2015 karibu fr 157

janvier, février, mars 2015

N° 157

FONCABA

België/Belgique P.B./P.P. 9099 GENT X BC 10999

Formation de cadres africains Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - Tél: 02/2010383 Fax: 02/2051739 e-mail: info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be

Karibu congo: DES ELECTIONS EN VUE BURUNDI: AGIR AUTREMENT Afgiftekantoor Gent X - P602401 1ière trimestre 2015

contenu 4 CONGO: ON N’EST PAS SORTI DE L’AUBERGE! A l’Est du pays, des groupes armés continuent à maintenir l’insécurité. Entretemps il y a des débats véhéments sur les élections aux différents niveaux, qui auront lieu en 2015 et 2016.

9 CONGO : DES FEMMES ET DES HOMMES ENGAGES A LA BASE Du 22 janvier au 10 février, Bernadette Zubatse, directrice de la FONCABA, est allée en mission à Kananga au Congo. Elle a lancé un projet du Mouvement de femmes Bamamu Tabulukayi. Elle y a rencontré des femmes fortes et engagées.

19 VOTRE CADEAU DE PÂQUES POUR LA FONCABA 20 UN LEGS POUR LA FONCABA 22 FONCABA: AGIR AUTREMENT La surpopulation a comme conséquence l’exigüité des terres. En même temps on constate l’appauvrissement des sols. Un réel changement est indispensable pour garantir un développement durable.

28 CONGO : Y A-T-IL UNE PLACE POUR LES MARTYRS OU LES HEROS EN RD CONGO ?

Le 16 et 17 janvier, journées commémoratives des assassinats des Héros Nationaux Mzee Laurent-Désiré Kabila et Patrice-Emery Lumumba. Il y a beaucoup de Congolais qui ont joué un rôle important dans la transformation de la société.

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editorial Dans notre monde d’aujourd’hui, poursuivre un projet de société ne semble plus être une priorité. Le discours de beaucoup de politiciens touche souvent l’argent. Dans notre Belgique, à longueur de journée, on nous parle de la nécessité d’économiser, de faire des restrictions budgétaires , de garder le pouvoir d’achat. Notre société risque aussi de devenir plus individualiste. Rarement nous entendons un message qui nous propose un changement dans notre manière de vivre, un changement de mentalité, une société moins consommatrice mais davantage solidaire.

Au Burundi et au Congo, des élections s’annoncent. Ceux qui sont au pouvoir semblent s’accrocher au pouvoir et ceux qui sont dans l’opposition ne pensent qu’à acquérir le pouvoir. Mais ici aussi, peu de politiciens proposent à la population un projet de société, un projet qui vise l’amélioration du bien-être de la population, pour qu’elle ait une vie plus digne. Dans ce KARIBU des témoins sur terrain s’inquiètent sur le respect du processus démocratique. La démocratie dans ces deux pays, a-telle la chance de se stabiliser et de s’approfondir, où est-elle fragile et en danger ?

L’espoir se trouve dans tous ces hommes et toutes ces femmes qui se sont engagés ou qui s’engagent aujourd’hui pour l’intérêt de leurs frères et sœurs. Ce sont les vrais héros de la nation.

Des organisations locales prennent les devants et accompagnent leurs groupes de base pour une transformation communautaire. Notre partenaire AGAKURA au Burundi stimule auprès de ses membres un changement de mentalité dans leurs pratiques agropastorales pour une meilleure production et dans la façon de construire leurs maisons de manière plus durable.

Merci à tous nos amis et sympathisants qui nous soutiennent et nous encouragent dans notre mission en Afrique.

Luc Bonte Président

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CONGO On n’est pas sorti de l’auberge !

Au cours des dernières semaines, la situation politique et sécuritaire en RD Congo semble difficile à gérer.

A l’Est du pays, des groupes armés continuent à maintenir l’insécurité qui fait fuir des populations, à Kinshasa et d’autres villes du pays, la population gronde ne sachant pas vers quel avenir s’oriente le pays. Le père Rigobert Minani, s.j, président de RODHECIC (Réseau d’organisations des droits de l’homme et d’éducation civique d’inspiration chrétienne), partenaire de la FONCABA, de passage à Bruxelles, s’est entretenu avec Luc Bonte, président de la FONCABA. Père Rigobert Minani, sj

FONCABA : La révision de la loi électorale a causé beaucoup de remous et une répression violente des manifestants dans les rues de Kinshasa.

P. Minani : Ce qu’on ne dit pas, c’est que beaucoup de Missions d’observation des élections de 2011, dont celle de l’Union européenne, avaient recommandé à la CENI de réviser la loi électorale en intégrant trois volets importants : la parité hommes-femmes, la décentralisation et le recensement. Cette révision de la loi électorale a été interprétée par l’opposition, une partie de la société civile et par des milieux occidentaux comme une stratégie de la majorité au pouvoir pour 4

prolonger le mandat du président Kabila.

En effet, disent-ils, le recensement peut durer des années et risque donc de faire reporter les élections présidentielles et parlementaires au-delà de 2016.

Comme la pression a été forte, la fin du recensement n’est plus reprise comme condition pour organiser les élections présidentielles et parlementaires.

FONCABA : De toute façon, le fichier électoral doit être revu.

P. Minani : Oui, le fichier électoral doit être revu.

Cela peut durer de 6 mois à un an.

D’ailleurs, avec la technique moderne, on peut même organiser le recensement

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en une année. Le problème qui se pose, c’est plutôt une question de budget. Il faut de l’argent : pour le recensement (± 500 millions de dollars), pour la révision du fichier électoral (± 300 millions de dollars), pour les élections locales (± 700 millions de dollars), pour les élections présidentielles et parlementaires (± 200 millions de dollars). Les inconnus sur ces budgets ont fait que le calendrier électoral n’est pas encore publié.

Il semble que ce calendrier sortira dans une dizaine de jours, sans doute avec une proposition de budgétisation.

FONCABA : La date des élections locales est déjà connue. Vont-elles réellement avoir lieu ou y-a-t-il un risque qu’elles soient reportées à mathusalem comme en 2006 et 2011 ?

P. Minani : Il y a une tendance aussi bien au Congo que dans la Communauté Internationale à renoncer aujourd’hui aux élections locales pour préserver l’organisation de l’élection présidentielle. Les arguments qu’ils avancent pour laisser tomber éventuellement les élections locales sont l’immensité du pays, le conflit qui dure à l’Est, la nécessité de l’alternance et bien sûr le budget élevé des élections locales. En outre, les partenaires occidentaux ne sont pas disposés à financer les élections en 2015 et ensuite en 2016. Il n’y aurait pas assez d’argent pour financer l’ensemble des élections.

D’où la tendance de certains à privilégier les élections présidentielles au détriment de celles locales.

Père Rigobert Minani avec M-Bernadette Zubatse, directrice de la FONCABA FONCABA I KARIBU 157 I janvier, février, mars 2015

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FONCABA : A un certain moment tout le monde parlait de la nécessité des élections locales pour asseoir la démocratie.

de la décentralisation qu’elle suppose et assumer le fait que la constitution de 2005 est inapplicable…. après un essai de 10 ans.

P. Minani : L’opinion de la société civile congolaise est que, si la Communauté Internationale est prête à sacrifier les élections locales, c’est qu’elle ne croit pas à la démocratie. J’ai l’impression que ce qui l’intéresse, c’est de savoir qui dirigera le pays, pour s’assurer que le prochain président pourra préserver ses intérêts économiques.

FONCABA : La Société civile ne semble pas toujours être sur la même longueur d’onde.

FONCABA : Est-ce que la CENI est active pour le moment ?

P. Minani : Bien sûr. Elle prépare réellement les élections locales. Elle a fait la consolidation de la liste électorale, et a demandé aux gens d’aller voir les listes. Elle a déterminé les entités électorales. N’oublions pas que les élections locales et municipales concernent les 26 provinces telles que citées dans la constitution adoptée au référendum de 2005.

Cela signifie que si aujourd’hui on laisse tomber les élections locales, le travail qui a été fait par la CENI n’aura servi à rien, parce que les circonscriptions électorales ne sont les mêmes pour les élections présidentielles que pour les locales.

En plus, ne pas organiser les élections locales, voudrait dire qu’il faudrait carrément qu’il faut réviser la Constitution.

Un pays qui croit à la décentralisation ne peut pas organiser 3 législatures et renvoyer continuellement cette décentralisation aux calendes grecques.

Si la RDC n’organise pas les élections locales elle doit au moins aussi laisser tomber la question des 26 provinces et 6

P. Minani : C’est vrai. Il y a différentes analyses et différentes approches. Certaines organisations rejoignent trop facilement la position de l’opposition. La société civile doit bien sûr avoir l’esprit critique mais doit faire son analyse le plus objectivement possible. RODHECIC essaie de faire la différence sur le terrain. Il a le leadership des plateformes pour l’observation des élections.

FONCABA : Est-ce que le président Kabila va respecter la Constitution et ne plus se représenter en 2016 ? Et y a-t-il une alternative pour le président Kabila ?

P. Minani : Le respect de l’alternance politique est signe de la maturité dans une démocratie. C’est la raison pour laquelle il est souhaitable qu’elle soit effective en RDC. Le Président Kabila est à la fin son dernier mandat. Mais l’alternance dans un pays « continent » comme la RDC ne doit pas se faire pour le plaisir de le faire. Le pays sort à peine d’une guerre d’occupation de l’Est de la RDC qui a duré plus de 10 ans. L’on doit se rassurer que l’alternance ne favorise pas l’instabilité et ne nous ramène encore dans un cycle de guerre. D’autre part, l’unité nationale reste un chantier inachevé. A l’approche des échéances électorales certains leaders politiques fond la campagne électorale sur base

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d’un discours divisionniste Est-Ouest. En plus, on a l’impression que c’est chaque province qui espère avoir un président originaire de chez elle. En outre, la pression pour l’alternance que l’on fait sur la RDC n’est faite ni sur le Congo-Brazza, ni sur l’Ouganda, ni sur l’Angola, et encore moins sur le Rwanda. C’est deux poids deux mesures. Le défi reste donc de faire de l’alternance qui ne fait pas le jeu des pays qui n’attendent que l’occasion pour envahir une partie de la RDC. L’alternance ne doit donc pas être traitée à la légère. Ça ne serait pas responsable et sérieux pour la classe politique.

FONCABA : Pour revenir à la situation à l’Est du Congo. Le problème FDLR semble difficilement se résoudre !

P. Minani : Ce problème est à mon avis traité sans beaucoup de réflexion par la Communauté Internationale. Le FDLR est aujourd’hui un groupe restreint d’à peu près 600 personnes vraiment valides, les enfants compris. Il a peu d’argent et très peu d’armes. Il ne constitue actuellement en aucun cas un danger pour le Rwanda.

Depuis la défaite du M23 en décembre 2013, il n’y a jamais eu aucune attaque des FDLR contre le Rwanda. Bien sûr, le président Kagame utilise la présence de ce groupe comme prétexte pour entrer en RDC lorsqu’il le veut, pour relancer le M23 sur le terrain. Les membres du FDLR ont affirmé qu’ils sont prêts à déposer les armes, mais ils souhaitent retourner dans leur pays tout en étant en sécurité. Le Congo l’a dit clairement.

Il ne veut plus de leur présence en RDC. D’autres pays africains ne veulent pas les accueillir non plus. En plus, attaquer les FDLR n’est pas facile parce qu’ils sont mélangés à la population civile, avec

2006: élection présidentielles et parlementaires… mais jusqu’aujourd’hui, pas d’élections locales

femmes et enfants. Dans ces conditions, Ii est difficile de trouver une solution. Et si la situation reste telle qu’elle, il est à craindre que le Rwanda ne trouve de prétexte pour encore envahir l’Est de la RDC. Il faut éviter cela à tout prix.

FONCABA : Pour les prochaines élections, RODHECIC avec plus de 70 membres sur le territoire du Congo, en partenariat avec la FONCABA, a un projet d’éducation civique pour préparer la population à ces élections. En même temps il veut former dans tous les coins du pays des observateurs de la société civile, pour que ces élections locales et après les élections présidentielles et parlementaires - se fassent d’une ma-

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La société civile a un grand rôle à jouer, tant avant, pendant qu’après les élections

nière correcte et transparente. Après les élections, ces observateurs vont faire également le suivi des élus pour stimuler la bonne gouvernance. Est-ce que ce projet pourra démarrer assez rapidement ?

P. Minani : Il serait bon que ce projet puisse démarrer le plus vite possible pour préparer la population aux élections. Déjà nos membres sont déployés sur le terrain et font un travail bénévole comme l’a montré notre dernier rapport sur l’ob-

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servation de l’affichage des listes électorales. Nous espérons que le financement pourra être trouvé rapidement. C’est un projet important dans le contexte actuel du Congo. Il faut continuer le plaidoyer auprès du gouvernement belge pour qu’il comprenne la nécessité de l’éducation électorale et de l’observation électorale pour la crédibilité des élections.

FONCABA : Merci beaucoup, père Minani, pour cet entretien.

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CONGO Des femmes et des hommes engagés à la base Du 22 janvier au 10 février, Bernadette Zubatse, directrice de la FONCABA, est allée en mission à Kananga au Congo. Elle est passée par Kinshasa où elle a rencontré le RODHECIC, son partenaire stratégique en droits humains et éducation civique, un des moteurs de la société civile, ainsi que d’autres partenaires. Ensuite, elle a pris l’avion pour Kananga, au centre du pays, afin de lancer officiellement un projet du mouvement des femmes Bamamu Tabulukayi : « Apprentissage des femmes à fabriquer des biscuits artisanaux à base de maïs et de niébé ». Elle a travaillé avec des femmes fortes et engagées qui prennent leurs responsabilités dans leurs familles et dans leurs communautés villageoises et de quartiers. Elles s’impliquent efficacement à la dynamique de la transformation sociétale durable. Des signes d’espoir pour l’avenir du Congo.

KINSHASA

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Un accueil Ma mission en RD Congo m’a d’abord emmenée le 22 janvier à Kinshasa sur un vol d’Air France. Me voici envahie par la chaleur kinoise à la sortie de l’avion à l’aéroport.

Paul Kabeya, Secrétaire Permanent du RODHECIC (Réseau d’Organisations des

Droits Humains et d’Education Civique d’Inspiration Chrétienne), partenaire de la FONCABA y était. Il avait même dépêché quelqu’un pour m’accueillir à l’intérieur et m’aider à récupérer mes valises. Première surprise, chaque voyageur peut avoir un charriot et personne ne vient importuner pour offrir gratuitement ses

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services avec un risque de devoir ‘bien payer’ à la fin.

L’arrivée des bagages a pris beaucoup de temps. La première valise est arrivée avec les premiers lots, la deuxième avec les derniers. Heureusement d’ailleurs, car il y a une dame qui n’a pas récupéré ses affaires. A la sortie, aucun souci.

Paul m’a conduit à la maison d’accueil de St Raphael de la commune de Limete.

Mais quelle surprise, une fois sortie de l’aéroport ! Qu’est-ce que je suis éblouie!

Quel environnement métamorphosé! Une vision féérique, de lumières ! La route vers Limete rappelle les autoroutes belges des années ’80. Elle est éclairée sur les deux côtés jusque plus loin en ville. Comparativement aux cinq ans auparavant, c’est comme une chrysalide qui devient papillon ! Plus tard j’apprendrai qu’aujourd’hui, ce que je venais de voir fait partie du chant «des cinq chantiers».

Honnêtement, le changement est visible.

Il y a cinq ans, on était désolée de voir des centaines de ‘petites lampes à pétrole’ qui scintillaient en éclairant les petits étals des familles de la commune Kimbanseke et du quartier Masina. C’est vraiment un autre

Humour de Kinshasa: les petits bus sans confort surnommés “Esprit de mort”

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Humour de Kinshasa: les grands bus appelés “Esprit de vie” monde qui renait. Il n’y a plus d’étals de gens qui passaient une partie de la nuit le long de cette route, pour essayer de vendre l’un ou l’autre produit alimentaire.

C’est réconfortant à voir. Il y a lieu d’espérer qu’un autre Congo est possible et un miracle d’une réelle transformation, «s’il n’y’avait pas une autre face cachée », me dit Paul avec un petit sourire narquois. J’apprends alors que sur cet axe, la situation reste incertaine. Depuis les pillages, les bistrots doivent fermer à 21 heures car les bus qui circulent dans les quartiers s’arrêtent. Chaque personne qui est en ville a donc intérêt à être chez elle suffisamment tôt.

L’inquiétude ressort de savoir jusque quand ces belles réalisations continueront de fonctionner ! Un paradoxe reste à souligner, en cette période, où en Occident, on éduque les populations à économiser l’énergie et que les pouvoirs publics éteignent certains tronçons des autoroutes, à Kinshasa, on allume les quatre lampes des réverbères.

Sur cette réflexion, je me suis endormie avec un sentiment de bonheur de l’idée que «ces Congolais de Kinshasa sont toujours aussi chaleureux, malgré tout.».

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Des magasins dans les quartiers

Sensations

de

Kinshasa

Ma première journée à Kinshasa a été celle des contacts avec des anciens partenaires et des partenaires potentiels de Kinshasa. J’ai aussi eu la possibilité de voir la ville durant la journée. De prime abord, un premier constat depuis quelques années est que des choses ont changé. Ce n’est plus seulement un seul tronçon qui est goudronné, mais d’autres artères et des avenues. Dommage que les automobilistes ne respectent pas la limitation de vitesse, mais ça viendra avec l’éducation. C’est très agréable de voir une ville comme Kinshasa renaître. Il y a de l’espoir de la voir un jour se classer parmi d’autres villes africaines dignes de ce nom.

Je suis arrivée à Kinshasa pendant que les gens étaient préoccupés par la situation politique de modification d’un article de la

constitution. Mais, le 23 janvier, le Sénat a rejeté la proposition de loi de révision du code électoral. D’après ce que j’ai compris des explications des défenseurs des droits humains sur terrain, ces manoeuvres gouvernementales voulaient prolonger officiellement le mandat du président, en introduisant de nouvelles règles du jeu, avant les échéances. Mais, ils sont confiants que le peuple ne va plus accepter de se laisser prendre.

Ce qui est déplorable, ce sont des pillages de magasins. J’ai visité des quartiers où il y en a eu. Mais, il s’agissait uniquement des pillages de magasins chinois. D’après ce que j’ai entendu, la population locale serait fâchée que les Chinois viennent s’installer sur place pour leur prendre le marché au détail, alors qu’ils ont uniquement l’autorisation de faire des affaires de grossistes.

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De gauche à droite: Paul Kabeya de RODHECIC, Jean-Baptiste NDUNDU de la CENI, M-Bernadette Zubatse de la FONCABA

En visite à la CENI Le 24 janvier je suis allée en visite à la CENI. Mr Jean-Baptiste Ndundu, ancien secrétaire permanent de RODHECIC fait maintenant partie de la CENI. Il m’a très bien accueillie avec deux de ses collaborateurs : Mme Jenny Makengo et Justin, tous les deux anciens du RODHECIC, partenaire de la FONCABA à Kinshasa, ont bénéficié des bourses de la FONCABA. Ils sont très reconnaissants.

Aujourd’hui, ils sont heureux de mettre les connaissances acquises au service de toute la nation.

Nous avons échangé sur le travail de la CENI, sur les difficultés qui ne manquent pas, sur la détermination de la Commission d’organiser les élections locales, sur le calendrier global qui devait être publié très bientôt.

De plus, j’ai évidemment parlé du projet 12

que RHODHECIC veut réaliser en collaboration avec la FONCABA pour préparer la population à ces élections en formant des observateurs permanents de la société civile pour l’avant, le pendant et l’après élections.

La CENI souhaite aussi que ce projet de RODHECIC puisse être retenu et financé par le Ministère des Affaires Etrangères de la Belgique sur la ligne budgétaire « Prévention de conflits et Construction de la paix ». C’est d’une importance capitale pour assurer la réussite de la suite du processus démocratique dans ce pays.

J’ai aussi appris que la CENI a un programme de formation d’observateurs de la CENI. Mais pour le projet RODHECIC, il s’agit des observateurs permanents de la société civile.

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KANANGA Kananga, une ville enclavée au Centre du Congo La liaison Kinshasa vers Kananga se fait avec le seul vol CAA. Imaginez donc ce qui se passe lorsqu’il y a un pépin quelconque! C’est devenu ‘air peut être’. Les Congolais le prennent avec philosophie.

A l’aller comme au retour, l’avion avait plus de huit heures de retard. Le

manque de communications sur les raisons du retard est regrettable. Certaines personnes attrapent des crises et perturbent la quiétude de celles qui essayent des devinettes. Finalement, une fois au lieu de destination, on apprend les raisons vraies ou fausses, impossible à vérifier.

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LANCEMENT D’UN NOUVEAU PROJET DES BAMAMU TABULUKAYI

Responsable CISP

Responsable CRONGD

Responsable RSSJ

UN RESEAU DYNAMIQUE POUR UNE TRANSFORMATION COMMUNATAIRE DURABLE Des représentants de plusieurs organisations de la société civile étaient présents au lancement du projet

Responsable UNICEF et CARG Responsable INADES

Directeur CEDAF.KA 14

Représentants de membres CARG

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Discours de la représentante du Conseil d’administration du CBMT Extraits « Au nom Conseil d’Administration du Centre Bamamu Tabulukayi, nous tenons à vous remercier pour avoir répondu à notre invitation.

Nous saluons également, la présence dans cette salle, de Madame Bernadette Zubatse, Directrice de la Foncaba, partenaire du CBMT qui appuie, avec le cofinancement du Gouvernement Belge, le projet qui sera lancé aujourd’hui.

La rencontre d’aujourd’hui a pour objectif de vous communiquer ce que le CBMT va réaliser au cours de deux ans avec ses OF dans la ville de Kananga et dans ses quartiers péri-urbains en vue de l’augmentation, la conservation, la transformation et la commercialisation des produits vivriers locaux pour la permanence de la nourriture de qualité et l’augmentation du revenu de la femme.

L’amélioration des conditions de vie socio-économique des femmes reste l’une des grandes préoccupations du Centre Bamamu Tabulukayi. Il les accompagne à travers leurs OF. Pour pouvoir améliorer leurs revenus et

Responsable provinciale du département Genre, famille et enfants

Hélène Ntumba pallier à leurs difficultés existentielles, les femmes des quartiers périphériques de Kananga sont demandeuses d’un accompagnement afin d’améliorer leurs revenus…

Dans ce projet d’accompagnement des organisations féminines dans l’apprentissage des techniques de transformation des produits vivriers locaux, les femmes augmenteront leur production agricole et contribueront à la réduction de la malnutrition, par la permanence des nourritures de base de qualité sous diverses formes. Enfin elles renforceront leur revenu.

Encore une fois nous remercions la FONCABA et d’autres partenaires de développement ayant des bureaux de représentation à Kananga, pour leur appui au Centre Bamamu Tabulukayi en vue de la promotion des femmes et des filles du Kasaï Occidental ».

Hélène Ntumba, Représentante du Conseil d’Administration

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Explication du projet de transformation Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’économie sociale et la sécurité alimentaire….Il soutient l’agriculture familiale. Il induit un processus de sortie de l’agriculture de subsistance vers une agriculture commerciale. Globalement, il veut contribuer à améliorer des activités génératrices de revenus d’autonomisation des femmes membres des organisations féminines de Kananga.

Depuis 1992, le Centre Bamamu Tabulukayi avait mis en place un système de conservation des produits vivriers de première nécessité pour prévenir l’insécurité alimentaire dans les familles des femmes membres de ses organisations de base. Ce système a évolué en une banque des céréales dans laquelle, les organisations féminines Bamamu viennent stocker le surplus du maïs produits pour le revendre aux membres à la période de crise au prix inférieur à celui du marché.

Par ce projet il s’agit d’accroître la pro-

Des représentantes des groupements féminins duction agricole du maïs et du niébé (haricots) en appliquant des techniques de production agro-écologiques dans la zone verte de Kananga. Il s’agit en même temps d’apprendre aux OF à stocker des semences de maïs et de niébé, à transformer ces deux produits en farines pour fabriquer des biscuits.

Et enfin, il s’agit d’apprendre des techniques de commercialisation en groupe sur le marché local. Ce projet garantit aux familles concernées, une auto suffisance alimentaire par l’augmentation de la production agricole (aliments de base de qualité disponibles tout le temps).

D’autre part, les ventes des produits des AGR augmentent les revenus des OF et des membres. Ainsi grâce aux bénéfices acquis, le projet aide des OF et des femmes à améliorer leurs revenus financiers.

Il aide à créer et/ou renforcer des partenariats entre des organisations féminines (OF) agricoles de la zone verte avec d’autres organisations des productrices/teurs de Kananga et des organisations féminines d’AGR des quartiers périurbains de Kananga.

Emérance Nsonga, Secrétaire Exécutive du CBMT 16

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Une séance de travail avec des responsables et des formateurs-trices-du CBMT

Par ce projet, le CBMT accompagne les membres des OF dans l’apprentissage des techniques de production agricoles, la conservation et la transformation de produits vivriers de base : du maïs et du niébé. On peut également signaler que dans ce projet, le CBMT travaillera en

synergie avec AFEDR à Ntambue, pour la production agricole et avec CEDAF’Ka à Nganza pour les activités génératrices de revenu.

Emérance Nsonga, Secrétaire exécutive du CBMT

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Ce n’est pas facile Certes le métier du développement est plein d’embuches. Mais, les missions de terrain sont aussi des périodes d’apprentissage et de ressourcements.

Combien de fois n’ai-je pas entendu qu’il y a tant de problèmes et que la situation ne change guère. N’est-ce pas aussi vrai que ce qui n’est pas facile doit nous pousser à dépasser nos limites !

De fait ce n’est pas facile. Et c’est clairement visible, dans les villages et les quartiers de pauvres gens. Mais, quand on voit touts ces sourires, cette insouciance des jeunes et des moins jeunes, il y a lieu de se demander si on ne veut pas mettre du gaz sur un terrain glissant !

Que du bonheur Lorsqu’on a la chance de rencontrer des personnes qui nous inspirent sur terrain, cela nous comble et nous raffermit aussi dans notre engagement.

En ce qui me concerne, le courage et l’abnégation des leaders féminins rencontrés dans leurs actions de solidari-

Linda vend des chenilles pour payer ses frais scolaires

té suscitent mon admiration. Elles ne comptent pas les heures pour s’épauler dans les bons comme dans les mauvais moments. Les femmes ont compris qu’une fois qu’elles acquièrent une certaine autonomie socio-économique, elles sont des piliers pour toute la famille, y compris la famille du mari.

M-Bernadette Zubatse, directrice de la FONCABA, en visite auprès de l’OF Baya Waya 18

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VOTRE CADEAU DE PAQUES POUR LA FONCABA BAMAMU TABULUKAYI Femmes, levez-vous ! Femmes, réveillez-vous !

Ce partenaire de la FONCABA à Kananga en RDC apprend aux femmes des groupements à fabriquer des biscuits artisanaux Fabriquer des biscuits nourrissants Après cinq ans de fonctionnement efficace d’une banque de céréales, le Centre Bamamu Tabulukayi (CBMT) accompagne 600 femmes des organisations féminines (OF) en apprentissage de la fabrication des biscuits à base de maïs et de haricots. Il s’agit d’une nouvelle activité génératrice de revenus appelée « AGR pilote ».

Produire et consommer local protège l’environnement Par la fabrication de biscuits artisanaux à base des produits du terroir, les bamamu tabulukayi valorisent la consommation locale, au-delà de la simple production.

Une petite pierre à l’édifice de la protection de l’environnement.

Faites sonner vos cloches de Pâques et d’espoir Utilisez le bulletin de virement dans ce KARIBU VOTRE CADEAU FAIT LA DIFFERENCE, mille mercis FONCABA I KARIBU 157 I janvier, février, mars 2015

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Un legs pour la FONCABA Votre engagement pour l’Afrique continue après vous La FONCABA est ravie de recevoir une donation ou un legs pour ses projets d’Afrique.

Comme dernières volontés, la plupart des personnes font un testament. C’est une occasion de traduire leurs pensées pour leur famille, mais également d’offrir une partie de leurs avoirs sous forme de legs ou de donation à une asbl qui travaille dans un pays en voie de développement.

La FONCABA est une asbl habilitée à recevoir des legs et des donations qu’elle utilise pour ses projets de formation en Afrique. Il suffit d’insérer dans le document la formule suivante : « Je lègue à l’asbl FONCABA à 1030 Bruxelles, la somme de …………….,…….. euro ou …………………… (biens meubles et)………………(immeubles) à l’adresse…………………pour la formation de cadres africains ».

Comme le droit de succession est une matière assez compliquée, il est recommandé de consulter un notaire qui fera un petit calcul et vous donnera un avis correspondant à vos souhaits.

Pour des informations complémentaires à la FONCABA. Contact : M-Bernadette Zubatse, Directrice Tél.: 02 2010383 ou info@kba-foncaba.be

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Le legs en duo Aussi bien vos héritiers que la FONCABA y gagnent LE LEGS EN DUO Le legs en duo est une donation par testament de biens meubles et/ou immeubles à une ou plusieurs personnes et en même temps à une asbl reconnue comme la FONCABA. Cette technique prévoit qu’en l’occurrence la FONCABA peut prendre en charge les droits de succession de la personne qui reçoit la donation. Si celle-ci est destinée à un parent lointain ou à un ami, celui-ci devra payer normalement beaucoup de droits de succession (jusque 65%). La FONCABA comme asbl ne paiera que 7% (8,8% en Flandres et 12,5% en région bruxelloise).

3 conditions: • vous devez rédiger un testament.

• vous léguez une partie de vos biens à une ou plusieurs personnes • vous léguez la partie restante à une institution agréée (comme la FONCABA) qui aura à sa charge le paiement de la totalité des droits de succession.

Tout le monde y gagne!

Grâce à la technique du legs en duo, vous laisserez autant (sinon plus) à votre ami ou à votre nièce, tout en soutenant les projets de la FONCABA. FONCABA I KARIBU 157 I janvier, février, mars 2015

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BURUNDI Agir autrement Après plus de 50 années d’indépendance, une partie importante de la population burundaise vit dans une grande pauvreté. Les raisons sont multiples. Sur le plan sociopolitique, pendant des décennies, le poids de l’injustice a pesé sur les épaules de la majorité de la population. Durant les 30 années qui ont suivi l’assassinat du Prince Rwagasore, les Hutus ont été mis au rancart. Jusqu’en l’an 2000 le pays n’a jamais connu de paix et de sécurité durable. Sur le plan démographique et économique, la surpopulation a comme conséquence l’exigüité des terres et en même temps on constate l’appauvrissement des sols. Un réel changement est indispensable pour garantir un développement durable. La FONCABA avec ses partenaires sont décidés de poursuivre cet objectif durant les prochaines années.

Frédéric Bizindavyi, directeur du Centre ASR

AGAKURA Pour Frédéric, Bizindavyi, chef d’antenne AGAKURA, partenaire de la FONCABA, la transformation communautaire est le fruit d’un processus d’éducation. Elle a pour objectif d’améliorer les conditions de vie pour satisfaire les besoins de base. Cet objectif ne peut être atteint que si les personnes concernées adoptent les actions concrètes prédéfinies, à travers plusieurs domaines clés de la vie courante tels que l’agriculture, l’élevage, l’environnement, la santé, l’éducation, la protection sociale, l’emploi, l’économie, la politique. La population doit être motivée et avoir une vision commune du développement durable 22

pour un avenir certain. La transformation communautaire s’acquière donc avec le changement de mentalité, de la manière d’agir pour des prises de décision, avec l’adaptation aux changements, le travail en synergie, la sauvegarde de la paix, le respect de la loi. En définitive, il y a transformation communautaire quand la société est consciente de son propre développement, quand les membres de la communauté participent à toutes les étapes de la gestion du projet ou programme de développement, pour s’en approprier les acquis.

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L’option pour une agriculture familiale écologique La réalisation de ce choix demande la présence de leaders qui croient au changement, de leaders compétents, honnêtes et engagés. Ils maîtrisent et appliquent les notions d’agriculture familiale écologique • Ils sont capables de promouvoir le processus de changement dans le milieu rural, • Ils doivent avoir autant de confiance dans le groupe que la majorité du groupe a confiance en eux, • Ils ont un comportement non compromettant dans leur entourage, • Ils se donnent pleinement à leur travail, • Ils savent gérer le temps et s’adaptent au changement (être ponctuel et à jour), • Ils incarnent une gouvernance démocratique au niveau des groupements de base.

Pour réussir l’agro-écologie Les leaders à la base participent intensivement aux formations sur l’agriculture familiale organisées par les associations locales. Ils organisent les paysans en groupements, leur apprennent à défendre leurs intérêts, les accompagnent dans la création des pré-coopératives de conservation et la commercialisation des récoltes.

La réussite n’est pas évidente Les groupements sont confrontés à des difficultés, des freins, des obstacles qu’il faut surmonter. Les propriétés foncières sont exigües à cause de la surpopulation, certains ménages ont des difficultés pour bien gérer les ressources naturelles, d’autres ont un faible pouvoir d’achat et arrivent difficilement à s’approvisionner en intrants de bonne qualité. Le changement climatique peut aussi jouer un mauvais tour. Signalons également que

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Une réunion des responsables des groupes de base

la non intégration d’autres domaines de la vie du ménage peut être un frein à la réussite d’une agriculture durable : l’éducation nutritionnelle, l’éducation sanitaire et le VIH/SIDA, le planning familial pour les jeunes couples, la protection sociale et l’épargne. Notons finalement qu’il n’y a pas assez de structures de formation et d’accompagnement des agriculteurs.

AGAKURA aide les paysans et paysannes à surmonter les difficultés AGAKURA donne des formations sur l’agriculture durable. Citons comme exemple : accroître la production par l’utilisation de la fumure organique et le compostage, adopter les méthodes de conservation des eaux de pluie, inten24

sifier la plantation d’arbres agro-forestiers dans leurs propriétés foncières et la lutte anti-érosive pour mieux protéger les champs, faire la rotation, la diversification et le paillage des cultures. AGAKURA distribue aussi des intrants agricoles et du petit bétail, sensibilise les paysans à adhérer à une structure ou association qui s’attelle à l’agro-écologie et qui a des relations avec d’autres intervenants qui mènent des actions similaires. AGAKURA stimule la mise en place de groupements de base qu’elle va sensibiliser à la promotion de l’agriculture familiale et qu’elle va suivre de près.

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Abel Habonimana (photo au-dessus) et Médiatrice Nsabimana (photo en-dessous) avec leur famille

AGAKURA asbl réalise aujourd’hui, en collaboration avec la FONCABA, un projet de formation sur la sécurité alimentaire et l’agriculture familiale.

Durant deux ans, 100 couples paysans burundais apprennent des techniques de production agro-écologiques et de construction de maisons durables en matériau local.

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Témoignage 1

Abel HABONIMANA est un leader à la base de la colline Buhinda, commune ITABA. Marié et père de deux enfants, un garçon et une fille. « J’essaie de contribuer dans mon milieu au changement. En mettant en pratique les techniques culturales liées à l’agriculture durable, j’ai réussi à atteindre une récolte estimée par ha à 1.200 kg de haricot nain et 3.100 kg de haricot volubile, 1.500 kg de maïs, 14. 000 kg de pomme de terre et 250 kg de petit pois.

A part l’agriculture, j‘élève également une vache, des chèvres, des porcs et des poules. Je participe aussi aux réunions du développement organisées par l’administration locale et contribue à l’intégration des modèles favorisant une agriculture durable.

Je fais des épargnes dans une association où chaque mois je bénéficie de 80.000 FBU à travers la tontine issus des cotisations hebdomadaires des membres.

Grâce à cette stratégie, j’ai réussi à me procurer une vache, une propriété foncière et je prévois à moyen terme la construction d’un habitat durable.

Outre cela, avec ma famille, nous avons accès aux soins de santé moins chers grâce à une carte d’assurance maladie.

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Témoignage 2

Médiatrice Nsabimana est une femme de la colline Ntita, commune Makebuko. Mariée et mère de deux enfants, l’un fréquente l’école primaire, l’autre n’est pas encore atteint l’âge scolaire. « A chaque fin de saison l’ensemble de la production de différentes cultures varie entre 10.000 et 15.000kg par ha. J’atteins ce chiffre grâce à la mise en application des pratiques d’agriculture durable. Cette production me permet également de me procurer d’autres intrants agricoles suffisants comme des semences sélectionnées et du fumier mais aussi du petit bétail via le micro crédit.

Je dispose d’une carte d’assurance maladie pour des soins de santé moins chers pour toute la famille. Je fais partie également d’un groupe d’autopromotion de 5 personnes dont l’objectif est de faire une cotisation mensuelle où je gagne trimestriellement 150 000 Fbu issues d’une tontine rotative.

J’essaie de jouer un rôle dans les réunions du développement organisées par l’autorité locale. Pour l’avenir, l’augmentation de la production me donnera la possibilité d’acheter du gros bétail pouvant donner la fumure organique en quantité suffisante pour les cultures. J’espère pouvoir suivre également une formation dans les techniques de construction de maison en matériau durable ».

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CONGO Y a-t-il une place pour les martyrs ou les héros en RD Congo ?

Les 16 et 17 janvier, journées commémoratives des assassinats des Héros Nationaux Mzee Laurent-Désiré Kabila et Patrice-Emery Lumumba. Ils ont lutté pour l’émancipation du peuple congolais, sa liberté. Ils ont souffert pour ces causes nobles, ils ont refusé de s’aliéner et de trahir. Jean Moreau Tubibu, Coordinateur des noyaux du Groupe Jérémie à Bukavu, trouve important de ne pas oublier les grands hommes et grandes femmes qui ont joué un rôle important dans la transformation de la société.

Jean-Moreau Tubibu du Groupe Jérémie

Pas besoin de se perdre dans des dictionnaires afin d’en sortir des définitions aussi théologiques que philosophiques ou même politiques de ces deux mots « martyr » et « héros » pour chercher à spéculer après. Cette démarche ne peut pas servir dans le contexte de la RD Congo qui semble atypique. Jusqu’à un passé très récent, il apparait facile de passer d’un simple citoyen au rang d’un homme d’état (ministre, sénateur, vice-président, général de corps d’armée, mandataire public) si on a eu le sang-froid de vider la caisse d’une banque ou d’une entreprise, de tuer ou de commanditer le massacre d’une centaine de civils innocents.

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En plus, ce sont les bourreaux qui finissent par sanctifier leurs victimes.

Des héros non immortalisés Qui oserait oublier le sort de M’Siri, Patrice Emery Lumumba, le pasteur Martin Luther King, Che Gue vara (CHE) et celui de Mzee Laurent D.Kabila, Pascal Kabungulu, Floribert Chebeya? D’autres victimes seront demain proclamées héros ou martyrs.

A certains personnages, leurs bourreaux ont empêché leurs familles de tenir un deuil! Lumumba, Pierre Mulele, Moise Tchombe, Sankara, « les 4 Conjurés de la Pentecôte», JD Mobutu, …, tous disparus depuis plus de vingt/trente

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ans, reposent, sans apparat, dans des cimetières inconnus ou inexistants. Il y a peu, certains ont réclamé que les autorités rapatrient leurs restes au pays.

Prudence oblige « Une société sans mythe est une société qui meurt »(Dumézil). Dans nos démocraties naissantes certaines personnes trouvent nécessaire de mettre leurs leaders sur un piédestal et en font de « faux » héros.

Quelle doit être la stature d’un héros, d’un grand homme ? Suivons l’histoire universelle : Mahatma Gandhi, Simon Kimbangu, Lumumba, Pasteur Martin Luther King, Mandela, Mgr Munzihirwa, Mw. J.Nyerere, Floribert Chebeya,….. ils n’ambitionnaient rien mais plutôt le désintéressement et le bonheur de tous.

Ils espéraient une transformation.

Des faux héros « L’histoire ne pardonne pas », Heureusement, la morale a déclassé les individus tristement célèbres, ceux-là qui ont nourri haine, tribalisme, racisme, génocide et meurtre et érigé la dictature en mode de gouvernance, au pouvoir pour le pouvoir (Hitler, Sékou Touré, Mengitsou, Khomeini, Duvalier, les Khmers Rouges, Saddam Hoessein, Mobutu......

La notion de « grand homme, héros » convient-elle à ces hommes dont les actions furent souvent funestes ? L’histoire voudrait que nous ne puissions pas souvent les citer tous, mais aussi et surtout, très vite les oublier.

Où sont les héros et les martyrs de la RD Congo ?

A en croire l’abondante littérature qui leur est consacrée, pouvons-nous dire que sans eux/elles la face de la RD Congo aurait été différente ? N’ont-ils/

Statue de Patrice Lumumba à Kinshasa FONCABA I KARIBU 157 I janvier, février, mars 2015

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elles pas tout simplement appartenu à une même classe politique dominante de l’époque? Heureusement : NON. Pour être héros ou martyr, il ne suffit pas de changer la vie de ses concitoyens, aussi faudra t-il la changer positivement, les amener à vivre mieux et plus librement et plus dignement qu’avant. Ce sont donc ceux/celles qui auraient donné de la grandeur, de la dignité et la liberté aux femmes et hommes congolais de tout temps qui demeurent nos héros et martyrs.

Ainsi, sachons que de milliers de héros et martyrs congolais anonymes peuplent nos cimetières. Nous les aurions préférés vivants pour mieux les écouter et suivre leur exemple concret.

Certain(e)s se sont distingué(e)s durant des circon-stances exceptionnelles : le refus de la colonie, de la dictature, de la domination étrangère, du viol, la dénonciation des violations des droits humains, le refus de trahir pendant les crises ou les guerres. D’autres ont reçu de la na-

“

Des milliers de héros et martyrs congolais anonymes peuplent nos cimetières

Photo Radio Okapi

Des milliers de grands hommes/femmes

Floribert Chebeya

Cependant, gardons-nous de crier trop fréquemment aux héros et martyrs, la RD Congo court le risque de s’encombrer d’une légion d’imposteurs comme « faux héros/martyrs ». Ce serait de l’ingratitude et mépris à celles/ceux qui ont donné de leur vie pour le bien et le bonheur des générations présentes et à venir.

Que le sol de nos ancêtres soit doux et léger à tous nos héros, martyrs et grands hommes/ femmes.

Jean Moreau Tubibu, Groupe Jérémie, janvier 2015

ture un esprit de génies créateurs en art, musique, écriture et sport, qui ont influencé positivement notre vision de la vie. Ils/elles méritent aussi d’être répertorié(e)s parmi nos grands hommes, nos héros.

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La FONCABA investit dans la formation de partenaires locaux autour de 5 thèmes : l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire, la démocratie et les droits de l’homme, la prévention de conflits et la construction de la paix, l’éducation des jeunes et l’empowerment des femmes.

La FONCABA développe une relation de partenariat honnête, ouverte et profonde, sur un pied d’égalité et basée sur le dialogue.

La FONCABA choisit aussi une approche intégrale de l’homme et de sa communauté : les aspects économique, social, politique, culturel et spirituel s’y retrouvent.

Actions dans le Nord

La FONCABA est une ONG de solidarité internationale, reconnue comme telle par les autorités belges, spécialisée dans le renforcement de la société civile en Afrique. Par des formations, les partenaires locaux et leurs groupes de base reçoivent la possibilité d’augmenter leurs compétences et de restituer leurs connaissances de manière efficace à d’autres. La FONCABA collabore directement et sur base de réciprocité avec des organisations africaines locales.

Les projets

Tout sur la FONCABA su r www.kba-fon caba.be

Les projets: • sont adaptés à la spécificité culturelle de la population locale • stimulent la culture démocratique • créent l’autopromotion • renforcent l’empowerment de la femme • prennent soin du système écologique • ne sont pas imposés mais naissent au sein de la population locale

La FONCABA participe à l’éducation au développement concernant la problématique Nord-Sud et sensibilise les intéressés, les organisations sociales et les sympathisants autour de l’importance de renforcer de manière durable les individus et les groupes au Sud sur base d’un dialogue honnête.

La FONCABA participe activement aux campagnes du mouvement Nord-Sud, 11.1111 et le CNCD, comme l’action sur les objectifs millénaires, donne des avis (principalement sur l’Afrique Centrale) et attire l’attention sur les thèmes dans la revue KARIBU et via le site web.

Et Vous? La FONCABA est soutenue par des dons pour une partie de son travail de formation avec des organisations partenaires en Afrique. C’est pourquoi la FONCABA vous remercie 1000 x !

FINTRO : BE 94 1430 6786 22 14 (Pour les dons de 40 euros ou plus, vous recevez une attestation fiscale) KBA I KARIBU 157 I JANUARI, FEBRUARI, MAART 2015

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Karibu est la revue de l’asbl FONCABA et paraît quatre fois par an.

Abonnement: La revue est envoyée gratuitement à tous les intéressés Rédaction: M-Bernadette Zubatse Luc Bonte Erick-Bayard Rwantango Dries Fransen Jean Lefèbvre La FONCABA est une ONG reconnue par les autorités, spécialisée dans le renforcement des capacités de la société civile en Afrique. En optant pour la collaboration directe avec des partenaires locaux, les projets obtiennent des résultats durables et un grand ancrage dans la communauté locale. La FONCABA donne des outils pour que les Africains puissent prendre leur propre processus de développement en mains.

Adresse: Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles Tél. : 02 201 03 83 Fax : 02 205 17 39 e-mail : info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be Editeur responsable: M-Bernadette Zubatse (Rue du Progrès 333/03 – 1030 Bruxelles) Photos: KBA, AGAKURA, Radio Okapi, RODHECIC Layout et impression: De Riemaecker Printing bvba www.deriemaecker.be

191 pays ont signé un accord pour réduire la pauvreté vers 2015.

Aidez-nous de rappeler aux politiciens leur promesse et à relever le défi. La pauvreté doit disparaître de notre planète!