À Pro Peau – Été 2023

Page 1

Santé de la peau des Autochtones au Canada

À PRO Été 2023 GRATUIT VOLUME 14 • NUMÉRO 2 www.apropeau.ca Publication officielle de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie PLEINS FEUX SUR LE MÉLASMA LE SOIN DES PLAIES ET LA PEAU FONCÉE

QUELQUESfai

SUGGESTIONS ET CONSEILS POUR LES PATIENTS ET LEUR FAMILLES

Eczéma et pollen : y a-t-il un lien?

Selon des résultats récents publiés dans The Journal of Dermatology, les enfants qui doivent composer avec des poussées d’eczéma au printemps et en été sont plus susceptibles d’avoir le rhume des foins. Environ un tiers des enfants atteints d’eczéma atopique difficile à traiter traversent la plupart de leurs poussées pendant la saison pollinique. Éviter d’exposer ces enfants au pollen et leur faire suivre un traitement à base d’antihistaminiques pourrait s’avérer fort bénéfique.

Expérience des soins de santé par les personnes noires au Canada

L’Université Dalhousie, à Halifax, ajoute un nouveau cours facultatif à son cursus pour former la population étudiante à l’expérience des soins de santé par les personnes noires au Canada. Le cours – Centering Black Canadian Health (Centrer la santé des personnes noires au Canada) – est ouvert à la population étudiante de la Faculté des sciences de la santé et de la Faculté des arts et des sciences sociales. Il repose sur l’optique des déterminants sociaux pour sensibiliser les étudiants à l’expérience des soins de santé par les personnes noires au Canada. Ce cours vous permettra de comprendre comment l’éducation, la justice et les systèmes sociaux canadiens ont eu et continuent d’avoir un impact sur la santé physique, émotionnelle et mentale des personnes noires au pays. Pour en savoir plus : www.dal.ca/faculty/health/news-events/ news/2023/02/28/a_new_black_canadian_health_course.html

Trucs et astuces pour les soins de la peau pendant l’été

Voici quelques conseils pour prendre soin de votre peau pendant les mois les plus chauds de l’année.

Observez les normes minimales de protection solaire

L’Association canadienne de dermatologie recommande d’utiliser un écran solaire avec un FPS de 30 ou plus. Appliquez un écran solaire chaque fois que vous sortez ou que votre peau est exposée au soleil.

Santé À PRO Été 2023 www.apropeau.ca LE SOIN DES PLAIES ET LA PEAU FONCÉE

Appliquez un écran solaire avant de vous exposer au soleil et renouvelez l’application

Appliquez toujours votre écran solaire avant de vous exposer pour lui donner le temps de pénétrer dans la peau. La capacité de protection des indices FPS est testée sur deux heures : l’efficacité du produit n’est donc pas garantie après ce laps de temps.

La plupart des écrans solaires résistent à l’eau. Autrement dit, vous pouvez rester dans l’eau pour jouer ou faire du sport pendant 40 à 80 minutes (selon l’écran solaire que vous utilisez) sans avoir à renouveler l’application. Une fois que vous avez regagné votre serviette et que votre peau a séché, appliquez de nouveau le produit au cas où l’eau en aurait emporté une partie.

Recherchez l’ombre

Si vous restez longtemps sur la plage, portez un chapeau, apportez un parasol ou abritez-vous au bar ou sous un arbre.

Hydratez votre peau après la plage

L’exposition au soleil, le sable et l’eau salée déshydratent la peau. Pour compenser leurs effets desséchants, appliquez une lotion hydratante pour le corps et une crème hydratante pour le visage après la douche.

Vérifiez vos grains de beauté

De temps en temps, on recommande de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour un examen complet du corps. Votre médecin examinera vos grains de beauté et vos marques, et observera comment ils évoluent au fil du temps. Vérifier les grains de beauté contribue à prévenir certains problèmes comme l’apparition d’un mélanome. Consultez toujours votre dermatologue si un grain de beauté change ou grossit.

Prenez des douches froides

Les douches chaudes assèchent davantage la peau, il est donc préférable d’opter pour une eau tiède ou fraîche. Réduire légèrement la température de l’eau aura des effets bénéfiques sur le corps.

Changez-vous après avoir fait de l’exercice en plein air Porter longtemps des vêtements mouillés ou pleins de sueur crée un environnement propice au développement de bactéries, aux éruptions cutanées, voire à une folliculite : les follicules cutanés s’infectent et provoquent une inflammation et des boutons rouges autour du follicule. Changer de vêtements et les laver après une activité physique où l’on a transpiré préviendra la folliculite.

Été 2023

• Volume 14 • Numéro 2

ISSN 1923-0729

Gestion de la publication : Craig Kelman & Associates

www.kelman.ca

Tous droits réservés. ©2022

2 | www.apropeau.ca | Été 2023

Alliance canadienne des patients en dermatologie :

G303-851 avenue Industrial, Ottawa, Ontario, K2E 7K3

Tél. (sans frais) : 1-877-505-CSPA (2772) Courriel : info@canadianskin.ca

Accord sur la vente postale de publications canadiennes no 40065546. Imprimé au Canada.

Suivez-nous @CanadianSkin

Reproduction interdite. Pour vous abonner gratuitement à ce magazine, composez le 1-877-505-2772 ou écrivez-nous à info@canadianskin.ca de la peau des Autochtones au Canada

UN SPÉCIALISTE VOUS RÉPOND

plus. Vi z mieux.

Épilation et papule blanches sur le visage : que faire?

Par le Dr Raed Alhusayen et la Dre Dimitra Bednar

QQuelle est la méthode d’épilation la plus sûre?

(Y a-t-il un moyen sûr d’éliminer les poils indésirables?)

RIl y a de nombreuses façons d’éliminer les poils indésirables. Chaque procédé présente des avantages, des inconvénients et des risques.

Le rasage constitue l’approche la plus courante, la plus pratique et la moins coûteuse pour les grandes surfaces à épiler. Toutefois, il reste temporaire et laisse une pointe émoussée, sans pour autant affecter la densité ou la vitesse de repousse des poils. On observe cependant quelques risques : irritation de la peau, poils incarnés et infections cutanées secondaires.

Les dépilatoires chimiques, quant à eux, dissolvent les poils. Ils sont peu onéreux et se révèlent commodes sur de grandes surfaces. Leurs effets durent généralement deux semaines. Malheureusement, ils irritent souvent la peau.

Les effets d’une épilation à la cire et au sucre persistent de deux à huit semaines. Cette méthode s’avère efficace sur de grandes surfaces, malgré des possibilités d’irritation de la peau et de brûlures. On déconseille l’épilation à la cire aux personnes qui prennent des médicaments comme l’Accutane pendant le traitement et pendant au moins six mois après la fin de celui-ci, en raison du risque accru de desquamation de la peau.

L’épilation au fil consiste à faire glisser un fil sur la peau. Cette technique modèle les poils efficacement, entre autres, ceux des sourcils. Les esthéticiennes la pratiquent aussi. Cette méthode plus coûteuse se montre parfois douloureuse.

L’épilation au laser représente l’une des procédures cosmétiques les plus courantes. Il convient de noter que si l’épilation au laser apparaît très pratique et durable, on continue de la considérer comme une technique temporaire, moins efficace sur les poils roux et gris, et sur les peaux plus foncées. On applique différents types de lasers à la surface de la peau qui ciblent le follicule pileux. Des cicatrices, un changement de pigmentation après l’intervention et des brûlures comptent au nombre des risques.

L'épilation ne doit être pratiquée que par un professionnel agréé, car la procédure varie d’une personne à l’autre selon la couleur de la peau, la couleur des cheveux et la densité de la pilosité.

L’électrolyse est la seule méthode d’épilation permanente approuvée. On insère une aiguille ou une sonde dans le follicule pileux et on y applique ensuite un courant électrique qui détruit le follicule. Il faut d’ordinaire plusieurs séances. C’est la méthode d’épilation la plus coûteuse; elle peut aussi s’avérer assez douloureuse. On l’utilise d’ordinaire sur de petites surfaces. Les résultats dépendent de l’habileté de la personne qui fournit le service.

QAvec l’âge, j’ai commencé à avoir de petites bosses comme des points blancs sur le visage. Qu’est-ce que c’est? Que puis-je faire?

RDans un premier temps, faites examiner votre peau par un médecin qui prendra en compte vos antécédents médicaux avant de poser un diagnostic précis et de vous recommander un plan de traitement efficace.

Les bosses en forme de points blancs qui apparaissent sur le visage avec l’âge ont de nombreuses causes : hyperplasie sébacée, milium, papules et pustules de l’acné rosacée et, plus rarement, cancers de la peau ou carcinome basocellulaire.

L’hyperplasie sébacée correspond à une croissance excessive des glandes sébacées et se produit en général sur le front. Elle est bénigne, mais procure parfois une gêne pour des raisons esthétiques.

Le milium, ce sont de minuscules kystes blancs bénins que l’on observe généralement autour des yeux et sur les joues.

Les dermatologues agréés soignent l’hyperplasie sébacée et le milium à l’aide de diverses techniques, notamment l’électrodessication (utilisation d’un courant électrique pour éliminer une lésion).

On considère habituellement que l’acné rosacée se manifeste par une rougeur, une érythrose au centre du visage provoqué par la chaleur, l’alcool, le café ou des aliments épicés ou acides; cette réaction s’accompagne parfois de bosses qui ressemblent à de l’acné. Ces papules et pustules de rosacée se traitent efficacement avec des crèmes et des médicaments oraux, entre autres des antibiotiques prescrits par une dermatologue agréée.

Les carcinomes basocellulaires comptent au nombre des cancers de la peau les plus fréquents. D’aspects variés – bosses de couleur chair ou nacrée – ils apparaissent souvent sur des sites exposés au soleil : le visage et les oreilles. Comme toujours, il convient de prendre soin de sa peau tout au long de l’année et d’utiliser un nettoyant doux, une crème hydratante et d’appliquer tous les jours un écran solaire. Il est préférable d’éviter de faire soi-même disparaître une lésion cutanée, entre autres en la brûlant. On risque de provoquer saignement, infection et cicatrices. Une évaluation par votre médecin traitant ou en dermatologie permettra d’établir un diagnostic et de discuter des soins possibles.

RÉFÉRENCE

1. Fernandez AA, Franca K, Chacon AH, Nouri K. From flint razors to lasers: a timeline of hair removal methods. J Cosmet Dermatol. Juin 2013;12(2):153-62.

Le Dr Raed Alhusayen est dermatologue consultant au Sunnybrook Health Sciences Centre, à Toronto (Ontario).

La Dre Dimitra Bednar est interne en dermatologie à l’Université de Toronto.

Apprenez-en
Un professionnel canadien des soins de santé répond à vos questions.
3 Été 2023 | www.apropeau.ca |

Santé de la peau des Autochtones au Canada

contextes et vue d’ensemble des priorités de recherche

Remerciements : L’auteure tient à remercier Blair Stonechild, Ph.D., professeur d’études autochtones et historien à l’Université des Premières Nations du Canada, qui a approuvé le contexte de cet article.

Les discussions sur l’équité, la diversité et l’inclusion se multiplient dans la sphère de la dermatologie nord-américaine, ce qui illustre bien la nécessité de mieux rendre compte de la démographie contemporaine des patients et des praticiens, ainsi que de leurs besoins en soins de santé. Des appels à l’action ont été lancés pour combler les disparités sanitaires auxquelles font face certaines minorités racialisées : souvent, les personnes qui appartiennent à ces groupes ne bénéficient pas des mêmes normes de soins malgré leur forte prévalence de maladies cutanées. Ces appels portent entre autres sur la nécessité d’une meilleure représentation dans les universités et la recherche, ainsi que sur l’amélioration du diagnostic et du traitement des affections cutanées chez les personnes à la peau foncée.

Le Canada s’enorgueillit de son multiculturalisme. Il vante sa diversité, son éclectisme. Il se dit fier d’accueillir des personnes du monde entier d’origines

souvent très diverses. Bien que la langue, la culture et les valeurs des peuples autochtones varient d’une région à l’autre, leur traitement de longue date dans les contextes historiques, sociaux et juridiques du Canada a contribué à créer des inégalités complexes en matière de santé. Au nombre des exemples, citons les réserves, qui, sur le plan historique, riment avec ségrégation raciale imposée par la loi; le traumatisme intergénérationnel provoqué par les pensionnats (le dernier a fermé ses portes en 1996 dans le sud de la Saskatchewan); le racisme systémique et l’exposition à des politiques assimilationnistes qui limitent la liberté personnelle et économique, comme le système de laissez-passer de la Loi sur les Indiens (abrogé en 1951 seulement). Ce n’est qu’en 1960 que les peuples des Premières Nations ont obtenu le droit de vote sans perdre leur statut d'Autochtone.1,2,3,4.

Malgré ces inégalités profondément enracinées et le manque de possibilités, les peuples autochtones du Canada (Premières Nations, Métis et Inuits)

continuent de faire preuve de force dans une ère moderne qui se caractérise par une reconnaissance publique croissante de leurs droits et de la réconciliation, tant au niveau national qu’international. Selon le gouvernement du Canada (2020),5 les peuples autochtones constituent la population la plus jeune et celle qui croît le plus rapidement au Canada.

Après avoir terminé mon internat, je voulais mieux comprendre et représenter les patients autochtones et ruraux qui composent souvent mes populations cibles dans ma région natale, le Sud de la Saskatchewan. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles je suis retournée à l’école pour obtenir une maîtrise en sciences de la santé dans le domaine de la recherche clinique et translationnelle. Au fil des ans, comme médecin, j’ai observé des cas graves et mal documentés de maladies chroniques courantes de la peau, entre autres dermatite atopique infantile et infections cutanées secondaires, dans les communautés autochtones rurales et nordiques du Canada.6 J’ai été surprise

Par Rachel Asiniwasis, MD, MS(HS), FRCPC, FAAD Dermatologue, Regina (Saskatchewan)
4 | www.apropeau.ca | Été 2023

de constater que mon expérience s’apparentait à celle rapportée dans les articles des médias canadiens sur les communautés autochtones du Nord de l’Ontario et du Québec.7-15 En même temps, j’avais du mal à trouver des ouvrages sur les problèmes et les solutions touchant cette question.

Après avoir rencontré des représentants des régions sanitaires pour discuter de mon expérience, il m’est apparu de plus en plus clairement que, pour sensibiliser l’opinion, nous devions documenter ces disparités en santé cutanée de manière plus formelle. J’ai commencé par une évaluation détaillée de l’incidence et de la prévalence des maladies de la peau chez les peuples autochtones d’Amérique du Nord pour fournir une vue d’ensemble, qui sera présentée dans plusieurs publications. Les maladies inflammatoires courantes de la peau, les infections et les complications cutanées ainsi que les plaies chez les personnes diabétiques, les affections de la peau chez les enfants, les maladies auto-immunes du tissu conjonctif, l’acné et d’autres affections dermatologiques figureront au nombre des thèmes abordés.

le Canada est le deuxième plus grand pays du monde. La majorité (estimée à 60 %) de la population autochtone canadienne vit dans des communautés éloignées et septentrionales.16 Il faut du temps pour instaurer un climat de confiance dans le cadre d’une collaboration avec les communautés autochtones et les responsables médicaux, d’autant plus que de nombreuses communautés nordiques et éloignées doivent surmonter plusieurs obstacles : accès restreint aux soins de santé, insuffisance des infrastructures communautaires, longues listes d’attente, distances (transport et déplacements), coûts élevés des soins de la peau et des produits d’hygiène de base, salubrité de l’eau, langue et promiscuité dans les logements, pour n’en citer que quelques-uns.17,18,19

À ce jour, les principaux manuels de dermatologie présentent une médecine fondée sur des données probantes issues de la recherche. Cette recherche fait progresser notre spécialité et génère de nouvelles connaissances. Dans le domaine de la santé cutanée des Autochtones, une nouvelle forme

et représentation)21 qui régissent la recherche autochtone dans le but de faire participer et d’autonomiser les personnes, les familles et les communautés aux prises avec une maladie de la peau.

RÉFÉRENCES

1. Allan, B. et Smylie, J. (2015). First Peoples, second class treatment: The role of racism in the health and well-being of Indigenous peoples in Canada. Toronto, ON: the Wellesley Institute.

2. Waldram, J., Herring, D., Ann, Y., Kue, T. (2006). Aboriginal Health in Canada: Historical, Cultural and Epidemiological Perspectives (2e éd.) University of Toronto Press.

3. National Collaborating Centre for Aboriginal Health (NCCAH; 2013). Setting the Context: An Overview of Aboriginal Health in Canada.

4. CBC News (2010). First Nations right to vote granted 50 years ago. Sur Internet : www.cbc.ca/news/canada/north/first-nationsright-to-vote-granted-50-years-ago-1.899354.

5. Gouvernement du Canada (2020). Rapport annuel au Parlement 2020. Services aux Autochtones Canada. Sur Internet : www. sac-isc.gc.ca/fra/1602010609492/1602010631711.

6. Asiniwasis RN, Heck E, Amir Ali A, Ogunyemi B, Hardin J. Atopic dermatitis and skin infections are a poorly documented crisis in Canada’s Indigenous pediatric population: It’s time to start the conversation. Pediatr Dermatol. 2021;38 Suppl 2:188-189. doi:10.1111/pde.14759.

7. Dehaas, J. (2016, 23 mars.) ‘Social emergency’: Kashechewan skin problems blamed on poverty, overcrowding. CTV News. Sur Internet : www.ctvnews.ca/canada/social-emergencykashechewan-skin-problems-blamed-on-povertyovercrowding-1.2830199.

8. Dehaas, J. (2016, 24 mars.) Kashechewan skin infections exacerbated by ‘social emergency’. CTV News. Sur Internet : www.ctvnews.ca/canada/kashechewan-skin- infectionsexacerbated-by-social-emergency-1.2831317.

9. Kirkup, K.(2016, 29 mars). Doctors treating Indigenous children’s rashes cite medical crisis. The Globe and Mail. Sur Internet : www.theglobeandmail.com/news/national/doctors-treatingindigenous-childrens-rashes-cite-medical-crisis/article29414627/.

10. Martens, K. (2018). Sur Internet : www.aptnnews.ca/nationalnews/kashechewan-mother-says-she-was-told-to-givedaughter-a-bleach-bath-to-cure-her-daughters-skin-sores/.

11. Bell, S. et Stewart, D. (2021, 18 nov.). Police called on Cree family for trying to access care for baby in distress in northern Quebec. CBC News. Sur Internet : www.cbc.ca/news/ canada/north/cree-health-board-whapmagoostui-eczemadiscrimination-1.6253641.

J’espère que cette documentation servira de base à la conception des priorités régionales et nationales en santé dermatologique chez les Autochtones. Certes, les manuscrits sont encore en cours de rédaction, mais les rapports qui en résulteront montreront que les Autochtones d’Amérique du Nord demeurent sous-représentés dans les études et dans le monde universitaire. Ces rapports lanceront des appels à l’action pour lutter contre les disparités en santé cutanée dans des contextes plus larges.

De nombreux programmes s’intéressent de plus en plus aux populations rurales. Néanmoins, les programmes universitaires de résidence au Canada ont lieu essentiellement en milieu urbain. La dermatologie canadienne doit renforcer la collaboration, se montrer plus proactive, plus inclusive, favoriser l’amélioration des soins cliniques et la participation à la recherche des populations rurales et éloignées du Canada en général (pas seulement des peuples autochtones, mais de l’ensemble de la population qui vit en milieu rural!). Par son territoire,

de connaissances – la recherche translationnelle multipartite – est nécessaire pour sensibiliser aux disparités, dans le but ultime de combler les écarts et d’améliorer les résultats en santé. Le chemin à parcourir est encore long. Actuellement, les études sur les maladies cutanées des Autochtones au Canada menées par le Centre de dermatologie origins, situé à Regina, en Saskatchewan, comprennent des projets de recherche qualitative et quantitative auxquels participent nos propres patients autochtones, sous réserve de l’approbation de la communauté, des dirigeants et du comité d’éthique. Nous devons obtenir davantage d’informations sur les préférences et les valeurs des patients autochtones en dermatologie et sur le rôle des soins virtuels. Les chercheurs qu’une participation à une recherche fondamentale avec les peuples et les communautés autochtones intéresse doivent se familiariser avec les principes de PCAP (propriété, contrôle, accès et possession)20 et les 6R (respect, relation, pertinence, réciprocité, responsabilité

12. CBC News (2016, 18 mars). Kashechewan family wants answers after baby plagued by skin infections. Sur Internet : www.cbc. ca/news/canada/sudbury/kashechewan-water-health-skinrash-1.3498710.

13. CBC News (No Author listed). (2016, 21 mars) Kashechewan children’s skin lesions not caused by water: health minister. CBC News. Sur Internet : www.cbc.ca/news/canada/sudbury/ kashechewan-water-health-skin-rash-update-1.3500631.

14. CBC Radio (2016, 25 mars). Kashechewan rash outbreak highlights woeful First Nations health care, says critics. Sur Internet : www.cbc.ca/radio/thecurrent/the-current-formarch-25-2016-1.3507260/kashechewan-rash-outbreakhighlights-woeful-first-nations-health-care-say-critics-1.3507262.

15. Abedi, M. et Russell A. (2019, 7 févr.). ‘We’re not blu ng’: Ontario First Nation Urges Trudeau, O’Regan to Witness Housing Crisis. CBC News. Sur Internet : https://globalnews.ca/news/4934630/ cat-lake-first-nation-housing-health-crisis/.

16. OCDE (2022). Profile of Indigenous Canada: Trends and Data Needs. Organisation for Economic Cooperation and Development. Sur Internet www.oecd-ilibrary.org/sites/e6cc8722-en/index. html?itemId=/content/component/e6cc8722-en

17. First Nations Information Governance Centre/FNIGC (2012). First Nations Regional Health Survey (RHS) Phase 2 (2008/10). Rapport final, Ontario.

18. First Nations Health Authority. (2012). British Columbia provincial results 2008-10 First Nations Regional Health Survey.

19. First Nations Information Governance Centre (2018). National Report of the First Nations Regional Health Survey Phase 3: Volume 1.

20. FNIGC (2022). First Nations Principles of OCAP. Sur Internet : https://fnigc.ca/ocap-training/.

21. Indigenous Research Resources. O ce of Research Services, Dalhousie University. Sur Internet : www.dal.ca/dept/researchservices/resources/indigenous-research-resources.html.

« J’espère que cette documentation servira de base à la conception des priorités régionales et nationales en santé dermatologique chez les Autochtones.
»
Nous
autochtones
5 Été 2023 | www.apropeau.ca |

Pleins feux sur le mélasma

PAR

Le mélasma, qu’est-ce que c’est?

Le mélasma est une affection cutanée bénigne, non cancéreuse, qui se traduit la plupart du temps par de petites taches ou des zones plus étendues qui sont hyperpigmentées. Autrement dit, les régions touchées – généralement celles qui ont exposées au soleil, comme le visage et les avant-bras – paraissent bronzées, brunes ou plus foncées que le reste de la peau. Ce phénomène est dû à une augmentation de la mélanine, le pigment de la peau, produite par les cellules cutanées, les mélanocytes.

Quelles sont les personnes à risque?

Les femmes adultes âgées de 20 à 40 ans sont les plus exposées au risque de mélasma, surtout celles dont la peau est plus foncée1,2. Pour évoquer le mélasma, on parle aussi de « masque de grossesse ». On estime en effet que de 15 à 50 % des femmes enceintes en sont atteintes.1 Par ailleurs, en raison des effets hormonaux, les femmes qui prennent des contraceptifs oraux – la pilule contraceptive – sont plus exposées au risque de mélasma.1 Les personnes ayant une maladie thyroïdienne présentent également des taux accrus de cette affection.1 Enfin, le mélasma se révèle parfois héréditaire en raison de l’influence des gènes. 3 Cependant, parmi tous ces facteurs, le plus important pour le développement du mélasma, c’est bien l’exposition cumulative au soleil1.

Quels sont les symptômes du mélasma?

Le mélasma apparaît d’ordinaire sur le visage (front, joues, nez, lèvre supérieure et menton) ou sur les avant-bras.1,3,4

En général, les zones exposées au soleil sont les plus à risque.1 Les taches ou les plaques présentent généralement une couleur brune ou un gris brun unique; elles sont indolores et plates, et d’habitude réparties uniformément sur les deux côtés du visage ou du corps. Les bords sont quelquefois irréguliers.1,4

Je crois avoir un mélasma. Que faire? Certes, le mélasma est physiquement bénin. Cependant, il cause à l’occasion détresse et faible estime de soi. 2 Cette affection vous préoccupe?

Prenez rendez-vous avec votre médecin de famille ou votre dermatologue pour discuter d’un plan de traitement personnalisé. Pour réduire l’apparence de la décoloration, votre médecin pourra vous prescrire des crèmes médicamenteuses : hydroquinone, trétinoïne ou corticostéroïdes. Si ces options ne fonctionnent pas, d’autres solutions s’offrent à vous : exfoliation chimique, traitement au laser, acide tranexamique ou micro-aiguilles. 3,5 Le mélasma est une affection récidivante qui s’accompagne de répercussions émotionnelles. Nous vous encourageons à chercher du soutien auprès de votre médecin, de professionnels de la santé mentale ou d’un groupe de soutien, le cas échéant.

Comment prévenir le mélasma? Se protéger du soleil et limiter l’exposition aux UV sont les meilleures mesures que vous puissiez prendre pour prévenir le mélasma ou éviter qu’il ne réapparaisse après le traitement.1 Voici quelques recommandations : utiliser un écran

solaire avec un FPS supérieur à 30, éviter les heures d’ensoleillement maximal pendant la journée, porter des vêtements et des accessoires de protection contre les UV, comme un chapeau à larges bords.6,7

RÉFÉRENCES

1. Basit H, Godse KV, Al Aboud AM. Melasma. Dans : StatPearls. StatPearls Publishing; 2022. Consulté le 5 mars 2023. www.ncbi. nlm.nih.gov/books/NBK459271/

2. Handel AC, Miot LDB, Miot HA. Melasma: a clinical and epidemiological review. An Bras Dermatol. 2014;89(5):771-782. doi:10.1590/abd1806-4841.20143063

3. Rajanala S, Maymone MB de C, Vashi NA. Melasma pathogenesis: A review of the latest research, pathological findings, and investigational therapies. Dermatol Online J. 2019;25(10). doi:10.5070/D32510045810

4. Melasma. Australian Journal of General Practice. Consulté le 5 mars 2023. https://www1.racgp.org.au/ajgp/2021/december/melasma

5. Neagu N, Conforti C, Agozzino M et al. Melasma treatment: a systematic review. J Dermatol Treat. 2022;33(4):1816-1837. doi:10. 1080/09546634.2021.1914313

6. Sunscreen. Canadian Dermatology Association. Consulté le 5 mars 2023. https://dermatology.ca/recognized-products/sunscreen/

7. Li H, Colantonio S, Dawson A, Lin X, Beecker J. Sunscreen Application, Safety, and Sun Protection: The Evidence. J Cutan Med Surg. 2019;23(4):357-369. doi:10.1177/1203475419856611

Siddhartha Sood est étudiant en deuxième année de médecine à l’Université de Toronto.

SIDDHARTHA
6 | www.apropeau.ca | Été 2023
SOOD

Le pouvoir de prescription du pharmacien

Mon pharmacien peut-il m’aider à soigner mon a ection dermatologique?

Le pharmacien joue un rôle crucial dans le système de santé : il participe à la gestion des médicaments des patients et s’assure que ceux-ci les prennent de manière sûre et efficace. Cependant, ces dernières années, le rôle du pharmacien s’est élargi et comprend maintenant la prescription de certains médicaments, ce qui s’est produit plus récemment en Ontario et en ColombieBritannique. Des changements de politique entreront en vigueur au cours de l’année 2023.1,2 Les patients devraient bénéficier de ces changements puisqu’ils auront accès plus facilement et plus rapidement aux médicaments essentiels

pour les problèmes de santé courants. En outre, les pratiques de prescription du pharmacien se sont étendues à certaines affections dermatologiques (affections qui touchent la peau, les cheveux et les ongles), à savoir acné, rosacée et psoriasis. Même si on les considère comme des « affections mineures », ces maladies ont un impact important sur la vie des patients et de leurs familles. Elles s’avèrent parfois frustrantes et débilitantes. Toutefois, grâce au nouveau pouvoir de prescription des pharmaciens, les patients peuvent désormais recevoir le traitement dont ils ont besoin sans attendre de consulter leur fournisseur de soins primaires.

Quelle formation les pharmaciens reçoiventils pour pouvoir prescrire des médicaments? Au Canada, les pharmaciens doivent suivre une formation supplémentaire et obtenir un agrément s’ils veulent prescrire des médicaments pour des affections mineures. Les exigences de formation et d’agrément varient d’une province et d’un territoire à l’autre, mais, en général, les pharmaciens doivent suivre un programme accrédité et réussir un examen d’agrément pour devenir des prescripteurs autorisés.

Ainsi, en Ontario, les pharmaciens doivent-ils suivre un cours sur la prescription et la thérapeutique qui couvre le diagnostic et la prise en

7 Été 2023 | www.apropeau.ca |

charge des affections mineures, la pharmacologie ainsi que les aspects juridiques et éthiques de la prescription. Ils doivent également réussir un examen administré par l’Ordre des pharmaciens de l’Ontario pour devenir des prescripteurs autorisés. En ColombieBritannique, les pharmaciens sont tenus de suivre un cours sur la prescription de médicaments pour des affections mineures et réussir un examen administré par le College of Pharmacists of British Columbia.4

Columbia.

En plus de la formation initiale et de l’agrément, les pharmaciens doivent suivre une formation continue pour conserver leur pouvoir de prescription. Cela leur permet de se tenir au courant des médicaments les plus récents et d’être en mesure de fournir des soins sûrs et efficaces à leurs patients.

Notons que si les pharmaciens peuvent prescrire des médicaments pour des affections mineures, ils orienteront les patients vers un médecin ou une spécialiste s’ils jugent qu’une évaluation ou un traitement plus approfondi est nécessaire. Par exemple, si un patient souffre d’un zona à la tête, le pharmacien doit le recommander à un médecin pour un examen plus approfondi.

Pour quels types d’a ections de la peau, des cheveux ou des ongles les pharmaciens peuvent-ils prescrire des médicaments?

Au Canada, les pharmaciens peuvent prescrire des médicaments pour diverses affections de la peau, des cheveux et des ongles. Les pratiques de prescription diffèrent d’une province à l’autre.

La plupart des provinces ont publié des lignes directrices sur les affections pour lesquelles les pharmaciens peuvent prescrire des médicaments (voir le tableau ci-dessous), à l’exception du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest,5 où les pharmaciens n’ont actuellement aucun privilège de prescription. Dans la majorité des provinces (Alberta, Ontario, C.-B., Nouveau-Brunswick, Terre-Neuveet-Labrador, Î.-P.-É., Saskatchewan, N.-É., Québec et Yukon), il n’y a pas de liste précise de médicaments que les pharmaciens sont autorisés à prescrire.

À quel moment orienter les patients vers leur médecin traitant ou en dermatologie?

Le pharmacien doit orienter le patient vers un médecin traitant ou en dermatologie si l’affection de la peau, des cheveux ou des ongles sort de son champ de compétences et de ses normes de pratique, ou si l’affection dermatologique

mineure s’aggrave. Pour rationaliser les soins aux patients en dermatologie, on peut mettre en place un portail en ligne, sur lequel interviendront pharmaciens, médecins traitants et dermatologues consultants. Ces derniers pourront répondre aux questions des pharmaciens et des médecins traitants.

Pour en savoir plus sur le pouvoir de prescription des pharmaciens au Canada, consultez l’onglet Traitements du site Web de l’ACPD : https://apropeau.ca/maladieset-problemes-de-peau/traitements.

RÉFÉRENCES

1. DeClerq, K. (2023, March 23). Ontario pharmacists to be given new prescribing powers. Toronto. Sur Internet : https://toronto. ctvnews.ca/ontario-pharmacists-to-be-given-new-prescribingpowers-1.6326199

2. CBC/Radio Canada. (2022, 29 septembre). B.C. pharmacists granted limited prescribing powers under new Health Plan | CBC news. CBC news. Sur Internet : www.cbc.ca/news/canada/ british-columbia/b-c-pharmacists-granted-limited-prescribingpowers-1.6600667

3. Ordre des pharmaciens de l’Ontario. Initiating, adapting and renewing prescriptions. OCPInfo.com. (2023, 23 mars). Sur Internet : www.ocpinfo.com/regulations-standards/practicepolicies-guidelines/adaptations-renewing-prescriptions/

4. Ministry of Health British Columbia. (2023, 24 mars). Minor ailments and contraception service (MACS). Province of British Columbia. Sur Internet : www2.gov.bc.ca/gov/content/health/practitionerprofessional-resources/pharmacare/initiatives/ppmac

5. Pharmacists’ Scope of Practice in Canada. Association des pharmaciens du Canada. (s.d.). Sur Internet : www.pharmacists. ca/cphaca/function/utilities/pdf-server.cfm?thefile=%2Fcpha-onthe-issues%2FScopeOfPractice_Dec22.pdf

Acné vulgaire Callosités et cors

Dermatite (atopique, de contact, irritante)

Dermatite fessière, candidose Eczéma (léger à modéré)

Folliculite Impétigo

Pédiculose (poux)

Psoriasis

Onychomycose (infection fongique de l’ongle)

Dermatite séborrhéique

Infections cutanées à Tinea (Tinea corporis, Tinea cruris, Tinea pedis, Tinea unguium)

Urticaire (légère)

Verrues (sauf faciales et génitales)

Pellicules Zona

Alberta

Colombie-Britannique*

Î.-P.-É.

Manitoba

Nouveau-Brunswick

Nouvelle-Écosse

Ontario

Québec

Saskatchewan

Terre-Neuve-et-Labrador

Yukon

*Cet article a été rédigé avant que la Colombie-Britannique n’annonce la date de lancement de ses nouveaux services pharmaceutiques.

8 | www.apropeau.ca | Été 2023
Les a ections pour lesquelles les pharmaciens peuvent prescrire des médicaments

Quoi de neuf en recherche?

Ces résumés extraits des dernières études sur la peau sont si récents que l’encre n’est pas encore sèche…

Dernières nouvelles de la recherche

Comment les biopsies du cuir chevelu influent sur le diagnostic de l’alopécie chez les femmes noires Plaques discrètes ou amincissement plus général de la chevelure, l’alopécie désigne la perte de cheveux. De nombreux facteurs provoquent cette affection : maladies auto-immunes, carences nutritionnelles, déséquilibres hormonaux. Une biopsie, procédé qui consiste à prélever un petit morceau de cuir chevelu et à analyser l’échantillon, aidera le personnel clinique à établir un diagnostic sur la cause de la perte de cheveux, phénomène qui mine la qualité de vie des patientes. Un diagnostic et un traitement précoces préviendront une perte de cheveux plus importante et, dans certains cas, permanente. Dans une nouvelle étude publiée en 2023 dans le Journal of the American Academy of Dermatology, les auteurs décortiquent les données historiques issues de l’expérience de femmes noires qui ont reçu un diagnostic d’alopécie et examinent l’influence des biopsies du cuir chevelu sur les diagnostics et les résultats.

Les résultats

Dans le cadre de cette recherche, on a analysé les données obtenues auprès de 420 patientes atteintes d’alopécie. L’étude montre que lorsqu’on pratique une biopsie, les résultats modifient le premier diagnostic dans 70 % des cas. La fréquence du type d’alopécie le plus courant chez ces patientes, ou alopécie de traction, passe de 38 % à 5 % après la biopsie. Malheureusement, moins de 10 % des patientes ont effectivement subi une biopsie; la majorité d’entre elles ont reçu leur diagnostic après l’examen clinique seulement.

Qu’est-ce que cela signifie pour les femmes atteintes d’alopécie?

Il est primordial d’obtenir un diagnostic précis pour entreprendre un traitement approprié et rapide de la perte de cheveux. Cependant, le diagnostic de la cause de l’alopécie ne va pas toujours de soi. Les cliniciens doivent comprendre la façon dont les troubles des cheveux et du cuir chevelu se présentent chez les personnes d’ascendance africaine. L’étude recommande que les biopsies du cuir chevelu soient évaluées par une personne spécialisée en dermatologie.

Surveillance à distance du psoriasis

léger à modéré à l’aide de photographies et de l’auto-évaluation du patient

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Il se manifeste par des protubérances rouges et squameuses, qui provoquent parfois des démangeaisons. Chez les personnes à la peau foncée, ces bosses sont brun foncé ou gris violacé. Le psoriasis survient à tout âge et peut compromettre le bien-être de la personne concernée. En effet, le psoriasis modifie l’aspect de la peau, ce qui entraîne une stigmatisation sociale. Récemment, le corps médical a eu plus souvent recours à la télésurveillance ou télédermatologie pour suivre les progrès des patients. Selon certaines études, cette méthode s’est révélée tout aussi

efficace que les visites en personne pour améliorer le psoriasis léger à modéré. Fondée sur une comparaison, une étude publiée dernièrement dans le Journal of the American Academy of Dermatology a établi que les scores autodéclarés des patients, appuyés par des photographies de leur peau, correspondaient aux scores établis par le médecin.

Les résultats

Des annonces diffusées dans les médias sociaux ont permis de recruter 32 patients pour l’étude. Cette dernière a révélé que, dans l’ensemble, les scores autodéclarés s’apparentaient à ceux donnés par les médecins. Ceux-ci ont également attribué aux photographies prises par les patients des notes similaires à celles obtenues lorsqu’ils ont vu les patients à la clinique.

Pourquoi est-ce important pour les personnes atteintes de psoriasis? Pour les patients qui vivent dans des zones rurales ou dans des quartiers sans médecin à proximité pour soigner leur psoriasis léger à modéré, la prestation de soins de santé à distance améliore grandement l’accès aux soins. De plus, les personnes handicapées, aux prises avec des difficultés supplémentaires dans la recherche de soins pour traiter leur psoriasis bénéficieront aussi de la télésurveillance. Les résultats de cette étude se révèlent rassurants : les photographies et les scores d’auto-évaluation correspondent à ceux des visites en personne pour ces patients.

RÉFÉRENCES

1. Ali, Z., Zibert, J.R., Dahiya, P., Egeberg, A., Thomsen, S.F. (2023). Mild to moderate severity of psoriasis may be assessed remotely based on photographs and self-reported extent of skin involvement. JAAD int. https://doi.org/10.1016/j.jdin.2023.02.004.

diagnostic accuracy and treatment in Black women with alopecia: A retrospective study. JAAD. https://doi.org/10.1016/j. jaad.2023.01.022.

2. Douglas, A., Romisher, A., Cohen, A., Zaya, R., Wang, J., Suriano, J., Zachian, R., Nikbakht, N. (2023). Scalp biopsy influences
9 Été 2023 | www.apropeau.ca |
La Dre Megan Lam est résidente en dermatologie à l’Université de Toronto.

Différence faciale

Quand j’étais jeune, mes amis et moi nous retrouvions autour des boîtes le jour de la pizza à l’école. Nous choisissions nos parts avec soin, selon les garnitures et la taille de chaque portion. Bien sûr, le but consistait à repérer les meilleures tranches, qui, dans mon cercle social, étaient toujours celles dont la croûte formait les plus grosses bulles. Ainsi, un jour, lorsque mon meilleur ami a pointé du doigt l’hémangiome congénital d’une taille exceptionnelle qui recouvrait ma joue droite et l’a avec tendresse appelé ma « bulle de pizza », j’ai ressenti une grande fierté. Certes, les bulles de pizza ne sont pas la référence la plus attrayante, mais elles étaient très

impressionnantes et chères à mes yeux et à ceux de mes amis. Ma tache de naissance avait toujours été spectaculaire pour de mauvaises raisons; le fait de la nommer ainsi m’a permis de me sentir plus forte.

En revanche, les personnes qui présentent des différences faciales doivent souvent composer avec des rencontres désagréables et affronter des inconnus, qui posent des questions difficiles et jettent des regards inquisiteurs. En grandissant, j’ai craint les scénarios où de parfaits inconnus pouvaient m’aborder –c’est facile et fréquent –, comme dans les colonies de vacances ou les parcs d’attractions. Ce sont les moments de confiance avec les amis et la famille –comme l’épisode de ma « bulle de pizza » –qui m’ont donné la force nécessaire pour renverser la vapeur. Pour répondre à leurs questions indiscrètes, je me présentais et les forçais ainsi à voir non pas ma différence faciale, mais la personne que je suis. Avant que mon chirurgien n’examine mon hémangiome, il a voulu en savoir plus sur les brimades qui m’avaient amenée dans son cabinet. Cela montrait, à mon avis, qu’il m’avait vue pour ce que j’étais : une jeune fille qui défendait sans relâche ses intérêts malgré cette différence. Ces expériences illustrent les diverses façons dont le corps médical peut changer des vies. Elles m’ont incitée à consacrer la mienne à aider les autres et à devenir une médecin praticienne empathique. Aujourd’hui, mon hémangiome persiste après de multiples interventions de réduction. Je représente fièrement la communauté de la différence faciale :

j’ai obtenu cette année un doctorat en médecine à l’Université Queen’s. Je suis entrée en résidence en oto-rhinolaryngologie et chirurgie de la tête et du cou. Je suis convaincue que mon hémangiome a contribué à ma ténacité tout au long de la formation rigoureuse de l’école de médecine et a nourri mon dévouement : pour moi, les patients sont avant tout des êtres humains, pas des maladies. Les personnes touchées par des différences faciales méritent la même reconnaissance et le même respect de la part de notre société que n’importe qui d’autre, que ce soit dans un hôpital ou dans un parc d’attractions. Oui, j’ai une tache de naissance qui ressemble à une bulle de pizza, mais j’aime me présenter sous le nom d’Olivia. Merci de m’avoir lue pour découvrir mon histoire.

AboutFace est l’organisme caritatif canadien spécialisé dans les différences faciales. Notre mission consiste à cultiver l’équité et les possibilités pour les personnes touchées par une différence faciale grâce à des programmes de soutien, de défense des intérêts et de sensibilisation. Notre travail repose sur trois valeurs fondamentales : l’acceptation, la communauté, l’autonomisation. Pour en savoir plus, passez au www.aboutface.ca et suivez-nous sur les médias sociaux.

Vivre a c…
10 | www.apropeau.ca | Été 2023

Le monde magique de la cicatrisation des blessures

Les accidents arrivent, agressent notre peau. Lorsqu’une blessure survient, notre corps a une façon bien particulière de guérir la plaie et de reconstituer la peau.

Autrement dit, notre peau abîmée se répare d’elle-même et reconstruit la barrière entre le monde extérieur et notre corps. Tout comme une équipe d’ouvriers qui remettent en état une clôture, différents types de cellules cutanées unissent leurs efforts pour réparer la peau abîmée.

Si la blessure se résume à une égratignure peu profonde, elle guérira et ne laissera qu’une petite cicatrice, voire rien du tout. Pour les petites blessures –se couper avec une feuille de papier, par exemple – la cicatrisation ne prendra généralement que quelques jours. Pour les plaies plus importantes, comme les coupures profondes, la cicatrisation durera quelques semaines. Cependant, tout comme on voit l’endroit où la clôture a été réparée, la plupart des blessures cutanées guérissent et laissent une cicatrice. La taille de la cicatrice dépendra de la profondeur ou de la largeur de la blessure initiale.

Quand la peau se répare, on parle de cicatrisation des plaies. De nombreux événements se produisent alors. Ils se déroulent selon différentes phases. En fait, nous pouvons imaginer la cicatrisation des plaies comme un orchestre bien coordonné : les musiciennes et les

musiciens y jouent le rôle des différents types de cellules cutanées.

C’est aux plaquettes, un type de cellules sanguines, qu’incombe la première phase, l’hémostase (arrêt du saignement) Lorsqu’elles sont blessées, ces cellules sont activées et envoient des signaux pour favoriser la coagulation (épaississement) du sang. Le caillot sanguin bouche le trou et empêche la perte de sang de se poursuivre, tel un fermier qui interviendrait rapidement pour empêcher une clôture de tomber.

Vient ensuite la phase inflammatoire : le système immunitaire du corps (sa défense) est alors activé. Les leucocytes ou globules blancs (les soldats du système de défense) sont réquisitionnés pour quitter le sang et aller vers la blessure dans le but de se débarrasser d’éventuels microbes. Ces globules blancs fabriquent également de nombreux produits chimiques qui stimulent la cicatrisation. Lorsqu’un agriculteur doit réparer une clôture, il fait appel à des ouvriers pour l’aider. Un processus similaire se produit lorsque notre corps répare une blessure.

La troisième phase de la cicatrisation des plaies, c’est la prolifération. Les kératinocytes (les cellules de l’épiderme ou couche superficielle de la peau) se multiplient et migrent vers le site de la plaie pour la fermer.

Les quatre phases de la cicatrisation d’une plaie

PHASE 2 : PHASE 1 :

PHASE 1 :

Arrêt du saignement (hémostase)

PHASE 2 : Stimulation du système immunitaire (inflammation)

PHASE 3 :

PHASE 4 :

PHASE 3 : Multiplication des cellules cutanées (prolifération)

PHASE 4 : Renforcement de la nouvelle peau, apparition d’une cicatrice (remodelage)

Les fibroblastes (les cellules du derme, la couche intermédiaire de la peau) se multiplient et produisent des protéines, comme du collagène pour combler le vide créé par la plaie.

De plus, de nombreux nouveaux vaisseaux sanguins sont produits sur le site de la plaie; ils apportent l’oxygène et les nutriments nécessaires aux vaillantes cellules qui travaillent sans relâche.

Tout comme les ouvriers qui réparent une clôture, les différents types de cellules travaillent avec ardeur pour s’assurer que la plaie guérisse correctement. Le processus de guérison de notre peau est tout simplement fabuleux!

La quatrième phase de la cicatrisation des plaies, c’est le remodelage ou la maturation cicatricielle. À cette étape, le tissu cicatriciel fabriqué à partir de protéines comme le collagène poursuit sa maturité. La peau reconstruite se montrera ainsi plus résistante et ne se déchirera pas facilement.

Pourtant, au bout du compte, la nouvelle peau aura perdu 20 % de sa résistance par rapport à la peau initiale saine.

Les différentes couches cutanées dépendent les unes des autres et travaillent ensemble dans un exercice de soutien mutuel. Ce sont des amies proches, qui communiquent en permanence.

Alors, la prochaine fois que vous vous couperez ou que vous vous écorcherez, rappelez-vous que votre peau de superhéroïne est déjà à l’œuvre pour vous reconstruire!

DOSSIER
Par Jini John et Anie Philip, Division de la chirurgie plastique et reconstructive, Université McGill
11 Été 2023 | www.apropeau.ca |

Combler

Dès qu’il s’agit de repérer des signes d’inflammation ou de surveiller le processus de cicatrisation, le soin des plaies, chez les personnes à la peau foncée, présente des difficultés particulières. Nous explorerons ici des conseils de soin des plaies pour différentes affections cutanées, à savoir les escarres, l’hidradénite suppurée, l’eczéma, le psoriasis et les chéloïdes.

LÉSIONS DUES À LA PRESSION (ESCARRES)

Chez les personnes à la peau foncée, l’inflammation apparaît souvent sous la forme d’une teinte violacée ou brunâtre, contrairement à la couleur rouge vif de l’érythème qu’on observe sur les peaux claires. Les lésions dues à la pression, ou escarres s’avèrent parfois plus difficiles à repérer sur une peau foncée. Résultat : l’évaluation des plaies et la prévision des risques se compliquent, ce qui entraîne parfois un retard de traitement et une possibilité accrue de complication.1,2 Cependant, une étude récente présente des technologies de dépistage prometteuses, bientôt accessibles dans les hôpitaux locaux. Ces technologies permettraient aux fournisseurs de soins de santé de mieux diagnostiquer et traiter les escarres chez les personnes à la peau foncée.2

HIDRADÉNITE SUPPURÉE

Affection cutanée, l’hidradénite suppurée provoque des excroissances douloureuses dans les zones où se trouvent les glandes sudoripares : les aisselles, l’aine et les fesses. On la rencontre plus souvent chez les personnes à la peau foncée, comme les populations africaines et hispaniques.3,4 Actuellement, il y a peu de recherches sur les traitements ciblés pour l’hidradénite suppurée chez les personnes à la peau foncée. Toutefois, des produits topiques, comme le peroxyde de benzoyle et la clindamycine, l’injection intralésionnelle de triamcinolone, l’antibiothérapie à base de clindamycine et de rifampicine, et la metformine comme traitement adjuvant – un traitement d’appoint qui améliore l’efficacité d’autres traitements – s’utilisent

12 | www.apropeau.ca | Été 2023
PAR ADRIENN BOURKAS ET LA DRE CATHRYN SIBBALD

Combler les lacunes

et améliorer le soin des plaies chez les personnes à la peau foncée

couramment et s’avèrent efficaces. 5 Lors du traitement des plaies provoquées par l’hidradénite suppurée, la zone affectée doit rester propre et sèche pour prévenir une infection et favoriser la cicatrisation.

ECZÉMA ET PSORIASIS

Dans le cas de l’eczéma ou du psoriasis, la peau sèche et irritée se fissure et finit par saigner, ce qui provoque des lésions. Si de nombreux produits de soin conviennent à tous les types de peau, les études montrent que les peaux foncées ne s’hydratent pas de la même façon que les peaux claires et doivent être hydratées tout au long de la journée. Utiliser des crèmes hydratantes sans parfum favorise la cicatrisation des plaies. En revanche, il est préférable d’éviter les savons puissants. Dans certains cas, des pansements ou des bandages s’avèrent nécessaires pour protéger la plaie de l’infection.

CHÉLOÏDES

Les chéloïdes correspondent à un type de cicatrice surélevée qui apparaît lorsque le corps produit trop de collagène en réponse à une lésion cutanée. On les observe plus souvent et plus facilement chez les personnes à la peau foncée. Elles se révèlent toutefois difficiles à traiter.6 Pour prévenir les chéloïdes, évitez les traumatismes cutanés inutiles, comme les piercings ou les tatouages. Évitez aussi de vous gratter ou de faire éclater vos boutons. Si une chéloïde apparaît sur votre peau, consultez un médecin. Il y a plusieurs options de traitement : des injections, des feuilles ou gels de silicone, la cryothérapie et la chirurgie; les taux de récidive sont toutefois élevés.

SOINS DE LA PEAU

Pour conserver une peau saine et bien hydratée, il est important d’utiliser les produits recommandés par les dermatologues. Ainsi, plutôt que du savon, choisissez un nettoyant corporel liquide et hydratant. Vous avez une peau à risque? Consultez votre dermatologue. Il élaborera avec vous un programme de soins personnalisés.7 Pour prendre soin

de votre peau, vous pouvez aussi réduire votre exposition au soleil, prendre des bains moins souvent, veiller à ce que la température de l’eau ne soit pas trop élevée, tapoter la peau avec une serviette douce plutôt que de la frotter pour vous sécher.

Vous déterminerez ensemble l’option qui vous convient le mieux.

La santé de la peau repose sur un soin adéquat des plaies, en particulier chez les personnes à la peau foncée, chez qui ces plaies sont souvent négligées ou insuffisamment traitées. Consultez une ou

PROTECTION SOLAIRE

Si votre peau est foncée, vous devez vous protéger des effets nocifs du soleil. Plusieurs options s’offrent à vous : éviter la lumière directe du soleil pendant les heures où celle-ci est la plus intense; rechercher l’ombre; porter des vêtements protecteurs – chapeaux et manches longues – et appliquer un écran solaire à large spectre, c’est-à-dire qui bloquent les rayons UVA et UVB avec un FPS d’au moins 30.8 Les écrans solaires teintés offrent par ailleurs une protection supérieure.

HYPERPIGMENTATION

L’hyperpigmentation postinflammatoire désigne les taches sombres qui persistent parfois sur la peau après le traitement d’affections cutanées inflammatoires, entre autres, psoriasis et acné. Ces taches se révèlent plus visibles et durent plus longtemps chez les personnes à la peau foncée. Il y a plusieurs options de traitement pour l’hyperpigmentation : médicaments topiques – hydroquinone ou rétinoïdes – et traitements topiques de deuxième intention, comme l’acide azélaïque, les cosméceutiques, l’acide topique, l’acide kojique, la cystéamine et l’acide tranexamique.9 Chaque médicament présente des avantages et produit d’éventuels effets secondaires. Parlez-en à votre médecin.

un dermatologue pour obtenir des conseils personnalisés sur la prévention et le soin des plaies. N’oubliez pas de bien hydrater votre peau et de la protéger du soleil. Vous aurez ainsi le plaisir d’afficher une peau saine et radieuse, en toute confiance.

RÉFÉRENCES

1. Oozageer Gunowa N, Hutchinson M, Brooke J, Jackson D. Pressure injuries in people with darker skin tones: A literature review. J Clin Nurs. 2018;27(17-18):3266-75.

2. Scafide KN, Narayan MC, Arundel L. Bedside Technologies to Enhance the Early Detection of Pressure Injuries: A Systematic Review. Journal of Wound Ostomy & Continence Nursing. 2020;47(2):128-36.

3. Wipperman J, Bragg DA, Litzner B. Hidradenitis Suppurativa: Rapid Evidence Review. Am Fam Physician. 2019;100(9):562-9.

4. Lee DE, Clark AK, Shi VY. Hidradenitis Suppurativa: Disease Burden and Etiology in Skin of Color. Dermatology. 2017;233(6):456-61.

5. Zouboulis CC, Goyal M, Byrd AS. Hidradenitis suppurativa in skin of colour. Exp Dermatol. 2021;30 Suppl 1:27-30.

6. Kelly AP, Taylor SC, Lim HW, Maria ASA. Dermatology for skin of color. 2 ed. United States of America: The McGraw Hill Companies; 2016.

7. Best Practice Recommendations For Holistic Strategies to Promote and Maintain Skin Integrity 2020.

8. Seck S, Hamad J, Schalka S, Lim HW. Photoprotection in skin of color. Photochem Photobiol Sci. 2023;22(2):441-56.

9. Moolla S, Miller-Monthrope Y. Dermatology: How to manage facial hyperpigmentation in skin of colour. Drugs Context. 2022;11.

Adrienn Bourkas, M.Sc., étudie la médecine à l’Université Queen’s.

Cathryn Sibbald, MD, M.Sc., est professeure adjointe à l’Université de Toronto et dermatologue à la Division de dermatologie du Département de pédiatrie, Hôpital pour enfants malades.

13 Été 2023 | www.apropeau.ca |
Les études montrent que les peaux foncées ne s’hydratent pas de la même façon que les peaux claires et doivent être hydratées tout au long de la journée.

L’ACPD EN ACTION

Nouvelles de l’ACPD : pleins feux sur nos dernières activités et autres informations importantes pour les patients atteints d’une maladie de la peau.

Avec l’arrivée des beaux jours, la plupart des gens attendent avec impatience de pouvoir porter un T-shirt ou, pour certains, de se prélasser pendant de longues journées à la plage. Cependant, le beau temps n’est pas sans dangers pour les personnes aux prises avec des maladies de la peau, des cheveux et des ongles. Comme nous l’avons découvert dans notre récent rapport sur la dermatite atopique, nombreux sont celles et ceux à ressentir le besoin de dissimuler les symptômes physiques de leur maladie, par honte ou embarras. L’exposition au soleil provoque aussi parfois des poussées de certaines affections, ce qui rend la saison estivale difficile pour de nombreux membres de la communauté.

Pour l’Alliance canadienne des patients en dermatologie (ACPD), les conséquences psychologiques et émotionnelles des affections de la peau, des cheveux et des ongles sont aussi graves que leurs effets physiques. C’est pourquoi, à l’ACPD, nous continuons à mettre sur pied des ressources éducatives et des programmes de sensibilisation. Notre Boîte à outils d’autonomisation se développe

pour vous aider à prendre en charge votre diagnostic et votre maladie, et à bénéficier des traitements appropriés. Notre dernier-né, le Guide à l’intention des personnes qui viennent de recevoir un diagnostic, a été élaboré par une psychologue clinicienne pour vous aider à faire face à l’éventail d’émotions qui pourraient vous assaillir après avoir reçu un diagnostic. Enfin, Vous et votre dermatologue vous présente ce à quoi vous pouvez vous attendre avant, pendant et après votre rendez-vous chez le dermatologue. Ces ressources, entre autres, se trouvent à l’adresse suivante : https://apropeau.ca/education/boite-aoutils-d-autonomisation.

N’hésitez pas à faire circuler ces documents et à consulter régulièrement notre site Web pour en savoir plus sur les affections cutanées.

Améliorer l’état de sa peau, de ses cheveux, de ses ongles rehausse la santé mentale. L’ACPD ne ménage aucun effort pour apporter la contribution des patients aux groupes qui se prononcent sur l’inclusion de nouveaux traitements dans les régimes publics d’assurance-médicaments. L’Alliance a récemment participé à ces processus

pour de nouveaux médicaments contre le psoriasis, l’hidradénite suppurée, la dermatite atopique (eczéma) et l’acné. Les décideurs veulent connaître l’avis des patients. Nous vous encourageons à consulter nos enquêtes ouvertes (https:// apropeau.ca/recherche/enquetes-encours), à nous suivre sur les réseaux sociaux et à faire part de vos expériences aux personnes qui prennent ces décisions. Il y aura du nouveau bientôt!

Cet automne, nous accueillerons nos organisations membres affiliées pour la première réunion en personne depuis de nombreuses années. Nous prévoyons une réunion à Toronto pour apprendre les uns des autres et discuter des questions importantes qui touchent les patients en dermatologie : développer la recherche dermatologique au Canada; comment mieux défendre nos intérêts, ensemble; comment mesurer notre impact lorsque nous unissons nos efforts. Vous travaillez pour un organisme canadien qui soutient les patients en dermatologie? Vous souhaitez devenir membre affilié de l’ACPD (https://apropeau.ca/s-impliquer/ membres-affilies)? Contactez-nous pour en savoir plus sur notre programme.

14 | www.apropeau.ca | Été 2023

COMMANDITAIRE DU MAGAZINE CANADIEN À PROPEAU

AbbVie est le commanditaire fondateur de la revue À Propeau et un supporteur permanent des publications 2023 de l’ACPD.

AbbVie ne fournit pas de soutien éditorial pour le magazine. L'ACPD est responsable du contenu final du magazine À Propeau.

SOCIÉTÉS COMMANDITAIRES DE L’ACPD

Nous souhaitons connaître votre opinion!

Qu’appréciez-vous le plus dans notre magazine?

Quels sujets aimeriez-vous nous voir traiter?

Vos commentaires sont importants. Ils nous aident à mieux comprendre les besoins de notre communauté de patients en dermatologie.

Qu’en pensez-vous? Dites-le nous! Merci de bien vouloir remplir ce bref questionnaire. Nous serions ravis d’avoir de vos nouvelles.

https://forms.office.com/r/ J4Kb0BVtcr

CONSEILLERS MÉDICAUX D’À PROPEAU + MEMBRES DU CONSEIL + BÉNÉVOLES

Merci aux conseillers médicaux, aux membres du conseil d’administration et aux bénévoles qui appuient le travail de l’ACPD. Pour plus de détails, veuillez consulter la page https://apropeau.ca/a-propos-de-l-acpd.

GROUPES AFFILIÉS DE L’ACPD

AboutFace : aboutface.ca

Alberta Lymphedema Association : albertalymphedema.com

Association canadienne de porphyrie : canadianassociationforporphyria.ca

BC Lymphedema Association : bclymph.org

Camp Liberté Society : campbliberte.ca

Canadian Alopecia Areata Foundation (CANAAF) : canaaf.org

Canadian Arthritis Patient Alliance : arthritispatient.ca

Canadian Burn Survivors Community (CBSC) : canadianburnsurvivors.ca

Canadian Skin Cancer Foundation : canadianskincancerfoundation.com

DEBRA Canada (epidermolysis bullosa) : debracanada.org

Eczéma Québec : eczemaquebec.com

Firefighters’ Burn Fund : burnfundmb.ca

Fondation sauve ta peau : saveyourskin.ca

Hidradenitis & Me Support Group : hidradenitisandme.ca

HS Heroes : hsheroes.ca

Lymphedema Association of Ontario : lymphontario.ca

Mamingwey Burn Society : mamingwey.ca

Myositis Canada : myositis.ca

Neurofibromatosis Society of Ontario : nfon.ca

Réseau canadien du psoriasis : cpn-rcp.com

Réseau mélanome Canada : melanomanetwork.ca

Scleroderma Association of B.C. : sclerodermabc.ca

Sclérodermie Atlantique : sclerodermaatlantic.ca

Scleroderma Manitoba : sclerodermamanitoba.com

Scleroderma Society of Ontario : sclerodermaontario.ca

Sclérodermie Canada scleroderma.ca

Société canadienne de l’acné et de la rosacée : acneaction.ca (acné) rosaceahelp.ca (rosacée)

Société canadienne de l’eczéma : eczemahelp.ca

Société canadienne d’urticaire chronique (Canadian Chronic Urticaria Society) : urticairechronique.ca

Stevens–Johnson Syndrome Canada : sjscanada.org

Tumour Foundation of BC : tumourfoundation.ca

EN VEDETTE

Rendez hommage à une personne exceptionnelle qui se surpasse!

Vous connaissez quelqu’un parmi vos proches ou votre famille qui mérite de chaleureux remerciements pour les soins prodigués à une autre personne touchée par une affection de la peau, des cheveux ou des ongles?

Proposez sa candidature pour notre prix annuel Tanny Nadon pour les personnes proches aidantes!

Nos choix reposent sur les critères suivants :

• Le dévouement de cette personne, qui dépasse la simple satisfaction des besoins physiques

• Sa compassion et sa force

• Leurs effets extraordinaires sur celles et ceux qui bénéficient de ses soins

• Ses techniques de résolution de problèmes

• Son approche pour s’informer sur l’affection

PROCHES AIDANTS

ou aux aidants naturels dans la communauté

• Son utilisation des services offerts aux patients ou aux aidants naturels dans la communauté : participation à des groupes de soutien, à des séances d’information pour contribuer à la prise en charge l’affection, accompagnement aux rendez-vous médicaux, etc.

La lauréate ou le lauréat recevra un certificat, une couverture brodée et verra son profil présenté dans la série Point de mire et dans les médias de l’ACPD. Le nom de la lauréate ou du lauréat est annoncé chaque automne!

Pour en savoir plus sur la manière de proposer une candidature, veuillez consulter le site : https://apropeau.ca/s-impliquer/patients-etaidants/prix-tanny-nadon-pour-les-aidants.

L’ACPD est fière de rendre hommage à Tanny Nadon (1941–2016) et à son héritage, une bénévole dévouée et altruiste, en reconnaissant les personnes qui se surpassent dans leur rôle d’aidante ou d’aidant naturel auprès d’une personne touchée par une affection de la peau, des cheveux ou des ongles.

www.apropeau.ca
PRIX TANNY NADON POUR LES

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.