MEMOIRE D'ARCHITECTURE

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REPUBLIQUE TUNISIENNE MINITERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Ecole Supérieure Privée d’Architecture et des Beaux Art IBN KHALDOUN

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CENTRE DE MISE EN VALEUR DE LA CULTURE PYGMEE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Directeur de mémoire : Mme DAOUD BEN CHEIKH Ibtissem Soutenu par : NGANYADE ZOWE Vahid Session : Juin 2016

Année universitaire 2015-2016 I


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DEDICACE

Je dédie ce mémoire d’Architecture : A mon père NGANYADE ZOWE Tiba pour tous les sacrifices dans le but de mettre sa famille dans de bonnes conditions, pour m’avoir inspiré et accompagné mes pas à l’Architecture et de m’avoir soutenu tout au long de mon cursus scolaire. Ce travail restera à jamais le fruit de tous ces efforts et que Dieu te bénisse. A ma mère NGANYADE Marie Christine pour tout son amour, sa protection et tous les conseils qui ont été chers au courant de ma vie et de mes études. A mes frères et sœurs : NGANYADE ZOWE Anis, NGANYADE ZOWE Yannick et NGANYADE Munirih. A toute la famille MUSTAPHA en Tunisie, et particulièrement à MUSTAPHA Rowshan (Papito), MUSTAPHA Ulfet (Mémé), MUSTAPHA Olinga et MUSTAPHA Isis Anouche de m’avoir soutenu pendant mes 5 ans d’études.

NGANYADE ZOWE VAHID

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REMERCIEMENT

Mes remerciements vont à l’égard de ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce mémoire d’Architecture. Je tiens sincèrement à remercier ma directrice de mémoire Mme DAOUD BEN CHEIK Ibtissem pour sa patience, son attention, sa disponibilité, son encouragement et ses précieux conseils qui m’ont permis d’élaborer ce travail scientifique. Je tiens également à remercier l’Administration de l’UIK et tous le corps des enseignants d’avoir grandement contribué à ma formation. Je remercie particulièrement Mr OUEDERNI Ghassen d’avoir méticuleusement contribué à ma formation. Je remercie enfin ma cher tante OSSIBOUGNA Marie Noël qui m’a aidée à contacter les pygmées Aka pendant mon exploration afin de mener à bien l’élaboration de ce travail. Sans oublier mes amis proches qui m’ont soutenu durant l’élaboration de ce travail : TODOZAN Franck Harold, NGOMA Chris et BAKOUMBA Cédric.

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SOMMAIRE Introduction ……………………………………………………………………….6 Problématique …………………………………………………………………….8 Méthodologie d’étude …………………………………………………………...10

I.

APPROCHE THEORIQUE

Chapitre 1 : La culture ………………………………………………………...12 1-1- Définition de la culture……………………………………………………...13 1-2- Les différentes manifestions de la culture ………………………………….14 1-3- Les relations entre Culture, Société et Architecture………………………...15 1-4- Le rôle de la culture dans le développement ……………………………….16 Chapitre 2 : Présentation des peuples autochtones ………………………….19 2-1- Cas des bochimans en Afrique Australe …………………………………...20 2-2- Cas des Kanak en Nouvelle Calédonie …………………….………………25 2-3- Cas des pygmées en Afrique centrale ………………...………………........34 2 4- Les problèmes liés à l’épanouissement de la culture pygmée ……………...44 Chapitre 3 : Le centre de mise en valeur d’une culture ……………………..48 3-1- Définition de la mise en valeur d’une culture…...………………………….49 3-2- Concepts relatifs au centre de mise en valeur d’une culture… …………….49 3-3- Notion de mise en valeur d’une culture en Architecture……………………50 4- Synthèse de l’approche théorique ………………………………………….56

II.

APPROCHE ANALYTIQUE

1-Analyse des projets similaires ………………………………………………58 1-1- L’institut culturel cri Aanichaaukamikw (Québec, Canada) ........................59 NGANYADE ZOWE VAHID

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 Synthèse…………………………………………………………………...69 1-2- Le centre culturel Sinthian (Sinthian, Sénégal) …………………………….71  Synthèse …………………………………………………………………..80 1-3- Le centre culturel Jean Marie Tjibaou (Nouméa, Nouvelles Calédonie) …..82  Synthèse…………………………………………………………………...93 2- Synthèse de l’approche analytique …………………………………………95

III.

APPROCHE CONCEPTUELLE

Chapitre 1 : Contextes d’interventions ……………………………………….97 1-1- Contexte général : La république centrafricaine …………………………...98 1-2- Contexte intermédiaire : La ville de Mbaîki-LOBAYE …………………..103 1-3- Contexte particulier : Le terrain d’intervention …………………………...106 Chapitre 2 : Elaboration du programme fonctionnel ………………………109 2-1- Objectifs du projet ………………………………………………………...110 2-2- Programme quantitatif …………………………………………………….111 2-3- Programme qualitatif……………………………………………………....113 Chapitre 3 : Le projet ………………………………………………………...114 3-1- Le parti architectural ……………………………………………………...115 3-2- Les concepts ………………………………………………………………117 3-3- Organisation fonctionnelle .……………………………………………….119 3-4- Rendu du pré-jury .……………………………………………..................120 IV. V.

CONCLUSION GENERALE ……………………….........…………...122 BILIOGRAPHIE ………………………………………........................123  Références bibliographiques ……………………………....124  Références webographiques …………………………….....125  Tableau des illustrations ……………………………....126-130 NGANYADE ZOWE VAHID

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INTRODUCTION « Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racine. » Marcus Garvey 1

Le monde auquel nous vivons contient plusieurs peuples qui ont chacun une histoire. Les peuples autochtones encore appelés "peuples racines", comptent près de 6% de la population mondiale et sont le témoignage vivant des origines de l’homme car ils forment des sociétés et des communautés culturellement distinctes dans leurs environnements. En effet, les peuples autochtones traduisent l’essence même de la culture à travers leurs arts, leurs langues et leurs techniques qui font preuve de leur existence et de leur évolution. La culture est ainsi intimement liée à l’homme et permet donc d’identifier un peuple. La mondialisation qui est un phénomène planétaire va favoriser le développement économique, politique et social des Etats, le brassage culturel et l’échange incessant des arts et des mœurs qui contribuent d’une manière ou d’une autre à une disparition des valeurs propres à chaque pays. Les peuples autochtones étant nos origines, sont énormément touchés par ce phénomène qui contribue à leur marginalisation et leur discrimination au sein de la société, affectant ainsi leur environnement et provoquant aussi leur disparition. Les pygmées faisant partie des peuples autochtones de l'Afrique centrale sont eux aussi profondément touchés par cette mondialisation grandissante. En effet, on assiste à l'exploitation grandissante des ressources minières et forestières détruisant leur cadre de vie donc entraînant leur déplacement massif voire leur disparition ; et ceci malgré le fait qu'ils constituent un patrimoine culturel vu leur symbiose avec l'environnement, la nature, leurs connaissances traditionnelles et leur spiritualité. Cependant, parlerons-nous demain d'une culture pygmée vu que cette "société " est en voie de déclin ? Les problèmes culturels dans le monde, en Afrique et surtout dans mon pays le Centrafrique, doivent susciter l’attention des grands acteurs de la société, passant par le politicien, le sociologue jusqu’à l’architecte. C’est dans cette optique qu’à la fin de mon cursus universitaire en Architecture, je me propose de concevoir un centre

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Marcus Garvey, surnommé « The black Moses » est un leader noir du XXe siècle, considéré comme un prophète par les adeptes du movement ‘’rastafari’’ NGANYADE ZOWE VAHID

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de mise en valeur de la culture pygmées en Centrafrique qui est ma part de réaction et de participation à la survie culturelle de mon pays. Ainsi, c’est par l’élaboration d’un programme consistant répondant aux facultés culturelles des pygmées que nous concevrons un équipement culturel attractif qui a pour but primordial de promouvoir une culture dévalorisée.

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PROBLEMATIQUE

Les pygmées, cible d’études, sont des peuples semi-nomades habitant dans le grand bassin forestier de l’Afrique centrale. C’est l’un des peuples autochtones de la sous-région qui conserve la vie à l’indigénat avec les lois de la nature. Leur caractéristique rapporte qu’ils sont de petites tailles et se retranchent dans la forêt où ils exercent toutes les activités champêtres (chasse, pêche, cueillette, agriculture) moyennant toutes les techniques forestières. La colonisation a provoqué leur séparation en plusieurs communautés (Aka, Ba Aka, Baka, Bambenga…) dans les pays limitrophes de la république centrafricaine à savoir le Gabon, le Cameroun, la république du Congo et la république démocratique du Congo et aujourd’hui, on en compte moins de 300.000 individus dans la sous-région. Les pygmées Aka qui sont restés sur le territoire centrafricain notamment au SudOuest dans la préfecture de la LOBAYE sont considérés comme les peuples autochtones du pays. Ils constituent une richesse culturelle notamment en matière d’art musical et de danse, avec leurs chants polyphoniques et sont les seuls à détenir certains secrets des techniques forestières jusqu’aujourd’hui non connues. Malheureusement, ils ont tendance à disparaître de nos jours à cause des multiples procédés de déforestation et de braconnage et sont presque marginalisés et rayés de la carte. Nous souhaitons valoriser cette culture qui aujourd’hui a tendance à disparaître Le gouvernement et les collectivités locales doivent favoriser, mettre en œuvres des moyens nécessaires à la reconnaissance et la mise en valeur de cette culture bien que les pygmées soient situés dans une zone géographique stratégique. Les activités qui contribuent au développement du pays dans le Sud-Ouest à savoir l’agriculture vivrière, la chasse et la pêche font partie intégrante du travail de ces peuples-là qui détiennent les connaissances nécessaires à leurs applications. Aujourd’hui, la république centrafricaine ne dispose pas d’équipements culturels pouvant offrir à sa population les moyens de découverte et de rétrospection à l’histoire du pays or notre appartenance culturelle est un fait important qui doit être valorisé et marqué au cours de l’évolution. Pour cela, Comment valoriser ce potentiel culturel par le biais de l’architecture ? En effet, les pygmées disposent d’un bagage culturel qui se base sur la maîtrise de la forêt et de tous les éléments qui l’entourent, les techniques et les pratiques spirituelles leur permettant de survivre à l’abri des dangers. Cela se traduit par leur NGANYADE ZOWE VAHID

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architecture qui est adaptable à chaque environnement auquel ils s’y installent. L’art musical et la danse sont des moyens d’expressions de leur histoire et de leur quotidien qu’ils transmettent de génération en génération. A travers ce contexte, notre objectif est de concevoir un équipement culturel qui a pour but principal de valoriser, de promouvoir et de refléter l’identité des pygmées qui sont l’origine du peuple centrafricain. Quels sont les éléments nécessaires à la conception d’un équipement culturel tel que « le centre de mise en valeur de la culture pygmée » ? Comment ce projet pourrait-il exprimer la marque d’une culture à travers son architecture traditionnelle tout en s’insérant dans son époque ? Quel types et caractéristiques d’espaces pourraient matérialiser et valoriser cette culture ? A travers notre travail, nous essayerons d’apporter les réponses adéquates à tous ces questionnements et de matérialiser à travers ce projet les idées de conception d’un ensemble d’espaces destinés à promouvoir la culture pygmée.

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METHODOLOGIE D’ETUDE

Afin de mieux réaliser ce travail qui s’organise autour du thème de la mise en valeur d’une culture, il est nécessaire et impératif d’avoir une méthodologie d’étude bien précise nous permettant de répondre à notre problématique posée ci-haut. Ainsi, notre travail s’articule en trois étapes :  La première étape est la partie théorique : Cette phase consistera d’abord à une théorisation de l’étude dans le sens où nous allons définir brièvement des concepts de la culture dans toutes ses instances. Par la suite, nous présenterons en généralité quelques cas de peuples autochtones qui font preuve de l’origine de l’homme et nous argumenterons le problème de l’épanouissement des pygmées en Afrique centrale et plus précisément en Centrafrique. A la fin de cette phase, nous définirons ce qu’est un centre de mise en valeur d’une culture.  La seconde étape est la partie analytique : Cette partie consistera à se ressourcer d’informations en analysant certains projets similaires afin de comprendre le fonctionnement d’un établissement culturel et tirer certains concepts habiles qui nous serviront à la phase suivante.  La troisième étape est la partie conceptuelle : Après s’être ressourcé d’informations, nous présenterons d’abord le contexte d’intervention du projet, à savoir la présentation de la république centrafricaine (situation géographique et climat, situation économique et Architecture) et MbaïkiLOBAYE qui est le site d’intervention (Situation géographique et climat, équipements, activités dominantes et le choix du terrain). Ensuite, à l’aide des synthèses recueillies dans les phases précédentes, nous passerons finalement à la conception du projet.

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I. APPROCHE THEORIQUE

“La recherche, c'est l'acte par lequel une société avancée exprime sa foi en un avenir ouvert.” Samuel Butler2

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Samuel Butler est en écrivain et peintre anglais. NGANYADE ZOWE VAHID

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CHAPITPRE 1 : « La culture »

Le sujet de ce mémoire porte sur la conception d’un centre de mise en valeur de la culture pygmée. Il est évident que "la culture" est la notion fondamentale et la base de notre réflexion. Ainsi, dans ce premier chapitre, nous allons nous familiariser avec la notion de culture, connaître son origine, son importance dans la vie de l’homme et son rapport à l’architecture.

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1-1 Définition de la culture : a) De l’étymologie à une définition : Le mot culture vient des termes latins « cultura » lui-même lié au mot « colere » (« habiter », « cultiver », « honorer »), se rapportant en général à l’activité humaine. Le terme « cultura » désigne à la base l’action de cultiver la terre mais au fil du temps, il se rapporte à l’action de cultiver l'esprit. En effet, le terme culture est lié à une étymologie voisine « cultus », qui désigne l’action d’enrichir, de cultiver, soigner l’esprit par des exercices intellectuels. En outre, la culture se rapporterait à l’ensemble des activités humaines à savoir les langues, les arts, les sciences et les techniques, ce qui amène à dire que la culture évolue dans le temps et se diffère d’un groupe humain à un autre vu leurs différences dans la morphologie et l’esprit. Aussi, la culture peut être définie sur la base des connaissances et croyances acquises sur nos ancêtres, c’est-à-dire que l’Homme doit savoir « d’où vient-il ? Qui est-il ? Et où va-t-il ? ». Ce qui lui permettra d’avoir une culture singulière qui façonnera son vécu et sa vie et le guidera vers sa destinée. Ainsi, pour se revendiquer d’une culture, il faut d’abord l’identifier, la connaître puis la maîtriser avant de l’exploiter. Sur ce, la culture vient à la fois de l’origine de l’Homme et de l’environnement culturel dans lequel il est élevé.

b) Pluralité de définitions : Le mot culture occasionne de différentes réflexions, menant à des définitions selon les domaines mais le sens reste commun. Afin de mieux saisir le mot culture, nous présenterons les quatre définitions qui suivent :  L’encyclopédie LAROUSSE définit la culture comme "l’ensemble des pratiques sociales instituées, acquises et non innées, les rituelles, les symboliques et techniques propres à une société."  John Cowper Powys3 définit dans son livre intitulé "Le sens de la culture" : « La culture est ce qui nous reste lorsque vous avez tout oublié… »

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John Cowper Powys est un écrivain, conférencier et philosophe britannique NGANYADE ZOWE VAHID

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 Francesco Alberoni4 stipule dans son livre intitulé "Vie publique et vie Privée" : « la véritable culture, celle qui est utile, est toujours une synthèse entre le savoir accumulé et l’inlassable observation de la vie. »  L’UNESCO considère la culture comme « l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qu’une société, un groupe social ou un individu. Subordonnée à la nature, elle englobe, en outre l’environnement, les arts et les langues et les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeur, des traditions, les croyances et les sciences. » 5

1-2 Les différentes manifestations de la culture : La culture englobe de très larges aspects de la société qui organisent entre autres la vie de l’Homme à savoir les systèmes de valeurs, les croyances, le mode de vie, les mœurs, les systèmes d’organisation de la famille… Ces aspects constituent les différentes manifestations de la culture. On peut distinguer en général trois grandes formes de manifestation de la culture qui synthétisent les aspects de la société :  L’Art qui est l’ensemble de toutes les créations libres de l’homme à savoir la sculpture, la peinture, la musique, la danse traduisant ainsi le vécu de l’Homme, son identité culturelle et son passage à travers une époque ;  Le langage qui est le système de communication et d’expression donnant à chaque peuple son identité. C’est le catalyseur de l’évolution d’une culture ;  L’Architecture s’adapte aux valeurs et traduit le mode de vie d’un peuple dans un environnement donné ainsi que son évolution scientifique et technologique.

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Francesco Alberoni est un sociologue, journaliste et professeur en sociologie italien Définition de l’UNESCO de la culture, déclaration de Mexico, 26 juillet 1982 NGANYADE ZOWE VAHID

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CULTURE

ART

LANGAGE

ARCHITECTURE

"Création"

"Communication"

"Techniques"

Figure 1 - synthèse : Les différentes manifestations de la culture

1-3 Les relations entre Culture, Société et Architecture : La culture étant considérée comme l’une des caractéristiques distinctives de l’espèce humaine, est constituée dans sa majorité des idées, des techniques et des valeurs traditionnelles que partagent les membres d’un groupe social voire, des familles de génération en génération. En effet, les humains développent certains attributs culturels communs au moyen des expériences partagées avec les autres membres de leur société. La société devient un élément essentiel et déterminant vers la culture et l’existence de la culture est impossible sans l’existence de la société parce que la société est un lieu d’interaction qui rend possible les partages des connaissances, des valeurs et des croyances. Cette association entre culture et Société caractérise les différents groupes humains, ce qui fait qu’ils reflètent une identité culturelle spécifique. Ainsi, la culture comme Clifford Geertz a dit : « est la trame de signification en fonction de laquelle les humains interprètent leur existence, aussi comme la manière de conduire ses actions » et la société « est la manière qui assume l’action et les relations sociales réellement existantes d’un groupe d’individus d’une culture spécifique »6 6

Geertz Clifford, Interpretation et cultures, edition des archives contemporaines, Paris 2010.. Geertz Clifford est un anthropologue américain NGANYADE ZOWE VAHID

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Bien que les concepts de « culture », « société » et « architecture » soient différents, ils ont des liens profonds qui animent la vie de l’Homme.  La culture se réfère aux comportements spécifiques et aux idées qui émergent de ces comportements, aux valeurs et à la perception de la morale.  La société se réfère à un groupe de gens qui possède une culture  L’architecture en elle-même au-delà de sa dimension artistique et technique est une traduction matérielle de l’identité culturelle d’un groupe humain. On peut prendre références du fait de l’Homme à son origine, a créé une architecture (l’architecture traditionnelle), qui a évolué en fonction de l’évolution des techniques et des découvertes. Ce qui nous amène à considérer que l’architecture est dépendante de la culture et de la société. On peut le remarquer dans les deux grandes civilisations qui ont marqué le monde à savoir l’Egypte antique et Rome.

Figure 1 : Les pyramides de Gizeh en Egypte

Figure 2 : Le Colisée de Rome

Ainsi, les illustrations ci-dessus montrent le fait que l’architecture évolue ensemble avec la société et est une traduction du mode de vie d’une population donnée.

1-4 Le rôle de la culture dans le développement : La culture est, dans toutes ses dimensions, une composante essentielle du développement durable. En tant que domaines d’activité, elle contribue puissamment au développement économique, à la stabilité sociale et à la protection de l’environnement par le biais du patrimoine matériel et immatériel, des industries NGANYADE ZOWE VAHID

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créatives et des divers moyens d’expression artistique (biens et services, activités culturelles, tourisme culturel et musées). En tant que dépositaire du savoir, des significations et des valeurs qui imprègnent tous les aspects de notre vie, la culture détermine aussi la façon de vivre des êtres humains et les relations qu’ils ont les uns aux autres aux niveaux local et mondial. En effet, il y a plusieurs conceptions du développement selon les réalités de certains pays dans le monde. On peut noter que dans un cadre général de développement, il doit s’entendre qu’un pays a la capacité de subvenir à ses besoins primaires et urgents sans l’apport, la générosité ou l’aide d’un autre pays et en second lieu, l’aptitude de son économie à générer et à redistribuer ses richesses. Face à cette vision, la culture contribue en créant des emplois, des revenus et des compétences malgré les difficultés que traversent les sociétés à la fois économiques, sociales et culturelles. D’une part, les produits culturels résultant de la créativité individuelle ou collective sont réellement les démarches de diffusion de la culture à un public donné et deviennent des éléments commerciaux rapportant des bénéfices. C’est le cas des domaines tels que la littérature, la musique, la danse, l’artisanat, les arts plastiques et le cinéma. D’autre part, les sites touristiques, les musées, les centres artisanaux et les établissements créent de grands emplois et rapportent des revenus. Les derniers rapports de l’UNESCO datant de 2009, nous apprennent que « la culture crée des emplois et génère des revenus qui s’élèvent à 1.3 billions de dollars des états unis en 2005 », « les industries culturelles produisent plus de 7% du PIB mondial. »7

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www.culture-developpement@unesco.org Le pouvoir de la culture pour le développement NGANYADE ZOWE VAHID

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PRODUCTIONS ARTISTIQUES

CULTURE Un facteur de développement économique et social durable PATRIMOINES CULTURELS

ETABLISSEMENTS CULTURELS

Figure 2 - synthèse : La culture comme facteur de développement économique durable

 Synthèse :

CULTURE

Identité culturelle

Art, Architecture et Technique

Développement éconmique et social durable

Figure 3 - synthèse : La culture

La culture en définitive se présente comme un élément très important puisqu’elle englobe tous les aspects de la société et touche les principaux domaines d’activités de l’Homme. Pour comprendre comment certaines sociétés sont spécifiques, nous allons présenter quelque cas de groupe d’individus ayant une identité culturelle spéciale dans le second chapitre de cette partie. NGANYADE ZOWE VAHID

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CHAPITPRE 2 : « Présentation des peuples Autochtones »

Les peuples autochtones ou encore "peuples racines" sont un témoignage vivant de l’origine de l’Homme et font preuve de l’essence de la culture à travers leurs communautés culturellement distinctes qui se rattachent à un environnement spécifique. Au cours de ce second chapitre, nous allons présenter quelques cas de groupes humains qui ont su préserver un mode de vie propre à eux ayant un rapport direct à l’architecture.

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2-1- Cas des bochimans en Afrique Australe : Le mot français « Bochiman » est dérivé du mot néerlandais « bosjesman » introduit par les Boers8 et signifiant littéralement « Hommes des buissons » ou « Hommes de la brousse ». On observe plusieurs variantes telles que : Basarwa, Bochiman, Boschimanes, Boschimans, Bushmens, Khoe, Khwe, Masarwa, San, Sans, Xam… Les Bochimans sont des peuples nomades et les plus anciens de l’Afrique australe où ils vivent depuis plus de 44 000 ans. L’histoire nous rapporte que l’arrivée des peuples Hottentots9 (éleveurs sédentaires) et les Bantous10 (agriculteurs sédentaires) au 17ème siècle et les hollandais au 18ème siècle a bouleversé leurs conditions de vie les obligeant à se décimer et s’installer dans les terres les plus ingrates. Ce sont des peuples chasseurs-cueilleurs et sont considérés comme les derniers avec les pygmées à représenter la civilisation de l’arc en Afrique (la vie à l’indigénat). Avec une population estimée à 100 000 individus, ils sont principalement situés en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud et leur habitat est réduit au désert du Kalahari.

Figure 3 : Illustration du portrait Bochimane

Aujourd’hui, les Bochimans sont au bord de l’extinction à cause des menaces gouvernementales impitoyables du Botswana qui les obligent à ne pas utiliser les ressources de la réserve du Kalahari.

a- Situation géographique et Climat: Les Bochimans vivent principalement dans les réserves du désert du Kalahari (900.000 km² de superficie) situés entre le Botswana, la Namibie et l’Afrique du

Les Boers sont les paysans blancs qui se sont installés dans la sous-région de l’Afrique australe Les Hottentots, peuples pastoraux de l’Afrique centrale 10 Les Bantous, peuples Kongo repartis du Cameroun aux Comores et du Soudan à l’Afrique du Sud 8 9

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Sud. C’est une zone climatique très instable à cause de sa rareté en eau mais la végétation est assez abondante. Le climat est ainsi tropical sahélien et on peut noter : - Une saison sèche qui dure huit mois ou plus et une saison humide variant entre un et quatre mois ; - La pluviométrie varie entre 100 mm au Sud et l’Ouest du Kalahari (zone aride) et 500 mm au Nord et à l’Est (subhumide et semi-aride).

Figure 4 : Situation actuelle des Bochimans en Afrique

Figure 1 - Statistique : Relevé climatique du désert du Kalahari

Le désert du Kalahari possède plusieurs réserves naturelles et isolées les unes aux autres telles que : la réserve de chasse du Kalahari central (2ème zone la plus protégée au monde), le Khutse Game reserve et le Kgalagadi Transfrontier Park qui présente aussi un sol riche en ressources et contient une faune et une flore bien variées. En outre, le sous-sol est riche en ressources minières avec la présence du Charbon, du cuivre, de l’uranium et du nickel, ce qui constitue aussi un danger pour les peuples Bochimans car ils ont aussi en grande partie victimes d’un grand exode NGANYADE ZOWE VAHID

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forcé laissant derrière eux des machines d’exploitation qui détruisent leurs terres d’origines.

Le désert du Kalahari Le bassin du Kalahari

Figure 5 : Illustration du désert du Kalahari

b- Mode de vie: Les Bochimans sont des peuples chasseurs-cueilleurs et vivent encore comme au Néolithique c’est-à-dire à l’âge de la pierre. Ils ont pendant longtemps trouvé leur subsistance dans le désert grâce à leurs connaissances et leurs compétences. En effet, leurs habitudes culturelles démontrent que leurs activités quotidiennes sont exercées par tout le groupe d’où les hommes sont des excellents chasseurs et s’occupent de ramener le gibier (plusieurs espèces d’antilopes), tandis que les femmes et les enfants pratiquent le ramassage des fruits, des baies des racines et des œufs d’autruches qui sont une grande partie de leur consommation.

Figure 6 : Les Bochimans dans le désert

Figure 7 : Consommation des œufs d’autruches NGANYADE ZOWE VAHID

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La culture bochiman est en grande partie basée sur les connaissances des techniques de vie dans le désert. Ils détiennent des grands secrets de chasses et cela se démontre par leur savoir-faire et le fait qu’ils immortalisent leur passage en laissant derrière eux des peintures qui relatent les scènes de chasses, de cueillettes et des guerres tribales dans les rochers du désert. On peut en remarquer des œuvres dans les réserves du Cederberg et de Matjiesrivier11.

Figure 8 : Peinture Bochimans dans les réserves du Cederberg

En outre, les Bochimans possèdent une langue unique dans son genre s’avoisinant à celle du groupe Khoïsan12. En effet, c’est une langue qui est composée de clics (consonnes inspirées) et traduit dans l’écriture par des signes. Aussi, la musique et la danse font partie de leur quotidien et accompagnent les rites religieux chamaniques qu’ils pratiquent (des pratiques caractérisées par des tremblements de corps à savoir la tête, l’abdomen et les membres).

Figure 9 : Un Bochiman et sa guitare

Figure 10 : La danse des bochimanes

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Le Cederberg et le Matjiesrivier sont des réserves naturelles protégées situées dans le Nord de la province de Cap-occidental en Afrique du Sud 12 Les langues du groupe Khoïsan sont des langues parlées en Afrique australe. Elles sont généralement composées de clis. NGANYADE ZOWE VAHID

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b- Architecture: Les bochimans sont des peuples nomades dans le désert du Kalahari. L’architecture présente dans leur milieu est adaptée aux conditions de vie et à la situation sociale. Le système d’organisation sociale des bochimans est tel qu’il existe des campements, chacun constitué d’une ou de plusieurs familles en même temps. Ce qui implique et justifié cette organisation naturelle et traditionnelle de plusieurs huttes autours d’une cour centrale servant d’espace commun pour tout le monde. La hutte bochiman est construite en trois étapes moyennant des plantes naturelles trouvées sur site. On cite par là des branches d’arbres sèches et des ficelles issues de certaines herbes sèches. Ceux-ci constituent les matériaux absolus de la hutte bochiman vu la pauvreté du paysage. Les étapes de construction de la hutte sont : 1. La première étape est la réservation et la construction d’une assise circulaire d’environ 2.15m de diamètre d’où sera enfuit les branches sèches d’arbres ; 2. La seconde étape est de relier toutes les branche servant d’armature de structure par les ficelles afin d’obtenir un dôme dont la hauteur est inférieure ou égale à 2m ; 3. La troisième étape consiste à entreposer les herbes sèches sur l’armature de structure jusqu’à avoir un volume qui est imperméable à l’eau.13 HERBES SECHES

BRANCHES D’ARMATURE

Figure 11 : Illustration d’une hutte bochiman et l’intérieur

13

Film : La vie des peuples San en Namibie, FOOTAGE-FRAME POOL. NGANYADE ZOWE VAHID

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Figure 12 : Vue d’ensemble d’un campement Bochimane

2-2- Cas des kanak en Nouvelle-Calédonie : Le terme kanak ou Canaque (par les colons français) vient du mot hawaïen kanaka signifiant « Homme », « être humain », « Homme libre » et faisant référence aux peuples autochtones mélanésienne en nouvelles Calédonie. Les kanak sont l’une des populations les plus anciennes du pacifique Sud. Ce sont les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie et se sont installés il y a environ 3000 ans métrisant l’art de la pierre polie et fondant une grande civilisation sur la culture de la terre qui s’est développée jusqu’à nos jours. L’histoire coloniale démarre à partir du 4 septembre 1774, où l’explorateur et navigateur anglais James Cook découvre la grande Terre et la baptise « New Caledonia » en l’honneur de l’Ecosse et ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle et au cours du XIVe siècle que la France s’y intéresse faisant d’elle une province.14

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www.gitesnouvellescaledonie.nc, histoire et culture. NGANYADE ZOWE VAHID

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a. Situation géographique et climat : Les kanak sont des peuples cultivateurs et représentent 40% de la population de la Nouvelle-Calédonie. Ils comptent environ 104 958 individus et occupent en majorité les provinces du Nord (73,8%) et les provinces des îles Loyauté (96,6%) de la Nouvelle Calédonie et en minorité les provinces du Grand Nouméa et du Sud rural. Leur situation géographie justifie leur mode de vie et où le climat favorise les activités agricoles.

Figure 2 – Statistique : Pyramide des âges de la communauté kanak

La Nouvelle-Calédonie jouit d’un climat tropical qui est animé par le phénomène El Niño et La Niña, avec des vents dominants à l’Est et au Sud-Est. L’année est divisée en deux saisons, séparées par deux inter saisons, déterminées par la zone de la convergence intertropicale (ZCIT) et l’anticyclone de l’île de Pâques. - La saison chaude et humide entre mi-Novembre et mi-Avril, animée par le vent du Sud et ayant une température maximale de 28°C à 32°C avec un fort taux d’humidité. Le mois le plus pluvieux est Janvier et le mois le plus chaud est Février. Cette saison subit très souvent une dépression climatique par l’apparition des cyclones (tel que le cyclone Erica) ; - La première saison de transition en mi-Avril et mi-Mai, avec une diminution des températures et des précipitations ; - La saison fraîche entre mi-Mai et mi-Septembre, douces autant pour les précipitations et les températures qui varient entre 15°C et 25°C. Le mois le plus frais est Août ; NGANYADE ZOWE VAHID

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- ––La seconde saison de transition entre mi-Septembre et mi-Novembre, d’où l’anticyclone de l’île Pâques atteint son étendue maximale en faisant remonter les températures qui varient entre 18°C et 26°C.

Figure 13 : Situation géographie de la Nouvelle-Calédonie

b. Le mode de vie : Une société est un groupe d’Hommes qui vivent et s’organisent ensemble.

Figure 14 : Illustration du portrait Kanak

La société kanak est organisée sur la base d’une unité sociale et spatiale particulière à savoir les Clans qui constituent un ensemble de cadres coutumiers hiérarchiques. Les clans sont ensuite regroupés en tribus selon les territoires et chapotés par un district.

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 Le Clan est composé d’un ensemble de familles qui s’identifient à un ancêtre commun ayant en commun un mythe et une terre. Néanmoins, un clan peut être modifié au fil du temps en fonction de son renforcement c’est-à-dire qu’il peut accueillir de nouveaux membres, ou en fonction de son affaiblissement lorsque ces membres quittent pour s’installer sur de nouvelles terres et fonder de nouveaux clans. Ainsi, l’appartenance à un clan est fondée sur certains nombres de critères de respects, de gestuelles et de paroles particulières permettant la cohésion sociale : le degré de parenté et l’âge de l’individu qui crée un lien affectif entre les membres, c’est-à-dire qu’il existe une manière de parler et une attitude à tenir lorsqu’un individus s’adresse à son père, sa mère, ses frères… le chef du clan est le plus aîné de toutes les lignages de familles ou encore le cadet lorsqu’il se montre capable d’assumer les fonctions (le nom du chef « frère aîné »). Il est l’animateur de la vie dans le clan et le détenteur des prises de décisions dans le cadre du village. Sur ce, l’organisation de la société kanak est basée sur ce système dont les chefs sont des symboles de représentation de la communauté. Mais cette société reste semi-égalitaire car les femmes n’ont pas de rôle décisionnel.15  Le mariage qui est un élément très important dans les sociétés autochtones est célébré sur la base de l’isogamie chez les kanak, un mariage des « cousins croisés » c’est-à-dire l’union entre deux moitiés issues de la même classe matrimoniale ou du même rang social. Ainsi, en général, les échanges cérémoniels à savoir le mariage, les naissances ou les deuils sont les poumons de la société kanak car avec le jeu de don et de contredon, on assiste à un échange mutuel entre les différentes couches sociale . Figure 15 : Illustration Carte des aires coutumières kanak

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http://histoire-geo.ac-noumea.nc, La société et la culture kanak traditionnelles. NGANYADE ZOWE VAHID

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La structure de la société kanak marquée par cette subdivision de rôle qui a une incidence considérable sur le vécu des individus, leurs habitudes quotidiennes et l’habitat qui est le résultat d’une conception de vie et le symbole de la culture.

Figure 16 : Organisation de la société kanak

La culture kanak est en grande partie basée sur la coutume traditionnelle qui est un ensemble de règles et de conduites à tenir obligatoirement dans la société. « Faire la coutume » comme disent les kanak, est un ensemble de rites, de rituels et de rapports sociaux entre les clans. Il est essentiel de respecter ces traditions surtout en offrant des dons au chef de la tribu lorsqu’on lui rend visite en lui demandant systématiquement la permission d’accéder à certains lieux « tabous » connus de tous. La culture de la terre à savoir celle de l’igname qui est une tubercule sacrée, symbole de virilité et d’honneur. Les kanak distinguent les ignames ordinaires, des ignames spéciales faisant base des échanges coutumiers et de l’alliance des clans.16 16

www.mncparis.fr, maison de la Nouvelle-Calédonie NGANYADE ZOWE VAHID

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En outre, l’igname est considérée comme un repère temporel d’où le cycle de la culture de l’igname en est le calendrier kanak. Les différentes étapes de cette culture rythment la vie de l’individu tout au long de l’année. Par exemple, la cérémonie de l’ouverture de la culture de l’igname se situe au début de la période la plus fraîche de la Nouvelle-Calédonie, vers la fin du mois de Juillet. Puis, de Juillet à mi-Août, c’est la préparation du champ, on le désherbe, le brûle et le laboure. Ainsi, ce calendrier est accompagné de pratiques traditionnelles, de rituels et de soins particuliers qui sont les symboles de la société kanak.

Figure 17 : Illustration du mariage kanak

Figure 19 : L’igname, valeur culturelle

Figure 18 : Illustration du deuil kanak

Figure 20 : Offrande coutumière datant de 1920

La danse et la musique pour le kanak revêtent une importance spirituelle et artistique. Le Pilou est l’une des danses accompagnées de chants qui sont pratiquées lors des échanges tels que les mariages, les naissances et les funérailles (exemple de chants : le bua, le buatadata, l’ayoii). NGANYADE ZOWE VAHID

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Figure 21 : La danse de la guerre

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Figure 22 : Danse pilou-cérémonie d’offrande

c. Architecture : L’architecture illustrée ci-dessous est le symbole final de l’identité culturelle des kanak. L’habitat répond à la bonne organisation de cette société qui est basée sur le partage et l’échange des connaissances. L’architecture, mis à part son volet technique, représente une grande partie des coutumes. C’est à travers la case traditionnelle kanak que nous découvrons encore en profondeur l’organisation du territoire. Dans un clan, les différentes cases s’organisent d’une manière linéaire et hiérarchique, un parcours linéaire allant de la case du « cadet » à la grande case du « frère aîné ». Les petites cases appartiennent aux membres des lignages de familles.

Figure 1 : Plan - Exemple d'habitat en allée centrale dans la vallée de la Tiwaka NGANYADE ZOWE VAHID

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––

Case du cadet Case du frère aîné

‘ Figure 2 : Plan - Organisation spatiale des cases kanak

Les kanak ont une conception de l’espaces de sorte que tous les membres du clan connaissent tout le territoire. Il n’y a pas de terre vierge et toutes les terres sont occupées soit par les habitations, par les champs ou par les terres sacrées réservées aux ancêtres ou aux esprits. Cette culture de connaissance du territoire nous montre que les kanak ont adapté leur milieu social à l’architecture d’où l’on remarque que les cases sont hiérarchisées en fonction de la topographie du site (la case du « frère aîné » est la plus haute et est située au niveau le plus haut).

Figure 23 : La grande Case

Figure 24 : Grande case-Tribu de Nera en 1874 NGANYADE ZOWE VAHID

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La flèche faitière est l’un des éléments principaux

de

la

case.

Elle

se compose d'un visage central, d'un tronc-pied relié à la case et d'aiguilles.

Le tronc central est l’élément de structure principal de la case et le symbole de réunion de la famille.

Les troncs multiples représentent les lignées du clan et se réunissent au faîtage.

Figure 25 : Composition de la case kanak

La porte de la case est basse de 1.50m, un symbole de respect pour les occupants de la case.

Les

chambranles

sont

les

seconds éléments principaux de la case et représentent les esprits Figure 26 : La case kanak

protecteurs

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La construction de la case kanak est un ouvrage collectif : Les femmes arrachent la paille et l’amènent sur le site, les vieux fabriquent les lianes d’assemblage, décortiquent les bois et les sculptent, et les hommes coupent les troncs et font la construction. Des gestes rituels coutumiers accompagnent les étapes de la construction pour matérialiser la présence des ancêtres et assurer le bien-être des occupants. Les sculptures sont utilisées pour représenter les esprits qui animent la société. Parlà, il existe des sculptures en bois aux formes symboliques qui incarnent les esprits et les flèches faîtières, sortes de totem utilisés comme éléments décoratifs et incarne les ancêtres.17 De plus, la case est parfaitement adaptée au climat local d’où sa forme ronde, sa hauteur dominante, sa flexibilité protège contre les grands vents (les cyclones).

2-3- Cas des pygmées en Afrique centrale : Le mot pygmée prend son origine du grec « pugmaîos » signifiant « haut d’une coudée » et désignant les peuples spécifiques par leurs tailles, inférieure à 1.50m et vivant dans le grand bassin de la forêt équatoriale en Afrique. Les pygmées sont la population la plus ancienne de l’Afrique datant de 70 000 ans selon l’étude de l’ADN mitochondrial, ou 60 000 ans sur la base de l’étude de l’ADN nucléaire. Ils se sont différenciés en plusieurs communauté il y a environ 20 000 ans à savoir les Akas, Baaka, Ba.Aka, Babenga, Babenjelle, Ba.Benjelle, Babenzele, Babenzi, Babinga, Babongo, Bambenga, Bambenzele, Batwa, Bayaga, Bayaka, Beká, Benjelle, Biaka, Binga, Mankunda, Mbaka, Mbenzele, Mbinga, Mòáka, Nyoyaka, Pygmées Aka, Tara-Baaka, Yadinga, suite au différents changements climatiques qui ont réduit les forêts équatoriales de l’Afrique centrale. Ils conservent un mode vie semi-nomade dans la forêt, la civilisation de l’arc comme à la fin du paléolithique. a. Situation géographique et climat : Les pygmées sont des peuples chasseurs-cueilleurs repartis dans la sous-région de l’Afrique centrale à savoir les pays tel que le Gabon, le Cameroun, la république centrafricaine, le Congo, la république démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Ils comptent au total près de 300 000 individus, la plus grande 17

www.arys.free.fr, la population de la Nouvelle-Calédonie. NGANYADE ZOWE VAHID

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population se trouve en RD Congo et en république centrafricaine (50 000 individus), mais ils se trouvent menacés aujourd’hui par les différentes exploitations forestières, épuisant leurs ressources de survie.

Figure 27 : Carte- Situation actuelle des pygmées en Afrique

Figure 28 : Carte zoom- Situation par groupe des pygmées en Afrique centrale NGANYADE ZOWE VAHID

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Les pygmées d’Afrique centrale se distribuent dans une zone localisée de part et d’autre de l’équateur depuis le centre du Cameroun jusqu’au Nord du Shaba (RD Congo), un vaste bassin forestier possédant un climat typiquement équatorial humide. La température moyenne s’élève à 25°C, les précipitations sont fortes, supérieures à 1500 mm avec un taux d’humidité voisinant les 90%. Ainsi, le climat se subdivise en quatre saisons : -

Une petite saison des pluies, de mi-Mars à début Juillet ; Une petite saison sèches en Juillet et Août ; Une grande saison des pluies de début Septembre à mi-Novembre ; Une grande saison sèche, de mi-Novembre à mi-Mars.

Cette combinaison de paramètre climatiques détermine un certain nombre d’associations végétales dont se dégagent quatre types principaux qui abriteront un stock de faune diversifié. On peut citer : La forêt tropicale avec inondation périodique, la forêt tropicale humide, la forêt sempervirente18 et la forêt semicaducifoliée. Ce qui influence les conditions de vie des peuples pygmées.19 b. Le mode de vie :

Figure 29 : Illustration du portrait pygmée

La société pygmée en générale s’organise en campement ayant plusieurs décompositions dont la base est le campement familial (làngo), ce qui constitue l’identité d’un peuple toujours unis et qui maîtrise leur environnement. En effet, les campements pygmées se décomposent en fonction des allées et venues des familles conjugales c’est-à-dire que ce sont les mariages et les visites qui accroissent la communauté. Ce qui démontre que la société pygmée forme des communautés

18

Une forêt sempervirente est une forêt dont les arbres (au feuillage persistant) et le sol sont pauvres en nutriments. 19 Guy Philippart de FOY, les pygmées d’Afrique centrale- le cadre de vie, France, 1984. NGANYADE ZOWE VAHID

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virilocales et patrilocales20. Ainsi, dans campement qui forme l’unité sociale de base, on ne peut pas distinguer une famille conjugal d’une famille étendue car dans le lexique des pygmées Aka par exemple, il n’existe pas un mot pour le désigner, on se réfère à « mon camp » ou « les gens de mon camp ».21 Lorsque les activités dépassent le cadre du campement (unité socio-économique de base), elles sont réalisées entre campement voisins. Le point commun qui fonde le voisinage est la piste (nzâ en langue Oubanguienne= Aka, Baka…), c’est-à-dire un chemin aménagé dont l’une des extrémités est un village, les campements sont distants de 10 kilomètres. Ainsi, sur chaque chemin vivent plusieurs campements en nombre variables (entre 3 et 10 campements). Cet ensemble de groupe résidentiel est appelé mô sàmbà, un terme qui désigne à la foi les groupes locaux voisins et le grand campement collectif. 22

Figure 1 : Généalogie - Composition d’un camp Baka- camp de forêt relevé par DODD en 1980

Figure 2 : Généalogie – Schema explicatif du composition d’un camp pygmée

LA PISTE CAMPEMENT

La résidence est virilocale pour l’épouse et patrilocale pour les enfants. Il arrive cependant que, devenus adultes, certains enfants décident de regagner le village maternel 21 Séraphin N. P, la polyandrie chez les Bashilele du Kasaï occidental (Zaïre) : fonctionnement et rôles, Paris : CEPED, juillet 1996) 22 Serge BAHUCHET, Dans la forêt d’Afrique centrale-les pygmées Aka et Baka : la communauté, Paris 1992. Serge BAHUCHET, professeur du Musée national d’Histoire naturelle et spécialiste de l’ethnoécologie. 20

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Le schéma ci-dessus représente la composition d’un campement pygmée qui s’organise en communauté virilocale et patrilocale d’où l’on se rend compte que certains membres d’une famille préfèrent vivre dans un autre campement qui appartient à celui de la belle famille et ainsi de suite… La culture pygmée est basée sur la maitrise des techniques de vie dans la forêt car étant des peuples semi nomades, ils se sont adaptés à leur environnement. La chasse et la cueillette sont leurs principaux moyens de subsistances, ensuite la pêche et l’agriculture en forêt. Le pygmée n’est pas un Homme de l’eau, les fleuves apparaissent comme des voies de passages et des migrations, ce qui fait que le pygmée n’a pas la maîtrise de ce milieu. Il ne sait pas tendre de grands points de lianes et ne sais pas construire de pirogues. Il n’a pas élaboré des techniques de pêche avancées, à part la pêche artisanale dans les petits bassins. Le pygmée est primordialement un chasseur, il a accumulé ainsi une somme de connaissances ethnologiques sur chaque espèce animale chassée qui s’inscrit dans une perception écologique plus globale du milieu forestier.

Figure 30 : Illustration d’une expédition de chasse des pygmée Aka dans la forêt

C’est cette science de la forêt qui est à l’origine des dons exceptionnels d’odorats résumé aux facultés supra sensorielles. 23

Guy PHILIPPART de FOY, les pygmées d’Afrique centrale- les maîtres de la forêt soumis aux patrons, France, 1984. Guy PHILIPPART de FOY, photographe de formation qui a effectué plusieurs d’expéditions chez les pygmées en Afrique centrale et est l’auteur de plusieurs œuvres décrivant leur vie dans la forêt. 23

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En outre, la forêt comporte dans son immensité une mosaïque de micro milieu à savoir les plantes et les insectes, ce qui fait que les pygmées maîtrisent plus de 400 plantes et leurs similitudes servant comme nourritures et remèdes pour toutes sortes de maladies. La cueillette n’est rien d’autre qu’une collecte des vivres dans la forêt (plantes médicinales et vivrières, les fruits, les tubercules et les insectes). Il est impératif de connaître la forêt pendant le jeune âge. Les jeunes doivent subir des initiations de longues durées pour être des Hommes de la forêt. Cette initiation prend l’aspect d’une mort de la naissance (moboko) et d’une naissance de l’adulte (mbonî) qui est dès lors sous la protection de jèngi ou èzèngi (esprit suprême de la forêt). Au cours de cette initiation, on apprend aux jeunes gens les aspects sacrés et cachets des rituels, mais également les remèdes (molombi) qui permettent de devenir invisible pour la chasse de l’Eléphant. Ainsi, le chasseur peut aller seul à la chasse en se servant de ses connaissances apprises et tout dépend de la maturité psychique et non de la maturité physique. De plus, indépendamment de l’initiation principal des jeunes gens, il y a la circoncision des garçons qui se fait plus tôt pendant l’enfance sans cérémonie et la mutilation dentaires qui est obligatoire pour tout le monde et faisant partie du cycle d’accession au statut d’adulte (mutilation des incisives). La culture en général se manifeste par l’art, le langage et les techniques. Les pygmées sont témoins d’une culture unique qui se manifeste à travers l’usage des techniques naturelles de maîtrise de la forêt. Ce sont des peuples bilingues c’est-àdire qu’ils parlent une langue intra-communautaire (se rapprochant des langues oubanguiennes) et la langue des communautés voisines. La musique et la danse sont leurs moyens de s’exprimer, de transmettre leurs traditions, leurs rituelles et dogmes religieux de générations en générations. Les complexes musiques polyphoniques des pygmées, celles des communauté Aka et Baka par exemple, ont été étudié par les plusieurs musicologues aujourd’hui comme Simha Arom et Mauro Campagnoli, qui ont réalisé plusieurs enregistrements et ont fait des comparaisons avec d’autres communautés pour comprendre au mieux le fonctionnement. En plus, de grands compositeurs occidentaux contemporains tels que György Ligeti, Steve Reich et le pianiste Pierre-Laurent Aimard se sont intéressés à leur musique, ce qui fait que

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les traditions orales des pygmées Aka font partie du patrimoines culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2003 .24

Figure 31 : Initiation secrète des jeunes

Figure 32 : Mutilation dentaire des jeunes

Figure 33 : Illustration des chants et danses des pygmées Aka en république centrafricaine

www.maziki.fr, division du patrimoine culturel par l’UNESCO. www.unesco.org, Plan d’action pour la sauvegarde et la revitalisation de la tradition orale des Pygmées Aka de la république centrafricaine. Documentaire : Les chants polyphoniques des pygmées Aka de Centrafrique, YOUTUBE. 24

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Figure 34 : Les outils de collecte de miel et le petit mortier - pygmée Baka

c. Architecture : L’architecture est une traduction du mode de vie d’une population donnée. Les pygmées ont un type d’habitat qui est parfaitement adapté au milieu forestier (huit mois de validité) : on cite par là, la hutte traditionnelle pygmée ou encore le mongulu pygmée. Les pygmées ne se démarquent pas totalement des populations voisines, ils ont un contact presque périodique, vu qu’ils détiennent certaines des techniques forestières. Ceci devient un élément d’échange entre eux et les Bantous. Ils ont très souvent un campement proche d’un village Bantou avant de s’étendre en plusieurs campements dans la forêt.

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Village Bantou

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Campement pygmée

Figure 3 : Plan - Implantation type d’un campement pygmée en relation avec un village Bantou

Un campement est composé de plusieurs huttes qui s’organisent autour d’une cour centrale. Le mongulu est une hutte construite en fonction de la taille du pygmée. Elle est construite en trois étapes moyennant l’usage de certains matériaux naturels qui ne sont que des plantes spéciales très présentes dans la forêt. On peut citer :  Les plantes Marantacées composée de rhizome, soit une tige assez fine feuillée de formes ovales atteignant parfois les 50 cm dans la plus grande longueur. Ces feuilles servent de couvertures (tuiles végétales) pour la hutte et la tige comme armature de structure (les tiges à l’origines varient entre 2 à 5m d’hauteur). Il existe plusieurs espèces de plantes Marantacées qui sont reconnaissables facilement par le pygmée et font objet de matériaux de construction ;  Les plantes Olacacées, des plantes souples et flexibles très répandues aussi dans la forêt et font objet de ficelles qui permettent de relier les armatures entre elles.25

25

Guy P.F, les pygmées d’Afrique centrale- l’habitat en forêt, France, 1984. NGANYADE ZOWE VAHID

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Hutte

Cours centrale

Figure 4 : Plan - Illustration d’un campement pygmée

Ainsi, le mongulu pygmée est construit par les femmes du campement. Les étapes sont : 1. La première étape consiste à préparer le terrain qui va accueillir le campement, le désherber, préparer les points de fixations des tiges servant d’armatures baliveaux et les plantes à larges feuillage servant de tuiles végétales ; 2. La seconde phase est réservée à construire l’armature en tige en forme de dôme à base circulaire. Les tiges sont reliées entre elles par des ficelles végétales ; 3. La troisième phase consiste à envelopper la hutte par les tuiles servant de toit et d’étanchéité naturelle.26

Figure 35 : Les étapes de construction d’un mongulu pygmée

Le mongulu est une construction bio dégradable. Elle protège les pygmées et les met à l’abri de tous les dangers naturels. La hauteur de la hutte finale est inférieure ou égale à 1.50m qui est la taille moyenne d’un pygmée. Ainsi, on peut juste dire que c’est une architecture qui est issue du génie humain et reflète l’identité culturelle de cette population.

26

Documentaire : Les pygmées Baka-le grand virage, YOUTUBE. NGANYADE ZOWE VAHID

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Figure 36 : Le campement prêt après la construction des huttes

LA FUMEE

LA FUMEE EN SUSPENSION

1.5m

FOYER RIGOLE D’EVACUATION

Figure 1 : Coupe - Mongulu pygmée fait par SEIGNOBOS et PHILIPPART de FOY en 1984

2 4- Les problèmes liés à l’épanouissement de la culture pygmée : Dans les pays de la sous-région de l’Afrique centrale, les pygmées subissent toutes formes de discriminations qui empêchent l’épanouissement de leur culture et leur reconnaissance en tant que citoyens de ces pays. NGANYADE ZOWE VAHID

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Les problèmes et revendications : Les pygmées (Hommes de la forêt) sont confrontés depuis la colonisation jusqu’à nos jours à des problèmes qui menacent leur disparition. Premièrement, ces peuples souffrent de l’exploitation forestière qui a connu dans les Etats d’Afrique centrale un essor considérable. Les lois forestières sont élaborées dans les bureaux du ministère de l’économie forestière sans tenir compte des avis ni du savoir des pygmées. Les installations industrielles qui ont pour but d’exploiter le bois, contribuent au déboisement des forêts d’une manière excessive, comme témoigne un pygmée Bambuti « Si la forêt meurt, nous mourrons aussi car nous sommes le peuple de la forêt ».

Figure 37 : Carte des fronts de déforestation dans la sous-région de l’Afrique centrale

Figure 38 : Illustration du déboisement des forêt en RD Congo et en Centrafrique

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Deuxièmement, les pygmées sont confrontés à la violence politique c’est-à-dire l’envahissement des forêts par les différents groupes armés (les rebelles) qui causent l’instabilité des pays de l’Afrique centrale (par exemple : Les Batwa du Rwanda et du Burundi ont durement souffert du génocide entre les Hutus et les Tutsis. Il y a aussi les Aka et les Baka de la république centrafricaine qui ont également souffert des instabilité politiques engendrant un conflit interconfessionnel (chrétien et musulman), les groupes armés tels que la SELEKA27 et la LRA28 qui abusent de l’utilisation des ressources naturelles, engendrant la disparition des pygmées. Troisièmement, la sédentarisation voulue par les gouvernements et accentuée par la déforestation et les conflits, entraine des problèmes de santé, d’où les pygmées n’ont pas droit aux soins de santé publics et leur médecine traditionnelle n’est pas mise en valeur. Leur culture est considérée comme méprisable, ce qui accentue le problème d’équilibre démographiques et toutes formes de discrimination et de racisme. Tout cela est une injustice qui ne favorise pas l’insertion sociale des pygmées et la reconnaissance de leurs droits d’être des citoyens comme tout autre peuple et de participer à la vie active de leurs pays.29

DISPARITION DES PYGMEES

La Sédentarisation

Les violences politiques La déforestation

Figure 4 - synthèse : Les problèmes liés à l’épanouissement de la culture pygmées

27

La SELEKA (alliance en français), une coalition de groupes rebelles composés de mercenaires tchadiens, libyens et soudanais qui se sont opposé au régime en 2012 et sont l’origine du conflit interconfessionnel en Centrafrique. 28 La LRA (l’Armée de résistance du seigneur), un mouvement composé de rebelles chrétiens qui sont contre le gouvernement ougandais. Il occupe une grande partie des forêts de l’Est de la Centrafrique. 29 www.gitpa.org, une reconnaissance difficile des pygmies en Afri que centrale. NGANYADE ZOWE VAHID

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Des solutions à entreprendre : Il est important que les Etats d’Afrique centrale redéfinissent une politique culturelle permettant de sauvegarder et de promouvoir la culture des peuples autochtones , comme Milan Kundera dit dans une de ses citations célèbre que : « La culture, c’est la mémoire d’un peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre ».30Cette réforme permettra aux peuples voisins et surtout à la jeunesse de prendre conscience, de reconnaître et de respecter l’existence des pygmées au sein de la société. Un proverbe africain dit que : « La culture est la possibilité même de créer, de renouveler, de partager des valeurs, le souffle qui accroit la vitalité de l’humanité ». Pour cela, trois axes pourraient conduire à une promotion et une reconnaissance de la culture pygmée :  L’éducation : Les Etats devraient penser à intégrer dans le système éducatif les valeurs ancestrales propres à la culture des peuples autochtones à travers l’histoire et l’Art.  La communication : La communication, l’apprentissage des langues sont des moyens efficaces pour transmettre l’information de nos jours. A l’heure où la mondialisation exige d’une manière ou d’une autre au brassage culturel, les pays utilisent les médias pour promouvoir la musique, la danse, le cinéma et l’architecture. Il serait utile de profiter de ses atouts pour amener à loin et montrer au monde que les peuples autochtones (les pygmées) existent.  Les institutions culturelles : Les institutions culturelles sont des lieux de rencontre qui ont pour but de défendre la sauvegarde de la culture des pygmées et d’en faire un patrimoine national auquel la population pourra œuvrer pour la promotion. Par-là, nous citons les musées, les instituts culturels, les centres culturels et bien entendus les centre de mise en valeur d’une culture.

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Milan Kundera, Artiste, Dramaturge, écrivain, Essayiste, Romancier originaire de la Tchécoslovaquie. NGANYADE ZOWE VAHID

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CHAPITPRE 3 : « Le centre de mise en valeur d’une culture »

Le présent mémoire a pour objectif principal la conception d’un centre de mise en valeur de la culture pygmée en république centrafricaine pour œuvrer à la sauvegarde de la culture pygmée, sensibiliser la population à reconnaître les pygmées en tant que peuple racine du pays. Dans ce troisième et dernier chapitre de l’approche théorique, nous essayerons de définir ce qu’est un centre de mise en valeur d’une culture donnée et sa vocation.

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3-1- Définition de la mise en valeur d’une culture : Avant de définir ce qu’est un centre de mise en valeur d’une culture, nous commencerons d’abord par définir les mots qui le composent à savoir « mise en valeur » et « culture » afin d’obtenir une signification complète :  D’après le dictionnaire français LAROUSSE, la « mise en valeur » fait similitude à « mettre en valeur » qui est le fait de ressortir les qualités d’une chose et/ou de rendre visible les points fort de quelque chose ou d’une personne. En somme, la mise en valeur d’une culture est de rendre visible et de ressortir les qualités propres à la culture d’un peuple donné. Mettre en valeur la culture revient à promouvoir les connaissances de bases d’un peuple qui sont basées sur les arts, les traditions et croyances. Il en ressort par là qu’un centre de mise en valeur d’une culture est un lieu public permettant à une population donnée de participer à des activités culturelles dans le but de promouvoir une culture donnée au sein d’une même société.

3-2- Concepts relatifs au centre de mise en valeur d’une culture : 3-2-1- Le loisir : Selon le dictionnaire français LAROUSSE, le loisir est « le temps libre dont on dispose en dehors des occupations imposées, obligatoires et que l’on peut utiliser à son gré. C’est aussi la distraction, amusement auquel on se livre pendant ses moments de liberté ». Il s’avère que le loisir est vital pour le bien être d’une personne vivant dans une société. Il a pour fonction principale de soulager l’Homme de ses pressions et tensions physique ou nerveuses provoqués par les obligations quotidiennes. Ainsi d’après le sociologue Joffre Dumazedier31, le loisir permet de :  Se libérer de la fatigue provoquée par les obligations personnelles et familiales quotidiennes ;  Procurer à l’Homme un lieu pour es divertissement afin de d’éviter les effets néfastes de l’ennui et de la monotonie dans les activités quotidiennes ; 31

Joffre Dumazedier, sociologue français née en 1915 et mort en 2002 Joffre Dumazedier, Vers une civilisation du loisir, Paris, 1972, pp. 232-233 NGANYADE ZOWE VAHID

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 Développer intellectuellement l’Homme au-delà du divertissement. C’est une intégration volontaire à la vie, les groupements récréatifs, culturels et sociaux.

3-2-2- La sensibilisation : Le dictionnaire français LAROUSSE définit la sensibilisation comme « l’action de sensibiliser, de conscientiser, de rendre sensible, réceptif et attentif à quelque chose pour lequel on ne manifestait pas d’intérêt auparavant ». La sensibilisation est l’un des objectifs principaux d’un centre de mise en valeur d’une culture car l’on doit attirer l’attention sur un mode de vie, la particularité d’un peuple et ses habitudes auquel on ne portait pas d’intérêt. La sensibilisation permet ainsi de pousser les gens à découvrir, reconnaître et de respecter des choses dont ils n’ont pas donné d’importance auparavant. Synthèse :

CENTRE DE MISE EN VALEUR D’UNE CULTURE

Une institution qui contribue à l’épanouissement humain, au développement et à l’intégration sociale.

Une institution qui favorise la promotion d’une culture donnée dans un cadre spécifique

Une institution qui encourage et favorise l’éducation culturelle.

Figure 5 – Synthèse : Un centre de mise en valeur d’une culture

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3-3- La notion de mise en valeur d’une culture en Architecture : La mise en valeur d’une culture en Architecture passe par la conception d’un édifice culturel qui s’adapte par ses caractéristiques typo morphologiques à la culture d’un peuple donné. Cette architecture devrait dans la mesure du possible être signalétique et rappeler les traits de la d’une culture spécifique. On peut citer le centre culturel Tjibaou qui se rapproche de la notion même du centre de mise en valeur d’une culture car il rappelle en long et en large des points forts de la culture kanak qui est basée sur le respect des coutumes traditionnelles.

Figure 39 : Notion de mise en valeur d’une culture- Illustration Centre culturel Tjibaou

Comme nous l’avions souligné dans les chapitres précédents, l’apprentissage culturel, l’échange, le partage et la communication sont les facteurs de promotion d’une culture. C’est dans cette optique que l’Architecture même du centre de mise en valeur d’une culture devrait, par le biai de ses espaces spécifiques et ses distributions, contribuer à ce même but principal. a. Des espaces de sensibilisation : Les espaces de sensibilisation sont de par leurs formes ou leur organisation spatiale, voués à des activités d’apprentissage des activités liés à une culture donnée. Ils ont pour but de faire voyager les visiteurs vers les temps anciens pour vivre le mode de NGANYADE ZOWE VAHID

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vie, les techniques et les arts pratiqués par ce peuple. Ces espaces peuvent être des aires d’apprentissage ou encore sous formes d’ateliers de créations.

Figure 40 : Atelier de production artistique dans l’Institut culturel Aanischaaukamikw au Québec

b. Les espaces d’expositions : Des espaces voués à la liberté des artistes qui peuvent s’exprimer en usant de leurs peintures, sculptures ou photographies pour l’expositions des scènes relatant des activités liées à une culture spécifique. Ce sont des espaces souvent non cloisonnés, lumineux et spacieux destinés à la liberté artistique.  La lumière : Elle est l’un des éléments les plus important d’un espace d’exposition permettant ainsi l’éclairage direct et indirect (lumière artificielle ou naturelle) des œuvres d’art exposées.  Le parcours : L’idée du parcours est de procurer aux visiteurs le sentiment d’un circuit séquentiel animé par des expositions. L’organisation spatiale doit permettre de vivre et de percevoir une série d’image. On distingue en général, Trois types de parcours qui sont :

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DEFINITION

SCHEMA

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ILLUSTRATION

Le parcours linéaire où les œuvres sont exposées selon un schéma de circulation obligé 41-Schéma parcours rectiligne

42-Musée du LOUVRE Galerie d’exposition

Le parcours brisé d’où le visiteur a le choix de visiter l’exposition ou juste une partie précise. 43-Schéma parcours brisée

Le parcours circulaire est déambulatoire et s’organise autour d’un espaces public central dont les expositions se trouvent en périphérie.

45-Schéma parcours circulaire

44-Musée DENVER (USA) Galerie d’exposition

46- Musée Guggenheim (USA) Galerie d’exposition

Figure 1 : Tableau de synthèse – Définition du parcours NGANYADE ZOWE VAHID

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c. Les espaces administratifs : Les espaces administratifs sont destinés à accueillir un personnel spécial pour la gestion du centre. Elle peut être complète (administration complète) ou partielle (Coopération) et est composé de bureaux, de dépôts et archives. d. Les espaces de rencontres et de communications : Les espaces de rencontre sont des lieux de rassemblement, de partage entre les gens et sont souvent animés par des espaces de consommation à savoir les restaurants, les cafeterias ou des expositions temporaires. e. Les espaces de manifestation et de spectacle : Des espaces qui sont voués à recevoir un grand public qui vont suivre les prestations des artistes musiciens, des groupes de théâtre et des groupes de danses pour l’ambiance festive et dynamique du centre.

Figure 47 : Salle de spectacle du centre culturel de la commune de Taverny (France)

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Synthèse : Un centre de mise en valeur d’une culture est un lieu public permettant à une population d’apprendre, d’être sensibilisée à travers la participation aux activités liées à une culture donnée. Son Architecture par le bais de ses espaces spécifiques et dynamiques, permet de promouvoir ladite culture spécifique.

ESPACES DE SENSIBILISATION ET D’APPRENTISSAGE

ESPACES D’EXPOSITIONS

CENTRE DE MISE EN VALEUR

ESPACES DE MANIFESTATIONS ET DE SPECTACLES

D’UNE CULTURE

ESPACES ADMINISTRATIFS ESPACES DE RENCONTRES ET DE CONSOMMATION

Figure 6 – Synthèse : Les principaux espaces d’un centre de mise en valeur d’une culture

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4-Synthèse de l’approche théorique :

CENTRE DE MISE EN VALEUR DE LA CULTURE PYGMEE

Une institution de défense et de sauvegarde de la culture pygmée en l’affirmant comme patrimoine national.

Une institution qui va encourager le gouvernement centrafricain voire les Etats d’Afrique centrale à instaurer l’éducation culturelle dans le système scolaire.

Un pôle de rencontre pour la sensibilisation de la population à connaître, à découvrir et à respecter la culture pygmée.

Figure 7 – Synthèse : Les objectifs du centre de mise en valeur de la culture pygmée

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II. APPROCHE ANALYTIQUE “Prenez l’habitude d’analyser, l’analyse va dans le temps permettre à la synthèse de devenir votre habitude de l’esprit” Franck Lloyd Wright

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CHAPITPRE : « Analyse des projets similaires »

Le présent chapitre consiste à analyser les différents projets similaires. Ceci nous permettra de mieux saisir l’organisation, le fonctionnement et les bases de l’Architecture d’une institution culturelle afin d’entamer avec simplicité, la conception du centre de mise en valeur de la culture pygmée en Centrafrique qui sera par le biais de son architecture, une identité culturelle à tout un peuple. L’analyse de chaque projet sera suivie de schémas explicatifs ou des plans relatant la parti architectural, les concepts développés, l’organisation fonctionnelle, les matériaux et la structure utilisée.

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1-1 L’institut culturel cri Aanichaaukamikw (Québec, Canada) :

Figure 48 : Vue sur l’institut culturel cri Aanchkaaukamikw

Maître d’ouvrage : Institut culturel cri Aanischaaukamik Maître d’œuvre : Stephen Rotman (concepteur) et Douglas Cardinal architect Localité : Oujé-Bougoumou, Nord-du-Québec (Canada) Surface du projet : 2900 m² Coût des travaux : 10 000 000 $ Année de construction : 2012

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Contexte historique : « Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson. Alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas ». Sitting Bull32 Les Cris sont l’un des peuples autochtones de l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) qui ont subi dans les siècles précédents des contre coup de l’exploitation minière et forestière. Le développement rapide des pays de la région, axé sur la rentabilité, a entrainé la destruction partielle des grandes forêts et la disparation partielle de ce peuple. Suite à plusieurs revendications, en 1970 les Cris d’OujéBougoumou (un village situé à 750km de Montréal dont le nom qui signifie « là où les gens se rassemblent ») ont barré des routes et ont décidés d’occuper l’espace pour protéger leurs droits. A suite de plusieurs négociations, un accord entre les Cris et le gouvernement canadien a permis en 1992, la construction d’un village permanent où les habitants peuvent adopter leur mode de vie traditionnel et être souverains sur leur territoire et choisi leur chef de bande visionnaire Abel Bosum pour les unir dans leurs missions économiques, sociales et spirituelles que représente la création de leur nouveau lieu de vie. Ainsi, la communauté d’Oujé-Bouhoumou a fait appel à l’architecte canadien de Douglas Cardinal pour la conception et la construction du village en 1992 afin de se rassurer de la transmission de l’héritage Cri et de sa survie après des décennies d’errance. Le village contient des habitations et des bâtiments publics conçu à la mémoire de la culture Cri où vivent quelque 750 personnes. D’où est la naissance de l’Aanischaaukamikw (nom qui signifie « le transfert d’une génération à l’autre ») qui est une institution culturelle qui a été construit en 2012 dans l’optique de sauvegarder et de promouvoir la culture Cri.33

32

Sillting Bull (1831-1890), chef de tribu et médecin des Lakotas Hunkpapas (amérindien) dans la civilisation Cri. Il était l’un des grands résistant à l’armée américaine 33

www.objectifnord.telequebec.tv, Oujé-Bougoumou. NGANYADE ZOWE VAHID

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Présentation du projet : Destiné à transmettre d’une génération à l’autre les valeurs culturelles des peuples Cris, l’Aanischaaukamikw est un institut culturel, conçu par l’architecte Stephen Rotman avec l’appui de Douglas Cardinal dans l’optique de pourvoir préserver, protéger et promouvoir celles-ci. C’est le 4ème bâtiment et le dernier du noyau communautaire d’Oujé-Bougoumou (village), une réserve amérindienne au Nord du Québec.

Figure 49 : Douglas Cardinal

Figure 50 : Stephen Rotman

Dans ce village construit en 1992, unique à son égard, les principaux bâtiments publics ont été regroupés à l’intérieur d’un immense cercle situé au centre du village. L’Aanischaaukamikw complète l’aménagement de cet espace qui en forme le noyau actif du village. Le batiment reflète, par le biais de son architecture l’habitat tradtionnel Crie appelé le Sabtuan.

Figure 5 : Plan de situation du bâtiment par rapport au village NGANYADE ZOWE VAHID

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Le parti Architectural : Le parti architectural adopté par la collaboration des architectes, s’appuie sur une interprétation de l’architecture traditionnelle de la maison longue du peuple Cri (le Sabtuan), du Tipi traditionnel Cri (le Astchiiugamikw34) et sur la situation contextuelle du village d’Oujé-Bougoumou.

Figure 51 : La maison longue traditionnelle et le tipi Cri

Le bâtiment représente un symbole d’identité culturelle par son architecture. Le concept formel du bâtiment rappelle les deux éléments far de la culture Cri au sein de leur société (le sabtuan et le tipi tradionnel), notamment par sa structure ingénieuse et mixte en bois qui évoque l’importance de la forêt pour le peuple Cri, le plan ouvert et la transparence qui en font le cœur de la communauté.

Figure 52 : Illustration du bâtiment et son entrée principale

34

Le Astchiiugamikw est un tipis traditionnel, réservé pour la cuisson de la viande des bois. NGANYADE ZOWE VAHID

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Les concepts : a. Interprétation contemporaine de l’architecture vernaculaire : Les architectes concepteurs du projet ont collaboré plusieurs foi avec les chefs aînés du village Oujé-Bougoumou pour connaître l’histoire et certains secrets de la culture du peuple Cri avant toutes opérations de conception architecturale. Le projet est né de plusieurs réflexions sur la transposition d’éléments liés à l’habitats traditionnel (vernaculaire) cri vers une architecture contemporaine qui, dans sa forme et ses fonctions, reflète l’identité du peuple.

Figure 53 : Croquis-Interprétation d’une architecture traditionnel- Maison longue/Tipi/Concept

Figure 54 : Illustration en 3D du concept retenu par les architectes

Le bâtiment s’intègre bien dans son environnement immédiat et l’utilisation ingénieuse du bois dans la structure principale du bâtiment rappelle la maison traditionnelle. Les architectes en collaboration avec les aînés du village ont décidé de développé ce concept jusqu’à sa réalisation en 2012.

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b. Une conception écologique : Vue les difficultés climatiques et les enjeux environnementaux de la région, les architectes ont dû faire preuve de détermination, d’imagination et ajuster des stratégies pour concevoir une architecture écologique qui s’intègre dans un site particulier sans effets nocifs sur l’environnement. C’est sur cet objectifs qui le projet est en attendant d’un certificat LEED35 car il répond aux normes qui sont basés sur la réduction de l’étalement urbain, la sélection de l’emplacement, la densité de développement et les moyens de transport actifs et collectifs. Les caractéristiques écologiques de l’institut culturel Cri : Aménagement écologique du site Le concept d'Aanischaaukamikw est basé sur la préservation, le maintien, le partage, la commémoration et la pratique de la culture crie. Le plan ouvert et la transparence des espaces intérieurs font de l’Institut le cœur de la communauté. Les architectes ont adopté des solutions peu couteuses sur le stationnement et la réduction de la pollution lumineuse dans le bâtiment. Ce qui contribue à diminuer l’impact négatif de la construction sur le site.

Figure 55 : Illustration de l’aménagement extérieur du projet et le plan ouvert du projet

Energie et atmosphère En plus d’une isolation accrue, le bâtiment est muni d'un système géothermique alimenté par 15 puits, qui assure le chauffage et la climatisation de l’édifice. En

La certification LEED est un système d’évaluation environnementale permettant de mesurer les performances énergétiques des bâtiments afin de promouvoir les constructions durables dans le monde. 35

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période de grand froid, l’Institut profite d’un apport calorifique supplémentaire, en captant les rejets de chaleur de l’usine de cogénération de la communauté. Matériaux et ressources Le concept du bâtiment est largement inspiré de la maison longue traditionnelle Cri. Sur ce, une attention particulière a été mise sur l’utilisation du bois local, notamment au niveau de la structure principale du projet auquel on retrouve une mixité de techniques à savoir le système poteaux-poutres et les arches de suspension des charges qui sont en lamellé-collé.

Figure 56 : Illustration de l’aménagement extérieur du projet et le plan ouvert du projet

Le parement extérieur du rez-de-chaussée est composé de bois torréfié et certifiés FSC 36et de feuilles de métal, et le parement du sous-sol en béton armé car il contient l’ensemble des espaces techniques.

BOIS LAMELLE-COLLE

SYSTEME POTEAUX-POUTRES

BETON ARME

Figure 57 : Synthèse de la structure principale de l’institut culturel Cri Aanischkaaukamikw 36

La certification FSC est une évaluation stricte de la gestion du bois afin le que les forêts répondent aux besoin sociaux, économiques, culturels et spirituels des générations actuelles et futures. NGANYADE ZOWE VAHID

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Figure 58 : Système d’ancrage et de fixation des éléments de la structures par des pièces en aciers

Qualités des environnements intérieurs Au sein des espaces intérieurs, des produits à faible émissivité de COV ont été privilégié afin d'améliorer la qualité de l’air intérieur. Les concepteurs ont réussi à optimiser l’apport en lumière naturelle en concentrant les activités culturelles et muséales au niveau supérieur du bâtiment et en regroupant au niveau inférieur, enchâssé dans le roc, les locaux techniques, comme la salle d’archéologie, l’atelier de restauration et la voûte de conservation.

L’organisation fonctionnelle : L’institut culturel Cri a été conçu dans les normes internationales qui régissent, notamment au niveau de l’organisation fonctionnelle des espaces. Il existe deux niveaux à savoir un sous-sol et un rez-de-chaussée contenant plusieurs fonctions. a. Le rez-de-chaussée : Le rez-de-chaussée est consacré à l’espace à caractère muséale contenant quatre secteurs à savoir :  Un espace de réception qui contient un espace d’accueil pour les visiteurs, une aire ouverte pour les représentations artistiques (musiques, films et vidéo) ;  Un espace d’exposition contenant un espace d’exposition temporaire ou itinérante, une réserve visitable et une vitrine ; NGANYADE ZOWE VAHID

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 Un centre de documentation (photos, films, enregistrements sonores, documents historiques) ;  Un centre de recherche et de démonstration contenant à l’intérieur du batiment des ateliers de productions artistiques traditionnelles (techniques traditionnelles) et à l’extérieur du bâtiment, une aire consacrée à l’enseignement des techniques traditionnelles de chasse.

Espace d’exposition et de documentation

Centre de recherche et de démonstration

Hall

Espaces de services et de circulation

Figure 6 : Vue en plan Rez-de-chaussée de l’institut culturel Cri

Figure 59 : Espace de conférence et de présentation

Figure 60 : Salle de documentation

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b. Le sous-sol : Le sous-sol dans sa totalité est réservé aux espaces techniques et à l’administration de l’institut culturel à savoir : Des espaces consacrés à l’entreposage, aux laboratoires de recherches, à l’administration de l’institut et à la conservation. On y trouve également des locaux aménagés en bureaux à l’intention des communautés cries intéressées par la langue, la chasse traditionnelle, les arts, l’artisanat et le tourisme.

Administration et conservation

Espaces de services et de circulation

Centre de recherche et de démonstration

Figure 7 : Vue en plan Sous-sol de l’institut culturel Cri Figure 61 : Vue sur les bureaux aménagés en open space

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Synthèse : L’institut culturel Cri Aanischkaaukamikw est un symbole dans la culture du peuple Cri. Ils ont toujours espéré avoir un jour un lieu auquel ils pourront pratiquer leurs traditions, leurs rites et de surtout préserver, sauvegarder et partager leurs cultures avec tout étranger. Voilà que les architectes ont réussi à concevoir un bâtiment qui s’intègre non seulement dans le contexte historique du village d’Oujé-Bougoumou, mais ils s’intègrent dans son environnement et reflètent les perles de la culture de ce peuple autochtone Cri. Nous retiendrons de cette architecture deux concepts très importants qui sont : L’interprétation contemporaine d’une architecture traditionnelle et la conception d’une architecture écologique qui s’intègre dans son cadre environnemental.

Figure 8 – Synthèse : L’emplacement primaires des espaces nobles fonctions de la bonne orientation

ESPACES MUSEAUX

ESPACES TECHNIQUES ET AMINISTRATIFS

Figure 9 – Synthèse : Hiérarchie dans l’organisation fonctionnelle des espaces NGANYADE ZOWE VAHID

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Les concepts que nous pouvons retenir de ce projet sont :

INTERPRETATION D’UNE ARCHITECTURE VERNACULAIRE (Transposition des éléments symbolique de la culture et intégration dans le contexte historique et environnemental)

INSTITUT CULTUREL CRI AANISCHAAUKAMIKW

ARCHITECTURE ECOLOGIQUE

Aménagement écologique du site Conception écologique (choix de l’orientation) Matériaux durable et peu coûteux de la région Energie durable (chauffage par co-génération)

Figure 10 – Synthèse : Les concepts du centre culturel Jean Marie Tjibaou

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1-2 Le centre culturel Sinthian (Sinthian, Sénégal) :

Figure 62 : Vue sur le centre culturel Sinthian

Maître d’ouvrage : Le centre médical Sinthian, la fondation Josef & Anni Albers. Maître d’œuvre : Architecte Toshiko Mori Localité : Village Sinthian (Sénégal) Coût des travaux : Estimation à 75 000 000 FCFA Année de construction : 2014-2015

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Présentation du projet : « L’art et l’architecture comme lien entre la communauté locale des sinthian et le monde. C’est dans cette démarche d’enrichissement réciproque entre culture des habitants, engagement social et esprit artistique que s’est construit ce projet, mené par la fondation américaine Josef & Anni Albert et l’architecte Toshiko Mori »37. C’est dans le village Sinthian, situé au sud-est du Sénégal à la frontière le Mali, que le centre culturel a été conçu par l’architecte Toshiko Mori et financé par la Fondation Josef & Anni Albert, en collaboration avec un leader du village. C’est un centre culturel de nouveau type et d’envergure internationale car il accueille depuis son ouverture en mars 2015, les acteurs culturels de la région et les artistes internationaux (Artistes visuels, écrivains, chorégraphes, musiciens, danseurs) qui veulent apporter de nouvelles formes de créativité. A la fois espace pour les marchés, l’éducation, les spectacles et les rencontres, le centre est une plaque tournante pour la communauté locale et un endroit où les artistes résidents peuvent vraiment expérimenter la vie de la société de Sinthian.

Figure 63 : Vue générale du centre culturel Sinthian

Figure 64 : Toshiko Mori

Figure 65 : Situation géographique du centre culturel Sinthian

37

Afrikarchi Magazine, Centre culturel Sinthian- Architecture/Dossier, Paris, 2014, p.24 NGANYADE ZOWE VAHID

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Le parti architectural : Le projet est né d’une réflexion combinant une approche théorique et conceptuelle sur les conditions de vie et les besoins de la population. Par cela, l’architecte opte pour une intégration du bâtiment dans son site à travers une conception assez original et une réflexion approfondie sur l’utilisation des matériaux locaux à savoir le bambou, la brique de terre et du chaume. De plus, en se basant sur la forme rectangulaire des maisons traditionnelles, l’architecte ajoute des touches de modernité en cassant les formes cartésiennes, en intégrant les formes souples qui donnent au projet un aspect dynamique et en inversant le toit en pente pour la récupération des eaux pluviales.

Figure 66 : Concept-Aperçu général et formel du centre culturel Sinthian

Les concepts : a. L’intégration au site : L’ensemble du projet a été conçu comme étant un village composé d’un centre culturel, une résidence d’artiste et l’hébergement des évènements pour le service de la communauté. Le bâtiment s’intègre dans le site à travers le choix de la couleur ocre de la terre (couleur de la toiture) qui se dissimule entre les arbres et le choix des matériaux locaux particuliers à son environnement.

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1-Réserves d’eau 2-Maison d’hôte 3-Direction résidentielle 4-Local Gardien 5-Parking 6-Panneaux solaires 7-Parcours (sentier) 8-Chemin existant 9-Clinique médicale 10-Logements

Le centre culturel

Limite du Terrain

Figure 8 : Plan masse aménagé de l’ensemble du projet

b. Interprétation d’une architecture vernaculaire : L’architecture du centre culturel Sinthian se caractérise par une innovation conceptuelle qui est basée sur une interprétation contemporaine de l’architecture vernaculaire de la région. L’architecte a réutilisé les éléments important dans l’architecture vernaculaire à savoir la maison rectangulaire (avec les claustras) et la cour commune. Puis, elle a inversé la toiture traditionnelle en pente de manière à NGANYADE ZOWE VAHID

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récupérer les eaux pluviales. Ce qui donne un projet aux formes nouvelles qui s’intègre dans son environnement.

LA COUR TRADITIONNELLE

MAISON RECTANCGULAIRE TRADITIONNELLE

TOITURE INVERSE

La cour commune = Patio

Claustras carrés

Figure 9 : Interprétation d’une architecture vernaculaire

c. Le patio découvert : Un espace public L’architecte a repris la cour commune de l’habitat vernaculaire et en a fait un espace de rencontre et de spectacle. Les patios apparaissent comme des percés sur le toit permettant de recueillir de la lumière. Ceux-ci deviennent les éléments directeurs du projet.

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Figure 67 : Différentes vues de l’un des patios découverts du centre culturel Sinthian

d. Une architecture écologique : Le centre culturel Sinthian est un projet écologique car, par son architecture, il s’intègre dans son environnement immédiat. Des solutions bioclimatiques ont été prises telles que l’utilisation des claustras pour aérer les pièces intérieures, l’intégration du patio central pour éclairer les espaces, l’utilisation des matériaux locaux (Bambou, chaume, brique de terre) qui ont moins d’effets nocifs sur l’environnement et un système de collecte d’eau pluviale allant de la toiture vers deux grandes citernes d’eau. De plus, pour accentuer la vie en communauté et diminuer les coûts de construction, le projet a bénéficié de la main d’œuvre locale.

Figure 2 : Coupe- Différentes vue de l’un des patios découverts du centre culturel Sinthian NGANYADE ZOWE VAHID

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Canalisation

CAPACITE -Max : 559 litres

-Min : 159 litres Citerne d’eau

Figure 10 : Plans du système de récupération d’eau pluviale

Organisation fonctionnelle :

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Espaces de rencontre

Atelier

Salle de bain

Salon

Chambre

Citerne d’eau

Patio (espace de manifestation)

Kitchenette

Figure 11 : Vue en plan du rez-de-chaussée

Le centre culturel s’organise autour de deux patios qui sont les artères du projet et servent d’espaces de spectacle. Ensuite, il y a des espaces privés consacré aux artistes d’où l’on trouve des deux ateliers polyvalents et deux chambres ayant chacune un séjour.

FACADE OUEST

FACADE EST Figure 1 : Les façades du centre culturel Sinthian

Figure 68 : Vue sur l’espace de rencontre

Figure 69 : L’un des ateliers d’artistes

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Matériaux et structures : L’architecte, avec sa maîtrise de l’œuvre et ses multiples réflexions sur l’intégration du projet dans son site, a opté pour l’utilisation des matériaux locaux tels que la brique de terre (technique du pisé) pour les parements, le bambou pour réaliser la structure du toit et du chaume pour la couverture de l’édifice.

COUVERTURE DU TOIT EN CHAUME

Figure 70 : Pose de la couverture

SOUS BASSEMENT ET PAREMENTS

Figure 71 : Synthèse de la structure générale du projet Figure 72 : Processus de construction Figure 73 : La brique de terre crue

Figure 74 : Structure d’attache en bambou

Figure 75 : Processus de construction des canalisations menant aux citernes d’eau NGANYADE ZOWE VAHID

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Synthèse : Le centre culture Sithian répond aux exigences de la population des sinthian car l’architecte a pris du temps pour étudier leurs besoins. Le projet, dans son ensemble culturel offre un large éventail d’un programme permettant d’aider cette population à s’intégrer dans la vie communautaire et développer leurs capacités artistiques (s’il y a des artistes). Ainsi, l’architecture du centre se veut être particulier vu son aspect écologique qui se manifeste par une conception bioclimatique (ventilation naturelle, éclairage naturel, recyclage d’eau), l’utilisation des matériaux locaux et la diminution du coût de construction par l’intégration de la main d’œuvre locale. De l’innovation qui a conduit à avoir un projet aux formes nouvelles et un programme nouveau.

Espaces de rencontres

Ateliers des artistes

Citernes d’eau

Espaces de manifestations

Suites des artistes

Figure 12 : Plan de Synthèse des fonctions du centre culture Sinthian

Les concepts retenus de ce projet sont :

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INTERPRETATION D’UNE ARCHITECTURE VERNACULAIRE (Interprétation contemporaine de la maison rectangulaire traditionnelle et de la toiture en pente)

CENTRE CULTUREL SINTHIAN

INTEGRATION DANS LE SITE

LE PATION DECOUVERT

(Choix des couleurs et matériaux particuliers)

(Espace de rencontres et de manifestations)

ARCHITECTURE ECOLOGIQUE

Ventilation naturelle Eclairage naturelle Recyclage d’eau Matériaux locaux Main d’œuvre locale

Figure 7 – Synthèse : Les concepts du centre culturel Sinthian

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1-3 Le centre culturel Jean Marie Tjibaou (Nouméa, Nouvelles Calédonie) :

Figure 76 : Vue Aérienne du centre culturel Jean Marie Tjibaou

Maître d’ouvrage : Agence pour le développement de la culture kanak Maître d’œuvre : Renzo Piano Building Workshop Localité : Nouméa, Nouvelle-Calédonie Surface du projet : 7650m² Coût des travaux : 38 000 000 euros Année de construction : 1991-1998

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Présentation du projet : Le centre culturelle Jean Marie Tjibaou est une institution culturelle symbolique destinée à promouvoir la culture kanak. Il né de l’histoire politique de la NouvelleCalédonie dans le cadre des grands travaux de la république, décidés par le président François Mitterrand. Ce projet, dédié pour le peuple kanak, est également construit à la mémoire du leader politique Jean Marie Tjibaou. Réalisé par l’architecte italien Renzo Piano, le centre culturel constitue l’une des grandes réalisations d’architecture du siècle dernier.

Figure 77 : Jean Marie Tjibaou

Figure 78 : Architecte Renzo Piano

Situé sur l’île de la Nouvelle-Calédonie plus précisément entre les baies de Tina et du Magenta, le paysage est un vaste promontoire naturel auquel s’intègre le centre culturel Tjibaou qui est « un complexe de dix batiments de tailles et de fonctions diverses, aussi nommé Ngan Jila dans la langue natale de Tjibaou ».38

Figure 79 : Situation géographique du centre culturel Tjibaou 38

Mark IRVING, les 1001 merveilles de l’architecture qu’il faut avoir vue dans sa vie, Paris, 2009, P.740 NGANYADE ZOWE VAHID

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Le parti architectural : « L’intégration de l’ancien monde des Kanak dans une image en harmonie avec leurs aspirations les plus actuelles supposait pour Piano l’essence ou du moins le parti architectural du projet. » Renzo Piano Le parti pris architectural de Renzo Piano est une interprétation moderne et à la fois monumentale de l’architecture vernaculaire kanak. Le centre culturel devait s’intégré dans son paysage environnant de façon à répondre aux caractéristiques formelles de la culture kanak. Figure 80 : Esquisse de Renzo Piano-Concept des cases

Figure 81 : Interprétation des cases kanak en structures géantes (Ngan Jila)

L’approche architecturale de Renzo Piano se distingue selon cinq grands principes qui régissent ses idées en générale. L’immatériel, la légèreté, la transparence, l’imprégnation du lieu et la prodigalité des matériaux font partie de l’architecture du centre culturel Tjibaou.

Les concepts : a. Interprétation moderne de l’architecture vernaculaire : Afin de pénétrer la culture kanak, l’architecte situe sa conception aux frontières de l’architecture et l’anthropologie de la société kanak en prenant en compte les éléments clés de la structure clanique de cette société afin de les transposer conceptuellement dans le cadre de l’organisation du bâtiment en général. En grande partie, l’élément signalétique du projet est l’ensemble des dix bâtiments inspirés des cases kanak, qui sont repartis en trois villages.39

39

www.arc.ulaval.ca, la pensée constructive en l’architecture. NGANYADE ZOWE VAHID

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Les structures ont un aspect inachevé (l’envol de l’âme du projet) et apparaissent comme une coupe transversale de la case traditionnelle kanak. Le centre culturel est composé de 10 cases qui se subdivisent en 3 types :

La petite case : 55m² et 20m de haut La moyenne case : 92m² et 22m de haut La grande case : 140m² et 28m de haut

Figure 82 : Les différentes cases qui constituent les 10 structures géantes

Figure 83 : Section transversale de la case kanak pour avoir la structure géante

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b. Le parcours : Dans l’optique de pouvoir imprégné la culture kanak dans son architecture, Renzo Piano opte pour l’idée du parcours qui organise le projet en un circuit linéaire en références à l’allée centrale d’un village traditionnel. Cette allée permet dans l’organisation spatiale du projet, de relier toutes les fonctions par un cheminement relatant des activités liées aux kanak. On remarque très vite cette ligne droite et légèrement arquée qui organise le projet comme un village traditionnelle : De la case du Cadet ver la case du frère aîné.

La grande case

La moyene case

La petite case

Le parcours rectiligne directeur

Figure 13 : Le parcours inspiré du chemin kanak organisant un village traditionnel

c. L’intégration au site d’intervention : « remballée toute idée d’architecture pure et dure, tout en évitant le piège du pittoresque ». Renzo Piano ». Le projet s’intègre parfaitement dans son environnement car l’architecte a insisté à le concevoir comme étant un art du paysage plus qu’une installation de masse permanente (en tenant compte des principes constructif de l’architecture local). Figure 84 : Intégration de l’ensemble du projet dans son site (Art du paysage)

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d. La monumentalité : Dans l’optique de valoriser et d’affirmer la grandeur de la culture kanak, l’architecte se lâche en façonnant le paysage par la conception de cet ensemble de structures géantes qui traduit cette monumentalité. Une monumentalité qui rappelle les grandeurs des constructions kanak, affirme et devient un repère signalétique dans la ville. NIVEAU PAVILLONS

NIVEAU MASSE VEGETABLE

Figure 3 : Coupe – L’aspect monumental du centre culturel Tjibaou

e. Une architecture bioclimatique : Les cases ont été conçu pour s’adapter au climat de la Nouvelle-Calédonie. Elles disposent d’un système de ventilation naturelle efficace avec la façade à double peau qui permet la circulation libre de l’air entre deux couches de bois lamellé-collé. L’orientation de la façade à double peau a été pratiquée pour briser les vents venant de la mer (Alizés). Les débits d’air sont régulés par des ventelles vitrées qui s’ouvre pour favoriser la ventilation pendant les conditions de brise légère et se ferment lorsque le vent est fort.

VENTS FORTS

VENTS DOUX

Figure 3 : Coupe - Système de ventillation naturelle et de protection contre les vents forts NGANYADE ZOWE VAHID

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L’organisation fonctionnelle : Le centre culturel Tjibaou s’organise sous forme de trois villages ayant chacun plusieurs espaces fonctions différentes. Ces trois villages dont distribués par une allée plus ou moins rectiligne qui est animée par des activités liées à la culture kanak.

Deuxième village

Premier village

Troisième village

Figure 14 : Plan – Organisation en trois villages

a. Premier village : 1-La case Bwénaado

1

3

2

4

2-La case Jinu 3-La case kanak 4-La case Pérui

A

B

(Cafétériat)

C

A-La salle Bérétara B-La salle Kavitara C-La salle Sisa (Auditorium)

Figure 15 : Vue en plan village 1

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Le premier village est un lieu qui accueille le public en masse et regroupe les espaces qui font office d’exposition et de manifestation. La première et la seconde case située à l’entrée servent d’espaces d’accueils et d’exposition permanente auquel sont exposé des objets précieux liés à la culture kanak. Les espaces en contre bas sont consacré à l’histoire de la communauté et de l’environnement naturel d’île. On trouve aussi des espaces dédiés aux expositions des collections permanentes. Et enfin, nous avons cet Auditorium de 400 places à moitié enterré qui sert d’espace de spectacle pour le grand public.

Figure 85 : Salle d’exposition

Figure 86 : Auditorium

Figure 4 : Coupe sur le village 1 - Case/Escalier/ Espaces d’expositions/Auditorium

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b. Deuxième village : 1-La case Ngan Vhalik (Salle de lecture) 2-La case Mwa vee

2

1

3

(Bibliothèque) 3-La case Umaté

A

(Vidéothèque) A-La salle Komwi (Exposition temporaire et Administration)

Figure 16 : Vue en plan village 2

Le second village comporte des espaces dédiés à la recherche et des bureaux pour les historiens. Il y a une grande salle d’exposition temporaire et des bureaux pour le personnel de l’administration du centre, et l’ensemble des trois cases est une médiathèque : La bibliothèque, la salle de lecture et la salle vidéothèque.

Figure 87 : Salle videothèque

Figure 88 : Salle de lecture

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c. Deuxième village : 1-La case Melp : (Hommage à la vie de J.M.Tjibaou)

2

1

2-La case Eman : Débat et rencontre

3

A

3-La case Vinimol : Exposition sur centre A-Administration

Figure 17 : Vue en plan village 3

Le dernier village regroupe les espaces de créations artistiques et des espaces de débats et de rencontre. La première case est dédiée au l’hommage de Tjibaou, la seconde au débat et rencontre, et la troisième case accueille des cours de danse, de musique, de peinture et de sculpture. Sur le côté se trouve une école, où les enfants sont initiés aux arts locaux.

Figure 90 : Exposition temporaire

Figure 89 : Cases d’hommage à Tjibaou

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Matériaux et structure : L’architecte Renzo piano affirme la pensée constructive de l’architecture en traduisant conceptuellement les éléments de la culture kanak en une architecture moderne avec des technique qui marque les frontières de l’architecture. L’architecte opte pour le bois (Iroko) qui est un matériau stable et adaptable sur n’importe quel terrain. Etant donnée la hauteur des pavillons (20, 22 et 28m) et les conditions climatiques (vents allant jusqu’à km/h), le bois (Iroko) choisit répond au critère de résistance et la structure en lamellé-collé y est bien adaptée.

Figure 91: Illustration- Bois IROKO

En outre le bois est adaptable avec l’acier pour les structure de fixation, d’où est le choix de l’architecte car le projet est caractérisé par la conception des pavillons constitués d’une double-peau qui nécessite la juxtaposition de deux colonnes. La colonne située à l’intérieur situé à l’intérieur de la paroi à double peau est verticale et celle de l’extérieur est arquée. La rencontre des deux colonnes est articulée au sol par un élément en Acier moulé. La structure du projet est composée de deux éléments : les colonnes sont en bois d’iroko lamellé-collé et les contreventements sont en acier galvanisé. Le type de contreventement varie en fonction de son emplacement sur l’arc de la structure, d’où les colonnes situées à l’avant sont stabilisées à l’horizontale et les autres sont stabilisées horizontalement et diagonalement.40

40

www.arc.ulaval.ca, la pensée constructive en l’architecture- Les attributs constructifs. NGANYADE ZOWE VAHID

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1-Colonnes extérieures en bois lamellé-collé 2-Eléments connecteurs en acier moulé 3-Boulon fileté à embouts spéciaux 4-Contreventement horizontal 5-Contreventement diagonal 6-Connecteur horizontal en acier tubulaire

Figure 18 : Vue en plan détail de la structure des pavillons

Synthèse : Le centre culturel Tjibaou est une marque qui témoigne la grandeur de la culture kanak à travers son architecture monumentale qui s’intègre en conformité avec le site d’intervention. L’architecte Renzo Piano a pu pénétrer la culture kanak pour la faire découvrir au monde en faisant revivre une Architecture vernaculaire dans une époque nouvelles à travers la dimension high-tech du bâtiment qui affirme la pointe de l’architecture et l’aspect écologique et bioclimatique qui insère le projet dans son contexte environnementale. Nous retenons que l’architecte à traduit l’idée d’un village traditionnel pour organiser le projet. Ce qui lui donne une certaine particularité.

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Les concepts à retenir dans ce projet sont :

INTERPRETATION D’UNE ARCHITECTURE VERNACULAIRE (Intégration dans le contexte historique et culturel) 2-Croquis de la grande

1-Croquis case kanak

structure CENTRE CULTUREL JEAN MARIE TJIBAOU

LE PARCOURS

(Circuit qui invite le visiteur à parcourir un monde kanak)

LA MONUMENTALITE

(Grandeur de la culture kanak)

LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE

(Ventilation naturelle et système de protection contre les vents forts)

Figure 7 – Synthèse : Les concepts du centre culturel Jean Marie Tjibaou

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Synthèse de l’approche analytique: PROJETS SIMILAIRES

ARCHITECTES

Institut culturel Cri Aanischkaaukamikw, (Québec, Canada)

Stephen Rotman

Centre culturel Sinthian, (Sinthian, Sénégal)

Centre culturel Jean Marie Tjibaou, (Nouvelle-Calédonie)

PARTI ARCHITECTURAL

CONCEPTS

ORGANISATION FONCTIONNELLE

MATERIAUX

Le parti architectural s’appuie sur -Interprétation de une transposition des éléments L’architecture vernaculaire traditionnels de la culture Cri (la -Architecture écologique maison longue Cri et le Tipis traditionnel) en une architecture contemporaine s’adaptant au contexte historique du site.

Le projet s’organise en deux niveaux. Un rez-de-chaussée contenant les espaces muséales et un sous réservé aux espaces techniques

L’architecte a opté pour l’utilisation des matériaux locaux et moins coutenx de la région. -Le bois avec la technique du lamellé-collé (Structure principale) -L’acier pour les fixations

Toshiko Mori

L’architecte s’est lancé dans une étude approfondie des conditions et du mode de vie de population de cette région pour créer une combinaison théorique et conceptuelle. Ceci amène l’architecte à concevoir un bâtiment inspiré de l’architecture vernaculaire, mais d’une innovation sensible qui donne une particularité au projet.

-Interprétation d’une architecture traditionnelle -Intégration au site -Le patio découvert -Architecture Ecologique

Le Centre culturel Sinthian est composé de deux patios aux deux ateliers et les suites des artistes s’organisent tout autour.

Le projet a été réalisé par la main d’œuvre du village. L’architecte a choisi les matériaux locaux du site à savoir le Bambou, du chaume (toiture), et la brique de terre (parements)

Renzo Piano

Le projet est né d’une interprétation moderne de l’architecture vernaculaire kanak en passant par une étude de leur société clanique vers la réalisation d’un projet qui marque la grandeur de leur culture.

-Interprétation moderne d’une architecture vernaculaire -Le parcours -La monumentalité -Architecture Bioclimatique

Le Centre culturel s’organise en un parcours entre trois villages -Le bois avec la technique ayant chacun des fonctions du lamellé-collé différenciées. (Structure principale) -L’acier galvanisé (Fixations)

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III. APPROCHE CONCEPTUELLE

“Symbole d’unité dans la communauté pygmée”

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CHAPITPRE 1 : « Contextes d’interventions »

Dans ce chapitre, nous allons nous familiariser avec le site sur lequel le projet sera implanté en le présentant selon trois contextes : Le contexte général du site à l’échelles du pays à savoir la république centrafricaine, ensuite à l’échelle de la ville de Mbaïki (LOBAYE) et enfin à l’échelle du terrain. Dans la même optique, nous justifierons le choix du site et du terrain d’implantation.

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1-1- Contexte général : La république centrafricaine a. Situation géographique et Climat :

Figure 92 : Catre de la république centrafricaine

La république centrafricaine, aussi appelé Centrafrique, est un pays d’Afrique central en voie de développement. Situé au cœur de l’Afrique, il partage ses frontières avec le Tchad au Nord, Le Congo et la république démocratique du Congo au Sud, le Soudan et le Soudan du Sud à l’Est, et le Cameroun à l’Ouest. Sa superficie est de 623 000 km² pour une population estimée à 4 500 000 habitants.

Le pays possède deux capitales, notamment Bangui qui est la capitale Politique et Berberati, la capitale économique. Etant enclavé sans accès à la mer, l’essentiel de la frontière du Sud est traversé par le Fleuve Oubangui et de son Affluent le Mbomou. Partagé entre savane et forêt équatoriale (au Sud), le Centrafrique connait essentiellement un climat tropical qui est composé de deux saisons à savoir :  Une saison sèche de Novembre à Avril engendré par un vent chaud et humide qui est l’harmatton ;  Une saison des pluies allant de Mai à Octobre engendré par un vent froid et humide (la Mousson). La température moyenne annuelle est de 26°C et la pluviométrie indique en moyenne 226 mm en saison pluvieuse et 5 mm en saison sèche. b. Situation économique : La république centrafricaine est un pays enclavé sans ouverture sur la mer et sans chemin de fer. Le pays est faiblement industrialisé, l’économie du pays repose à 50% sur l’agriculture vue le vaste territoire dominé par de grandes forêt équatorial (y compris l’élevage, la forêt, la pêche et la chasse). Néanmoins, le pays bénéficie de plusieurs ressources naturelles, renouvelables et extractives à savoir l’or, le diamant, le cuivre, l’uranium et le pétrole. NGANYADE ZOWE VAHID

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Pour une population estimée à 4 500 000 habitants, le taux de croissance est de l’ordre de 2%. La densité moyenne est de 4 habitant au Km², ou 50 habitants au km² si l’on considère les terres arabes. Le PIB par habitant est estimé à 446 dollars américain. Ce qui montre une forte concentration de la population dans la capital (les rives du fleuve Oubangui) et sur les frontières camerounaises et tchadiennes. L’économie du pays est en perpétuelles troubles à cause des instabilités politiques, engendrant des coup d’Etat d’un leader à un autre, depuis les année 70 jusqu’en 2013. Depuis, le gouvernement suit un programme d'ajustement structurel portant principalement sur l'assainissement des finances publiques, la libéralisation de l'économie, et la promotion du secteur privé.41 c. Architecture : En Centrafrique, nous remarquons la présence de trois courants architecturaux dans un sens restreint du terme, notamment l’architecture traditionnelle adopté par soit les peuples autochtones ou dans les villages reculés. Ensuite, nous avons l’architecture coloniale et une architecture au nouveau style (mélange traditionnel et moderne). Architecture traditionnelle : L’architecture traditionnelle est encore présente dans les villages reculés de la république centrafricaine. La maison traditionnelle emprunte soit une forme carrée ou une forme rectangulaire. La construction est faite par les habitants du village en utilisant les matériaux locaux du site à savoir des briques de terre crue ou cuite et le bois pour les parements, le bois et la paille pour la couverture.

Figure 93 : Maisons traditionnelles rectangulaire rectangulaires 41

Figure 94 : La maison traditionnelle circulaire

www.fao.org, Rapport de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture NGANYADE ZOWE VAHID

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Mise à part les constructions villageoises, nous avons les pygmées Aka qui sont considérés comme les peuples autochtones de la république centrafricaine. Etant des peuples nomades qui vivent dans la forêt, ils ont un habitat spécifique adapté au milieu forestier. La hutte traditionnelle pygmée est appelée « Mongulu » comme nous l’avion mentionné dans l’approche théorique. Le Mongulu est une architecture biodégradable qui dure huit mois voire un an, adaptable à la durée d’un campement pygmée. C’est une construction qui est adaptée à la taille des pygmée (1.5 m en moyenne) et faite à base des matériaux trouvés sur site à savoir les plantes à large feuillage (plantes marantacées) pour la couverture et les plantes souples et flexibles (plantes olacacées) pour la réalisation de la structure principale de la hutte.

1.5m

Figure 19 : La hutte traditionnelle adaptée à la taille moyenne du pygmée

Photo perso : Une famille Aka et leur hutte

Figure 95 : Un campement pygmée en expiration NGANYADE ZOWE VAHID

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Architecture coloniale : Pour aborder ce mouvement architectural, il nous est important de donner un aperçu historique : En effet, le territoire centrafricain a été découvert en 1884 par les colons européens et devient une colonie française en 1905 sous d’Oubangui Chari et appartient à l’Afrique équatoriale française en 1910. Le premier poste colonial s’est développé en une ville qui est la capitale Bangui. Aujourd’hui l’architecture coloniale est une trace matérielle de la colonisation, comportant un tissu urbain cohérent avec des édifices remarquables. Figure 96 : Carte de Bangui Une ville qui se développe sur 12 km² et constitue tous les principaux édifices administratifs et commerciaux.

On retrouve dans la ville de Bangui l’architecture coloniale dans la majorité des édifices publics à savoir les bâtiments administratifs à usage de bureaux, les bâtiments utilitaires pour la santé publique (hôpitaux et dispensaires), les bâtiments de commerce et les bâtiments religieux. Les matériaux utilisés dans ces bâtiments sont adaptés au climat tropical de la ville à savoir : Le sol en chape de ciment, le gros œuvre en béton de terre, la charpente en bois ou métallique, la toiture en tôles ondulées et en tuiles dans certains cas, le plafond en contreplaqué et les portes et fenêtres en bois à persiennes.42

42

Les Cahier d’Outre-Mer – L’architecture coloniale du centre ville de Bangui, France, 2013, p108-116. NGANYADE ZOWE VAHID

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Figure 97 : Bâtiment colonial au centre-ville

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Figure 98 : Bâtiment colonial- Le trésor public

Architecture au nouveau Style : C’est une architecture issue d’une croisade entre l’architecture traditionnelle et l’architecture du siècle nouveau. On retrouve cette architecture dans les grands immeubles de Bangui, certains bâtiments à usage de bureau et des bâtiments administratifs de premier ordre. Les nouvelles technologies de construction y sont intégrées (apparition de l’acier, du verre et du béton armé).

Figure 99 : Le Palais de la justice

Figure 100 : L’assemblée nationale

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1-2- Contexte intermédiaire : La ville de Mbaïki-LOBAYE a. Situation géographique et Climat :

Figure 101 : Carte- Situation de la LOBAYE

La LOBAYE situé au SudOuest de la république centrafricaine, fait partie des 16 préfectures et contient 5 villes dont Mbaïki en est le centre et le chef-lieu (107km de la capitale Bangui). Cette ville a constitué un centre d’intérêt et un point stratégique pendant les missions coloniales françaises et catholiques, et une grande base militaire française pendant la seconde guerre mondiale.

La ville de Mbaïki a une population de 28 881 habitants pour une superficie de 188.17 km². Elle est située dans un zone forestière haute et épaisse où le climat est tropical humide. Ce climat est caractérisé par deux saisons :  Une saison sèche de 3 mois engendré l’harmatton (vent chaud et humide de direction Nord-Est) dont la température moyenne est de 32°C ;  Une saison pluvieuse de 9 mois engendré par la Mousson (vent froid et humide de direction Sud-Est) avec une température moyenne de 21°C. b. Choix du site : Nous avons choisi le site Mbaïki pour approfondir notre étude car c’est le centre de la LOBAYE, la ville la plus proche des campements pygmées de la région et elle constitue le centre des activités à caractère commerciale du pays :  Mbaïki est aujourd’hui le siège d’un tribunal de grande instance, juridiction du ressort de la cours d’appel de Bangui et le centre des activités agricoles et de recherches Agronomiques notamment dans la recherche et la culture du Café en premier lieu.

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 La ville dispose également d’un fort potentiel culturel accompagné par les populations Bantus et les Pygmées Aka qui disposent d’un vaste savoir-faire notamment dans la culture de la forêt et les arts traditionnelles. c. Les différents équipements : La ville de Mbaïki est composée de 4 villages, subdivisée en 21 quartiers. Elle possède 4 zones d’équipements qui permettent d’assurer le fonctionnement de la ville.

Carte des équipements

0 ___ 150km

Zone administrative

Zone résidentielle

Zone d’équipements cultuels

Zone commerciale

Equipements administratifs

Equipement de santé

Structure hôtelière

1-Palais de la justice

-Hôpital Préfectoral

1-Paradis hôtel

2-Gendarmerie

Equipement éducatif

3-La mairie

-Complexe scolaire de Mbaïki

2- Complexe du 20 mars Complexe

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Equipements cultuels

Equipement de service

Equipement commercial

1-Grande Cathédrale

-Station-service TRADEX

-Marché central

2-Caritas 3- Cathédrale Saint Augustin Augustin

Figure 102 : Carte- Emplacements des différents équipements de la ville de Mbaïki

Figure 103 : La grande cathédrale

Figure 105 : Le complexe scolaire de Mbaïki

Figure 104 : L’hôpital préfectoral de Mbaïki

Figure 106 : L’hôpital préfectoral de Mbaïki

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1-3- Contexte particulier : Le terrain d’intervention a. Situation et accès :

Figure 107 : Carte situation du terrain

Terrain

0 ___ 150km

Voie principale (Route nationale

Voie secondaire

La ville de Mbaïki est desservie par la route nationale qui la relie à d’autre ville et les pistes secondaires structurant les différents ilots de quartiers. Le terrain est situé à la sortie de la ville, à 1 km du marché central et possède un seul accès par voie routière qui est la route nationale à Trafic moyen.

b. Orientation, ensoleillement et vents dominants : Le terrain sur lequel le projet sera implanté est de forme trapézoïdale et possède une surface de 2.3 ha.

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HARMATTON

MOUSSON

Figure 20 : Orientation, ensoleillement, et vents dominant 0______15m

d. Topographie et végétation :

Figure 108 : Vue aérienne du terrain

0 __ 10m

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Figure 5 : Coupes sur le relief du terrain

Le terrain est tout d’abord traversé par un cours d’eau provenant de la rivière de Mbéko et vu sa situation géographique, il est concave dans sa largeur (voir coupe topographique 1) et convexe dans sa longueur (voir coupe topographique 2). De plus, le terrain est également situé dans une zone forestière où la végétation est haute (forêt dense humide).

Figure 109 : Voie d’accès au terrain

Figure 110 : Sortie de la ville de Mbaïki

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CHAPITPRE 2 : « Elaboration du programme fonctionnel »

A présent, nous avons recueilli des informations nécessaires à la compréhension d’une institution culturelle tout au long des approches théorique et analytique. Nous nous sommes rendus compte que la plupart des institutions culturelles ont un programme similaire au niveau des fonctions, notamment dans les espaces muséaux (les espaces de recherche et de documentation, des espaces de manifestations, les espaces d’expositions) mais c’est à nous d’élaborer un programme qui s’adapte aux exigences et aux besoins du centre de mise en valeur de la culture pygmée.

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2-1- Objectifs du projet :  Objectif culturel et attractif : A travers ce projet, l’objectif est de promouvoir la culture pygmée à travers tous les horizons par la création de plusieurs activités liées à leur histoire et mode de vie, notamment des activités de développement des pratiques culturelles animées par les pygmées, permettant de sensibiliser les différentes couches sociales d’usagers. De plus, par l’élaboration d’un programme consistant, le centre contiendra des espaces attractifs, un ensemble d’espaces de vie, de divertissement et d’apprentissage permettant aux visiteurs de vivre cette ambiance culturelle pygmée. Pour cela, nous visons à instaurer les espaces tels que :  Une grande salle d’exposition (histoires des pygmées, les pratiques et rites culturels) ;  Des espaces de rencontre et de consommation commune (restaurant gastronomique- nourriture locale) ;  Des ateliers de sensibilisations aux techniques forestières (ateliers d’agriculture, de pêche artisanale, de chasse et de cueillette) ;  Des clubs participatifs de danse, de musique et de théâtre (;  Une grande salle de spectacle (spectacles organisés en l’hommage de la culture pygmée). Enfin, nous distinguons deux types d’usagers à savoir les usagers permanents qui travaillent et servent dans le centre (les animateurs pygmées Aka et l’administration) et les usagers non permanents qui sont les différentes couches de la société (Collectivités locales, les chercheurs, les artistes, les étudiants ou écoliers, ainsi qu’aux touristes locaux ou internationaux).  Objectif architectural : L’objectifs est de réaliser une architecture adaptée, qui exprime dans la mesure du possible la culture pygmée et qui s’intègre dans un environnement spécifique (zone forestière). Sa conception doit prendre en compte et prévoir également l’accessibilité à un public élargi.

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2-2- Programme quantitatif : N° A

DESIGNATION

NOMBRE

SURFACE UTILE (m²) ESPACES D’EXPOSITIONS

SURFACE TOTALE (m²)

1 Hall d’accueil 1 100 100 2 Guichet de réception 1 10 10 3 Guichet d’information 1 10 10 4 Hall d’exposition 1 150 150 5 Salle de projection 100 pl 1 140 140 6 Espace de ventes 6 30 180 7 Sanitaires 2 30 60 SOUS TOTAL SURFACE A 650 B ESPACES DE SENSIBILISATION ET D’APPRENTISSAGE 1 Ateliers extérieurs 2 Hall (ou Jardin) 1 200 3 Atelier Agriculture 2 60 4 Atelier Chasse 2 40 5 Atelier Cueillette 2 40 6 Atelier Construction 2 60 8 Dépôt 1 40 9 Espace potager 10 Sanitaires 2 20 SOUS TOTAL SURFACE B C FOYER SOCIO CULTUREL 1 2 3 4 5 6 7 8

Hall Club de musique Club de danse Club théâtre Buvette Restaurant-gastronomie Espace consommation.E Cuisine

200 120 80 80 120 40 40 680

1 2 3 2 1 1

80 100 100 80 100 140

80 200 300 160 80 140

2

20

40 NGANYADE ZOWE VAHID

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9 Local poubelle 2 10 10 Dépôt 4 10 11 Bloc sanitaire 4 30 12 Vestiaires du personnel 2 20 SOUS TOTAL SURFACE C D ESPACES D’ANIMATION

20 40 120 40 1220

1 Salle de spectacle 200 pl 2 Spectacle en plein air 3 Bloc sanitaire SOUS TOTAL SURFACE D E 1 Bureau du gérant 2 Bureau des animateurs 3 Bureau des agents 4 Bureau secrétariat 5 Salle des Archives 6 Salle de réunion 7 Infirmerie 8 Sanitaires SOUS TOTAL SURFACE E

1

300

300

2

30

60 360

ADMINISTRATION 1 4 2 1 1 1 1 2

30 20 15 20 25 50 30 15

TOTAL DES SURFACES UTILES TOTAL DES SURFACES D’APPOINTS 50% TOTAL DES SURFACES

30 80 30 20 25 50 30 30 295 3205 1602.5 4807.5

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2-3- Programme qualitatif : N° DESIGNATION

QUALITES SPATIALES

A

ESPACES D’EXPOSITIONS

1 2 3 B

Hall d’exposition Open space, grande hauteur S.plafond Salle de projection Grande hauteur sous plafond, bonne qualité acoustique Espace de ventes Espaces transparents et maximum d’éclairage ESPACES DE SENSIBILISATION ET D’APPRENTISSAGE

1 2 C

Hall (jardin) Ateliers

Espace ouvert, grande hauteur Espaces libres, Eclairage naturel, double hauteur FOYER SOCIO CULTUREL

1 Clubs 2 Restaurant et Bar D

Bonne qualité acoustique, maximum d’éclairage Grands Espaces ouverts, éclairage naturel ESPACES D’ANIMATION

1 Salle de spectacle D

Salle.Poly, Bonne qualité acoustique, Grande hauteur ADMINISTRATION

1 2

Espaces aménagés en bureau, avec éclairage naturel Espace transparent, Maximum d’éclairage

Bureaux Salle de réunion

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CHAPITPRE 3 : « Le projet » Nous passerons dans ce chapitre, à la conception du centre de mise en valeur de la culture pygmée après avoir établi le programme fonctionnel. Nous présenterons le projet en suivant la même méthode entreprise dans l’approche analytique, notamment en présentant le parti architectural, les concepts, l’organisation fonctionnelle et les matériaux.

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3-1- Le parti architectural : Le parti architectural du projet repose sur une transposition de certains éléments subtiles présents dans la culture pygmée (et la société), en une architecture adaptée au contexte environnemental du site. En se plongeant dans la culture pygmée, nous allons relever certains éléments susceptibles de créer une image architecturale en termes de forme, de texture et de matériaux. De plus, le travail consistera aussi à répondre d’un côté, à un programme qui respecte les normes et exigences d’un centre de mise en valeur de la culture pygmée, et d’un autre côté, de s’adapter aux contraintes du terrain dans son environnement urbain dans le souci de répondre à notre problématique précédemment posée.

a. Le parti formel :

Figure 111 : Réunion d’enfant

Photo perso : Danse pygmée dans un campement en RCA

Dans mes propres recherches, j’ai été impressionné par le mode de vie des pygmées. Je me suis rendu compte que la centralité est la base de la société pygmée, que ce soit dans la constitution d’un campement, ou même les activités quotidiennes festives à savoir les contes, les chants et les danses. Alors, la première idée en présence du terrain d’intervention était que l’on retrouve dans mon projet cette centralité en plusieurs entités de fonctions différentes et animées en un parcours. 43

43

Documentaire : NGANYADE ZOWE Vahid, A la découverte des pygmées Aka, YOUTUBE. NGANYADE ZOWE VAHID

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DIRECTION PARCOURS

Figure 21 : Un parcours animé par plusieurs entités reflétant la centralité dans la culture pygmée

Figure 112 : 1er Croquis d’intention- Architecture en milieu forestier

Le choix de cette forme a été fait dans le sens de s’adapter au terrain vu que nous nous trouvons dans une zone forestière. Il serait mieux d’opter pour des formes souples. b. Le parti fonctionnel et urbain :

Figure 22 : Le parti urbain -Intégration du parcours animé par des activités liées à la culture pygmée - Aménagement de la seconde partie du terrain en espace d’expérimentation (pêche artisanale, agriculture et cueillette

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3-2- Les concepts : a.

Interprétation d’une architecture vernaculaire :

Hutte

SAC DE CUEILLETTE

Cours centrale

Figure 113 : Concept-interprétation d’une architecture vernaculaire

CIRCULATIONS

Figure 23 : Transposition des éléments de la culture pygmée en architecture adaptée

En plus de la centralité qui est la base de la société pygmée, je voulais exprimer la grandeur de cette culture en interprétant ces espaces centraux comme étant de grandes structures inspirées du sac de cueillette pygmée. Ils auront un rôle Structurel, bioclimatique (éclairage naturel, ventilation naturelle) et symbolique. NGANYADE ZOWE VAHID

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PLAN MASSE

Figure 2 : Esquisse et intention de la façade

b. Une architecture bioclimatique : Le concept des structures permet non seulement de refléter la culture pygmée, mais aussi avoir une architecture qui s’intègre dans son environnement immédiat en prenant en compte les conditions climatiques. PLATE FORME VEGETALISE

STRUCTURES PAVILLONNAIRES INTEGRATION DE LA VEGETATION

IESPLANADE

TOIT VEGETAL CIRCULATION AIR

RENFORCEMENT STRUCTURE CONTRE VENTEMENT

Figure 6 : Axonométrie et Coupe schématique des concepts écologiques NGANYADE ZOWE VAHID

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3-4- Organisation fonctionnelle :

Axe de parcours

Espaces de consommation commune RDC : Restaurant/ Etage : Buvette

Escaliers principaux Structures pavillonnaires

RDC : Accueil, espaces de ventes d’objets culturels, espaces d’exposition et salle de projection / Etage : Administration

Ateliers de sensibilisation et d’apprentissage Espaces d’animation- Clubs participatifs et salle de spectacle

Figure 24 : Plan d’organisation fonctionnelle du centre de mise en valeur de la culture pygmée

Le projet s’organise en deux niveaux (Rez-de-chaussée et Etage), un parcours débutant par des activités d’expositions de l’histoire et du mode de vie des pygmées, passant par des espaces de consommation commune et des espaces de sensibilisation ou d’apprentissage, et finissant par un ensemble d’activités de spectacle pour que les visiteurs vivent l’ambiance dansante et musicale du monde pygmée. NGANYADE ZOWE VAHID

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3-4- Rendu du pré-jury :

ESPLANADE

R+1

STRUCTURE 4

STRUCTURE 2

STRUCTURE 1

STRUCTURE 3

COURS D’EAU

CHAMPS D’EXPERIMENTATIONS

Plan masse du Centre de Mise en Valeur de la Culture Pygmée

0____10m

FAÇADE NORD-EST

FAÇADE SUD-EST

Les principales façades du centre

0___ 10m

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VUE EN PLAN ETAGE

ECHELLE METRIQUE

0 ______ 10m


VUE EN PLAN REZ-DE-CHAUSSEE

ECHELLE METRIQUE

0 ______ 10m


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COUPE TRANSVERSALE

COUPE LONGITUDINALE

Les principales coupes de principes

0___ 10m

a. Remarque du pré-jury : -

Mieux intégrer le projet dans son site, L’implantation du projet ne doit pas être au bord de la route, Les voies d’accès doivent être présentées sous forme de piste, Limiter le nombre d’entrée, Avoir une entrée principale bien traitée, Intégrer des espaces extérieurs pour les activités liées au mode de vie des pygmées, Intégrer de l’hébergement pour les visiteurs, Marquez la partie naturelle du projet plus que la partie artificielle, Développer d’avantage les concepts bioclimatiques (la métaphore du sac de cueillette), Améliorer, soigner et bien présenter les éléments de rendu.

3-5- Rendu du jury final : Après les corrections émises lors du pré-jury, nous nous somme donner le temps de réflexion pour concevoir le projet en fonction du programme tout en s’adaptant réellement au site et en intégrant le terrain dans la forêt. Le projet doit dans son majeur parti, montrer une autre image de la culture pygmée à travers son architecture et s’intégrer dans le contexte du site.

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Plan masse du Centre de Mise en Valeur de la Culture Pygmée

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0____10m

 Le parti architectural: Le centre de mise en valeur de la culture pygmée est conçu comme étant un centre de vie composé d’un bâtiment principal qui contient les différentes activités regroupant l’exposition, la consommation commune, l’apprentissage (Ateliers de sensibilisations) et le spectacle. A partir de la route nationale, une piste donne accès au bâtiment principal et aux trois villages d’hébergements des visiteurs et des pygmées en services dans le centre (Villages Nzangui). Ces villages forment ainsi le couronnement des activités du projet.

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CONCLUSION GENERALE

Le centre de mise en valeur de la culture pygmée est une réponse parmi tant d’autres problèmes culturels qui concernent les peuples autochtones en Centrafrique, voire dans le monde également. Le projet contribuera à la reconnaissance et l’insertion des pygmées au sein de la société centrafricaine. La situation actuelle des peuples autochtones est un problème mondial. Les pygmées qui sont sans doute, les peuples racines de la république centrafricaine y sont concerné car ils subissent toutes formes de problèmes qui accélèrent leur disparition. Le projet qui est fait en leur hommage, montre par son architecture une autre image de cette culture tant méprisée. Sa forme, son vocabulaire architectural et ses matériaux ne font qu’affirmer le souci de promouvoir leur culture, celle de la maîtrise des techniques de vie forestière. Les différentes activités qui s’organisent dans des espaces bien précis du centre, ont un seul but, celui de faire vivre aux visiteurs, les ambiances dynamiques de la communauté des pygmées. En somme, le centre de mise en valeur de la culture pygmée sis à MbaïkiCentrafrique est un pôle de diffusion de la culture pygmée et de rencontre pour sensibiliser la population à prendre comme référence cette culture

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.

BIBLIOGRAPHIE

    

Références bibliographiques : Livres Revues ou magazines Mémoires Site internet

 Table des illustrations (annexes)

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 Références bibliographiques :  Ouvrages : -Sens de la culture, John Cowper POWYS, édition l’Age de l’Homme, Lausanne, 1981. -Vie publique et vie Privée, Francesco ALBERONI, édition Ramsay, 1988. -Interprétation et culture, Clifford GREETZ, édition des archives contemporaines, Paris, 2010. -Les pygmées d’Afrique centrale, Guy Philippart de FOY, édition Parenthèse, France, 1984. -La polyandrie chez les bashilele du Kassaï occidental (Zaïre), Séraphin NGONDO A PITSHANDENGE, édition CEPED, Paris, 1996. -Dans la forêt d’Afrique centrale- les pygmées Aka et Baka, Serge BAHUCHET, édition PEETERS-SELAF, Paris, 1992. -Vers une civilisation du loisir, Joffre DUMAZEDIER, édition Seuil, Paris, 1972. -Les 1001 merveilles de l’architecture qu’il faut avoir vues dans sa vie, Marck IRVING, édition Flammarion, Paris, 2009. -République centrafricaine, Petit Futé, édition PETIT FUTE, 2012. -Neufert 8ème édition.

 Revue/Magasine : -AFRIKArchi magazine, Romaric ATOKE, 1ère édition, France, 2016. -Les Cahier d’Outre-Mer – L’architecture coloniale du centre ville de Bangui, Thierry BANGUI, édition N° 261, France, 2013.

 Mémoires : -Mémoire d’Architecture, Centre de valorisation du patrimoine culturel du Mali, Mariam CISSE, session Juin 2013, université IBN Khaldoun. -Mémoire d’Architecture, Centre culturel à Brazzaville pour la promotion de la culture congolaise, Richard Patrick SIANARD, session Octobre 2015, université IBN Khaldoun. NGANYADE ZOWE VAHID

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 Références webographiques :  Sites Officiels -www.unesco.org -www.culture-developpement@unesco.org -www.gitesnouvellescaledonie.nc -www.histoire-geo.ac-noumea.nc -www.mncparis.fr -www.arys.free.fr -www.maziki.fr -www.gitpa.org -www.objectifnord.telequebec.tv -www.arc.ulaval.ca -www.fao.org

 Documentaires (Films) - Film : La vie des peuples San en Namibie, FOOTAGE-FRAME POOL. (http://footage.framepool.com/en/bin/1665430,san,lifestyle,namibia/) - Documentaire : Les chants polyphoniques des pygmées Aka de Centrafrique, YOUTUBE. (https://www.youtube.com/watch?v=ApZVPIP1uhg) - Documentaire : A la découverte des pygmées Aka, NGANYADE ZOWE Vahid, YOUTUBE. (https://www.youtube.com/watch?v=QPxuMmyXzS0) - Documentaire : Les pygmées Baka-le grand virage,YOUTUBE. (https://www.youtube.com/watch?v=WGiaqMDjlW0)

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 Tableau des illustrations : N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33

TITRES

SOURCES

Les pyramides de Gizeh en Egypte Le Colisée de Rome Illustration du portrait bochimans Situation actuelle des Bochimans en Afrique Illustration du désert du Kalahari Les Bochimans dans le désert Les Bochimans dans le désert Peinture Bochimans dans les réserves du Cederberg Un Bochiman et sa guitare Illustration de la danse des Bochimans Illustration d’une hutte bochiman et l’intérieur Vue d’ensemble d’un campement Bochiman Situation géographie de la Nouvelle-Calédonie Illustration du portrait Kanak Illustration Carte des aires coutumières Organisation de la société kanak Illustration du mariage kanak Illustration du deuil kanak L’igname, valeur culturelle Offrande coutumière datant de 1920 La danse de la guerre Danse pilou-cérémonie d’offrande La grande Case Grande case-Tribu de Nera en 1874 Composition de la case kanak La case kanak Carte- Situation actuelle des pygmées en Afrique Carte zoom- Situation par groupe des pygmées en Afrique centrale Illustration du portrait pygmée Illustration d’une expédition de chasse des pygmée Aka dans la forêt Initiation secrète des jeunes Mutilation dentaire des jeunes Illustration des chants et danses des pygmées Aka en république centrafricaine

Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet

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MEMOIRE D’ARCHITECTURE

34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65

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Les outils de collecte de miel et le petit mortier - pygmée Baka Les étapes de construction d’un mongulu pygmée Le campement prêt après la construction des huttes Carte des fronts de déforestation dans la sous-région de l’Afrique Illustration du déboisement des forêt en RD Congo et en Centrafrique Notion de mise en valeur d’une culture- Illustration Centre culturel Tjibaou Atelier de production artistique dans l’Institut culturel Aanischaaukamikw au Québec Schéma parcours rectiligne Musée du LOUVRE - Galerie d’exposition Schéma parcours brisée Musée DENVER (USA) - Galerie d’exposition Schéma parcours circulaire Musée Guggenheim (USA) - Galerie d’exposition Salle de spectacle du centre culturel de la commune de Taverny (France) Vue sur l’institut culturel cri Aanchkaaukamikw Douglas Cardinal Stephen Rotman La maison longue traditionnelle et le tipi Cri Illustration du bâtiment et son entrée principale Croquis-Interprétation d’une architecture traditionnelMaison longue/Tipi/Concept Illustration en 3D du concept retenu par les architectes Illustration de l’aménagement extérieur du projet et le plan ouvert du projet Illustration de l’aménagement extérieur du projet et le plan ouvert du projet Synthèse de la structure principale de l’institut culturel Cri Aanischkaaukamikw Système d’ancrage et de fixation des éléments de la structures par des pièces en aciers Espace de conférence et de présentation Salle de documentation Vue sur les bureaux aménagés en open space Vue sur le centre culturel Sinthian Vue générale du centre culturel Sinthian Toshiko Mori Situation géographique du centre culturel Sinthian

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Internet Documentaire-youtube Documentaire-youtube Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet et croquis personnel Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet

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MEMOIRE D’ARCHITECTURE

66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100

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Concept-Aperçu général et formel du centre culturel Sinthian Différentes vues de l’un des patios découverts du centre culturel Sinthian Vue sur l’espace de rencontre L’un des ateliers d’artistes Pose de la couverture Synthèse de la structure générale du projet Processus de construction La brique de terre crue Structure d’attache en bambou Processus de construction des canalisations menant aux citernes d’eau Vue Aérienne du centre culturel Jean Marie Tjibaou Jean Marie Tjibaou Architecte Renzo Piano Situation géographique du centre culturel Tjibaou Esquisse de Renzo Piano-Concept des cases Interprétation des cases kanak en structures géantes (Ngan Jila) Les différentes cases qui constituent les 10 structures géantes Section transversale de la case kanak pour avoir la structure géante Intégration de l’ensemble du projet dans son site (Art du paysage) Salle d’exposition Auditorium Salle vidéothèque Salle de lecture Cases d’hommage à Tjibaou Exposition temporaire Illustration- Bois IROKO Situation géographique de la république centrafricaine Maisons traditionnelles rectangulaire La maison traditionnelle circulaire Un campement pygmée en expiration Carte de Bangui Bâtiment colonial au centre-ville Bâtiment colonial- Le trésor public Le Palais de la justice L’assemblée nationale

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Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet et croquis personnel Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Internet Revue Revue Internet Internet

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MEMOIRE D’ARCHITECTURE

101 102

"CENTRE DE MISE EN VALEUR DE LA CULTURE PYGMEE"

103 104 105 106 107

Carte- Situation de la LOBAYE Carte- Emplacements des différents équipements de la ville de Mbaïki La grande cathédrale L’hôpital préfectoral de Mbaïki Le complexe scolaire de Mbaïki L’hôpital préfectoral de Mbaïki Carte situation du terrain

108

Vue aérienne du terrain

109 110 111 112 113

Voie d’accès au terrain Sortie de la ville de Mbaïki Réunion d’enfant 1er Croquis d’intention- Architecture en milieu forestier Concept- Interprétation d’une architecture vernaculaire

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 1 2 3 4

Synthèse- Les différentes manifestations de la culture La culture comme facteur de développement économique durable La culture Les problèmes liés à l’épanouissement de la culture pygmées Un centre de mise en valeur d’une culture Les principaux espaces d’un centre de mise en valeur d’une culture Les objectifs du centre de mise en valeur de la culture pygmée L’emplacement primaires des espaces chères fonctions de la bonne orientation Hiérarchie dans l’organisation fonctionnelle des espaces Les concepts du centre culturel Jean Marie Tjibaou Les concepts du centre culturel Sinthian Les concepts du centre culturel Jean Marie Tjibaou Relevé climatique du désert du Kalahari Pyramide des âges de la communauté kanak Plan - Exemple d'habitat en allée centrale dans la vallée de la Tiwaka Plan - Organisation spatiale des cases kanak Plan - Implantation type d’un campement pygmée en relation avec un village Bantou Plan - Illustration d’un campement pygmée

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Internet Google earth et personnel Internet Internet Internet Internet Google earth et personnel Google earth et personnel Internet Internet Internet Internet Internet Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Personnel Internet Internet Internet Internet Livre Personnel

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Plan de situation du bâtiment par rapport au village

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Vue en plan Rez-de-chaussée de l’institut culturel Cri Vue en plan Sous-sol de l’institut culturel Cri Plan masse aménagé de l’ensemble du projet Interprétation d’une architecture vernaculaire Plans du système de récupération d’eau pluviale Vue en plan du rez-de-chaussée Plan de Synthèse des fonctions du centre culture Sinthian Le parcours inspiré du chemin kanak organisant un village traditionnel Plan – Organisation en trois villages Vue en plan village 1 Vue en plan village 2 Vue en plan village 3 Vue en plan détail de la structure des pavillons La hutte traditionnelle adaptée à la taille moyenne du pygmée Orientation, ensoleillement, et vents dominant Un parcours animé par plusieurs entités reflétant la centralité dans la culture pygmée Le parti urbain Transposition des éléments de la culture pygmée en architecture adaptée Plan d’organisation fonctionnelle du centre de mise en valeur de la culture pygmée Les façades du centre culturel Sinthian Esquisse et intention de la façade Généalogie - Composition d’un camp Baka- camp de forêt relevé par DODD en 1980 Coupe - Mongulu pygmée fait par SEIGNOBOS et PHILIPPART de FOY en 1984 Coupe- Différentes vue de l’un des patios découverts du centre culturel Coupe - Système de ventilation naturelle et de protection contre les vents forts Coupe sur le village 1 - Case/Escalier/ Espaces d’expositions/Auditorium Coupes sur le relief du terrain Coupe schématique des concepts écologiques

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Une famille Aka et leur hutte Danse pygmée dans un campement en RCA

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06/2016

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NGANYADE ZOWE VAHID

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