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Printemps 2022
VOLUME 13 • NUMÉRO 1
À PRO
SANTÉ MENTALE ET PROBLÈMES CUTANÉS La relation entre le cerveau et la peau
Accéder aux médicaments au Canada : comment nous aidons les patients www.apropeau.ca Publication officielle de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie
GROS PLAN SUR LE PRURIGO NODULAIRE DE HYDE L’APPLICATION DE SANTÉ MOBILE EczemaQ
QUELQUESfaits SUGGESTIONS ET CONSEILS POUR LES PATIENTS ET LEUR FAMILLES
Nouvelle chaire d’ethnodermatologie à l’Université de Toronto
La Faculté de médecine Temerty de l’Université de Toronto va créer une chaire d’ethnodermatologie, un domaine de la dermatologie consacré à l’apparition des affections cutanées ainsi qu’à leur diagnostic et à leur prise en charge pour les personnes à la peau plus foncée. La chaire AbbVie en ethnodermatologie visera à développer la recherche et de nouveaux programmes d’études pour former les médecins et les aider à mieux comprendre comment différentes affections cutanées touchent différemment chaque personne selon la couleur de sa peau, que celle-ci soit plus sombre ou plus claire. Dans un article du Toronto Star, la Dre Marissa Joseph affirme que cette nouvelle chaire a pour but de recueillir de nouvelles données pour permettre aux médecins de diagnostiquer plus précisément les affections cutanées chez les personnes de couleur. Une collecte de données plus diversifiées en dermatologie pourrait conduire à de meilleurs résultats pour les personnes dont la peau est plus foncée. La direction de la Division de dermatologie de l’Université de Toronto souligne que Toronto se prête particulièrement à la création de cette chaire, puisque plus de la moitié de la population de la ville se compose de personnes de couleur.
L’utilisation de désinfectant pour les mains
Selon les Centers for Disease Control and Prevention, aux États-Unis, un simple lavage des mains à l’eau et au savon reste le moyen le plus efficace de combattre les microbes. Mais lorsque vous êtes en déplacement, un désinfectant pour les mains contenant au moins 60 % d’alcool est une bonne option. En raison de la gestion des risques liés à la COVID-19 au cours des deux dernières années, nous sommes nombreux à nous désinfecter les mains à l’entrée d’une épicerie, pour un rendez-vous médical, etc.
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SANTÉ MENTALE ET PROBLÈMES CUTANÉS La relation entre le cerveau et la peau
Traitements en dermatologie et accès aux médicaments au Canada : aider les patients
www.apropeau.ca Publication officielle de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie
Printemps 2022 • Volume 13 • Numéro 1 ISSN 1923-0729 Gestion de la publication : Craig Kelman & Associates www.kelman.ca Tous droits réservés. ©2022 Reproduction interdite.
GROS PLAN SUR LE PRURIGO NODULAIRE DE HYDE L’APPLICATION DE SANTÉ MOBILE ECZEMAQ
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Si vous utilisez régulièrement du désinfectant pour les mains, vous savez que ce produit d’hygiène s’accompagne parfois d’un effet secondaire désagréable : la peau sèche et se craquelle. Si vous avez de l’eczéma ou la peau sensible, votre barrière cutanée est déjà compromise, ce qui augmente l’inflammation et provoque ou aggrave les symptômes, entre autres sécheresse, rougeurs, desquamation, irritation. C’est pourquoi bon nombre de personnes appliquent une crème hydratante après avoir utilisé un désinfectant pour les mains. Munissez-vous d’un hydratant en format de voyage lorsque vous êtes en déplacement pour pouvoir l’appliquer après vous être lavé ou désinfecté les mains.
L’acné chez l’adulte
L’acné est une affection cutanée inflammatoire qui survient souvent pendant la puberté. Mais l’acné touche également l’adulte. L’acné est l’une des affections cutanées les plus courantes dans le monde. L’acné légère de l’adulte prend différentes formes : points noirs, points blancs, petites pustules. Dans sa forme modérée, l’acné de l’adulte se manifeste aussi sous forme de papules, qui apparaissent sur le visage ou le corps. L’acné sévère de l’adulte s’accompagne souvent de rougeurs, de gonflements, d’irritations et de kystes profonds plus importants. L’acné de l’adulte est causée par une inflammation et des pores obstrués. Les fluctuations ou l’excès d’hormones masculines ou féminines peuvent aussi provoquer de l’acné chez l’adulte en raison des changements que ces fluctuations créent dans l’ensemble du corps et dans l’environnement cutané, ce qui peut entraîner un déséquilibre du pH, de l’inflammation, des variations de circulation sanguine ou une production excessive de sébum. Le plus souvent, l’acné n’est pas le fruit d’une mauvaise hygiène. Les bactéries s’accumulent sous la peau, et un nettoyage de surface ne réussit pas toujours à les déloger. Des fluctuations hormonales se produisent chez la femme adulte pendant les menstruations, la grossesse, la période postpartum, l’allaitement et la préménopause. L’acné hormonale est fréquente chez les femmes et encore plus chez les femmes à la peau colorée.
Alliance canadienne des patients en dermatologie : Suite 111, 223 route Colonnade Sud, Ottawa, Ontario, K2E 7K3 Tél. (sans frais) : 1-877-505-CSPA (2772) Courriel : info@canadianskin.ca Accord sur la vente postale de publications canadiennes no 40065546. Imprimé au Canada.
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Lumière bleue et traitements de l’infection fongique de l’ongle par la Dre Isabelle Delorme
Q R
Dois-je protéger ma peau de la lumière bleue des écrans?
Les effets de la lumière bleue sur la peau suscitent de plus en plus d’inquiétudes, en raison de l’utilisation accrue des écrans numériques et des DEL.
mélange d’oxydes de fer et de pigments d’oxyde de titane. Des études montrent que les antioxydants oraux et topiques fournissent également une protection contre la lumière visible.
Q
Puis-je me vernir les ongles si j’ai une infection fongique de l’ongle? Le vernis à ongles peut-il se mélanger aux traitements topiques?
R
Tout dépend du traitement que vous utilisez. Actuellement, il existe deux médicaments topiques délivrés sur ordonnance pour le traitement de l’infection fongique de l’ongle. La solution topique JUBLIAMD (éfinaconazole) 10 % est un médicament sur ordonnance, utilisé pour traiter l’infection fongique des ongles d’orteils. Le vernis à ongles ne gêne en rien l’absorption du produit. On peut l’utiliser en toute sécurité pendant le traitement. PENLACMD (ciclopirox) se présente sous la forme d’une solution à appliquer, une fois par jour, sur l’ongle et sur la peau autour et en dessous de l’ongle. Il ne faut pas utiliser de vernis à ongles ou d’autres produits cosmétiques pour les ongles sur un ongle traité avec une solution topique de ciclopirox.
Il existe peu d’études à long terme sur la lumière bleue, l’intérêt scientifique étant assez nouveau. On sait que la lumière bleue du soleil est nocive pour la peau au même titre que l’exposition au soleil. De nombreuses études ont montré que le soleil émettait beaucoup plus de lumière bleue que n’importe quel appareil numérique. Trente minutes d’exposition au soleil équivalent à une exposition de huit heures à un écran puissant, pendant cinq jours d’affilée. Les doses provenant des écrans électroniques sont probablement trop faibles pour modifier significativement l’aspect de la peau. Cependant, pour l’instant, l’impact potentiel des effets cumulatifs d’une exposition à long terme à la lumière visible sur la peau, y compris la lumière bleue, est inconnu. En revanche, il convient d’accorder plus d’attention à l’exposition à la lumière du soleil (en particulier la lumière bleue) passant sans filtre par les fenêtres lorsqu’on est à l’intérieur qu’à celle des écrans électroniques. Aujourd’hui, il existe des ingrédients et des produits de soins de la peau qui contiennent des filtres UVA et UVB à large spectre. Les écrans solaires teintés (colorés), déjà sur le marché, offrent une protection contre la lumière visible. Ils se composent d’un
La docteure Isabelle Delorme est une dermatologue agréée de Drummondville au Québec. Printemps 2022
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Accéder aux médicaments au Canada : comment nous aidons les patients PAR SABRINA RIBAU ET R ACHAEL MANION, L’ACPD
Accéder aux médicaments sur ordonnance au Canada est une démarche compliquée, éprouvante pour nombre de patients, notamment celles et ceux qui sont traités en dermatologie. Il y a de nombreux obstacles à l’accès aux traitements au Canada : consultation avec les fournisseurs de soins primaires – médecins de famille, infirmières praticiennes –, délais pour voir un ou une spécialiste, mosaïque d’assurances médicaments en vigueur au Canada et long processus pour que les médicaments approuvés par Santé Canada se retrouvent en pharmacie. 4 | www.apropeau.ca | Printemps 2022
Besoins des patients traités en dermatologie Pour les personnes ayant des affections de la peau, des cheveux et des ongles, l’accès à un traitement médical efficace tient du parcours du combattant. Dans la plupart des cas, au Canada, il faut attendre plusieurs mois avant d’avoir un rendezvous avec un ou une dermatologue, le nombre de dermatologues en fonction de la population canadienne étant l’un des pires ratios parmi les pays disposant de ressources similaires (www. improveeczemacare.com/dashboard). Nous savons que pour certaines affections, comme l’hidradénite suppurée, il peut s’écouler environ sept ans entre le début des symptômes et le diagnostic, la moitié des patients effectuant dix visites pour se faire soigner (https://apropeau.ca/images/ HS_Report/HS_Report_-_Marquee_pour_ la_vie_May_2020.pdf).
Une fois que vous avez réussi à voir un fournisseur de soins de santé et que vous avez discuté de vos options de traitement, une nouvelle aventure s’amorce : comment accéder aux médicaments qui peuvent vous aider? Il y a plusieurs façons d’obtenir une assurance médicaments : régimes publics (fournis par les gouvernements), régimes privés et programmes d’aide aux patients des fabricants (ou programmes d’utilisation humanitaire). Il faut plusieurs années pour qu’un médicament sur ordonnance passe du laboratoire à la pharmacie. Santé Canada examine les nouveaux médicaments et les médicaments génériques pour déterminer s’ils sont sûrs pour les patients (ou s’ils pourraient ne pas l’être dans certaines circonstances) et s’ils tiennent les promesses des fabricants (efficacité). Une fois que Santé Canada a autorisé
la vente d’un médicament au Canada, les régimes d’assurance médicaments examinent l’information pour décider s’ils veulent ou non inclure ce produit dans leurs formulaires (listes de médicaments qu’ils paieront). Dans leur analyse, ils examinent le médicament par rapport aux autres traitements accessibles pour la maladie concernée (efficacité clinique) et leurs coûts (rentabilité). Dans le cas des régimes publics d’assurance médicaments offerts par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, cette évaluation est effectuée par l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS), à l’extérieur du Québec, et par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), au Québec. L’ACPD participe souvent à ces examens et interroge les membres de notre communauté sur leur expérience de ces affections et des traitements connexes. Selon l’examen de l’ACMTS et de l’INESSS, le fabricant peut alors négocier avec l’Alliance pancanadienne pharmaceutique pour conclure une entente et ajouter le médicament aux formulaires, comprenant les conditions que les patients doivent remplir (peutêtre avoir constaté, dans un premier temps, que leur état de santé ne s’était pas amélioré avec un médicament plus ancien ou moins cher) et ce qui devra être déboursé. Trouver une assurance médicaments pour vos meilleures options de traitement Pour nombre de raisons, déterminer si vous avez une assurance médicaments ou si vous pourriez en avoir une dépend de plusieurs facteurs : la province où vous habitez, l’accès éventuel à un régime d’assurance privé (au travail, à l’école, dans une association professionnelle, etc.), votre âge, votre revenu familial et la nature de l’ordonnance. Les différences de couverture des médicaments d’ordonnance pour une même affection entraînent des inégalités entre les provinces et les territoires. Pour certaines personnes qui déménagent souvent d’un bout à l’autre du pays, comme les familles de militaires, certains de ces changements dans la couverture des régimes provinciaux peuvent avoir une incidence sur les soins que leur famille reçoit. L’ACPD a entendu de nombreux patients parler de la difficulté de payer leurs médicaments et a créé un nouvel outil pour aider l’ensemble de la population à répondre à la question : Mes médicaments sont-ils couverts?
« Une fois que vous avez réussi à voir un fournisseur de soins de santé et que vous avez discuté de vos options de traitement, une nouvelle aventure s’amorce : comment accéder aux médicaments qui peuvent vous aider? » Mon ordonnance est-elle couverte ? Mon ordonnance est-elle couverte ? est un outil interactif de recherche d’assurance médicaments accessible gratuitement et en tout temps. Conçu pour les patients et leurs familles, il vous aidera à déterminer si vous êtes couvert pour l’ordonnance que vous avez reçue. Votre médecin et le personnel des services de santé et des services sociaux pourront aussi s’en servir pour aider leurs patients et leurs clients à déterminer s’ils ont accès à l’assurance médicaments, et si cette assurance couvre les médicaments dont ils ont besoin. Cet outil ne se limite pas aux patients traités en dermatologie; il s’adresse à tous les patients du Canada. L’ACPD a pour mission d’aider les patients traités en dermatologie à accéder aux meilleurs soins et options de traitement. De nombreux patients touchés par une affection cutanée n’ont pas les
moyens de se procurer les médicaments qui leur sont prescrits. Il est essentiel d’avoir accès à des médicaments abordables, sûrs et efficaces pour traiter les affections de la peau, des cheveux et des ongles et ainsi préserver notre santé et notre qualité de vie. Vous souhaitez essayer ce nouvel outil interactif de recherche d’assurance médicaments? Vous voulez en savoir plus? Passez au www.apropeau.ca/fr/.
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Gros plan sur le prurigo nodulaire de Hyde PAR LEILYNAZ MALEKAFZALI Présentation Le prurigo nodulaire de Hyde est une affection cutanée chronique peu fréquente, qui se caractérise par des bosses fermes et extrêmement prurigineuses. Bien que sa cause exacte soit inconnue, cette affection survient principalement chez les personnes éprouvant des démangeaisons prolongées, ce qui les amène à se gratter de manière prolongée. On sait que jusqu’à 80 % des personnes touchées par cette affection ont des antécédents personnels ou familiaux de dermatite atopique (eczéma), d’asthme ou de rhume des foins. Le prurigo nodulaire de Hyde a également été associé à d’autres pathologies, comme l’anémie ferriprive, l’insuffisance rénale chronique et l’infection par le VIH. On pense que le cycle démangeaisongrattage est à l’origine du nombre croissant de nodules (bosses) dans le prurigo nodulaire de Hyde. Autrement dit, les nodules provoquent des démangeaisons qui incitent les personnes concernées à se gratter davantage, ce qui multiplie la formation de nodules sur la peau. Signes et symptômes • Les bosses fermes et prurigineuses ont un diamètre allant de quelques millimètres à plusieurs centimètres. • Les bosses peuvent être de la même couleur que la peau (pour les peaux claires et foncées), rouges, brunes ou noires. • Les bosses sont généralement regroupées et leur nombre varie de quelques-unes à plusieurs centaines. • Les lésions commencent généralement sur la partie inférieure des bras et des
Images reproduites avec l’aimable autorisation du Dr Harvey Lui
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jambes et touchent les deux côtés du corps. Elles apparaissent surtout sur les zones facilement accessibles, comme l’arrière des bras, l’avant des jambes et le tronc. • Les personnes touchées ressentent des démangeaisons intenses, des picotements, des brûlures ou des fourmillements. Diagnostic Le diagnostic de prurigo nodulaire de Hyde repose sur les symptômes d’une peau dont les démangeaisons sont intenses et sur les caractéristiques des nodules. On pourra envisager une biopsie si le diagnostic n’est pas clair. Traitement Traiter le prurigo nodulaire de Hyde est difficile. Il est rare en effet que cette affection disparaisse complètement, même avec un traitement, qui vise surtout à diminuer les démangeaisons et à permettre à la peau de guérir. Recommandations pour changer de mode de vie • Gardez les ongles courts et évitez de vous gratter. • Portez des gants la nuit pour réduire les conséquences du grattage. • Couvrez la zone concernée avec des bandages et des pansements. • Utilisez des nettoyants doux pour le bain et la douche. • Utilisez fréquemment des crèmes émollientes pour hydrater la peau et en réduire la sécheresse. Options de traitements • L’application de corticostéroïdes topiques puis l’enveloppement de la zone affectée constituent le traitement de première intention. • L’injection de corticostéroïdes dans les nodules les plus épais est une option. • Autres traitements topiques : pommade au calcipotriol (dérivé de la vitamine D), capsaïcine topique, inhibiteurs topiques de la calcineurine (pimécrolimus, par exemple) et cryothérapie à l’azote liquide. • La photothérapie UV est une option pour les personnes pour lesquelles les traitements topiques ont échoué. • Produits biologiques et immunosuppresseurs systémiques.
• La thalidomide peut être envisagée dans les cas graves. D’autres traitements servent à contrôler les démangeaisons, entre autres les antihistaminiques oraux, les antidépresseurs et les anticonvulsifs comme la gabapentine. De nouveaux traitements à l’horizon pour le prurigo nodulaire de Hyde. Stratégies d’adaptation et mesures de soutien Le prurigo nodulaire de Hyde est une affection cutanée chronique qui peut avoir un impact sur la qualité de vie des personnes concernées. Les démangeaisons sévères affectent les activités quotidiennes comme le sommeil, le travail et l’école, entraînant parfois un retrait des activités sociales en raison de la gêne occasionnée par la stigmatisation liée à l’apparence du prurigo nodulaire de Hyde. Résultat : les personnes atteintes sont susceptibles d’être particulièrement sensibles au stress et à la dépression. Nodular Prurigo International fournit des informations et du soutien aux personnes ayant cette maladie. Visitez le www.nodular-prurigo.org.uk/npi. RÉFÉRENCES
Huang, A.M, Williams, K.A et Kwatra, S.G. « Prurigo nodularis ». JAAD.2020;83(6): 1559-1565. LeCourt, A.P. Prurigo Nodularis. Medscape. 2020. Sur Internet : https:// emedicine.medscape.com/article/1088032-overview. Oakley, A. Nodular prurigo. Dermnet NZ. 2014. Sur Internet : https://dermnetnz.org/topics/nodular-prurigo. Watsky, K. Prurigo nodularis. UpToDate. 2021. Sur Internet : www.uptodate.com/contents/prurigo-nodularis. Williams, K.A, Huang, A.H, Belzberg, M. et Kwatra, S.G. « Prurigo nodularis ». JAAD.2020;83(6): 1567-1575. Zeidler, C. et Ständer, S. « The pathogenesis of Prurigo nodularis – ‘Super-Itch’ in exploration ». Eur J Pain. 2015;20(1): 37-40. Zeidler, C., Yosipoivitch, G. et Ständer, S. « Prurigo Nodularis and Its Management ». Dermatological clinics. 2018;36(3): 189-197.
Leilynaz Malekafzali étudie en troisième année de médecine à l’Université de la Colombie-Britannique et détient un baccalauréat en microbiologie et en immunologie.
SANTÉ MENTALE ET PROBLÈMES CUTANÉS La relation entre le cerveau et la peau
O
n étudie depuis de nombreuses années la relation entre la santé mentale et les maladies de la peau. La peau constitue une part importante de notre apparence et peut à la fois miner notre bien-être mental et être perturbée en retour. La présence d’une affection cutanée sur des zones très visibles comme le visage ou les mains provoque de la gêne et entraîne une baisse de l’estime de soi. Quant au stress psychologique, il a parfois pour effet d’exacerber les maladies de la peau1.
par Megan Lam, le Dr Harry Liu et la Dre Marlene Dytoc La plupart des personnes ayant à la fois une affection cutanée et un problème connexe de santé mentale se classent dans l’une de ces deux catégories2 : 1. Celles qui ont une affection cutanée qui aggrave le problème de santé mentale (p. ex. une personne qui a du psoriasis devient anxieuse en raison de l’aggravation des symptômes et de la stigmatisation sociale). 2. Celles qui ont des troubles mentaux qui provoquent des lésions cutanées (p. ex. troubles consistant à s’arracher la peau ou les poils).
Les troubles de santé mentale et les affections cutanées vont souvent de pair. Des études ont montré un lien constant entre les problèmes de peau et la probabilité accrue de troubles mentaux, essentiellement la dépression et l’anxiété 4-5 . Il est donc important que chacun, y compris parmi les fournisseurs de soins de santé et les patients, soit informé du lien entre la santé mentale et les maladies de la peau, et connaisse leur interaction.
QUELQUES FAITS : 44 % des personnes ayant de l’eczéma disent souffrir
de dépression en raison de l’état de leur peau, selon la Société canadienne de l’eczéma.3 Printemps 2022
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Affections cutanées et stigmatisation sociale Les affections cutanées sont très visibles; elles provoquent de la détresse et touchent tous les aspects de la vie de la personne. Quand elles sont chroniques, elles entraînent stigmatisation, discrimination et toutes sortes de réactions négatives. Résultat : les personnes concernées fuient les situations sociales et éprouvent des sentiments d’isolement et de honte 4. Ainsi, une personne ayant du psoriasis génital se sent souvent peu attirante, a moins d’intimité avec son partenaire et présente même des symptômes physiques – douleurs et poussées – ce qui mine ses relations interpersonnelles et nourrit une image négative de soi6-7. Les enfants touchés par des affections cutanées visibles sont, quant à eux, exposés à de l’intimidation, ce qui entraîne anxiété et retrait social. Pour les enfants comme pour les adultes, certaines activités physiques et de loisirs deviennent difficiles à pratiquer, en particulier lorsque ces affections touchent les mains, les pieds et les plis de la peau. Que ce soit en raison d’une mobilité réduite, de la douleur ou d’autres symptômes, ces personnes se privent, entre autres, des activités sportives qu’elles aiment, ce qui renforce un sentiment de solitude et de désespoir, aggravant ainsi les problèmes de santé mentale. Les considérations culturelles ajoutent une autre dimension à la stigmatisation sociale, qui est très forte parfois, entre autres pour le vitiligo, cette perte de pigmentation de la peau. Résultat : intimidation, difficultés à trouver un partenaire et un emploi, et autres complications liées à des contextes sociaux ou culturels 8-9. Le cercle vicieux Les affections cutanées chroniques vont et viennent, et le stress y joue un rôle de premier plan. L’eczéma est l’une de ces affections dans laquelle le stress a pour effet d’aggraver les démangeaisons, amorçant un cercle vicieux, le cycle « démangeaison-grattage » : les patients grattent la zone concernée en raison de l’anxiété ou du stress, ce qui entraîne une inflammation et une irritation, qui, à
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leur tour, stimulent les démangeaisons et conduisent finalement à se gratter davantage. De la même manière, l’anxiété, la dépression et d’autres troubles exacerbent les problèmes de peau, entre autres l’acné, le psoriasis et la rosacée, ce qui avive les problèmes psychologiques : les personnes concernées éprouvent de la gêne ou de l’embarras en raison de leur apparence. On pense que le stress modifie la capacité des organismes à traverser la peau et déclenche l’inflammation qui caractérise les troubles comme l’eczéma et le psoriasis10. Le traitement de l’affection psychologique connexe en plus de l’affection cutanée contribue à rompre ce cycle, en particulier pour les affections cutanées graves qui résistent aux traitements traditionnels. Comment briser ce cercle vicieux 1. Informez les membres de votre famille et vos amis. Parler de la nature de votre maladie et avoir une conversation ouverte avec vos partenaires contribuera à renforcer votre réseau de soutien et à améliorer la compréhension sociale à votre égard11. Pour obtenir des conseils sur la façon de parler avec vos proches et l’avis d’une ou d’un psychologue, consultez la chaîne YouTube de l’ACPD. 2. Gérez votre stress. Maintenir une alimentation saine et faire régulièrement de l’exercice, pratiquer la pleine conscience et consulter des professionnels vous seront utiles13. 3. Adressez-vous à un réseau ou à une association de soutien aux patients. Disposer d’un réseau solide de personnes ayant la même maladie que vous et vivant une expérience similaire vous aidera. Pour en savoir plus sur les organismes qui vous soutiendront dans le cas de maladies de la peau, des cheveux ou des ongles, consultez la liste des membres affiliés de l’ACPD sur notre site Web (https://apropeau.ca/apropos-de-l-acpd/groupes-affilies). 4. Parlez à votre fournisseur de soins de santé. Communiquez avec votre dermatologue ou votre fournisseur de soins primaires pour discuter des options qui vous
conviendront le mieux. Les cliniques de psychodermatologie proposent un accès à des professionnels spécialisés dans ce domaine. Les dermatologues et les psychiatres travaillent souvent main dans la main pour aider les patients. Megan Lam étudie la médecine à l’Université McMaster et s’intéresse à la dermatologie. Le D r Harry Liu est résident en dermatologie à l’Université de la Colombie-Britannique. La D re Marlene Dytoc est dermatologue spécialisée en psychodermatologie et professeure clinicienne de médecine à la Division de dermatologie de l’Université de l’Alberta. RÉFÉRENCES
1. Kayiran, M.A., Karadag, A.S., Jafferany, M. Psychodermatology of acne: Dermatologist’s guide to inner side of acne and management approach. Dermatologic Therapy 2020;33:e14150. 2. Leon, A., Levin, E.C., Koo, J.Y.M. Psychodermatology: an overview. Semin Cutan Med Surg 2013;32:64-67. 3. Atopic Dermatitis Quality of Life Report: Moderate-to-Severe disease. Société canadienne de l’eczéma, résultats du sondage 2016/2017. Sur Internet : https://eczemahelp.ca/wp-content/ uploads/2019/02/ESC_Quality-of-Life-Report_Nov-2017-1.pdf. Consulté le 1er novembre 2021. 4. Hong, J., Koo, B., Koo, J. The psychosocial and occupational impact of chronic skin disease. Dermatologic therapy 2008;21:54-59. 5. All-party parliamentary group on skin. Mental health and skin disease. London, 2020. Sur Internet : www.appgs.co.uk/ publication/view/mental-health-and-skin-disease-2020. Consulté le 1er novembre 2021. 6. Yang, E., Beck, K., Sanchez, I., Koo, J., Liao, W. The impact of genital psoriasis on quality of life: A systematic review. Psoriasis Targets Ther 2018;8:41-47. 7. Ryan, C., Sadlier, M., De Vol, E. et al. Genital psoriasis is associated with significant impairment in quality of life and sexual functioning. J Am Acad Dermatol 2015;72(6):978-83. 8. Alghamdi, K.M., Moussa, N.A., Mandil, A. et al. Public perceptions and attitudes toward vitiligo. J Cutan Med Surg 2012;16(5):334-340. 9. Thompson, A.R., Clarke, S.A., Newell, R.J. et al. Appearance Research Collaboration. Vitiligo linked to stigmatization in British South Asian women: a qualitative study of the experiences of living with vitiligo. Br J Dermatol 2010;163(3):481-486. 10. Basavaraj, K.H., Navya, M.A., Rashmi, R. Relevance of psychiatry in dermatology: Present concepts. Indian J Psychiatry 2010;52(3):270-275. 11. Tuckman, A. The potential psychological impact of skin conditions. Dermatol Ther 2017;7 (Suppl 1):53-57. 12. Woodham, C. Healing your skin with your mind. US News. Sur Internet : https://health.usnews.com/health-news/healthwellness/articles/2015/05/27/healing-your-skin-with-your-mind. Consulté le 8 novembre 2021. 13. Mindful staff. Meditation: good for the brain, good for the skin too. Mindful. Sur Internet : www.mindful.org/meditationgood-for-the-brain-good-for-the-skin-too. Consulté le 8 novembre 2021.
Quoi de neuf en recherche? Ces résumés extraits des dernières études sur la peau sont si récents que l’encre n’est pas encore sèche…
Dernières nouvelles de la recherche par Sabrina Ribau Dysmorphie corporelle et affections cutanées courantes La dysmorphie corporelle – ou trouble dysmorphique du corps ou dysmorphobie – est un type de trouble obsessionnel compulsif qui touche environ 2 % de la population. Les personnes touchées par cette affection se préoccupent souvent de leur peau, de leurs cheveux, de leur nez ou de leur ventre. La dysmorphie corporelle mine la qualité de vie et provoque stress, dépression, anxiété et tendances suicidaires. Les personnes atteintes sont parfois aux prises avec des coûts de santé élevés. En raison de l’expérience de personnes soucieuses de l’aspect de leur peau et des conséquences, en matière de santé mentale, d’un changement d’apparence, une équipe de recherche européenne a décidé d’étudier la prévalence des symptômes de dysmorphie corporelle chez les personnes ayant des affections dermatologiques par rapport à celles qui n’en ont pas. Résultats L’équipe a mené une étude auprès de plus de 8000 personnes dans 17 pays européens. Chaque personne a été évaluée par un dermatologue; les symptômes de dysmorphie corporelle ont été déterminés à l’aide du Dysmorphic Concern Questionnaire. Ces symptômes sont multiples : se soucier d’un ou de plusieurs défauts perçus dans son apparence, se regarder sans cesse dans le miroir, s’arracher ou se gratter la peau, tripoter ses boutons, ou encore se comparer aux autres. Les personnes ayant des affections cutanées ont présenté des symptômes de dysmorphie corporelle 5 fois plus souvent que leurs homologues du groupe témoin, tandis que celles touchées par d’autres affections – hyperhidrose (transpiration excessive), alopécie, vitiligo – étaient plus de 11 fois plus susceptibles de présenter des symptômes de la maladie. Les personnes affichant des symptômes de dysmorphie corporelle étaient plus susceptibles d’être
plus jeunes, de sexe féminin et stressées, et de se sentir stigmatisées. Impact sur les personnes ayant des affections de peau, de cheveux et d’ongles Les symptômes de la dysmorphie corporelle sont associés de manière significative à des affections de peau, de cheveux et d’ongles. En raison de l’impact négatif de ces symptômes sur la satisfaction des patients quant aux traitements et aux nombreuses visites inutiles rendues à divers professionnels de la santé, les médecins généralistes et les dermatologues se doivent de connaître et de reconnaître ces signes pour aiguiller leurs patients vers des services de santé mentale pertinents en vue d’un dépistage et pour leur offrir du soutien. Prévalence de la dépression chez les personnes touchées par l’hidradénite suppurée L’hidradénite suppurée (HS), ou hidrosadénite suppurée, est une maladie inflammatoire chronique qui produit des bosses douloureuses et remplies de pus, généralement aux endroits où deux parties du corps frottent l’une contre l’autre : aisselles, seins, aine, organes génitaux. Les recherches actuelles montrent que l’HS risque de miner certains aspects de la vie de la personne concernée. Outre sa peau, on parle ici de son bien-être mental et social ainsi que de son état de santé général. Il n’existe toutefois pas de données claires sur la fréquence de la dépression chez les personnes atteintes de cette maladie. Une équipe de recherche américaine a tenté de déterminer la prévalence ou l’étendue de la dépression chez les enfants et les adultes vivant avec l’hidradénite suppurée. Résultats Les équipes de recherche ont examiné une base de données comprenant plus de 26 réseaux de soins intégrés, 360 hôpitaux et plus de 920 000 prestataires. Elles y ont trouvé près de 40 000 patients ayant l’hidradénite suppurée qui répondaient aux
critères de leur étude. Par rapport à leur groupe témoin, les adultes atteints d’HS sont généralement de sexe féminin (77 %), afro-américaines (36 %) et fument du tabac. En pédiatrie, les patients (âgés de 10 à 17 ans) sont principalement de sexe féminin (81 %), afro-américains (38 %) et obèses (59 %). Les enfants et les adultes touchés par l’hidradénite suppurée ont rencontré deux fois plus souvent des fournisseurs de soins de santé que leurs homologues du groupe témoin. Les équipes de recherche ont constaté que 30 % des adultes atteints d’HS souffraient de dépression, contre seulement 16,9 % de leurs homologues du groupe témoin. Chez les enfants et les adolescents, 11,7 % étaient en dépression, contre 4,1 % dans le groupe témoin. Conséquences pour les personnes atteintes d’HS Les enfants, les adolescents et les adultes ayant l’hidradénite suppurée souffrent plus souvent de dépression que leurs pairs épargnés par cette affection; ils sont également plus à risque de faire une dépression. Les médecins de famille et les dermatologues qui soignent ces personnes doivent être attentifs aux répercussions de cette maladie sur la santé mentale de leurs patients et envisager de soumettre périodiquement ceux-ci à un dépistage de la dépression, et les aiguiller vers des services de santé mentale, le cas échéant. RÉFÉRENCES
1. Schut, C., Dalgard, F.J., Bewley, A., Evers, A.W.M., Gieler, U., Lien, L., Sampogna, F., Ständer, S., Tomas-Aragones, L., Vulink, N., Finlay, A.Y., Legat, F.J., Titeca, G., Jemec, G.B., Misery, L., Szabó, C., Grivcheva-Panovska, V., Spillekom-van Koulil, S., Balieva, F. et … Sawińska, E. (2022). Body dysmorphia in common skin diseases: Results of an observational, cross-sectional multicentre study among dermatological out-patients in 17 European countries. Br J Dermatol. https://doi.org/10.1111/bjd.21021. 2. Wright, S., Strunk, A. et Garg, A. (2022). Prevalence of depression among children, adolescents, and adults with Hidradenitis Suppurativa. J American Academy of Dermatol, 86(1), 55–60. https://doi.org/10.1016/j.jaad.2021.06.843.
Sabrina Ribau, R.Kin, est titulaire d’un baccalauréat en kinésiologie de l’Université de Toronto et elle est la gestionnaire de programme de l’ACPD. Printemps 2022
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Vivre avec…
Une affection cutanée au camp de vacances En 2009, un groupe de dermatologues canadiens a remarqué que les patients en pédiatrie étaient souvent incapables de participer pleinement aux activités en raison de leurs affections de peau, de cheveux et d’ongles. C’est pourquoi ils ont décidé de créer Camp Liberté, un camp conçu pour les enfants ayant des affections cutanées. Objectif : leur donner la possibilité d’être simplement des enfants et de profiter de la magie d’une expérience de camp de vacances dans un environnement sûr. Le Camp Liberté est un camp d’été d’une semaine destiné aux enfants âgés de 7 à 14 ans dont les affections cutanées sont de modérées à graves. Les dermatologues qui ont fondé le
camp ont compris l’intérêt, pour les enfants, de voir des pairs ayant eux aussi des affections de la peau, car beaucoup d’entre eux n’ont jamais rencontré d’autres jeunes touchés par la même affection ou une affection similaire. Pendant leur séjour au camp, des dermatologues, des résidents en dermatologie et des infirmières veillent sur les campeurs en tout temps et sont là pour répondre à leurs besoins physiques et émotionnels lorsqu’ils sont loin de chez eux. Tout comme dans un camp de vacances traditionnel, les amitiés qui se développent entre les campeurs sont très particulières. Pendant la semaine, ceux-ci se détendent et se parlent sans se préoccuper de leurs problèmes de peau. Ils passent du temps ensemble, font de la tyrolienne, du canoë, du kayak, expérimentent différents jeux, tout en nouant des liens reposant sur leurs expériences communes. Le camp offre aux jeunes un espace sûr où ils peuvent simplement être eux-mêmes, entourés d’autres enfants qui connaissent les difficultés associées à une affection cutanée. Les campeurs repartent souvent forts d’un nouveau sentiment de
confiance qui s’intègre dans leur vie après le camp. Le camp est une initiative nationale bilingue qui se déploie sur trois sites – Alberta, Ontario et Québec. Il est entièrement gratuit pour les campeurs, y compris le transport par avion.
« Ce que ce camp apporte aux enfants, c’est bien plus que des aventures et une meilleure estime de soi. Il leur donne l’occasion de grandir comme êtres humains et de tisser de nouvelles amitiés. » – Un parent du Camp Liberté 2019
Les enfants peuvent participer au Camp Liberté sur recommandation de leur dermatologue, qui doit remplir le formulaire présenté sur le site Web du camp : https://campliberte.ca/fr/camps-2/ procedure-de-recommandation/ Des questions? Votre enfant souhaite participer au camp? Écrivez-nous à info@campliberte.ca
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Une approche collaborative pour le développement de
l’application de santé mobile
EczemaQ par Nickoo Merati, Charlie Bouchard, Valerie Jack, Gaurav Isola et la Dre Carolyn Jack
La dermatite atopique, communément appelée eczéma, est non seulement l’affection cutanée la plus courante, mais aussi la plus lourde à supporter dans le monde1-6 : elle affecte de 5 à 10 % des adultes dans les pays à revenu élevé. La maladie agit de façon imprévisible; elle change quotidiennement. Les poussées d’inflammation rouge, violette ou brune s’accompagnent de démangeaisons extrêmes et de plaies ouvertes, et sont associées à la bactérie Staphylococcus Aureus (communément appelées infections à staphylocoques). Les symptômes du cycle démangeaisons-grattage s’aggravent la nuit, ce qui rend le sommeil difficile, affecte la concentration pendant la journée, interfère avec la vie quotidienne, le travail ou l’école, et se répercute fortement sur la santé mentale. Cette maladie est coûteuse, tant pour les individus que pour le système de soins de santé. Nous ne disposons pas de données fiables pour le Canada. Toutefois, au Royaume-Uni, les coûts annuels totaux sont estimés à 800,1 millions de dollars canadiens, répartis comme suit : 215 millions pour le système de soins de santé, 511 millions pour les patients et 72 millions en perte de productivité7. Aux États-Unis, les chiffres correspondant aux coûts annuels totaux vont de 462 millions de dollars à 4,8 milliards de dollars8. Nous savons également que les coûts annuels se multiplient presque par deux pour les patients dont la maladie n’est pas contrôlée9.
Pourquoi cette maladie est-elle si difficile à maîtriser?
Cette
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Tout d’abord, plusieurs paramètres de la dermatite atopique sont variables : localisation sur le corps, apparence selon le type de patients, poussées dans le temps. Résultat : cette affection est instable, imprévisible et, pour les patients, souvent insupportable. Il ne s’agit pas non plus d’une « simple maladie de la peau », car les personnes ayant la dermatite atopique peuvent également souffrir d’asthme, du rhume des foins ou d’autres allergies saisonnières et d’allergies alimentaires après l’apparition de la dermatite atopique (phénomène connu sous le nom de « marche atopique »), et souffrir d’autres troubles, entre autres dépression et anxiété. Le manque de ressources offertes aux patients qui ont généralement accès aux soins de santé aggrave la complexité de la maladie. On constate une pénurie de dermatologues à l’échelle nationale; au Québec, par exemple, il n’y a que 2,5 dermatologues pour 100 000 personnes. spécialité compte le plus grand nombre de
consultations en attente : 53 000 patients attendent de voir un dermatologue. Lorsque les patients finissent par obtenir un rendez-vous, ils doivent communiquer de nombreuses informations à leur médecin, assimiler les recommandations de ce dernier en un temps record, mais aussi reconnaître et prendre en charge les déclencheurs environnementaux, le rôle du système immunitaire, l’évolution des options de traitement, et bien d’autres choses encore. Tout cela, ainsi qu’un examen physique complet, est censé se dérouler en cinq à dix minutes. Le besoin de ressources et d’outils se fait cruellement sentir, car la norme de soins actuelle est trop complexe, les délais sont trop longs, ce qui entraîne des échecs répétés pour les patients et les cliniciens. Résultat : les patients adultes se tournent vers des ressources numériques dont il n’a pas été scientifiquement prouvé qu’elles les aident à prendre leur maladie en charge en dehors de la clinique. Cependant, bien que de nombreuses « applications eczéma » soient apparues sur le marché ces dernières années, les recherches indiquent que la plupart de ces solutions ne respectent pas les lignes directrices internationales ou n’utilisent pas de preuves actualisées pour aider les personnes concernées à prendre leur maladie en charge10. Notre solution? EczemaQ, une application de santé mobile validée par des experts, développée avec un réseau de médecins du Centre d’excellence du Réseau universitaire McGill pour la dermatite atopique. Cet outil a également été codéveloppé avec des patients de la clinique et du grand public, qui ont participé à chaque étape de l’élaboration. L’application est conçue pour fournir un accès à distance aux soins et une médecine personnalisée aux patients adultes vivant avec de l’eczéma. Il s’agit de responsabiliser les patients par l’entremise d’une prise de décision partagée avec leur équipe de soins et grâce à des outils qui les aident à prendre leur maladie en charge entre les rendez-vous. Les contenus éducatifs validés d’EczemaQ s’articulent autour de cinq questions courantes des patients – quoi, pourquoi, où, quand, quoi maintenant. Ils se présentent sous forme de petits modules faciles à comprendre sur la dermatite atopique. La fonction Carte du corps donne aux patients les options de traitement les plus récentes pour l’eczéma, où que l’affection se trouve sur leur corps, des informations sur la posologie et les effets secondaires des médicaments. L’application comprend également un questionnaire de diagnostic, un suivi de la maladie à l’aide du score POEM, un questionnaire testé scientifiquement et conçu pour que les personnes en cause
puissent suivre la gravité de leur eczéma. On y trouve aussi une galerie de photos et une fonction de notes. Cet outil bilingue est également offert en français. EczemaQ vise plusieurs objectifs : rendre les rendez-vous plus utiles et plus efficaces, réduire la charge du patient qui doit constamment informer son médecin des multiples changements de son état et, enfin, aider les patients à prendre leur maladie en charge à distance. À long terme, l’application a pour but d’aider les patients à s’autonomiser et de réduire les immenses coûts auxquels ils font faire face. Au printemps 2022, cette application sera testée scientifiquement par des experts et des patients, avant d’être mise à la disposition du grand public dans les boutiques d’applications Apple et Android. À l’avenir, l’équipe derrière cette application envisage de vérifier si l’utilisation de cet outil améliore la santé et la qualité de vie des patients par l’entremise d’un essai comparatif randomisé et de le faire enregistrer comme dispositif médical (logiciel) auprès de Santé Canada. Pour en savoir plus, visitez le https:// eczemaquebec.com/fr/eczema-quebecfr/ et ouvrez l’œil! Cet outil arrivera bientôt sur un téléphone près de chez vous! RÉFÉRENCES
1. Hay, R.J., Johns, N.E., Williams, H.C., Bolliger, I.W., Dellavalle, R.P., Margolis, D.J., Marks, R., Naldi, L., Weinstock, M.A., Wulf, S.K., Michaud, C., Murray, C. J.L., Naghavi, M. The global burden of skin disease in 2010: An analysis of the prevalence and impact of skin conditions. J Invest Dermatol 2014, 134 (6), 1527-1534. 2. Silverberg, J.I., Simpson, E.L. Associations of childhood eczema severity: A US population-based study. Dermatitis 2014, 25 (3), 107-14. 3. Barbarot, S., Auziere, S., Gadkari, A., Girolomoni, G., Puig, L., Simpson, E.L., Margolis, D.J., de Bruin-Weller, M., Eckert, L. Epidemiology of atopic dermatitis in adults: Results from an international survey. Allergy 2018, 73 (6), 1284-1293.
4. Flohr, C., Mann, J. New insights into the epidemiology of childhood atopic dermatitis. Allergy 2014, 69 (1), 3-16. 5. Abuabara, K., Margolis, D.J., Langan, S.M. The Long-Term Course of Atopic Dermatitis. Dermatol Clin 2017, 35 (3), 291-297. 6. Abuabara, K., Hoffstad, O., Troxel, A., Gelfand, J.M., Margolis, D.J. Atopic dermatitis disease control and age: A cohort study. J Allergy Clin Immunol 2015, 136 (1), 190-192 e3. 7. Sach, T.H., McManus, E., Mcmonagle, C., Levell, N. Economic evidence for the prevention and treatment of atopic eczema: A protocol for a systematic review. Syst Rev. 2016 May 27;5:90. doi: 10.1186/s13643-016-0262-0. PMID: 27230780; PMCID: PMC4882874. 8. Mancini, A.J. et al. The socioeconomic impact of atopic dermatitis in the United States: A systematic review. Pediatr Dermatol. 2008;25(1):1-6. doi: 10.1111/j.1525-1470.2007.00572.x. 9. Ariëns, L.F.M., van Nimwegen, K.J.M., Shams M., de Bruin, D.T., van der Schaft, J., van Os-Medendorp, H., de Bruin-Weller, M. Economic Burden of Adult Patients with Moderate to Severe Atopic Dermatitis Indicated for Systemic Treatment. Acta Derm Venereol. 2019 Jul 1;99(9):762-768. doi: 10.2340/00015555-3212. PMID: 31073619. 10. van Galen, L.S., Xu, X., Koh, M.J.A., Thng, S., Car, J. Eczema apps conformance with clinical guidelines: A systematic assessment of functions, tools and content. Br J Dermatol 2020;182:444-53.
Nickoo Merati est candidate au doctorat MDCM à McGill. Elle collabore à Eczéma Québec et s’intéresse particulièrement aux peaux de couleur. Charlie Bouchard a cofondé et codirige Eczéma Québec. Elle est également patiente partenaire et coordinatrice de recherche au Centre d’excellence pour la dermatite atopique du CUSM (COE-AD). Valerie Jack est cofondatrice et codirectrice d’Eczéma Québec. Elle coordonne les activités et s’occupe des communications externes. Gaurav Isola est assistant de recherche et gestionnaire de laboratoire au CUSM (COE-AD). Carolyn Jack, MD, est immunologue et dermatologue à McGill. Elle a fondé le COE-AD et cofondé Eczéma Québec, qu’elle codirige. Printemps 2022
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L’ACPD EN ACTION
Cette année marque le 15e anniversaire de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie (ACPD). L'ACPD s’efforce de faire connaître les préoccupations de la population canadienne touchée par des affections de la peau, des cheveux et des ongles, et de lui fournir des informations, un soutien et des ressources pour l’aider à prendre ces problèmes en charge. Cette année, nous sommes fiers d’avoir mis au point notre campagne annuelle de sensibilisation à la santé mentale – Shed the Shame – en collaboration avec la Dre Dayna LeeBaggley, psychologue clinicienne agréée, qui répondra à des questions courantes à propos des conséquences des affections cutanées sur la santé mentale des patients traités en dermatologie. La Dre Dayna Lee-Baggley nous a parlé de son expérience en matière de maladie chronique pour répondre aux questions sur la gestion de la colère, de la culpabilité et de l’inquiétude, sur la façon d’affronter le regard de l’autre et sur l’importance de créer un solide réseau de soutien. Consultez notre chaîne YouTube pour y découvrir tous ses conseils. Comme le chantent les Beatles, « we get by with a little help from our friends » (on s’en sort avec un peu d’aide de
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Nouvelles de l’ACPD : pleins feux sur nos dernières activités et autres informations importantes pour les patients atteints d’une maladie de la peau.
nos amis – ou parents, partenaires, voisins, cousins, etc.). L’Alliance canadienne des patients en dermatologie lance une initiative sur les médias sociaux pour mettre en lumière les aidants naturels, qu’il s’agisse de membres de la famille ou d’autres proches. Nous honorons la mémoire et l’exemple de Tanny Nadon (1941–2016) et reconnaissons celles et ceux qui se surpassent dans leur rôle de soignant auprès d’une personne touchée par une affection de la peau, des cheveux ou des ongles. Consultez notre site Web pour savoir comment proposer la candidature d’une personne de votre entourage. On nous contacte souvent pour nous demander comment accéder à un nouveau traitement. Nous sommes très heureux de lancer, sur notre site Web, un nouvel outil de recherche d’assurancesmédicaments qui vous aidera à répondre à la question suivante : Mon ordonnance est-elle couverte ? Tout dépend si vous avez une assurance privée ou si vous êtes assuré par un régime public. Nous avons passé tous ces détails au crible et vous indiquerons le bon endroit en fonction de vos réponses à une série de questions Oui/Non. Pour en savoir plus sur la façon d’utiliser cet outil, lisez l’article intitulé
« Traitements en dermatologie et accès aux médicaments au Canada – Aider les patients » dans ce numéro. Cet outil de recherche d’assurancesmédicaments est le premier élément de la nouvelle boîte à outils d’autonomisation de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie, qui comprendra de nombreuses ressources pour vous aider à faire face aux difficultés avec lesquelles vous êtes aux prises. Ouvrez l’œil! Nous publierons plusieurs guides : Comment parler à votre partenaire pour obtenir son soutien? Comment parler de votre maladie avec vos enfants? Comment tirer le meilleur parti de votre rendez-vous en dermatologie? Nous sommes fiers de soutenir le lancement d’un rapport sur les difficultés que pose l’obtention d’un diagnostic de cancer au Canada, sous l’égide de All.Can Canada et de la Fondation Sauve ta peau, membre affilié de l'ACPD. Le rapport comprend des informations provenant de personnes ayant survécu à un mélanome et à d’autres cancers et de membres du personnel soignant qui ont inspiré plusieurs recommandations sur la façon dont notre système de santé pourrait faire mieux pour les personnes qui pensent avoir un cancer avant d’être diagnostiquées.
Prendre des photos pour une consultation virtuelle réussie en dermatologie par Harry Liu, MD (résident en dermatologie à l’Université de la Colombie-Britannique) D’excellentes photos vont aider votre dermatologue à répondre au mieux à vos problèmes de peau lors d’une visite virtuelle. En effet, les dermatologues diagnostiquent diverses affections cutanées à partir de quelques facteurs : emplacement de la lésion sur le corps, couleur et forme de la lésion, détails plus précis, comme des squames ou des croûtes sus-jacentes. En montrant au mieux ces facteurs sur vos photos, vous aiderez votre dermatologue à poser le meilleur diagnostic possible. Lorsque vous lui enverrez vos photos, vous devrez peut-être utiliser un lien sécurisé qu’il vous aura fourni par souci de respect de la vie privée et de confidentialité. 1. Dans la mesure du possible, demandez à une personne avec laquelle vous êtes à l’aise de prendre la photo pour vous (p. ex. un membre de la famille ou une amie proche). 2. Pour bien montrer la couleur de la lésion, les photos doivent être prises sous un éclairage naturel. Évitez les flashs puissants ou les lumières jaunes et chaudes. 3. Trouvez un arrière-plan neutre de couleur uniforme pour réduire les distractions (un mur blanc, par exemple). Assurez-vous que votre lésion est entièrement exposée (enlevez vos bijoux, retroussez vos manches, le cas échéant). 4. Positionnez l’appareil photo ou le téléphone parallèlement à votre peau pour saisir avec précision la forme de la lésion tout en réduisant les risques de distorsions. 5. Tapotez l’écran de votre téléphone quand il se trouve vis-à-vis de la zone de la lésion pour assurer la mise au point de vos photos. 6. Prenez au moins deux photos : • Une vue d’ensemble pour montrer à votre dermatologue l’endroit sur le corps où se trouve la lésion. • Une vue rapprochée pour montrer les détails de la lésion. 7. Vérifiez votre travail. Voici une liste de contrôle de la qualité : J’ai pris au moins une vue de loin et une vue de près. Je peux déterminer l’emplacement de la lésion sur le corps à partir des photos. Les photos ne sont PAS floues; je vois très bien les détails de la lésion. La couleur et la forme de la lésion sont exactes sur les photos (sinon, vérifiez l’éclairage et l’angle de prise de vue).
COMMANDITAIRE DU MAGAZINE CANADIEN À PROPEAU AbbVie est le commanditaire fondateur de la revue À Propeau et un supporteur permanent des publications 2022 de l’ACPD. AbbVie ne fournit pas de soutien éditorial pour le magazine. L'ACPD est responsable du contenu final du magazine À Propeau.
SOCIÉTÉS COMMANDITAIRES DE L’ACPD
GROUPES AFFILIÉS DE L’ACPD AboutFace: aboutface.ca Alberta Lymphedema Association: albertalymphedema.com Association canadienne de porphyrie : canadianassociationforporphyria.ca BC Lymphedema Association: bclymph.org Camp Liberté Society: campbliberte.ca Canadian Alopecia Areata Foundation (CANAAF): canaaf.org Canadian Association of Scarring Alopecias: casafiredup.com Canadian Burn Survivors Community (CBSC) canadianburnsurvivors.ca Canadian Skin Cancer Foundation: canadianskincancerfoundation.com DEBRA Canada (epidermolysis bullosa): debracanada.org Eczéma Québec eczemaquebec.com Firefighters’ Burn Fund: burnfundmb.ca Fondation sauve ta peau : saveyourskin.ca Hidradenitis & Me Support Group: hidradenitisandme.ca HS Heroes: hsheroes.ca Mamingwey Burn Society: mamingwey.ca Myositis Canada: myositis.ca Neurofibromatosis Society of Ontario: nfon.ca Réseau canadien du psoriasis : cpn-rcp.com Réseau mélanome Canada : melanomanetwork.ca Scleroderma Association of B.C.: sclerodermabc.ca Scleroderma Manitoba: sclerodermamanitoba.com Scleroderma Society of Ontario sclerodermaontario.ca Sclérodermie Canada : scleroderma.ca Société canadienne de l’acné et de la rosacée : acneaction.ca (acné) rosaceahelp.ca (rosacée) Société canadienne de l’eczéma : eczemahelp.ca
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Société d’urticaire chronique (Chronic Urticaria Society) en.urticairechronique.ca Stevens–Johnson Syndrome Canada: sjscanada.org Tumour Foundation of BC: tumourfoundation.ca
Mon ordonnance est-elle couverte ? Déterminer l’assurance médicaments dont vous et votre famille bénéficiez au Canada peut sembler compliqué. La tâche est écrasante. C’est pourquoi l’Alliance canadienne des patients en dermatologie a mis au point Mon ordonnance est-elle couverte ?, un outil interactif de recherche d’assurance médicaments qui vous aidera à déterminer si votre ordonnance est prise en charge. Au Canada, l’assurance médicaments dépend de nombreux facteurs, entre autres l’accès à un régime d’assurance privé offert par votre employeur, votre école ou un syndicat. La couverture de vos médicaments dépend aussi de l’endroit où vous vivez au Canada, de votre revenu familial, de votre âge et des maladies pour lesquelles vous utilisez l’ordonnance. Aux quatre coins du pays, les patients nous interrogent souvent sur l’assurance médicaments. Notre nouvel outil vous pose des questions auxquelles vous pourrez répondre par Oui ou Non pour vous aider à clarifier la situation. Ce nouvel outil de recherche d’assurance médicaments d’ordonnance vous intéresse? Vous souhaitez l’essayer? Visitez notre site Web : https://apropeau.ca/mon-ordonnance-est-elle-couverte
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