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LA RESTAURATION DU FOUR A PAIN DE MESNAC PAR LA CLE DE VOUTE


La commune de Mesnac est située dans l’ouest du département de la Charente, sur la rive droite du fleuve Charente. Elle est limitrophe du département de la Charente-Maritime. Mesnac est limitrophe des communes de Saint-Sulpice-de-Cognac et de Cherves-Richemont en Charente, de Mons et du Seure en Charente-Maritime. Elle est à 10 km de Cognac à 10 km et à 13 de Matha. La commune est traversée par l’Antenne affluent de la Charente sur sa rive droite qui coule lentement du nord au sud, se sépare en plusieurs bras, et forme ainsi, une zone de marais juste à l’est du village de Mesnac. La commune de Mesnac fait partie de la communauté de communes de Cognac. Celle-ci appartient au Pays Ouest-Charente Pays du cognac. Patrimoine architectural -

L’église Saint Pierre du XIIe siècle, à plan allongé, en un seul vaisseau qui est recouvert d’une voûte d’ogives. Elle possède un escalier à vis sans jour. Quatre chapiteaux (sculpture de palmette, feuillage…) et un vitrail sont remarquables 8 C’était un prieuré-cure des bénédictins qui a été restauré en 2004.

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Le château de Mesnac du XVIIIe siècle est actuellement une ferme auberge avec chambres d’hôtes et gîtes.

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Le lavoir flottant qui se soulève comme un ponton quand le niveau de la rivière monte. Il a été construit après une souscription en 1861.

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Des maisons et des fermes caractéristiques de l’architecture rurale du XVIIe siècle au XIXe siècle.

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L’ancienne école construite en 1877, fermée et transformée en mairie et des logements à l’étage.


Le four à pain de Mesnac est situé dans le hameau de Pain Perdu, à Vignolles. Il aurait été construit en 1764 et des actes notariés montrent qu’il aurait été reconstruit par un entrepreneur local en 1894. Entre ces deux dates, le four se serait effondré sur la fournée en cours, et le pain aurait été perdu. A compter de cet « évènement », l’appellation Pain Perdu aurait progressivement remplacé l’ancienne appellation du hameau, jusqu’alors La Coudraie. Ce four, par manque d’entretien, se serait de nouveau effondré durant la seconde moitié du XIXème siècle, le rendant inutilisable encore aujourd’hui.

Le four avant restauration

Le four avant restauration


La voûte effondrée La commune de Mesnac a procédé à la restauration de la partie où le pain était préparé (fournil), sans intervenir sur la partie abritant le four. La Communauté de communes a été sollicitée pour procéder à sa restauration complète, dans l’objectif de rendre ce four à nouveau fonctionnel pour que les habitants puissent l’utiliser et y cuire le pain. Il s’agit du premier chantier réalisé par la Clé de Voûte. Nous avons fait le choix d’utiliser, dans la mesure du possible, les matériaux anciens récupérables sur le site, sous les décombres pour les éléments constituant la voûte (ouvrage de maçonnerie cintré qui forme un arc) Les travaux ont débuté le 7 novembre 2011 et se sont achevés en mars 2012. La restauration a duré trois mois et demi, entrecoupée de période de formations des salariés, d’intervention sur des sites extérieurs et de congés. Les travaux ont consisté en un nettoyage préalable du site, des abords, et à l’évacuation de la couverture effondrée, l’extraction des racines insérées dans la maçonnerie, et l’arrachage de grosses souches ayant déstabilisé fortement la partie ouest (partie abritant le four).

Evacuation des racines et nettoyage préalable


L’équipe a ensuite retiré l’épaisse couche de terre argileuse recouvrant la voûte effondrée, qui permettait de conserver la chaleur dans le four en l’isolant de l’extérieur. Une grosse pierre de taille a été retrouvée à l’emplacement de la clé de voûte (élément de maçonnerie situé au milieu d’une voûte et servant à maintenir les

autres pierres), son poids a probablement participé à l’effondrement de l’ensemble.

Déblaiement

Dégagement de la voûte effondrée


Dégagement de la voûte effondrée

Dégagement de la voûte effondrée


Dégagement de la voûte effondrée

La voûte effondrée dégagée


Les briques réfractaires (briques résistantes à de hautes températures, plus de 1 000° C) de la sole (surface du

four sur laquelle sont placés le bois de chauffe puis la pâte ou aliments à cuire) et de la voûte ont été soigneusement triées pour être réutilisées.

Le tri des briques réfractaires Le diamètre de la sole est d’environ 2.15 mètres, preuve à l’appui (photo de Florine dans la sole) – méthode de mesure non contractuelle.

Le diamètre de la sole


La sole a été déposée, puis reposée sur une chape (couche de mortier à base de ciment ou de chaux appliquée au

sol et destinée à aplanir, niveler ou surfacer un support. Cette chape peut rester brute pour recevoir une couche de matériaux, carrelage, dallage en pierre, terre cuite,… ou être travaillée si elle reste apparente) sur hérisson (empierrement calcaire servant de support à une chape de béton) puis rejointoyée (action de remplir à nouveau

les joints des pierres des maçonneries). La sole doit être parfaitement plane et sans relief pour permettre de bien enfourner et retirer les pains.

L’ancienne sole après dégagement

L’ancienne sole déposée


Chape sur hĂŠrisson

La repose de la sole


La repose de la sole

Le rejointoiement de la sole


Le rejointoiement de la sole La reconstruction de la voûte s’est faite en trois temps : préparation d’une forme ou moule dans un premier temps, correspondant au volume intérieur fini du four, puis pose des briques réfractaires sur cette forme dans un deuxième temps et enfin retrait, après séchage de la voûte, de cette forme. La forme a été réalisée en cailloutis calcaire, puis recouverte d’une chape maigre (chape peu dosée en liant) ellemême recouverte d’une fine couche de mortier (mélange de liant, chaux ou ciment, de sable et d’eau servant à

lier les éléments d’une construction) de chaux faiblement dosée en chaux pour ne pas adhérer aux briques à reposer. La forme est réalisée avec un gabarit (modèle servant à mettre en forme un ouvrage). Elle forme une « coupole » comme l’était la voûte ancienne.

Mise en place du cailloutis calcaire


Pose de la chape maigre

Pose d’une fine couche de mortier de chaux


Les briques de réemploi ont été posées debout, sur leur petit chant, scellées seulement sur leurs grands chants et non sur leurs faces pour éviter de casser les briques lors de la chauffe (dilatation différente de la terre cuite et du mortier réfractaire).

Pose des briques réfractaires La partie sommitale (la clé de voûte) a été réalisée en briques neuves, puisqu’un certain nombre de briques étaient cassées.

Pose de la partie sommitale de la voûte


L’extrados (surface extérieur d’un dôme, d’une voûte) a ensuite été rejointoyé, recouvert pour partie de terre argileuse et, concession faite à l’utilisation de matériaux anciens, par un mortier de chaux et vermiculite (isolant

thermique pouvant résister à de hautes températures) plus léger.

Rejointoiement de l’extrados

Mise en place de la terre


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