Uber VS Taxi

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TPE 2016 · 1 ERE ES1 INÊS ROQUETTE MADALENA REIS MATHILDE ROQUE DE PINHO

VS

TAXI



UBER VS TAXI CRISE ET PROGRÈS

TPE RÉALISÉ PAR:

Inês Roquette Madalena Reis Mathilde Roque de Pinho FÉVRIER 2016 · 1 ÈRE ES1



SOMMAIRE I. UBER, UN MODÈLE INNOVANT Histoire des taxis

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Le modèle Uber: histoire et principe du fonctionnement . . . . 13

II. UBER AU PORTUGAL, UNE APPLICATION PARFOIS COMPLEXE La vision économique

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La vision sociale Conclusion

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Fiche Synthèse

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Remerciements

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INTRODUCTION La théorie de l’économiste Joseph Schumpeter repose sur l’idée que sans innovation, l’économie est stationnaire. Cette dernière fonctionne à l’image d’une boucle fermée se reproduisant à l’identique, ne connaissant alors aucune croissance. L’existence d’entrepreneurs innovateurs vient donc bouleverser cette économie, provoquant une rupture qui devient la source d’un changement économique. Ce phénomène de déséquilibre est appelé «destruction créatrice», l’économie est confrontée à un véritable paradoxe. L’innovation est l’introduction de nouveaux procédés techniques, de nouveaux produits et de nouvelles formes d’organisation industrielle. Elle est à la source de la dynamique du changement dans l’économie capitaliste. Le porteur de l’innovation est l’entrepreneur qui introduit dans le processus économique, les inventions fournies par le progrès technique ou exploite les potentialités offertes par de nouveaux marchés ou de nouvelles sources de matières premières. L’apparition de l’entreprise Uber dans le marché des transports vient illustrer cette vision d’innovation. En effet, elle est vue comme un acte courageux voire même radical, puisqu’elle vient bouleverser l’oligopole des taxis (plusieurs compagnies de taxis), qui ne s’attendait pas à une telle confrontation. Le consentement de cette nouvelle alternative de mobilité varie selon les pays. En outre, Uber est perçu comme un sujet polémique d’actualité, qui est source de débat. Il serait donc pertinent de se demander en quoi l’application du modèle Uber au Portugal est-elle complexe. Dans un premier temps nous présenterons Uber comme étant un modèle innovant par rapport aux taxis, puis dans un deuxième temps nous mettrons en évidence dans quelle mesure l’application de ce nouveau système est-elle complexe au Portugal.

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HISTOIRE DES TAXIS Le concept des taxis tel qu’on le connaît aujourd’hui, n’était auparavant pas le même. Les premiers exemplaires n’étaient pas officiellement des taxis: les personnes travaillaient de forme indépendante avec leurs propres véhicules, et se dirigeaient vers les lieux les plus fréquentés et importants des villes comme les stations ferroviaires. Cette activité n’était encadrée par aucune législation. Les véhicules étaient des cabriolets, des véhicules hippomobiles (tirés par des chevaux), petits et légers ce qui facilitait le déplacement dans les rues étroites notamment à Lisbonne. Nous parlons aujourd’hui de taxicab en Angleterre, “cab” étant une abréviation de cabriolet. Le premier apparut en 1620 à Londres. En ce qui concerne le design, ils possédaient une petite porte au niveau du toit pour que le passager puisse communiquer avec le chauffeur puisque ce dernier était placé en hauteur par rapport au client. Les prix n’étaient pas fixes, ils étaient définis dès l’entrée du passager dans le cabriolet. Le fait que les prix ne soient pas fixes entraînait parfois des disputes qui ont conduit à l’apparition du premier taximètre en 1890. Son mécanisme était similaire à celui de l’horloge. Cependant son utilisation n’était obligatoire qu’à Lisbonne et Porto, alors qu’ailleurs le montant à payer était accordé entre le chauffeur et le client. Lisbonne et Londres furent les principales villes pionnières de ce nouveau système. Ce fut en 1896, à Londres, ville qui possède aujourd’hui le plus grand nombre de taxis, que commencèrent à apparaître les premiers véhicules motorisés destinés à ce type de service. Plusieurs étaient électriques, notamment à Philadelphie. Plus tard, en 1903, toujours à Londres, apparurent les premiers taxis à essence. La législation concernant le marché des taxis commença alors à apparaître. En 1907, les quatre premiers véhicules, officiellement appelés taxis commencèrent à opérer à Lisbonne. Ils étaient de marque Fiat et stationnaient à Rossio, une place centrale de Lisbonne. En 1925, la première compagnie de taxis à Lisbonne fut créée: Cooperativa Lisbonense de Chauffeurs. Cette dernière pouvait être considérée comme un monopole à l’époque puisqu’elle dominait une grande partie du marché des taxis. Le succès de cette entreprise fut tel qu’il existe encore aujourd’hui une rue à Lisbonne appelée Rua dos Táxis Palhinhas,

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nom par lequel étaient désignés ces véhicules. La plupart des voitures étaient de marque Citroën et ce fut le patron jaune de paille tressée sur la latérale de celles-ci qui leur attribua ce nom. Dans les années 1950, chaque propriétaire de taxi pouvait choisir sa couleur. Ce fut dans les années 1960 qu’une couleur fut imposée: noir et vert pistache. Enfin, en 1991 l’arrivée en masse de voitures allemandes Mercedes-Benz de couleur beige donna la possibilité aux chauffeurs de choisir entre l’ancienne couleur bicolore et cette nouvelle. Aujourd’hui il y a non seulement une infinité de compagnies de taxis (RadioTaxis, Autocoope, etc.) mais aussi des chauffeurs qui travaillent de façon indépendante. Deux grandes grèves occupent une place primordiale dans l’histoire des taxis au Portugal. La première, en 1928, rassembla les chauffeurs des taxis devant la mairie à Lisbonne. L’autre, en 1975, un an après le 25 avril, se déroula devant l’assemblée de la République. Elle rassembla des chauffeurs des anciennes colonies portugaises qui protestaient contre le fait que le gouvernement ne leur accordait pas la licence d’opérer à Lisbonne. Le Oldsmobile F-28 aussi connu comme Táxi Lisboa, est un des véhicules les plus rares et emblématiques de la ville de Lisbonne. Cette automobile, acquise par Augusto Macedo, roula dans les rues de la capitale portugaise pendant plus de 50 ans, constituant une mémoire incontournable pour ceux qui ont connu la ville à cette époque. Monsieur Macedo débuta sa carrière à l’âge de 24 ans, en 1928, et travaillait de façon indépendante. Il effectuait des services de mariages, des services touristiques, et est même apparu dans de nombreuses productions de cinéma, photographie et mode. Le documentaire Táxi Lisboa de Wolf Gaudlitz, totalement dédié à Augusto Macedo et à sa voiture, fut la raison pour laquelle le chauffeur reçu le prix de “Meilleur Acteur Masculin” dans l’édition de 1996 du Festival de Cinéma de Pescara, en Italie. Il travailla jusqu’à 1989, et décéda en 1994 à l’âge de 94 ans, le jour où le documentaire fut lancé. En son hommage, son nom fut attribué à une rue de la ville de Lisbonne. Une médaille de mérite lui fut accordée pour ses services prêtés à la capitale. Il a transporté des célébrités telles que Pablo Picasso, Fernando Pessoa, Vergílio Ferreira, entre autres. Le véhicule n’est actuellement pas exposé dans un lieu fixe, il circule de musée en musée.

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Comme on peut le constater, l’histoire des taxis date du début du XVIIème siècle et ne cesse d’évoluer jusqu’à nos jours. Les taxis connaissent aujourd’hui une période de développement puisqu’ils tentent d’accompagner l’évolution des transports face à ses concurrents, notamment en terme de technologie.

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LE MODÈLE UBER: HISTOIRE ET PRINCIPE DU FONCTIONNEMENT L’idée de Uber est née un jour d’hiver en 2008. Garrett Camp et Travis Kalanick traînaient à Paris pendant une semaine pour la Conférence LeWeb sur les blogs et nouvelles technologies, et organisée par Loïc et Geraldine Le Meur. Lors de leurs conversations nocturnes, ils pariaient sur la prochaine grande idée ou technologie. Garrett avait vendu StumbleUpon à eBay et vivait des temps difficiles dans une grande entreprise. Il venait de terminer sa carrière avec Akamai après leur avoir vendu Red Swoosh en 2007. Influencés par une ambiance festive, tout ce qu’ils voulaient c’était de s’amuser: de la bonne musique et de bons cocktails jusqu’à des heures tardives. Pourtant, avec le problème de manque de taxis à San Francisco, ils se trouvaient souvent coincés dans les rues, sans aucune alternative de mobilité. Garrett aimait le style, le confort et la commodité. Son idée initiale surgit à Paris ce même hiver et reposait sur un service de limousine. Les deux amis allèrent au point de discuter à propos des prix d’un Mercedes classe S, des coûts d’un conducteur et d’une place de stationnement pour la voiture. Leur objectif était de mettre ce service à disposition à travers d’une application sur iPhone. En mars 2009, Garrett commença à travailler sérieusement sur l’aspect de cette idée d’application: le prototype était encore en projet. Au milieu de cette même l’année, Garrett commença à convaincre Travis de se joindre à lui. L’été arrivée, les deux amis s’associèrent et Travis acquérit le rôle d’incubateur d’entreprise. Il avait pour mission de faire passer l’application du stade de projet à un prototype, de trouver un manager et de voir la société par le prisme d’un lancement qui devrait avoir lieu à San Francisco. Kalanick ne travaillait pas encore à plein temps sur le projet Uber, il s’occupait de développer ou finir des start-up en technologie qu’il avait déjà commencées. En janvier 2010, Travis publia un tweet (Twitter) disant qu’il cherchait un product manager avec un esprit d’entrepreneur, dans le but de faire du business development pour une start-up. Dans son tweet il pro-

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mettait une part du capital et demandait à ses contacts sur Twitter s’ils connaissaient un candidat potentiel. Ryan Grave répondit et fut le premier employé de Uber. Son intégration avec les deux co-fondateurs se fit facilement; le 31 mai 2010 le service Uber fut lancé à San Francisco. Uber est une plateforme technologique qui lie des personnes qui veulent se déplacer dans une ville, et des personnes disponibles pour les emmener où elles veulent. Uber opère à Lisbonne depuis le 4 juin 2014. Leurs partenaires possèdent deux types de marché selon le type de véhicule: UberBLACK, véhicules de haut de gamme; UberX, même niveau de sécurité et commodité que UberBLACK, mais avec des véhicules et des prix plus accessibles (low-cost). Depuis le 16 décembre 2014 Uber se répand vers le Nord du Portugal, à Porto, mais seulement avec UberX. De même, le modèle Uber est disponible en Amérique, Europe, Moyen-Orient, Asie et Océanie. Quoique tous les pays n’acceptent pas l’implantation de l’entreprise dans leur territoire tels que l’Espagne, les Pays-Bas, l’Inde, entre autres. Le coût du voyage est calculé sur la base d’un tarif minimal et d’un tarif par minute et par kilomètre. Pour les voitures UberX, le tarif minimal est de 1 euro, auquel s’ajoutent 10 centimes par minute et 65 centimes par kilomètre parcouru. Pourtant, chaque voyage coûte un minimum de 2,50 euros. Pour les voitures UberBLACK, le tarif minimal est de 8 euros, sachant que le tarif base de ce service est de 2 euros et qu’à ce montant sont additionnés 30 centimes par minute et 1,10 euros par kilomètre. Aux heures de pointe ou de forte demande, les prix augmentent mais les utilisateurs sont immédiatement notifiés. Uber explique que cela arrive en cas de forte demande pour garantir l’augmentation de l’offre de véhicules disponibles. L’objectif de Uber est d’apporter aux villes une alternative de mobilité potentielle, simple, en toute sécurité et pratique. Cela est possible à travers leur application pour les smartphones, disponible gratuitement pour les iPhone/iOs, Android et Windows Phone. La création d’un compte utilisateur Uber est aussi gratuite. En ouvrant l’application, l’utilisateur confirme le lieu d’où il veut appeler le véhicule, prédéterminé par l’accès GPS du téléphone. Lors de l’appel du véhicule, l’individu a accès à différentes informations telles que: le nom et photographie du chauffeur, son appréciation en fonction de la ponctuation donnée par les clients (de

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0 à 5), la marque et la plaque d’immatriculation de sa voiture, où elle se trouve et combien de temps il faudra attendre. En cas d’imprévu ou de doute, l’utilisateur a la possibilité d’appeler le chauffeur qu’il attend. L’utilisateur peut même prévoir le prix de son voyage en introduisant sa destination dans l’application. Cette dernière propose au client le chemin le plus simple et rapide pour y arriver. L’utilisateur peut non seulement partager le tarif final avec d’autres clients Uber qui voyagent avec lui, mais aussi partager son trajet en temps réel avec des amis et proches. Ce système assure ainsi l’arrivée en sécurité de l’individu à sa destination. À la fin du voyage, le payement est automatique à travers la carte bancaire enregistrée dans l’application, ce qui rend l’expérience non seulement plus pratique mais surtout totalement transparente. À la fin de son voyage, l’utilisateur a accès à tous les détails du trajet (prix, TVA…). Enfin, le voyage est évalué par l’utilisateur. Uber opère comme une plateforme disponible exclusivement à sa communauté d’utilisateurs et chauffeurs partenaires. Seuls ceux qui s’enregistrent sur la plateforme de Uber et effectuent un voyage à travers l’application ont accès à cette dernière. De même, seuls les partenaires et chauffeurs connectés à la plateforme peuvent transporter des clients. Les partenaires de Uber ne peuvent surtout pas accepter des clients dans la rue, sans réservation préalable. Au Portugal, Uber opère exclusivement avec des partenaires licenciés en accord avec la législation en vigueur, qui opéraient déjà avant leur arrivée. Uber n’est pas une entreprise de transports, dans la mesure où l’entreprise ne possède pas de voitures et n’embauche pas de chauffeurs. Les partenaires de Uber au Portugal sont des Taxis Lettre A (voitures de location), Taxis Lettre T (taxis de tourisme), opérateurs touristiques et entreprises de rent-a-car. Ce sont ces partenaires que Uber, à travers sa plateforme technologique, propose à ses clients. De cette façon, les utilisateurs ont accès à une alternative de voyage en sécurité, fiable et commode. En outre cela permet de créer de l’emploi, et de donner la possibilité aux chauffeurs d’avoir ce travail comme un travail supplémentaire. En terme de commissions, l’entreprise Uber attribue 80% du prix de chaque voyage à l’entreprise qui fournit la voiture et le conducteur et reste elle-même avec les 20% restant. Chaque entreprise partenaire de Uber prend en charge la distribution de ces 80% comme elle l’entend; les salaires des chauffeurs varient alors selon l’entreprise pour laquelle ils travaillent.

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L’équipe Uber au Portugal est composée de cinq jeunes, trois hommes et deux femmes. Malgré les différents parcours d’études supérieures, ils se sont tous rencontrés et ont formé une équipe dynamique, efficace et ambitieuse. Deux d’entre eux sont centrés sur le marketing, deux autres sont operation managers, et le cinquième conduit son groupe, étant le general manager. À l’image de Uber, l’équipe, jeune et active, adopte des comportements et des méthodes de travail à la pointe de la technologie en ligne avec la modernité de nos jours. La sécurité est une des principales priorités de Uber. Toutefois, dans le cas improbable où quelque chose ne se passe pas bien au cours d’un voyage sollicité à travers la plateforme Uber, l’entreprise veut garantir que tous les utilisateurs sont couverts par les assurances respectives. Pour cette raison, Uber a établi un ensemble de normes d’assurances commerciales que tous ses partenaires doivent respecter. Les utilisateurs sont toujours suffisamment protégés par des assurances lorsqu’ils voyagent avec Uber au Portugal. Pour assurer le succès et l’attrait du public, Uber a quelques partenariats tels que celui avec Zomato (application de suggestion de restaurants), Startup Lisboa (pôle d’entrepreunariat) et SPG (chaîne d’hôtellerie). En 1995, leaders du monde entier ont répondu à l’appel des Nations Unies (ONU) et se sont réunis à Péquin de sorte à ce qu’ils produisent un plan inédit pour promouvoir l’égalité de genre. Aujourd’hui Uber se lance dans un partenariat avec ONU Femmes avec l’objectif d’augmenter les opportunités économiques entre les femmes. Ce compromis aura pour but de créer un million de places pour les femmes comme chauffeurs de l’entreprise Uber, jusqu’à 2020. Les stratégies de marketing sont primordiales pour susciter l’envie du consommateur de jouir du service Uber. L’entreprise propose alors diverses initiatives pour se distinguer au sein de ses concurrents. Des expériences à temps limité sont proposées aux clients de sorte à ce qu’ils soient emportés par cette vague Uber. Nous avons quelques exemples qui ont capté l’attention du public en grande majorité. L’initiative UberSAFE s’est déroulée le 18 et 19 septembre 2015 à Lisbonne et Porto. Des kiosques ont été placés dans les rues où se trouve la plus grande partie des bars et discothèques afin que les personnes puissent mesurer leur niveau d’alcool dans le sang. Si ce dernier était au-dessus de 0,2g/L, un voyage

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de retour (à la maison) leur était offert afin d’éviter d’éventuels accidents. De même, le 25 et 26 février 2015, entre 12h00 et 15h00, UberSUSHI a eu lieu. À travers l’application, les clients avaient la possibilité de choisir l’option d’appeler un UberSUSHI. Cela consistait en une initiative en partenariat avec Noori, qui offrait 2 menus gratuits amenés par une voiture Uber. Le 9, 10 et 11 avril 2015 Uber et Mini offraient une expérience unique appelée UberMINI. Les clients pouvaient jouir d’un voyage dans la nouvelle voiture de marque Mini de 5 portes, en occupant la place de conducteur ou de passager, selon leur volonté. Comme dernier exemple, et le plus récent, nous avons l’initiative déroulée le 24 janvier 2016, jour des élections présidentielles au Portugal. Pour inciter les portugais à voter, l’entreprise Uber a proposé à ses clients des voyages gratuits jusqu’au lieu de vote.

Nous pouvons donc voir comment Uber tente, à travers ces offres et ces événements, de s’intégrer dans la société et d’interagir avec les clients afin de dynamiser la relation entre client et l’entreprise. Cette évolution du marché du transport alerte les taxis et met à nu leur manque de développement par rapport à l’actualité. L’oligopole des taxis se sent donc menacé face à cette vague Uber et tente de freiner son expansion.

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II UBER AU PORTUGAL, UNE APPLICATION PARFOIS COMPLEXE

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LA VISION ÉCONOMIQUE En économie, un marché désigne un système d’échanges où se rencontrent l’offre (les vendeurs) et la demande (les acheteurs). C’est un lieu réel ou virtuel où on échange des biens et des services. Ainsi, il existe le marché des taxis au Portugal. Celui-ci peut être considéré comme un oligopole puisque plusieurs compagnies ou même des chauffeurs indépendants offrent ce service aux portugais. Plusieurs entreprises se concurrencent entre elles, entre lesquelles se distinguent RadioTaxis Lisboa, Autocoope, TeleTáxis, etc. Malgré la diversité de coopératives, le marché des taxis est un marché où l’entrée est plus complexe que ce que l’on imagine. Ce difficile accès comparé à celui des chauffeurs Uber est une des raisons pour lesquelles les chauffeurs de taxis protestent. Ces derniers se sentent véritablement menacés et en désavantage par rapport à ces nouveaux concurrents. Comparons alors les restrictions de Uber et celles des taxis. Dans un premier lieu, étudions les exigences nécessaires pour devenir chauffeur dans le cas de ces deux services. Un conducteur de taxi est obligé d’avoir un certificat de formation très spécifique appelée CAP (Certificado de Aptidão Pedagógica), délivré par des écoles de formation technique et professionnelle. Cette formation a un coût qui tourne aux alentours des 400 euros. En parallèle, pour devenir chauffeur Uber les restrictions sont les suivantes: travailler pour une des entreprises partenaires de Uber, avoir plus de 21 ans, avoir le permis de conduire il y a au moins 2 ans, être soumis à une formation continue et présenter un Certificat de Registre Criminel actualisé négatif. Le prix d’une voiture est composé de 3 montants: le prix de base, le IA (Imposto Automóvel) ou ISV (Imposto Sobre o Veículo), et le IVA (Imposto sobre o Valor Acrescentado, correspond à la TVA). Le IA désigne un pourcentage du prix de base à payer en plus pour l’automobile; et le IVA est une taxe à payer lors de la consommation de presque tous les biens et services, donnée en pourcentage cette fois-ci du prix de base et du IA additionnés. En ce qui concerne la taxe IA, qui tourne aux alentours des 10% pour le type de voitures qui travaille pour Uber, les chauffeurs de taxis sont exempts alors que ceux de Uber ne le sont pas. En terme de IVA, il n’y a aucune différence entre Uber et taxi puisque dans les deux cas cet impôt est de 6% est exigé.

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C’est la possession d’une licence nommée Alvará Municipal qui permet aux taxis de bénéficier de l’exemption de la taxe IA. Cette licence est obligatoire pour opérer dans le marché des taxis et c’est elle qui est source de protestation à cause de son coût élevé et par le fait que les taxis ont l’obligation de l’obtenier alors que les partenaires qui travaillent avec Uber n’y sont pas obligés. Ces licences de taxis sont pourtant initialement gratuites puisqu’elles sont données par chaque municipalité, en nombre limité en fonction du nombre d’habitants de cette dernière. Ceux qui la détiennent doivent alors créer une entreprise associée à la licence. Chaque fois qu’il y a une augmentation considérable de la population, de nouvelles licences sont délivrées à ceux qui sont inscrits en liste d’attente. Pourtant, cette forte augmentation est rare, alors que la recherche d’entreprises qui possèdent la licence Alvará est importante. Contrairement à ce que l’on pense les licences n’ont aucun prix puisqu’elles ne peuvent pas être vendues après avoir été “offertes”: c’est du marché noir. Ces permis, soi-disant gratuits, sont alors indirectement vendus par l’intermédiaire de la vente des entreprises de taxis qui les détiennent. Les valeurs d’achat varient entre les 25.000 euros et 160.000 euros, ce qui est considérable, selon la dimension du marché de chaque municipalité. L’entreprise Uber, puisqu’elle n’exerce pas le même type de service que les taxis, n’est pas soumise à cette licence. Les partenaires de Uber (opérateurs touristiques, entreprises de rent-a-car…) doivent posséder une licence de transport de passagers qui, existant à un nombre illimité, n’atteint pas ces prix. Ce permis se traduit par le CAE (Código Atividade Económica, c’est-à-dire le Code d’Activité Économique) qui doit être introduit dans la Constitution de l’entreprise. Les entreprises obtiennent ce CAE à des prix variés, selon leur statut (CAE agences de voyages et tourisme: 750 euros; CAE animation touristique: 90 euros, etc.). En terme d’exigences de véhicules, les voitures des partenaires de Uber sont soumises à des règles strictes alors que les taxis ne le sont pas. Une voiture UberBLACK peut avoir 10 années maximum pour pouvoir opérer et une voiture UberX peut en avoir 5 maximum. Pour les taxis, à condition qu’ils passent les inspections périodiques et qu’ils soient de couleur beige ou noir et vert pistache, ils ont la permission d’opérer sans limite d’âge. En contrepartie, la couleur des voitures qui desservent le service Uber n’est pas réglementée.

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Même si, dans quelques aspects, les taxis sont moins contrôlés que les voitures Uber, l’entrée dans le marché des taxis ne cesse d’être difficile et chère. Selon les économistes néo-classiques, pour que les marchés fonctionnent de manière parfaite, les entreprises doivent respecter les règles de la C.P.P. (Concurrence pure et parfaite). Les cinq règles du modèle de la concurrence pure et parfaite sont les suivantes: • L’atomicité de l’offre et de la demande Cela signifie qu’il y a une multitude d’offreurs et de demandeurs de telle sorte à ce que les prix sur un marché soient fixés par la confrontation des deux. Les agents sont price taker et non pas price maker, c’est-à-dire que ni les entreprises ni les consommateurs doivent se retrouver en situation de fixer librement les prix des bien ou services; • L’homogénéité des produits On suppose que toutes les entreprises livrent des produits et services que les acheteurs jugent identiques ou homogènes; ils n’ont pas de raison de préférer le produit d’une firme au produit d’une autre firme. Le choix de l’acheteur n’est ainsi guidé que par le prix; • La libre entrée sur le marché Pour qu’il y ait une réelle concurrence sur un marché il ne faut pas qu’il y ait de barrière technique ou de prix à l’entrée sur celui-ci. L’innovation peut constituer une barrière technique. En effet, lorsqu’une entreprise produit un bien ou service et qu’elle est la seule à savoir le produire alors il est impossible pour d’autres entreprises de concurrencer avec celle-ci. Lorsqu’une entreprise atteint une taille suffisamment importante elle peut être tentée à s’installer des barrières sur les prix, cela signifie vendre aux prix le plus bas possible pour empêcher toute concurrence; • La libre circulation des facteurs de production sur le marché (travail, capital) Cela signifie que le capital et le travail doivent pouvoir se déplacer librement à la recherche de la meilleure opportunité de rémunération; • L’information parfaite de tous les agents Cela suppose que les offreurs et les demandeurs soient parfaitement informés des caractéristiques des produits et des prix auxquels ils sont proposés. La parfaite connaissance de tous les facteurs significatifs du

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marché empêche ainsi que certains profitent d’une information particulière pour manipuler le marché. Malgré l’existence de ces règles, elles sont rarement toutes respectées et sont donc plutôt théoriques qu’applicables. En cas de non respect d’une de ces bases on parle de concurrence imparfaite ou de marché imparfait. Ainsi, le marché des taxis est un bon exemple de marché imparfait puisqu’il n’est pas en conformité avec la règle de la parfaite transparence du marché. On parle alors d’asymétrie d’information: une situation dans laquelle deux agents, dans le cadre d’un échange, disposent d’une inégalité d’informations. Lors de la consommation d’un service de taxi, le consommateur ne dispose pas des mêmes informations que le conducteur. Lorsque le client entre dans le véhicule, le chauffeur ne possède aucun renseignement sur celui-ci. «Est-ce que ce dernier payera-t-il? Est-il de confiance? Suis-je en pleine sécurité?» Rien ne le garantit. En effet, le conducteur est confronté à une situation d’asymétrie d’information, mais la même peut avoir lieu dans le sens contraire. Malgré la supposée crédulité que doit avoir le client envers le conducteur, il existe toujours un doute à propos de celleci. «Suis-je en sécurité? Est-ce qu’il m’emmène où je veux?». Le consommateur se pose la question sur la qualité du service qui lui est vendu et du propre vendeur de celui-ci. Ce fut en 2009 qu’une version améliorée du taxi est apparue. Uber en profite du fait que le marché des taxis ne soit pas parfait pour créer un service semblable mais perfectionné. Cette arrivée du concept Uber révolutionne le marché des transports privés, qui manquait de développement et d’innovation. L’objectif de Uber est donc de mettre à disposition des clients un service plus pratique, en conformité avec le monde de l’époque. Les individus ont évolué, ils vivent entourés de technologie. Il était donc pertinent d’adapter le service de transport privé de personnes, tel que le taxi, à cette nouvelle réalité technologique. Uber vient en effet corriger la défaillance du marché à laquelle le marché des taxis était confronté: l’asymétrie d’information. La sécurité du service Uber est un grand avantage qui le différencie du service des taxis. L’utilisateur de l’application Uber a, dès l’appel de la voiture, accès à des informations importantes. Le client prend connaissance du nom de son

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chauffeur et de sa photographie, de son numéro de téléphone personnel, de la marque de la voiture qu’il attend et sa plaque d’immatriculation. Alors que les taxis peuvent choisir le chemin qui leur convient, le meilleur en terme de prix, le conducteur de la voiture Uber est invité à suivre le parcours que lui propose son application, choisi en fonction du chemin le plus court et non pas du prix le plus élevé. En outre, le trajet du voyage peut être suivi par des proches du client, qui assurent l’arrivée en sécurité du passager. À la fin, aussi bien le consommateur que le conducteur doivent évaluer la prestation de l’autre, en tenant compte de la sympathie ou du respect, entre autres. Enfin, le paiement est assuré puisqu’il est automatique, sans échange d’argent, ce qui évite toute éventuelle tromperie. Ainsi, le marché de Uber est en conformité avec la règle de la transparence du marché de la C.P.P. Comparons maintenant les deux services en terme de qualité:

TAX I

UBER

PRIX DU SERVICE

Plus cher que Uber

Prix très peu élevés

SÉCURITÉ

Manque de sécurité

Sécurité maximale

PROPRETÉ DU

Propre avec quelques exceptions

Impeccablement propre et parfumé

Aucune règle vestimentaire ou de sympathie lui est exigée

Le conducteur porte des vêtements formels et est invité à suivre un protocole de questions pour assurer la satisfaction du client

Moins pratique que Uber

Très pratique (paiement, application…)

VÉHICULE

PROFESSIONNALISME DU CONDUCTEUR

PRATICITÉ DU SERVICE

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Nous pouvons constater que Uber met le client en première place et tente au maximum de le satisfaire. C’est pour cette raison que le concept innovant de Uber a tant de succès et met de plus en plus en cause le marché des taxis dans le marché des transports privés. Pourtant, même si dans le marché des taxis il est plus facile d’opérer puisqu’il n’y a pas de règles établies en matière d’étiquette, l’entrée dans celui-ci n’est pas facile. Alors que le concept de Uber est de plus en plus apprécié par les portugais, les taxis ne restent pas indifférents vis-à-vis de celui-ci et le dénoncent comme étant un concurrent déloyal ou imparfait. La liberté de la concurrence autorise tout commerçant à chercher à attirer vers lui la clientèle de son concurrent, sans pour autant que sa responsabilité soit engagée. Malheureusement, dans cette course à la productivité et à l’amélioration des services, des abus sont possibles. La concurrence déloyale est définie comme un moyen de nuire à un concurrent afin de détourner sa clientèle. L’expression “concurrence monopolistique” est utilisée par les économistes pour caractériser une situation de marché dans lequel un producteur parvient à différencier son produit de ceux de ses concurrents. Le fait d’être le seul à proposer un bien ou un service ayant telle ou telle caractéristique permet à ce producteur d’être dans une sorte de monopole. C’est la raison pour laquelle les entreprises adoptent souvent un comportement stratégique qui les conduit à se rapprocher le plus possible d’une situation de monopole en cherchant à différencier leurs produits. Cette différenciation peut porter sur la qualité du produit, sa couleur, sa forme, son innovation technologique, etc. Le cas de Uber peut être vu comme un cas de concurrence monopolistique puisque l’entreprise ne respecte pas la règle de la C.P.P. de l’homogénéité des produits. Ainsi, Uber se différencie des taxis par le facteur de l’innovation technologique ce qui conduit au bouleversement de ce concurrent. Pourtant, il faut toujours insister sur le fait que Uber n’est qu’un intermédiaire entre des personnes qui offrent un transport privé à des personnes qui en cherchent un. De plus, selon les règles de la C.P.P., pour qu’il y ait une réelle concurrence sur un marché il ne faut pas qu’il y ait de barrière technique ou de prix. Comme on l’a expliqué précedemment l’innovation et les prix peu élevés peuvent constituer des barrières à l’entrée sur un marché, ce qui est

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théoriquement interdit. Le fait que l’entreprise Uber vende des services à des prix peu significatifs difficulte l’entrée d’autres concurrents. En effet, l’application de Uber au Portugal est complexe puisque ce concept nuit le marché des taxis qui existe depuis longtemps. Les taxis ont toujours bien dominé le marché des transports de passagers à tel point qu’ils ont même retardé l’arrivée du métro à l’aéroport. Uber vient alors perfectionner ce système de transport privé de personnes, assurer la transparence du marché mais ne respectant pas l’homogénéité des produits et la libre entrée sur le marché. Le non respect de ces règles peut être considéré comme une imperfection, pourtant la majorité des entreprises ne les respecte pas. Il est impensable d’interdire aux entreprises de produire des produits différents de ceux de ses concurrents, ainsi le monde n’évoluerait pas. En effet, il est bien plus facile de critiquer que d’évoluer.

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LA VISION SOCIALE Ce que les taxis pourraient entendre comme un enseignement, ils l’entendent comme une menace. Les taxis considèrent que le service Uber est illégal. ANTRAL (Associação Nacional dos Transportadores Rodoviários em Automóveis Ligeiros) qui représente les taxis dit que l’activité de Uber est “illégale, publicitée de manière trompeuse et qui constitue un risque pour ceux qui l’utilisent” et constitue “une pratique de concurrence illégale, difficilement contrôlable, fortement préjudicielle de ce secteur et de difficile réparation”. Dans l’attente d’une décision définitive, le Tribunal de Lisbonne, mal renseigné, a accepté les arguments présentés contre Uber et a empêché l’entreprise d’opérer dans le pays sans même avoir été écoutée au tribunal. D’après la sentence du 28 avril 2015 “Uber n’obéit à aucune obligation légale d’accès et contrôle d’activité, (...), une fois qu’elle ne supporte pas les coûts d’obtention de Alvarás et de licences auprès des entités compétentes; d’acquisition et adaptation des véhicules; de manutention et réparation de ceux-ci; d’embauche et formation des chauffeurs; des assurances exigées pour le transport de passagers (...)”. L’entreprise Uber n’a été informée de la sentence que par l’intermédiaire des moyens de communication sociale. Le tribunal a plus tard notifié non seulement Uber Technologies Inc, mais aussi tous les opérateurs de télécommunications et tous les opérateurs bancaires qui se relationnent avec l’entreprise au Portugal. L’autorité ASAE (Autoridade de Segurança Alimentar e Económica, l’autorité des conditions de travail), l’institut IMT (Instituto da Mobilidade e dos Transportes) et les mairies de Lisbonne et Porto ont aussi été notifiés. Pourtant, pourquoi Uber n’a pas cessé son activité? L’entreprise ne cesse de fonctionner parce que la notification de la décision judiciaire a été envoyée à l’entité et à l’adresse erronées et d’après Uber “la notification ne comprend pas l’activité de la plateforme au Portugal”. L’association ANTRAL a présenté la mesure conservatoire contre Uber Tecnhologies Inc., qui opère aux États Unis, alors que l’entreprise portugaise est une filiale de Uber Hollande. De plus, la notification décrit UberPop, un service qui n’est même pas disponible au Portugal et qui ne l’a jamais été. L’entreprise portugaise Uber s’est alors opposée mais le tribunal n’a pas retiré ces mesures provisoires. Malgré les questions juridiques et le risque d’une amende pouvant aller jusqu’à 10.000 euros, Uber continue de fonctionner à Lisbonne et à Porto.

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En juin 2015, le Ministère Public français a communiqué que PierreDimitri Gore-Coty, directeur exécutif de Uber en Europe occidentale, et Thibaud Simphal, directeur exécutif de Uber France, ont été arrêtés à Paris pour être jugés. Cette détention a résulté d’une investigation qui a duré plusieurs mois et a eu lieu quelques jours après les grandes protestations de taxis qui ont bloqué les principales avenues de Paris. Le concept UberPop qui est le système de Uber le plus polémique dans le monde, n’est pas disponible au Portugal. UberPop est le service low-cost de l’entreprise qui permet à quiconque d’utiliser sa propre voiture pour se connecter à la plateforme. Cela veut donc dire que tout citoyen peut transporter des passagers, sans possession d’une licence. Ce concept a causé de nombreuses protestations non pas de la part de la population mais plutôt de la part de la concurrence. Le fait qu’il n’y ait pas de contrôle et qu’aucune licence ne soit exigée permet ainsi à tous de vendre le même service que les taxis. L’entrée dans le marché de UberPop est donc libre ce qui rend le service moins fiable puisqu’aucune sécurité n’est assurée. Suite à de nombreux conflits et plaintes de la part des taxis, UberPop est devenu un sujet polémique et plus tard interdit dans certains pays. Le public et médias, mal renseignés, ont l’idée que Uber est illégale et interdite alors que seul UberPop l’est. Cette information erronée est transmise de manière constante et exagérée par les moyens de communication ce qui modifie la vision qu’ont les personnes de l’entreprise. Uber est à présent une entreprise qui fonctionne au Portugal dans un vide législatif, une fois qu’aucune loi qui figure dans le code des sociétés ne s’adapte à la façon dont fonctionne l’entreprise. Ainsi, Uber ne s’intègre dans aucune loi qui puisse l’interdire d’opérer puisqu’elle n’est qu’un intermédiaire entre quelqu’un qui cherche un moyen de transport et quelqu’un qui offre celui-ci à travers une plateforme informatique. D’une part, rien n’interdit à une plateforme technologique de servir d’intermédiaire dans une transaction en chargeant une commission à ses partenaires; d’autre part rien n’interdit à une entreprise de transports de s’associer à Uber pour se lier à ses clients. Alors que l’affaire de Uber au Portugal est toujours en cours, l’entreprise n’a pas cessé de fonctionner. Le défi consiste à mettre à jour la réglementation afin d’assurer que les opérateurs, les utilisateurs et l’économie soient bien servis. Telle est l’ampleur de la polémique créée par Uber que rare est la semaine où le sujet n’est pas mentionné dans les médias tels que les

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journaux, les revues, les programmes télévisés, etc. Cependant, cela ne concerne pas uniquement le Portugal mais aussi d’autres pays tels que la France. C’est en Europe que l’arrivée de Uber a provoqué le plus grand impact. De nombreuses manifestations ont lieu où les chauffeurs de taxis expriment leur mécontentement envers ce concurrent, espérant que le gouvernement agisse en leur faveur. Les manifestants ont des réactions de plus en plus agressives ce qui entraîne de violentes disputes entre les chauffeurs Uber et ceux des taxis. Le portugais José Carlos Pereira, de 44 ans, a livré son taxi à un employé pour se dédier à la dénonciation d’automobiles au service de Uber à Lisbonne puisqu’il considère qu’ils opèrent illégalement. Connu comme O caça-Ubers (Le chasse Uber), il a déjà dénoncé plus de 110 voitures et devient le symbole de la lutte des taxis au Portugal. Ce dernier a même été accusé de crimes suite à des menaces et agressions contre les conducteurs de Uber. Il révèle avoir perdu de fortes amitiés depuis le début de cette lutte contre Uber. L’homme chasse les voitures Uber, bloque leur chemin et appelle la police pour qu’elle vérifie les papiers du conducteur, pourtant celle-ci ne peut rien faire puisque rien n’est illégal. José Carlos Pereira a même créé un groupe sur Facebook où il publie toutes les photographies des matricules et des chauffeurs de Uber afin de divulguer celles-ci. Celui-ci est considéré comme un héros aux yeux d’une grande majorité de ses collègues pour son courage et son effort. Pourtant, cette opinion n’est pas unanime puisque d’autres affirment “qu’il y a plus de désir de protagonisme que de véritable préoccupation”, qu’il “devrait plutôt lutter pour améliorer le service des taxis” et que “la chasse de Uber contribue seulement à la mauvaise image du secteur aux yeux de l’opinion publique”. Les chauffeurs de Uber, eux, affirment n’avoir aucun problème d’être identifiés par la police si celle-ci assure ne pas avoir recours à la violence. Il y a au Portugal une infinité d’histoires d’agressions même devant des passagers. Comme exemple, nous avons un chauffeur de Uber qui a dit que “les passagers suisses ont été surpris, ils n’avaient aucune idée que l’application était polémique au Portugal puisqu’en Suisse tout se passe très bien.”. Parfois des scènes violentes se reproduisent à l’aéroport de Lisbonne, en particulier dans la zone des arrivées, où le “Chasse Uber” travaille il y a 23 ans.

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Les médias sont un moyen efficace de diffusion de ces scènes de confrontation puisque les témoins ont souvent le réflexe de filmer puis de les publier sur internet. De nombreuses histoires circulent de chauffeurs agressés par des groupes de taxis; il y a même une histoire d’une voiture Uber qui a été baignée d’essence après avoir retiré le chauffeur de l’intérieur. La victime, traumatisée, n’accepte plus des voyages jusqu’à l’aéroport. En effet, c’est par l’intermédiaire des médias que le phénomène Uber est devenu un phénomène social à l’échelle mondiale puisque ceux-ci aident à sa divulgation. “Des milliers de chauffeurs de taxi mobilisent Lisbonne et Porto contre Uber” est le titre de l’article sorti dans le journal portugais Diário de Notícias le 9 septembre 2015, le lendemain d’un jour de protestation. Un total de 4 mil taxis ont participé à une protestation dans trois villes: Lisbonne, Porto et Faro. Les professionnels ont fait preuve d’indignation par le fait que l’activité Uber au Portugal ne soit pas stoppée conformément aux ordres du tribunal. À Lisbonne les taxis ont parti du Parc des Nations en direction de l’aéroport, et sont ensuite passés par l’Institut de Mobilité et des Transports (IMT) où un photographe a été victime d’agression après avoir photographié une scène qu’il n’avait pas à photographier. Alors que les taxis avaient affirmé avoir l’intention d’être pacifiques, les trois villes concernées ont senti les effets de ces protestations. Cette grève a provoqué non seulement des embouteillages dans les rues comme un manque de taxis disponibles pour opérer. En réponse à cet événement, Uber insiste avec conviction que “Au Portugal, Uber opère entièrement en accord avec la législation en vigueur, avec des partenaires licenciés, qui paient des impôts sur chaque voyage effectué à travers la plateforme”. Fin septembre les taxis ont protesté encore une fois et ont refusé de transporter des passagers à l’aéroport. Cette protestation a pourtant été pacifique. Les taxis ont assuré qu’ils continueraient avec ce type de protestations. continuer avec ce type de révolte de forme récurrente puisque le président de ANTRAL leur a garanti qu’ils finiraient par obtenir de bons résultats. En plus des manifestations, des pétitions sont organisées. Une pétition avec environ 10 mil signatures contre le service de transports Uber a été livré en mars 2015 à l’Assemblée Nationale. Des histoires de piratage de la part des taxis circulent également puisque ces derniers tentent d’avoir le plus d’informations possibles à propos des chauffeurs

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et voitures Uber. Il y a même eu des cas de conducteurs de taxis qui ont appelé une voiture Uber pour se retrouver en présence d’un chauffeur et en quelque sorte “l’attaquer”. Pour cette raison, l’entreprise Uber au Portugal se montre attentive afin d’éviter les possibles agressions et d’assurer que ses partenaires sont en pleine sécurité. Malgré cette vague de protestations et de personnes qui sont contre l’activité de Uber au Portugal, beaucoup sont en sa faveur. Révoltés, certains portugais utilisent les réseaux sociaux pour exprimer leur mécontentement et crient des pages sur Facebook comme celle appelée Queremos a Uber em Portugal, ce qui signifie “Nous voulons Uber au Portugal”. À ces plaintes sur les réseaux sociaux participent plusieurs personnalités publiques, telles que le mannequin Sara Sampaio, qui sont en faveur du modèle Uber et du service de qualité qu’il propose. De plus, des pétitions publiques ont été créées contre la décision du tribunal. L’Université Católica de Lisbonne a même fait une étude dans un univers de 600 personnes qui a démontré qu’environ 97% des utilisateurs fréquents de Uber approuvent le service. Selon l’étude réalisée, à la demande de l’entreprise, après un an de service au Portugal, les services proposés par Uber sont considérés de confiance par 96,7% des utilisateurs fréquents et 98,7% des utilisateurs non fréquents. Dans les deux cas l’approbation de qualité a dépassé les 98%. Ces statistiques viennent donc démontrer que les insatisfaits avec Uber sont les taxis, alors que les clients eux font preuve de grande adhésion et satisfaction. Finalement, quelques années après l’apparition de Uber, malgré toutes les manifestations contre celle-ci, les taxis ont ouvert les yeux. Ils ont compris qu’au lieu de critiquer il fallait plutôt développer leur système afin de devenir plus compétitifs. Alors que le marché des taxis demeurait identique il y a des années, ils ont enfin décidé d’accompagner l’évolution technologique de nos jours qu’est celle des smartphones. Cette réalité virtuelle est de plus en plus visible au sein des nouvelles générations. Face à cela, les différentes compagnies de taxis ont donc créé des applications pour les smartphones telles que Taxi Digital ou 99 Táxis afin que les clients puissent appeler un taxi de la même manière qu’ils appellent un véhicule Uber. Certaines applications mettent à disposition du client, exactement comme le modèle Uber, des informations importantes comme le nom et photographie du chauffeur, son numéro de

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téléphone, etc. Ainsi, les taxis espèrent atteindre le niveau de Uber après avoir eux-mêmes été dépassés par manque d’innovation. Pourtant, l’entreprise Uber fait preuve de persistance. L’économiste et chef de Google, Hal Varian, est venu à Lisbonne pour participer à une conférence ayant pour thème la concurrence. Il a affirmé que “Uber est dans la peau de Google il y a quelques années” parce que les entreprises déjà installées dans le marché “savent que quelque chose na va pas mais ne savent pas quoi”. En effet, cela montre que à l’image de Google, Uber prend une place importante à l’échelle mondiale. Ceci peut nous laisser envisager une place leader pour Uber dans le marché des transports dans quelques années. À la pointe de l’innovation, Uber annonce la diversification de ses services en créant UberCARGO qui s’intègre dans le marché de transport de marchandises. Ce service n’est disponible qu’à Hong Kong mais Uber envisage l’expansion de celui-ci. Nous avons cherché à mettre en évidence la difficulté de l’implantation du modèle Uber au Portugal. L’opinion publique est divisée et constitue un grand obstacle face à cette innovation dans le marché des transports. Les portugais attendent en ce moment la décision définitive d’une investigation en cours faite par la Commission Européenne, ainsi que celle du nouveau Gouvernement portugais.

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CONCLUSION En conclusion, nous pouvons affirmer que le chemin que poursuit Uber au Portugal, même si l’entreprise connait une bonne croissante, n’est pas facile. En effet, la confrontation qui existe entre Uber et les taxis, la bataille légale en cours dans les tribunaux et les incidents publiques réguliers démontrent ces difficultés. Le concept de Uber est venu révolutionner, innover et moderniser le transport privé de passagers. Puisque le lobby taxi a toujours été puissant et protégé dans la défense de ses intérêts, les taxis se sentent menacés face à cette perte de part du marché. L’entrée en scène d’un concurrent qui offre un service de meilleure qualité, moins cher, plus pratique et avec une sécurité renforcée vient ouvrir une bataille juridique dans un encadrement légal discutable et avec de nombreuses lacunes. En fait, Uber n’est pas une entreprise de transport mais un intermédiaire qui fait la liaison entre quelqu’un qui cherche un transport et quelqu’un qui l’offre à travers d’une plateforme virtuelle. En effet, l’entreprise Uber ne possède aucun véhicule, elle a recours à des partenaires qui ont une licence pour transporter des passagers et leur charge une commission. Il est donc très difficile d’établir une comparaison d’obligations légales entre Uber et les taxis. La discussion se centre alors sur les conditions dans lesquelles le transport est effectué: formation des chauffeurs, paiement des licences, etc. Malgré tous ces obstacles et cette complexité, le marché de Uber parvient à augmenter. Exemple de ceci est l’utilisation croissante de l’application qui est actuellement dans le top 60 des applications les plus téléchargées sur App Store. Néanmoins, une des éventuelles contraintes peut être le fait qu’une partie de la population soit encore privée de smartphones et ne puisse donc pas jouir de ce service qui est “à la mode”. Le modèle Uber, malgré l’application complexe au Portugal, est apprecié par ses clients qui se montrent satisfaits par la qualité et efficacité du service qui leur est vendu. Tel est le succès de cette nouvelle alternative de mobilité qu’il existe déjà aus États-Unis une entreprise appelée Lyft offrant un service avec le même principe. Qui gagnera cette bataille dans laquelle le client a une influence importante? Les taxis réussiront-ils à imposer une fois de plus leur influence ou estce que, au contraire, ils se verront forcés à se moderniser et à se rapprocher du modèle Uber, comme d’ailleurs arrive déjà avec plusieurs compagnies de taxi?

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BIBLIOGRAPHIE - Interview à Filipa Corrêa Mendes qui travaille pour Uber Portugal - Interview à João Coutinhas à propos de l’Histoire des taxis au Portugal - Interview à João Montenegro, propriétaire d’un taxi - Sites Internet/revues et journaux online: · http://www.cmjornal.xl.pt/nacional/sociedade/detalhe/ 20150629_1114_nova_aplicacao_agrada_aos_taxistas.html · http://www.dinheirovivo.pt/invalidos/99-taxis-uma-central-de-taxisem-movimento/ · http://www.publico.pt/tecnologia/noticia/a-uber-esta-na-posicaoem-que-o-google-estava-ha-uns-anos-1712048 · http://www.dn.pt/portugal/interior/uber-assegura-que-cumpre-alei-e-paga-impostos-4767475.html · http://www.dinheirovivo.pt/buzz/tribunal-de-lisboa-proibe-uberem-portugal/ · http://www.dn.pt/portugal/interior/taxistas_entregam_peticao_ contra_uber_4477177.html · http://fabrice.rochelandet.free.fr/section4.pdf · http://www.dn.pt/portugal/interior/uber-debaixo-de-guerra-dos-taxismas-aprovada-pelos-utilizadores-4742910.html · http://www.dn.pt/portugal/interior/peticao-para-manter-a-uber-emportugal-vai-chegar-ao-parlamento-4602869.html · http://www.dn.pt/galerias/fotos/portugal/interior/protesto-dos-taxistascontra-a-uber-4767636.html · http://expresso.sapo.pt/sociedade/2015-09-30-Contra-a-Uber-taxistasno-aeroporto-de-Lisboa-recusaram-se-a-transportar-passageiros · https://newsroom.uber.com/ · http://www.cmjornal.xl.pt/tecnologia/detalhe/portugueses_lutam_ pela_uber_nas_redes_sociais.html · http://www.dinheirovivo.pt/buzz/proibicao-da-uber-em-portugal-geraonda-de-protestos-nas-redes-sociais/ · http://www.dn.pt/portugal/interior/uber-tribunal-mantem-proibicaoempresa-continua-ativa-em-portugal-4654468.html · http://observador.pt/explicadores/guerra-esta-os-taxistas-uber/ · http://www.maxicours.com/se/fiche/7/1/16571.html · http://observador.pt/explicadores/guerra-esta-os-taxistas-uber/16-porquee-que-os-taxistas-avancaram-com-uma-providencia-cautelar-contra-a-uber/

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FICHE SYNTHÈSE INÊS ROQUETTE «Uber» est un mot que j’entends depuis quelques années et qui fait écho auprès de tous les médias. Pourtant, mes connaissances à propos de ce thème étaient presque nulles puisque même si j’entendais parler de cette innovation dans le domaine des transports, différentes versions me parvenaient. L’opportunité d’en savoir plus parût avec le Travail Personnel Encadré (TPE). Dès la rentrée que le groupe était formé; un groupe sérieux et engagé qui aurait des facilités de communication dû à notre amitié. Pourtant, les professeurs nous avertissaient que cette proximité pourrait autant favoriser que défavoriser le travail. Heureusement, nous avons su prouver le contraire puisque nous nous sommes très bien entendues du début jusqu’à la fin. Dès la première séance nous étions motivées de commencer ce défi mais un peu stressées puisque nous voulions dès le début trouver un thème consensuel. Puisque six mois de recherche sur un même sujet exigent de la motivation de la part de tous les membres, nous voulions vraiment choisir un thème qui nous donnerait du plaisir à toutes. Nous étions toutes les trois d’accord pour aborder un sujet de l’actualité qui, si possible, n’aurait pas été étudié auparavant. De plus, nous avions en tête que se soit une étude de cas au Portugal pour faciliter les recherches et avoir l’opportunité de réaliser des interviews si nécessaire. Nous discutions avec nos familles à propos du TPE à la recherche d’une idée géniale. Enfin, l’idée de Uber est parue, s’intégrant dans le thème spécifique de la filière ES «Crise et progrès». Ce sujet s’adaptait parfaitement à nos exigences : un thème actuel et polémique, aussi bien au Portugal que dans le reste du monde, intéressant et original. Bien accrochées à notre choix nous nous sommes donc mises au travail. Notre groupe s’est mis d’accord pour rédiger le travail ensemble plutôt que de le partager en trois puisque cela briserait l’esprit d’équipe. Une de nos grandes difficultés a été sans doute le choix de la problématique et l’organisation du plan. Pourtant, nous étions conscientes que cela

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prendrait du temps puisque finalement ce serait la base du travail et le fil conducteur de toute notre réflexion. En effet, ce ne fut pas facile d’avoir le consentement de M. Comaille ni de M. Ikor qui nous soutenaient pendant les heures de TPE, mais une fois tout bien structuré, ils ont approuvé avec conviction ce qui nous a beaucoup motivées. La problématique choisie «En quoi l’application du modèle Uber au Portugal est-elle complexe?» est assez large et nous a permis d’aborder non seulement l’étude du marché Uber au Portugal mais aussi celui des taxis, qui est finalement le frein majeur de l’implantation de cette innovation. Notre travail repose surtout sur une comparaison des deux services et sur leur confrontation en tant que concurrents. Pour questionner le thème nous avons dû avoir recours en particulier aux revues, journaux et sites Internet puisqu’il n’existe pas encore de livres à propos de Uber. Nous avons recherché toujours les informations les plus fiables pour traiter le sujet. Puisqu’il s’agit d’un thème qui est source de débat encore aujourd’hui, nous n’avons eu aucune difficulté à trouver des informations et nous avons même eu du mal à faire le triage de celles-ci telle était la quantité. Au fur et à mesure qu’on rassemblait tous les articles rencontrés, des modifications étaient faites au niveau de notre plan. Nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer Filipa Corrêa Mendes, ancienne élève du Lycée Français qui travaille pour Uber au Portugal comme directrice commerciale, qui nous a beaucoup aidées. Pour nous renseigner à propos des taxis, un autre contact a été primordial: celui d’un propriétaire d’un permis de taxi. Une autre difficulté rencontrée concernait l’Histoire des taxis au Portugal puisque rien de spécial ne figurait ni sur internet ni dans la bibliothèque du lycée. Nous avons finalement pris connaissance, par l’internet, d’un monsieur qui a fait des recherches sur ce thème, à qui ont a donc fait une interview par téléphone. Mon groupe s’est également appuyé sur le cours de SES de 1ère qui a été une grande aide pour l’emploi des termes économiques et les différentes définitions. Nous avons choisi comme support de faire une revue qui regrouperait toutes les informations à propos de Uber puisqu’aujourd’hui c’est surtout à travers ce type de médias qu’on prend connaissance des sujets d’actualité. Ce support nous a paru original, pratique et le plus adapté au thème choisi puisque nous voulions vraiment un contenant qui soit en conformité avec le contenu.

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En ce qui concerne l’emploi du temps je pense que nous avons bien exploité les deux heures par semaine de TPE même si, dans mon opinion, le temps a volé. Nous avons pourtant avancé à un rythme régulier et nous nous sommes bien organisées dès le début de façon à ne pas être stressées les dernières semaines. Finalement, le résultat obtenu a été pour moi très satisfaisant. J’ai apprécié notre autonomie tout au long de ces six mois de recherche. Nous étions toutes ravies d’avoir achevé le travail à temps et à heures, tel que nous le souhaitions. Pour moi, un des avantages du TPE c’est de s’entrainer pour les travaux de groupe qui sont récurrents dans la plupart des universités, ce qui est très important. Cette expérience nous a permis de travailler en équipe, de discuter, de s’entraider et prendre des décisions collectives, ce qui n’est pas toujours facile. En outre, j’ai non seulement appris à mieux maitriser des notions d’économie, mais aussi appris à propos du fonctionnement de Uber, des taxis, de la concurrence féroce entre les deux et des lois qui concernent ces deux marchés.

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MADALENA REIS Pendant la première séance de TPE (Travail Personnel Encadré), l’objectif fut de former les groupes. J’ai eu la possibilité de pouvoir travailler avec Inês Roquette et Mathilde Roque de Pinho, ce qui m’a rendue confiante pour ce défi, d’une part parce que nous nous entendons très bien, ce qui nous a permis de travailler dans une bonne ambiance et d’autre part, parce que notre caractère sérieux garantissait une bonne dynamique de travail. Nous avons donc décidé dès le début, que l’esprit d’équipe ne pouvait donc pas manquer. Après la constitution de notre groupe, nous avons été confrontées à des difficultés concernant le choix d’un thème, puisque nous voulions un thème susceptible de plaire aux trois partenaires. Depuis le début, nous avons fait une liste de plusieurs sujets suscitant l’intérêt de l’ensemble de l’équipe. Notre objectif était surtout d’avoir un thème d’actualité qui nous attirait et qui serait suffisamment original pour nous motiver jusqu’à la fin. C’est alors que l’idée d’aborder le sujet sur Uber, une innovation révolutionnaire non seulement au Portugal comme dans beaucoup d’autres pays, s’encadrait parfaitement dans le thème «Crises et Progrès» de notre filière Sciences Économiques et Sociales. Mes partenaires et moi, nous nous sommes montrées alors extrêmement intéressées de pouvoir exploiter ce sujet. Cependant, l’élaboration d’une problématique et d’un plan favorable n’ont pas été évidents, étant donné que cette partie du travail pouvait gérer une certaine complexité. Grâce aux conseils de M. Comaille et de M. Ikor, professeurs qui nous orientaient lors des séances de TPE, nous avons élaboré la problématique suivante : «En quoi l’application du modèle Uber au Portugal est-elle complexe?». Nous avons fait le choix d’un thème général afin de pouvoir élargir notre réflexion à propos de notre sujet, en faisant aussi la comparaison primordiale avec les services des taxis. Après avoir défini notre problématique et les paramètres de notre plan, nous sommes passées à la phase de recherche. Uber, étant un sujet d’actualité et qui continue aujourd’hui d’être en débat, nos recherches se sont basées sur des sites Internet et des articles de revues ou journaux. Le seul problème a été l’excès d’informations à propos de Uber. Malgré tout, nous avons eu l’occasion de pouvoir faire une interview à un membre

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de l’équipe Uber au Portugal, Filipa Corrêa Mendes, qui a toujours été disponible pour nous expliquer le fonctionnement de l’entreprise Uber, et pour nous répondre à toutes les questions. Néanmoins, notre groupe a rencontré plusieurs difficultés à se renseigner de l’histoire des taxis au Portugal par manque d’informations sur internet et de supports ce qui nous a posé un grand problème. Après de longues recherches, nous avons réussi à découvrir sur internet un contact d’un monsieur qui avait écrit un livre sur l’histoire des taxis mais qui malheureusement n’a pas été publié. Le fait d’avoir rencontré ce monsieur nous a permis de faire une interview via téléphone pour que nous puissions prendre connaissance de l’histoire des taxis. Notre équipe a pu avoir toutes les notions acquises et ainsi nous avons commencé à rédiger notre production. Nous nous sommes rencontrées plusieurs fois pour rédiger l’ensemble des différentes parties du travail, ce qui s’est toujours bien déroulé et n’a jamais créé de conflits. Pendant les heures de TPE à l’école, nous avons également travaillé toujours de façon efficace. Une fois le travail rédigé, nous avons choisi comme support de réaliser une revue, puisqu’en effet c’est surtout à travers les médias que nous avons pu nous renseigner de notre sujet. Cette idée de support nous a donc semblé la plus convenable par rapport à notre projet. Enfin la réalisation de ce travail m’a permis d’approfondir mes connaissances sur ce sujet que je ne connaissais pas en détail. Concernant le groupe, je pense que nous avons eu un bon résultat grâce à nos efforts consacrés à ce travail. En effet, puisque nous nous entendons très bien toutes les trois, cela nous a permis d’être à l’aise pendant la réalisation de ce projet. Le TPE, en général, a été un travail difficile mais agréable à réaliser. Cela a donc été enrichissant, sur un point de vue méthodologique, collectif et intellectuel.

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MATHILDE ROQUE DE PINHO Depuis le début de l’année que l’idée de travailler pendant six mois à propos d’un thème spécifique se montra très enthousiasmant. Le choix du thème «Uber VS Taxis» nous parut dès le début très actuel et semblait être intéressant d’appronfondir. Mes connaissances à propos de cette nouvelle alternative de mobilité étaient presque nulles, c’est pourquoi ce travail fut une très bonne opportunité pour mieux me renseigner sur celle-ci. Même si le thème du Travail Personnel Encadré (TPE) n’était pas vraiment mentionné au début de l’année, la composition de notre groupe était déjà pensée. Le choix de rassembler Madalena Reis, Inês Roquette, et moi, trois amies assez proches, sérieuses et prêtes à travailler, a facilité la réalisation de l’enquête. Dès la première séance, nous avions en tête l’idée de choisir un thème actuel et évidemment qui nous faisait plaisir à toutes. Au long du premier mois nous discutions avec nos familles, nos amis et rapidement le thème de Uber surgit. Nous étions toutes d’accord avec celui ci, qui avait l’avantage de s’intégrer dans de chapitre de la filière ES “Crises et progrès”. Dès le début de la rédaction du travail, nous nous sommes mises d’accord pour celle-ci soit faite ensemble au lieu de la partager en trois. Même si le choix de la problématique fut une des parties les moins évidentes, nous l’avons quand même trouvée assez rapidement. En effet notre problématique “En quoi l’application du modèle Uber au Portugal est-elle complexe?” était suffisamment large pour que nous puissions intégrer d’autres thèmes en relation avec le sujet. Les professeurs qui nous orientaient, M. Comaille et M. Ikor, nous ont beaucoup aidé en ce qui concerne l’élaboration du plan, principalement au niveau de l’axe deux. Personnellement, je pense que les deux heures de TPE par semaine ont été bien exploitées même si nous nous avons rencontrées en dehors de cellesci. Le groupe s’est organisé afin de ne pas être prises par le temps et de rendre notre travail à l’heure.

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Pendant notre enquête, nous avons rencontré Filipa Corrêa Mendes, ancienne élève du Lycée et actuelle directrice commerciale de Uber au Portugal, qui nous a accompagné et répondu aux questions qui nous posaient problème. Le groupe a rencontré quelques difficultés par rapport à l’histoire des taxis puisqu’aucune information intéressante n’était disponible sur internet. Pour cette partie du travail, nous avons eu la possibilité d’interviewer João Coutinhas, auteur du livre «Monografia Portuguesa», malheureusement pas encore publié dû à un manque de succès. Une fois le travail intégralement rédigé, nous avons dû choisir notre support. Il nous a paru pertinent de choisir une revue comme support, vu que c’est le média le plus utilisé pour la divulgation de ce type de sujets polémiques d’actualité. Pour finir, le résultat de notre travail a été, dans mon opinion, extrêmement positif, non seulement en terme de contenu mais aussi visuellement. J’ai été très contente de travailler avec mon groupe, nous nous sommes bien entendues, ce qui a facilité la réalisation du projet. Le TPE nous donne l’opportunité de travailler en groupe, avec un esprit collectif et de prendre des décisions ensemble. De plus, nous avons pu approfondir nos connaissances non seulement à propos de Uber, mais aussi dans un point de vue économique.

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REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier tout d’abord au Lycée Français Charles Lepierre Lisbonne de nous avoir proportionné ce travail. De même, la disponibilité et soutien de M. Comaille et M. Ikor tout au long de ces six mois ont été primordiales. Nous remercions également tous ceux qui ont collaboré hors du lycée. Dans un premier temps, Filipa Corrêa Mendes qui travaille pour Uber au Portugal dans le département de marketing, et qui s’est toujours montrée engagée et disponible pour clarifier nos éventuels doutes. Nous ne pouvons pas oublier de mentionner João Coutinhas qui nous a mis au courant de l’histoire des taxis au Portugal, partie qui nous posait problème dû à un manque de sources fiables. Enfin, João Montenegro, propriétaire d’un taxi, s’est montré disponible pour nous répondre à plusieurs questions surtout centrées sur la comparaison entre Uber et le marché des taxis. Nous tenons à remercier à nos parents pour leur soutien et mise à notre disposition pendant ces six mois. Un spécial remerciement à Sofia Paiva Raposo pour son travail de mise en page, le résultat final étant très satisfaisant.

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