Introduction Nous sommes fiers de vous présenter “Mon Thetford Mines, pour un centreville qui a bonne mine” réalisé dans le cadre de notre projet final à la maîtrise en design urbain de l’École d’architecture de l’Université Laval. Ce projet vise la consolidation et la mise en réseaux de lieux au potentiel identitaire fort, en vue d’une meilleure appropriation du centre-ville de Thetford Mines par ses résidents, et ainsi contribuer à l’accessibilité, à la vitalité, et à l’attractivité du grand Thetford. Le projet se préoccupe également de la relation de certains lieux de la ville avec la rivière Bécancour. Le but de cette présentation est de vous présenter des pistes de solution pour l’instant théorique qui permettrait d’atteindre ces objectifs. Une courte introduction vous présentera nos démarches avec la Ville ainsi que les outils de conception que nous avons utilisés durant les 3 mois de travail. Par la suite suivront les résultats de nos analyses. Certains constats et enjeux importants à la compréhension de la situation actuelle du centre-ville seront abordés. Finalement, nous vous présenterons dans le menu détail l’ensemble des propositions de transformation.
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Le projet a été réalisé avec la précieuse collaboration de représentants de la Ville de Thetford, de membre d’Héritage Centre-ville et de résidents. L’équipe de concepteurs tient d’ailleurs à remercier les personnes suivantes pour leur participation aux différentes activités de présentation et consultation : Marc-Alexandre Brousseau, maire de la Ville de Thetford Mines Yves Bergeron, conseiller Normand Vachon, membre du CCU et résident du quartier Rousseau (parc St-Noël) Yves Kirouac, président Héritage Centre-Ville Jonathan Daigle, représentant GROBEC (rivière Bécancour) Louis-Marc Nadeau, résident du centre-ville Philip Thivierge, Directeur du Service des loisirs et de la culture Gina Turgeon, Directrice du Service d’Urbanisme
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Le mandat du projet principal était d’élaborer une hypothèse de réaménagement pour le centre-ville qui met l’emphase sur la qualité des espaces publics et des milieux de vie, tout en réfléchissant à une programmation urbaine attractive et soutenable. Des accès collectifs à la rivière Bécancour ont également fait partie de cette réflexion. La Ville a également partagé avec nous ses intentions de développement qu’elle a regroupées sous quatre thèmes ayant trait à la densité, à la circulation, à l’autosuffisance et à la revitalisation. Notre compréhension de la problématique et nos analyses nous permettent d’en identifier d’autres et ainsi de contribuer de manière complémentaire aux réflexions de la Ville.
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Afin d’élaborer une proposition prenant en considération les aspirations des différents acteurs et s’ancrant dans le milieu de façon durable, nous avons mené une analyse des potentiels et défis du centre-ville à l’échelle du territoire municipal. Cette analyse s’appuie sur des études existantes, divers documents fournis par la Ville de Thetford, des documents historiques, de la littérature scientifique, des observations sur le terrain réalisées à l’automne 2015, ainsi qu’une enquête Internet auprès de 329 citoyens.
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Cette enquête Internet réalisée entre le 10 février et le 1er mars visait à connaître l’opinion de la population sur le centre-ville, sur ce qu’ils apprécient et ce qu’ils aimeraient améliorer, ainsi que sur leurs habitudes au quotidien. Pratiquement autant d’hommes que de femmes ont répondu à l’enquête, avec une légère surreprésentation du groupe d’âge 35-49 ans et des couples avec enfants. Un des objectifs de la Ville de Thetford étant d’attirer des jeunes ménages à s’établir au centre-ville, le sondage a pu nous éclairer sur cette clientèle et les stratégies à adopter afin d’y parvenir.
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Bien que le mandat de la Ville concernait essentiellement le centre-ville (encadré rouge), il nous est apparu essentiel de comprendre le contexte global de Thetford Mines et la manière dont le centre-ville s’inscrit dans ce contexte. Ainsi, à première vue, on constate que suite aux fusions des anciennes municipalités de Pontbriand, Robertsonville, Thetford Sud, Thetford Mines et Black Lake, l’aire administrative de l’actuelle municipalité présente un territoire urbain très étendu et fragmenté.
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Comme bien d’autres centres-villes, celui de Thetford s’est développé le long de la rue principale, qui était alors la rue Notre-Dame. Dû à l’expansion minière, cette rue a été sectionnée dans les années 70, après quoi, le centreville commercial a été graduellement relocalisé vers le boulevard Frontenac au nord. La rue Notre-Dame ne joue plus le rôle de rue principale comme autrefois. Le centre-ville n’est plus traversé d’un axe majeur de circulation; il est devenu une destination. Le fait que nous ne passons pas spontanément par le centre-ville nuit à sa vitalité.
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Bien que Thetford Mines bénéficie de la présence de nombreuses fonctions et pôles d’activités d’importance régionale tels que le Cégep, l’hôpital et un futur Centre des congrès, la plupart de ces principaux équipements et attracteurs se situent loin du centre-ville et aux différentes extrémités de la ville. Il en résulte une dilution de l’intensité urbaine dans la ville, mais surtout au centreville qui ne profite pas des allées et venues des usagers pour animer le secteur. On peut également noter le monopole du boulevard Frontenac par rapport à la desserte en épiceries, une majorité y étant concentré et accessible le plus souvent en auto. Le centre-ville souffre de l’absence de ce type de commerce essentiel pour ses résidents qui doivent absolument utiliser leur voiture pour se rendre au boulevard Frontenac ou ailleurs.
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Le secteur d’intervention suggéré par la Ville est bordé par ces secteurs avec différents potentiels.Par contre, suite au sondage en ligne mené auprès de résidants de Thetford, à une analyse morphologique et d’autres analyses urbaines que nous avons menées, les limites du secteur d’intervention se sont élargies.
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Les limites du centre-ville telles que perçues par les répondants sont en effet bien différentes. Pour plusieurs, le centre-ville s’étend vers l’est le long de la rue Notre-Dame jusqu’au golf. La rivière agit également comme une limite du centre-ville dans l’imaginaire de plusieurs répondants. Cette perception des limites du centre-ville va de pair avec le prolongement des activités commerciales de la rue Notre-Dame bien à l’est de St-Alphonse.
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Ce qui nous amène à formuler un premier enjeu d’aménagement : Le centreville n’est plus au centre, mais plutôt une destination avec un fort potentiel de mise en valeur de lieux identitaires et d’échanges.
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La rue Notre-Dame se distingue du boulevard Smith par la prÊsence d’un fort patrimoine architectural.
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Le centre-ville se distingue également par sa proximité au nord à la rivière Bécancour, qui présente un fort potentiel d’appropriation encore inexploité. L’enquête a révélé que 85 % des répondants souhaitaient que la rivière Bécancour soit mise en valeur.
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L’ancien chemin de fer au sud converti en parc linéaire avec piste cyclable, très apprécié des citoyens.
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Et le futur centre d’interprétation de l’histoire de la Mine King appelé KB3.
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Lors de l’enquête, nous avons demandé aux résidants leurs motifs de fréquentation du centre-ville, correspondant à ce qu’ils apprécient du centreville. Sur les 329 répondants, les terrasses ont été mentionnées 121, suivis de près par la piste cyclable avec 118 mentions. Les restaurants ont été mentionnés 103, et les stationnements 94 fois. Les commerces et les festivals arrivent en 5e et 6e place. Ces réponses nous indiquent qu’elles sont les forces déjà présentes au centre-ville que l’on peut éventuellement bonifier afin d’accroître l’attractivité du centre-ville auprès des Thetfordois.
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À l’inverse, pour une grande proportion des répondants, il n’y a pas suffisamment de parcs et d’espaces verts et ceux qui sont en place peuvent faire place à une certaine amélioration. Également, l’ambiance générale du centre-ville -- c’est-à-dire le niveau animation dans la rue, l’éclairage, la présence de passants et d’éléments attractifs visuellement -- est un aspect sur lequel miser pour redynamiser le centre-ville.
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L’ambiance d’un lieu dépend à la fois de son aménagement, mais également de son animation. Cette résidente l’explique bien : « Pour animer une rue commerciale comme la rue Notre-Dame, il faut des boutiques intéressantes et moins de locaux vacants pour inciter la population à déambuler, marcher et s’approprier l’espace public, au lieu de sauter dans sa voiture après une course Chez mes roses. »
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Ces constats nous amènent à formuler un objectif de design urbain. Objectif 1 - Lisibilité et accessibilité Améliorer les connexions au centre-ville par la mise en en réseau d’espaces publics et naturels attractifs.
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Le deuxième enjeu que nous avons identifié est le suivant : La présence de nombreux lots vacants nuit à la vitalité économique et urbaine, et contribue à la perception négative du centre-ville de la part des citoyens.
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Le centre-ville comprend de nombreux lots vacants, et locaux vacants qui induisent une image de dÊvitalisation auprès des citoyens et visiteurs.
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Le cadre bâti, quant à lui, est vieillissant et souvent mal entretenu. Ce constat contribue entre autres à la formation d’une image négative du centre-ville, comme l’enquête auprès de la population l’a révélée.
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Le centre-ville comporte plusieurs terrains qui semblent sous-utilisés et qui pourraient être constructibles. Cette carte en identifie plusieurs qui sont actuellement de grands stationnements rarement pleins et qui sont des « dents creuses » dans le paysage. Ces terrains représentent une belle opportunité pour consolider le quartier en le densifiant doucement, et une opportunité d’améliorer l’ensemble du cadre bâti existant. Ces terrains sous-utilisés, mais constructibles pourraient accueillir, selon nos calculs, entre 65 et 85 unités d’habitation, ce qui représente 44 % des unités résidentielles prévues par la Ville en 2014 pour l’ensemble de son territoire. La consolidation de ces lots contribuerait à améliorer la perception du quartier tout en garantissant l’accès à une habitation de qualité pour une nouvelle clientèle de résidents et de clients pour les commerces.
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Bien que le centre-ville présente un potentiel pour de nouvelles résidences, l’enquête a révélé qu’un répond sur cinq habite (ou habiterait) au centre-ville. Éventuellement, il sera pertinent d’analyser davantage le sondage et d’effectuer des croisements afin de saisir le profil des répondants qui habiteraient au centre-ville. Pour l’instant, les principales raisons pour lesquelles les répondants ne vivraient pas au centre-ville, et sur lesquelles nous pouvons agir, sont : la perception d’un manque de tranquillité et de nature, le manque d’entretien (autant pour les logements que les façades), qui contribue à la perception d’un milieu défavorisé et non sécuritaire. Le manque de service est un facteur présent chez les deux types répondants.
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En effet, l’absence de commerces de proximité est un aspect déterminant pour créer un milieu de vie complet qui pourra attirer de nouveaux résidants. « J’habiterais le centre-ville si davantage de commerces de service de base comme une épicerie étaient en place. Toutes les entreprises sont locales et j’aime beaucoup cet aspect. »
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Par contre, si l’on regarde l’ensemble résidentiel actuel et prévu à court ou moyen terme, on constate que la majorité des nouveaux ensembles se construisent ou seront construits en périphérie du centre-ville, le plus souvent en marge de la ville. Au total, il s’agit de plus de 550 nouvelles unités d’habitation, dont 350 unités pour les retraités. À long terme, cette stratégie de développement pourrait nuire à la consolidation et à la vitalité du centre-ville et des quartiers qui l’entourent. Autrement dit, en favorisant les investissements privés en périphérie de la ville, le secteur du centre-ville ne bénéficie pas d’une densité et d’une intensité suffisantes pour y faire vivre une diversité de commerces et d’emplois.
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De plus, de nombreuses résidences sont actuellement en vente sur le territoire de la ville, ce qui inquiète Luc Maclure, courtier immobilier (tel que rapporte dans une entrevue pour le Courrier Frontenac, « Le marché immobilier devrait s’en ressentir », 25 février 2015). Il semblerait que plusieurs retraités peinent à vendre leur maison suite à leur déménagement dans de nouvelles résidences. L’effet combiné du vieillissement de la population et des nouvelles constructions augmente la quantité de maisons vacantes et réduit d’autant la vitalité des quartiers existants. De plus, le taux d’inoccupation des logements locatifs à Thetford Mines était de 7,2 % en avril 2014 (Société canadienne d’hypothèque et de logement, « Rapport sur le marché locatif, faits saillants – Québec », printemps 2014), ce qui est plutôt élevé. À titre indicatif, un taux santé immobilière serait de 2,9%.
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Ceci nous amène à formuler un deuxième objectif de design. Objectif 2 - Milieu de vie Consolider les lots vacants par des fonctions soutenant un milieu de vie complet et attractif pour les nouveaux résidants (commerces de proximité, espaces verts, activités physiques, emplois).
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Encourager la rénovation du parc résidentiel existant en complément de la construction neuve, au centre-ville plutôt qu’en périphérie.
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Finalement, suite à d’autres analyses, nous avons soulevé ce troisième et dernier enjeu : les aménagements actuels favorisent les déplacements automobiles, nuisant à l’expérience urbaine et réduisant les opportunités de maintenir de saines habitudes de vie.
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L’enquête Internet révèle que 90 % des déplacements sur le territoire de Thetford se font en auto, ce qui induit évidemment un enjeu de stationnement, soulevé également par la Ville. On retrouve actuellement 1206 cases de stationnement hors rue au centre-ville et le projet KB3 projette également d’en ajouter.Tous les milieux municipaux bien à l’affût de la nécessité de faire une planification durable pour les générations à venir s’entendent désormais sur les effets négatifs de la dépendance à l’autosolo comme moyen de se déplacer sur des territoires étalés : effets négatifs sur l’environnement (à cause de la pollution notamment); effets négatifs sur l’aménagement des villes (à cause des stationnements qui rapportent peu financièrement et sont souvent des îlots de chaleur); et effets négatifs sur la santé des populations (à cause du manque de choix en matière de déplacements actifs). Pour aborder cet enjeu, deux types de stratégies durables peuvent être entreprises : 1- Améliorer l’aménagement et l’accès aux stationnements actuels sans en rajouter; 2- Donner le choix, voire même encourager les gens à se rendre à leur destination autrement qu’en voiture, en utilisant le transport en commun ou 033 des modes de déplacement actif.
Nous avons évalué la « marchabilité » du secteur du centre-ville au moyen d’un indicateur qui s’appelle le « Walk score ». Le «Walk score est » un indicateur de 0 à 100, scientifiquement valide, qui mesure : la proximité de différentes catégories de services, analyse la densité de la population, la longueur des rues, la fréquence des intersections. Avec un « Walk score » de 73, on se rend compte que le centre-ville de Thetford est environnement très marchable, ce qui est une belle opportunité pour son réaménagement durable. Le « Walk score » de la ville entière est beaucoup plus faible à 35, ce qui confirme qu’il s’agit d’un environnement urbain dépendant de l’automobile. À partir de l’intersection de St-Alphonse et de Notre-Dame, si on tire un rayon qui représente 15 minutes de marche, c’est-à-dire le temps moyen qu’une personne accepte de marcher pour se rendre à différents services quotidiens, on définit une superficie qui englobe la majorité des quartiers adjacents au centre-ville allant de l’aréna jusqu’à la polyvalente. Ainsi, encourager la population résidant à l’intérieur cette superficie à se déplacer à pied ou à vélo favoriserait non seulement la santé physique de la population, mais également la santé économique du centre-ville.
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On retrouve un bon exemple d’aménagement convivial pour les piétons le long de la rue Notre-Dame Ouest. Cette section encourage la marche à cause d’une canopée d’arbres qui fait de l’ombre les jours chauds d’été, de bancs et d’éclairage qui rendent l’expérience confortable et sécuritaire, de trottoirs larges et de traversées aisées, de façades animées, de vues vers des éléments identitaires du paysage. Bref : c’est une belle rue où il fait bon marcher!
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Par contre, les rues qui mènent à cette section de la rue Notre-Dame sont moins stimulantes et confortables : sans trottoir ou alors très étroits, sans éclairage, sans arbre, des arrière-cours, etc.
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Pourtant, les rues jouent un rôle important dans l’animation publique et devraient être aménagées comme des axes de déplacement confortable et sécuritaire, et donc comme des espaces publics.
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Lors de l’enquête, nous avons demandé aux gens quels incitatifs parmi les choix offerts les encourageraient à se déplacer activement. L’amélioration et l’élargissement du réseau cyclable est l’incitatif principal, suivis du déneigement des trottoirs et des sentiers piétonniers. Également, le fait d’habiter plus près de leur lieu d’emploi ou d’études encouragerait les gens à se déplacer activement, tout comme l’aménagement des intersections et des trottoirs. Par contre, le fait d’avoir un réseau de transport en commun ou un système d’autopartage ou de vélo-partage inciterait plus ou moins les gens à se déplacer activement, tout comme le fait d’habiter plus près des commerces, des services et des loisirs.
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L’ensemble de ces considérations envers les déplacements dans et vers le centre-ville nous amène à formuler un troisième objectif de design urbain : Objectif 3 – Déplacement Intervenir à l’échelle de la rue et de l’îlot au moyen d’aménagements qui renforcent le confort, la sécurité et l’accessibilité pour tous, et qui incitent aux déplacements actifs. Des rues bien aménagées à l’intérieur d’une trame bien planifiée, qui donnent plus de choix de déplacement actif et procurent des expériences stimulantes pour les usagers, ont plus de chance de contribuer à générer des revenus supérieurs pour les commerçants et des valeurs foncières plus élevées pour les propriétaires. Par ricochet, ces retombées ont des effets positifs pour l’ensemble de la ville et des citoyens de Thetford, actuels et futurs.
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L’ensemble des constats, des enjeux et nos 3 objectifs de design principaux nous amènent à formuler une mission qui guide notre projet de réaménagement, soit : Dynamiser le centre-ville de Thetford Mines par la consolidation d’un milieu de vie complet, soutenant les déplacements actifs, animé par des espaces publics structurants et par une variété de fonctions et d’activités attractives.
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Ainsi, la situation existante qu’on peut observer ici, sera réaménagé en fonction de cette mission.
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Les grandes lignes du réaménagement proposé concernent l’ajout de nouveaux logements, la création d’un accès public à la rivière, la consolidation à proximité du projet KB3 et de l’Hôtel de Ville, et le réaménagement d’espaces publics, dont celui devant l’église Saint-Alphonse. Le processus ayant guidé ces propositions vous sera d’abord expliqué, puis chaque proposition sera reprise en détail.
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Suite aux précédentes analyses, quatre objectifs de design plus spécifiques orientent une possible stratégie d’aménagement orientée sur la consolidation du centre-ville comme milieu de vie complet.
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Premièrement, en nous basant sur l’enquête Internet et sur les connaissances de notre comité d’expert, nous avons identifié les attracteurs bâtis et naturels existants qui constituent des générateurs de déplacement et des éléments identitaires. Parmi ceux-ci, nous retrouvons l’église Notre-Dame, les commerces de la rue Notre-Dame Ouest, la Maison de la culture, la rivière Bécancour, le cinéma Pigalle, le Choco-latté, la piste cyclable et le projet KB3.
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Deuxièmement, l’idée est de connecter ces attraits entre eux par des liens qui seront structurants, c’est-à-dire qui orienteront les priorités d’aménagement futures de la Ville. Le but est d’encourager les résidants et les visiteurs à se déplacer à pied et à vélo entre les différents pôles formés par les attracteurs, et que ces déplacements contribuent à l’animation du centre-ville.
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Troisième objectif spécifique : Consolider les lots sous-utilisés et les lots vacants le long de ces liens avec des bâtiments dont les usages soutiennent l’urbanité. Ainsi, ces rues seront mieux encadrées et les nouvelles fonctions vont permettre d’animer et de sécuriser les déplacements piétons et cyclistes. Un front bâti continu permet également la création d’un microclimat et réduit l’effet des vents qui nuisent grandement au confort du piéton.
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L’idée est d’encourager l’implantation de nouvelles fonctions attractives pour consolider les pôles déjà existants autour des attracteurs. Ainsi, une médiathèque est ajoutée en face du KB3 et près du marché public actuel, et offre des activités complémentaires à ce nouveau pôle culturel: bibliothèque, salles de conférence et rencontres, café-terrasse au rez-de-chaussée, etc. Ceci permet d’animer le nouvel axe piéton qui les relie à la rue Notre-Dame en passant par l’Hôtel de Ville. Ce secteur où la Ville investit actuellement serait complété par un hôtel, des bureaux et des logements aux étages, des bâtiments d’un gabarit important en lien le projet de KB3. Le CLSC, qui est un important employeur au centre-ville, est relocalisé à l’extrémité ouest du secteur sur le terrain de l’ancienne Fontaine, en diagonale de la Station des arts. L’idée est de générer un achalandage constant dans cette partie présentement peu animée de la rue Notre-Dame, un peu comme le principe des “aimants” dans les centres commerciaux, les aimants étant les commerces attracteurs. Le CLSC actuel deviendrait un immeuble à logement, ce qui est logique en vertu de sa structure et de sa localisation. Nous proposons également une épicerie de type “halles alimentaires” à l’intersection de St-Alphonse et de la rue Notre-Dame, en remplacement éventuel de la station-service. Des logements pourraient occuper les étages supérieurs. Ce site central permet de desservir une grande quantité de résidents susceptibles de s’y rendre à pied tout en offrant un bon achalandage en raison des nombreux déplacements effectués via St-Alphonse. Les halles seraient complémentaires aux grandes épiceries en termes d’offre.
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Avec le réaménagement des espaces publics et l’ajout de nouvelles fonctions structurantes, une densification graduelle du centre-ville semble réaliste. Ainsi, 3 500 mètres carrés (essentiellement distribués au rez-de-chaussée) sont ajoutés étant donné le nombre de locaux commerciaux actuellement vacants dans le secteur alors que 15 200 mètres carrés (en comptant la reconversion du CLSC actuel en habitation) sont ajoutés. Le tout permettrait de créer approximativement 150 nouveaux logements. Avec seulement 4 étages, le nouveau CLSC proposé aurait 1 000 mètres carrés supplémentaires à celui existant. Deux immeubles dont un hôtel présenteraient un gabarit plus important en lien le projet de KB3. Cette proposition permet une meilleure utilisation de la valeur foncière supplémentaire que générera le parc du centre historique versus l’actuel stationnement.
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L’ajout de ces fonctions sur des stationnements sous-utilisés présuppose leur nécessaire optimisation afin de conserver l’offre actuelle tout contribuant positivement à la consolidation du milieu de vie. Autrement dit : comment ajouter des superficies bâties avec une plus-value collective sans ajouter de stationnements, mais aussi sans réduire le nombre actuel de cases? Cette optimisation prend la forme d’un verdissement des terrains de stationnement (principale cause des îlots de chaleur urbains), de même que d’un réaménagement des cases et des liens piétons qui s’y rendent.
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Afin de rendre les déplacements plus conviviaux dans le centre-ville et ainsi permettre une meilleure animation et sécurité propice à la déambulation, plusieurs aménagements de rue sont proposés, à l’exemple du schéma sur cette diapo.Les élargissements des trottoirs aux intersections, le mobilier urbain et la réduction des largeurs des voies à traverser sont quelques moyens illustrés ici. En plus de permettre une meilleure cohabitation de l’espace public par les piétons, les cyclistes et les automobilistes notamment en traversant la rue. Ces interventions représentent également des solutions concrètes et efficaces d’une meilleure intégration de la nature en ville pour améliorer le confort et la perception du centre-ville.
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Toutefois, mettre en œuvre ces aménagements sous-entend des choix par rapport à la configuration des voies et au sens de la circulation. Nous proposons de ramener la rue Notre-Dame à double sens pour la rendre le plus accessible et emprunter possible. Les cases perdues par l’implantation de nouveaux bâtiments seraient facilement récupérées par la transformation des rues King et Gangeau en sens unique avec stationnement sur rue. Notez que Gangeau serait également prolongée jusqu’à St-Alphonse. La rue Dumais serait également à sens unique pour bonifier ses aménagements actuels et pour permettre l’insertion d’un axe cyclable convivial et sécuritaire.Finalement, la rue St-Joseph deviendrait piétonne de l’Hôtel de Ville jusqu’à KB3 pour renforcer la complémentarité de ces deux attracteurs majeurs qui profiteraient avantageusement l’un de l’autre.
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Néanmoins, pour arriver à tous ces changements, on doit nécessairement se pencher sur la question du stationnement. De manière positive, 70 % des répondants estiment que l’offre de stationnements est suffisante, le nombre de cases n’a donc pas à être modifié. Toutefois, cette perception induit clairement un incitatif à l’utilisation de la voiture puisqu’un résident sait qu’il sera facile de trouver un endroit où se garer s’il utilise la ville. La dépendance à l’automobile nuit aux changements climatiques, à la santé publique, et elle représente une perte économique importante, autant pour les ménages que pour les municipalités, tout en nuisant à l’expérience de celles-ci. On ne peut évidemment pas s’attendre dans un contexte comme Thetford à ce que tout le monde délaisse leur voiture, mais il faut résolument encourager d’autres modes de déplacements. Ainsi, il faut systématiquement prioriser des aménagements favorisant la marche et le vélo et s’assurer que la place de l’automobile n’est pas dominante dans le paysage urbain. Les stationnements devraient être aménagés pour diminuer leurs impacts négatifs sur la ville et prioriser l’aménagement de rues conviviales pour le piéton.
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On constate, dans la situation actuelle du centre-ville, la forte présence des surfaces asphaltées. Dépendamment du moment dans la journée, la majorité n’est pas remplie et représente un paysage peu attractif qui rapporte peu à l’image et en revenus de taxes au centre-ville.
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Afin de pallier à ces inconvénients, il est proposé de concentrer les stationnements en cœur d’îlot pour proposer des rues où l’encadrement bâti est intéressant et où la présence visuelle des stationnements est minime. Des allées piétonnes faisant également office de raccourcis sont clairement délimitées pour faciliter les déplacements entre les stationnements et la destination des usagers de la voiture. Le but est d’encourager les automobilistes à se garer plus loin afin d’optimiser les stationnements existants. Finalement, les surfaces minérales sont partiellement verdies afin de favoriser l’infiltration naturelle des eaux de pluie et combattre les îlots de chaleurs. Une plantation plus généreuse serait prévue aux abords des stationnements afin d’agir comme écran naturel et pourrait être conservée advenant la densification des terrains.
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En considérant l’ensemble des lots qui seraient consolidés et qui servent présentement de stationnements, 32 casses pourraient être créées. Ces gains s’expliquent par la prise en compte de l’agrandissement du stationnement de la Station des Arts en prévision de KB3 (et d’un stationnement souterrain de l’éventuel CLSC) et de l’optimisation des lots de stationnements sur chaque terrain. En combinant les terrains, il est possible de gagner en espace de circulation tout en aménageant des allées piétonnes et des éléments de verdissement.
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D’autres gains en stationnement seraient possibles par l’optimisation des rues existantes qui, par l’utilisation d’un sens unique, peuvent recevoir des stationnements sur rue. On parle ici de Gangeau et de King. Le nombre de stationnements sur rue pourrait facilement augmenter si d’autres rues perpendiculaires à Notre-Dame devenaient aussi à sens uniques. Le retranchement du stationnement sur un côté complet de la rue de Notre-Dame (- 34 cases de chaque côté) est contrebalancé par le stationnement sur rue.
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Pour conclure sur la question des stationnements, il est proposé à la Ville de s’inspirer de plusieurs exemples intéressants réalisés au Québec. La plantation de bandes végétales plantées semble être une solution simple et efficace pour commencer. De plus, un règlement pour l’aménagement de stationnements durables pourrait être adopté. Prenant exemple sur le règlement adopté par ville Saint-Laurent à Montréal, Thetford Mines pourrait diminuer le nombre de cases requises par usage, réduire les largeurs minimales des cases, autoriser le pavé alvéolaire, imposer une couverture végétale minimale et imposer les stationnements en cour arrière ou en stationnements souterrains. D’autres interventions pourraient être envisagées comme l’installation de parcomètres sur Notre-Dame afin de favoriser l’utilisation des autres stationnements et la distribution d’une carte des stationnements disponibles comme mesure compensatoire.
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Un des mandats donnés par la Ville a été de réfléchir à la circulation dans le centreville. Un enjeu plus spécifique était le sens unique sur la rue Notre-Dame qui crée certaines confusions. Étant donné nos analyses à l’échelle de la ville (constant sur la rupture historique de cet axe), il est primordial de faciliter les déplacements par NotreDame. En ce sens, Notre-Dame devrait être à double sens. De plus, bien intuitivement, on peut considérer une rue à sens unique plus sécuritaire, en pratique, il peut en être autrement. Une rue aux dimensions resserrées encourage les automobilistes à ralentir en raison des nombreux croisements en sens inverse.
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En ce moment, le sens unique permet l’installation de terrasses sur les cases de stationnement, un élément positif grandement mentionné par les répondants, mais qui reste limité dans sa forme actuelle. Le sens unique permet la présence de stationnement sur chaque côté de la rue. S’il s’agit d’une stratégie populaire pour les automobilistes et permet le ralentissement de la circulation, la grande présence des automobiles nuit à l’attrait visuel et à la convivialité du centre-ville.
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Dans l’optique de favoriser la connexion de cette partie de Notre-Dame avec le reste de la trame urbaine, il est proposé de remettre la rue à double sens. Ce choix implique la perte de plusieurs stationnements qui pourront être récupérés dans la stratégie de mise en réseau des stationnements adjacents. Un nouveau marquage au sol ainsi que des saillies sont créés, facilitant la traverse piétonne de part et d’autre de la rue. Le double en sens a pour effet d’empêcher les commerçants situés du côté sud de la rue d’installer leur terrasse sur la rue. Toutefois, les restaurateurs qui bénéficient présentement de terrasses du côté sud ont l’opportunité de les installer sur le coin des rues perpendiculaires. Advenant le cas où un commerçant situé dans un milieu de segment de rue souhaiterait ouvrir une terrasse, la largeur du trottoir permet amplement l’implantant d’une rangée de tables juxtaposée aux façades.
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De façon temporaire, du jeudi au dimanche pendant la période estivale par exemple, Notre-Dame Ouest pourrait devenir complètement piétonne. L’implantation d’une telle stratégie serait un moyen peu couteux pour les commerçants d’agrandir ou de créer leur terrasse et améliorait un atout déjà apprécié du centre-ville.
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Maintenant que la stratégie globale des stationnements a été abordée ainsi que la rue Notre-Dame Ouest, nous allons pouvoir aborder chaque secteur de façon plus précise. Nous commencerons par la partie ouest pour finir plus à l’est avec le parc StNoël.
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L’intersection entre Pie-XI et Notre-Dame représente, pour l’administration municipale, une possible entrée de ville pour les visiteurs qui viendront visiter KB3. Toutefois, cette intersection est actuellement peu animée et elle constitue la limite ouest du centre-ville. La présence d’un important lot vacant contaminé renforce la perception négative du centre-ville. D’autre part, la largeur de Pie-XI et son absence d’arbres et d’encadrement bâti en font une rue peu conviviale pour les piétons et encouragent la circulation à grande vitesse. Finalement, le projet KB3 amène un nouveau potentiel de développement pour le stationnement municipal donnant sur Bennet.
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Tout d’abord, le nouveau CLSC implanté sur le terrain vacant compte sur un stationnement souterrain qui capitalise sur les travaux d’excavation et de décontamination. Ceci permettrait d’augmenter la capacité actuelle du CLSC en superficie tout en ne nuisant pas à la qualité du milieu de vie et en contribuant aux revenus fonciers municipaux. L’actuel bâtiment de Gesconel pourrait être acquis par la Ville afin d’y implanter son service d’urbanisme. Comme l’usage de bureau resterait le même, les couts de mise aux normes seraient minimes. La venue de ces deux institutions permettrait une présence constante de travailleurs dans ce secteur. Dans le même ordre d’idées, un nouvel hôtel avec vue sur KB3 serait implanté sur le stationnement municipal actuel. Du stationnement sur rue serait également prévu pour accommoder les automobilistes tout en permettant une diminution de la vitesse de circulation et en facilitant les traversées piétonnes.
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Dans la même optique, il est également de proposer de modifier le tracé actuel de la rue Bennet et Pie-XI en une intersection à 90 degrés. Cette intervention nous permet d’une part d’implanter des bâtiments à plus fort gabarit, mais permet également une diminution significative de la vitesse. En effet, la littérature sur le sujet nous révèle que plus une voie de circulation est large, plus la vitesse des automobilistes aura tendance à augmenter. L’aménagement de saillies de trottoirs contribue également à cet objectif tout en réduisant de moitié la distance des passages piétons. Les poids lourds sont toujours aptes à emprunter l’intersection si la ligne d’arrêt des voies est plus éloignée. L’idée est de faciliter les piétons qui sont des usages plus fréquents de ces intersections que ne le sont les camions lourds (ceux de 53’).
Source : Fitzpatrick, Kay, Paul Carlson, Marcus Brewer, and Mark Wooldridge. 2000. « Design Factors That Affect Driver Speed on Suburban Streets. » Transportation Research Record 1751 : 18–25.
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Présentement, on constate la largeur importante de Pie XI qui rend la continuité entre le centre-ville et la Station des Arts peu conviviale pour le piéton. L’important lot vacant situé à un nœud important du centre-ville (susceptible d’être une entrée de ville vers KB3) nuit à l’image du centre-ville.
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Les aménagements proposés permettent de souligner l’entrée ouest du centre-ville. L’intersection de Pie-XI et Notre-Dame est verdie de façon affirmée grâce à l’espace gagné par les saillies de trottoirs. Dorénavant, les nombreux passants peuvent associer la nature au centre-ville. Le CLSC et le service d’urbanisme viendraient créer un achalandage constant qui animerait une éventuelle placette. Cette placette permettrait une percée visuelle vers l’activité commerciale de la rue Notre-Dame. Le stationnement sur rue, tout en étant populaire, permet d’optimiser l’utilisation de la rue, crée une présence et un va-et-vient diminuant la vitesse de circulation.
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Le prochain secteur détaillé sera celui de la rue St-Joseph, entre l’hôtel de ville et le projet KB3.
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Les défis du secteur concernent la création d’un lien fort et convivial entre la rue Notre-Dame et le futur KB3, un lien pouvant être à la fois physique et visuel. Les abords de l’Hôtel de Ville seraient réaménagés, tout comme certains lots vacants et bâtiments vétustes.
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Nous proposons de rendre la rue Saint-Joseph piétonnière. Le tracé de la rue est légèrement modifié pour que le lien soit le plus direct possible avec KB3, ce qui nécessite le transfert d’une maison existante. La piétonnisation est signalée par un pavé au sol, de nouveaux arbres, de l’éclairage et des bollards rétractables au cas où un véhicule de livraison ou d’urgence devrait accéder à certains immeubles. Un lien piéton bordé d’arbres relie le stationnement de l’Hôtel de Ville et la rue piétonne. L’idée est de mettre en valeur le patrimoine, d’offrir un espace de repos extérieur et d’utiliser le stationnement en dehors des heures de bureau. En remontant la rue St-Joseph, le piéton croise un nouveau parc dont une partie est plantée d’arbres et l’autre moitié présente des bandes minérales avec du mobilier urbain et des arbustes pour ne pas cacher la vue vers le chevalement de KB3. En face du parc, un nouveau bâtiment de 4 étages avec un rez-de-chaussée commercial encadre l’axe piéton. Finalement, juste avant d’arriver au site de KB3, une nouvelle médiathèque avec un café-terrasse au rez-de-chaussée complète ce nouveau pôle culturel et contribue à l’animation du secteur. L’inflexion de la piste cyclable à cet endroit rendrait ce nouvel équipement public hautement accessible en vélo ou à pied.
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Voici l’état actuel de la rue Saint-Joseph au coin de la rue Notre-Dame, avec la vue sur le chevalement et KB3 éventuellement.
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Et voilà, la version piétonne proposée avec le pavé, les bollards, les nouveaux arbres, l’appropriation de la rue Notre-Dame par les terrasses, le nouveau bâtiment de 4 étages et la vue sur le chevalement qui est encadrée par une suspension de lumières venant enrichir l’ambiance et sécuriser le passant nocturne.
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La troisième partie de notre intervention se situe plus à l’est et inclut l’église SaintAlphonse.
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Cet ancien cœur civique de Thetford Mines, bien qu’il ne bénéficie pas d’un traitement particulier, marque dans les représentations collectives le début de NotreDame Ouest et du centre-ville. Cependant, le parvis de l’église participe peu à cet espace. Les rectangles de gazon en façade sont peu polyvalents ou appropriables pour animer le lieu en l’absence de mobilier confortable. De plus, les nombreuses cases de stationnement diminuent la convivialité du lieu.
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Nous suggérons de faire du parvis l’élément central d’une nouvelle place publique qui affirme sa présence au centre-ville. Nous proposons plus précisément de verdir les abords du stationnement à l’arrière pour réduire son impact, tout en aménageant des trottoirs pour accéder plus directement tant à la rue Notre-Dame, à l’église qu’à la piste cyclable et, pourquoi pas, à une crème glacée chez Choco-Latté tout près. Le dessin de la rue Dumais est légèrement modifié pour permettre l’insertion d’une piste cyclable jusqu’à la Maison de la culture. En réduisant les pelouses, le parvis s’étend jusque dans la rue pour devenir une place de festival ou de grands évènements. Quand la place déborde sur Notre-Dame, la circulation emprunte une nouvelle rue qui connecte Notre-Dame à St-Alphonse.
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Quant au parvis lui-même, une partie du gazon est remplacée par un nouveau sousespace -- tel un large trottoir -- qui se prolonge jusque dans la rue. Un pavé continu couvrant le parvis et la rue renforce la présence de la place. Des bollards délimitent la zone non accessible aux voitures. De nouveaux arbres à grand déploiement encadrent la nouvelle place et créent un portique (ou une antichambre) marquant l’entrée de la rue Notre-Dame Ouest. Du mobilier fixe et mobile permet une appropriation du sous-espace au pied du parvis. Au niveau de l’intersection de la rue Notre-Dame Ouest et de la rue Dumais, le tronçon sud de la rue Dumais est légèrement redressé pour faire un croisement sécuritaire à 90 degrés. Cette intervention permet également d’élargir le trottoir du côté ouest de la rue Dumais afin d’y planter des arbres et y installer une terrasse donnant sur la place du parvis.
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Voici l’état actuel du parvis de l’église Saint-Alphonse qui n’est pas exploité à son plein potentiel et participe peu au caractère de ce lieu distinctif et important pour la ville. Notre proposition prévoit un réaménagement léger de la rue Notre-Dame ainsi que du léger dénivelé devant l’église, mais pour un maximum d’effet et d’utilisation potentielle.
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En avant-plan, les nouvelles plantations marquent l’intersection. Le mobilier urbain accommode les cyclistes et piétons. La terrasse sur la rue Dumais est généreuse et conviviale. Le pavé délimite la place du parvis et marque l’entrée de Notre-Dame Ouest tel un portique. On constate la légère surélévation du pavage, ce qui indique aux autos de ralentir tout en sécurisant les traversées par les piétons. En arrière-plan, le sous-espace en extension du parvis est un lieu appropriable en toutes saisons. Les emmarchements servent de bancs fixes, alors que des chaises et des parasols se déplacent selon la température et la composition des groupes. On pourrait même prévoir des jeux d’eau à fleur de sol pour compléter le nouvel îlot de fraicheur.
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Un peu plus au nord de la rue Dumais, dans le secteur de la Maison de la culture, on constate la forte présence des stationnements. Comme la rue Dumais offre une possibilité de connexion directe et facile entre la rue Notre-Dame, la place du parvis, la Maison de la culture et la rivière Bécancour, il devient primordial d’aménager cette rue en priorité afin de la rendre conviviale et sécuritaire, tout en promouvant une image positive du centre-ville.
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Avec la rue Dumais à sens unique vers la place du parvis, suffisamment d’espace permet d’aménager une piste cyclable dans les deux sens. La rue est également consolidée par l’ajout d’immeubles résidentiels de 2 ou 3 étages de types duplex ou triplex.
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On constate le faible attrait de la rue en termes d’aménagements pour les piétons et cycliste, de même que les grands vides qui contribuent à la perception d’un centreville délaissé, dévitalisé et peu sécuritaire.
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Notre proposition inclut une bande cyclable en contresens protégée par des bollards légers ainsi qu’une chaussée partagée entre voitures et cyclistes. Un trottoir est aménagé du côté nouvellement encadré par les triplex qui peuvent intéresser différents types de ménages, dont des familles. Plusieurs arbres sont ajoutés afin d’améliorer l’aspect et le confort de la rue tout en répondant à un désir de verdure souligné dans l’enquête Internet.
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Le quatrième secteur de réaménagement inclut l’importante intersection de la rue Notre-Dame et de la rue Saint-Alphonse.
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Cette intersection a toujours joué un rôle important en raison de sa localisation stratégique au croisement de deux axes régionaux primordiaux dans l’histoire du développement de la ville. Ce nœud marque le cœur du centre-ville historique de Thetford depuis des décennies. Aujourd’hui, ce coin demeure important en raison du caractère structurant de la rue St-Alphonse qui continue de relier plusieurs équipements importants ainsi que d’autres municipalités. Des bâtiments patrimoniaux continuent de marquer ce coin, sauf le manoir Hébert qui a été incendié au début des années 80.
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En plan, on remarque la largeur de l’intersection qui rend les traversées plus difficiles pour les piétons. On note aussi l’effritement du caractère distinctif du lieu qui semble dilué par la présence de stationnements et de lots sous-utilisés ou vacants, en plein cœur de la ville.
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En prévoyant la transformation future de ce nœud stratégique, nous proposons de réanimer son caractère distinctif et central avec la construction d’un bâtiment dont le gabarit est semblable à celui du Manoir Hébert et des autres bâtiments environnants. Au rez-de-chaussée, nous proposons une épicerie de type halles d’alimentation avec un stationnement attenant assez généreux, mais qui ne nuirait pas à l’expérience de la rue. D’autres immeubles complèteraient l’éventuelle consolidation aux abords de cette intersection. Les trottoirs sont élargis, plantés d’arbres, et l’intersection est pavée pour la rendre plus conviviale et sécuritaire.
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Voici une photo d’époque qui représente l’intersection Notre-Dame et Saint-Alphonse, avec le manoir Hébert sur le coin.
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Voici l’intersection dans son état actuel et dont l’aspect contribue peu à signaler la présence du centre-ville le long des rues Notre-Dame et Saint-Alphonse.
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Notre proposition schématique permet de saisir le potentiel d’un immeuble de 4 étages pour consolider ce nœud et renforcer la présence du centre-ville. L’image présente le potentiel de verdissement et d’embellissement de cette intersection si importante dans l’histoire et dans l’imaginaire collectif des Thetfordois.
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Le cinquième secteur se situe plus au nord, aux abords de la rivière Bécancour et de la Maison de la culture.
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Malgré l’achalandage et l’effervescence de la Maison de la culture, peu d’aménagements encouragent les visiteurs à s’attarder à l’extérieur et encore moins à profiter de la rivière Bécancour tout près.
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Nous proposons l’aménagement d’un terreplein planté d’arbres à grand déploiement devant la Maison de la culture, de même que des trottoirs plus larges et une intersection plus sécuritaire avec Saint-Alphonse. Le terreplein permet la création de nouvelles cases de stationnement sur rue qui s’ajoutent à celles du centre-ville, mais qui répondent surtout aux besoins des nombreux utilisateurs de la Maison et du Comptoir familial. Un nouveau bâtiment sert de salle d’exposition pour les artistes locaux et permet ainsi de libérer des salles dans la Maison de la culture. Dans l’axe de cette nouvelle vitrine, en prolongement d’un sentier qui longe la Maison de la culture, un escalier-belvédère offre un contact direct avec la rivière Bécancour. Un autre parcours accessible à vélo permet une descente graduelle du fort dénivelé au nord de la rue de la Fabrique jusqu’à un ponceau. Ce dernier permet de traverser la rivière aisément pour rejoindre des aménagements modestes de l’autre côté de la rivière ainsi qu’une nouvelle piste cyclable.
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Ce lien direct entre la rue de la Fabrique et la rivière demanderait un certain travail de terrassement.
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Cette coupe perspective démontre les interventions de la rue de la Fabrique : l’allée qui se rend jusqu’au belvédère est au même niveau que la rue, malgré la pente.
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Le zoom permet de mieux saisir le réaménagement de la rue de la Fabrique avec son nouveau terreplein planté. Les traversées sont légèrement surhaussées pour faciliter la traversée des piétons tout en diminuant la vitesse des voitures. On peut facilement s’imaginer des visiteurs de la Maison et de la nouvelle galerie emprunter l’allée menant à la rivière.
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Du côté de la rivière, la forte pente impose la construction d’un escalier qui débuterait au belvédère (de pied plein avec le stationnement de la Maison de la culture) pour se terminer tout près de la rivière. Un autre chemin part du belvédère pour longer le stationnement et graduellement atteindre le niveau de la rivière où un ponceau permet le franchissement. Une nouvelle piste cyclable longe la rivière et les haldes du côté nord.
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L’avant-dernier secteur se concentre sur la rue Notre-Dame Est.
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Selon l’enquête Internet, les représentations collectives du centre-ville englobent le segment Est de la rue Notre-Dame. Or, ses aménagements y sont beaucoup moins conviviaux. De plus, le cadre bâti y est plus varié et plus désordonné, avec plus de dents creuses, ce qui nuit à la cohérence visuelle de cette partie du centre-ville.
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Afin d’exprimer la continuité fonctionnelle et morphologique de Notre-Dame (d’est en ouest), le trottoir du côté nord (le plus exposé au soleil) est élargi pour retrouver le même type d’aménagements que le long de la partie ouest. Cet élargissement permet de planter des arbres afin d’augmenter le confort des piétons, d’encadrer le parcours et de renforcer la cohérence d’ensemble de la rue. Des saillies de trottoirs aux intersections facilitent les traversées et la plantation de grands arbres qui marquent une séquence paysagère. Ces intersections marquent également la jonction avec les rues perpendiculaires (comme les rues Cyr et Cartier) menant au parc linéaire de la piste cyclable. De nouveaux aménagements prennent place au bout de ces rues, dans le parc, afin de signifier la complémentarité et la connexion entre la rue NotreDame et le parc linéaire. Les stationnements perdus sur Notre-Dame sont déménagés sur la rue Mailhot qui accueille du stationnement sur rue, parallèle et perpendiculaire. L’avantage d’une telle stratégie est de miser sur la perception très positive de la piste cyclable par les citoyens et de l’associer fortement avec la rue Notre-Dame et le centre-ville.
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On constate devant le cinéma Pigalle (un autre attracteur important et historique du centre-ville) l’absence de convivialité de l’espace public de la rue Notre-Dame Est. Les fils et les poteaux, la disparité des alignements et des matériaux de façades réduit la cohérence visuelle de la rue.
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La requalification vise à ordonner la composition du paysage de la rue et en faire un environnement où il est agréable de déambuler. L’élargissement du trottoir (à gauche) permet de marcher à plusieurs côte à côte et permet l’implantation de bancs, lampadaires et supports à vélo entre les interstices plantés. Les intersections sont plus faciles à traverser en raison des saillies de trottoirs plantées. Les arbres sur Notre-Dame augmentent sa résilience au réchauffement climatique tout en permettant l’infiltration naturelle de l’eau de pluie. Les changements climatiques causant davantage de fortes précipitations, l’ajout de sols perméables permet de diminuer les risques d’inondation rapide et, conséquemment, la pression sur les infrastructures municipales.
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À plus grande échelle, le parc St-Noël fait partie des visées de la Ville pour renforcer la qualité de ses espaces publics et naturels. En plus de proposer des aménagements pour le parc, il s’avère pertinent de relier les deux accès à la rivière (Maison de la culture et parc St-Noël) par une nouvelle piste cyclable qui longerait sa Rive-Nord. Le but est de prévoir un véritable circuit cyclable et marchable, à la fois pour les loisirs et pour les déplacements utilitaires, entre les pôles importants de la ville (comme les parcs, les écoles, principales institutions publiques ainsi que les commerces).
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En ce moment, la partie sud du parc St-Noël bénéficie de peu d’aménagements malgré l’utilisation informelle par certains usagers. La mise en scène et la renaturalisation des berges de la rivière, la connexion du site au réseau cyclable, l’accès universel et la spécificité du parc parmi l’ensemble des parcs de la ville sont quelques enjeux propres à ce secteur d’intervention.
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Tout d’abord, un nouveau segment de piste cyclable bifurquant par le site facilite son accès et son utilisation. Elle contribue également à la signalisation de l’intervention. Une allée en bois évoque l’esthétique du quai et du boardwalk; elle invite les visiteurs à déambuler entre les nouveaux terrains de volleyball et les plateformes de pêche réalisées en pierre brute. De part et d’autre de ces plateformes, une nouvelle végétation protège l’écosystème de la rivière. Au bout de l’allée de bois, un belvédère couvert équipé d’un abreuvoir permet de se ressourcer. En prolongement du pavillon, un quai accessible universellement permet de surplomber la rivière. De l’autre côté du pavillon, une aire de piquenique est aménagée dans la clairière.
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La photo montre l’enrochement artificiel des berges ainsi que le peu d’aménagements existants.
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Sur cette image schématique, la poésie de l’allée de bois entourée de plantes régénératrices pour la rivière renforce le caractère naturel du parc St-Noël. Du mobilier serait disposé en alcôves à proximité des bollards qui ajoutent un éclairage diffus le soir. De nouveaux arbres encadrent l’espace et procurent de l’ombre aux usagers de cette nouvelle plage de Thetford. Au loin, un pêcheur exerce son art au bout du quai du pavillon.
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Conclusion L’ensemble de ces propositions contribuerait à la mise en réseaux des lieux identitaires forts du centre-ville, en vue d’une meilleure appropriation du centre-ville de Thetford Mines par ses résidents. Il en découlerait une dynamisation du centreville de Thetford Mines par la consolidation d’un milieu de vie complet, soutenant les déplacements actifs, animé par des espaces publics structurants et par une variété de fonctions et d’activités attractives. Si plusieurs interventions peuvent prendre du temps et beaucoup de ressources à mettre en œuvre, certaines, comme la transformation des rues, peuvent s’opérer rapidement ou faire l’objet d’aménagements intérimaires afin de faciliter et de tester les changements de la forme urbaine. Le plan d’ensemble proposé présente le champ des possibles à court et moyen terme du potentiel de requalification du centre-ville de Thetford Mines.
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