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TÉMOIGNAGE

Les moyens « Santé » au profit d’un militaire embarqué

La frégate de défense aérienne Forbin, bâtiment de combat intégré au groupe aéronaval, actuellement déployée en méditerranée orientale est engagée dans le volet maritime de l’opération Chammal.

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Un stagiaire de la flottille 36F se présente un matin au service médical, rapportant l’apparition spontanée de douleurs lombaires gauche. L’examen clinique est pauvre, seule la majoration de la gêne à l’ébranlement de la fosse lombaire est notable. Il n’y a pas de signe infectieux. La bandelette urinaire est négative. La présence d’un échographe à bord permet au médecin de réaliser cet examen. Celui-ci montre alors une volumineuse dilatation pyélo-urétérale du rein gauche. Un jet urétéral intravésical semble être visualisé. Le reste de l’exploration échographique est sans particularité. La mise à disposition, durant cette opération navale, d’automates de biologie embarquée dans le cadre d’une expérimentation sur frégate de premier rang permet l’emploi d’un analyseur Hemocue WBC (formule sanguine), d’un I-Stat (panel de biochimie par carte test) et d’un test diagnostique rapide CRP (type chromatographie). Ces examens permettent d’éliminer un processus infectieux et révèlent une insuffisance rénale modérée. En effet, l’accès à LUMM permet de comparer la clairance obtenue avec les données antérieures, signant une diminution de 30%. La décision est alors prise de requérir au tout nouveau scanner disponible sur le porte-avions pour rechercher un obstacle lithiasique ou une compression extrinsèque. Le transfert héliporté est fluide, facilité par les procédures de MEDEVAC tactique au sein de la force.

Le jeune stagiaire est accueilli par l’équipe médicale du Charles de Gaulle renforcée d’une antenne chirurgicale armant le rôle 2. Le manipulateurradio conduit la réalisation du scanner. Une première interprétation à bord rassurante est complétée grâce à la télémédecine. Un radiologue de l’HIA Sainte Anne confirme l’absence de lithiase ou de compression. Il retient un syndrome de jonction pyélo-urétérale sans argument de gravité devant faire l’objet d’un avis urologique ultérieur. Après quelques jours de surveillance clinique et biologique sur le porteavions, il retrouve son détachement à bord de la frégate. Il termine ainsi

son stage sous étroite surveillance du service médical avec des contrôles biologiques et échographiques réguliers. A son retour en métropole, il consulte un urologue après une nouvelle imagerie injectée. Ce dernier confirme l’indication opératoire dans les semaines à venir afin de soulager les douleurs d’hyperpression dans les cavités du rein gauche.

Cet évènement met en lumière la pertinence des moyens « santé » au sein d’une force navale constituée et la fluidité de la coopération des échelons sanitaires du rôle 1 au rôle 4. Cet aspirant a ainsi pu poursuivre la mission. L’apport significatif des moyens d’imagerie disponibles et des automates de biologie embarquée ne font qu’encourager leur délivrance en dotation permanente. L’intégration dans le cursus initial et de maintien des compétences de formations sur ces matériels est à poursuivre. La télémédecine actuellement en plein développement, particulièrement sur les bâtiments de la Marine nationale support de rôle 2 (Porte Hélicoptère Amphibie - ex-BPC, Porte-Avions), montre une nouvelle fois tout son intérêt pour la communication entre le théâtre d’opération et nos spécialistes hospitaliers au bénéfice de nos combattants. 

MP VALLET Charles-Edouard Médecin major de la FDA Forbin

Infirmière, une vocation précoce

Pouvez-vous nous parler de votre début de carrière ?

J’ai rejoint le service des santé des armées en 2006 suite à une proposition de pré-recrutement en troisième année d’études en soins infirmiers dans le civil (statut d’aide-soignante de classe normale). Au cours de cette année, j’ai bénéficié d’une formation théorique militaire à l’École du Val-de-Grâce en alternance avec ma formation infirmière.

En 2007, j’ai obtenu mon diplôme d’État infirmier et j’ai été intégrée au service de réanimation l’hôpital d’ instruction des armées du Val-de-Grâce (EVDG).

Parlez-nous de vos premières années en qualité d’infirmière ?

J’ai eu l’opportunité d’exercer au sein de plusieurs services : en réanimation, en neurologie, en cardiologie puis en chirurgie viscérale, orthopédique et ORL lors d’une mission de courte durée à Djibouti, puis en endocrinologie et rhumatologie et enfin la suppléance à l’Hôpital d’instruction des armées Bégin. Ces expériences diverses et enrichissantes ont jalonné mon parcours professionnel. J’ai appris à maîtriser différentes techniques de soin.

Pourquoi avez-vous choisi cette profession ?

Dès mon plus jeune âge, le fait de soigner, de soulager la douleur et d’apporter du réconfort au malade était le plus beau métier du monde à mes yeux. De ce fait, je me suis orienté vers une filière science médico-sociale, et j’ai suivi le cursus académique pour devenir infirmière.

Comment s’est déroulée votre première affectation ?

Après l’obtention de mon diplôme, j’ai été affectée à l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. J’ai effectué mon stage pré professionnel au sein du service de réanimation. Après la période d’intégration de six semaines, je suis partie en formation militaire initiale à l’école de gendarmerie de Châteaulin. Cela m’a permis d’acquérir des connaissances militaires et techniques nécessaires pour occuper mon poste au service de santé des armées. Comprendre le fonctionnement des armées, l’organisation de la vie militaire me permet aujourd’hui de mieux d’appréhender la prise en charge des militaires hospitalisés.

Comment développez-vous vos compétences ?

Les différents services fréquentés m’ont permis de développer mes compétences techniques et humaines, mon sens des responsabilités et mon sens de l’organisation et avoir de la rigueur. Mon départ en mission extérieure, m’a permis d’acquérir plus de polyvalence et d’autonomie.

À titre personnel qu’aimeriez-vous transmettre comme message à vos camarades ?

Nous avons la chance d’exercer notre métier dans une institution riche en valeurs et principes. Elle fait de nous des «On travaille dans une institution riche en valeurs et principes qui font de nous des personnes singulières, indépendantes et autonomes»

personnes indépendantes et autonomes. Il faut toujours garder à l’esprit que le soutien des forces armées en opération extérieure et intérieure est une mission noble.

Qu’a représenté pour vous votre présence lors du salon PHW ?

Je me suis sentie fière de représenter le SSA. Cette expérience s’est avérée très enrichissante en termes de rencontres professionnelles, sociales et de contacts humains. Je comprends l’importance de ce type d’évènement. Autrefois étudiante, le fait de me retrouver au salon PHW, a été motivant pour présenter ce métier. 

Le hackathon « soutien médical du futur »

Le hackathon « soutien médical du futur », séminaire de réflexion innovant organisé par le bureau Emploi de la DIVOPS du SSA, s’est déroulé du 15 au 17 mai 2019 à l’innovation défense lab. Il a regroupé une soixantaine de participants de toutes les composantes du SSA, ainsi que de l’armée de l’Air et de l’armée de Terre.

Il a été le point d’orgue d’un semestre d’appropriation du combat de type SCORPION en haute intensité par la DIVOPS. Sa préparation a impliqué largement l’étatmajor de l’armée de terre (EMAT) et le centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC), qui ont contribué à construire un scénario de réflexion adapté aux enjeux.

7 ateliers thématiques ont travaillé 3 jours durant sur l’ensemble des maillons de la chaîne du soutien médical en opération en prenant en compte les caractéristiques principales du combat de demain. Les solutions retenues devaient impérativement : - s’adapter facilement à tous les types d’engagement (engagement majeur à l’échelle divisionnaire et petit théâtre de type gestion de crise) ; - être réalistes et pouvoir être développées dans un horizon de 10 ans maximum. La richesse et la cohérence des résultats obtenus ont permis de les structurer en un concept exploratoire novateur. Celui-ci va maintenant être approfondi, conjointement avec l’armée de terre, pour faire évoluer le soutien médical des opérations autour de 5 grands chantiers :

- la rénovation de la médicalisation de l’avant, avec notamment :

la densification du réseau des primo-intervenant et la création d’une fonction d’opérateur de sauvetage capable d’intervenir dans les 10 premières minutes ; un poste médical mutualisé au niveau GTIA donnant au médecin-chef toute latitude pour ré-articuler son dispositif médical en fonction de la situation tactique et des besoins du commandement ;

la refonte du ravitaillement médical, avec notamment la gestion de bout en bout et automatisée de stocks échelonnés et mobiles, ce qui va nécessiter la création de nouvelles UMO ; la robustesse du C2 médical ; la maîtrise et la différenciation des flux et de l’hospitalisation des patients, ce qui nécessitera notamment de nouvelles solutions de MEDEVAC et de nouvelles unités médicales opérationnelles; une chirurgicalisation de l’avant repensée avec des antennes sécables et mobiles, agrégées au niveau brigade et pouvant être déployées de manière circonstancielles jusqu’au niveau sous-GTIA. 

Médecin en chef Jonathan GILLARD

DCSSA/DIVOPS Bureau Emploi

Lancement du projet

ULTRAOPS

Lundi 1 er juillet, l’équipe du projet Ultraops (évoqué dans l’actu santé numéro 153) organisait le lancement de son projet depuis l’amphithéâtre Rouvillois à l’École du Val-de-Grâce.

Le sergent Vincent Dorival, pompier de Paris blessé ainsi que les six autres blessés (GIGN, FS Terre, Air, Mer, Légion Étrangère et SSA) qui composent l’équipe d’Ultraops étaient présents au Valde-Grâce lundi 1 er juillet afin de présenter aux armées, partenaires et médias leur projet : Ils descendront en septembre les 270 kilomètres de la Death Valley pour démontrer les valeurs de résilience dont sont capables les militaires français et afin de valoriser l’expérience de ces derniers au sein des armées.

Le projet est également une occasion de lever des fonds pour le CTSA, cause chère au cœur du Sergent Dorival, qui considère le centre de transfusion sanguine comme premier acteur santé de sa survie et reconstruction.

La directrice centrale, présente lors de la conférence a salué le courage de ces hommes et leur a témoigné tout le soutien du SSA dans leur entreprise.

DuoDay, une journée nationale au profit du handicap

La 4 e édition du DuoDay a eu lieu le 16 mai dernier. Le concept de cet évènement est basé sur l’inclusion du personnel bénéficiant d’une reconnaissance de travailleur handicapé en milieu professionnel. Il s’agit donc de constituer des duos entre des personnes en situation de handicap et des professionnels volontaires dans de nombreuses entreprises, collectivités ou associations. Madame Isabelle, agent de services hospitaliers au service du SSA depuis 30 ans a pu partager cette journée avec la directrice centrale en visite officielle à l’HIA Bégin.

Films de sensibilisation sur la consommation excessive d’alcool

« En tout temps et en tout lieu, boire moins c’est toujours mieux ! »

Le service de santé des armées (SSA) et la mission de lutte contre les drogues et les conduites addictives ont collaboré depuis 2016 à la réalisation de trois films de sensibilisation aux risques liés à la prise excessive d’alcool, destinés aux militaires de 18 à 30 ans des trois armées. Ce projet, porté par le centre d’épidémiologie et de santé publique des armées et la Division expertise et stratégie santé de défense de la direction centrale du SSA (DCSSA) a été réalisé par l’Établissement de communication et de production audiovisuelle des armées. L’objectif de ces trois films est de sensibiliser les jeunes militaires, âgés de 18 à 30 ans des trois armées, sur les situations et les facteurs associés à la consommation excessive d’alcool, les principaux risques individuels et collectifs, les conséquences sur la vie professionnelle et personnelle ainsi que l’aspect négatif versus l’aspect positif du comportement

Chaque film est spécifique à une armée et dure de trois à quatre minutes. La campagne de communication, qui débutera en septembre, sera lancée par le bureau communication et information de la DCSSA grâce au teaser réalisé à cet effet. Elle sera ensuite relayée par les services d’informations et de relations publiques des armées et le SSA sur les réseaux sociaux, les magazines des armées et par voie d’affichage afin que les films soient largement diffusés auprès de la population cible. Elle sera synchrone avec la campagne nationale de Santé publique France ciblée sur les jeunes, prévue au deuxième semestre 2019.

Le visionnage de ces films par la population cible s’effectuera localement lors de séance de sensibilisation interactive type « projection-débat » favorisant les échanges en petits groupes sur la thématique : produit, relation au produit, pressions sociales/ amicales, développement d e s c o m p é t e n c e s psychosociales… 

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