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CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

Au final quatre typologies de mur habité en ressortent de ce travail de recherche. Dans les projets étudiés, deux manières opposées d’appréhender la limite sont mis en avant. Le concept du mur habité engendre un entre deux zones que ce soit entre un intérieur-extérieur ou intérieurintérieur. C’est le travail de sa perméabilité qui lui confère un rôle soit imperméable soit d’interface. Cette limite étanche permet de retrouver un intérieur clos traditionnel. L’espace central est mis en valeur lorsqu’une forme est donnée à la limite du bâtiment, une limite non indépendante du reste mais qui devient l’élément principal du projet. Dans le cas contraire, un entre deux non étanche devient un espace de partage entre deux zones, un espace de « Seuil » 27 évoqué par Van Eyck, qui offre un lieu commun où deux opposés peuvent encore devenir des phénomènes jumeaux, pour ainsi assembler deux espaces contraster. L’approche contemporaine émise par Louis Kahn à l’égard de la distinction des espaces servant servis du mur massif dont le but premier est d’établir un ordre hiérarchique des espaces, à mener à une dualité entre deux différents espaces contraire. Les espaces enfermés dans le mur ne sont plus considérés comme espaces servants. Mestelan explique qu’originellement parlant, le mot servir signifie une soumission, une subordination ou encore un abaissement ce qui renvoie à une « hiérarchie sociale. » 28 mais comme un accord et une égalité entre deux types d’espaces interdépendants. Constatant ainsi une liberté dans les caractéristiques de chacun des espaces, des contrastes comme espace principal et secondaire, petit et grand programme, privé et public, etc… Néanmoins, il a été nécessaire de dépasser quelques contraintes constructives pour que le mur habité développe ses enjeux spatiaux.

27. Robert Venturi, citation d’Aldo Van Eyck, de l’ambiguïté en architecture, ed. Dunod, 1996. 28. Patrick Mestelan, « hiérarchie spatiale», l’ordre et la règle, ed. Press Polytechniques et universitaire Romandes, 2006.

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La démarche de Kahn a été d’intégrer un espace à la colonne sans fragilisé son rôle constructif. Il explique qu’il enlevé l’intérieur du mur, « je l’ai annulé et j’ai utilisé l’extérieur qui est de toute façon la seule partie utile de la structure » 29 . La réalité constructive a été remise en question par les architectes modernes en améliorant les qualités spatiales du mur. La massivité et l’épaisseur du mur traditionnelle a été remplacé par les techniques de construction contemporaine qui n’entraîne pas d’avoir une importante épaisseur. Les vides techniques, les parements, les structures varié ont permis l’expression du mur comme étant un seul et même élément et initiateur de tous ces projets. Le concept développé par Aires Mateus, « L’unité constructive totale » vise à performer un aspect constructif en lien avec la symbolique du mur habité. Néanmoins, aucun lien constructif ou structurel avec le mur traditionnel, uniquement une vision métaphorique et une image conceptuelle.

Le principe du mur se résume à une matérialité, à une épaisseur et à un rôle spatial. Dans le projet Grace Farm de Sanaa. Les architectes réduisent encore plus le principe du mur en effaçant son épaisseur. Ils définissent un espace vide contenu entre deux limites de verre comme un mur, écartant et distinguant les espaces du centre. Ils imaginent alors la présence du mur par ses critères spatiaux mais le relaye par du vide. Les projets s’appuient généralement sur un élément constructif comblé d’histoire, le mur ici, en ne le fabriquant pas. C’est une manière de lire l’espace où la perception symbolique prend le dessus sur la réalité constructive.

La question est : peut-on parler de mur quand on ne le fabrique pas ?

29. «Kahn on beaux-arts training » dans William H. Jordy, Kimbell Art Museum, Fort Worth Texas. The architectural review, vol. CLV, n°928, juin 1974.

Il n’est pas question de reproduire les techniques structurelles et constructives conventionnel, mais remémorer l’histoire de la construction traditionnelle par une approche architecturale contemporaine et moderne. Kenneth Frampton évoque la notion de régionalisme critique où la culture qui se veut à la fois contemporaine et ancrées dans le local, sans tomber dans l’hermétisme, « qu’il soit de nature formelle ou technique » 30 Curieusement, l’étude de la limite d’un bâtiment en modifiant le mur, à mener vers des projets contemporain où le mur traditionnel et réel est devenu symbolique et métaphorique. Un nouvel outil permettant de créer de nouveaux espaces, tout en maintenant les caractéristiques traditionnelles et le rôle architectural qu’il a.

Fig. 61 Coupe transversale du projet Grace Farm de Sanaa, transparence des murs.

30. Kennethe Frampton, « Pour un régionalisme critique et une architecture de résistance », L’architecture moderne, ed. Thames & Hudson, 2006, p.66.

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