hui, nous retrouvons certains points communs qui sont directement liés à l’étude Scholastic75 que nous avons étudiée précédemment. On remarque sur les adolescents de 12-14 ans et de 1517 ans que: 70% et 58% veulent une histoire qui les fait rire; 45% à 40% souhaitent une histoire mystérieuse ou avec un problème à résoudre; 32% à 42% aimeraient une histoire qui leur fait oublier la réalité et qui soit de nature fantastique. De plus, nous pouvons constater aussi que 79% des adolescents âgés de 12-14 ans et 66% des 15-17 ans et que 72% des adolescentes âgées de 12-14 ans et 64% des 15-17 ans disent qu’ils liraient beaucoup plus s’ils trouvaient des histoires qu’ils aiment.

Photographie d’Angelina Litvin

Pour conclure, l’histoire idéale des adolescents serait basée sur du fantastique ou une histoire irréaliste contenant une part de mystère ou un problème à résoudre, avec un certain humour. Mais ces genres d’histoires et de livres sont beaucoup plus compliqués à créer.

Les contes et légendes Les contes76, les légendes77 et les mythes78 sont autant appréciés que les séries de livre chez les adolescents. On retrouve notamment la mythologie grecque avec: L’Odyssée, La guerre de Troie, Le rêve d’Icare, Le douzes travaux d’Hercule, les aventures de Thésèe, Ariane contre le Minotaure, Oedipe le Maudit ou encore Les seizes métamorphoses d’Ovide. Qu’est-ce qui plaît aux adolescents dans la mythologie grecque ? Ces légendes et ces mythes rejoignent plusieurs aspects dans les histoires préférées des adolescents à savoir: le côté fantastique ou irréaliste de l’histoire, il y a constamment une part de mystère et d’aventure.

76 - Dans le glossaire à la lettre C 77 - Dans le glossaire à la lettre L 78 - Dans le glossaire à la lettre M

Et l’on retrouve souvent des histoires d’amour, comme dans l’Odyssée avec l’histoire d’Ulysse qui retrouve son grand amour ou encore Oedipe qui épouse sa propre mère. Les contes préférés des adolescents se réfèrent principalement à ceux des frères Grimm, à savoir Hansel et Gretel, Cendrillon, Raiponce, Blanche-Neige, etc, la plupart étant adaptés en film d’animation par la maison Disney. Les adolescents aiment se rappeler les histoires qu’ils ont connus étant plus jeunes afin de s’évader et d’oublier la réalité. Ces histoires rejoignent d’une certaine ma-nière les caractéristiques que nous avons vu précédemment. Que ce soit dans les livres best-sellers ayant des histoires provenant de contes, de légendes, de mythes ou simplement dans les films, les adolescents aiment se retrouver dans un univers complètement irréaliste.

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Sous forme d’images symboliques, ces histoires traduisent les problèmes auxquels nous sommes confrontés dès l’enfance, et qui touchent à la fois aux relations dans la famille (rivalité fraternelle, inceste…) et aux problèmes personnels (renoncement aux dépendances de l’enfance, affirmation de la personnalité, prise de conscience de ses propres valeurs, dépassement du conflit œdipien…).

79 - Dans le glossaire à la lettre D

Bien loin de l’esprit d’une simple «littérature enfantine», ces contes, en mettant en scène des fantasmes, apportent, à leur manière, des solutions à ces problèmes. Voilà pourquoi, en s’adressant directement au moi naissant de l’enfant, ils jouent un rôle important dans la construction de la personnalité. Pour conclure, l’adolescent cherche bien des histoires fantastiques et irréalistes avec de l’amour et de l’humour. Mais, inconsciemment, ils cherchent aussi à ce que l’histoire les instruisent sur eux ou sur leurs problèmes personnels et psychologiques. Maintenant que nous avons analysé les histoires préférées des adolescents, nous allons étudier les usages des adolescents face à la lecture, par le biais du Design Thinking.79 Photographie de Jay Mantri

Design thinking et personas Mots clés

80 - Dans le glossaire à la lettre P

Transmission - Insertion - Culture Lecture - Ouverture - Univers Information - Support

Personas80 Dans le processus du Design thinking nous avons tout d’abord la recherche de données et de faits réels concernant notre sujet. Ce que nous avons déjà fait grandement tout au long du mémoire. Il s’agit maintenant de vérifier ces faits et d’interroger plusieurs personnes de notre cible principale (les adolescents et les jeunes adultes) et de nos cibles secondaires, à savoir : les éditeurs, les parents et les auteurs. Parmi ces interrogatoires, nous avons sélectionné cinq profils intéressants pour cerner des idées sur notre sujet et mettre en forme le grand projet de fin d’année.

Alexis, 15 ans En seconde général, fils aîné avec deux garçons (8-12 ans) Alexis est un adolescent assez calme bien que trop renfermé sur lui-même d’après ses parents. Pourtant, il n’est pas du tout comme ça lorsqu’il rejoint son groupe d’amis au lycée qu’il connaît depuis le collège. Généralement il discute des cours, des filles, des films et des séries à la mode entre eux. Sa passion c’est la science, il voudrait s’orienter vers la Première Scientifique l’année prochaine pour en apprendre encore plus. Son rêve est d’ailleurs de devenir chirurgien pour pouvoir sauver des vies à sa manière et rendre le monde meilleur. Mais il n’aime pas trop lire de manière générale car ça le fatigue beaucoup. TV Jeux vidéo

5/5

Science

3/5

Sociabilité

4/5

Culture

2/5

Technologie

4/5

Lecture

2/5

Intérêt et activités : Amis / Jeux vidéo / Science / Chirurgie / Technologie / Savoir

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Mathilde, 17 ans

81 - Dans le glossaire à la lettre M

En terminal littéraire, cadette avec une soeur de 21 ans Mathilde est quelqu’un d’assez solitaire dans la vie, depuis toute petite les instituteurs et ses parents constatent qu’elle est souvent «dans les nuages» ou «dans son petit monde». Un univers qu’elle s’est créé au fur et à mesure des livres, des films ou des séries qu’elle a vu et qui l’ont profondément marqué. Elle n’a pas beaucoup d’amis de manière générale, mais depuis qu’elle est entrée au Lycée son manque de confiance en elle s’est fait ressentir. Elle a donc créé sa chaîne Youtube où elle poste des tutoriels make-up81, ses vlogs82 ou encore ses nouveaux achats que ce soit de nourriture, de livres ou de vêtements.

Lecture

5/5

Écriture

4/5

Technologie

4/5

Montage Sociabilité

Intérêt et activités : Internet / Réseaux sociaux / Maquillage / Livres / Culture

3/5 2/5

82 - Dans le glossaire à la lettre V

Valentin, 38 ans Auteur de roman jeunesse, il a 3 enfants (de 8, 10, et 15 ans) Valentin a toujours aimé écrire et ce depuis tout petit. Raconter des histoires drôle, d’amour dans des univers, médiévaux ou fantastiques, a toujours été sa passion: depuis la cour de récréation jusqu’à en faire son métier. Mais c’est à la naissance de son premier enfant qu’il a décidé de se spécialiser dans l’écrit de roman jeunesse. Il a longtemps écrit sur papier mais maintenant, et grâce aux nouvelles technologies, il peut enfin écrire plus rapidement sur ordinateur et va même jusqu’à partager des morceaux d’histoires sur Internet afin d’avoir des retours de ses fans. Avec ses trois enfants, il s’est très vite habitué à la technologie et à cet échange sur Internet. TV Écriture

5/5

Lecture

Livre

5/5

Technologie

Culture

4/5

Sociabilité

4/5 3/5 2/5

Intérêt et activités : Écriture / Lecture / Voyage / Promenades / Télévision / Internet

Juliette, 35 ans

Pierre, 42 ans

Éditrice en Jeunesse et elle a 2 enfants (de 5 et 8 ans)

Informaticien, il a une fille unique de 12 ans

Juliette est une personne assez peu organisée mais elle essaie toujours de faire de son mieux que ce soit dans sa vie de famille ou au travail. Ce qui lui plaît dans son métier est ce côté avant-gardiste sur les histoires qui vont plaire au jeune public et sur les supports utilisés à cette effet. Elle s’intéresse notamment aux tablettes et aux smartphones pour imaginer des histoires qui conviendraient à la jeunesse. Elle est le lien direct entre les auteurs et les enfants ou adolescents, c’est aussi ça qu’elle aime dans son métier. Cependant elle pense que les éditions ne mettent pas assez de moyens dans la recherche technologique et se contente de voir juste à ce qu’ils ont sous le nez. Elle aimerait que dans sa maison d’édition, il existe un pôle de recherche, pour les futures technologies, dédié au monde du livre.

Pierre a une capacité d’adaptation au niveau informatique et technologique qui surpasse certains de sa génération. C’est cette qualité qui lui permet aujourd’hui d’être au même niveau d’apprentissage que sa fille sur les outils technologiques qu’il possède comme sa surface professionnelle, son ordinateur portable, sa tablette ou son smartphone. Mais Pierre n’est pas un grand lecteur contrairement à sa fille ou à sa femme qui lisent souvent. La plupart du temps, l’histoire le lasse ou alors il ne prend plus le temps de lire. Son imaginaire a donc été très restreint et il n’arrive pas à se projeter à long terme. Pourtant, lire ou écrire des documents ou des dossiers entiers sur l’informatique ne lui pose pas de problème. TV

TV Informatique Négociation

5/5

Sociabilité

4/5

Culture

4/5

Technologie Organisation

Intérêt et activités : Livres / Lecture / Internet / Applications mobiles / Activités

3/5 2/5

Technologie Culture

5/5

Jeux vidéo

5/5

Sociabilité

2/5

Lecture

2/5

4/5

3/5

Intérêt et activités : Nouvelles technologies / Applications mobiles / Jeux vidéo / Promenade / Activités / Télévision / Internet

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Idées et moodboard Le premier besoin qui se dégage des interrogatoires que nous avons fait, est de faciliter la lecture du livre. Précédemment, nous avons constaté que les adolescents actuels et ceux à venir allaient lire de moins en moins de textes longs. Le but serait donc de raccourcir le temps de lecture, sur un roman par exemple, et de le varier avec des images, si possible en mouvement (soit en format GIF83, soit en format vidéo) ou de placer l’adolescent au coeur du livre par le biais d’une histoire participative et interactive. Dans les deux idées que nous allons voir, le but n’est pas d’avoir un support qui s’adapte à un contenu déjà rédigé, mais d’avoir un contenu qui soit rédigé en fonction de l’objet et du support.

Idée n°1 La première idée serait de créer un tout nouveau support, pour les livres en général, qui s’adaptera en fonction du niveau de lecture et de l’âge de l’utilisateur. Par exemple pour un adolescent qui ne lit pas beaucoup de roman, le support proposera une lecture avec plus d’images et moins de textes, pour plus s’immerger dans la narration. Avec toujours la possibilité d’avoir du son sur la lecture de l’histoire ou sur les images.

83 - Dans le glossaire à la lettre G

Les textes et les images prendront plus ou moins de place grâce à deux fonctions: la première prendra en compte l’âge ; et la deuxième sera le niveau de lecture de l’utilisateur. Par exemple: Si un enfant de 8 ans lit beaucoup, les images seront moins présentes comparées à un adulte de 35 ans qui lit très peu. De plus, l’objet permettra de définir au préalable nos préférences de lecture grâce à des questions lors de la première utilisation: la taille de la police que nous préférons lire, si nous voulons des images en mouvement, si une bande son d’ambiance ne nous gêne pas à la lecture, etc. Mais, toujours dans l’idée que le contenu doit être rédigé en fonction de l’objet, les auteurs seront limités sur l’écriture de leurs histoires. Il y aura un réel travail après la réception des histoires, le texte ne sera pas simplement «copier» et «coller» dans le support mais sera retravaillé au niveau de la typographie, des images et des jeux interactifs possible avec l’histoire.

Photographie de Ryan McGuire

Ceci permettant d’avoir un plus-value sur de simples livres et les auteurs devront prendre en compte ces jeux graphiques et interactifs pour le confort de l’utilisateur. L’histoire des romans se poursuivra uniquement avec certains gestes ou certaines actions de l’utilisateur. Il ne s’agira plus de «slider»84 seulement de la main pour passer à la page suivante, il faudra s’imprégner de l’histoire et prendre part à l’action. Ceci permettra, notamment, à l’adolescent de mieux s’immerger dans les romans et de reprendre goût à la lecture du livre.

Idée n°2 La seconde proposition est beaucoup plus basique que la première puisqu’elle serait déclinable sur tous les supports. Il s’agirait d’un espace digital sur lequel les auteurs pourront publier petit à petit leurs histoires et proposer des choix alternatifs à chaque fois pour une future suite. Ceci permettra d’avoir un lien direct entre écrivain et public. De plus, les adolescents pourront enfin choisir et convenir d’une histoire qui leur plaira, et les livres seront dédicacés et envoyés directement aux adolescents qui auront participé. Ceci rejoint de près les livres dont vous êtes

84 - Dans le glossaire à la lettre S 85 - Dans le glossaire à la lettre L

le héros85 (appelés aussi en anglais Choose your own adventure) qui sont des histoires avec plusieurs possibilités et plusieurs fins différentes tout en plaçant l’utilisateur comme personnage principal du livre. Les livres qui seront ensuite vendus après avoir décidé de l’histoire finale ne seront pas qu’en simple papier. Ils auront la possibilité d’avoir des interactions soit à l’aide d’encre électronique (permettant de détecter le toucher et d’actionner certains composants électronique) soit à l’aide de la réalité augmenté (où l’adolescent permettra de voir des images ou des vidéos directement dans le livre, par le biais de son propre smartphone). Toujours dans le soucis d’adapter le contenu au support, les auteurs devront écrire leurs histoires en fonction des interactions possibles sur le livre ou sur l’espace digital. Ainsi, l’adolescent pourra se sentir réellement dans l’histoire rien qu’avec le fait d’avoir participé à l’écriture de l’histoire mais aussi en redécouvrant l’histoire à travers ces interactions.

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Voici quelques autres références, en complément de celles que nous avons vu précédemment, qui se réfèrent à des histoires narratives et interactives mais aussi participatives : La collection Exprim’ (A] de Sarbacane permet à de jeunes adolescents d’écrire leur propre roman jeunesse en totale liberté et d’incorporer dans chaque livre une bande son liée à l’histoire. Il s’agit souvent de violences et de problèmes liés au changement, exactement ce qu’on retrouve à la période de l’adolescence ; La collection Photo-roman (B) des éditions Thierry Magnier soumet aux auteurs une série d’images et ceux-ci devaient proposer une histoire à partir de ce qu’ils avaient sous les yeux.

Moodboard

Les adolescents d’aujourd’hui et de demain

Rétroplanning et estimation du budget Janvier

Février

Mars

Mai

Juin

Du 04/01 au 12/02 Soutenance du mémoire

07/03 Définir le matériel à acheter

04/04 Revoir le tout pour cohérence

09/05 Recherches sur la scénographie

06/06 Impression de la com. print

11/01 Choix définitif de l’idée

08/02 Recherche graphique et sur le design

14/03 Choisir les oeuvres littéraires

11/04 Corrections du prototype et des problèmes

16/05 Impression du Book et du Mémoire

13/06 Mise en place de la com. digital

18/01 Recherche de noms et de logos

15/02 Revoir le tout suite à la soutenance

21/03 Travailler sur les passages choisis des oeuvres

18/04 Tests utilisateurs sur l’objet

23/05 Recherches sur la communication digital et print

20/06 Revoir le tout et corriger les problèmes

25/01 Choix définitif du nom et du logo

22/02 Recherches techniques sur l’objet

28/03 Tester pour un premier prototype

25/04 Validation définitif de l’objet

30/05 Créations des différents supports

27/06 Mise en place du stand et vérification

Semaine de transition qui peut être remplacée/décalée

Avril

Conclusion Il existe, et ce depuis longtemps, deux activités que les hommes pratiquent couramment, parfois sans s’en rendre compte : l’écriture et la lecture. Ces deux activités ont créer le livre, d’abord sous forme de parchemins, ensuite sous forme de livres papiers et enfin, nous connaissons maintenant l’ère de la liseuse et du livre électronique. Cependant, avec l’arrivée des nouvelles technologies, la pratique de la lecture se réduit de plus en plus chez l’adolescent. La minorité des lecteurs de cet âge ne font que suivre une certaine mode créée par la société et décuplée par leur entourage. Dans ce soucis de vouloir faire revenir la jeunesse vers la lecture, différents livres interactifs ont été imaginés : des e-book (livres téléchargeables), des livres mêlant le papier et l’électronique, les livres à réalités augmentés ou encore les livres dont vous êtes le héros (histoire interactive et participative). Pourtant, très peu de livres interactifs sont mis à disposition ou pensés pour la lecture des adolescents. Il leur est déjà difficile de trouver une histoire qui leur plaît vraiment, auquel s’ajoute le désintérêt pour le livre papier,

notamment chez les générations actuelles et à venir. Ceci pour plusieurs raisons que nous avons précédemment énumérées, mais que nous allons rappeler ici. Les générations Z et C (nées depuis 2000 pour la première et d’ici 2020 pour la seconde) sont appelées «digital native». Ces jeunes sont nés lors de la troisième révolution industrielle, où de nouvelles technologies apparaissent: les smartphones, les ordinateurs, les tablettes, etc. D’après certaines études, ces générations vont arriver à l’adolescence sans avoir beaucoup lu de livres papiers. Mais il existe une autre forme de lecture que ces adolescents vont connaître: il s’agit de la lecture rapide. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, nous vivons tous ce phénomène actuellement. Le surplus d’informations qui nous entourent attirent notre attention sur des petites phrases et beaucoup d’images à décrypter.

Conclusion et remerciements

Cette lecture rapide se produit surtout lorsque nous sommes sur Internet mais aussi par le biais de la publicité, qu’elle soit télévisée ou imprimée. C’est ce qui nous amène à l’abandon de la lecture longue et par conséquent à la lecture du livre chez l’adolescent, beaucoup plus sujette à cette lecture rapide. Pour revenir vers une lecture longue, il faudrait prendre en compte les usages de notre cible et de nos futurs utilisateurs: c’est pour cela que nous avons interrogé un panel d’acteurs concernés par ce sujet.

Les besoins suivants sont majoritairement ressortis : faciliter la lecture du livre par une histoire interactive qui immerge complètement dans l’histoire narrative pour «vivre» le livre. Parmi toutes les pistes étudiées, l’idée que nous avons choisi est de créer un tout nouveau support de livre électronique pour adolescents. Avec un contenu écrit et interactif, il s’adapte au support par le biais de jeux visuels et typographiques en fonction de l’histoire narrative. Elle permettra ainsi à l’adolescent de pouvoir lire longtemps sur un objet s’apparentant aux technologies d’aujourd’hui, tout en appréciant le côté narratif de par son immersion. Cette idée sera donc le concept de base du grand projet qui découle de ce mémoire.

Photographie de Pexels

Remerciements Je tiens à remercier grandement ma mère Sylvie Doré et mon père Thierry Gaudin pour avoir corrigé ma syntaxe et mes fautes d’orthographes tout au long de ce mémoire, ce qui est un véritable exploit ! Je remercie également mon directeur de mémoire, David Laranjeira, qui m’a donné de très bonnes références pour l’écriture de ce mémoire et mon parrain Benjamin Rouffiac qui a pris le temps de le lire et de m’aider à le compléter. Merci à Anis Chouk, qui partage ma vie depuis maintenant quatre ans, et qui m’a soutenue pour faire ressortir le meilleur de moi-même.

Merci à Charline Miranda, qui par ses messages sous formes de GIF complètement fous m’a soutenue tout au long de mon cursus scolaire. Et encore un grand merci à Elea Mazo, à Maxime Imbert, à William Bal, à Mathilde Gonguet et à Youcef Krib de m’avoir invitée chez eux de nombreuses fois pour souffler un petit peu et me permettre de vivre des moments incroyables lors de cette dernière année d’étude. Je remercie aussi toute la promotion 2016 en Design Interactif d’e-artsup, qui est génialement solidaire, drôle, innovante, follement douée et incroyablement créative.

Conclusion et remerciements

Glossaire A

Adolescent: Fille ou garçon dans la période de la vie entre l’enfance et l’âge adulte, pendant laquelle se produit la puberté et se forme la pensée abstraite.

Design Thinking: Approche de l’innovation et de son management qui se veut une synthèse entre la pensée analytique et la pensée intuitive. Il s’appuie beaucoup sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final. Le « Design Thinking » est un ensemble d’espaces qui s’entrecroisent plutôt qu’un processus linéaire.

Art pariétal: Du latin parietalis, «relatif aux murs», désigne l’ensemble des œuvres d’art au sens large réalisées par l’Homme sur des parois de grottes. La plupart des auteurs l’opposent aujourd’hui à l’art rupestre (du latin rupes, « roche »).

B Baby-boomers: Personne née pendant le babyboom qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Cette période s’étend de 1945 jusqu’à 1975 pour la plupart des pays nord-européens. Pour certains pays comme la France, elle a commencé plus tôt dès 1942 et pour d’autres continué jusqu’à la fin de 1974.

C Conte: Récit, en général assez court, de faits imaginaires ou genre littéraire qui englobe ces dits récits. Il est distinct du roman, de la nouvelle et du récit d’aventures par l’acceptation de l’invraisemblance.

G Gamifier: Consiste à transposer les mécaniques du jeu dans un domaine non-ludique, pour résoudre des problèmes de la vie réelle ou améliorer une offre. Elle repose donc sur l’observation des mécaniques permettant de construire un «bon» jeu, et sur l’étude du comportement des joueurs. Elle vise alors à rendre plus ludique des activités qui ne sont pas considérées comme des jeux. Génération: Espace de temps qui sépare chacun des degrés de filiation : Il y a environ trois générations par siècle. / Ensemble des personnes vivant dans le même temps et étant à peu près du même âge : Les gens de ma génération. Conflit des générations. Génération C: Est la génération des naissances à partir des années 2010 et continue encore actuellement, aucun nom n’a encore été réellement donné et approuvé à cette génération.

Génération X: Désigne, selon la classification de William Strauss et Neil Howe, la génération sociologique des Occidentaux nés entre 1966 et 1976. Cette génération est intercalée entre celle des baby-boomers et la génération Y. Génération Y: Regroupe des personnes nées approximativement entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990. L’origine de ce nom a plusieurs attribution: pour les uns il vient du « Y » que trace le fil de leur baladeur sur leur torse ; pour d’autres ce nom vient de la génération précédente, nommée génération X; enfin, il pourrait venir de la phonétique anglaise de l’expression « Y » (prononcer waï), signifiant « pourquoi ». Génération Z: Est une génération sociologique qui débute avec une évolution de naissances à partir de la seconde moitié des années 1990. Ils auront toujours connu les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Proche de la génération Y dans leurs attentes, ils auront plus de chance de trouver un emploi dans les pays émergents. GIF: Le Graphics Interchange Format, plus connu sous l’acronyme GIF, est un format d’image numérique couramment utilisé sur le web. La spécificité de ce format d’image est l’animation potentiel de cette compression de plusieurs images.

H Histoire: Récit portant sur des événements ou des personnages réels ou imaginaires, et qui n’obéit à aucune règle fixe; anecdote visant à amuser, à divertir: Raconter une histoire. / Aventure que l’on raconte: Il m’est arrivé une drôle d’histoire.

I Industrialisation: Développement de l’industrie dans un État, une région: L’industrialisation d’une région agricole. Processus social et économique visant à accroître la rentabilité des moyens de production et d’échange en la faisant d’avantage dépendre des progrès techniques et scientifiques et de la hiérarchisation de la structure sociale. L’industrialisation se marque par la concentration urbaine, la spécialisation professionnelle, la stratification sociale et l’écart accru entre les revenus. Interaction: Réaction réciproque de deux phénomènes l’un sur l’autre. / Action réciproque qu’exercent l’un sur l’autre deux ou plusieurs systèmes physiques, par exemple l’Homme et la machine ou encore une femme et une homme.

Glossaire

L Lecture: Action de lire, de déchiffrer toute espèce de notation, de prendre connaissance d’un texte: La lecture d’un plan, d’un message en morse, d’un livre. / Le fait de savoir lire, déchiffrer et comprendre ce qui est écrit: Enseigner la lecture. / Action de lire un texte à haute voix devant d’autres personnes: L’auteur a fait une lecture publique de ses poèmes. / Le fait de lire, considéré comme une activité: Aimer la lecture. Légende: Récit à caractère merveilleux, où les faits historiques sont transformés par l’imagination populaire ou l’invention poétique./ Représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu’un et qui se conserve dans la mémoire collective: La légende de Guynemer./ Bruit, rumeur, nés d’une déformation et d’une amplification de faits réels par l’imagination. Livre dont vous êtes le héros: Les livres-jeux (de l’anglais gamebook), souvent appelés livres dont vous êtes le héros en France, sont un genre de romans ayant pour caractéristique d’être interactifs, le déroulement de l’histoire dépendant des choix du lecteur. Livre numérique ou e-book: Micro-ordinateur de la taille d’un livre, destiné à l’affichage et à la consultation sur écran de textes et d’images préalablement téléchargés et stockés dans sa 46

mémoire; version électronique d’un ouvrage, constituant un fichier téléchargeable et consultable sur ce micro-ordinateur ou un autre support multimédia (téléphone portable). Livre interactif: Livre enrichi de compléments numériques et/ou électronique que le lecteur peut choisir d’explorer ou pas, afin de moduler son expérience de lecture selon ses envies et en fonction de ses actions. Ludification: La ludification (terme inspiré de l’anglais gamification) est le transfert des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, des situations d’apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux. Son objet est d’augmenter l’acceptabilité et l’usage de ces applications en s’appuyant sur la prédisposition humaine au jeu.

M Make-up: Englobe l’utilisation de maquillage de manière général comme du rouge à lèvre, du mascara, du fond de teint, etc. Le nom vient de l’anglais «make-up» qui signifie maquillage. Mythe: Récit mettant en scène des êtres surnaturels, des actions imaginaires, des fantasmes collectifs, etc./ Allégorie philosophique (par exemple le mythe de la caverne)./ Personnage imaginaire dont plusieurs traits correspondent à un idéal humain, un modèle exemplaire (par exemple Don Juan)./ Ensemble de croyances,

de représentations idéalisées autour d’un personnage, d’un phénomène, d’un événement historique, d’une technique et qui leur donnent une force, une importance particulières: Le mythe napoléonien. Le mythe de l’argent.

N Numérique: Se dit de la représentation d’informations ou de grandeurs physiques au moyen de caractères, tels que des chiffres, ou au moyen de signaux à valeurs discrètes./ Se dit des systèmes, dispositifs ou procédés employant ce mode de représentation discrète.

P Personas: Dans les champs du design ou du marketing, un Persona est une personne fictive qui représente un groupe cible. Lors de la construction du persona, cette personne fictive se voit assigner une série d’attributs qui enrichissent son profil pour mieux exprimer les caractéristiques du groupe cible. Grâce à ces caractéristiques, les équipes de conception (designers) créent des scénarios d’utilisation d’un produit ou d’un service. Polyactivité: se définit comme la situation consistant pour une personne à exercer plusieurs activités. On peut aussi dire multiactivité ou encore pluriactivité.

R Réalité augmenté: Désigne les systèmes informatiques qui rendent possible la superposition d’un modèle virtuel 2D ou 3D à la perception que nous avons naturellement de la réalité et ceci en temps réel. Elle désigne les différentes méthodes qui permettent d’incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d’images. Réseau sociaux: Est un ensemble d’individus ou d’organisations reliés par des interactions sociales régulières, offrant aux participants des possibilités d’agrandir ou rendre plus efficient son propre réseau social (professionnel, amical). Exemple: Facebook, Twitter, etc.

S Slide: Mouvement du doigt sur un écran tactile (tablette ou smartphone) qui peut aller de haut en bas ou de droite à gauche et inversement et permet de passer d’une page ou d’une application à une autre. Sociabilité: Qui se lie facilement aux autres et avec qui il est agréable de vivre.

Glossaire

Société: Ensemble d’êtres humains vivant en groupe organisé : Les hommes vivent en société./ Milieu humain dans lequel quelqu’un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses règles: Les conflits entre l’individu et la société./ Tout groupe social formé de personnes qui se réunissent pour une activité ou des intérêts communs. Support: Tout élément matériel, tout média, tout moyen commercial susceptible de véhiculer un message, une information: Les supports publicitaires. Surface: est une gamme de tablettes PC con-çues et commercialisées par Microsoft. Cela comprend les tablettes PC (Surface), les ordinateurs portables (Surface Book), et les tableaux interactifs (Surface Hub). La gamme Surface est donc concentrée en trois grandes lignes majeures: les tablettes, dédiées aux utilisateurs ayant un budget réduit et aux étudiants, les tablettes Pro, dédiées aux professionnelles, les ordinateurs hybrides, dédiées aux professionnelles et gamers à la recherche de performances et d’exclusivités.

Glossaire

T Technologie: Étude des outils, des machines, des procédés et des méthodes employés dans les diverses branches de l’industrie. / Ensemble des outils et des matériels utilisés dans l’artisanat et dans l’industrie. / Ensemble cohérent de savoirs et de pratiques dans un certain domaine technique, fondé sur des principes scientifiques. Transmission: Faire passer quelque chose à ceux qui viennent ensuite, à ses descendants, à la postérité : Transmettre un usage à ses enfants. / Communiquer quelque chose à quelqu’un après l’avoir reçu : J’ai un message à transmettre. / Faire parvenir un phénomène d’un lieu à un autre : L’air transmet les sons. Troisième révolution industrielle: Désigne une nouvelle révolution industrielle et économique qui se distinguerait des secteurs d’activité classiques de la production et aurait démarré au milieu du xxe siècle avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Tutoriels: Le tutoriel est un guide d’apprentissage du type tutorat et permettant d’aider l’utilisateur novice à se former de manière autonome à l’utilisation d’un logiciel, à un langage de programmation, à des jeux interactifs ou à tout autre type d’activité. On peut d’ailleurs retrouver sur Youtube, pleins de tutoriels allant du domaine de la plomberie à la coiffure.

V Vlog: Un blog vidéo, blogue vidéo ou vidéo blogue, est un type de blog utilisé essentiellement pour diffuser des vidéos pouvant être commentées ou non par ses visiteurs. Les expressions podcast vidéo, vidéopodcasts, videocast, vodcast ou baladodiffusion vidéo, balado vidéo sont également utilisées. Il s’agit surtout sur Youtube, d’une vidéo racontant la journée de l’auteure ou un voyage qu’il a passé récemment.

Vlog d’Enjoy Phoenix intitulé «Vlogmas 28»

Bibliographie Définitions Support - LaRousse http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ support/75529 Interactivité - Internaute http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/ definition/interactivite/ Interactivité - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/ Interactivit%C3%A9 L’adolescence - LaRousse http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ adolescence/1156 Économie du livre - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_du_ livre#La_vente_du_livre Liseuse - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Liseuse Troisième révolution industrielle - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/ Troisi%C3%A8me_r%C3%A9volution_ industrielle Livre - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_(document)

Écriture - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89criture Génération - LaRousse http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ g%C3%A9n%C3%A9ration/36537?q=g%C3 %A9n%C3%A9ration#36491 Lecture - LaRousse http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ lecture/46547 Lecture - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Lecture Histoire de l’adolescence https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolescence

Scientifique Salon du Livre et de la Presse Jeunesse http://slpj.fr/lieu-dates-et-horaires/ Marché du livre 2010-2011 http://www.com-idep.fr/sites/default/files/ cgm_rapport_regard_2013_pages_web.pdf Économie du livre 2013-2014 http://www.syndicat-librairie.fr/images/ documents/chiffres_cles_livre_sll_2013_2014. pdf

Chiffres clés sur le livre 2014 http://www.sne.fr/wp-content/ uploads/2014/08/chiffrescles_juin2015.pdf Enjeux 2013 - Chiffres clés 2014-2015 http://www.sne.fr/enjeux/chiffres-cles-2013/ Le marché français du livre - 2013 http://www.lemotif.fr/fr/etudes-et-donnees/ chiffres-cles/marche-du-livre/#para_ repartition-du-chiffre-d-affaires-par-segment Le recul du livre et de la presse dans le budget des ménages http://www.insee.fr/fr/themes/document. asp?ref_id=ip1253 Chiffres et statistiques de la culture 2015 http://www.cairn.info/collection-chiffres-clesstatistiques-de-la-culture.htm La lecture, une affaire de famille http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip777.pdf Le marché du livre en temps réel http://www.edistat.com/ Les 7-15 lisent http://crilj13.free.fr/lectures%20des%20 7-15%20ans.pdf

Portail de l’éducation nationale http://eduscol.education.fr/pid25738cid81016/l-apprentissage-lecture-ouvragesreference-observatoire-national-lecture.html What kids want in book ? http://www.scholastic.com/readingreport/ what-kids-want.htm TOP 100 des youtubeurs en France https://socialblade.com/youtube/top/ country/fr Meilleures ventes de livres jeunesse sur la FNAC http://livre.fnac.com/l205354/Meilleuresventes-Ados-et-jeunes-adultes/Livre-Adoset-Young-adults

Professionnel Bilan de la lecture chez les enfants et les adolescents http://www.unige.ch/fapse/logopedie/ files/8814/1285/1103/article2-bragard.pdf Université Paris XIII - Les ado et la lecture http://dansloeildulecteur.free.fr/documents/ lecture_ado.pdf Génération M2 https://kaiserfamilyfoundation.files.wordpress. com/2013/01/8010.pdf

Bibliographie

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Qu’est-ce qu’un e-book ? https://elecbookblog.wordpress.com/questce-quun-e-book/

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Crédits © 2016 Auteur : Justine Gaudin. Tous droits réservés. Encadré par : David Laranjeira Parrainé par : Benjamin Rouffiac Typographies : Roboto Slab et Bariol Images et photographies en droit libre provenant du site makerboot.net Édité par les éditions papiers et numériques lulu.com, aucune reproduction n’est autorisée sans accord préalable de l’éditeur et de l’auteur. ISBN 978-1-326-53043-3 Dépôt légal : Janvier 2016 Imprimé par lulu.com en Janvier 2016

Le livre interactif chez l’adolescent L’objectif de ce mémoire, qui porte sur les livres interactifs chez l’adolescent, est de proposer une solution innovante et tangible pour faire progresser la lecture du livre chez ceux-ci, et inviter la jeunesse à lire davantage par le développement de l’imagination et de la participation narrative.

ISBN 978-1-326-53043-3

90000

9 781326 530433