Karibu 152 français

Page 1

Octobre, novembre, décembre 2013

N° 152

FONCABA

België/Belgique P.B./P.P. 9099 GENT X BC 10999

Formation de cadres africains Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - Tél: 02/2010383 Fax: 02/2051739 e-mail: info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be

Karibu CONGO : OUI AUX ÉLECTIONS LOCALES BURUNDI : VALEURS HUMAINES EN DANGER Bureau de dépôt Gent X - P602401 4e trimestre 2013


contenu 4 CONGO : LE PROCESSUS ÉLECTORAL EN MARCHE La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a mis au point le calendrier électoral. Elle prévoit des élections locales et communales à la fin de 2014. 10 CONGO: LES CONCERTATIONS NATIONALES EN QUESTION Le président Joseph Kabila a initié des concertations nationales. Les Congolais espèrent que les résolutions soient effectives. 17 UN CADEAU POUR L’AFRIQUE 18 UN LEGS POUR LA FONCABA Votre engagement pour l’Afrique devient perpétuel. 20 BURUNDI : QUOI DE NEUF DANS LA SOCIÉTÉ ? L’insatisfaction des besoins fondamentaux met en danger les valeurs de responsabilité, d’estime de soi et de cohésion sociale. 26 CONGO : UNE VICTOIRE CONTRE LA FAIM Aujourd’hui, la ville de Kikwit du Bandundu n’a pas de problèmes de sécurité alimentaire. Au contraire, elle fournit Kinshasa en produits alimentaires de base. 29 L’ABONDANCE TROPICALE: UN PARADOXE


editorial A Genève, les pourparlers de quelques grandes puissances sur le programme nucléaire de l’Iran ont abouti à un accord levant des sanctions économiques et désamorçant un conflit latent. A Warschau, les représentants de tous les pays autour de la table ont décidé des mesures contre le réchauffement climatique. Bien que les résultats soient maigres, les pays ont finalement conclu un accord. A Addis Abeba, en février, sous l’égide des Nations Unies, les chefs d’Etat de onze pays africains ont signé l’accord-cadre visant à restaurer la stabilité dans l’Est de la R D Congo. A Kinshasa, en vue de la reconstruction du Congo, des concertations nationales entre le parti au pouvoir, des partis d’opposition et la société civile se sont conclues sur une mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Ces exemples montrent que le dialogue et la concertation peuvent conduire à la paix et au développement durable. C’est cette paix entre peuples et nations, entre hommes et femmes, qui donne tout le sens à la SOLIDARITE à l’occasion de la fête de Noël. Cette fête de Noël est une occasion pour vous remercier sincèrement pour votre appui aux projets de la FONCABA en Afrique, spécialement aux initiatives de nos partenaires pour la construction de la paix. Bonne fête de Noël et une heureuse année 2014

Marie-B. Zubatse, Directice Luc Bonte, Président

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

3


congo Le processus électoral en marche Aujourd’hui en RD Congo, on attend la suite des concertations nationales initiées par le président Kabila dont un certain nombre de résolutions et la mise en oeuvre des recommandations. Il y a aussi la défaite militaire du groupe rebelle M23, mais sans signature d’un accord de paix à Kampala. La réforme de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et la mise en route du processus électoral restent des points qui préoccupent à un degré élevé. L’abbé Apollinaire Malumalu, nouveau président de la CENI, en mission à Bruxelles le 18 et 19 novembre, a réservé un temps pour travailler avec Luc Bonte, président de la FONCABA, et M-Bernadette Zubatse, directrice. Ils se sont entretenus sur l’avancement des travaux de la CENI et la perspective des élections locales et communales dans le pays.

4

FONCABA - Votre nomination comme président de la CENI a fait couler beaucoup d’encre.

désigné pour diriger l’organe électoral et ensuite nommé par le Président de la République.

Abbé Apollinaire Malumalu - C’est vrai que la presse en a parlé longuement. Ce qui est certain est que la procédure prévoyait que les différentes composantes de la société civile s’accordent d’abord sur le profil du candidat ou de la candidate à la présidence de la CENI. Il fallait ensuite suivre la voie démocratique pour sa désignation après concertation des délégués de toutes les composantes de la société civile. En ce qui nous concerne, les huit confessions religieuses se sont réunies sous la présidence de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo). Il n’y avait pas de candidat proposé pour ce poste. Elles ont fixé des critères de choix basés sur les compétences et l’expérience du candidat. Le choix de sept délégués sur les huit s’est porté sur moi malgré que je n’avais pas posé ma candidature. C’est ainsi que finalement j’ai été

FONCABA - Pourquoi est-ce qu’une certaine opinion dit que le président Kabila vous a nommé à la présidence de la CENI afin de pouvoir changer la Constitution et lui permettre de briguer un troisième mandat ? Abbé Malumalu - Il est permis à tout un chacun d’avoir une opinion. Mais je tiens à rassurer qu’il n’est pas question de changer la Constitution. Pour changer la Constitution, il faut respecter des règles de procédure strictes. Il peut se faire par référendum ou si 4/5 du Congrès (Assemblée générale et Sénat réunis) l’approuve. Et un référendum ne peut être organisé que sur demande du Président ou de l’Assemblée, ou lorsqu’on a rassemblé 100.000 signatures. C’est pour dire que la CENI n’a aucun pouvoir de changer quoi que ce soit à la Constitution.

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


L’Abbé Malumalu, président de la CENI, parlant de la formation de cadres de la société civile pour l’observation permanente de la gouvernance au Congo.

Par contre, la CENI peut organiser un référendum. Mais, cela n’est pas à l’ordre du jour. Nous devons d’abord poursuivre le processus électoral inachevé. FONCABA - L’opposition et même la société civile étaient plutôt contre votre candidature. Pourquoi? Abbé Malumalu - Certains avancent que je serais, soit disant, proche du pouvoir. Le simple fait d’avoir présidé l’organisation des élections en 2006 et qu’on me voit avec le Président, suffit pour lancer des rumeurs que suis proche du pouvoir. Or, en tant que président de la CENI, je suis obligé de rencontrer le Président et de me concerter avec lui. Des partis politiques inventent des arguments non objectifs et font des considérations qui ne tiennent pas la route. Je n’entre pas dans cette polémique. Quant aux réactions de la société civile, cela fait partie

de la culture démocratique, comprenant la liberté d’expression. FONCABA - En écoutant des membres de la diaspora de l’Occident, ce ne serait pas non plus le grand amour! Abbé Malumalu - Rires. « Vous nous avez empêchés de voter », me disent-ils. Ils oublient que la CENI ne décide pas en cette matière. Il y a des lois et la CENI ne change pas les lois. Quant aux fraudes massives dont on parle, je pense qu’en 2006, il n’y a pas eu de fraudes massives. Cela a été confirmé dans tous les rapports des observateurs nationaux et internationaux. C’est étonnant de constater à quel point ceux qui jurent par le jeu démocratique refusent des règles similaires appliquées dans leurs pays d’accueil. Mais en fin de compte, nous devons continuer à avancer dans le processus.

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

5


L’Abbé Malumalu avec Mr. Daniël Vanderleo, son conseiller, en compagnie de M-Bernadette Zubatse et de Luc Bonte.

FONCABA - Vous avez l’intention d’impliquer au maximum les différents acteurs dans votre travail de préparation des élections, Abbé Malumalu - Effectivement. Nous utilisons des leçons apprises après les élections de 2006 suite à notre implication dans le processus de paix. Nous étions forts impliqués dans les négociations à Goma avec la mise en place des opérations militaires de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) qui n’ont pas réussi (Amani Leo et Kimia I, Kimia II ainsi que les négociations de Kampala). Nous avons déjà commencé d’organiser différents fora avec tous les concernés afin d’arriver à un accord préalable sur les mécanismes du processus électoral. Nous avons organisé un forum des partis politiques . Nous avons également organisé un forum des organisations de la Société civile, 6

un autre des organisations des femmes sur le thème du « Genre et élections », une concertation des organisations des Droits de l’homme, une autre des chefs coutumiers et des chefs des confessions religieuses. Tout le monde a répondu ‘présent’. J’avoue que cela s’est très bien passé. Nous avons prévu une réunion par mois avec les partis politiques. FONCABA - Nous avons appris que la feuille de route pour les futures élections serait prête. Abbé Malumalu - «La feuille de route » correspond au calendrier des futures élections. Nous l’avons de fait déjà terminé et sa publication sera réalisée en décembre. Au sujet des élections locales qui auraient dû avoir eu lieu à la suite de 2011, la CENI propose de les tenir au suffrage universel direct vers la fin de 2014. Alors que pour les provinciales,

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


elle propose des élections au suffrage indirect pour faire avancer le processus inachevé. Aujourd’hui, c’est impossible d’organiser en même temps les élections locales et les élections provinciales. Déjà les élections locales demandent une logistique qui est la double des autres élections. La CENI propose donc que les élus locaux votent pour les députés provinciaux, les sénateurs et le gouverneur. Cela a l’avantage que le gouverneur est redevable devant les élus locaux ; ce qui peut le stimuler à travailler dans tous les coins de sa province. Mais cela demande que le gouvernement prépare un projet de loi. Ceci n’est qu’une proposition parce que la CENI n’a pas le droit de décider là-dessus. FONCABA - Et les autres élections ? Abbé Malumalu - Les élections parle-

Nous devons d’abord poursuivre le processus électoral inachevé mentaires et présidentielles de 2016 vont se faire ensemble, comme ce fut le cas par le passé. Mais avant cela, la CENI s’est engagée à organiser les élections locales et communales. La CENI est bien consciente que c’est un défi. Il y aura plus de 7000 circonscriptions électorales. Il s’agit de tous les groupements et en ville même des quartiers. Il n’est pas possible d’avoir un vote électronique, mais nous souhaitons mettre au point un système moderne de transmission des données. Le budget nécessaire pour l’organisation de ces élections locales et communales sera beaucoup plus important que pour

Elections 2011. FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

7


les autres élections. Il nous faudra absolument un appui financier important de la communauté internationale. Il faudra aussi accréditer des observateurs de la société civile à long terme. FONCABA - La formation des observateurs permanents correspond parfaitement au projet de notre partenaire RODHECIC sur trois ans. Cette formation est donc tout à fait pertinente. Abbé Malumalu - Cette initiative de formation et d’éducation civique que RODHECIC veut réaliser avec la FONCABA est très importante et j’espère que votre Ministère des Affaires Etrangères pourra la subsidier. FONCABA - Il est question de faire un recensement au Congo. Est-ce que cela ne va pas interférer sur les élections, avec le risque que ces élections locales n’auront pas lieu ? Abbé Malumalu - Il y a deux types de recensement. Il y a le recensement scientifique pour les indicateurs de développement. C’est au ministère du plan à l’organiser. Il y a aussi le recensement administratif où tout citoyen (adulte ou enfant) est enregistré. Cette identification nous intéresse bien sûr. Ce recensement est demandé par le gouvernement et il semble qu’il débutera en janvier 2014 pour s’achever en juin 2015 . Nous pourrons utiliser ces données pour les élections parlementaires et présidentielles de 2016. Mais ce recensement ne fera pas retarder les élections locales de fin 2014. Pourquoi ? Parce les élections locales que nous allons organiser sont des arriérés. Depuis 2006, elles non pas eu lieu. Cela veut dire que nous allons organiser ces élections suivant la loi électorale en vigueur, comme cela a 8

été fait pour les élections précédentes. L’Assemblée Nationale souhaite d’ailleurs que le processus électoral continue. FONCABA - Y-a-t-il un lien avec la décentralisation prévue dans la Constitution ? Abbé Malumalu - La décentralisation exige les élections locales. Elle est la base de la répartition du pouvoir. Des Chefs coutumiers ont bien sûr des inquiétudes, parce que la décentralisation aura comme conséquence que leur chefferie va se restreindre et qu’ils auront moins d’entrées financières. Il y a des chefferies qui l’ont déjà exprimé. Il faudra que la loi sur la décentralisation soit mise en application pour organiser les entités coutumières en entités déconcentrées, tout en rassurant les chefs coutumiers qu’ils auront

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


suffisamment de recettes par le biais de programmes de développement. FONCABA - Comme la date des élections locales est fixée, les organisations de la société civile doivent s’y mettre pour préparer la population à bien voter, à voter pour des personnes honnêtes et compétentes. En plus, il faudra un grand nombre d’observateurs bien formés qui puissent suivre tout le processus électoral et qui puissent suivre également l’après-élections, ce que les élus réalisent de leurs promesses. Nous vous souhaitons à vous et à la CENI beaucoup de succès dans l’organisation de ces élections locales tant attendues de la population et qui seront sûrement appuyées par la Communauté internationale.

Au sujet des élections locales, la CENI propose de les tenir vers la fin de 2014

Nous vous remercions de tout cœur d’avoir réservé du temps à la FONCABA. Cela dénote à quel point vous appréciez son travail de renforcement des capacités de la société civile, qui est « sa marque de fabrique ». Abbé Malumalu - C’est moi qui vous remercie de votre accueil et de votre convivialité.

2011: la population veut voter. FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

9


congo Les Concertations nationales en question Après la Conférence nationale souveraine (années 1990), le Dialogue inter congolais (2002-2003), la Conférence de Goma (2009) , voici que la République démocratique du Congo vient de tenir les concertations nationales. Fabien Mbayo Kumwimba, Secrétaire exécutif du Comité africain des éducateurs aux droits humains (CAEDH), partenaire de la FONCABA, nous explique les motifs de son organisation et approfondit les résultats obtenus.

La Conférence nationale souveraine avait pour finalité de formuler des résolutions portant sur les réformes politiques et institutionnelles nécessaires au contexte de la Perestroïka, dans les années 1990, qui marquait la fin du régime dictatorial, après la chute du mur de Berlin. Le Dialogue inter congolais, tenu dans un contexte de résolution d’un conflit armé opposant l’armée congolaise à deux rebellions, soutenues par l’Ouganda et le Rwanda1, le Mouvement de libération du Congo (MLC) et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), quant à lui visait un accord global sur la paix et la reconstruction du pays. Ce qui fut obtenu à travers l’accord global et inclusif et l’élaboration d’une feuille de route pour la transition. Suite à la dissidence de certains cadres du RCD menée par l’ex-Général Laurent Nkunda à la tête du Congrès national pour

Mr. Fabien Mbayo, ancien boursier de la FONCABA pour une Maîtrise en Droits de l’Homme à la FUSL à Bruxelles, responsable de CAEDH à Lubumbashi.

la défense du peuple (CNDP), mouvement rebelle, et l’effervescence militaire qui s’est développée dans la région du Kivu, caractérisée par le foisonnement des groupes armés locaux en opposition ou en alliance avec ce dernier, relançant ainsi la guerre, il avait été tenu à Goma une Conférence rassemblant tous les acteurs aux conflits récurrents de l’Est en vue d’obtenir le désarment des groupes armés, la démobilisation des combattants et leur réinsertion dans la société en vue de pacifier la région.

1 Signataires auparavant de l’Accord de Lusaka en 1999. 10

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


Le Président congolais avait appelé à la mobilisation générale

problème de la RDC est congolo-congolais. « C’est à l’intérieur du Congo qu’il faut chercher la solution », a-t-on souvent entendu du Ministère des affaires étrangères rwandais. Nous retrouvons un peu cette même analyse dans les termes de

Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Des concertations nationales aujourd’hui. Pourquoi ? A la signature de l’accord de Goma le 23 mars 2009, les Congolais avaient cru à la fin définitive de la guerre, jusqu’à ce que se déclenche à nouveau une guerre menée cette fois par les transfuges du CNDP, devenu un parti politique, sous le label M23 (Mouvement du 23 mars). Ce dernier dénonce le non respect de l’accord de Goma. C’est cette récurrence des conflits armés dans l’Est de la République démocratique du Congo et la persistance des foyers de tension pendant plus de 10 ans, suite auxquels les accusations graves de soutien aux rebelles congolais sont portées contre le Rwanda et l’Ouganda, deux pays frontaliers à la RDC, qui ont conduit la Communauté internationale, à travers l’Union africaine, à initier l’Accord cadre signé à Addis Abeba le 24 février 2013 entre la RDC et les pays membres de la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des grands lacs. Cet accord engage chaque partie à des obligations spécifiques. La RDC doit entre autre aplanir les divergences politiques internes car selon le Gouvernement du Rwanda le

Le Président Joseph Kabila ouvre les concertations nationales le 7/09/2013 à Kinshasa.

la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU qui appelle le Congo à engager des processus politiques crédibles. Mais bien avant cela, le Président congolais avait appelé à la mobilisation générale et émis l’idée de la tenue en début de l’année 2013 des concertations nationales lors de son discours sur l’état de la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès à la fin de l’année 2012. Il faut aussi noter que lorsque les négociations s’ouvrent à Kampala entre l’Etat congolais et les rebelles du M23, on avait exclu de l’agenda des discussions les problèmes politiques internes, ces derniers devant être discutés dans un autre cadre devant regrouper toutes les forces vives de la Nation, sauf le M23 qui du reste ne devait avoir que des revendications militaires. Et par conséquent tout acteur politique ou de la société civile qui tenait

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

11


Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’ouverture des Concertations nationales à Kinshasa.

à prendre part à ces négociations devait soit faire partie de la délégation gouvernementale de Kinshasa ou de la délégation du M23. Les concertations nationales tenues à Kinshasa du 07 septembre au 05 octobre 2013 s’inscrivent bel et bien dans le cadre de la dynamique diplomatique qui s’est développée au chevet de la RDC en vue de trouver une solution définitive aux guerres à répétition dans l’Est du pays. Selon le Président congolais, les concertations nationales avaient pour finalités de créer les conditions de l’émergence de la cohésion nationale en vue de contrer la menace de la balkanisation du pays et d’aboutir à l’amélioration de la situation sociale de la population. Les résultats Dans l’ensemble tous les acteurs impliqués au processus de concertations nationales sont satisfaits des résultats obtenus, même s’il existe quelques doutes sur la volonté politique réelle de leur initiateur. 12

Au vu du contexte spécifique dans lequel se sont tenues les concertations nationales, nous pouvons dire que c’était la voie obligée, une occasion pour aplanir les divergences politiques internes. Aussi, elles s’inscrivent dans la ligne des recommandations de la Communauté internationale sur des processus politiques internes favorables à la stabilisation de la RDC. Ce dont, par ailleurs, le Président Joseph Kabila se félicite dans tous ses discours devant la communauté internationale lorsqu’il veut montrer la bonne foi de l’Etat congolais dans la réalisation de sa part d’engagements dans ce sens. Il cite souvent la réforme de la Commission nationale indépendante, la promulgation de la Loi sur la Commission nationale des droits de l’Homme, la réforme de l’armée, la réforme du système judiciaire en cours, et maintenant la tenue des concertations nationales. Cependant, la manière dont ces dernières se sont déroulées fait débat. Deux partis politiques d’opposition s’en étaient déjà méfié dès le départ. Il s’agit de l’Union pour la démocratie

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


et le progrès social (UDPS), de Etienne Tshisekedi, et de l’Union pour la nation congolaise (UNC), de Vital Kamerhe. Ces derniers pensent que c’est encore une fois un tour de manche du pouvoir pour se légitimer et se maintenir au-delà de 2016 ; surtout que la décision du Président de la République2 de former tout prochainement un Gouvernement de cohésion nationale porte à penser à une transition politique. Au stade actuel seul le chef de l’Etat sait de quoi il s’agit et à quoi cela va aboutir. D’aucuns pensent que les solutions aux multiples problèmes du Congo se trouvent quelque part dans des tiroirs des cabi2 Plus de 600 recommandations ont été formulées aux concertations nationales et le Président de la République a pris, sur base de ces recommandations, des mesures « prioritaires » pour montrer la direction que doit désormais prendre le pays. Le 23 octobre 2013, dans son discours devant les deux chambres du Parlement, il a même proclamé que demain sera meilleur qu’aujourd’hui.. Parmi ses décisions phares nous avons noté particulièrement l’idée de

nets ministériels ou dans les archives de la République. Il suffit de considérer toutes les résolutions de la CNS et du dialogue inter congolais, les résolutions et les recommandations de la Conférence de Goma ayant abouti, par exemple, au Programme de stabilisation et recon­ struction des zones sortant des conflits armés dans l’Est de la RDC (STAREC). La mise en pratique réelle des résolutions et recommandations prioritaires issues de ces forums suffirait déjà pour assurer la justice sociale, condition nécessaire pour la cohésion nationale. Il n’était pas nécessaire de réunir 700 personnes, sinon pour un but politique inavoué. En outre il est reproché aux acteurs politiques, y compris le Président de la République, de n’avoir pas pris un engagement public de changement de menta-

Radio Okapi/Ph. John Bompengo

mettre en place un Gouvernement de cohésion nationale.

TQuelques doutes sur la volonté politique réelle de leur initiateur

Les réfugiés retournent dans leurs villages au Nord-Kivu. FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

13


lité, de comportement et de méthode de travail 3, et surtout, en ce qui concerne le Président, de ne pas se représenter à l’élection présidentielle de 20164. D’autres ont estimé que le Président de la République n’a pas eu le courage de prendre en main ses prérogatives constitutionnelles de gracier les prisonniers politiques en reléguant cette question au processus de la Loi d’amnistie. Quant à nous, nous pensons que les concertations nationales, qui devaient être un forum de négociation politique sur des questions clés de la vie nationale qui sont à la base du manque de cohésion nationale dénoncé par le Président de la

Des inquiétudes par rapport aux élections

République, ont été réduites à une réunion technique d’experts. La conséquence c’est que ces derniers ont produits des centaines de recommandations, dans tous les sens et dans tous les domaines, donnant ainsi du travail sérieux en per­ spective au Gouvernement de cohésion nationale à venir. Sans doute qu’il faudra suffisamment du temps à ce Gouvernement pour y parvenir.

3 Plutôt que de se limiter à la sensibilisation comme l’a fait le Président dans son discours au Congrès. 4 Car le soupçon pèse beaucoup dans la classe politique sur l’intention cachée de Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.

Que pense la population du Katanga de tout cela ? Toutes les provinces étaient représentées aux concertations nationales à part

Des participants aux Concertations Nationales. 14

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


Se concerter pour la reconstruction du pays.

égale même si la société civile du Katanga exigeait un quota plus important, « à la dimension du poids économique de la province » dans l’économie nationale5. Théoriquement la Province du Katanga c’est le fief du Président Joseph Kabila. Mais en pratique cette Province joue quelques fois à l’épouse infidèle et cause des soucis au pouvoir. Pendant que les autorités provinciales s’évertuent à démontrer leur indéfectible attachement au Chef de l’Etat et à sa vision du développement du Congo, il y a une réalité surprenante faite de pression militaire autour de la ville de Lubumbashi par des groupes Maï-Maï6 depuis plusieurs mois. La question de 5 A en croire un communiqué non signé lu aux valves du Bureau de coordination du cadre de concertation de la société civile du Katanga quelques semaines avant la tenue des assises des concertations nationales. 6 Ces groupes véhiculent l’idéologie séparatiste.

savoir qui est derrière ces groupes gène généralement les autorités provinciales. Quant à ce que la société civile de cette province pense des concertations nationales, il faut noter que la plupart des acteurs de la société civile du Katanga estiment qu’ils se retrouvent dans leurs attentes, particulièrement par rapport aux questions touchant la lutte contre l’impunité, qui se matérialise, par exemple, par l’acceptation par le Chef de l’Etat, entre autre, d’intégrer les chambres spécialisées dans les cours et tribunaux pour prendre en charge les crimes internationaux commis en RDC. De même à la question de l’application du principe de la parité, qui se matérialise quant à elle par la décision d’ajouter un siège supplémentaire à concourir uniquement par les femmes dans les circonscriptions à trois sièges. Toutefois il y a des inquiétudes par rap-

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

15


port aux élections, une certaine opinion pense que le pouvoir risque d’organiser les élections locales et municipales l’année prochaine et prendre prétexte qu’il n’y a pas d’argent pour faire les élections législatives et présidentielles en 2016 et ouvrir une autre transition et recommencer à zéro.

Témoignage 1 « Par rapport au quota de 30% que le Président de la République a requis pour la représentativité de la femme congolaise dans les institutions de la République, ce n’est pas un élément nouveau. C’est constitutionnel. Cela ne devait pas être exprimé comme une faveur. C’est depuis longtemps qu’on devait voir la volonté d’appliquer progressivement le principe constitutionnel de la parité homme/ femme. Il en est de même pour le siège supplémentaire réservé uniquement aux femmes dans les circonscriptions à trois sièges. Par rapport à la décision par le Chef de l’Etat de nommer prochainement un Représentant du Chef de l’Etat pour la lutte contre les violences sexuelles et l’enrôlement d’enfants dans les groupes armés, qui devrait faire l’interface avec la Communauté internationale, je me demande ce que celui-ci va exactement faire car il y a aussi la Commission nationale des droits de l’Homme. Je considère que c’est une idée pertinente mais il faut qu’il veille à son effectivité ». Une avocate qui a requis l’anonymat, Lubumbashi, novembre 2013

Témoignage 2 « Le discours du Chef de l’Etat au Congrès à l’issue des Concertations nationales est ambitieux. Les Concertations nationales vont devenir une référence pour l’exercice du pouvoir en RDC. Il y aura sûrement une transition avant de renouer avec le cycle des élections présidentielles et législatives. Joseph Kabila en sort renforcé. C’est le plus grand produit des Concertations nationales. Je ne crois pas que ces dernières vont trouver des réponses aux problèmes sociaux de la population. Elles avaient plutôt pour but de résoudre un problème politique, celui de la légitimité du pouvoir en place. C’est ainsi que le Président parle du Gouvernement de cohésion nationale, plutôt que d’union nationale. Ceci veut dire que les opposants qui intégreraient ce Gouvernement devront adhérer à la vision de la majorité au pouvoir ». Me Joseph Kongolo, Chargé de programme à la Fédération des DH,Lubumbashi, novembre 2013 16

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


un un

l oë n ël o e d n au deique e u d a a cade l’afrrique c our l’af pour p

noël et nouvel an, un mois d’hiver obscur et froid, mais avec tout de même des noël et nouvel an, un obscur et de froid, mais avec tout de même des journées agréables quimois font d’hiver du bien. sapins noël, lumières, bougies, un bon journées agréables qui font du bien. sapins de noël, lumières, bougies, un bon repas, un petit vin, des cartes de voeux. nous nous souhaitons paix et bonheur, et repas, vin, par desaffection cartes deouvoeux. nous nous souhaitons paix et bonheur, et offrons un unpetit cadeau amitié. offrons un cadeau par affection ou des amitié. entretemps, c’est aussi noël pour millions de personnes en afrique qui vivent entretemps, c’est aussi noël pour des exploitées, millions de personnes en d’existence afrique qui vivent dans une extrême pauvreté, qui sont qui n’ont pas digne dans une extrême pauvreté, qui sont exploitées, qui n’ont pas d’existence digne d’une personne humaine. comme le récit de noël dans l’évangile, “il n’y a pas de d’une personne humaine. comme le récit de noël dans l’évangile, “il n’y a pas de place pour eux dans l’auberge”. placeorganisations pour eux dans l’auberge”. Des locales, partenaires de la FoncaBa, au Burundi, Burkina Faso Des organisations locales, de la FoncaBa, au Burundi, Burkina Faso et congo, sensibilisent les partenaires gens dans les villages et quartiers urbains, afin qu’ils et congo, sensibilisent les gens dans les villages et quartiers urbains, afin qu’ils s’organisent pour , ensemble, prendre leur sort en mains. elles donnent des fors’organisent pour ,pour ensemble, prendre leur sort en mains. elles donnent des formations et luttent leurs droits. mations et luttent pour leurs droits. La FoncaBa veut continuer à appuyer ces partenaires qui rendent à leur populaLa appuyer ces partenaires tionFoncaBa sa dignitéveut et luicontinuer donnent à une perspective d’avenir. qui rendent à leur populationFoncaBa sa dignité aetbesoin lui donnent unesoutien perspective La de votre pour d’avenir. le réaliser. un très beau cadeau de La FoncaBa besoin de votre soutien pour le réaliser. un très beau cadeau de noël, n’est-ce apas ? noël, n’est-ce ? Veuillez utiliserpas le bulletin de virement dans ce KARIBU. Veuillez utiliser le bulletin de virement dans ce KARIBU.

20 20

votrE cadEau fait la différEncE. votrE cadEau fait la différEncE. mErci, millE mErcis. mErci, millE mErcis. FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

17


Un legs pour la FONCABA Votre engagement pour l’Afrique continue après vous La FONCABA est ravie de recevoir une donation ou un legs pour ses projets d’Afrique. Comme dernières volontés, la plupart des personnes font un testament. C’est une occasion de traduire leurs pensées pour leur famille, mais également d’offrir une partie de leurs avoirs sous forme de legs ou de donation à une asbl qui travaille dans un pays en voie de développement. La FONCABA est une asbl habilitée à recevoir des legs et des donations qu’elle utilise pour ses projets de formation en Afrique. Il suffit d’insérer dans le document la formule suivante : « Je lègue à l’asbl FONCABA à 1030 Bruxelles, la somme de …………….,…….. euro ou …………………… (biens meubles et)………………(immeubles) à l’adresse…………………pour la formation de cadres africains ». Comme le droit de succession est une matière assez compliquée, il est recommandé de consulter un notaire qui fera un petit calcul et vous donnera un avis correspondant à vos souhaits. Pour des informations complémentaires à la FONCABA. Contact : M-Bernadette Zubatse, Directrice Tél.: 02 2010383 ou info@kba-foncaba.be

18

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


Le legs en duo Aussi bien vos héritiers que la FONCABA y gagnent LE LEGS EN DUO Le legs en duo est une donation par testament de biens meubles et/ou immeubles à une ou plusieurs personnes et en même temps à une asbl reconnue comme la FONCABA. Cette technique prévoit qu’en l’occurrence la FONCABA peut prendre en charge les droits de succession de la personne qui reçoit la donation. Si celle-ci est destinée à un parent lointain ou à un ami, celui-ci devra payer normalement beaucoup de droits de succession (jusque 65%). La FONCABA comme asbl ne paiera que 7% (8,8% en Flandres et 12,5% en région bruxelloise).

3 conditions: • vous devez rédiger un testament. • vous léguez une partie de vos biens à une ou plusieurs personnes • vous léguez la partie restante à une institution agréée (comme la FONCABA) qui aura à sa charge le paiement de la totalité des droits de succession.

Tout le monde y gagne! Grâce à la technique du legs en duo, vous laisserez autant (sinon plus) à votre ami ou à votre nièce, tout en soutenant les projets de la FONCABA. FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

19


BURUNDI Quoi de neuf dans la société ? Comme dans toute société partout dans le monde et dans toutes les cultures, le Burundi est confronté à des problèmes causés par des évènements politiques, par la situation socio-économique, à savoir l’extrême pauvreté dans laquelle vit une grande partie de la population et par des influences étrangères. En novembre, Monseigneur Joachim Ntahondereye, évêque de Muyinga, était de passage en Belgique et a rencontré les responsables de la FONCABA avec laquelle il entretient un partenariat de proximité. Il nous trace quelques problèmes auxquels son pays et sa société sont confrontés.

Mgr.Joachim Ntahondereye, Evêque de Muyinga au Burundi.

Trafic de la jeunesse féminine à des fins d’exploitation sexuelle Ces derniers temps, les médias de notre pays ont fait état de cas de personnes arrêtées en flagrant délit de traite d’enfants de sexe féminin ou carrément de jeunes filles. Cela dénote que, dans le village global où nous sommes, le pays n’échappe plus à l’action inique des réseaux internationaux de commerce d’êtres humains. Ces enfants ou jeunes filles abusés sont recrutés dans les familles des zones rurales ou dans les rues des centres urbains sur fausse promesse d’être conduits à Bujumbura 20

pour y bénéficier d’un emploi domestique et ensuite ils sont embarqués pour des destinations inconnues à l’étranger. Certains pays des Emirats Arabes Unis figurent parmi les destinations les plus souvent citées et où les recrues seraient vendues et réduites à l’esclavage. En tant que responsables d’Eglise, nous sommes profondément indignés et préoccupés par ce phénomène inhumain et condamnable. En témoigne l’appel combien clair et fort lancé, le 14 octobre dernier, par l’Archevêque

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


Mgr. Joachim en visite à la FONCABA.

Exploitation de jeunes garçons enrôlés de gré

Le spectre du terrorisme

de Bujumbura, S. E. Mgr. Evariste Ngoyagoye, pour demander au Président de la République d’urger une action vigoureuse de lutte contre ce phénomène. A cet effet, il est réconfortant de noter que le Ministre de la Sécurité publique vient déjà de tenir une réunion importante avec les hauts responsables de la police pour les engager à tout mettre en œuvre en vue de libérer vite le pays de ce fléau.

Après l’attaque meurtrière du Centre commercial de Westgate à Nairobi, revendiquée par le Mouvement armé Al Shebab opposé au gouvernement de Mogadiscio, le Burundi redoute de subir des attaques du même genre. La raison en est que, comme le Kenya et l’Ouganda, il a envoyé des troupes en Somalie dans le cadre de la Mission Africaine pour la paix dans ce pays. Une psychose de la peur risque même de se développer suite aux sonnettes d’alarme que les chancelleries occidentales à Bujumbura tirent souvent à l’endroit des ressortissants de leurs pays, les enjoignant de rester sur leur garde surtout dans les lieux des grands rassemblements tels que les églises ou les temples.

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

21


Les jeunes filles doivent garder leur dignité.

L’appât de l’argent Malheureusement on note aussi un phénomène analogue dans les zones à exploitation artisanale de minerais tels que l’or et le wolframite. Ivres de l’argent facile que leur procure cette activité, certains des chefs payeurs, détenteurs de capitaux ou sous-traitants, versent dans la débauche sexuelle et y entraînent des adolescentes au grand détriment de leur avenir. Se servant de l’appât de cet argent corrupteur, ils arrachent celles-ci aux bancs du lycée ou même de l’école primaire et les emmènent vivre en concubinage avec eux, parfois avec la complicité des parents dont la conscience est achetée au préalable. Mais en amont de cet abus, il y a d’abord l’exploitation de jeunes garçons enrôlés de gré, si vous voulez, dans la fouille desdits minerais mais soumis ensuite à un travail d’esclaves dont ils ne reçoivent que des miettes comme rétribution. Malgré cela, l’illusion de la richesse facile que fait miroiter à leurs yeux le train de vie des chefs payeurs s’avère pour eux irrésistible. Aussi, dans les zones en question, les abandons scolaires se multiplient et un slogan court collines et vallées pour les justifier : « on ne saurait travailler à crédit quand on peut être payé cash ».

22

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


Prostitution et proxénétisme au détriment des mineures Aujourd’hui, dans certains quartiers de Bujumbura, après 22 heures, un nombre croissant de jeunes filles parsème les rues, à la recherche de l’argent en échange du plaisir sexuel fourni à des clients en mal d’équilibre affectif ou tout simplement esclaves de leurs instincts ou pulsions. Comme l’a si bien illustré le journal Iwacu du 30-10-2013 dans un de ses articles, la prostitution et le proxénétisme qui l’exploite sont devenus de « nouveaux business » dans notre capitale. Mais les autres centres urbains du pays ne sont pas non plus à l’abri de cette déviation morale. A contribuer à ce phénomène inique, il y a sans doute la pauvreté extrême dans laquelle vivent beaucoup de familles, mais il y a aussi « le goût du lucre » qui y fait pousser des boîtes de nuit au profit immoral de leurs actionnaires dont certains comptent même parmi les autorités publiques ou des personnes proches d’elles.

Emigrés économiques refoulés de Tanzanie Ces derniers mois la Tanzanie a recommencé à refouler de son sol Rwandais et Burundais accusés de s’y être installés de manière illégale. Lors des phases du rapatriement des réfugiés burundais, la même pratique s’était déjà produite à l’endroit de ceux et celles qui, partis du Burundi dans les années des violences cycliques que ce pays a connues, avaient été accueillis en dehors des camps officiellement reconnus. Cette fois-ci, ce sont tous ceux qui, pour des raisons économiques, ont passé la frontière pour s’installer dans ce pays, avec la complicité ou pas de Tanzaniens eux-mêmes. Il semble qu’à l’origine de ce refoulement il y aurait un démêlé politique entre les plus hautes autorités de ce pays et celle du Rwanda. Ne pouvant pas, paraît-il, distinguer Burundais et Rwandais en raison de la similarité de leurs langues maternelles, l’administration tanzanienne a décidé d’expulser les deux indistinctement. Pis encore, elle le fait souvent d’une manière qui accuse une violation flagrante des droits de l’homme. Il est inacceptable, en effet, qu’on sépare brutalement de leurs familles des conjoints légitimement mariés depuis des années, tout simplement parce qu’un d’entre eux se serait établi de manière irrégulière dans le pays. Les pouvoirs publics chargés de les accueillir au Burundi, ont décidé de les acheminer sans tarder vers leurs collines d’origine. Mais certains d’entre eux, nés et grandis en Tanzanie, ignorent la provenance de leurs parents et ne savent donc pas où aller. Il n’y a plus donc pour eux d’autre solution que celle d’être installés dans des villages de fortune, à la merci de la faim et de l’insalubrité. Cela, d’autant plus que le HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés) ne les reconnaît pas comme réfugiés rapatriés pour les secourir au moins pendant les 6 premiers mois, comme il l’a fait pour ceux de cette catégorie. Vu que les deux gouvernements, du Burundi et de la Tanzanie, se sont mis en pourparlers pour discuter de la question, on peut espérer qu’une solution juste sera trouvée à ce problème.

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

23


Un apprentissage difficile de la démocratie Le choix politique de la démocratie est pour le Burundi un immense pas en avant, mais la conception de ses principes de base est loin d’y faire l’unanimité, ce qui rend problématique aussi leur respect effectif. Devant faire le compte avec l’évolution des idées au niveau mondial, la classe politique burundaise a du mal à concilier le principe de la représentativité et celui de la participation. Jaloux de la majorité très confortable que lui ont donné des élections au suffrage universel, selon le principe de « un homme, une voix », le parti au pouvoir préconise que le rôle politique effectif des uns et des autres se mesure au nombre de voix

obtenus aux élections. Il est carrément pour le principe proportionnel d’une démocratie représentative. Faute de participer au gouvernement, les partis d’opposition et les organisations de la société civile réclament, par contre, de pouvoir influer eux aussi sur toutes les décisions importantes. Ils sont pour le principe du consensus d’une démocratie participative. En cela, force est de reconnaître qu’ils ont le vent en poupe puisque telle semble être la tendance à l’ordre du jour de la gouvernance mondiale. Dans le concret des faits, il est clair que notre classe politique a encore un long chemin à faire pour s’approprier suffisamment

Les anciens réfugiés récupèrent leurs terres et leurs maisons Le travail de la Commission Nationale des Terres et autres Biens (CNTB) a fait couler beaucoup d’encre mais surtout de salive cette année. Appuyés par certains partis politiques qui se faisaient d’ailleurs leurs porte-voix, les occupants des terres et des maisons laissées par les ex-réfugiés au moment de leur départ en exil s’érigeaient contre le principe de restitution que le nouveau Président de la CNTB a réussi à mettre en vigueur à la place de celui du partage appliqué par la Commission au temps de son prédécesseur. Du coup, au lieu de remettre en cause la loi qui régit le travail de cette Commission, les contestations formulées étaient dirigées surtout contre la personne du nouveau président. Pourtant, même les anciens Présidents de notre pays, Micombero et Bagaza, avaient décrété, déjà de leur temps, qu’il fallait restituer aux propriétaires ou leurs ayant-droits rapatriés toute terre occupée ou tout autre bien pris en usage après leur départ forcé en exil. Le fait que la Commission dispose des copies de ces textes légaux a contribué énormément à faire taire notamment l’objection de propriété légitimement reçue de l’autorité de l’Etat, avancée par les nouveaux occupants. Pour le moment en tout cas, les eaux houleuses de la contestation médiatisée semblent s’être calmées et le travail de la CNTB procède normalement, à la très grande satisfaction des rapatriés ou autres victimes des cycles de violence qu’a connus notre pays.

24

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


la culture et la gestion démocratique. Son électorat et la population en général, pour leur part, auront encore besoin eux aussi de beaucoup de formation et d’apprentissage pour acquérir le sens juste d’un état de droit, inhérent à la culture démocratique. C’est à cette condition qu’ils pourront non seulement résister aux manipulations électorales mais aussi pleinement jouer leur rôle en vrai détenteur du pouvoir.

Notre classe politique a encore un long chemin à faire

Du temps et de la formation pour réparer le tort de l’exclusion Il est heureux qu’aujourd’hui, au Burundi, toutes les composantes de la population soient reconnues aussi bien dans les textes de loi que dans la pratique qui s’en inspire. Le fait que la population burundaise soit composée de Batwa, de Bahutu et de Batutsi ne souffre plus d’aucun déni, peu importe qu’on les qualifie de groupes ethniques ou pas. Ce qui importe et qui avait manqué par le passé, c’est la volonté politique de reconnaitre leur égalité de dignité et de garantir aux uns et aux autres les mêmes chances de participation équitable à l’exercice des responsabilités publiques. Aujourd’hui, cette volonté est clairement affichée dans la Constitution et dans le texte des Accords d’Arusha dont cette dernière s’inspire. Force est de reconnaître, toutefois, que la mise en œuvre de la volonté en question s’avère encore irréalisable, faute de compétences requises du côté des Batwa et même des Bahutu bien que dans une moindre mesure. Cela étant dû à la marginalisation séculaire des Batwa et à l’hécatombe de 1972 contre l’élite instruite hutu, suivie d’une exclusion presque systématique des jeunes de ce groupe, des facultés les plus significatives de l’enseignement supérieur. Sciemment ou pas, un déséquilibre socioculturel a été créé et il faudra du temps et de l’équité constante dans l’accès à la formation pour le résorber et donner plus de chance à une paix durable dans notre pays.

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

25


LE DROIT A L’ALIMENTATION

congo Une victoire contre la faim Le problème de l’insécurité alimentaire ne se pose pas dans toutes les régions du Congo. Jacques Kusambila, ancien boursier de la FONCABA et ancien animateur des communautés de base de Kikwit témoigne. Le problème de la sécurité alimentaire n’est pas posé avec acuité dans cette ville située à 526 km à l’Est de Kinshasa, la capitale de la R.D.Congo. C’est rare d’y rencontrer des enfants ou des adultes souffrant de la malnutrition.

Le champ de manioc promet une bonne récolte à Kikwit. Le climat et l’environnement de Kikwit sont favorables. La terre y est fertile. Tout pousse facilement. Il y a l’abondance du manioc, du maïs, des arachides, du millet, des légumes et des fruits de toute sorte. Les longs de la rivière Kwilu et des petits ruisseaux abondent des étangs où l’on pratique la pisciculture. Chaque matin vers 5 heures, les femmes et les hommes parcourent entre 5 à 10 km pour aller travailler aux champs. Ils y restent de 5 à 6 heures et retournent le soir dans la cité. Par le passé le travail champêtre 26

était réparti : les hommes déboisaient et dessouchaient ; les femmes labouraient et plantaient et qu’ensemble ils faisaient le sarclage et la récolte. Actuellement, les choses ont changé. L’homme et la femme travaillent ensemble du début à la fin. Pendant les vacances, les enfants vont aider leurs parents.

Des repas de produits fraichement cueillis En général, la ville de Kikwit et les environs ont de bonnes récoltes. La nourriture

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


ne manque pas et est disponible tout le temps. L’alimentation suffisante est donc assurée durant toute l’année. Il suffit de visiter les petits marchés de Kikwit pour s’en rendre compte. Les après-midi, à partir de 16 heures, les hommes entrent en ville avec des vélos bien chargés des sacs de manioc, d’arachides ou de maïs. Les femmes portent sur la tête les produits cueillis aux champs pour le repas du soir et du matin. Ce rythme est quotidien avec une petite trêve le weekend. Ce qui est sûr et intéressant, c’est que les familles mangent plus ou moins deux fois par jour. Même ceux qui ne sont pas payés, ils travaillent les champs pour se nourrir. On voit même que des fonctionnaires de l’État quittent le lieu de travail à 10 heures pour aller chercher la nourriture aux champs en vue d’assurer l’alimentation de leur famille. Le petit salaire est réservé au paiement des frais scolaires des enfants.

Kikwit maîtrise la sécurité alimentaire aujourd’hui D’une petite enquête effectuée dans les quartiers, nous avons constaté que sur 20 familles visitées de Nzanguka, quartier situé près du collège des Pères Jésuites de Kikwit, nous n’avons trouvé aucun cas de malnutrition. Toutes les familles y sont en sécurité alimentaire. Selon les statistiques du centre de santé du quartier, il n’existe aucun cas de kwashiorkor. Par ailleurs, dans le quartier Kanzombi de la périphérie de Kikwit, nous y avons aussi visité 20 familles (+ 200 personnes au total). Là nous avons repéré 8 personnes sous alimentées. Elles sont prises en charge par le centre nutritionnel des soeurs Annonciades. Ces deux exemples sont représentatifs de l’analyse du problème de sécurité alimentaire à Kikwit. Aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité.

Une terre et un climat généreux avec une alimentation équilibrée A Kikwit, les aliments de base sont constitués par du manioc et du maïs qui permettent de préparer le “luku”, une pâte à base de farine de manioc et de maïs. Ce luku est mangé avec du saka-saka (feuilles de manioc) ou d’autres légumes, du poisson ou de la viande. Cette nourriture de base est riche en protéines. A cela aussi, il faut dire qu’à chaque période de l’année, la population consomme aussi différents fruits à moindre frais. ´ Il y a entre autres des mangues, des oranges, des ananas, des bananes, des noix de cocos et d’autres fruits de la forêt. Actuellement, les centres de santé font l’éducation des masses pour habituer à la consommation d’aliments variés et riches.

Des exportations à Kinshasa: atouts ou menaces Depuis l’amélioration de la route Kikwit-Kinshasa, beaucoup de véhicules (poids lourds) arrivent à Kikwit traînant

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

27


Travailler ensemble porte des fruits.

des remorques. L’objectif est l’achat de grandes quantités de manioc, maïs, arachides, fruits. Ceci provoque l’augmentation des prix des produits agricoles. A la veille de grandes fêtes, les chèvres, moutons sont exportés à Kinshasa, provoquant la hausse de prix. Les autorités locales essayent de prendre des mesures pour limiter l’importation de ces produits. Mais souvent personne ne suit. Si ce phénomène se poursuit sans augmenter la production, l’insécurité alimentaire sera assurée pour la population.

L’eau: un sérieux problème à Kikwit C’est la question majeure de la population de Kikwit surtout pendant la saison sèche. Cette denrée de première nécessité devrait être à la portée de chaque personne. Mais la population de Kikwit peine pour avoir de l’eau potable. Les fontaines publiques créées par l’État sont loin 28

de satisfaire les besoins de la population toujours en croissance. Dès 6 heures, les enfants se bousculent pour arranger les gourdes à fin d’être servis les premiers. Mais après une heure de service, l’eau ne sort plus. Il faut courir à la source située à la pente abrupte dans la vallée. Ceux qui ne peuvent pas y aller, implorent le ciel pour faire pleuvoir. L’eau ainsi consommée est sale et provoque des maladies hydriques: diarrhée, vers intestinaux. La ville de Kikwit est vraiment en insécurité à ce point de vue. Les associations religieuses, les ONG et autres personnes de bonne volonté aident à creuser les sources, mais c’est comme une goutte d’eau dans un verre, devant l’immensité de la ville et de la population. Jacques Kusambila, Kikwit 15 novembre 2013

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


LE DROIT A L’ALIMENTATION

L’abondance tropicale: un paradoxe Une des manières de défendre le droit à l’alimentation, c’est de faire connaître certaines plantes qui sont disponibles quasi gratuitement mais qui sont parfois l’objet d’interdits alimentaires ou d’ignorance dans certaines tribus et largement consommées dans d’autres. En fait, ces interdits traditionnels s’estompent dans les villes où vivent ensemble des personnes originaires de tribus variées et qui ne sont plus assujetties au contrôle des gardiens de la tradition. Les statistiques révèlent que, dans les pays pauvres, la période d’âge entre 6 mois et deux à trois ans connaît un fort taux de mortalité infantile. En effet, pendant les six premiers mois, l’allaitement maternel fournit, en général, tous les éléments nutritifs nécessaires à l’enfant. Par après, c’est de moins en moins le cas, et il faut impérativement habituer progressivement l’enfant à l’intégralité de ce qui sera sa nourriture d’adulte.

Des feuilles riches en protéines et vitamines Les légumes-feuilles de couleur vert foncé sont très riches en protéines, vitamines diverses, et éléments minéraux (fer, calcium etc…) si importants pour les femmes enceintes ou allaitantes, les bébés de six mois à trois ans (période spécialement dangereuse pour eux), tous les jeunes en croissance. Si des produits d’origine animale sont, en soi, indiscutablement meilleurs que les légumes- feuilles pour fournir ces éléments, ils sont, par contre, beaucoup plus chers que les légumes- feuilles et très souvent hors de portée des pauvres. Mais 300 ou 400 gr de légumes feuilles gratuits ou très bon marché fournissent autant de ces bons éléments que 100 gr de ces produits d’origine animale. Les légumes-feuilles demandent beaucoup moins de temps de cuisson que, par exemple, des haricots secs. Il est

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

29


même conseillé de ne pas cuire les légumes-feuilles trop longtemps pour leur conserver leurs éléments nutritifs. Or le problème du combustible est qu’il est de plus en plus rare et cher. Il finit par constituer une part importante du coût de l’alimentation dans les villes.

Trois exemples Le haricot niébé est très largement consommé pour ses grains secs mais ses feuilles sont largement consommées dans certaines tribus et pas dans d’autres. La patate douce, contrairement à ce que son nom indique, n’est absolument pas de la famille de la pomme de terre. Alors que j’ai lu quelque part que les feuilles de pommes de terre sont un poison, les feuilles de patates douces sont parfaitement comestibles et riches en éléments nutritifs . Il y a enfin, l’exemple de l’arbre neverdie ou moringa oleifera ou le papayer dont les feuilles et les graines ou fruits sont très riches en éléments nutritifs et qui sont consommables crues ou légèrement cuites (pour les jeunes feuilles de papayer). Il faut savoir que le climat tropical a cette propriété que certaines de ses plantes, plantées pour leurs fruits ou leurs graines, sont aussi consommables pour leurs feuilles. Ce n’est pas le cas dans les climats tempérés. Dans nos pays, il n’y a pas, à ma connaissance, d’arbres dont on puisse cueillir les feuilles et les manger crues directement (comme on peut le faire pour le moringa) et on ne mange pas les feuilles de haricots comme on peut le faire pour le niébé sous les tropiques.

ne manquerait pas de consommer de nouveau des soupes d’orties ou des salades de pissenlit. C’est ce qu’il faut faire dans les pays victimes de famine et de kwashiorkor avec les plantes existantes qui sont comme les équivalents locaux des orties et des pissenlits. Si la quantité de farine de manioc ou de maïs disponible est insuffisante, une bonne quantité de légumes-feuilles peut aussi fournir un utile complément de calories, comme on le constate dans les périodes de famine. Ne peut-on pas dire ceci : Ce que les adultes recherchent dans les légumes, c’est une base, un substrat pour des épices qui donnent du goût au plat principal (la « boule nationale ») et pas tellement la quantité. Les enfants, eux, ne supportent pas la nourriture trop épicée et ce dont ils ont besoin, eux, c’est d’une suffisante quantité de légumes-feuilles conformes à leur goût et à leurs petites dents.

Les soupes d’orties Dans nos pays, si l’on connaissait de nouveau la période de restrictions que l’on a connue pendant la dernière guerre, on 30

Léo Duvieusart, ancien missionnaire jésuite en RDC dans le Sud Bandundu (diocèse de Kikwit).

FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre


La FONCABA investit dans la formation de partenaires locaux autour de 5 thèmes : l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire, la démocratie et les droits de l’homme, la prévention de conflits et la construction de la paix, l’éducation des jeunes et l’empowerment des femmes. La FONCABA développe une relation de partenariat honnête, ouverte et profonde, sur un pied d’égalité et basée sur le dialogue. La FONCABA choisit aussi une approche intégrale de l’homme et de sa communauté : les aspects économique, social, politique, culturel et spirituel s’y retrouvent.

Actions dans le Nord

La FONCABA est une ONG de solidarité internationale, reconnue comme telle par les autorités belges, spécialisée dans le renforcement de la société civile en Afrique. Par des formations, les partenaires locaux et leurs groupes de base reçoivent la possibilité d’augmenter leurs compétences et de restituer leurs connaissances de manière efficace à d’autres. La FONCABA collabore directement et sur base de réciprocité avec des organisations africaines locales.

Les projets

Tout sur la FONCABA su r www.kba-fon caba.be

Les projets: • sont adaptés à la spécificité culturelle de la population locale • stimulent la culture démocratique • créent l’autopromotion • renforcent l’empowerment de la femme • prennent soin du système écologique • ne sont pas imposés mais naissent au sein de la population locale

La FONCABA participe à l’éducation au développement concernant la problématique Nord-Sud et sensibilise les intéressés, les organisations sociales et les sympathisants autour de l’importance de renforcer de manière durable les individus et les groupes au Sud sur base d’un dialogue honnête. La FONCABA participe activement aux campagnes du mouvement Nord-Sud, 11.1111 et le CNCD, comme l’action sur les objectifs millénaires, donne des avis (principalement sur l’Afrique Centrale) et attire l’attention sur les thèmes dans la revue KARIBU et via le site web.

Et Vous? La FONCABA est soutenue par des dons pour une partie de son travail de formation avec des organisations partenaires en Afrique. C’est pourquoi la FONCABA vous remercie 1000 x ! FINTRO : BE 94 1430 6786 22 14 (Pour les dons de 40 euros ou plus, vous recevez une attestation fiscale) FONCABA I KARIBU 152 I Octobre, novembre, décembre

31


Karibu est la revue de l’asbl FONCABA et paraît quatre fois par an. Abonnement: La revue est envoyée gratuitement à tous les intéressés

La FONCABA est une ONG reconnue par les autorités, spécialisée dans le renforcement des capacités de la société civile en Afrique. En optant pour la collaboration directe avec des partenaires locaux, les projets obtiennent des résultats durables et un grand ancrage dans la communauté locale. La FONCABA donne des outils pour que les Africains puissent prendre leur propre processus de développement en mains.

Rédaction: M-Bernadette Zubatse Luc Bonte Erick-Bayard Rwantango Dries Fransen Jean Lefèbvre Hendrik Demuynck Adresse: Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles Tél. : 02 201 03 83 Fax : 02 205 17 39 e-mail : info@kba-foncaba.be www.kba-foncaba.be Editeur responsable: M-Bernadette Zubatse (Rue du Progrès 333/03 – 1030 Bruxelles) Photos: FONCABA, APRODEPED, F. Mbayo, Site web Radio Okapi Layout et impression: De Riemaecker Printing bvba www.deriemaecker.be

Les articles n’expriment pas nécessairement l’opinion de la FONCABA. Cette revue est imprimée sur papier recyclé. Dit tijdschrift verschijnt ook in het Nederlands

OBJECTIFS DU Millenaire

191 pays ont signé un accord pour réduire la pauvreté vers 2015. Aidez-nous de rappeler aux politiciens leur promesse et à relever le défi. La pauvreté doit disparaître de notre planète!


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.