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INTRODUCTION

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ANNEXES

ANNEXES

Une ville n’est pas une spécialité, ni une œuvre d’art, ni un monument. La ville en tant qu’entité peut être comprise à partir d’un mélange d’aspects naturels et techniques, tels que les rencontres culturelles et sociales dans un espace et dans le temps. Ce sont l’espace et le temps qui contiennent et façonnent ces interactions. Le résultat est organique, un ensemble de composants organiques qui bougent, grandissent, diminuent, vieillissent, s’entrelacent, comme un être vivant. La ville n’est donc pas un projet avec début et fin, la ville finie n’est pas possible.

Le projet, ses figures et ses traces, sont la guide nécessaire pour imaginer les scénarios possibles à l’avenir; une guide qui doit toujours rester adaptable à l’imprévu.

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Les acteurs territoriaux sont constitués d’un groupe de personnes partageant une vision commune du monde, et c’est la ville qui permet de formaliser les intérêts de ces acteurs. Concevoir une ville ne s’agit plus d’aspects du zonage ou de favoriser des classes sociales, il s’agit plutôt de la prise en compte des façons de vivre dans la ville.

L’objectif d’un projet est celui de rassembler les gens, partager des lieux, des habitudes, des services, simultanément, afin d’avoir une ville plus diversifiée.

Le processus de négociation pour concevoir une ville s’articule autour de 3 thèmes, unanimes et intemporels: Le paysage: grands espaces, horizons, plein air, ombre et fraîcheur, biodiversité … ; Réseaux: réseaux de communication physiques (transports en commun, accessibilité, liens ...) et réseaux virtuels (réseaux sociaux - associations ...) ; Culture et art en ville: chaque jour et chaque événement, donner un sens, raconter, transmettre, rayonner, surprendre.

Les responsables de la conception du projet (le développeur, l’urbaniste, les bureaux d’études, l’architecte, les services techniques) sont au service de la création des endroits où ces trois thèmes décrits précédemment dialoguent en harmonie. Son rôle est de faciliter simultanément les différents projets qui composent le tissu urbain, sans compromettre les valeurs collectives. En ce moment, le dessein joue un rôle indispensable en tant que traduction du désir de ses acteurs et permet ainsi de créer une valeur collective, à condition que les règles du jeu soient partagées.

Ce travail abordera, à partir de l’analyse de 2 projets, (projet urbain et d’aménagement) le constat de ses évolutions et ses variations en la forme urbaine, avec l’intention de révéler des principes fédérateurs, porteurs des idées qui vont dessiner le projet, depuis la perspective qui m’a donné l’expérience dans l’Atelier d’Urbanisme qui est en charge des ces projets.

Nous aborderons alors ce travail en 4 temps. D’abord, la première partie est constituée des definitions generales, la presentation des etudes de cas qui seront mis en relevance, pour introduire le sujet de ce travail.

Ensuite dans la deuxième partie nous présentons l’Agence Reichen et Robert & Associés, le context de son travail et sa trajectoire en tant qu’acteurs de la fabrication de la ville. Ca nous donne le préambule du contexte des études de cas, pour comprendre la façon originale, de la conception de ces projets.

Dans un troisième temps, nous aborderons la question de la conception du projet et les acteurs concernés. A partir d’une ligne de temps, nous présenterons les étapes clé du projet. La décomposition des principes de base de la conception nous permettra de comprendre les éléments, que nous signalerons comme des adaptations importants pour le déroulement du projet.

Et finalement, dans la 4eme partie, ce sont les réflexions finales qui nous permettront répondre les questionnements initiales et d’extraire des notions importants pour les différentes échelles de conception du projet.

1.

Le récit dans la fabrication du projet, entre la programmation architecturale et l’échelle urbaine

Cette partie traitera des définitions générales, des notions de base et introduira ensuite le sujet de ce travail.

Les notions d’échelle et de temporalité apparaîtront au même moment que les questions se poseront par rapport au sujet choisi.

L’Union 2018, Source : CdA

a. “Projet Urbain” et “Projet d’aménagement urbain” : Dimensions et notions de base

1 DEVILLERS Christian, Le projet urbain, édition. Un Pavillon de l’Arsenal, Paris, 1994, pages 12-13

2 Urbanismes de projet - Les Cahiers de l’IAU îdF n° 162 - mai 2012 / L’Agence d’urbanisme Atlantique & Pyrénées a élaboré un projet urbain pour la requalification et la revalorisation du centrebourg d’Ondres. / L’urbanisme de projet aujourd’hui, Un concept à définir Aborder la planification en tant que projet n’est pas une idée récente, cette idée devient pertinente dans un contexte où la montée de nouvelles constructions reste inactive et où le projet se réinvente en incorporant de nouvelles idées.

« Le projet urbain est une pédagogie, un travail de la conscience collective, en même temps qu’un travail sur la forme. » (Forme dans le sens sa capacité d’usage). Il est basé sur la pensée de la reconnaissance de ce qui est là, des traces, il prend en compte le mouvement et les flux dans lesquels on se situe et instaure des fondations pour les suivants. Il y a autant de relation dans le temps que dans l’espace.”...1

Apparue dans les années 70, l’idée selon laquelle «le projet doit précéder la règle» donne naissance aux premières notions caractéristiques du projet urbain. Celles-ci permettent alors de le différencier de la logique de planification traditionnelle et de mieux articuler les différentes échelles de projet. Pour autant, cette approche ne remet pas en question l’utilité de la planification. Elle est au contraire conçue comme un outil complémentaire, c’est-à-dire comme un support collectif utilisé aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle locale, et qui offre par ailleurs des temps de montage plus courts.

L'un des arguments en faveur de cette approche est qu'elle permet à tous les acteurs de partager une même idée. C’est un constat qui se confirme après plusieurs exercices au cours desquels il est proposé d'inverser l'ordre entre planification réglementaire et l’urbanisme opérationnelle.

Les projets d’aménagement urbain, même s’ils concernent des échelles généralement plus petites (voie cela de quartier, îlots) se caractérisent ainsi par le partage des manières de faire de projet urbain, à travers les négociations et les interactions qui s’établissent entre les différents acteurs qui portent le projet et qui font partie du processus de conception. La conception urbaine est appréhendée comme un processus de définition collective des choix d’aménagement qui vont dessiner les contours et donner corps à des projets d’aménagement urbain.

Tous les moyens actuels de traiter l'urbanisme, que ce soit de manière négociée, concertée, participative ou coopérative, sont basés sur l’importance de leur construction collective, c’est-à-dire que, grâce à la contribution de chacun des acteurs impliqués dans le dialogue, ils permettent un exercice de planification, même si plus complexe, qui permet de partager la même vision de la ville.

“Il n’y a pas d’urbanisme exemplaire ni de modèle reproductible,mais des démarches d’urbanisme multiples dont la force et la pertinence résident dans leur capacité d’adaptation” 2 et à partir de ce premise trouver et analyser les mécanismes qui font la réussite d’un projet dans leur évolution.

La diversité des acteurs est également l’occasion de valoriser chacun d’eux sur son rôle dans la pratique professionnelle et permet au projet d’adresser une dimension humaine et sociale plus proche des habitants, au mode d’articulation qui permet d’aborder l'objet de la planification en tant que projet urbain, ou bien, inscrire un projet d'aménagement dans un vision plus globale du territoire.

b. Des principes de base pour comprendre la démarche du projet urbain et d’aménagement urbain

Croiser les échelles

Le projet peut être abordé à différentes échelles, de la métropole à l’intercommunalité, en passant par la commune, le quartier, en passant par les espaces publics. Ce cadre implique un aller-retour entre ces niveaux, en croisant les différentes échelles qui nourrissent et enrichissent la réflexion. Le rôle de la planification est d’assurer la cohérence de toutes ces échelles de projets. Cela renforce l’idée que la conception du projet urbain et l’aménagement n’est pas définie à l’intérieur d’un périmètre, elle les dépasse toujours.

Composer avec le temps

Un projet, est organisé en plusieurs phases qui, au début, n’ont pas toutes de durée définie. Au départ, le projet naît souvent d’une volonté politique. L’émergence de la commande peut être alors plus ou moins rapide. Quand il commence, le projet est organisé selon des méthodes relativement similaires dans sa phase initiale. Ensuite, la validation des différentes étapes successives est essentielle pour maintenir un fil de pensée construit et partagé.

Le diagnostic et les études préliminaires constituent la première étape essentielle car cela permet de mieux comprendre le contexte, ses limites et ses opportunités. Cette première phase de diagnostic aborde un large éventail de sujets: architecture et urbanisme, paysages, socio-démographiques, milieux naturels et environnement, mobilité et déplacements, développement économique, agriculture. Pour chaque sujet, il s’agit d’élever l’observation et d’offrir une perspective. Vient ensuite l’étape de définition du problème, décomposée en différents niveaux: de la grande à la fine échelle.

Ces problèmes, qui peuvent être formalisés dans des schémas ou des cartes, une fois qu’ils sont validés, montrent une vision globale des principaux objectifs assignés au projet. Ces objectifs principaux se spécialisent dans un schéma d’orientation de développement qui servira de guide tout au long du projet.

Après ces étapes préliminaires, la conception du projet commence et elle est abordée selon différentes méthodes, en fonction des acteurs, de leur pratique et de leur expérience.

Il existe deux approches radicalement différentes: celle qui repose sur les règles et restrictions existantes, c’est-à-dire composée des parties contraintes; et celle qui, au contraire, quitte le site et laisse toutes les possibilités ouvertes.

Maintenir le cap

Le projet d’aménagement pourra garder sa cohérence pendant la bonne exécution des rôles de chaque acteur du projet, dans le cas que les temporalités soient pas las previstas il faudrait toujours de bien veiller pour la bon mis en marche du projet au delà des contraintes temporels.

En établissant des lignes directrices en matière d’aménagement du territoire, le projet urbain répond aux objectifs politiques antérieurs à l’aménagement. C’est aussi l’exercice pour anticiper la programmation de nouveaux équipements et services de transport.

Un projet urbain est différent d’un projet territorial, car il n’a pas de délai et peut être réalisé par des mandats politiques successifs. C’est l’une des difficultés rencontrées par les projets urbains sur le long terme,car ils peuvent être déviés de leurs objectifs ou tronqués très facilement si une vraie ligne directrice n’est pas présente et bien définie dès le départ. Pour cette raison, tout projet urbain complexe nécessite la présence d’un “assembleur” pour organiser les phases, garantir l’interface entre les acteurs et assurer la cohérence globale à chaque étape de développement.

Fig. 1 Dimensions du projet, Source : CdA

Dans un premier temps, il s’agit de préciser les projets choisis comme cas d’étude qui, à travers leur évolution significative, ont révélé aussi bien des éléments indispensables dans la méthode de conception que mis en avant le discours de l’agence RR&A. Ces deux exemples illustrent l’importance des prises de décision et la manière dont le projet s’adapte et se formalise pour finalement concilier les besoins de tous les acteurs.

Au début du stage, la première mission qui m’a été confiée était la fabrication d’une maquette physique, laquelle devrait montrer le contexte d’insertion du projet de rénovation de Terrains Renault situé à Pantin. Ce projet s’inscrit dans un contexte particulier puisqu’il prend place en face d’un autre projet de reconversion industriel mené par l’agence, celui des Grands Moulins de Pantin. Le site bénéficie également d’une position privilégiée ,proche de plusieurs grands équipements parisiens et franciliens et à proximité également d’un important réseau de transport en commun.

Le second projet choisi est celui de la Zac de L’Union. Il met en avant une autre échelle de projet, des temporalités plus élargies et une mission pour l’agence très complexe, notamment parce qu’il s’agissait d’un territoire délaissé de son passé industriel, ancré à la périphérie de la Métropole Lilloise. Ce projet a par ailleurs été choisi en accord avec mon tuteur universitaire, afin d’approfondir un travail réalisé au cour du dernier semestre de Master dont la Zac de l’Union était le sujet d’étude. Ce stage, réalisé dans l’agence qui l’a conçu, était donc une opportunité de connaître les coulisses de son pilotage, appréhender les contraintes rencontrées et mieux comprendre les solutions retenues tout au long de sa conception jusqu’à sa mise en oeuvre.

L’Union a démarré dans les années 1980, par la volonté des élus locaux de réinvestir un territoire déshérité de l’activité économique qui l’avait façonné, suite à la crise qui a frappé le secteur textile français au milieu du XXème siècle. Après un « faux départ » qui s’est matérialisé par la construction de la tour Mercure, la décision de partir sur de nouvelles bases dans les années 2000 conduit à l’hypothèse d’un nouveau quartier mixant activités et logements, zone franche et pôle d’excellence.

Pour introduire un rappel à l’histoire du projet, Le quartier de l’Union était un site industriel de 80 ha, dédié au textile, à cheval sur les communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Le projet, a été porté par Lille Métropole et ce trois villes, en partenariat avec les acteurs économiques de la métropole. A partir de ce premier cadre du projet, on se trouve un projet qui serait partagé pour trois communes, chaque des uns notamment avec ces ambitions particulières et priorités. L’aménagement du site, confié au groupement SEM Ville Renouvelée-SPL Euralille, durera jusqu’en 2022.

Le premier énoncé du projet fait les questions de :

Comment construire une «ambition» urbaine sur l’un des sites majeurs de l’agglomération, avec des moyens hétérogènes et dans des temporalités contrastées mêlant l’urgence et le long terme ? Dit d’une autre façon : comment concilier les impératifs d’un tissu industriel ancien, en profonde mutation depuis de nombreuses années, les standards d’une zone franche et les exigences d’un pôle d’excellence capables de projeter dans l’avenir ce carrefour urbain essentiel au débouché de la route de la Laine ?

C’est cette équation complexe que le projet de l’Union avait l’ambition de résoudre, dans un souci opérationnel, et en cherchant aussi les conditions de mise en oeuvre d’une image forte et cohérente, adaptée aux réalités de la ville contemporaine.

Ce projet a été co-lauréat du grand prix national ecoquartier 2011 décerné le Ministère de l’écologie et du développement durable, déjà lancé avec les habitants.

A l’origine, en 2004, l’agence Reichen et Robert & Associés a réalisé le plan guide du projet. Après 5 années depuis l’étude de définition, le projet de l’Union poursuit son passage en phase opérationnelle.

En 2007, La mise à jour du plan directeur sur trois des sites les plus stratégiques permet de faire évoluer le projet en adéquation avec les nouvelles considérations écologiques et économiques qui marquent ces dernières années, de cette façon, l’agence a dû réinventer le projet en mettant en avant les enjeux du développement durable et en affirmant le réemploi comme véritable valeur du quartier de l’Union. Par contre, au delà des bilans économiques ou de la maîtrise énergétique, c’est la dimension sociale qui supporte la notion d’éco-quartier pendant le déroulement du projet.

Mais, ce projet de l’Union il est aussi le résultat d’un cadre historique très large, qu’on abordera un dans les parties suivants du présent travail, mais toujours orienté vers l’intervention de l’agence Reichen et Roberts & Associes pendant des différentes phases d’étude et mise en opérationnelle.

Il s’agit d’essayer de comprendre les principes fédérateurs du projet, au sein de l’agence Reichen et Roberts & Associés, comme acteur dans la production de l’urbanisme et la ville. Il s’agit de mettre en lumière deux projets différents qui sont été créés par l’atelier d’urbanisme, en partant de la dimension spatiale à partir des évolutions du plan masse.

Le lien que nous voudrions mettre en en question c’est celui de Comment, malgré les longs temporalités et évolution du projet, le tracé a résisté au fil de temps?.

Si les deux projets, ne donnent pas à la première impression d'être proches l’un de l’autre, lors de notre réflexion on pourrait constater s’il existe bien des enjeux à partager et quel récit urbain est mis en question dès la conception et au long de l'évolution du projet. On voudrait essayer de comprendre plus précisément quels sont les éléments transversaux qui maintiennent l'identité du projet et sont à la base des changements? Quelles sont les principes de l’Agence Reichen et Robert pour conserver l'identité du projet pendant tous ces évolutions ? Le but finalement de ce travail serait-il d'essayer de valoriser les éléments qui permet à l’agence RR & A de conserver son idée du projet et de définir son identité, de cet façon élargir les réflexions de la production de la ville contemporaine.

Hypothèse

Nous formulons l'hypothèse suivante :

Le savoir-faire de l’agence, son maître pour faire évoluer le projet, son maître pour élever le dialogue entre acteurs et le devenir du projet comme outil de négociation entre les différents acteurs leur permet de remettre en cause tous ces ambitions, priorités et idées au sein de la fabrication du projet, malgré les longs temporalités.

L'objectif que nous nous proposons est, à partir de l'approche conceptuellespatiale des projets, d'identifier les bases du projet et de choisir des éléments précis ayant subi d'importants changements tout au long du projet, afin de comprendre les causes et les conséquences des adaptations du projet.

2.

Le Savoir Faire de l’Agence Reichen et Robert & Associes

Avant d’aborder le sujet de ce travail, nous allons expliquer l’expérience de l’agence, le contexte dans lequel il développe son activité professionnelle afin de comprendre comment l’expérience de développement de projets se reflète tout au long de son travail. Leur productions ce sont un reflèxe de sa manière particulière d’aborder le projet.

Tram Ligne 7, Grands Moulins de Pantin 2018, Source : reichen-robert.fr

a. Présentation de l’agence et son contexte d’exercice

Bernard REICHEN et Philippe ROBERT ont créé l’agence « REICHEN ET ROBERT » en 1973.

Celle-ci a acquis une réputation internationale dans les domaines de la reconversion des ensembles industriels, de la préservation et de la réutilisation des bâtiments anciens ainsi que de l’intégration de l’architecture contemporaine dans des contextes historiques comme la reconversion exemplaire des filatures Leblan à Lille, puis par la réhabilitation de vastes nefs du XIX° siècle : 19e siècle, dont, le Pavillon de l’Arsenal (1988), la Halle Tony Garnier à Lyon (1988) la grande halle de La Villette (2003-2007), la reconversion du site de l’usine Menier à Noisiel qui accueille le siège social du groupe Nestlé France (1993-1996) ou plus récemment les Grand Moulins de Pantin (2007) qui accueillit le groupe BNP.

Ils proposent à travers leurs procedes une façon nouvelle d'appréhender le patrimoine, la ville et l’apport de fonctions nouvelles.

En 2004, avec l’objectif de pérenniser et de transmettre leur agence et leur savoir-faire reconnu, ils créent avec Marc Warnery l’Agence Reichen et Robert & Associés.

Aujourd’hui structurée autour de 5 ateliers abordant toutes les échelles architecturales et toutes les problématiques urbaines ou territoriales, l’agence compte 80 collaborateurs et une filiale au Maroc installée à Rabat.

C’est donc une agence qui s’est constituée des capacités et des références en France, et qui lui permettent de développer maintenant les projets urbains, des aménagements de tramway, des réflexions sur les mobilités, des ouvrages d’art, des équipements complexes, hospitaliers ou universitaires, des ensembles tertiaires, des ensembles commerciaux et des ensembles résidentiels.

Avec la connaissance des programmes immobiliers spécifiques (hôpitaux, universités, laboratoires) ou génériques (logements ou bureaux) l’agence intervient désormais sur des assemblages complexes aux échelles mixtes entre l’urbanisme et l’architecture.

CONSEIL DE DIRECTION

Phillippe ROBERT Bernard REICHEN Marc WARNERY Frederic CAUDOUX Marie-Hélène MAURETTE Jacques LISSARRAGUE DIRECTION SUPPORT AFFAIRES FINANCIERES AFFAIRES JURIDIQUES RESSOURCES HUMAINES AFFAIRES GENERALES Agence Reichen et Robert et Associés International Responsable Houyame Mourchid PRESIDENT Bernard Reichen

DIRECTION GENERALE

Marc Warnery

SECRETAIRE GENERALE

Jean-Philippe Boyer

Secrétaire Général CELLULE RECHERCHE

ATELIERS

Atelier Concours Responsable Frédéric Caudoux

Atelier Qualité et Chantier : Responsable Marie-Hélène Maurette

Atelier Urbanisme : Responsable Hyun-Jung Song

Atelier Aménagement Urbain Responsable Elise Arnoux

Atelier Développement Responsable Agnès Defe

Fig. 2 Organigramme de l’Agence Reichen et Robert & Associes, source : CdA, a partir du diagramme interne de l’agence

Siège social de Nestlé Noisiel

Pavillion de l’Arsenal, Paris SCoT Montpellier

Halle Tony Garnier, Lyon

Fig 3 Projets realisees de l’Agence Reichen et Robert & Associes, Source : reichen-robert.fr

L’agence a développé un ensemble de projets urbains appliqués à toutes les échelles d’intervention liées aux enjeux de la « ville territoire ». La réalisation du Schéma de Cohérence Territoriale de l’agglomération de Montpellier (SCOT) est un premier acte de cette démarche suivie maintenant par de nombreux projets opérationnels. Ces projets posent les bases d’un urbanisme territorial capable de prendre en compte à des échelles pertinentes toutes les composantes du développement durable. Ils complètent une pratique directement opérationnelle, matérialisée par les zones d’aménagements concertées dans lesquelles s’opère le passage à l’architecture et où sont mis en œuvre tous les critères de la haute qualité environnementale.

La transformation des espaces et des territoires continue à alimenter le travail de l’agence. Cette problématique a cependant vu sa nature changer avec les ambitions du développement durable et les réflexions de ce sujet s’expriment plus volontiers dans les notions de réemploi aux territoires, aux espaces, et aux énergies et même aux traces urbaines.

Pendant mon stage, j’ai eu l'opportunité d'intégrer l’atelier d’Urbanisme, lequel travail en lien directe avec les architectes Bernard Reichen et Marc Warnery, deux personnalités et générations différents mais aussi complémentaires, deux pensées liées au même principes et culture de projet, en transposant tous les différentes échelles qui concernant le contexte dans lequel s’inscrit le projet.

Cet atelier est composée d’un chef d’atelier, auprès des petites équipes libérées par un chef projet. C’est très enrichissant aussi partager la pensée du projet, entre différents générations et formations, la réflexion des différents avis, les micro-exercices de concertation pour élaborer les hypothèse du projet et surtout la variété du projets que l’agence aborde.

La question d'échelle est primordial dans l’atelier, ce qui donne aussi de fois, la collaboration directe avec l’atelier de Concours, dont, le projet se construit par différents équipes, a manière de évolutions formelles et en utilisant différents outils pour exprimer le projet : des esquisse, dessin à la main, dessin par ordinateur, maquette physique, maquette 3D en ordinateur, images de rendus, diagrammes et schémas thématiques et de fluxes, chaque projet avec sa propre identité mais en conservant aussi la signature de l’agence.

L'expérience a l’atelier m’a permis aussi de mettre en pratique tous les outils, en développant aussi l’approche à l'échelle urbaine sans oublier l'échelle humaine, l’importance de l’espace public partie du récit urbaine systémique, que l’agence mettre en valeur au maximum pour projeter des quartiers et sites vivables.

c. Contexte d’exercice de l’agence. De la mutation au réemploi, du bâtiment au territoire.

Environnement Reconversion

Recit urbain

Mutation

3 Crée par Edward de Bono, le “Lateral Thinking” ou la “pensée latérale” est théorisé dans les années 80. Elle permet de séquencer notre pensée en y appliquant une censure automatique qui empêche les pensées superflues de déconcentrer.

4 REICHENT Bernard, ROBERT Phillippe, Reichen & Robert, projets récents 19932002, Le Moniteur 2002, p. 176. Réemploi

Fig. 4 Le contexte d’excercise, Source : CdA

La pratique originale et attentive de la reconversion depuis son origine a porté la réputation de l’agence en France et à l’international. Ces projets, nécessairement complexes au travers de la multiplicité des critères manipulés dans leur mise au point, ont également formé ses équipes d’architectes autours d’une approche méthodologique originale qu’ils appliquent aujourd’hui dans leurs projets neufs.

Comme Philippe Robert le mentionne dans leur libre “Le travail sur l’ancien nous a donné un certain respect pour l’existant, mais celui-ci peut être de diverses natures : un bâtiment, un site naturel ou encore un configuration urbaine. Ainsi, notre processus de conception est fondée sur l'orchestration de contraintes et sur une certaine capacité à tourner des difficultés en atouts pour les projets, une manière d’appliquer l'idée de “lateral thinking” 3 développée par le philosophe Edward de Bono”. 4

La gestion multifactorielle des projets est aussi employée dans les prospections urbaines et territoriales dont ils sont devenus de grands spécialistes reconnus au travers du Grand Prix de l’urbanisme décerné à Bernard Reichen.

Leur histoire a glissé au fur et à mesure et selon le changement de la commande, du thème de la reconversion au thème de la mutation. Cette dernière thématique rencontre les logiques environnementales d'aujourd'hui et ainsi, suivant le courant, ils passent du thème de la mutation à celui du réemploi. Réemploi de ‘espace, des bâtiments, des matières, des matériaux.

Cet axe structurant renoue avec l’économie de la matière première et rejoint les fondements du récit urbaine héritée de la reconversion du patrimoine industriel. Le développement durable qui devient le fondement de leurs projets implique aussi bien le social, l’économie que l’environnement. Cette notion qui apparaît boucle la boucle et ouvre voie à une problématique intéressante, celle de revoir et repenser leur histoire.

d. Contexte des Études de cas et ces contraintes générales

“L’industrie a façonné nos territoires urbains. Son retrait produit les « pépites foncières » des nouveaux développements mais aussi les friches physiques et sociales. Construire de nouvelles « valeurs de localisation » et équilibrer les territoires urbains est l’enjeu central du développement durable.”

Bernard Reichen

“L’industrie a façonné nos territoires urbains. Son retrait produit les « pépites foncières » des nouveaux développements mais aussi les friches physiques et sociales. Construire de nouvelles « valeurs de localisation » et équilibrer les territoires urbains est l’enjeu central du développement durable.” Bernard Reichen

Comment aborder à notre époque la question du tracé urbain ? Même si à l’échelle du site, la géométrie complexe héritée de la ville industrielle va conditionner ce tracé, il nous semble essentiel de pouvoir définir et relever « l’esprit » de lieux.

La renaissance, puisque cette époque reste une référence de l’harmonie urbaine, a sans doute déclenché ce mouvement. L’invention de la « perspective » a permis de donner une profondeur nouvelle à l’espace public dans lequel les monuments sont « mis en scène ». Cet espace s’ouvre aussi vers de nouveaux horizons et l’imaginaire des grands voyages pénètre dans l’architecture pour composer une ville plus universelle, moins statique et moins ancrée dans son terroir.

L’ère industrielle, introduit une nouvelle organisation de l’espace où une forme de « polycentralité » urbaine s’installe autour des « châteaux de l’industrie ». Les fondements de ce dispositif sont maintenant obsolètes mais la forme urbaine dont nous héritons ne l’est pas.

Comment aborder à notre époque la question du tracé urbain ? Même si à l’échelle du site, la géométrie complexe héritée de la ville industrielle va conditionner ce tracé, il nous semble essentiel de pouvoir définir et relever « l’esprit » de lieux.

La renaissance, puisque cette époque reste une référence de l’harmonie urbaine, a sans doute déclenché ce mouvement. L’invention de la « perspective » a permis de donner une profondeur nouvelle à l’espace public dans lequel les monuments sont « mis en scène ». Cet espace s’ouvre aussi vers de nouveaux horizons et l’imaginaire des grands voyages pénètre dans l’architecture pour composer une ville plus universelle, moins statique et moins ancrée dans son terroir.

L’ère industrielle, introduit une nouvelle organisation de l’espace où une forme de « polycentralité » urbaine s’installe autour des « châteaux de l’industrie ». Les fondements de ce dispositif sont maintenant obsolètes mais la forme urbaine dont nous héritons ne l’est pas.

Fig. 5 Les anciennes usines du Site de L’Union et Moulins de Pantin, Source : lunion.org ; pietondeparis.canalblog. com

La période moderne dans les années 30 invente le « détachement » de l’architecture. C’est la première étape vers la ville fragmentée où la rue et la place ne sont plus les seuls cadres de la composition urbaine. A la fin des années 70 les premières délocalisations des industries du textile ont mis en évidence la problématique de reconversion d’un patrimoine aussi méconnu que mal protégé. Ce mouvement s’est ensuite amplifié et une démarche architecturale s’est vite transformée en démarche urbaine.

Dans un moment d'incertitude de la pensée urbaine, l'arrivée de ces nouveaux territoires dans le champ de l'urbanisme a renouvelé le débat, parce que, il ne s’agissait plus seulement de bâtiments mais de territoires entiers qui se sont trouvés « mis en friches ». Ils présentent deux caractéristiques: ils imposent une réflexion sur la grande échelle et ils n'étaient associables à aucune des formes urbaines pratiquées à cette époque. Ils étaient seulement pensés selon les nécessités de la fonction industrielle.

Dans la publication Recycler l’Urbain, B. Reichen parle de la découverte de cet univers, il dit que: “Nous avons découvert un monde de rails, de routes, de fleuves, de canaux inscrits dans de grands paysages. Un monde où tout est plus grand! Dans une vision abstraite on peut le considérer comme un Mikado géant où des lignes de forces, de nature et d'intensité inégales, sont superposées les unes aux autres dans un équilibre de circonstance.” 5

Une référence important pour la démarche de reconversion de sites industriels c’est le travail fait par l’IBA Emscher Park à Ruhr , comme le grand laboratoire qui a aidé à consolider la démarche des transformations de patrimoine industriel, dont, pendant 10 ans (1989-1999) ils ont introduit ce démarche de réhabilitation a un échelle considérable, a partir de la trilogie : points, lignes, surfaces. Plus qu’un hommage à Kandinsky et au Bauhaus, c'était une réponse pragmatique de l’abstraction incarnée par ces grands espaces désaffectés, hérités.

Ce projet a fait la mise en valeur du patrimoine industrielle et liaison avec le nouveaux reseaux de deplacements et à la reconversion écologique d’un territoire. Ce projet fondateur de l’urbanisme territorial, conçu en opposition avec les principes d’une ville proliférante. Des points d'intensité coordonnés et mis et mis en réseaux ont permis de restructurer une région. Un urbanisme de développement, mené selon d'autres rythmes, complète maintenant cet urbanisme d'impulsion limité aux 10 ans de vie de l'IBA.

On peut constater que le patrimoine industriel, par sa nature, sa force et sa capacité à accepter l'appropriation, est entré dans la mémoire collective. Par la magie de l'esprit du loft il est devenu un lieu d'incarnation de la vie associative, des classes créatrices, ou des nouvelles technologies. Il porte en lui, à l'échelle architecturale comme à l'échelle urbaine, la capacité à accueillir de nouveaux usages. Ce principe d'évolutivité est inscrit dans deux figures principales: le château et la halle. L'un comme l'autre sont conçus sur le principe de la dissociation entre l'enveloppe et le process industriel. Le château exprime le cœur du projet industriel et affirme sa puissance. Pragmatisme oblige, le principe dufaçadisme tant décrié dans la pensée patrimoniale est installé presque toujours comme la racine du projet.

Mais, si on transpose la question de ce patrimoine, pour l’ancrer aux enjeux d'aujourd'hui, l’architecte B. Reichen partage l'idée que notre époque est donc celle du « mouvement ». Elle répond à notre époque à un ensemble de facteurs d’évolution qui ont progressivement déplacé la question de l’espace urbain des principes d’une composition statique vers des concepts « dynamiques ».

On peut comprendre cette idée comme une donnée physique ; celle de la

5 RECYCLER L’URBAIN Pour une écologie des milieux habités Sous la direction de Roberto D’Arienzo et Chris Younès (Ed. MetisPresses, 550 pages env., 2014. p. 429.

Fig. 6 IBA Emscher Park, Source : garciabarba.com

mobilité urbaine inscrite de plus en plus dans nos modes de vie. Mais on peut aussi la voir comme une réalité mentale en considérant plus globalement l’environnement dans lequel évoluent les habitants. Dans une société individualisée, dominée par le monde de l’image et de la communication, chaque habitant se compose chaque jour une ville « à la carte », constituée à partir de ses déplacements, de ses pratiques et de ses modes d’information.

Cette réalité physique mais aussi virtuelle change la perception de l’espace principalement pour ce qui concerne, les « articulations » urbaines majeures qui sont les nouveaux repères des grandes métropoles contemporaines, et c’est cet évolutivité qui permet le patrimoine industrielle à coexister et être approprié par la société, au moment que sa configuration c’est suffisamment perméable pour accueillir des nouveaux usages et échelles d’intervention.

Depuis une décennie les enjeux du développement durable ont déplacé le regard porté sur ces territoires de l’industrie. Nous sommes passés des enjeux de la reconversion à ceux du réemploi : celui des territoires, des bâtiments, des matériaux et des matières.

Le réemploi des territoires inclut toute la dynamique de reconquête d’un lieu qui a déjà été occupé, et depuis la problématique des sols pollués jusqu’à la valeur de « ressource » d’un site.. Le réemploi des bâtiments pour sa part dépasse la valeur patrimoniale pour aller vers la valeur d’usage. Le réemploi des matériaux recouvre de nombreuses thématiques. On peut par exemple restituer ailleurs un bâtiment historique qui a été démonté en reprenant l’idée des expositions universelles. Le réemploi des matières, nouveau champ de l’écologie avec comme premier élément la réutilisation de l’eau.

Comme manifestera aussi l’architecte B. Reichen “ ce n’est pas le site qui change, mais le regard porté sur ce site’ on comprends que l’économie de moyens a créé de nouvelles dynamiques de projets. C’est une démarche et peutêtre une esthétique qui vont naître de ce mouvement.

Avant de donner une forme au plan, nous avons analysé la question de la « structure » selon trois objectifs qu’il nous semble nécessaire d’équilibrer pour générer non seulement un dessin urbain mais aussi une dynamique de développement cohérente au regard des enjeux du site.

On peut considérer ensuite que le « contexte » dans lequel se situent les projets ne se traduit pas seulement en terme de site mais de situation urbaine.

SITUATIONS URBAINES

Un mode de définition de la « structure urbaine ». Ces 3 réalités composent une situation spécifique par chaque projet. Elles n’appellent pas une démarche de « composition urbaine » globale mais une réponse stratégique.

Fig. 7 Site intercommunal de l’Union 2015 - 1957, Source : Google Earth

Le quartier de l’Union prend dans ce sens une valeur exemplaire en réunissant sur un même lieu :

- Un « nœud » de déplacement important reliant le boulevard de jonction vers la route de la Laine, le métro et la gare de Tourcoing, aussi le fait de se localiser en face du Canal de Roubaix. Cette situation d’intermodalité est une nécessité et une chance pour les développements futurs.

- Une thématique de développement introduisant au travers des mondes de l’image et de la mode, une forme « d’hyper modernité » participant à la mondialisation mais porteur aussi d’un « imaginaire » contemporain qui devra trouver sa place dans le projet.

- Une typologie urbaine particulière héritée des féodalités de l’industrie que l’on peut interpréter comme un assemblage de « plaques tectoniques » mais qui se présente aussi sous la forme des « cités intégrées », regroupant les « châteaux de l’industrie » qui dessinent une silhouette urbaine familière, des structures « en shed » formant une ville basse flexible et polyvalente et des parcellaires d’habitat confortant leur périphérie et faisant la jonction avec les quartiers résidentiels. Ces grands îlots complexes constitueront pour nous une typologie urbaine parfaitement « actuelle ».

Fig. 8 Ville de Pantin 2017 - 1949, Source : Google Earth

De son côté, la situation du projet à Pantin, se traduit à partir de :

- Un articulation de déplacement important, à proximité de la ligne du Tram, Métro et un Gare qui encadre des liaisons et traverses principalements piétonnes importants.

- Une thématique du tertiaire et la relation avec les aménagements et animations au bord du Canal de L'Ourcq.

- Des typologies urbaines autour du site, qui vont imposer la cohérence de l'échelle architecturale et urbaine, ce qui donne des plusieurs façades du projet et différentes typologies à gérer, d’un côté le patrimoine industriel reconverti en tertiaire, d’un autre côté la ville des îlots, et une autre grand façade qui répond au les infrastructures du tram et des équipements sportifs.

3.

La démarche du projet, ses évolutions et acteurs

Dans cette partie du travail, nous identifions les éléments importants du schéma initial du projet: les temporalités et la décomposition des bases de la première version du dessin.

Moulins de Pantin 2019, Source : © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

Fig. 9 Ligne du temps pour le projet Site Intercommunal de L’Union, Source : CdA, a partir des informations du rapport de synthese POPSU, 2008

© Obras / Architectes Urbanistes

© Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

PROJET RÉNOVATION DES TERRAINS RENAULT - PANTIN

Fig. 10 Ligne du temps pour le projet Renovation des Terrains Renault, Pantin. Source : CdA, a partir d’extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

6 https://villedurable.org/ guide-de-gestion-de-projetsurbains/ OBJET DU TRAVAIL : Transformer un dessin en ville, avec ses particularités et contexte économique

Le schéma des acteurs intervenants c’est un des facteurs principaux de la variabilité de la démarche du projet, c’est à dire, la multiplicité des acteurs et encore la complexité de ces interactions et leurs différents intérêts, peut rendre encore plus compliqué le processus de conception d’un projet, surtout à l'échelle urbaine, mais au même temps c’est ce variétés qui va à enrichir le propos du résultat.

Dans l’article “Les acteurs du projet urbain et leurs motivations du blog, “ Villedurable.org“ 6 , les interventans sont categorisees selon leur positionnement par rapport au projet. Donc, en reprenant cet catégorisations nous avons :

- Les Décideurs : c’est à dire la maîtrise d’ouvrage, à savoir les élus, le maire, le président de l'intercommunalité, chefs de service des administrations, que ce soit en terme de financement, orientation stratégique ou validation. Leur rôle est plutôt décidé la vocation du projet, son contenu et de sa cible, mais aussi le financer et rassembler l'ensemble des ressources nécessaires au lancement de l'opération et sa réalisation.

- Les opérationnels, ou les acteurs en charge de la gestión concrète du projet, comme le chef de projet auprès de la maîtrise d’ouvrage, l’assistant à maître d’ouvrage et/ou le programmiste, les collaborateurs des administrations impliqués dans la structure opérationnelle (équipe de projet). Leurs rôles sont divers et rassemblent gestión, organisation, programmation, suivi du projet. Leur responsabilité est de suivre les directives de la maîtrise d'ouvrage et de parvenir à un bonne traduction de sa volonté, afin de parvenir à un projet spatial adapté au volontés politiques. Ils ont en plus de la responsabilité de la gestión technique, le devoir d’assurer le contrôle et le suivi financier mais aussi temporel de l'opération, et d’anticiper les imprévus susceptibles durant les différentes étapes de l'opération.

- Les mandataires, il s’agit de façon générale de la maîtrise d’oeuvre (architectes, bureaux d'études) et les collaborateurs externes (consultant stratégiques, sociologues, etc) ils interviennent sur un ou plusieurs aspects du projet, en tant que consultants, techniciens ou exécuteurs et ils ont les missions d'études de conception et réalisation.

- Les usagers : sont les acteurs directement concernés par le projet, ils sont essentiels dans tous les phases du montage, du fait qu’ils ont des maîtrises spécifiques et pratiques du contexte social, économique et urbain. En tant que touches par leur usage, ces interlocuteurs apportent aussi des

solutions pour la fonctionnalité des propositions et un vision sensible aux questions de mobilité, transports, flux, itinéraires, perception de la sécurité … en surtout les pratiques des besoins, habitudes et donc les priorités spatiales.

- Les propriétaires : les personnes physiques ou morales possédant des propriétés dans le site d’intervention. Les prioritaires ont un pouvoir décisionnel indirect à travers leur possibilité de s'ouvrir ou de s’opposer complètement au projet. Ils sont intégrés à l'opération pour les faire porter le projet, les convaincre mais aussi afin de recueillir leurs avis et leurs réserves. - Les habitants : ce sont les usagers indirects du futur projet, ils doivent rester comme un acteur privilégié de toute opération. Leur satisfaction est donc majeur pour la réussite du projet. Étant un groupe hétérogène, de par leurs diverses classes sociales, économiques, intellectuelles, les habitants s’organisent toujours en trois groupes face aux nouveaux projet, plus concrètement les partisans, opposés et neutres. La multitude de leurs opinions ainsi que de leurs intérêts rend complexe leur convergence, ce qu'impose un processus de participation et de concertation aux maîtres d’ouvrage.

Les objectifs politiques et sociaux, qui font partie d’une logique à long terme, sont directement liés à la logique du marché (à court terme) ou à des intérêts particuliers qui affectent immédiatement la conception spatiale. C’est normalement là maîtrise d’ouvrage publique qui constitue le «fil conducteur» du projet, faisant que le projet l’emporte sur la règle, en assumant le pragmatisme et la négociation avec le cadre règlementaire.

En continuant avec ce classification des acteurs, on trouve les suivants :

Les aménageurs ce sont dans un premier temps la LMCU, puis SEM Ville Renouvelée (ancienne SEM Versant Nord). Deux Sociétés d’Économie Mixte (SEM) se sont groupées pour proposer une équipe associant des compétences complémentaires. En effet, la SEM Ville Renouvelée, bien implantée sur le territoire de réalisation du projet (versant nord-est de la métropole lilloise), est rompue à la conduite de projets d’aménagement et au contexte économique de ce secteur.

La SAEM Euralille est en capacité de compléter utilement ces compétences en apportant :

• sa démarche d’optimisation des projets architecturaux et d’espaces publics afin de produire un haut niveau qualitatif, • une connaissance des réseaux nationaux et internationaux de promoteurs et investisseurs, nécessaire au lancement du projet de l’Union.

Dans le côté politique, le projet est situé entre 3 communautés, ca doit répondre à 3 mairies avec des volontés politique entre partageants et rivalisants.

Des usagers sont ainsi très présents dans le site, ca le montre notamment des collectifs qui se sont organisées dans le déroulé du projet, tels que le “Collectif L’Union” ou “Raz pas mon quartier”. Dans ce catégorie en lien avec les habitants on trouve également le travail de Patrick Bouchain et son intervention avec l'Îlot Stephenson qui a vraiment marqué l’histoire du projet.

Dans le côté des partenaires on peut trouver une diversité des acteurs qui sont collaboré au fil de temps dans le projet. Pour la partie des espaces publics : - REICHEN ET ROBERT & ASSOCIES / ARCHITECTES - URBANISTES - MA-GEO MOREL ASSOCIES - CONCEPTO / concepteur lumière - EPURE / Etude Paysagères Urbaines Rurales & Environnementales - Perspectives : Platform, Reichen et Robert & Associés, Empreinte - Photographes : DR, SEMVR, Boquet

En 2016, Frédéric Bonnet, devient le nouvel urbaniste en chef de l'Union. Le groupement Obras + Ma-Geo + Atelier Georges + Concepto écrira l'acte 2 du projet aux côtés de la Sem Ville Renouvelée.

DES AUTRES INTERVENANTS POUR LE PROJET

Plaine Images :

Maître d’ouvrage : SEM Ville Renouvelée / SPL Euralille Maîtres d’œuvre : Groupement Pierre Gangnet / Agence Paysages / BET STRATE / Atelier Télescopique / Atelier 8'18'

Projet du Parc

Maître d’ouvrage : SEM Ville Renouvelée / SPL Euralille Maîtres d’œuvre : Groupement Empreinte / Canal Architecture / les éclairagistes associés / Tauw France / VERDI / ALFA Environnement / les Saprophytes / Résonance

Projet du Pôle Image

Maîtrise d’ouvrage : SEM Ville Renouvelée pour le compte de LMCU Maîtrise d’oeuvre :Didier DEBARGE (architecte-urbaniste, Lille) et Pierre BERNARD (architecte-urbaniste, Amiens)

Projet Ceti

Maîtrise d’ouvrage : La SEM Ville renouvelée est maître d'ouvrage pour le compte de LMCU (dans le cadre des études préopérationnelles) en liaison avec la caisse des dépôts et consignations. Maîtrise d’oeuvre : L'agence SAISON-MENU (Luc Saison et Isabelle Menu), architectes-urbanistes à Roubaix a été recruté sur concours d'architecture.

Le Canal De Roubaix – Blue Links

Les Voies Navigables de France (VNF), Lille Métropole Communauté Urbaine, le département du Nord, étant tous les 3 partenaires au sein du syndicat mixte du canal de Roubaix avec les villes traversées par ce canal ainsi que le gouvernement wallon qui gère le canal de l'Espierre, la maîtrise d'ouvrage est répartie principalement par champ de compétence. Les équipements de navigation (écluses, pompes, étayement des berges et curage) sont maîtrisés par la VNF. Les ponts, passerelles, chemins piétonniers ainsi que l'aménagement paysager des abords du canal sont retravaillés sous l'égide de LMCU. Enfin, le département du Nord assure la réhabilitation de deux pont mobiles. 7

7 extraits de POPSU-Lille, rapport final (2008) Zone de l’Union (Extrait du tome 3 du rapport final)

PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

SÉLECTION, SUIVI, COHERENCE

ÉQUIPE TECHNIQUE

MAÎTRE D’OEUVRE

Reichen et Robert & Associés, Architectes - Urbaniste

CONCEPTION OPÉRATIONNEL

MAÎTRISE D’OUVRAGE / AMÉNAGEUR

SEM Ville Renouvelée

Lille Métropole Communauté Urbaine

PROJET URBAIN

Fig. 11 Diagramme des acteurs pour le projet Site Intercommunal de L’Union, Source : CdA, a partir des informations du rapport de synthese POPSU, 2008 et d’extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

PLU PADD

QUALITÉ, INTÉRÊT, PUBLIC

VILLES / TOURCOINGROUBAIX WATTRELOS / RAZ PAS MON QUARTIER / COLLECTIF DES HABITANTS DE L’UNIONPROJET SEM VR / LMCU / BLUE LINS / CANAL DE ROUBAIX

ÉQUIPE TECHNIQUE / URBANISTE

Associés / Maître d’oeuvre • Audi, Programmation Urbaine / Consultants • SCP MISSON – MOREL, bureau d’études VRD • MAGEO, BET VRD • CONFLUENCE, bureau d’études hydrauliques • CONCEPTO, Concepteur lumière • EPURE, paysagistes • Agence PÔLES, paysagiste

PROGRAMME, DENSITE, FAISABILITÉ ÉCONOMIQUE

PROJET RÉNOVATION DES TERRAINS RENAULT - PANTIN

ÉQUIPE TECHNIQUE

ARCHITECTE RR & A

OPÉRATEUR

EMERIGE SMIP

SÉLECTION, SUIVI, COHERENCE

CONCEPTION OPÉRATIONNEL

PROJET ARCHITECTURAL

Fig. 12 Diagramme des acteurs pour le projet Renovation des Terrains Renault, Pantin, Source : CdA, a partir d’extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

PROJET URBAIN QUALITÉ, INTÉRÊT, PUBLIC

ÉQUIPE TECHNIQUE /URBANISTE

PROJET

AMÉNAGEUR / HERMES

PROGRAMME, DENSITE, FAISABILITÉ ÉCONOMIQUE VILLE /

MAIRIE DE PANTIN

PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

Le texte suivant c’est un extrait de l'étude de définition 2006 de l’Agence Reichen et Robert, donc, on peut comprendre un peu las bases conceptuels sur lesquels le projet se renforce et va à évoluer. Il s’agit des notions des éléments visibles et invisibles qui trouveront leur rôle dans le projet.

Principes de conception pour le projet de l’Union :

- Au niveau de l’«invisible», ou de la programmation urbaine, le projet a eu l’ambition de créer un quartier mêlant des activités économiques, autour d’une logique de pôle (textile technique, image –culture – média), des équipements, des logements, des espaces verts ; tout en renforçant les centralités et les pôles de vie préexistants dans les quartiers limitrophes.

- Au niveau du «visible», il en découle des formes urbaines originales Elles vont de plaques bâties multifonctionnelles aux densités fortes et aux prescriptions très cadrées (secteur autour de la rue de Nantes), à un travail méticuleux de couture en interstice du tissu existant (quartiers Saint Joseph et Stephenson), à des secteurs de plan masse en attente d’une programmation opportune (îlots Cul du Four et Couteaux), à la restructuration d’anciens îlots industriels en conservant leurs caractère complexe (la Tossée et Vanoutryve), à la mise en scène d’objets isolés qui devront avoir la forme d’architectures “emblématiques”…

- En terme d’écologie urbaine, le projet associe des espaces bâtis denses à un grand parc urbain. Il prend la forme d’un «papillon» composé avec la rive nord du canal de Roubaix, depuis la tour Mercure jusqu’au Pont des Couteaux (drapé), et pénètre ensuite profondément vers le nord (plaine), profitant ainsi aux quartiers existants.

Il constitue un grand espace public ouvert et un lien entre les unités bâties anciennes ou nouvelles. C’est un espace de loisir et de récréation, et un dispositif paysager de gestion des eaux pluviales dans une optique de Haute Qualité Environnementale. C’est aussi un dispositif de mise en relation des fonctions diversifiées du site, d’amplification et de valorisation des programmes qui vont occuper ses franges.

- La mise en oeuvre du projet dans le temps se fait en misant sur des temporalités et des modes d’intervention différenciées, en mettant en place des locomotives qui créent l’attractivité à court terme, en permettant le haut de gamme comme le standard et en gérant une politique de réserve foncière sur des sites stratégiques qui méritent d’attendre que soit installée cette réputation d’excellence.

On trouve que l’articulation du visible et de l’invisible, des espaces bâtis (anciens et nouveaux) et des espaces ouverts, de l’espace et du temps, est possible grâce à l’identification de situations urbaines différentes, qui nécessitent des modes d’interventions différenciés. Dans un projet complexe comme celui de l’Union, il est indispensable de les identifier dès l’origine du projet, et d’y associer des approches opérationnelles très différentes.

- La couture urbaine, ou la valorisation des tissus existants intégrés dans le périmètre du site de l’Union : C’est le cas du quartier Saint Joseph au sud du site, et de l’îlot Stephenson au nord du site. Cette valorisation se fait au niveau des espaces publics (réhabilitation ou création de voies, de places) et au niveau du bâti par la construction de nouveaux logements dans les dents creuses, la valorisation des logements existants en offrant de nouveaux jardins privatifs ou des espaces de stationnement, la création de nouveaux équipements.

Les tènements industriels, ou la poursuite de l’histoire des «Cités intégrées» sont polyvalents du site de

l’Union. La mutation de ces «châteaux de l’industrie» est anticipée afin de les intégrer au projet. Des invariants de projets sont proposés sur chacun des sites, laissant ainsi le champ à des opportunités de développement. Les situations urbaines au long du projet ont évolué par la définition des secteurs du projet, et ensuite en intégrant les “familles urbaines”.

Des prescriptions initials comme “ invariants” sont été les suivants :

- les bâtiments qui, au regard de leur état ou de leur qualité architecturale, seraient susceptibles d’être conservés, - les espaces publics, - les valeurs de localisation du site.

Le projet se développe dans un premier temps avec la posture de continuer le « récit urbain » comme un préalable pour l’agence.

Un tel projet ne pouvait pas se mener, sans une adhésion en terme économique, social et des forces locales. Ce travail de valorisation trouve son expression dans des démarches complémentaires comme cela de la valeur d’héritage.

Des principes de conception fortes, ce sont :

- un tracé (quel « sens » et quelle forme donner au parc, promenade, comment intégrer les différentes modalités de déplacements ?)

- Un principe de « couture urbaine » dont le but est de conforter et de restructurer sur eux-mêmes un ensemble d’îlots qui constituent le cœur des quartiers. C’est principalement le cas à Tourcoing pour le secteur de la rue de la Tossée et à Roubaix dans la zone de rue des Anges et de la rue de la Guinguette ou de la rue Meyerbeer.

- La mise en œuvre de nouvelles plaques bâties qui prolongent dans une vision contemporaine le principe historique de composition des ensembles industriels. Ces plaques ordonnent le plan urbain et sont composées avec le parc. C’est bien sûr le secteur disponible sur la zone de l’ancienne gare de marchandises qui constitue la principale zone d’amorçage du projet urbain.

Cet héritage, c’est aussi une géométrie complexe composée comme un jeu de Mikado enserrant les plaques bâties des grandes emprises industrielles. Cette géométrie sera corrigée à partir des espaces disponibles par le tracé du parc et des nouvelles voiries.

Fig. 13 Sequence des images, projet L’Union, schema initial, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

- Espaces verts qui conforment l’interface entre les deux parties principales du projet traversées par le canal et la voie rapide.

- une faisabilité (quelle surface laisser au développement au regard des disponibilités foncières et des contraintes de pollution, quel densite, comment réfléchir à la programmation, comment rendre de la mixité au quartiers ?)

- C’est le parc et le canal qui vont permettre la mise en œuvre de ce « dispositif ». Au cours de l’étude, l’agence RR&A a eu de proposer plusieurs démarches de « plan vert ». Ce parc « ouvert » est mis en relation avec les fonctions diversifiées (tertiaires, loisirs et habitat) qui occupent ses franges. D’une façon générale, ce dispositif permet d’amplifier une offre résidentielle de qualité sans pénaliser les surfaces d’activité organisées plutôt au cœur des « plaques » bâties selon une disposition historique.

Ce parc, peut être décomposé selon 3 principes d’organisation :

- Le « drapé » accompagnera un grand mouvement général est-ouest donné au sud par le canal et au nord par une nouvelle voie : le boulevard de l’Union tracé comme une grande courbe depuis le boulevard Gambetta jusqu’au boulevard des Couteaux.

- Les « tapis » répondent à des fonctions spécifiques ; stades, jardins familiaux, plaine de jeux ou squares conçus selon des conceptions ouvertes ou fermées et publiques ou privées disposées ensuite au sein du bâti ou de l’espace végétal.

- Les « ourlets » constituent des points de focalisation de la vie collective liés principalement aux rives du canal,

aux abords des grands équipements et aux franges urbaines. Plus composés et plus minéraux, ils accompagnent les grands parcours piétonniers et les circulations douces reliées aux lieux d’intermodalité.

- un mode de gestion (comment créer une entité unique adaptée ensuite à des besoins différents, comment prévenir des difficultés dans la gestión des espaces publics/privés et de transition ?)

- une « valeur ajoutée » (quelles quantités et quelles qualités de « façades vertes » mettre en œuvre, quel matérialité pour preserver l’identite ou contraster du contexte, quel flexibilité à l’intérieur des espaces, mutabilité ?)

Le programme des constructions de la ZAC de l’Union illustre l’objectif de mixité des fonctions et comprend la réalisation d’environ 400 000 m2 de Surface Hors OEuvre Nette (SHON) réparties comme suit : • tertiaire : 135 000 m2 de SHON, • activités : 65 000 m2 de SHON, • services et commerces : 10 000 m2 de SHON, • logements : 120 000 m2 de SHON, • équipements : 70 000 m2 de SHON, (équipement omnisport, collège, groupe scolaire).

Les surfaces indiquées tiennent compte des réhabilitations d’anciens bâtiments industriels, qui représentent environ 45 000 m2 , principalement pour des activités économiques ou de service.

Finalement l’ensemble des propositions font l’objet de ce plan masse comme point du départ de ce que será l’étude de définition du site de l’Union. Ces éléments vont conformer le projet, la figure urbaine, les tracés, qui constitueront un sens commun pour conduire l’action.

Fig. 14 Les Secteurs du Projet, projet L’Union, schema initial, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

PREMIER DÉCOUPAGE : LES SECTEURS

L’Union ce sont 11 secteurs de projet qui ont chacun une identité propre héritée d’une histoire et d’une géographie, et issue de la figure urbaine qui les relie, et qui, en dehors de ses fondamentaux, évolue suivant le principe de réalité des développements opérationnels et des interlocuteurs.

Des secteurs entièrement neufs, dans lesquels toutes les constructions ont dû être démolies : ils laisseront place à des quartiers neufs, accueillant aussi bien des activités économiques que de l’habitat (La Plaque, les Triangles, le Parc habité). Relativement autonomes par rapport à la ville existante, ces secteurs accueilleront les éléments d’architecture les plus emblématiques et les plus différenciants.

Des secteurs prenant appui sur trois anciens tènements industriels, la brasserie Terken, les peignages de la Tossée, la manufacture Vanoutryve. Le patrimoine industriel de ces îlots particuliers a fait l’objet d’études afin d’identifier les immeubles pouvant être conservés au regard de leur état technique, de leur valeur architecturale et urbaine et de leur capacité de reconversion. Le projet propose ainsi des plans urbains qui s’appuient sur ce patrimoine conservé, afin de ne pas nier le passé et démontrer sa capacité à accepter un usage contemporain (Terken, Tossée, Vanoutryve).

Des secteurs de construction neuve et/ou réhabilitation qui sont étroitement connectés aux quartiers avoisinants : la programmation et la réalisation doivent être corrélées aux politiques de renouvellement des avoisinants pour ne pas créer d’effets de bord (Saint Joseph, Stephenson, Cul de four / Alma)

Fig. 15 Les 7 Familles, projet L’Union, schema initial, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

DEUXIÈME DÉCOUPAGE : LES 7 FAMILLES

A manière de mieux intégrer le projet, comme un valeur ajoutée, des éléments bien dit comme « familles urbaines » intègrent le projet. Ces familles donnent des nouvelles visages pour réinventer le projet à partir de leurs besoins, leurs attentes mais aussi leurs différences. Cela a permet au même temps de concilier l’implantation du projet à son contexte.

Chaque famille « urbaine » représente un groupe de personnes qui partagent une même vision du monde, de la ville, une communauté d’intérêts et d’attentes. Il ne s’agit pas de classes sociales. Il ne s’agit pas non plus de thématiques programmatiques (zonage). Il s’agit de façons de pratiquer la ville. Chaque vision est par ailleurs souvent différente (voire antagoniste) de celle des autres familles.

Dont, les 7 familles urbaines qui ont régi le schéma directeur de l’Union est née de cette compréhension de l’importance du mélange, de l’échange, de l’assemblage entre des porteurs de projets qui a priori ne se connaissent pas voire se définissent comme opposés, et de la nécessité de « faire ville » sur des valeurs communes. « Proximité populaire » ; « Offre résidentielle » ; « Ville des petits Investissements » ; « Tertiaire supérieur » ; « Génie urbain » ; «Recherche Innovation » ; « Consommation Image de marque » Celles-ci sont les plus présentes depuis 2010 dans la fabrication du projet.

La proximité populaire

La famille de « la proximité populaire » est l’essence même de la réussite du projet urbain. Comment réussir la couture urbaine entre existant et projet ? On retrouve cette problématique dans les secteurs St Joseph, Cul de four et Stephenson. Le “projet ouvert” fait ici sa première démonstration en réintégrant l’îlot Stephenson dans la figure urbaine. L’association d’habitants « Rase pas mon quartier», regroupée autour de l’agence Construire et de Patrick Bouchain, prend en main son destin et par la même occasion celui d’un morceau de l’Union.

L’offre résidentielle

L’ « offre résidentielle » est portée par des promoteurs de logements pour monsieur Tout le monde. Elle permet de renouveler l’offre de logement et impulser dans les tissus existants des typologies contemporaines à l’image du projet Nacarat promotion au cœur de la Tossée.

La ville des petits investissements

La « Ville des petits investissements » correspond aux entrepreneurs de la Région désireux de s’implanter dans un territoire en devenir, capable de s’adapter pour répondre à leurs objectifs.

Le tertiaire supérieur

Dans le même esprit mais à une autre échelle, la société LMH bailleur social de la métropole, a manifesté son intérêt pour construire son nouveau siège social rue de l’Union, au pied de la tour Mercure.

Le génie urbain

Le «génie urbain » est composé de ceux qui guide l’action commune, les ingrédients qui feront effectivement LA VILLE sont bien évidemment avant tout humains. La SEM Ville Renouvelée, La MEL, les villes de Tourcoing, Wattrelos et Roubaix ainsi que les urbanistes en chef sont les acteurs du développement du site.

La recherche et l’innovation

Dans les villes qui cherchent un renouveau économique, on mise sur des pôles d’excellence ultra-pointus, locomotives futures d’une économie du rayonnement à renaître, et d’une classe créative providentielle. A l’Union, la famille « Recherche-Innovation », a porté le CETI. Cet équipement serait-il la nouvelle filière économique des textiles à l’Union.

La Consommation Image de marque

Dans une vision du monde et une conception de la ville diamétralement opposée à celle de la « proximité populaire » l’entreprise Kipsta se porte acquéreur en 2010 de la friche Terken et a réussi d’implanter son siège mondial de conception des sports collectifs.

PROJET RÉNOVATION DES TERRAINS RENAULT - PANTIN

Le projet commence par la projection d’un axe piéton principal qui va renforcer visuellement la perspective en direction des Grands Moulins de Pantin. Cet axe va ensuite permettre de délimiter les divisions du macrolot. Aussi, même si celui-ci efface le bâtiment existant, il va donner un sens de traverse ? et de cette façon mieux gérer l'échelle du macro lot et le rendre plus agréable à l’aide d’espaces publics.

La deuxième étape est ensuite de rediviser le macrolot en 5 lots plus petits. De cette façon le projet cherche à préserver les grandes lignes introduites précédemment pour lier le projet à son contexte. La forme des lots et leurs surfaces vont répondre à la volonté des créer des îlots compacts.

Fig. 16 Sequence des principes de base, projet Renovation des anciennes terrains Renault a Pantin, schema initial, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

Les 5 lots, au mode des “familles” comme on trouve dans le projet de L’Union, sont une réponse aux enjeux programmatiques et vont permettre de faire les liaisons entre le site et son contexte.

La première strate est l’espace public, avec de la pleine et passerelles qui vont relier tout le projet.

La deuxième strate va contribuer à marquer l’emprise des îlots. Cette strate, appelée aussi “socle actif”, dessine la base horizontale et contient les niveaux principaux à l’intérieur de chaque lot. En termes de programmation, elle accueille essentiellement des fonctions de commerce et d’artisanat. Les terrases des socles sont vegetalisées comme une extension de la première strate public.

La troisième strate s’appuie directement sur le socle actif. Constituée de 3 étages, cette strate basse (??) permet de redonner une échelle humaine aux étages courants, comparé au socle monolithique des deux premiers niveaux. Cette strate va pour sa part contenir principalement des fonctions tertiaires.

Enfin, la quatrième strate est la “strate haute”. Ce sont les niveaux qui vont contenir principalement des fonctions d’habitat. De cette façon le projet va affirmer son caractère de mixité fonctionnelle. La verticalité permet par ailleurs de garder un densité optimale avec

l’esprit de créer un quartier vivant. L’espace public dessert et organise les îlots compacts, il est composé de :

- La place / jardin, qui prolonge le quai du canal de l’Ourcq et s’ouvre sur les Moulins de Pantin;

- Le Campo, qui constitue une place longue allant de l’avenue du Général Leclerc au Canal, il est situé dans le prolongement de la rue commercial Auger;

- Les ruelles, qui desservent les îlots et permettent un accès à l’autre partie du quartier. Une connexion à l’intérieur de ces terrains permet de faire dans l’avenir la connexion au Sud vers des autres places.

Le bilan des données programmatiques nous donne les premières estimations et nous laisse imaginer les possibilités de ce terrain pour contenir un projet mixte et en lien avec son contexte.

Une des caractéristiques de ce projet est que, même s’il existe un effet “tabula rasa” ( dès lors que le bâtiment existant a disparu du plan de conception), ce sont les valeurs ajoutées telles que, le tracé de l’axe principal des espaces publics qui fait immédiatement référence au patrimoine industriel préservé/ transformée.

En effet, la couture des places à l’intérieur du reste du quartier de Pantin va permettre, avec des balades urbaines, de bien comprendre les nouvelles dispositions de ces terrains “délaissés” qui jouent un nouveau rôle important dans la conception et la façon de vivre la ville aujourd’hui.

Fig. 17 Bilan des principes de base, projet Renovation des anciennes terrains Renault a Pantin, schema initial, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

4.

Des notions à garder

En tant que dernière étape de présentation du projet, cette partie du travail présente une description détaillée des éléments choisis pour comprendre les différents processus d’adaptation, auxquels le projet a été ajusté, avec le principal objectif de réconcilier tous les acteurs. Il est important de noter que l’analyse est faite à partir des éléments disponibles pour l’urbaniste chef.

L’Union 2018, Source : CdA

a. Contraintes mission

Dans le études de cas choisis, Le « dessin » doit aussi dans sa nature et ses composantes intégrer les conditions de sa mise en œuvre.

Pour le cas de Pantin, le objectif principaux c’est la conformation d’un quartier qui va à continuer la démarche de valorisation du site et créer un demande et offre pour accompagner les équipements déjà existants, sur un tissu urbain défini; dans l’autre partie, pour le projet de l’Union, il a fallu à la fois répondre à une demande, créer une nouvel offre foncière diversifiée et accompagner les mutations de la reconversion de l’industrie, dans un site qui manque des équipements/infrastructures existants.

La conduite du projet, c’est donc, accompagner les acteurs du territoire dans la concrétisation de leur envie de ville. C’est principalement le travail de l’agence RR & A dans les projets présentés.

Contraintes spécifiques pendant le déroulement du projet

Difficultés trouvés pour l’urbaniste de L’Union

Nombre d’acteurs Durée de processus de validation s’adapter aux sollicitations de promoteurs Validations longs Retours des éléments précédemment actes Perdre des invariants du projet Projet situé sur plusieurs collectivités Communauté urbaine ne soit pas très dirigiste avec les villes Difficulté d’avoir un avis commun sur tous les sujets

Difficultés trouvés pour l’urbaniste de Pantin

- mettre en accord aux acteurs privées et public - formaliser une réponse spatiale aux attentes du client (aménageur privé) - sortir un projet capable d'être approprié et investi par des autres professionnels (des cabinets d’architectes qui vont intervenir dans différents lots du projet) - maintenir un programmation cohérente pour l’échelle du projet et un densité gérable

EVOLUTION DU PLAN DIRECTEUR / PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

A partir de 2004, le projet urbain a pris la forme d’un grand papillon vert (le parc) entouré de plaques bâties, et ponctué de signes architecturaux emblèmes de l’excellence. Il est devenu une figure familière autour de laquelle hommes politiques, services techniques, et habitants se sont regroupés pour un dessein / un destin commun.

La figure urbaine – ses tracés, ses vides, ses pleins – est une composition déclinée théoriquement en modes de fabrication de la ville : la couture urbaine, les zones de protection historiques, les secteurs de plan de masse, les typologies alternatives, les grands équipements publics, les adossements majeurs, les architectures emblématiques.

Le projet s’annonce « ouvert », et énonce de grands invariants garants de l’identité de l’Union : l’équilibre ville / nature ; les grands tracés structurants pour les modes doux et les transports en commun ; la mixité fonctionnelle dans tous les quartiers ; la gestion alternative et gravitaire de l’eau pluviale ; les corridors de biodiversité; le réemploi des bâtiments, des matières et des matériaux….

Si le projet urbain, sa figure et ses tracés, est un guide pour l’action commune, les ingrédients qui feront effectivement la ville ils sont bien évidemment humains.

Durant les dernières années de l'opération pour partie de l’agence, le coeur de l’union s’était transformé en un vaste chantier.

La concrétisation des grands tracés de la figure urbaine est réalisée. Les rues de Roubaix Tourcoing et la rue de l’Union qui forment le cardo et le decumanus de l’Union sont prolongées ou rénovées, laissant ici la possibilité d'innover la ville par de nouveaux espaces publics.

La simplicité des sols coulés (béton balayé clair et enrobé noir) est associée aux pavés de porphyre récupérés sur le site. Ressés pour offrir une surface conforme aux normes actuelles.

La rue de l’Union est prolongée à ses deux extrémités pour aller chercher le centre mondial de conception des sports collectifs KIPSTA qui s’implante sur la friche Terken à l’extrême est, et le siège de LMH à l’extrême ouest. La rue de l’Union sera alors prête à recevoir une nouvelle ligne de bus efficace entre la station de métro Mercure et le boulevard des Couteaux.

En 2015 cinq réalisations prennent le relais de l'inscription d’un nouveau visage pour L’union :

Les bâtiments emblématiques livrés

Les villes de Roubaix, Tourcoing, Wattrelos et Lille Métropole ont largement investi dans des projets emblématiques. Ces déclencheurs sont aujourd’hui livrés. A côté de la transformation douce et progressive des quartiers, ces projets portent l’excellence pour transformer durablement l’image de l’Union, enclencher pour l’avenir une nouvelle dynamique économique, faire venir de nouveaux emplois et de nouveaux habitants.

Depuis 2012, le CETI, déclencheur de la filière textile, est en activité au sud du secteur central ; l’Imaginarium locomotive de la filière image, a ouvert ses portes à la Plaine Images.

L’ouverture en mars 2015, du centre de conception des sports collectifs KIPSTA, mêlant grands espaces de pratique sportive et une architecture simple et soignée de la part des architectes Béal & Blanckaert, est un signe fort et contemporain du renouveau du territoire.

De l’autre côté de la rue de l’union, la finalisation du chantier du parking mutualisé de la ruche d’entreprise assoit la transformation de la Tossée. Cette réalisation du conseil général 59 et des architectes Tank réussit à donner vie au principe de mobilité qui anime le secteur.

Le siège de LMH réalisé par Feichtinger au croisement de la rue de l’union et du boulevard Gambetta permet également l’image du renouveau face à la tour Mercure et à ses nouveaux aménagements extérieurs.

A ces réalisations s’ajoutent, deux autres premières phases de livraisons en 2015, le siège de Vinci immobilier réalisé par ADIM et Barré Lambot architectes sur les quais et les nouveaux logements de la Tossée réalisé par Nacarat promotion et ANMA architectes.

Les autres secteurs sont en phase d’études. Chaque secteur ayant un niveau de définition différent en fonctions des études, débats ou investisseurs.

Fig. 18 Sequence des Plan directeurs de ZAC de L’Union, 2009 - 2012, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

LES INVARIANTS, lors des evolutions du Plan Directeur

Un certain nombre d’invariants énoncés depuis le début du projet sont des éléments, qui sont restés jusqu'à la fin des interventions de l’agence sur le projet, ce sont :

- conserver des transparences visuelles depuis le tissu urbain ou le coeur d’îlot vers le canal, impliquant plutôt une implantation des bâtiments suivant un axe nord/sud

- malgré la forte densité, conserver des continuités végétales depuis le corridor écologique de la voie ferrée vers des jardins de coeur d’îlot, voire des façades végétalisées

- proposer un rythme vertical aux façades côté canal, afin de rompre les linéaires d’une centaine de mètre ; de répondre à la verticalité de la tour Mercure qui fait face aux triangles, de l’autre côté du canal ; d’assurer une façade animée à l’arrivée de la VRU

- proposer un traitement particulier de chacun des angles du triangle (objet, volumétrie significative pour un effet « lanterne » ou « folie » par exemple)

- graduer les hauteurs des bâtiments pour les adapter au contexte : plus basses lorsque le bâti est en continuité du tissu existant (maisons existantes et DTPAS : 14 m) ; hauteurs maximales pour les triangles: 28 m, cf le plafond IGH côté canal

LES COUTURES URBAINES : L’ÎLOT STEPHENSON / PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

Le secteur Stephenson est un ensemble de parcelles d’habitation qui constituent l’entrée Nord du site de l’Union. Desservi par les rues de la Tossée, de Nantes et Stephenson, cet îlot nécessite, dans le cadre du projet de renouvellement urbain du quartier de l’Union, une valorisation de l’existant.

Le succès des réhabilitations des 30 maisons de la rue Stephenson. Initialement voués à la démolition, au début des années 2000, la rue Stephenson et les maisons tourquennoises de la rue de la Tossée ont été préservées grâce à la mobilisation de leurs propriétaires. Elles constituent dorénavant l’accroche urbaine de l’Union au tissu ancien des quartiers sud est de Tourcoing.

Le confortement et la restructuration de ce quartier se déclinent en 4 points :

l’ouverture de la rue Stephenson vers la rue de Nantes réaménagée, la création d’une offre de logement adaptée en conservant et réhabilitant les maisons au droit des rues Stephenson, de la Tossée et de la Fonderie, et en construisant de nouveaux logements individuels et collectifs en alignement des voies existantes et nouvelles, l’agrandissement des jardins au sud de la rue de Stephenson et à l’ouest de la rue de la Tossée, la gestion des problématiques de stationnement et de pollution au sein de l’îlot.

La collaboration entre la SEM Ville Renouvelée, Notre Atelier Commun sous l’égide de Patrick Bouchain, l’agence Construire et les habitants regroupés au sein de l’association « Rase pas mon Quartier », vise à expérimenter "en vraie grandeur" une méthode de co-production de logements :

Prendre en compte les besoins d'une population modeste, mais exprimés directement par les résidents actuels et futurs, associés au processus de conception de logements Donner une place adéquate aux capacités de production de ces habitants, qu'ils soient intégrés dans des entreprises contribuant à la réalisation de la maison, que les maisons soient livrées "pour terminer", ou qu'ils soient directement responsables de l'exécution des travaux et recevoir un soutien et une supervision ad hoc, Intégrer une dimension d'apprentissage / formation dans la conception d'un projet de logement - faisant partie d'un quartier (l'Union) - dans la recomposition et pour l'achèvement des travaux, Faire du processus de production un acte culturel en soi et une occasion de rencontres culturelles et festives

En synthèse, ce sont 3 axes de travail explorés :

La mise en place de « l’atelier électrique », lieu ouvert où se construit et s’anime le quartier, La mise en place d’une maison témoin, vitrine de la réhabilitation de l’éco-quartier, et support de formation aux techniques d’éco-réhabilitation, La mise en place d’un processus d’auto-construction permettant aux futurs habitants d’accéder à la propriété à moindre coût.

Ceci prend en compte les exigences du développement durable, mesurées en termes de besoins et moyens réels de la population concernée et est associé à l’ingénierie financière et au montage, pour rendre les logements produits financièrement accessibles aux futurs résidents ( mobilisation de subventions, prêts personnalisés, terres différées, recours à des investisseurs extérieurs, ..). Après 3 ans d’études, d’échanges, de conversations et de travaux menés par le développeur et Construire, avec

Fig. 19 Extrait d’AVP, Ilot Stephenson, ZAC de L’Union 2012, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

Patrick Bouchain, les résidents ont repris leurs marques dans leurs nouveaux logements.

Mais les difficultés de mise en œuvre de la méthode alternative de fabrication des maisons rencontraient des difficultés depuis que la Communauté a validé l'élaboration du document de référence dynamique pour le développement durable et en a imposé la mise en œuvre.

Pour lancer ce processus, le SEMVR désigne un bureau (constitué d'architectes-planificateurs ayant des compétences dans les domaines de l'eau, de l'énergie et de l'efficacité énergétique) sous le nom de AMO Environment. Ce bureau de l’environnement de l’AMO établit un diagnostic à partir duquel l’agence de RR & A devrait adapter le projet urbain. L'Agence RR & A participé depuis le début à l'élaboration d'une première version du cadre de référence dynamique pour le développement durable.

Cependant, au cours de l'élaboration de ce document, les réunions conjointes ont disparu. Cela a pour conséquence que les planificateurs ne connaissent pas le document final car celui-ci n'a pas été transmis aux équipes.

Les acteurs impliqués ne participant pas à la préparation de ce document, il est difficile de partager les principes et d'arriver à un accord sur ce document considéré comme restrictif. Les équipes ont commenté sur ce référentiel qu'il avait été développé à partir d'une vision "tout à fait normative et peu créative".

Un des priorités du référentiel c’est cela de ”réduire l’impact de la voiture et le rendre moins visible”.

A partir de ce prémisse, le référentiel encadre la stratégie de limiter le nombre de places de stationnement sur l’espace public et d’implanter un réseau de parkings communs en silos envisageant à long terme la disparition de la voiture.

Du côté de l’équipe de Patrick Bouchain, il représente l’avis des habitants du secteur, qui demandent la possibilité de se garer devant chez eux ou d’avoir un garage bien souvent affecté à des autres usages. A ce moment là, c’est l’Agence RR&A qui propose une alternative , cela du parking silo ou le parking enterré ou semi-enterré sous dalle. L’Agence Construire ne partage pas cet alternative et propose le principe de garages au rez de chaussée des maisons.

Dans cette négociation, sont face-à-face deux approches différentes du projet :

- La posture de Bernard Reichen annonces des outils qui vont accompagner les habitants autour des évolutions de ces façons de vivre. Il fait la remarque de la capacité d’adaptation de ces outils et ses temporalités, dans le constat de que la société change plus vite que l’espace physique. A ce point là, les outils sont projetés à partir des hypothèses d’évolutions sociétales.

- La posture de Patrick Bouchain se conforme du retour à l’îlot et les demandes des habitants existants. à partir de dispositifs évolutifs et interprétables pour les habitants et concepteurs.

Un temps long avec de nombreux échanges entre les deux agences à suffi pour que l’urbaniste chef de projet valide la proposition de ce dispositif négocié et intègre cet îlot comme une “typologie alternative”, “la ville des petits investissements” qui sont articulées au reste du projet urbain.

Fig. 20 Extrait d’AVP, Ilot Stephenson, ZAC de L’Union 2012, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

L’atelier électrique a fermé ses portes fin 2012, mais la suite est en marche 85 nouveaux logements “vont compléter” l’îlot et constitué une façade bâtie au cours Stephenson. Les habitants ne sont pas encore connu, la famille « offre résidentielle » prend le relais de la « proximité populaire ».

Cependant le projet doit s’inscrire dans la continuité de l’expérience Stephenson : projet de ville et modes de vie doivent porter ce morceau de ville en devenir.

Pour cela, les intentions sont les suivantes :

sortir de la logique de «produit», pour le logement et pour l’occupation des rez de chaussée (on pourrait aussi dire «dénormer» selon les termes de Patrick Bouchain) ; rechercher les mixités générationnelles, sociales, handicaps ; proposer des logements attractifs pour les familles (grands logements, espaces extérieurs) ; cibler aussi l’accueil de populations créatives, d’artistes ;

Fig. 21 Extrait de document, Atelier Electrique et proposition finales pour l’Ilot Stephenson, 20102012, et Plan Guide Stephenson, document previsoire 2009 Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes, POPSU Rapport de Synthese 2008

intégrer une réflexion sur les modes d’habiter, l’utilisation des espaces extérieurs, laissant la place à l’innovation et à l’expérimentation, mais aussi à une réflexion sur les montages économiques permettant une acquisition progressive de la propriété ; proposer une écriture architecturale «douce et conviviale», permettant la transition entre les maisons Tourquennoises du début du XXème siècle et l’écriture contemporaine des futures résidences de la rue des Métissages.

Enfin, nous pouvons souligner dans cette intervention / négociation, du projet, il est évident que le changement d’un des principes nommés "invariant" au début du projet, celui de l’extension de la rue Stephenson, a complètement changé à la suite de l'acceptation de l'opinion des riverains. En bref, le thème de ce passage est resté stagnant et la connexion avec le secteur de la plaque centrale ne serait plus conforme à cet axe de la mobilité, rendant moins visible la notion de continuité dans le projet. L’esprit du cours Stephenson est celui d’un espace de vie de quartier, avec des services de proximité, la conciergerie de quartier, l’école et les salons de ville.

KIPSTA / PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

A l’extrémité Est du drapé, entre le canal de Roubaix et la rue de l’Union, s’étend la friche de l’ancienne brasserie Terken et de l’ancien dépôt de bus de Transpole. C’est sur cette emprise que s'est implanté le centre mondial de la société Kipsta, marque «sports collectifs» du groupe Oxylane (Décathlon).

La combinaison de grandes installations sportives intérieures et extérieures, d’une architecture simple et d’une architecture de "signalisation" a été le point de jonction du programme pour pouvoir s’intégrer dans ce paysage dynamique "rideau" des anciennes structures industrielles, en même temps que Les limites de conversion des halls et bâtiments historiques marquant le canal ont été relevées.

Ce secteur, figure importante du schéma directeur, est l’image du succès du dialogue entre les différents partenaires de la ville. Kipsta a développé un centre commercial associé à une chaussure de sport de l'équipe de recherche centrale en s'appropriant les bâtiments et le site des brasseries Terken. Plusieurs terrains de football sont installés, ajoutant une autre dimension à la pratique du lieu. La mise en œuvre du design global a fait l’objet de longues négociations et de nombreuses répétitions entre les communautés, le développeur, le responsable de la planification d’une part, et la société et son architecte (Beal et Blanckaert) de l’autre.

Le défi consistait à dépasser les limites opérationnelles du futur siège, ainsi que les valeurs et principes urbains et paysagers qui constituent les principaux invariants du projet:

- l'entretien et la réhabilitation du patrimoine bâti de l'ancienne usine de Terken, - l'intégration paysagère des terrains de sport et des terrains de jeux dans la continuité du paysage, des zones piétonnes, visuelles, de l'eau, de la biodiversité et du rideau; - La qualité du jardinage et les limites du site de Kipsta ont constitué une grande opportunité du point de vue des nouvelles fonctionnalités sportives et de divertissement contemporain offertes aux habitants de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, en tant que stimulant économique de la marque.

D'autre part, lors de l'exécution du projet, les terrains / passages pour piétons élevés pour un usage public ont été transférés à la société Kipsta, de sorte que ces espaces restent privatisés. C'est le cas aussi des parkings gratuits, qui posent des difficultés à l'exploitation du site de La Tosse. Le bâtiment a été conçu pour accueillir un parking partagé au profit de l'ensemble du quartier. Enfin, la "marque" devient le signe d'une autre famille du projet sans tenir compte de l'origine des acteurs impliqués dans ce mouvement. Les espaces autour du parc ont été adaptés aux nouvelles utilisations proposées par l’arrivée de cet acteur dans le projet. Cependant, la conception du parc reste.

Fig. 22 Extrait de Plan Directeur 2009-2012, Kipsta, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

Lors de la première présentation à la Mairie de Pantin, les schémas des îlots réaffirment la mixité fonctionnelle de l’ensemble et aussi les 4 échelles du projet. De nouveaux objectifs de surfaces et de constructibilité seront l'objet de l'approfondissement de l’étude.

Fig. 23 Sequence deroulement du projet Renovation des anciennes terrains Renault a Pantin, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

Fig. 24 Sequence de maquette de travail pour le projet Renovation des anciennes terrains Renault a Pantin, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

A ce moment du projet, les évolutions autour de l’espace public prend de l‘importance.

Une figure sous forme de halle va à constituer la centralité du projet, en liaison directe avec l’espace public. au fur et à mesure, les trottoirs et les axes de circulation sont représentés végétalisés et la vue au canal se partage entre un pleine qui contient des espaces déminéralisées pour réintroduire de la végétation comme un des vecteurs principaux du projet.

Les esquisses de travail suivantes sont élaborées pour mieux préciser le contenu du projet et l’insertion au quartier.

Fig. 24 Sequence deroulement du projet Renovation des anciennes terrains Renault a Pantin, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

La figure urbaine a visiblement changé lors d’une présentation à la Mairie de Pantin. Les espaces végétalisées sont maintenant la partie principale du discours et du récit urbain.

Suite aux remarques et avec l’arrivée d’un dernier acteur au sein des commanditaires, l’espace public s'inscrit maintenant comme une forêt urbaine et va se renforcer au nord et sud du quartier, avec une liaison des places, pour dynamiser et donner de la verdure au quartier et valoriser en plus le front au Canal.

Les axes parallèles trouvent aussi ces extensions avec les infrastructures existantes.

Pour renforcer la liaison directe au Nord du quartier, un nouvel élément est introduit, comme élément fédérateur de l’espace public. Il s’agit d’une passerelle qui demande encore des précisions au niveau de la figure urbaine pour mieux intégrer les continuités spatiales et les parcours piétons.

Fig. 25 Plan Masse, suite a la validation des acteurs, du projet Renovation des anciennes terrains Renault a Pantin, Source : Extrait du rendu © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

La version finalement de cet étape de l'étude rendre comme élément révélateur la mise en relevance de l’espace public, comme catalyseur du projet et l’insertion urbaine. Le végétal se pose comme un enjeu d’identité et tous les acteurs partage en ce moment une vision d’ensemble qui est réconcilié avec l’importance de l’espace partagé.

c. Ancrer le projet dans l’histoire, Le concept du réemploi dans le projet de l’Union

8 Informations trouvés depuis l’article : Reconversion, valoriser les traces d’une industrie du passe, lemoniteur.fr Lors de mieux comprendre les éléments de base de chaque projet, on trouve l’importance de comprendre la manière de lire le contexte, et d'imaginer comment le projet peut s'intégrer, être approprié par les usagers et même réussir dans un scénario de reconversion des sites, dont, les valeurs ajoutées devront répondre aux nouveaux besoins, ainsi en préservant les éléments importants du passé.

Le concept du réemploi prend sa place au projet dans différentes échelles, cela de recyclage du tissu urbain existant, jusqu’à cela des réhabilitations de friches. Au sein des études, ils sont identifiés les friches Terken, La Tossée et Vanoutryve. Plus précisément, la démarche à cet échelle s’a déroulé avec les éléments suivants :

Récupération des éléments ayant une valeur soit architecturale ou d’usage Cela répond à un point de vue, un bâtiment emblématique, la nature d’un sol ou un élément du processus industriel (cheminée…). Pour les aménagements paysagers, ils sont mis en proposition une boîte à outils en trois strates : prairies de pré verdissement dans l’attente des futures constructions, arbustes et arbres solitaires. De cet façon, les terres sont été recyclées et destinées à la pépinière, les jardins familiaux et des espaces ouverts au processus de phytoremédiation. Des matériaux on fait l’objet du recyclage en fonction de leur pérennité. Les pavés en pierre de Tournai depuis démontés et, dans l’attente d’une future occupation, empilés pour former des parois. Les matériaux qui ne sont pas démontés, ont été utilisés temporairement. Les sols en terre cuite jaune seront ainsi affectés à des parkings, jusqu’à ce qu’ils soient très abîmés, puis enlevés. Sur le site de Vanoutryve, il sont d’installé une « ressourcerie » appliquée au bâtiment. « Cela consiste à employer des personnes en difficulté pour démonter, stocker proprement et reconditionner (concassage en gravats, retaille des pierres…) les matériaux en vue de leur nouvelle affectation sur l’un des sites, ou de leur revente ». 8

L'architecte en charge des opérations sur la reconversion des friches, Pierre Bernard, explique aussi que ces processus accompagnent ainsi le travail sur la morphologie des îlots, de manière que, les ouvrir et créer des nouvelles espaces vides cela permet de conserver les bâtiments qui construisent la silhouette urbaine de l’Union, au même temps que permet de valoriser les nouvelles espaces pour dynamiser le quartier.

L’opération de l’îlot Stephenson peut être aussi considérée comme du réemploi, dans la démarche de construire la ville sur elle même et réhabiliter les bâtiments originaux.

d. L’espace public comme récit urbain / Définir un statut de l’espace public dans le projet

Dans les deux projets étudiés au sein de ce travail, c'est notamment la question de l'espace public et de son récit, qui permet de le comprendre en tant qu'entité fédératrice du projet, qui valorise et accompagne le reste des évolutions de la forme. urbain Un des questions qui sont mis en relevance parmis le processus de conception du projet c’est la place de les parcours urbaines, la mobilité dans tous ces variants mais principalement la mobilité du piéton.

Dans l’imaginaire des projets, les différents parcours piétons sont des valeurs imprescindibles parce que, à partir d’eux le projet serait-il expérimente. En effet, c’est similaire au fait de remettre en question les déplacements, comme un dimension intangible du projet, car c’est à partir de cet façon de vivre le projet que les usagers vont s'approprier des espaces.

Le récit du projet à partir de l’espace public comme protagoniste principale permet aussi de concilier la dimension social du projet, et cela d’animer un quartier comme dans les deux cas présentées dans ce travail.

L’espace public doit être vécu avant tout comme un lieu de rencontre et de vie pour les citadins. C’est alors la figure du point de convergence. Dans les rues, les aménagements reprennent bien souvent le vocabulaire du flux, de la ligne, de l’alignement (d’arbres, de bancs, de candélabres), peu propices à la rencontre. Si ces lignes, ces liens, doivent offrir des espaces de déambulation les plus agréables, elles doivent également être ponctuées de lieux propice à la rencontre, au rassemblement.

Le territoire de l’Union a la forme particulière d’un « puzzle » dont des pièces auraient été libérées par la désaffection ou par la démolition. L’absence de formalisation de ces vides et à l’opposé, l’existence de plaques « composées » selon les règles et les évolutions de l’industrie nous guident vers la constitution d’un espace public « ouvert » faisant le lien entre les unités bâties.

On peut voir ce choix comme une démarche d’opportunité mais on peut considérer aussi la notion d’espace public « ouvert » comme une aspiration contemporaine. La vision dynamique de l’espace public pour un habitant mobile (qui se juge autant en terme d’usage que de perception ) et la demande constante d’une relation renforcée avec la nature même si cette dernière est artificielle, sont les deux caractéristiques fortes de la « ville territoire ».

La « fluidité » de l’espace et le « sentiment naturel » sont alors les deux valeurs fortes que cette ville peut opposer à celles de la ville ancienne, basées sur des principes de densité historique, physique et culturelle.Entre l’état du plan masse de 2009 et 2012, des changements au sein des secteurs sont les lieux des échanges et négociations plus importants. C’est grâce aux position de double mandataires du projet ( urbaniste chef + espaces publics) que les tracés sont gardés et le esprit initial du projet et ces réflexions en conditions des fluxes sont toujours resté valides.

Le projet de Pantin c’est alors mis en valeur au moment d'intégrer la nature (espaces végétalisés) comme porteur de l'identité du projet. On transpose la notion de reconstruire la ville sur elle même, par la notion de reconstruire la ville par la nature.

EVOLUTION DU PLAN DIRECTEUR / PROJET SITE INTERCOMMUNAL L’UNION

2006 DÉFINITION DU PLAN DIRECTEUR

Fig. 26 Des pistes pour les éléments federants du projet Source : CdA a partir d’extraits des rendues © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

Dans les images suivantes, nous identifions les principaux éléments qui sont restés présents tout au long du projet. Nous identifions les axes de mobilité, la plaque de construction et l’espace de production qui trouvent leur disposition à chaque instant du projet.

On trouve ensuite les éléments invariables représentés par le plein et le vide, des espaces faciles à configurer et à adapter aux nouveaux besoins du projet.

2009 ÉVOLUTION DU PLAN DIRECTEUR

20126 ÉVOLUTION DU PLAN DIRECTEUR

2006 DÉFINITION DU PLAN DIRECTEUR

2018 ÉTAT ACTUEL ET TRACES FONDATEURS

2009 ÉVOLUTION DU PLAN DIRECTEUR

LES ADAPTATIONS AU COEUR DU PROJET RÉNOVATION DES TERRAINS RENAULT - PANTIN

2019 ÉTAT ACTUEL ET TRACES FONDATEURS DE BASE

Fig. 27 Des pistes pour les éléments federants du projet Source : CdA a partir d’extraits des rendues © Reichent et Robert & Associes / Architectes Urbanistes

2019 / AVRIL TRACES DE BASE

2019 / JUIN TRACES DE BASE

2019 / JUILLET TRACES DE BASE

En simplifiant les éléments qui ont été préservés dans les deux projets, nous avons deux figures abstraites qui expriment deux concepts similaires, à savoir la mise en page la plus importante qui les constitue, qui représente la dimension de l’espace public, des axes de flux et des lieux de rencontre.

Fig. 28 Des pistes pour les éléments federants du projet Source : CdA a partir des images de ce travail

Dans des conditions de mise en œuvre qui imposent la diversité, la flexibilité et des temporalités contrastées, un projet urbain contemporain doit intégrer dans sa conception ses propres principes correctifs.

La « faute » majeure des urbanisations d’après guerre est sans doute d’avoir fabriqué des objets « monolithes » sur les plans fonctionnels, spatiaux et juridiques à partir de bases programmatiques qui se sont très vite avérées obsolètes.

Comme principes correctifs on peut mentionner la capacité d'adapter des espaces aux nouveaux besoins programmatiques. Ces principes correctifs et ces règles de flexibilité réintroduisent l’outil du « parcellaire » vu comme une façon de gérer les acquisitions au fil du temps pour produire ensuite une offre diversifiée mais vu aussi comme un « parcellaire stratégique » géré selon des procédures différenciées en fonction des objectifs poursuivis à l’intérieur du plan urbain.

Les 3 actes du projet de l’Union ce sont les trois étapes importantes pour la définition du projet lors du plan directeur initiale. En synthèse : Entre 2008 et 2010, l'acte I de l'union a permis la mise à jour du plan directeur sur les aspects de densité et de formes urbaines, ainsi que la mise en place des bases concertées sur les espaces publics. Le second acte entre 2010 et 2012 a été consacré en priorité à l'accompagnement des projets issus des acteurs du territoires. Finalement, Le troisième acte a développé le temps de l'achèvement des premiers chantiers et de l'inauguration des bâtiments emblématiques.

Pour la théorie des « 7 familles» qui ont régi le schéma directeur, prend donc vie au sein de l'Union. L'assemblage des différents porteurs de projets s'est concrétisé dans l'année 2015 avec la succession de plusieurs inaugurations de bâtiments aux architectures innovantes et qualitatives répondant aux objectifs et modes de vie de la ville de demain.

D'un point de vue conceptuel, en questionnant le schéma directeur, les grands invariants ont bien évolué par certains principes. Cela a permis de proposer des alternatives de fonctionnement pour le quartier Stephenson, ou de proposer des pistes d'évolution pour la poursuite du développement de la Tossée ou encore du secteur central. La concrétisation des grands tracés de la figure urbaine est réalisée. Les rues de Roubaix Tourcoing et la rue de l’Union qui forment le cardo et le decumanus de l’Union sont prolongées, laissant ici la possibilité d'innover la ville par de nouveaux espaces publics.

Pour le projet de Pantin, les évolutions prospectives seront remis en

questions par l'arrivée des nouveaux acteurs. Le projet change d'échelle, à l'intérieur avec le processus de définir et programmes les lots; à l'extérieur à partir des la chaînes des places et la passerelle qui va à lier le quartier en traversant le Canal.

Dans les deux projets, les hypothèses initiaux pour la figure du projet ont reste, même si les formes à l'intérieur ont variées. De cet façon, les principes initiaux, énoncés comme des invariants, perdurent : mixité fonctionnelle et sociale, équilibre des mobilités, gestion de l’eau, paysages ouverts, prise en compte de l’histoire économique et sociale du site, régénération des sols et traitement des pollutions... Pour être encore plus durable, le projet a été densifié, la place de la voiture remise en question au profit du vélo notamment, des corridors de nature permettent de faire revenir faune et flore dans les quartiers... La démolition a priori remise en question.

A l’instar du projet initial, Les hypothèses énoncées aujourd’hui restent ouvertes : à la concertation avec les habitants, aux opportunités et aux aléas. La ville se construit sur un temps long, et c’est sa capacité à évoluer, à être appropriée, adaptée, qui est le premier gage de sa durabilité.

Comme dans tout processus de réflexion sur la ville et de l'avenir et cela sur plusieurs niveaux :

D'un point de vue prospectif, i faut bien interroger les modes de faire de la ville dans d'autres sites, en assimilant les nouveaux mécanismes de la ville afin de pouvoir proposer de nouveau, une vision avant-gardiste sur ce territoire complexe et unique.

Enfin, les difficultés retrouvés ce sont à la fois la richesse et la complexité du projet, dit autrement, c’est l’objet de retrouver à tous les acteurs autour d’un table et émettre un avis pour donner forme à la ville de demain.

Les nouveaux acteurs vont élargit la réflexion des espaces, la configuration du site et ca reste ouvert aux améliorations, propositions, dans le but d'enrichir la production de l’urbanisme.

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