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Printemps 2023
VOLUME 14 • NUMÉRO 1
À PRO
Infections cutanées virales OBTENIR DES MESURES DE SOUTIEN ADÉQUATES À L’ÉCOLE ET AU TRAVAIL : quels accommodements pour les affections de peau?
www.apropeau.ca Publication officielle de l’Alliance canadienne des patients en dermatologie
RAPPORTS DE PLAIDOYER DE L’ACPD PLEINS FEUX SUR LA DERMATITE DE CONTACT
QUELQUESfaits SUGGESTIONS ET CONSEILS POUR LES PATIENTS ET LEUR FAMILLES
Nouveaux cours de formation médicale continue sur le mélanome et les peaux de couleur
Le Réseau mélanome Canada, anciennement le Réseau canadien du mélanome, vient de mettre sur pied deux cours agréés de formation médicale continue. Objectif : aider le personnel médical de première ligne à dépister et à diagnostiquer le cancer de la peau sur des peaux foncées. « D’après nos observations, on consacre très peu de temps à la dermatologie et au cancer de la peau, et encore moins aux peaux de couleur dans les écoles de médecine », explique Falyn Katz, directrice générale du Réseau mélanome Canada, dans une entrevue accordée à Skin Spectrum Weekly. On accède aux deux cours sur le site Web de MD BriefCase. Le premier, intitulé « Melanoma in people with skin of colour: Diagnostic and treatment » (Le mélanome chez les personnes de couleur : diagnostic et traitement) passe en revue plusieurs volets : la façon dont le mélanome se présente chez les personnes à la peau foncée, la manière de dépister les types de mélanomes les plus courants dans cette population, le moment auquel aiguiller le patient ou la patiente vers d’autres ressources ainsi que les options de traitement. Ce cours dure 30 minutes et correspond à un demi-crédit MainPro. Pour en savoir plus sur ces cours, allez à www.mdbriefcase.com/ fr/course/melanoma-in-people-with-skin-of-colour-diagnosisand-treatment.
Cicatrices chéloïdes
Une cicatrice chéloïde est une cicatrice élargie, bosselée ou en relief, rose, rouge, de la couleur de la peau ou plus foncée que la peau qui se trouve autour. Elle apparaît après une lésion cutanée tout à fait mineure, comme un bouton ou un piercing, et s’étend au-delà de la zone de la plaie initiale. Lorsque la peau est meurtrie, un tissu cicatriciel fibreux se forme au-dessus de la lésion pour réparer et protéger la blessure. Dans certains cas, un tissu cicatriciel supplémentaire se développe et produit des excroissances lisses et dures, les chéloïdes. Les chéloïdes apparaissent parfois beaucoup plus grandes que la plaie initiale. On les trouve le plus souvent sur la poitrine, les épaules, le lobe des oreilles et les joues. Cependant, les chéloïdes touchent n’importe quelle partie du corps.
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Infections cutanées virales OBTENIR DES MESURES DE SOUTIEN ADÉQUATES À L’ÉCOLE ET AU TRAVAIL :
Printemps 2023 • Volume 14 • Numéro 1 ISSN 1923-0729 Gestion de la publication : Craig Kelman & Associates www.kelman.ca Tous droits réservés. ©2022 Reproduction interdite.
quels accommodements pour les problèmes de peau?
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RAPPORTS DE SENSIBILISATION DE L’ACPD PLEINS FEUX SUR LA DERMATITE DE CONTACT
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Si les cicatrices chéloïdes provoquent des démangeaisons, elles ne présentent d’ordinaire aucun danger pour la santé. Vous ressentirez peut-être une gêne, une sensibilité ou une éventuelle irritation en raison de vos vêtements ou d’autres types de frottement. On estime que 10 % de la population présente des cicatrices chéloïdes. Les personnes dont la peau est foncée y sont plus susceptibles.
Mélasma : causes et options
Le mélasma est une affection cutanée courante, non cancéreuse, dans laquelle l’organisme surproduit de la mélanine et crée des taches brun foncé ou bleugris ou des taches de rousseur, généralement sur le visage, le front, le haut des joues et autour de la bouche. On parle aussi d’hyperpigmentation pour désigner cette décoloration. Un certain nombre de facteurs externes risquent de provoquer un mélasma : exposition au soleil, chaleur, traumatisme cutané et parfois même facteurs génétiques. Toutefois, la responsabilité en revient aux hormones et à leurs fluctuations. Le mélasma touche principalement les femmes. On l’appelle parfois « masque de grossesse », car il apparaît fréquemment chez les femmes enceintes en raison des changements hormonaux. La contraception ou l’hormonothérapie le déclenche dans certains cas. Comme la cause est hormonale, le mélasma n’est pas toujours facile à traiter. En effet, on ne peut pas toujours interrompre la prise d’un contraceptif malgré cette affection. Heureusement, dans la plupart des cas, le mélasma n’exige pas de soins. Il s’estompera si vous abandonnez la pilule anticonceptionnelle ou un traitement hormonal de substitution. Lorsqu’il est provoqué par une grossesse, il disparaît quelques mois après la naissance du bébé. Néanmoins, vous pourrez discuter de certaines options avec votre médecin pour éviter que les taches sombres ne s’aggravent. • Les rétinoïdes favorisent le renouvellement des cellules cutanées et uniformisent ainsi le teint. Cependant, on ne les recommande pas aux femmes enceintes. • L’acide azélaïque (crème, lotion ou gel) est une alternative que les personnes enceintes peuvent utiliser en sécurité. • Les stéroïdes topiques de puissance faible prescrits par un ou une dermatologue (comme l’hydrocortisone) diminuent l’inflammation, ce qui permet de dissiper les taches de pigmentation foncée. • L’hydroquinone blanchit la peau et réduit le nombre de mélanocytes présents. Ces cellules fabriquent la mélanine, qui détermine la coloration du visage. La crème éclaircissante estompera les taches au fil du temps.
Alliance canadienne des patients en dermatologie : G303-851 avenue Industrial, Ottawa, Ontario, K2E 7K3 Tél. (sans frais) : 1-877-505-CSPA (2772) Courriel : info@canadianskin.ca Accord sur la vente postale de publications canadiennes no 40065546. Imprimé au Canada.
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Soigner engelures et molluscum Par le Dr Raed Alhusayen et la Dre Dimitra Bednar
Q R
Comment savoir si j’ai des engelures? Que faire?
Une engelure est une forme sérieuse de lésion tissulaire due à l’exposition à des températures inférieures au point de congélation. Elle se produit en quelques minutes ou quelques heures. Certains facteurs aggravent les risques : température de l’air plus basse, effets de refroidissement éolien plus importants, altitudes plus élevées. Notons également les vêtements mouillés, le tabagisme, les affections associées à une mauvaise circulation sanguine dans les extrémités supérieures et inférieures, comme le diabète ou le phénomène de Raynaud. Les doigts et les orteils, le nez, les joues et les oreilles en sont le plus souvent victimes. On répertorie plusieurs symptômes : sensation de froid, engourdissement, paresthésie (sensation de picotements) et, si les mains et les pieds sont touchés, maladresse. La peau apparaît pâle, bleue ou grise, et cireuse ou dure au toucher. Ces signes sont moins visibles chez les personnes à la peau plus foncée. Si vous craignez d’avoir des engelures, la priorité consiste à réduire les dommages causés aux tissus. Réfugiez-vous dans un abri chaud et sec et enlevez tous les vêtements mouillés. N’essayez pas de réchauffer votre peau s’il y a un risque qu’elle gèle de nouveau avant sa prise en charge en bonne et due forme; vous aggraveriez les lésions tissulaires. Évitez la chaleur intense, car votre capacité à ressentir la chaleur peut être altérée et vous pourriez vous brûler ou vous ébouillanter. Ne frottez pas votre peau vigoureusement, vous pourriez aggraver les lésions tissulaires. Enveloppez-vous dans des vêtements secs et des couvertures. Prochaine étape : vous rendre aux urgences pour un réchauffement sous contrôle médical. La façon dont votre peau va réagir permettra de prédire la gravité des engelures. Selon la rapidité avec laquelle vous vous rendez à l’hôpital, on ne pourra peut-être pas évaluer sur-le-champ l’étendue des lésions tissulaires. Si vous ressentez de la douleur, votre médecin vous prescrira des médicaments. L’équipe hospitalière vous aidera à savoir à quoi vous attendre et vous donnera des instructions supplémentaires.
Q
Je pense que mon enfant a contracté le molluscum. Comment l’en débarrasser?
R
Le molluscum, ou molluscum contagiosum, est une infection virale cutanée courante et sans gravité. Elle se présente sous forme de papules (bosses) molles, prurigineuses, de la couleur de la peau, qui contiennent parfois du pus. Le molluscum se trouve généralement dans les plis du corps, comme les aisselles et l’aine, mais il peut aussi s’étendre. Le virus se propage de plusieurs façons : contact direct entre les personnes, partage d’objets – serviettes, équipement de sport – auto-inoculation (la maladie passe d’une partie du corps à une autre). Le molluscum ressemble parfois à la varicelle ou à des verrues vulgaires. Vous pensez que votre enfant a contracté le molluscum? Faites-le examiner par un professionnel ou une professionnelle de la santé. La plupart des cas disparaissent d’eux-mêmes en l’espace d’un an et presque tous en deux ans. Dans les cas légers, aucun traitement ne s’impose. Chez les patients à la peau sèche ou couverte d’eczéma, la peau doit rester hydratée. Il est important d’observer le plan de traitement, car l’altération cutanée pourrait favoriser la propagation du virus. Pour réduire cette propagation et accélérer la guérison, il faut se laver souvent les mains, couvrir les bosses avec des vêtements ou des bandages, entre autres pour les parties du corps que les vêtements ne protègent pas, éviter de gratter les papules et ne pas prêter ses objets personnels. Les enfants atteints de molluscum doivent continuer à fréquenter la crèche ou l’école. Des options de traitement soulagent l’inconfort, réduisent la propagation à d’autres zones de la peau ou à d’autres personnes, et diminuent le risque de complications, entre autres d’infection secondaire et de cicatrices. Voici quelques-unes de ces options : cryothérapie (geler la papule pour qu’elle se boursoufle et tombe), curetage (gratter ou couper la papule), crèmes topiques. La cryothérapie et le curetage comportent tous deux des risques – douleur, formation de cloques, saignements et cicatrices – ce qui en peut limiter l’utilisation chez les jeunes enfants. Les crèmes topiques conviennent mieux à ces patients. Cela dit, c’est un professionnel ou une professionnelle de la santé qui doit les appliquer. N’essayez pas d’enlever les bosses vous-même, vous augmenteriez les risques de propagation du virus, d’infection et de cicatrices. Le Dr Raed Alhusayen est dermatologue consultant au Sunnybrook Health Sciences Centre, à Toronto (Ontario). La Dre Dimitra Bednar est interne en dermatologie à l’Université de Toronto. Printemps 2023 | www.apropeau.ca | 3
Les patients en dermatologie se sont fait entendre : comment et pourquoi l’ACPD publie-t-elle des rapports de plaidoyer PAR RACHAEL MANION ET SABRINA RIBAU
D
epuis toujours, les préoccupations des patients en dermatologie sont dévalorisées, écartées du revers de la main, ignorées. Résultat : ces personnes n’ont pas systématiquement un accès optimal aux soins et aux traitements nécessaires, ou à d’autres mesures de soutien, notamment à des services en santé mentale. Collaboration, défense des intérêts, éducation : l’Alliance canadienne des patients en dermatologie (ACPD) vise à améliorer la santé et le bien-être des individus touchés par des affections de peau, de cheveux et d’ongles au Canada.
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À l’ACPD, nous voulons créer un monde où ces personnes vivent en bonne santé et s’épanouissent. C’est pourquoi nous avons rédigé des rapports de plaidoyer sur le vécu de différentes communautés de patients en dermatologie dans plusieurs domaines : accès aux soins, aux traitements, aux mesures de soutien. Faire connaître au public, au secteur de la santé et à la classe politique ce que nous disent les patients aura pour effet d’accroître la compassion et la compréhension, d’une part, et de favoriser une prise de décisions positive pour les patients et leurs proches, d’autre part.
« Avec des maladies chroniques comme l’eczéma, l’écoute du patient s’impose. Nous vivons avec notre peau 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. »
Les rapports de plaidoyer décrivent les combats menés au quotidien Les rapports de plaidoyer de l’ACPD nous aident à présenter un tableau plus vaste des difficultés auxquelles font face différentes communautés de patients en dermatologie. Mieux comprendre le vécu de ces patients au Canada nous permet de découvrir des moyens de contourner les nombreuses complications que ceux-ci affrontent journellement.
« Depuis que j’ai de l’acné, je suis méconnaissable; je traverse une dépression grave et suis sujet à des troubles psychologiques. Ma qualité de vie en pâtit grandement. »
Ces dernières années, nous avons mis à jour deux rapports sur l’expérience de personnes aux prises avec l’hidradénite suppurée (mai 2020) et la dermatite atopique (novembre 2022), et rédigé un nouveau rapport sur les patients touchés par l’acné au Canada (septembre 2022). Pour préparer ces rapports, nous avons collaboré avec des associations de patients qui se vouent à ces trois communautés : un patient aux prises avec l’hidradénite suppurée, qui a fondé HS Heroes; Eczéma Québec pour le rapport sur la dermatite atopique et la Société canadienne de l’acné et de la rosacée. Chaque fois, nous avons posé des dizaines de questions pour mieux comprendre comment s’organise la vie avec ces affections. Nous tenons à remercier les patients et leurs proches qui consacrent temps et attention à ces enquêtes, la base incontournable de nos rapports. Ces documents sont rédigés par une équipe composée de personnes ayant une expérience directe de l'affection, d’un ou une dermatologue spécialisée dans l’affection en question, de membres du personnel de l’ACPD et, souvent, de l’un des organismes membres affiliées
de l’ACPD dont le travail s’articule autour de l'affection en question. Cette collaboration favorise l’adoption d’une approche plus cohérente, qu’il s’agisse du processus utilisé ou du traitement des informations recueillies dans ces rapports. Grâce à ces documents, nous découvrons des similarités et des différences critiques entre les expériences de personnes vivant avec de l’acné et la dermatite atopique, par exemple. Lorsque nous mettons en lumière des similitudes entre différentes communautés de patients touchés par une affection de la peau, l’ACPD instaure des programmes plus inclusifs et développe des ressources plus complètes qui servent davantage de personnes dans le pays. Ainsi, ces trois rapports mettent-ils très clairement en lumière qu’une affection de peau constitue un fardeau plus lourd pour la santé mentale et l’estime de soi. Même si la dermatite atopique nuit grandement au sommeil, en raison des démangeaisons caractéristiques qu’elle entraîne, une personne aux prises avec l’hidradénite suppurée souffre plus souvent de la douleur connexe. Pour les pathologies que le public et la classe politique perçoivent en général comme plutôt cosmétiques, dont l’acné, un traitement insuffisant (qui provoque des cicatrices) constitue un problème urgent. Ces rapports nous permettent aussi de mieux comprendre les difficultés courantes. Lorsque les patients doivent acheter des produits que leur régime d’assurance (s’ils en ont un) ne couvre pas, l'affection en question peut devenir très onéreuse. Le soin des plaies de l’hidradénite suppurée entraîne souvent des dépenses supplémentaires. Dans le cas de la dermatite atopique, n’oublions pas les besoins permanents de vêtements ou de produits de lavage spécifiques qui n’aggravent pas l’état de la peau. Enfin, au chapitre de l’acné, l’abondance d’options en vente libre et la faible couverture d’assurance des solutions sur ordonnance font peser une charge financière élevée directement sur les patients. La sensibilisation et la défense des intérêts sont essentielles pour renverser le statu quo Pour deux de ces rapports, l’ACPD et ses collaborateurs ont acheté des données à l’Institut canadien d’information sur la santé. Cela nous a permis de savoir à quelle fréquence ces communautés de patients allaient à l’hôpital. Dans les
régions du Canada où il y a moins de médecins, plus de patients ayant une dermatite atopique passent par l’hôpital pour recevoir des soins. Un nombre étonnamment élevé de patients aux prises avec l’hidradénite suppurée se rendent aux urgences. Nous avons ainsi pu formuler des recommandations pour développer l’intégration des soins dans la communauté et maintenir les patients en meilleure santé et hors des hôpitaux. Le processus de demande et d’analyse de ces données de santé nous a permis de saisir les besoins d’amélioration de l’infrastructure pancanadienne à cet effet. Nous avons défendu l’amélioration de la collecte, de la comparaison et de la diffusion de données (agrégées) sur les patients pour pouvoir, à notre tour, améliorer l’accès à des soins médicaux dans tout le pays.
« L’eczéma de mon fils de 7 ans conditionne grandement son humeur et son sommeil : il est constamment mal à l’aise dans sa peau. »
Si l’on appréhende mieux l’expérience des patients en dermatologie au Canada, nous saurons repérer des outils pour relever les nombreux défis auxquels ceuxci font face. Nous communiquons ces rapports aux responsables des politiques au Canada et utilisons régulièrement ces données dans notre travail de plaidoyer. Nous croyons que si les décisionnaires comprennent vraiment la réalité de la vie quotidienne avec une affection cutanée, ils adopteront les mesures nécessaires pour alléger nos vies. Pour en savoir plus sur nos rapports de plaidoyer, visitez notre site Web : https://apropeau.ca/defense-des-interets/ rapports-de-plaidoyer. Rachael Manion est la directrice générale de l’ACPD. Sabrina Ribau, R.Kin est gestionnaire des programmes à l’ACPD. Printemps 2023 | www.apropeau.ca | 5
Pleins feux sur la dermatite de contact PAR IAN TIN YUE WONG, BSC (PHARMACIE), MD ET GILLIAN DE GANNES, BSC (SPÉC.), MSC, MD, CCFP, FRCPC, DABD
La dermatite, qu’est-ce que c’est? La dermatite est un terme général qui désigne l’inflammation à l’origine d’une éruption cutanée rouge et prurigineuse. Pour les personnes à la peau foncée, elle semble brun foncé, violacée ou grise. Cette inflammation résulte de diverses expositions à l’environnement. La dermatite atopique (eczéma) et la dermatite de contact constituent les causes courantes de la dermatite. Les patients atteints d’eczéma ont une prédisposition génétique : une barrière cutanée altérée qui ne parvient pas à retenir l’humidité et à protéger la peau contre les irritants et les microorganismes qui causent la dermatite. La dermatite de contact est aussi un terme générique qui englobe à la fois la dermatite de contact irritative et la dermatite de contact allergique. Lorsqu’une substance ou un produit chimique entre en contact avec la peau et blesse la barrière cutanée, provoquant ainsi une éruption, on parle de dermatite de contact irritative. Il peut s’agir d’une courte période d’exposition à un produit chimique fort, ou d’une exposition plus longue à un produit chimique moins toxique. Quand une substance ou un produit chimique déclenche une réaction immunitaire et entraîne une éruption cutanée retardée, on parle de dermatite de contact allergique.
Diagnostic • La dermatite de contact irritative se diagnostique d’après les antécédents cliniques et l’examen physique. • La dermatite de contact allergique se diagnostique d’après les antécédents cliniques, l’examen physique et des tests épicutanés. Qu’est-ce qu’un test épicutané? Il s’agit d’un processus spécialisé qu’emploient les dermatologues pour déterminer si un produit chimique est ou non à l’origine d’une dermatite de contact allergique. Que vérifie-t-on lors d’un test épicutané? Les dermatologues adaptent les produits chimiques testés selon l’historique d’exposition de chaque personne. Au Canada, les patients font l’objet d’un dépistage des produits chimiques problématiques les plus courants que les usines nord-américaines utilisent, entre autres le nickel, les agents de conservation, les parfums, le caoutchouc, les adhésifs et les colorants. Ces produits chimiques ne constituent peut-être pas notre principale préoccupation quand on examine la liste des ingrédients d’un produit. Pourtant, on en trouve beaucoup sur le marché.
DERMATITE DE CONTACT IRRITATIVE OU ALLERGIQUE • La dermatite de contact irritative représente environ 80 % des cas de dermatite de contact. • La dermatite de contact allergique représente environ 20 % des cas de dermatite de contact. • La sueur, le savon, l’eau de Javel, les détergents représentent des causes courantes de dermatite de contact irritative. • Le nickel, les parfums, les agents de conservation représentent des causes courantes de dermatite de contact allergique.
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Pour obtenir un test épicutané Le test épicutané commence par un aiguillage vers un ou une dermatologue qui propose ces tests et qui examinera les antécédents de l’individu en matière de maladies de la peau et d’exposition à des produits chimiques pour déterminer si l’on suspecte une dermatite de contact allergique. Si le ou la dermatologue estime que le test épicutané se justifie, il ou elle prévoira une série de visites à cet effet. Dans notre centre, en ColombieBritannique, les patients se rendent à au moins trois rendez-vous sur une période de sept jours. Diverses raisons provoquent une dermatite, entre autres, la dermatite de contact allergique. Le test épicutané devient alors un outil précieux. Dans l’idéal, ce sont des dermatologues qui le réalisent. Ce test contribue à étudier le potentiel de dermatite de contact allergique chez les patients atteints de dermatite. Pour en savoir plus sur la dermatite de contact, lisez cet article de notre numéro du printemps 2021 : https://issuu. com/kelmanonline/docs/canadianskin_ spring2021_french/4 Ian Tin Yue Wong, BSc (pharmacie), MD était pharmacien. Il est désormais dermatologue résident en dernière année à l’Université de la Colombie-Britannique et s’intéresse particulièrement à l’information des patients. Gillian de Gannes, BSc (Hon.), MSc, MD, CCFP, FRCPC, DABD dirige la clinique Contact Dermatitis Clinic à l’hôpital St. Paul’s et est professeure clinicienne adjointe au département de dermatologie et de science de la peau à l’Université de la Colombie-Britannique.
Infections cutanées virales Par Shabnum Teja
La peau, c’est la première ligne de défense de l’organisme contre les infections, mais certains virus réussissent malgré tout à s’y frayer un chemin. Les verrues, l’herpès labial (feux sauvages), l’herpès génital, le zona et les molluscum contagiosum comptent parmi les infections cutanées les plus courantes causées par un virus. Alors, de quoi s’agit-il? Comment les contracte-t-on? Verrues
Les verrues sont des excroissances cutanées courantes causées par le papillomavirus humain. Elles apparaissent sur la peau ou les organes génitaux. Bosselées ou plates, isolées ou en groupe, elles sont de la même couleur que la peau ou plus foncées1. D’ordinaire, les verrues ne provoquent pas de Printemps 2023 | www.apropeau.ca | 7
douleur, mais chez certaines personnes, elles provoquent démangeaisons ou sensibilité. Le papillomavirus humain à l’origine des verrues se transmet par contact cutané ou sexuel. Parfois, les verrues disparaissent d’elles-mêmes. Dans d’autres cas, le médecin ou l’infirmière devra les enlever. Pour cela, il faudra les geler, les brûler, utiliser un laser ou les couper1. L’ablation des verrues ne signifie pas que l’infection a disparu. Les verrues réapparaissent quelquefois; l’infection peut encore se propager2. Soulignons que certains types de papillomavirus humain sont associés au cancer. Toutefois, un vaccin peut prévenir l’infection. Il est donc recommandé de se faire immuniser avant de se lancer dans une sexualité active3.
« Ces infections cutanées sont courantes, mais de nombreux moyens permettent de s’en protéger. » Herpès labial (feux sauvages) et génital
C’est le virus de l’herpès simplex qui cause l’herpès buccal ou labial (feux sauvages) et l’herpès génital. En règle générale, on associe le virus de l’herpès simplex de type 1 aux feux sauvages, et le virus de l’herpès simplex de type 2 à l’herpès génital4. En cas d’infection par le virus de l’herpès simplex, des groupes de cloques douloureuses apparaissent autour de la bouche ou des organes génitaux et peuvent durer jusqu’à deux semaines5. Lors d’une première infection, on présente parfois des symptômes semblables à ceux de la grippe. Dans certains cas, on n’observe aucun symptôme, ce qui facilite la propagation du virus, par contact cutané avec la partie du corps infectée4. La plupart des cas d’herpès simplex ne nécessitent aucune intervention. On peut cependant avoir recours à des antiviraux et à des analgésiques en vente libre. Notons que le traitement ne fait qu’améliorer les symptômes et ne permet pas d’éliminer le virus5. Ceux-ci réapparaissent parfois si l’on s’expose à des températures extrêmes (très chaudes ou très froides), si l’on subit un stress ou si l’on a de la fièvre4. En cas d’infection, on
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peut contaminer quelqu’un d’autre même si les symptômes ont disparu. Pour les personnes qui présentent des symptômes d’herpès labial ou génital, limiter les contacts de peau à peau pourra réduire la propagation de l’infection4.
Zona
Le zona, ou herpès zoster, est une éruption douloureuse accompagnée de cloques, causée par le virus de la varicelle-zona, celui-là même qui provoque la varicelle. Après un épisode de varicelle, le virus reste inactif dans les cellules nerveuses de l’organisme. Il se réactive parfois et se propage à la peau, provoquant des éruptions qui ressemblent à une bande sur le corps6. Le zona a tendance à toucher les personnes dont le système immunitaire est affaibli, les personnes âgées, notamment7. Tout comme la varicelle, le zona se développe généralement par étapes. Il commence par une gêne globale au niveau de la peau (brûlures, douleurs, démangeaisons) et parfois un malaise général. En l’espace de 24 ou 48 heures, une éruption douloureuse accompagnée de cloques apparaît, ce qui peut provoquer des plaies ouvertes ou « ulcères ». L’éruption se cicatrise généralement en une à deux semaines7. Les personnes ayant un zona doivent éviter de partager leurs vêtements et leurs serviettes; elles doivent porter des tenues amples et éviter de gratter les cloques. Le traitement du zona comprend des analgésiques en vente libre et des médicaments antiviraux. Le zona s’accompagne parfois de complications rares, mais graves, entre autres névralgies post-zostériennes, une douleur continue qui persiste longtemps après la disparition de l’affection. On peut se prémunir du zona en se faisant vacciner, ce que l’on recommande aux adultes de plus de 50 ans8.
Molluscum contagiosum
Le virus du molluscum contagiosum provoque le molluscum contagiosum. Il produit de petites bosses blanches ou de la couleur de la peau, avec un creux au centre. Ces excroissances se trouvent n’importe où sur le corps, à l’exception de la paume des mains et de la plante des pieds9. Elles ne sont pas douloureuses, mais peuvent provoquer des démangeaisons : il ne faut pas les gratter pour éviter que le virus ne se propage à d’autres parties du corps. L’infection se transmet par contact cutané ou lorsqu’on partage des objets – des serviettes, entre autres – qui ont été en contact avec une peau infectée10. Chez les personnes qui n’ont pas d’autres problèmes de santé,
les papules restent sur la peau pendant quelques mois, puis elles disparaissent en général d’elles-mêmes. En revanche, en présence d’un système immunitaire affaibli, les bosses peuvent subsister plus longtemps ou réapparaître. Dans la plupart des cas, aucun traitement n’est nécessaire. On peut toutefois y avoir recours pour faire disparaître les excroissances plus vite. Le médecin pourra enlever ces éminences de différentes façons : les geler (cryothérapie), les gratter (curetage), utiliser un laser. Il pourra également prescrire un médicament pour venir à bout de l'infection9. Ces infections cutanées sont courantes, mais de nombreux moyens permettent de s’en protéger : éviter de toucher la zone affectée, limiter le partage d’objets et pratiquer une sexualité sans risque. Les médicaments antiviraux donnent les meilleurs résultats si on les prend le plus rapidement possible après l’apparition de l’infection. Si l’on sait à quoi les symptômes ressemblent, comment les virus se propagent, si l’on se fait vacciner, on contribue à prévenir l'infection. Pour en savoir plus, allez à https://apropeau. ca/maladies-et-problemes-de-peau. RÉFÉRENCES
1. Grennan, D. (2019). Genital warts. JAMA, 321(5), 520. https://doi. org/10.1001/jama.2018.20181 2. Drake, L. A., Ceilley, R. I., Cornelison, R. L., Dobes, W. L., Dorner, W., Goltz, R. W., Lewis, C. W., Salasche, S. J., Chanco Turner, M. L., Lowery, B. J., Shama, S. K., Androphy, E. J., Galen, W. K., Heaton, C. L., Lynch, P. J. et Chanco Turner, M. L. (1995). Guidelines of care for warts: Human papillomavirus. Journal of the American Academy of Dermatology, 32(1), 98–103. https://doi.org/10.1016/0190-9622(95)90192-2 3. Harper, D. M. et Paavonen, J. (2008). Age for HPV vaccination. Vaccine, 26. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2008.01.013 4. Crimi, S., Fiorillo, L., Bianchi, A., D’Amico, C., Amoroso, G., Gorassini, F., Mastroieni, R., Marino, S., Scoglio, C., Catalano, F., Campagna, P., Bocchieri, S., De Stefano, R., Fiorillo, M. T. et Cicciù, M. (2019). Herpes virus, oral clinical signs and QOL: Systematic review of recent data. Viruses, 11(5), 463. https://doi.org/10.3390/v11050463 5. Cernik, C. (2008). The treatment of herpes simplex infections: An evidence-based review. Archives of Internal Medicine, 168(11), 1137. https://doi.org/10.1001/archinte.168.11.1137 6. Patil, A., Goldust, M. et Wollina, U. (2022). Herpes zoster: A review of Clinical Manifestations and management. Viruses, 14(2), 192. https:// doi.org/10.3390/v14020192 7. Cohen, K. R., Salbu, R. L., Frank, J. et Israel, I. (2013). Presentation and management of herpes zoster (shingles) in the geriatric population. P & T: A peer-reviewed journal for formulary management, 38(4), 217–227. 8. McDonald, B. M., Dover, D. C., Simmonds, K. A., Bell, C. A., Svenson, L. W. et Russell, M. L. (2017). The effectiveness of shingles vaccine among Albertans aged 50 years or older: A retrospective cohort study. Vaccine, 35(50), 6984–6989. https://doi.org/10.1016/j. vaccine.2017.10.067 9. Meza-Romero, R., Navarrete-Dechent, C. et Downey, C. (2019). Molluscum contagiosum: An update and review of new perspectives in etiology, diagnosis, and treatment. Clinical, Cosmetic and Investigational Dermatology, 12, 373–381. https://doi. org/10.2147/ccid.s187224 10. Nguyen, H. P., Franz, E., Stiegel, K. R., Hsu, S. et Tyring, S. K. (2014). Treatment of molluscum contagiosum in adult, pediatric, and immunodeficient populations. Journal of Cutaneous Medicine and Surgery, 18(5), 299–306. https://doi.org/10.2310/7750.2013.13133
Shabnum Teja étudie en deuxième année de médecine à l’Université Western.
Quoi de neuf en recherche? Ces résumés extraits des dernières études sur la peau sont si récents que l’encre n’est pas encore sèche…
Dernières nouvelles de la recherche Par la Dre Megan Lam Dermatite atopique et trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) : quels liens? La dermatite atopique, ou eczéma est une maladie cutanée chronique qui provoque de très fortes démangeaisons. Les personnes atteintes de cette affection rapportent fréquemment des problèmes de sommeil. La dermatite atopique entraîne aussi parfois des difficultés d’attention et de concentration pendant la journée. Le trouble de déficit de l’attention/ hyperactivité, ou TDAH, constitue un problème de santé mentale diagnostiqué en général chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte qui est facilement distrait, qui a des difficultés à fixer son attention et qui agit souvent de manière impulsive. Une nouvelle étude publiée en 2022 dans le Journal of the American Academy of Dermatology a utilisé de vastes ensembles de données pour répondre à la question suivante : les personnes atteintes d’une dermatite atopique sont-elles plus susceptibles de vivre avec le TDAH? Les résultats À l’aide d’une base de données nationale d’adultes qui vivent aux États-Unis, plus de 10 000 personnes aux prises avec une dermatite atopique et environ 47 000 personnes sans dermatite atopique ont participé à cette analyse. On a constaté que les individus qui
TDAH
présentaient une dermatite atopique étaient presque trois fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de TDAH que les autres, indépendamment de facteurs additionnels, comme l’âge, le sexe ou l’origine ethnique. Pourquoi ces résultats sont-ils importants pour les personnes ayant une dermatite atopique? On ne connaît pas avec certitude les liens entre la dermatite atopique et le TDAH. Toutefois, une réaction inflammatoire semblable dans les deux pathologies pourrait expliquer comment un individu touché par l’une de ces deux maladies serait plus prédisposé à contracter l’autre. Par ailleurs, le diagnostic de la dermatite atopique est généralement posé avant celui du TDAH. Selon une théorie, le stress psychosocial causé par les démangeaisons chroniques et les problèmes de sommeil provoqués par la dermatite atopique pourrait déclencher des troubles mentaux comme le TDAH. Comprendre les moyens de réduire les symptômes de la dermatite atopique à l’origine du stress – soulager les démangeaisons, améliorer le sommeil et la qualité de vie – améliorerait, peut-être, les symptômes du TDAH. Adapter les outils de transmission des connaissances sur la santé des enfants à l’usage des communautés autochtones Pages Web, ateliers éducatifs, vidéos adaptées aux enfants : les outils de transmission des connaissances fournissent des informations aux patients et à leur famille pour mieux comprendre la maladie de leur enfant et prendre des décisions éclairées. Pour les communautés autochtones, accéder aux ressources de santé et recevoir le même niveau de soins que les autres communautés au Canada ne va pas de soi. Une étude publiée en 2022 par un groupe de recherche d’Edmonton, en Alberta, a utilisé une série de vidéos pour aider les parents à mieux comprendre les
maladies infantiles courantes et a adapté la pertinence et l’accessibilité de ces vidéos pour les communautés autochtones. Les résultats On a interviewé dix-huit spécialistes de la santé qui desservent des communautés autochtones en Alberta pour discuter des vidéos de transmission des connaissances et répondre à une série de questions sur leur utilisation de ces outils avec leurs patients. L’étude a révélé que l’amélioration de l’accessibilité aux dispositifs physiques de transmission des connaissances pour les familles avec un accès limité à Internet, le recours aux normes et aux milieux culturels de ces communautés dans les outils (comme les paysages d’une communauté éloignée) et l’établissement de relations authentiques avec les membres de la communauté constituaient des facteurs essentiels pour adapter efficacement les instruments de transmission des connaissances aux familles autochtones. Que cela signifie-t-il pour les fournisseurs de soins de santé et les patients? Les méthodes de transmission des connaissances adaptées pour en améliorer l’accessibilité et la compréhension par les communautés auxquelles elles s’adressent contribuent à tisser des liens solides entre les fournisseurs de soins de santé et les familles. Il est essentiel de faire participer les membres des communautés à l’élaboration et à l’adaptation de ces outils. RÉFÉRENCES
1. Fan, R., Leasure, A.C., Damsky, W., Cohen, J.M. (2022). Association of atopic dermatitis with attention-deficit hyperactivity disorder among US adults in the «All of Us» research program: A casecontrol study. J American Academy of Dermatol, 87(3):P691-692. https://doi.org/10.1016/j.jaad.2022.03.014 2. Elliott, S.A., Kreutz, J., Wrist, K.S., Lallo, S.D., Scott, S.D., Hartlin, L. (2022). Adapting child health knowledge translation tools for use by Indigenous communities: Qualitative study exploring health care providers’ perspectives. JMIR Form Res, 6(10):e36353. https:// doi.org/10.2196/36353.
La Dre Megan Lam est résidente en dermatologie à l’Université de Toronto. Printemps 2023 | www.apropeau.ca | 9
Vivre avec…
Urticaire au froid Que feriez-vous si vous étiez allergique au froid? Par Mona Fraser
Tout a commencé en hiver, il y a 20 ans : je me trouvais dehors et j’ai eu froid. Tout à coup, j’ai ressenti des démangeaisons sur tout le corps. Mes jambes me brûlaient, puis j’ai découvert que j’étais couverte d’urticaire. J’ai reçu un diagnostic d’« urticaire au froid ». L’urticaire au froid est une maladie auto-immune : la peau réagit au froid dans les minutes qui suivent l’exposition. Mon état a progressé depuis ce jour; je souffre maintenant de plusieurs réactions douloureuses. Sur tout le corps, du visage aux orteils, j’ai des rougeurs qui s’apparentent à des brûlures et une éruption cutanée violette en dentelle qui annonce l’apparition de l’urticaire. Mon corps est zébré de rouge. Des bulles et des œdèmes qui ressemblent à des pierres apparaissent sous ma peau. Démangeaisons, sensation de brûlure :
on dirait que quelqu’un m’a versé de l’acide sur tout le corps. Je me sens malade, faible, je m’évanouis, mes lèvres gonflent, mes narines se ferment, j’ai l’impression de ne pas pouvoir bouger. La fraîcheur de l’air, pour moi, c’est une morsure. Mon médecin m’a demandé de rester à l’intérieur par temps froid, de porter un masque et une écharpe si je sors, et de ne pas respirer de l’air froid. Il craint le choc anaphylactique. Le temps n’est pas toujours clément, ici, en Nouvelle-Écosse. Je dois maintenir la température à au moins 25°C toute l’année dans ma maison. Je vérifie sans arrêt la météo et le refroidissement éolien parce que sortir, même pour deux minutes, peut s’avérer dangereux pour moi. En hiver, même par une journée chaude et ensoleillée, une longue préparation s’impose avant que je puisse mettre le nez dehors : deux grosses paires de chaussettes, des bottes, des mitaines, un chapeau, un manteau épais, un pantalon doublé de fourrure et, bien sûr, un masque et une écharpe. Ma voiture est équipée d’un démarreur à distance pour la réchauffer et mon médecin m’a aidée à obtenir un permis de stationnement accessible pour que je puisse me garer près de la porte de l’endroit où je vais. Lorsque j’arrive à la maison, je me réchauffe immédiatement avec des couvertures, du thé chaud, de la soupe chaude et un bain chaud. J’attends l’été avec impatience, mais je dois toujours faire attention à ce qui m’entoure : une brise fraîche, la climatisation, passer devant les congélateurs, à l’épicerie, provoquent une éruption. Pas de boissons froides ni de crème glacée pour moi. Mes amis proches me téléphonent pour prendre de mes nouvelles pendant les vagues de froid et me rappellent de ne pas sortir, même une minute, pour aller chercher
Mona et son chien Dontae pendant l’été
le courrier. Je m’inquiète beaucoup de certaines choses, comme les pannes de courant, un phénomène effrayant pour moi. Récemment, nous avons manqué d’électricité pendant sept jours à cause d’un ouragan; je n’avais pas de chauffage dans la maison. Je suis tombée très malade et mon état s’est aggravé depuis la tempête. Cette pathologie affecte profondément mon bien-être mental et physique. C’est parfois difficile de faire face à la situation : je sais que le froid met ma vie en danger. Les gens croient que ce n’est pas une vraie maladie, ce qui me contrarie parce que la vie avec cette pathologie, c’est compliqué. Toutes les petites choses auxquelles on ne pense pas – parcourir les allées de l’épicerie, sortir les poubelles, profiter d’une brise océanique – sont autant d’événements auxquels je dois me préparer pour pouvoir vaquer à mes occupations quotidiennes. Je navigue sur les médias sociaux pour témoigner de mon expérience et entrer en contact avec d’autres personnes qui doivent s’accommoder du même trouble. J’espère que si les gens comprennent mieux la réalité de la vie avec cette affection, nous pourrons construire une communauté plus compatissante et plus solidaire.
Société canadienne d'urticaire chronique est un groupe de spécialistes et de patients atteints d’urticaire chronique qui vise à améliorer la santé et la qualité de vie des personnes aux prises avec cette affection : https://fr.chronicurticaria.ca.
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DOSSIER
Une allergie, qu’est-ce que c’est? Par Glenn Walpole, Ph. D.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous éternuiez chaque printemps lorsque les fleurs commencent à éclore, ou pourquoi vos yeux vous démangent quand vous jouez avec des chats? Vous avez peut-être une allergie! Le système immunitaire Chaque jour, votre corp se défend contre de nombreux microbes susceptibles de vous rendre malade. Nous les appelons des agents pathogènes. Imaginez un grain de sable. Divisez-le en 1000 morceaux. Certains agents pathogènes sont aussi minuscules que cela! Comment votre corps se protège-t-il contre ces agents pathogènes microscopiques? Il dispose d’une grande équipe de défense, le système immunitaire. Le système immunitaire sait reconnaître les agents pathogènes qui n’ont pas leur place dans votre organisme. Il les attaque, les expulse et vous maintient en bonne santé. Une allergie, qu’est-ce que c’est? Parfois, lorsque votre corps est exposé à des éléments nouveaux et inoffensifs, le système immunitaire fait une erreur et y réagit : il pense que c’est dangereux. C’est l’allergie. La même réaction immunitaire se produit quand votre corp rencontre des agents pathogènes spécialisés, ou helminthes et protozoaires. Les scientifiques ont identifié différents types d’allergènes qui déclenchent une réaction allergique. Ces allergènes pénètrent dans le corp lorsqu’on mange
Agents pathogènes
Allergènes
(organismes qui vous rendent malade)
(ils sont inhalés, ingérés, injectés)
Les immunoglobulines IgE guident le système immunitaire pour que celui-ci attaque les organismes dangereux et les élimine.
Les immunoglobulines IgE les prennent parfois à tort pour un danger et déclenchent une attaque immunitaire et une réaction allergique.
Si des agents pathogènes spécialisés qui ressemblent à des vers pénètrent dans notre corps (à gauche), notre système immunitaire reconnaît ces microbes grâce à une molécule, les immunoglobulines E (IgE). Celles-ci préviennent le système immunitaire pour qu’il prépare une attaque et stoppe l’infection. Les IgE peuvent également reconnaître des objets inoffensifs de tous les jours (à droite) et déclencher une réaction allergique chez certaines personnes. Image créée avec BioRender.
ou encore par les poumons ou la peau. Voici une liste des allergènes courants : pollen, noix, fruits de mer, lait, squames d’animaux, acariens, piqûres d’insectes. Certaines personnes développent même des allergies aux médicaments et à des vêtements. Comment savoir si j’ai une allergie? Les allergies se manifestent de nombreuses façons : écoulement nasal, éternuements, démangeaisons oculaires, difficultés respiratoires, gonflements, modifications de l’aspect de la peau (éruptions cutanées, urticaire, démangeaisons) voire maux d’estomac.
? LE SAVIEZ-VOUS La prévalence des allergies au Canada augmente depuis plusieurs décennies et entraîne parfois une grande détresse ou un absentéisme scolaire. Bien que bon nombre des allergies de l’enfance disparaissent au fil du temps, certaines d’entre elles, entre autres aux arachides, aux noix et aux fruits de mer, persistent souvent à l’âge adulte. On ne sait pas vraiment comment les allergies se développent. Pour certains scientifiques, l’exposition environnementale au cours de la première année de vie s’avère critique. Il peut s’agir du moment où l’enfant est exposé à des allergènes potentiels ou encore de la voie (bouche ou peau) que ces allergènes empruntent.
L’anaphylaxie, affection potentiellement mortelle, constitue l’un des dangers de l’allergie. Si vous-même ou quelqu’un d’autre présentez soudain une éruption cutanée accompagnée de difficultés respiratoires, d’un serrement de gorge, de vertiges ou d’étourdissements, rendez-vous immédiatement à l’hôpital le plus proche pour recevoir des soins.
À l’intention des parents
Que faire si je crois que mon enfant a une allergie? Pour le dépistage et le traitement des allergies, consultez votre fournisseur de soins primaires et visitez le site www.csaci.ca pour trouver un ou une allergologue près de chez vous. Si vous ou votre enfant pensez avoir une réaction anaphylactique, rendez-vous sur le champ aux urgences les plus proches. Pour en savoir plus sur les allergies : www.connaitrelesallergies.ca et https:// allergiesalimentairescanada.ca. Glenn Walpole, Ph. D., étudie la médecine à l’Université de Toronto. Il s’intéresse à l’immunologie, à la pathologie et à la dermatologie. Printemps 2023 | www.apropeau.ca | 11
OBTENIR DES MESURES DE SOUTIEN ADÉQUATES À L’ÉCOLE ET AU TRAVAIL : quels accommodements pour les affections de peau? Par Laurie Proulx
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L
a définition du terme « accommodement » évoque de temps à autre différents concepts – adaptation, ajustement voire compromis – pour pouvoir répondre aux besoins des autres. De nombreux patients en dermatologie constatent qu’ils doivent tenir compte d’impératifs particuliers en matière de santé ou en lien avec une situation de handicap. Ces besoins s’intègrent mal au mode de fonctionnement du travail ou de l’école, quand il s’agit par exemple d’obtenir des congés pour recevoir les traitements prescrits, de bénéficier d’un régime d’avantages sociaux qui rembourse les médicaments, en cas de fatigue ou d’emploi du temps surchargé. En matière de poussées d’affections cutanées, ce qui se révèle nécessaire aujourd’hui ou la semaine prochaine ne le sera peut-être pas la semaine suivante. Pour les employeurs et les écoles,
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o m Accommode’accommoder ou de s’aidccuosm).m • Le fait dconstances, aux indiv (aux cir
s’adapter à la nature dynamique de ces affections s’avère parfois difficile. L’obligation de l’accommodement est un concept juridique en vertu duquel les employeurs ou les écoles doivent supprimer les obstacles qui nuisent au personnel ou aux individus protégés par les lois sur les droits de la personne. Une limite encadre toutefois ce concept, la « contrainte excessive », qui tient compte des coûts, de la santé et de la sécurité. Bon nombre d’employeurs ou d’établissements d’enseignement ont mis en place des procédures grâce auxquelles quiconque peut demander des changements dans la façon dont le travail s’effectue pour favoriser une pleine participation. La première étape consiste souvent à définir des limitations fonctionnelles – problèmes de concentration, sensibilité à la température, stress, immunodépression – pour ensuite trouver de nouvelles façons d’accomplir ce qui doit être fait. COMMENT LE LIEU DE TRAVAIL PEUT-IL SE MONTRER À LA HAUTEUR Sharon Janes travaille pour Mysa, une jeune pousse de St. John’s (Terre-Neuveet-Labrador). Son employeur lui a autorisé les congés nécessaires pour suivre les traitements prescrits par son dermatologue dans un cas de vitiligo, diagnostiqué après la naissance de son premier enfant. « J’ai eu besoin de soins en luminothérapie deux jours par semaine pendant un an, soit environ 45 minutes seulement dans ma journée, mais il s’agissait d’un engagement énorme puisque les traitements se sont échelonnés sur 52 semaines, deux fois par semaine. Je n’y serais jamais arrivée si on ne m’avait pas accordé cette souplesse au travail pendant cette période. » Le processus de demande d’accommodements au travail ou à l’école s’avère parfois difficile. Nombreux sont celles et ceux à ne pas savoir qu’ils peuvent faire cette demande. C’est la relation avec la supervision, les collègues et l’administration qui va faciliter ou non la démarche. Le mécanisme d’obtention s’apparente à une négociation : on doit mettre l’accent sur la collaboration
entre toutes les parties. Carly Fox, directrice des communications et des partenariats à l’Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS), doit composer avec un rhumatisme psoriasique. Elle soutient que son expérience de travail à NEADS s’est avérée positive. En tant qu’organisme créé par des personnes en situation de handicap pour des personnes en situation de handicap, Carly Fox affirme que celles-ci comprennent les difficultés quotidiennes de la vie avec une maladie chronique ou une situation de handicap. « Je me contente de leur dire qu’aujourd’hui je suis aux prises avec une grande confusion mentale. Je n’ai pas besoin d’aller plus loin. » LES DIFFICULTÉS DU RETOUR À L’ÉCOLE Avec la pandémie de COVID-19, bon nombre d’établissements d’enseignement, d’entreprises et d’organismes ont opté pour des milieux d’apprentissage ou de travail virtuels. Les responsables ont acheté de nouvelles technologies et mis en œuvre des approches novatrices. L’assouplissement des restrictions en matière de santé publique s’est traduit par une augmentation du stress et de l’anxiété parmi la population étudiante des établissements postsecondaires ou dans les familles où des enfants présentent des problèmes médicaux complexes. « Pendant l’été, nous ne savions pas si le port obligatoire du masque et la vaccination allaient continuer et si les options d’apprentissage en ligne allaient se poursuivre. Bon nombre de personnes en situation de handicap parmi la population étudiante se sentaient seules. C’est pourquoi nous avons lancé une campagne de sensibilisation pour la rentrée scolaire afin que ces personnes disposent d’une plateforme pour parler de leurs expériences, entrer en contact avec d’autres étudiants et étudiantes dans une situation semblable, et relayer leurs préoccupations dans les écoles », souligne Carly Fox.
L’« accommodement raisonnable » relève de l’employeur ou de l’établissement d’enseignement. Une exigence est claire : faire participer le personnel et la population étudiante aux conversations et garantir le respect et la dignité de la personne. Malgré tout, Carly note que plusieurs établissements ont imposé une présence physique sur place pour pouvoir assister aux cours. « On a omis de consulter les étudiants et étudiantes en situation de handicap pour de nombreuses décisions clés, comme le port du masque. J’ai vu certaines de ces personnes abandonner leurs cours parce qu’on ne se souciait guère de leur santé. » Retourner à l’école ou au travail en personne signifie que l’on s’expose au regard embarrassant des collègues, de la clientèle et d’autres personnes encore, qui constatent les effets visibles du vitiligo, du psoriasis et d’autres affections de peau mal comprises par le public. Sylvain, cadre financier en milieu de carrière subissait une forte pression et se sentait obligé de cacher ses plaques de psoriasis, car « les gens s’attendent à ce que je sois présentable ». Le travail virtuel lui a permis de se sentir plus à l’aise et d’amoindrir les effets de la stigmatisation. Il a ainsi pu réduire son stress et son anxiété, et se concentrer sur son travail. POUR ALLER DE L’AVANT Le travail et l’école occupent des places centrales dans nos vies. On peut tout à fait s’y adapter et rester en bonne santé. Commencez par vous informer sur les mesures de soutien auxquelles vous avez accès, entre autres un outil de cartographie (https://workingitout.ca/fr/2022/obtenirde-laide) qui fournit des pistes sur la façon de dénicher et de conserver un emploi, de découvrir des possibilités de recyclage professionnel. NEADS propose également des ressources aux étudiants et étudiantes en situation de handicap – accès aux services sur le campus, bourses d’études, aide financière. Visitez son site Web, ici : www.neads.ca/fr/index.php?id= Restons optimiste : nombre d’employeurs et d’établissements d’enseignement prennent conscience des besoins du personnel et de la population étudiante en situation de handicap, et tiennent compte de l’appel à l’action. Faites vos devoirs! Impliquezvous pour que les employeurs et les établissements d’enseignement répondent à vos exigences en matière de santé. Laurie Proulx est travailleuse autonome et fournit des services de conseil axés sur l’inclusion des personnes en situation de handicap au travail, l’engagement de la communauté et des patients, et la politique sociale et de santé. Elle-même vit en situation de handicap et nourrit ses activités professionnelles de sa propre expérience. Printemps 2023 | www.apropeau.ca | 13
L’ACPD EN ACTION
Depuis que l’Alliance canadienne des patients en dermatologie (ACPD) a contribué à la fondation de l’Association canadienne des patients atteints de psoriasis (ACPP) en 2012, les deux organisations ont partagé une relation unique. Toutes deux ont toujours été distinctes, indépendantes l’une de l’autre, mais utilisaient un modèle de dotation en personnel commun, ce qui présentait de nombreux avantages. Ce modèle a permis de réduire les frais généraux, de sorte que l’on a consacré le financement à la défense des intérêts et à l’éducation des patients. En fin de compte, grâce à ce système l’ACPD et l’ACPP sont devenues des organisations solides et réputées, centrées sur la santé des patients. Le 1er décembre 2022, nous avons célébré un nouvel avenir brillant pour l’ACPD et l’ACPP avec la fin du modèle de dotation en personnel partagé. Désormais, chaque organisation dispose de sa propre équipe qui se consacre au soutien de ses communautés respectives. L’ACPD et l’ACPP continueront de collaborer à certains projets dans le but commun d’améliorer le sort des personnes atteintes de la maladie psoriasique au Canada.
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Nouvelles de l’ACPD : pleins feux sur nos dernières activités et autres informations importantes pour les patients atteints d’une maladie de la peau.
L’ACPD et l’ACPP collaborent actuellement avec le Réseau canadien du psoriasis pour mieux comprendre en quoi la télédermatologie et les soins virtuels pourraient améliorer les traitements de la maladie psoriasique. Si vous souhaitez en savoir plus ou participer pour nous faire connaître votre point de vue, n’hésitez pas à communiquer avec nous. L’ACPD est fière de continuer à soutenir la recherche menée par des équipes composées de patients et de soignants. Le Réseau canadien de recherche sur la peau (SkIN Canada), dont fait partie l’ACPD, a accordé des subventions pour le développement d’équipes à neuf équipes de recherche sur la peau dans tout le pays, qui élaboreront des projets de recherche sur les engelures, l’hidradénite suppurée, l’eczéma, les cicatrices hypertrophiques, la morphée, les cancers de la peau – y compris le rare carcinome à cellules de Merkel – et l’épidermolyse bulleuse. Félicitations à toutes les équipes qui ont reçu ces subventions! Pour l’avenir, nous prévoyons le lancement de deux nouvelles ressources dans le cadre de notre boîte à outils d’autonomisation. La première est un guide destiné aux personnes qui viennent
d’apprendre qu’elles ont une affection de la peau, des cheveux ou des ongles. Élaborée par un psychologue clinique agréé, ce document traite de la cascade d’émotions que nous ressentons toutes et tous lorsque nous recevons un diagnostic et précise les moyens de les gérer et de nous préparer à réussir. Le deuxième document est un guide pour tirer le meilleur parti de votre rendez-vous chez le ou la dermatologue. Ce guide explique ce à quoi vous pouvez vous attendre avant, pendant et après votre rendezvous dermatologique et comment vous préparer au mieux à utiliser ce temps précieux avec votre dermatologue. Nous vous encourageons à participer aux activités de l’ACPD. Que vous soyez un patient, une soignante, un étudiant ou une professionnelle de la santé, il y a de nombreuses manières de vous impliquer. Consultez notre site Web pour en savoir plus sur les possibilités de bénévolat et sur la façon de faire un don à notre organisation. Nous vous souhaitons le meilleur pour 2023! Rachael Manion, Directrice générale, ACPD
COMMANDITAIRE DU MAGAZINE CANADIEN À PROPEAU AbbVie est le commanditaire fondateur de la revue À Propeau et un supporteur permanent des publications 2023 de l’ACPD. AbbVie ne fournit pas de soutien éditorial pour le magazine. L'ACPD est responsable du contenu final du magazine À Propeau.
SOCIÉTÉS COMMANDITAIRES DE L’ACPD
Nous souhaitons connaître votre opinion! Qu’appréciez-vous le plus dans notre magazine? Quels sujets aimeriez-vous nous voir traiter? Vos commentaires sont importants. Ils nous aident à mieux comprendre les besoins de notre communauté de patients en dermatologie. Qu’en pensez-vous? Dites-le nous! Merci de bien vouloir remplir ce bref questionnaire. Nous serions ravis d’avoir de vos nouvelles.
https://forms.office.com/r/ J4Kb0BVtcr
CONSEILLERS MÉDICAUX D’À PROPEAU + MEMBRES DU CONSEIL + BÉNÉVOLES Merci aux conseillers médicaux, aux membres du conseil d’administration et aux bénévoles qui appuient le travail de l’ACPD. Pour plus de détails, veuillez consulter la page https://apropeau.ca/a-propos-de-l-acpd.
GROUPES AFFILIÉS DE L’ACPD AboutFace : aboutface.ca
Eczéma Québec : eczemaquebec.com
Scleroderma Association of B.C. : sclerodermabc.ca
Alberta Lymphedema Association : albertalymphedema.com
Firefighters’ Burn Fund : burnfundmb.ca
Sclérodermie Atlantique : sclerodermaatlantic.ca
Association canadienne de porphyrie : canadianassociationforporphyria.ca
Fondation sauve ta peau : saveyourskin.ca
Scleroderma Manitoba : sclerodermamanitoba.com
BC Lymphedema Association : bclymph.org
Hidradenitis & Me Support Group : hidradenitisandme.ca
Scleroderma Society of Ontario : sclerodermaontario.ca
Camp Liberté Society : campbliberte.ca
HS Heroes : hsheroes.ca
Sclérodermie Canada scleroderma.ca
Lymphedema Association of Ontario : lymphontario.ca
Société canadienne de l’acné et de la rosacée : acneaction.ca (acné) rosaceahelp.ca (rosacée)
Canadian Alopecia Areata Foundation (CANAAF) : canaaf.org Canadian Arthritis Patient Alliance : arthritispatient.ca Canadian Burn Survivors Community (CBSC) : canadianburnsurvivors.ca Canadian Skin Cancer Foundation : canadianskincancerfoundation.com DEBRA Canada (epidermolysis bullosa) : debracanada.org
Mamingwey Burn Society : mamingwey.ca Myositis Canada : myositis.ca
Société canadienne de l’eczéma : eczemahelp.ca
Neurofibromatosis Society of Ontario : nfon.ca
Société canadienne d’urticaire chronique (Canadian Chronic Urticaria Society) : urticairechronique.ca
Réseau canadien du psoriasis : cpn-rcp.com
Stevens–Johnson Syndrome Canada : sjscanada.org
Réseau mélanome Canada : melanomanetwork.ca
Tumour Foundation of BC : tumourfoundation.ca
www.apropeau.ca
À l’ACPD, nous nous efforçons d’améliorer la vie des personnes touchées par des affections de la peau, des cheveux et des ongles, qu’il s’agisse des patients ou de leurs proches. Pour appuyer cet objectif, l’ACPD a mis au point la Boîte à outils d’autonomisation, une série de ressources pour informer, guider et soutenir les patients atteints de maladies de la peau et leur entourage.
PARLEZ AUX ENFANTS Comment parler aux enfants, aux adolescents et aux enfants adultes de votre affection de la peau
La première ressource – Parler aux enfants : comment parler aux enfants, aux adolescentes et adolescents et aux adultes de votre affection de la peau – est une brochure infographique qui explique pourquoi il importe de parler aux enfants de votre état de santé et comment le faire d’une manière adaptée à l’âge et à la situation de l’enfant. Ce guide s’adresse aux parents, au personnel enseignant, aux entraîneurs et aux adultes atteints d’affections de la peau, des cheveux ou des ongles. Notre objectif? Soutenir les patients en dermatologie et ouvrir des canaux de communication entre les patients et leur famille, leurs amis, leurs collègues et les professionnels de la santé. Qu’il s’agisse de mieux comprendre la vie avec une affection de la peau, des cheveux ou des ongles et ses conséquences, ou de vous aider à vous y retrouver dans vos relations, nous nous efforçons d’améliorer la qualité de vie des patients atteints d’une affection de la peau et de leurs proches dans tout le Canada.
www.canadianskin.ca
Visitez le site https://apropeau.ca/education/boite-a-outils-d-autonomisation pour en savoir plus sur cette ressource et consulter nos outils sur la gestion des répercussions psychologiques et sociales d’un diagnostic et sur la façon de s’y retrouver lors d’un rendez-vous chez le dermatologue.