À Propeau - Été 2024

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À PROPEAU

QUELQUESfai

Quand l’herbe à puce, le sumac de l’Ouest et le sumac à vernis provoquent des éruptions cutanées

Comment une éruption cutanée due à l’herbe à puce, au sumac de l’Ouest ou au sumac à vernis se manifeste-t-elle?

Toutes les parties de ces plantes, y compris les racines, contiennent une huile : l’urushiol. Lorsque cette huile entre en contact avec la peau, elle provoque parfois une réaction allergique. Quiconque développe une réaction allergique présentera une éruption cutanée.

Cela peut se produire dans plusieurs situations :

• Si l’on se frotte à l’une de ces plantes.

• Si l’on touche quelque chose où cette huile s’est déposée : vêtements, fourrure d’un animal de compagnie, outils de jardinage.

• Si l’on reçoit de minuscules morceaux de ces plantes sur la peau ou les vêtements lorsque quelqu’un dans la région les tond ou les arrache pour s’en débarrasser.

Que faire?

• Rincez-vous immédiatement la peau à l’eau tiède et savonneuse.

• Lavez vos vêtements. Pour éviter tout contact de l’huile de la plante avec la peau, portez des gants pour manipuler vos vêtements.

• Lavez toute surface où de l’huile de ces plantes pourrait se trouver. Outre les vêtements, l’huile de l’herbe à puce, du sumac de l’Ouest et du sumac à vernis adhère à de nombreuses surfaces : outils de jardinage, clubs de golf, laisses d’animaux domestiques.

Une éruption cutanée provoquée par l’une de ces plantes toxiques se manifeste généralement par des bosses rouges, des cloques d'eau et/ou des démangeaisons. Dans certains cas, des taches ou des bandes noires plutôt qu’une éruption cutanée rouge apparaissent.

L’éruption cutanée met du temps à se manifester. Elle peut prendre quelques heures, si vous avez déjà eu une éruption due à l’herbe à puce, au sumac de l’Ouest ou au sumac à vernis, ou de deux à trois semaines si vous n’avez jamais eu d’éruption due à l’une de ces plantes.

Pour nombre d’entre nous, la connaissance des plantes dangereuses comme l’herbe à puce se limite à l’adage suivant : si les feuilles se présentent par trois, on n’y touche pas! Si l’herbe à puce est connue pour provoquer des dermatites de contact, les plantes communes ci-dessous provoquent aussi parfois des réactions cutanées :

• Fraise

• Ail

• Tomate

• Consoude

• Bourrache

• Cynorrhodon

• Piments forts

• Bulbes de tulipe, de jonquille et de jacinthe

Devenez bénévole de l’ACPD!

Que diriez-vous de vous joindre à une organisation dévouée de défense des patients et de contribuer à améliorer la situation des personnes vivant avec des affections de la peau, des cheveux et des ongles partout au Canada?

Si c’est le cas, il y a de nombreuses façons de s’impliquer et de soutenir notre communauté et notre mission.

Dites-nous ce que vous aimeriez faire en répondant à ce sondage – nous serions ravis d’avoir de vos nouvelles!

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A ections cutanées et stigmatisation intériorisée

Été 2024 • Volume 15 • Numéro 2

ISSN 1923-0729

Gestion de la publication : Craig Kelman & Associates www.kelman.ca

Tous droits réservés. ©2024 Reproduction interdite.

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UN SPÉCIALISTE

Questions sur la peau grasse et les angiomes ou taches rubis

RQQue faire pour que la peau de mon visage paraisse moins grasse?

La peau grasse résulte d’une production excessive de sébum et de multiples influences : santé de la barrière cutanée, facteurs hormonaux et génétiques. Les personnes ayant une peau grasse à l’adolescence ou au début de l’âge adulte seront moins susceptibles de voir leur peau se dessécher par la suite et de subir d’autres signes de vieillissement. En attendant, il existe plusieurs moyens d’améliorer l’aspect de votre peau. Souvent, la déshydratation est cause de peau grasse. De nombreuses personnes pensent à tort qu’une peau grasse n’a pas besoin d’être hydratée. La première étape consiste à déterminer si votre peau est sèche ou non. Faites le test chez vous en vous lavant le visage à l’eau tiède sans aucun produit. Si, au bout de cinq minutes, votre peau tiraille ou est sèche, c’est qu’elle n’est pas assez hydratée, ce qui peut contribuer à la rendre grasse. Dans le cas contraire, elle semblera brillante et très grasse! Il faudra par la suite évaluer votre routine de soins de la peau : examinez le nombre de produits que vous appliquez tous les jours sur votre visage, les types de produits de soins personnels qui se trouvent sur vos tablettes. Pouvez-vous simplifier votre routine? N’oubliez pas que de nombreuses pharmacies et magasins de produits de beauté vendent des feuilles de papier absorbantes que vous pouvez utiliser tout au long de la journée. Grâce à cette solution pratique, il vous suffira de tapoter délicatement votre peau pour faire disparaître l’excès de sébum. La niacinamide, l’acide salicylique et les rétinoïdes, traitements de la peau en vente libre, vous aideront à prendre en charge la surproduction de sébum. Ces ingrédients assèchent davantage la peau et vous rendent plus vulnérable aux coups de soleil. Il est donc essentiel d’utiliser une crème hydratante et un écran solaire. Si votre peau ne s’améliore toujours pas et si elle vous cause une détresse considérable ou d’autres complications, entre autres, de l’acné, consultez votre fournisseur de soins de santé primaires. Il vous proposera des solutions sur ordonnance, fera une recherche du côté hormonal ou vous aiguillera vers une dermatologue agréée ou un dermatologue agréé.

RQQu’est-ce qu’une tache rubis? Est-ce dangereux?

Ces angiomes ou taches rubis sont également connus sous le nom d’hémangiomes de l’adulte. Il s’agit d’excroissances bénignes (non cancéreuses) de vaisseaux sanguins qui forment un amas dans et sous la peau. Les taches rubis doivent leur appellation à leur couleur rouge. Ce sont des bosses symétriques, molles et surélevées qui apparaissent généralement sur le torse et les extrémités.

Les dermatologues ne comprennent pas tout à fait l’origine de ces lésions. Ces points rouges sont toutefois plus fréquents chez les personnes âgées et s’accompagnent d’une forte composante génétique. Certes, les hémangiomes chez l’adulte ne se transforment pas en cancer de la peau et ne sont pas considérés comme menaçants. Il leur arrive néanmoins de s’irriter et de saigner selon leur taille et leur emplacement. Chez l’adulte, les hémangiomes présentent cependant un éventuel danger : ils imitent parfois des lésions cutanées plus graves, entre autres, mélanome ou sarcome de Kaposi. L’adulte moyen qui présente un faible risque de cancer de la peau doit examiner sa peau tous les ans avec un miroir, y compris le dos et les autres zones difficiles à voir. N’oubliez pas l’ABC du mélanome lors de votre autoexamen :

Asymétrie : la lésion est de forme irrégulière

Bords : la lésion n’est pas bien définie; vous ne pourriez pas en tracer les contours au crayon

Couleurs : la lésion se caractérise par deux ou plusieurs couleurs

Diamètre : son diamètre est supérieur à 6 mm

Évolution ou changement

Photographiez toute lésion suspecte avec une règle ou un ruban à mesurer. Dans des maladies très rares, mais graves, l’apparition soudaine de multiples taches rubis peut constituer un signe alarmant. Cependant, on ne peut pas s’attendre à ce que vous diagnostiquiez vous-même vos lésions cutanées.

Votre fournisseur de soins de santé primaires doit évaluer toute nouvelle lésion cutanée persistante et envisager, le cas échéant, de vous aiguiller vers une dermatologue agréée ou un dermatologue agréé.

Vous avez une question? Envoyez-la à info@canadianskin.ca.

Le Dr Raed Alhusayen est dermatologue consultant au Sunnybrook Health Sciences Centre, à Toronto (Ontario). La Dre Dimitra Bednar est résidente en dermatologie à l’Université de Toronto, en Ontario.

A ections cutanées et stigmatisation intériorisée

L’incidence d’une affection cutanée ne se résume pas, loin de là, à son aspect le plus visible : l’aspect de la peau. Elle s’étend souvent à la santé mentale. Contrairement à la plupart des problèmes de santé, ceux qui touchent la peau s’accompagnent d’une caractéristique unique : ils sont exposés au regard des autres. L’impossibilité de dissimuler de nombreux problèmes cutanés, aggravée par les normes sociales de beauté – la peau doit s’afficher claire, saine, propre –conduit parfois à la stigmatisation des personnes aux prises avec des différences dermatologiques. Nombre de personnes fragilisées par une d’affection cutanée chronique se sentent ostracisées par leurs pairs : souvent, on les regarde fixement ou on évite tout contact physique, comme une poignée de main.1

En raison de ces attitudes publiques dommageables, les personnes touchées intériorisent la stigmatisation : elles finissent par accepter comme vraies les remarques négatives à leur endroit. Cette intériorisation mine l’estime de soi, la bonne humeur et la satisfaction

générale face à la vie.2,3 Sans oublier la confiance dans sa capacité d’apporter des changements positifs dans sa vie : les personnes concernées se sentent impuissantes à l’égard de leur propre santé.3 Bientôt, la honte et l’embarras entraînent le retrait social et réduisent la probabilité de consulter des professionnels de la santé.4 Le cercle vicieux s’installe, la maladie de la peau s’aggrave et constitue un obstacle supplémentaire à la recherche d’aide et à la mise en place d’un traitement efficace.

PRENONS UN EXEMPLE

Sarah, 37 ans, femme d’affaires, mère de famille et passionnée de cardiovélo, a du psoriasis depuis l’adolescence. Tout au long de sa vie, elle a subi d’innombrables réactions négatives à l’égard de sa peau : questions déplacées, coiffeurs qui la refusent comme cliente, obligation de quitter la piscine. Tous ces incidents ont entamé l’estime de Sarah, qui évite dorénavant tout ce qui s’apparente à une rencontre sociale. Elle a laissé passer d’innombrables possibilités de carrière

pour continuer à travailler à distance : les réunions Zoom lui permettent de cacher les plaques de psoriasis à l’arrière de son cuir chevelu. Quant au psoriasis génital, la situation se révèle si angoissante, que Sarah a renoncé à entretenir toute relation intime après son divorce.

Comme l’illustre le concept de détérioration cumulative au cours de la vie, la stigmatisation intériorisée n’épargne aucun aspect de la vie. Dans ce contexte, on décrit ainsi l’impact du psoriasis : une interaction entre le fardeau physique, psychologique, social et économique qu’une personne subit tout au long de sa vie.5

L’IMPORTANCE DE CHERCHER DE L’AIDE

Nous venons de le voir : le lien entre la peau et le bien-être mental est profond. En plus des symptomes physiques (démangeaison, douleur, etc), il y a de la stigmatisation sociale et de l’intériorisation qui s’ensuit. S’attaquer aux facteurs psychologiques associés aux maladies de la peau se révèle tout aussi essentiel que le traitement de l’affection elle-même.6

«  IL IMPORTE DE RECONNAÎTRE SES FORCES ET SES QUALITÉS AU-DELÀ DE L’APPARENCE DE SA PEAU.  »

1)Nommer ses forces. Croire que l’état de sa peau définit son identité et sa valeur alimente la stigmatisation intériorisée. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Pour combattre ces sombres pensées, il importe de reconnaître ses forces et ses qualités au-delà de l’apparence de sa peau.3 Développer une plus grande confiance en ses propres capacités améliore les résultats thérapeutiques.7

2)Constituer un cercle de soutien. Des études montrent que le soutien social rehausse considérablement l’humeur, la joie de vivre et l’acceptation de sa maladie de peau.8,9 Pour vous aider à créer votre cercle, visitez le site Web de l’ACPD. Vous y trouverez une liste de groupes de soutien et d’organismes de patientes et patients pour l’affection qui est la vôtre. (https://apropeau.ca/apropos-de-l-acpd/membres-affilies)

3)Consulter en santé mentale. La détresse psychologique liée aux affections cutanées se révèle parfois plus handicapante que les

manifestations physiques de la maladie.6 C’est pourquoi une partie importante de la prise en charge des maladies de peau consiste à consulter une professionnelle ou un professionnel pour faire face aux éventuels problèmes de santé mentale. Communiquez avec votre fournisseur de soins de santé primaires si vous avez besoin d’aide pour trouver l’option qui vous convient le mieux.

RÉFÉRENCES

:

1. Pearl, R. L., Wan, M. T., Takeshita, J. et Gelfand, J. M. (2019). Stigmatizing attitudes toward persons with psoriasis among laypersons and medical students. Journal of the American Academy of Dermatology 80(6), 1556–1563. https://doi. org/10.1016/j.jaad.2018.08.014

2. Alpsoy, E., Polat, M., FettahlıoGlu-Karaman, B., Karadag, A. S., Kartal-Durmazlar, P., YalCın, B., Emre, S., Didar-Balcı, D., Bilgic-Temel, A., Arca, E., Koca, R., Gunduz, K., Borlu, M., Ergun, T., Dogruk-Kacar, S., Cordan-Yazici, A., Dursun, P., BilgiC, O., Gunes-Bilgili, S., Sendur, N., … Senol, Y. (2017). Internalized stigma in psoriasis: A multicenter study. The Journal of dermatology 44(8), 885–891. https://doi.org/10.1111/13468138.13841

3. Drapalski, A. L., Lucksted, A., Perrin, P. B., Aakre, J. M., Brown, C. H., DeForge, B. R. et Boyd, J. E. (2013). A model of internalized stigma and its e ects on people with mental illness. Psychiatric services (Washington, D.C.), 64(3), 264–269. https://doi. org/10.1176/appi.ps.001322012

4. Gray A. J. (2002). Stigma in psychiatry. Journal of the Royal Society of Medicine 95(2), 72–76. https://doi. org/10.1177/014107680209500205

5. Warren, R. B., Kleyn, C. E. et Gulliver, W. P. (2011). Cumulative life course impairment in psoriasis: patient perception of diseaserelated impairment throughout the life course. The British journal of dermatology 164 Suppl 1, 1–14. https://doi.org/10.1111/j.13652133.2011.10280.x

6. Richards, H. L., Fortune, D. G., Gri ths, C. E. et Main, C. J. (2001). The contribution of perceptions of stigmatisation to disability in patients with psoriasis. Journal of psychosomatic research 50(1), 11–15. https://doi.org/10.1016/s0022-3999(00)0210-5

7.Kim, J. H., & Na, H. (2016). Mediating e ect of self-e cacy in the relationship between internalized stigma and treatment adherence of community dwelling patients with mental illness. Journal of Korean Academy of Psychiatric and Mental Health Nursing, 25(1), 11-20. https://doi.org/10.12934/jkpmhn.2016.25.1.11

8. Eicher, L., Knop, M., Aszodi, N., Senner, S., French, L. E., & Wollenberg, A. (2019). A systematic review of factors influencing treatment adherence in chronic inflammatory skin disease –Strategies for optimizing treatment outcome. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology : JEADV 33(12), 2253–2263. https://doi.org/10.1111/jdv.15913

9. Janowski, K., Steuden, S., Pietrzak, A., Krasowska, D., Kaczmarek, L., Gradus, I. et Chodorowska, G. (2012). Social support and adaptation to the disease in men and women with psoriasis. Archives of dermatological research, 304(6), 421–432. https://doi. org/10.1007/s00403-012-1235-3

Bianca Te est étudiante en médecine à l’Université de la Colombie-Britannique. La Dre Valérie C. Doyon est résidente en dermatologie à l’Université de Montréal.

Pleins feux sur l'alopécie

La perte de cheveux, ou alopécie, touche de nombreuses personnes. L’alopécie androgénétique – calvitie commune masculine ou féminine – est la forme la plus courante de cette affection. On dénombre toutefois de nombreuses formes plus rares d’alopécie, comme l'alopécie liée à la chimiothérapie et l'alopécie areata, pour ne nommer que celles là, provoquées par diverses causes. Les médicaments de chimiothérapie tuent les cellules à croissance rapide, y compris les follicules pileux, tandis que l’alopécie areata se produit lorsque le système immunitaire attaque ses propres follicules pileux. Il s’avère parfois ardu de trouver la cause réelle de l’alopécie; c’est pourquoi le diagnostic se décompose en plusieurs étapes.

Dans un premier temps, votre médecin examinera les zones de la perte des cheveux. Où se situent-elles?

Y voit-on des cicatrices? Certains de vos antécédents médicaux pourraient expliquer cette affection. Votre médecin vous prescrira peut-être une analyse de sang pour vérifier vos taux d’hormones, de vitamines et de minéraux. S’il ne parvient pas à établir un diagnostic à

partir de ces analyses, il prescrira une biopsie à l’emporte-pièce : on prélève une petite partie de la peau à l’aide d’un outil spécialisé. Il pourrait aussi vous prescrire une biopsie par grattage : un outil en forme de rasoir gratte une fine couche de peau sur le cuir chevelu. On procède ensuite à l’examen en laboratoire afin d’étudier au microscope ce qui se passe autour des follicules pileux.

Selon le type d’alopécie qui vous concerne, le traitement se révélera très différent. Dans le cas d’une alopécie androgénétique, on peut entre autres prescrire des traitements topiques sous forme de mousse – minoxidil –ou certains traitements oraux ou procéduraux pour favoriser la repousse des cheveux. S’il s’agit d’une alopécie provoquée par une chimiothérapie, les cheveux repoussent généralement après l’arrêt du traitement. Pour les alopécies causées par le système immunitaire, le médecin prescrira des anti-inflammatoires topiques, injectables ou oraux, ou des immunomodulateurs qui demandent au système immunitaire de cesser d’attaquer les follicules pileux. Certains types d’alopécies disparaissent

d’elles-mêmes, en particulier chez les enfants. Autrement dit, les cheveux repoussent sans traitement. Vivre avec une alopécie s’avère difficile. C’est pourquoi on recommande fortement un soutien émotionnel. Votre médecin vous suggérera peut-être de consulter une ou un thérapeute pour vous aider à gérer les effets de cette affection sur votre vie. Des organismes communautaires comme la Canadian Alopecia Areata Foundation (CANAAF) mettent également sur pied des groupes de soutien et de nombreux événements tout au long de l’année. Vous pourrez ainsi entrer en contact avec d’autres personnes qui ont la même maladie que vous aux quatre coins du pays. Et aussi participer à des activités de bénévolat et à des collectes de fonds.

Références

1. Al Aboud, A. M., et Zito, P. M. (2023). Alopecia. In StatPearls. StatPearls Publishing.

2. Canadian alopecia Areata Foundation. Canadian Alopecia Areata Foundation. (2023, December 1). www.canaaf.org

Julia Steriopoulos est étudiante en première année de maîtrise en pathologie et médecine de laboratoire à l’Université Western Ontario.

Mélanome oculaire

Le mélanome oculaire, ou mélanome uvéal correspond à un petit sousensemble de mélanomes qui représente environ 5 % des cas de mélanomes au Canada. On compte environ deux cents nouveaux diagnostics par an.

Le mélanome uvéal prend naissance dans les cellules pigmentaires de l’œil. On le traite d’ordinaire par radiothérapie ou ablation chirurgicale à l’œil affecté. Cependant, environ deux patients sur cinq décéderont d'un mélanome uvéal dans les 20 ans suivant le diagnostic en raison de métastases¹, c'est-à-dire des tumeurs malignes secondaires, ce qui entraîne un pronostic sombre.

Le diagnostic survient habituellement dans la cinquantaine ou la soixantaine. La prévalence se révèle plus élevée chez les personnes aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Néanmoins, la maladie touche toutes les catégories démographiques. Souvent, cette affection se manifeste par un grain de beauté ou une tache de rousseur dans l’œil, d’où l’importance d’un examen régulier de l’œil.

Au Canada, il y a quatre centres de traitement, ce qui oblige certaines personnes à parcourir de grandes distances pour recevoir des soins spécialisés. Certaines provinces n’offrent pas d’aide financière.

En 2022, tebentafusp (Kimmtrak), un traitement révolutionnaire des métastases du mélanome oculaire a été approuvé par Santé Canada; il devient ainsi accessible dans tout le pays.

Au Canada, des organisations comme La Fondation sauve ta peau et Ocumel Canada aident les personnes atteintes d’un mélanome oculaire et facilitent les contacts. Elles offrent une aide financière et organisent des symposiums annuels au cours desquels des spécialistes présentent des mises à jour sur les traitements et des informations pertinentes.

Le diagnostic du mélanome oculaire se révèle complexe et nécessite souvent un examen approfondi de l’œil avec dilatation auquel procède une ou un ophtalmologiste : les tests de routine ne suffisent pas toujours. Des examens oculaires réguliers demeurent indispensables en raison de l’absence de symptômes. Une détection et une intervention précoces préservent la vision et réduisent les risques de métastases. Les personnes qui présentent certains symptômes – corps flottants, vision floue, distorsions – doivent demander une évaluation immédiate.

De nombreux essais cliniques se déroulent en ce moment au Canada. Les oncologues recommandent à certains patients et patientes d’y participer, ce qui laisse entrevoir des perspectives plus optimistes pour les personnes atteintes d’un mélanome oculaire.

Pour en savoir plus ou obtenir de l’aide, veuillez écrire à Ocumel Canada et à La Fondation sauve ta peau, à info@saveyourskin.ca ou composer leur numéro sans frais : 1 800 460-5832.

Références

1. Stålhammar, G., Herrspiegel, C. Long-term relative survival in uveal melanoma: A systematic review and meta-analysis. Commun Med 2, 18 (2022). https://doi.org/10.1038/s43856022-00082-y

Nigel Deacon est un enseignant et un administrateur à la retraite. Il réside à Victoria, en Colombie-Britannique. En 2010, il a reçu un diagnostic de mélanome oculaire primaire, qui a métastasé en 2012. En 2019, il a fondé Ocumel Canada sous les auspices de la Fondation sauve ta peau pour offrir du soutien aux personnes atteintes d’un mélanome oculaire partout au Canada et défendre leurs intérêts.

Infections

fongiques cutanées

Très répandues, les infections fongiques cutanées touchent environ 20 à 25 % de la population mondiale. Elles sont encore plus fréquentes chez les personnes immunodéprimées.1,2

Les deux principaux types de champignons microscopiques qui infectent notre peau sont le candida et les dermatophytes. On appelle souvent le premier « candidose », tandis que le second provoque des infections connues sous le nom de « teigne3 ».

FACTEURS DE RISQUES

Certes, il y a plusieurs types d’infections fongiques. Toutefois, les facteurs de risque se recoupent souvent et comprennent les situations suivantes2,4  :

• Immunodépression

• Corticostédoïdes, médicaments

• Excès d’humidité dû à l’environnement, au sport ou à l’état de santé (par ex. hyperhidrose)

• Mauvaise hygiène

• Vêtements serrés ou mal ajustés

En général, ces infections se propagent par contact direct ou indirect, si l’on partage des serviettes, de la literie ou des vêtements, par exemple. Utiliser des peignes, des ciseaux ou des rasoirs non stérilisés constitue un autre mode de transmission.4

TEIGNE DU CUIR CHEVELU

On appelle communément les infections fongiques qui touchent le cuir chevelu teigne du cuir chevelu. Elles se manifestent par des plaques squameuses, avec ou sans perte de cheveux. Ces plaques surviennent parfois après une coupe de cheveux.

L’utilisation d’antifongiques par voie orale permet généralement d’en venir à bout.5

CANDIDOSE BUCCALE

La candidose buccale, ou muguet, est une infection buccale à candida qui se manifeste le plus souvent sur la langue. Toutefois, dans les cas les plus graves, elle touche le palais ou l’œsophage, ce qui provoque des difficultés de déglutition. L’utilisation d’un rince-bouche antifongique à base de nystatine ou d’un antifongique oral, le fluconazole, sont parmi les options de traitement.6

TEIGNE DU CORPS

La teigne du corps désigne une infection qui se répand à l’échelle du corps. C’est ce qu’évoque d’emblée le terme « teigne ». Cette infection se présente sous forme de

plaque de peau squameuse, plus claire au milieu, dont les bords sont bien définis. Des pustules ou des lésions surélevées (papules) y sont parfois associées. Cette infection très contagieuse par contact répond néanmoins bien aux médicaments antifongiques topiques. Toutefois, si elle est étendue, votre médecin vous prescrira peut-être des comprimés antifongiques.5

TINEA MANUUM OU « TEIGNE DES MAINS »

Infection des mains, Tinea manuum se présente comme une éruption de teigne, parfois sous forme de sécheresse et de desquamation généralisées, d’ordinaire sur une main et sur deux pieds. Le traitement s’apparente à celui de la teigne du corps.

INTERTRIGO FONGIQUE

Le terme « intertrigo » renvoie à la répartition de l’infection fongique qui affecte les plis cutanés. Il s’agit d’une plaque de peau rouge aux contours bien définis. Cette infection parfois très douloureuse peut s'accompagner d’une odeur nauséabonde. Pour traiter l’éruption, on utilise généralement une crème protectrice comme l’oxyde de zinc et un agent antifongique topique.6

TINEA CRURIS OU INTERTRIGO INGUINAL – ECZÉMA MARGINÉ

Tinea cruris ou « démangeaison à l’aine » se présente sous forme d’une éruption cutanée écailleuse d’un rouge profond (pour les peaux claires) ou d’un brun grisâtre (pour les peaux foncées), avec ou sans aspect de « teigne » dans les plis de l’aine, près des organes génitaux.5

TINEA VERSICOLOR (PITYRIASIS)

Le pityriasis versicolor apparaît généralement sur la poitrine, les épaules ou le dos sous forme de taches légèrement colorées (hypopigmentées). On le confond parfois avec le vitiligo. Il s’agit toutefois d’une infection fongique qui disparaît souvent après l’application d’un shampooing au kétoconazole sur les zones touchées. 5

TINEA

PEDIS OU PIED D’ATHLÈTE

Le pied d’athlète est le nom commun de Tinea pedis. Cette infection fongique entraîne une desquamation ou une fissuration entre les orteils, une fissuration généralisée de la peau du pied ou l’apparition d’ampoules remplies de liquide sur la face inférieure du pied. Elle s’avère souvent malodorante et provoque une irritation qui limite l’activité physique. La pratique d’un sport, la transpiration excessive et une mauvaise hygiène des pieds constituent des facteurs de

risque. Outre le traitement antifongique classique, on recommande de changer de chaussettes et de chaussures le plus souvent possible et de limiter l’accumulation d’humidité.5,7

TINEA UNGUIUM OU ONYCHOMYCOSE

L’onychomycose est une infection fongique courante des ongles, généralement des ongles des pieds. Elle se manifeste par une décoloration foncée ou blanc-jaune de la plaque de l’ongle ou par la destruction de l’ongle lui-même à un stade avancé. Alternative aux antifongiques oraux, l’éfinaconazole s’avère un traitement efficace qui s’applique quotidiennement sur l’ongle, comme un vernis à ongles.8

TRAITEMENT

Le traitement des infections fongiques cutanées comprend généralement des crèmes ou des lotions topiques ainsi que des médicaments oraux. Dans certains cas, on a recours à des bains de bouche ou à des shampooings. Avant d’administrer le traitement, votre médecin effectuera parfois des prélèvements sur les zones touchées pour confirmer le diagnostic. Si vous prenez des médicaments antifongiques par voie orale sur plus de trois semaines, on vous prescrira des analyses sanguines pour surveiller votre état de santé. 5

Les infections fongiques de la peau sont courantes, très contagieuses et souvent pénibles. Elles se prennent toutefois en charge par une visite chez votre médecin de famille ou votre dermatologue, qui posera un diagnostic précis et vous prescrira un traitement rapide.

RÉFÉRENCES

1. Havlickova B., Czaika V.A., Friedrich M. Epidemiological trends in skin mycoses worldwide [correction publiée dans Mycoses. Janvier 2009;52(1):95]. Mycoses. 2008;51 Suppl 4:2-15. doi:10.1111/j.1439-0507.2008.01606.x

2. Yeung J., Bunce P.E., Lynde C.W., Turchin I., Vender R.B. Review and Practical Guidance on Managing Fungal Infections in Patients With Psoriasis Receiving Anti-IL-17 Therapies. J Cutan Med Surg 2022;26(1_suppl):3S-23S. doi:10.1177/12034754221111111

3. Deng R., Wang X., Li R. Dermatophyte infection: From fungal pathogenicity to host immune responses. Front Immunol 2023;14:1285887. Publication 2 nov. 2023. doi:10.3389/ fimmu.2023.1285887

4. Gupta A.K., Chaudhry M., Elewski B. Tinea corporis, tinea cruris, tinea nigra, and piedra. Dermatol Clin. 2003;21(3):395-v. doi:10.1016/s0733-8635(03)00031-7

5. Ely J.W., Rosenfeld S., Seabury Stone M. Diagnosis and management of tinea infections. Am Fam Physician. 2014;90(10):702-710

6. R. AN, Rafiq N.B. Candidiasis. In: StatPearls Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 29 mai 2023

7. Leung A.K., Barankin B., Lam J.M., Leong K.F., Hon K.L. Tinea pedis: An updated review. Drugs Context. 2023;12:2023-5-1. Publication 29 juin 2023. doi:10.7573/dic.2023-5-1

8. Gupta A.K., Talukder M. Efinaconazole in Onychomycosis. Am J Clin Dermatol. 2022;23(2):207-218. doi:10.1007/s40257-021-00660-1

Siddhartha Sood est étudiant en troisième année de médecine à l’Université de Toronto, en Ontario.

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POUR UNE PEAU PLUS SAINE

Piqûres d’insectes 101

Que ce soit en voyage, en camping ou lors d’un barbecue, les piqûres d’insectes sont difficiles à éviter. Elles entraînent souvent démangeaisons, rougeurs, douleurs et irritations. Ces symptômes sont dus à l’injection de salive et parfois de venin lors de la piqûre. En effet, la salive d’un insecte contient souvent des substances irritantes ou toxiques. Une action immédiate s’avère essentielle pour soulager l’inconfort et réduire les risques d’infection.

Les piqûres d’insectes peuvent déclencher des réactions locales ou systémiques, comme l’anaphylaxie. Les réactions locales sont les plus fréquentes. Pour les traiter, nettoyez la zone touchée avec de l’eau et un savon doux pour éliminer toute trace de venin, de saleté ou de bactéries. Appliquez une compresse froide pendant dix à quinze minutes pour réduire le gonflement. Des remèdes en vente libre – ibuprofène

et acétaminophène – s’utilisent pour les piqûres douloureuses, tout comme des crèmes antidémangeaisons à base d’hydrocortisone, de calamine ou de menthol. Si les démangeaisons persistent, des antihistaminiques oraux en vente libre pourraient vous soulager. Certes, même si cela est tout à fait tentant, évitez de vous gratter si vous ne souhaitez pas aggraver l’irritation ou augmenter les risques d’infection. N’oubliez pas de surveiller d’éventuels signes d’infection : intensification de la rougeur, gonflement, chaleur ou pus. Les réactions systémiques se manifestent de plusieurs façons : sensation de picotement, souvent sur le visage, bouffées de chaleur, gonflement, urticaire. En cas de réaction anaphylactique, consultez immédiatement un médecin.

Les piqûres d’insectes sont évidemment gênantes. Toutefois, une action rapide

Les piqûres d’insectes sont évidemment gênantes. Toutefois, une action rapide améliore considérablement l’inconfort. Et la prévention demeure le meilleur moyen d’éviter un traitement.

améliore considérablement l’inconfort. Et la prévention demeure le meilleur moyen d’éviter un traitement. Appliquer un insectifuge contenant 20 à 30 % de DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide), porter des vêtements appropriés et utiliser des moustiquaires sont autant de stratégies efficaces pour éviter les piqûres d’insectes.

Références

1. Allington, Herman V. “Insect Bites.” Journal of the American Medical Association, vol. 155, no 3, 15 mai 1954, p. 240, doi:10.1001/jama.1954.03690210018005.

2. Barsky, Howard E. “Stinging insect allergy.” Postgraduate Medicine, vol. 82, no 3, sept. 1987, p. 157–162, https://doi.org/10.1 080/00325481.1987.11699959.

3. “Mosquito Bite Symptoms and Treatment.” Centers for Disease Control and Prevention, 24 mai 2023, www.cdc.gov/mosquitoes/ mosquito-bites/symptoms.html. Page consultée le 24 mars 2024.

Victoria Young étudie en deuxième année de médecine à l’Université de Toronto, en Ontario.

Questions à poser avant de participer à un essai clinique

Les essais cliniques sont essentiels pour faire avancer la recherche médicale et, plus précisément, évaluer de nouveaux médicaments et traitements destinés aux personnes aux prises avec divers problèmes de santé. Les essais cliniques ont donc besoin de volontaires qui souhaitent participer à la recherche, ce qui s’avère parfois une charge intimidante à laquelle ces bénévoles consacrent temps et énergie.

Afin de prendre la meilleure décision pour votre bien-être personnel, parlez à votre médecin, à une professionnelle ou un professionnel de la santé de votre intention de participer à un essai clinique. Assurez-vous de bien en comprendre tous les volets. Vous devez vous sentir à l’aise dans le processus et avoir la conviction d’être bien informé. Nous vous encourageons à poser des questions aux membres de l’équipe à

la tête de l’essai et du traitement que vous recevrez tout au long de votre participation. Voici quelques questions simples pour vous aider à démarrer et à déterminer si un essai est bon pour vous :

• Quel est l’objectif de l’essai clinique?

• Combien de temps durera-t-il?

• L’essai porte-t-il sur un placebo ou sur un traitement déjà commercialisé?

Sachez qu’il n’y a pas de « mauvaise » question. L’équipe de recherche répondra à toutes vos interrogations pour que vous ayez toute l’information nécessaire si vous choisissez de participer à l’essai. N’hésitez pas à poser des questions complémentaires pour en savoir plus sur l’impact de l’essai sur votre vie quotidienne :

• Une hospitalisation sera-t-elle nécessaire?

• De quels types de tests ou de traitements s’agit-il?

• Quels sont les risques et les avantages éventuels de l’essai par rapport à mon plan de traitement actuel?

• Qui supervisera mes soins?

Enfin, renseignez-vous sur les promoteurs de l’essai, le remboursement des frais et les politiques en matière de protection de la vie privée et de confidentialité pour avoir une bonne vue d’ensemble.

Pour de plus amples renseignements sur les essais cliniques : https://apropeau.ca/ recherche/essai-clinique

Pour trouver des essais cliniques dans votre province ou territoire de résidence : https://trial-finder.ctontario.ca.

Titulaire d’une maîtrise en santé publique, Maddy McCarville est une professionnelle de la communication dans le domaine de la santé à London, en Ontario.

Le syndrome de Gorlin

Je vis avec le syndrome de Gorlin. Mon parcours est unique, difficile. Le syndrome de Gorlin, ou syndrome du nævus basocellulaire, est une maladie génétique rare qui affecte plusieurs systèmes de l’organisme. Il se caractérise essentiellement par une prédisposition à développer divers types de tumeurs, en particulier des carcinomes basocellulaires.

Dès mon plus jeune âge, j’ai commencé à remarquer des signes inhabituels, de petites entailles sur la paume des mains et la plante des pieds. Ces lésions cutanées sont apparues un peu partout sur mon corps. On a plus tard posé un diagnostic de carcinomes basocellulaires. Parfois défigurantes, ces tumeurs nécessitent une surveillance et un traitement constants. Vivre avec ces rappels visibles de ma maladie s’est avéré

Le

soutien de mes proches et le contact avec d’autres personnes qui partagent des expériences similaires me sont d’une aide incommensurable.

émotionnellement éprouvant, c’est le moins qu’on puisse dire.

Outre les manifestations physiques, le syndrome de Gorlin s’accompagne d’autres difficultés. Les anomalies dentaires, entre autres des kystes dans la mâchoire, sont fréquentes. J’ai subi de nombreuses interventions chirurgicales et dentaires pour les faire enlever. Il y a beaucoup d’autres symptômes que je n’ai pas, heureusement.

L’imprévisibilité du syndrome de Gorlin constitue peut-être l’un des aspects les plus décourageants de la maladie. Malgré un suivi vigilant et des mesures préventives – je suis devenue experte en matière d’écrans solaires –, des tumeurs peuvent toujours se développer n’importe où sur le corps. Les dernières en date se trouvent dans mes conduits auditifs. Des interventions médicales fréquentes sont nécessaires. L’incertitude constante quant à ma santé m’épuise mentalement. Elle provoque de l’anxiété et de la crainte face à l’avenir.

Cependant, malgré ces difficultés, je refuse de laisser le syndrome de Gorlin me définir. Toute cette crème solaire dont je m’enduis régulièrement va de pair avec certains effets positifs : je n’ai pas de rides! Le soleil ne cause aucun dommage à mon visage. J’ai participé à des essais cliniques, dans l’espoir que l’on trouve bientôt un moyen d’atténuer certains symptômes. J’ai appris à m’adapter et à m’appuyer sur ma résilience pour y trouver la force nécessaire. Le soutien de mes proches et le contact avec d’autres personnes qui partagent des expériences similaires me sont d’une aide incommensurable. Certes, vivre avec le syndrome de Gorlin n’est pas une partie de plaisir, mais cela m’a appris la résilience, l’empathie et l’importance de chérir chaque journée.

Le chemin à parcourir demeure incertain. Je reste toutefois déterminée à vivre pleinement ma vie, couverte de crème solaire de la tête aux pieds, en acceptant les hauts et les bas associés à cette maladie rare.

Certes, vivre avec le syndrome de Gorlin n’est pas une partie de plaisir, mais cela m’a appris la résilience, l’empathie et l’importance de chérir chaque journée. Le chemin à parcourir demeure incertain. Je reste toutefois déterminée à vivre pleinement ma vie.

Pachyonychie congénitale

La pachyonychie congénitale est une maladie génétique dont les mutations affectent l’une des cinq kératines (protéines) qui forment les cheveux, les ongles et d’autres tissus durs. Son nom provient des termes grecs pachy (épais), nychia (ongles) et congenita (qui existe depuis la naissance). La pachyonychie congénitale résulte d’une mutation spontanée ou est héritée de l’un des deux parents. Un test sanguin confirmera la mutation en cause.

Les symptômes de la pachyonychie congénitale varient, mais ils apparaissent souvent peu après la naissance et sont généralement présents avant

l’âge de dix ans. La plupart des ongles épaississent. Des callosités douloureuses et des ampoules se forment sur la plante des pieds et rendent la marche difficile. De plus, la paume des mains présente un épaississement de la peau et, tout comme la plante des pieds, s’avère parfois très moite.

Les personnes touchées par cette affection ont parfois des dents à la naissance, des lésions cutanées ou des kystes sur les coudes et les genoux (en particulier les enfants), et un film blanc sur la muqueuse de la bouche et de la langue. Les symptômes les plus rares sont nombreux : difficultés d’alimentation,

enrouement, plaies sur les côtés des lèvres, infections bactériennes de la peau, perte de cheveux.

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement propre à la pachyonychie congénitale. Des crèmes hydratantes améliorent les plaques de peau rugueuse; on peut tailler les callosités; des médicaments oraux et topiques prescrits par une professionnelle ou un professionnel de la santé soulageront d’autres symptômes.

La Dre Catherine C. McCuaig est dermatologue pédiatrique au CHU Sainte Justine de Montréal, au Québec.

Aperçu des syndromes de dysplasie ectodermique

maladies rares

À l’âge de quatorze mois, Jacob a reçu un diagnostic de dysplasie ectodermique. Sa peau était rouge vif et se détachait par couches, laissant de grandes plaques rugueuses. Ses yeux étaient bordés de rouge et ses cils, très fins. Il était chauve, sans sourcils, sa peau était chaude, sèche et lui causait des démangeaisons. Il pleurait sans larmes. Lorsque les radiographies ont montré que ses dents ne se développaient que très peu, voire pas du tout, des tests génétiques ont confirmé le diagnostic.

Maladies héréditaires, les dysplasies ectodermiques se traduisent par un développement anormal, in utero, de la peau, des cheveux, des dents, des ongles et des glandes sudoripares, ensemble ou en combinaison. On a dénombré plus de 180 types connus de dysplasies ectodermiques, que l’on repère grâce à une combinaison de symptômes.

Les symptômes et la gravité varient. Toutefois, certaines grandes caractéristiques permettent de poser un diagnostic individuel.

Cheveux

Les cheveux et les poils sont clairsemés sur le cuir chevelu et le corps. Ils sont d’ordinaire de couleur claire, cassants et poussent lentement. Les sourcils et les cils sont clairsemés ou absents.

Ongles

Les ongles des doigts et des orteils sont épais ou minces, de forme anormale ou décolorés.

Peau et glandes sudoripares

Fine et sèche, la peau est sujette à eczéma, éruptions cutanées et infections, qui se révèlent parfois très graves. Les glandes sudoripares sont absentes ou peu développées, ce qui se traduit par une transpiration faible ou nulle. Autrement dit, une surchauffe due au climat, à la maladie, au sport, etc., met la vie de la personne en danger.

Dents

Les dents manquent – hypodontie – ou sont difformes – petites, coniques ou pointues –et très espacées. L’émail est mal formé.

La dysplasie ectodermique se caractérise par toutes sortes de symptômes : bec-de-lièvre, fente palatine, réduction de la salive, mucus épais, canaux lacrymaux endommagés, allergies et asthme, problèmes de croissance, absence de frein du pénis, absence ou fusion d’orteils et de doigts.

Appuyées par un soutien dentaire et médical adapté et quelques stratégies de prise en charge uniques, les personnes atteintes de dysplasie ectodermique comme Jacob peuvent mener pendant longtemps des vies riches, animées et en bonne santé.

Meghan Cross a fondé l’Association canadienne des syndromes de dysplasie ectodermique (ACSDE), un organisme de bienfaisance enregistré dont la mission consiste à fournir des informations, des ressources et un soutien aux personnes et aux familles du Canada qui doivent composer avec la dysplasie ectodermique. Pour en savoir plus : www.ectodermaldysplasia.ca.

L’ACPD EN ACTION

J’ai eu le plaisir de participer comme membre d’un groupe de spécialistes à la réunion inaugurale du Canadian Genodermatoses Network (Réseau canadien des génodermatoses), qui s’est tenue le 5 avril 2024 à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto. Lors de cette réunion, nous avons couvert un large éventail de sujets essentiels pour comprendre et traiter les maladies génétiques rares de la peau. Voici un résumé des grands sujets abordés et des points à retenir.

1. Importance pour les parents et les familles : Cinq personnes touchées par ces maladies ont fait part de leur expérience et souligné qu’il était primordial de bien saisir les besoins et les points de vue des parents et des patientes et patients atteints de génodermatoses. Elles ont insisté sur la nécessité de fournir soutien et ressources.

2. Leçons tirées du réseau français des maladies rares : Visions et expériences du réseau français des maladies rares, qui met en lumière des stratégies efficaces de collaboration, de défense des intérêts des patientes et patients, et d’allocation des ressources.

3. Financement, organisation et définition des priorités : Leçons tirées de l’expérience de SkIN Canada (Réseau canadien de recherche sur la peau) sur les mécanismes de financement et les stratégies d’établissement des priorités dans le

Pleins feux sur nos dernières activités et autres informations importantes pour les patients atteints d’une affection de la peau.

contexte des maladies rares de la peau.

4. ACMTS et priorités en matière de maladies rares : Discussion sur le rôle de l’ACMTS (Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé) dans la définition et la prise en compte des priorités en matière de maladies rares. Il s’agit de souligner l’amélioration des infrastructures pour recueillir des données de qualité sur la prévalence des maladies rares.

5. Priorités réglementaires canadiennes : Analyse des priorités réglementaires propres aux maladies rares au Canada, qui a mis en lumière la nécessité de rationaliser les processus et les mesures incitatives pour faciliter le développement et l’approbation des traitements.

6. Recherche sur les maladies rares : Optiques du secteur privé et des communautés scientifiques sur les priorités de la recherche, y compris les approches novatrices, comme la thérapie génique, prometteuse dans le traitement des affections causées par des mutations monogéniques.

7. Thérapie génique : Analyse du parcours, de la conceptualisation à la réalisation de la thérapie génique, et mise en évidence de son potentiel susceptible de révolutionner le traitement des génodermatoses et d’autres troubles monogéniques.

8. Discussions en petits groupes : Les participantes et participants ont pris part à des discussions destinées à

SOCIÉTÉS COMMANDITAIRES DE L’ACPD

améliorer les soins aux patients. Ils ont cerné les priorités futures dans des domaines fondamentaux : diagnostic, prise en charge des soins, recherche, éducation, défense des intérêts des patientes et patients. Dans l’ensemble, la réunion a fait office de plateforme complète grâce à laquelle les parties prenantes ont pu diffuser leurs connaissances, leurs expériences et collaborer pour faire progresser les soins et le soutien aux personnes atteintes de génodermatoses. Merci aux Dres Elena Pope, Michelle Ramien, Wingfield Rehmus et Irene Lara Corrales pour cette journée formidable et instructive. Pour en savoir plus sur les nombreuses manières dont l’ACPD aide les patientes, patients et leurs familles, ou sur la façon dont vous pouvez participer à nos activités, visitez notre site Web à l’adresse suivante : https://apropeau.ca/fr.

Mimma Spagnolo, Coprésidente, conseil d’administration de l’ACPD

LE SAVIEZ-VOUS?

L’ACPD fait la promotion de journées de sensibilisation à des maladies et affections de la peau de toutes sortes, dont la Journée mondiale du vitiligo, le 25 juin.

Ces commanditaires n’apportent aucun soutien éditorial au magazine. L’ACPD est responsable du contenu final du magazine À propeau de l’ACPD.

CONSEILLERS MÉDICAUX D’À PROPEAU + MEMBRES DU CONSEIL + BÉNÉVOLES

Merci aux conseillers médicaux, aux membres du conseil d’administration et aux bénévoles qui appuient le travail de l’ACPD. Pour plus de détails, veuillez consulter la page https://apropeau.ca/a-propos-de-l-acpd.

Prix Tanny Nadon pour les personnes proches aidantes

L’ACPD est fière de rendre hommage à Yvonne Gerard (North Vancouver, C.-B.) et de lui remettre le Prix Tanny Nadon pour les personnes proches aidantes. Yvonne s’est surpassée pour soutenir son mari Bob, qui a survécu à un mélanome et à un cancer du cerveau.

Après que Bob eut reçu des diagnostics dévastateurs, Yvonne s’est investie à la fois dans son rôle d’aidante et dans la recherche d’un traitement efficace. Les efforts d’Yvonne ont non seulement sauvé la vie de Bob, mais l’ont également amenée à défendre les intérêts d’autres personnes atteintes d’un cancer de la peau.

Faites la connaissance de ce couple qui raconte son histoire dans la vidéo de l’ACPD, Point de mire, L’histoire d’Yvonne, sur la chaîne YouTube de l’ACPD : https://bit.ly/Spotlight-caregiver-stories.

Appels de candidatures

Vous connaissez une personne qui mérite d’être chaleureusement félicitée pour les soins qu’elle prodigue à une personne atteinte d’une maladie de la peau, des cheveux ou des ongles? N’hésitez pas! Proposez sa candidature pour le Prix Tanny Nadon pour les personnes proches aidantes.

Notre choix se fait selon les critères suivants :

• Détermination à fournir de l’aide, dévouement

• Compassion et force

• Techniques de résolution des problèmes

• S’informer sur la maladie

• Recours à des services pour prendre en charge la maladie

La personne honorée recevra une couverture brodée, un certificat et verra son profil diffusé dans POINT DE MIRE sur les canaux de communication de l’ACPD.

Les nominations sont acceptées chaque année. La date limite du dépôt des candidatures est fixée à la mi-octobre.

Rendez-vous sur le site Web de l’ACPD! Vous y découvrirez la marche à suivre pour proposer la candidature d’une personne proche aidante, visionner la vidéo d’Yvonne dans le cadre de POINT DE MIRE et en savoir plus sur l’héritage de Tanny Nadon : https://apropeau.ca/s-impliquer/ patients-et-aidants/prix-tanny-nadon-pour-les-aidants.

Tanny Nadon

En remettant ce prix à une personne proche aidante, l’ACPD honore la mémoire de la bénévole dévouée et désintéressée Tanny Nadon (1941–2016) dont l’exemple continue d’inspirer les membres de l’ACPD.

www.apropeau.ca

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