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L’escadrille aérosanitaire, entre ciel et santé
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L’escadrille aérosanitaire, implantée sur la base aérienne de Villacoublay, est composée de professionnels de santé. Elle est la seule unité navigante de l’armée de l’air commandée par un médecin des armées.
© Photos : MP E. Morgand
Il y a 65 ans, en mai 1945, décollaient les premières infirmières pilotes secouristes de la Croix-Rouge des Junker 52 du Groupement des moyens militaires de transport aérien (GMMTA) avec pour mission le rapatriement des blessés, prisonniers ou déportés.
Un statut évolutif
En juin 1946, le corps des convoyeuses est officiellement créé, d’abord sous statut civil, puis militaire à compter de 1952, mais sans grade. Ce n’est qu’en 1972 que les convoyeuses de l’air accèdent au statut d’officier navigant, statut qu’elles vont conserver jusqu’à la promotion 2004. Traditionnellement féminine, l’unité accueille le premier convoyeur masculin en 2000. À ce jour, ils sont quatre dans l’unité. Une réorganisation de l’unité s’opère en 2008, avec la première promotion d’Infirmiers convoyeurs de l’armée de l’air (ICvAA), infirmiers MITHA qui, après sélection et une formation adaptée à l’emploi, sont affectés à l’escadrille pour une durée minimale
de six ans. Ces nouveaux personnels ne sont plus officiers sous contrat mais sous-officiers de carrière.
Soigner, réconforter et évacuer
Durant la guerre d’Indochine, puis lors du conflit en Algérie, les premières convoyeuses ont été très sollicitées. Aujourd’hui, elles le sont tout autant en raison des opérations en Afghanistan et au Tchad. Leur rôle est capital dans la mise en œuvre des Évacuations médicales (MEDEVAC) aériennes stratégiques qui constituent un maillon essentiel du soutien médical des forces en opérations. Leur savoir-faire est également sollicité pour des missions plus ponctuelles comme lors du séisme en Haïti, pour transporter des personnes en détresse.
Bien que le statut change, le cœur de métier reste le même. Il faut soigner, réconforter et rapatrier les blessés. Les convoyeurs ne sont pas de simples hôtesses de bord ou stewards différenciés, mais de réels professionnels de la santé familiarisés aux soins intensifs, spécialistes de l’environnement aéronautique et capables de rapatrier du bout du monde militaires blessés ou malades.
La technologie et les missions évoluent aussi avec la médicalisation sophistiquée des Falcon ou encore la transformation du Boeing ravitailleur C135 en service de réanimation volant à l’occasion de missions MORPHEE. Le transport sanitaire aérien s’effectue, en cas de nécessité, en C130 Hercule ou C160 Transall dans des conditions plus spartiates qui rendent la mission parfois acrobatique et qui mobilisent tout le professionnalisme de cette unité.
Médecin d’unité aérienne et commandant
À la tête de cette unité aérienne, se trouve un médecin, affecté au service médical de la base aérienne de Villacoublay. En tant que commandant d’unité, il doit faire le lien entre les contraintes aéronautiques et l’administration des soins, entre conditions d’évacuation et pathologies médicales, superviser l’organisation et le fonctionnement au quotidien de cette équipe très sollicitée. Son rôle consiste aussi à valider le montage de chaque mission, souvent sans préavis.
Les compétences médicales et aéronautiques de ce médecin, breveté supérieur de médecine aéronautique, sont nécessaires pour garantir la capacité opérationnelle de l’escadrille. Cette f lottille est composée de personnels soignants et navigants, tous titulaires du diplôme d’État d’infirmier, dont le dévouement est exemplaire et toujours au service des blessés. Chaque convoyeur assure entre 300 et 400 heures de vol par an : une unité entre ciel et santé.
Médecin principal Eve Morgand Commandant de l’escadrille aérosanitaire - Villacoublay
Kiné réservisteà Abou Dhabi
Issue d’un parcours professionnel libéral et dotée d’une expérience en matière de suivi des sportifs de haut niveau, une masseuse-kinésithérapeute a rejoint le Centre médical interarmées (CMIA) d’Abou Dhabi. C’est une opportunité pour l’ensemble de la communauté sur place de bénéficier de cette première réserviste à ce poste.
Diplômée en 2004, j’ai essentiellement exercé en maison de retraite et au sein de cabinets libéraux de campagne et de centre ville. À partir de 2008, je reviens à Toulon en cabinet libéral pour soigner particulièrement des sportifs de haut niveau et des militaires. Durant ces six années de pratique de kinésithérapie « classique », enseignée à l’école, je partage mes connaissances avec des collègues spécialisés dans différents cabinets en ostéopathie, thérapie manuelle, acupuncture, médecine chinoise, etc. En janvier 2009, je me perfectionne en rééducation uro-gynécologique postpartum. Grâce à l’ensemble de ces rencontres, l’échange de techniques de rééducation et aux formations que j’ai suivies, je me sens aujourd’hui plus armée pour soigner.
Du libéral à l’ESR
Un mari muté pour trois ans sur la Base navale et de soutien (BNS) d’Abou Dhabi et la rencontre du médecin-chef du Centre médical interarmées (CMIA) m’ont amenée à signer un contrat d’Engagement à servir dans la réserve (ESR). Grâce à une étroite collaboration avec l’équipe médicale du CMIA, j’ai établi un bilan kinésithérapique simple, compréhensible de tous les soignants, adapté au milieu militaire et aux familles. La confiance, l’écoute et la compréhension des soins entre le médecin-chef et moi-même ont permis de remettre le militaire blessé, le plus vite possible à l’emploi. Ainsi des reprises d’activité plus précoces, répondant au souci du maintien en
© MP (TA) D. Ricque
condition du personnel, ont pu être effectuées.
Soigner et expliquer
Une salle est à ma disposition. La demande est faite d’une table fonctionnelle électrique avec possibilité de différentes inclinaisons. Il est possible de commander des crèmes adaptées à la kiné sportive, qui ne sont pas dans le catalogue des approvisionnements. L’ensemble des soins prodigués se rapprochent des techniques apprises. Elles permettent de soigner la quasitotalité des pathologies rencontrées. Les soins plus techniques, tels les ultrasons, sont adressés après concertation dans les hôpitaux ou cliniques de proximité.
La prise en charge est rapide sur la base. Je prends le temps d’expliquer mes soins. Un patient qui comprend la technique et son intérêt peut dans un premier temps reproduire les gestes et ainsi réduire les risques de récidive. Outre les soins, je profite de cette prise en charge personnalisée pour donner des conseils d’auto-rééducation, d’hygiène de vie, d’apprentissage de son corps et de ses limites.
Masseur-kinésithérapeute de classe normale ® Maggy Poitvin Centre médical interarmées Abou Dhabi
Au CMIA d’Abou Dhabi, le masseur-kinésithérapeute traite...
70 % de militaires : • 80 % pour des traumatologies sportives aiguës, • 20 % pour des douleurs rachidiennes : torticolis, lumbago, etc.
30 % de familles : • 90 % de conjoints, pour des algies rachidiennes ou des rééducations périnéales post-partum, • 10 % au bénéfice d’enfants : scolioses, traumatologie sportive, rééducation respiratoire.