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Au cœur de la mission Harpie
AU CŒUR DE LA MISSION
HARPIE
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Du 19 au 25 août 2013, une équipe médicale du CMIA (1) de Cayenne a accompagné les militaires et les gendarmes déployés dans la région d’Eau Claire, à l’ouest du département, pour une vaste opération de lutte contre l’orpaillage illégal. Une confrontation aux aspects spécifi ques de la médecine tropicale en milieu hostile et à la vie en forêt avec un minimum de confort et de matériel.
Soins et prévention au cœur de la forêt
Durant six jours, l’équipe médicale a accompagné les troupes au sol lors d’une phase d’assaut, destinée à surprendre et à bloquer la fuite des orpailleurs clandestins, puis lors de patrouilles quotidiennes. Installée avec le reste des hommes, au pied de la zone d’orpaillage, elle a établi un cabinet médical de fortune dans un ancien carbet (2) construit par les garimpeiros et renforcé avec les moyens du bord pour accueillir malades et blessés. Outre la prise en charge quotidienne des blessures afférentes aux activités de destruction ordonnées par les gendarmes ou aux marches et patrouilles, l’équipe SAN a du faire face aux contraintes de ce milieu exigeant telles que la contamination de l’eau par les déchets d’activité d’orpaillage ou la gestion des déchets et de l’hygiène corporelle, absolument indispensable au maintien de la santé mentale et physique des soldats. De même, l’équipe médicale a assuré la surveillance de l’application des mesures de prophylaxie antipaludique ainsi que la prévention des risques liés à la faune, à la fl ore et parasitaire. Elle a du traiter de nombreuses blessures sans gravité, avec le risque très fréquent d’infection dans ce milieu très humide où les pansements autocol
L'équipe SAN
lants ne sont pas utilisables, où tout bandage peut être délétère à cause de la macération. L’équipe médicale a aussi pris en charge quelques étrangers en situation irrégulière pour des sutures du scalp, des plaies diverses et une hyperthermie d’effort.
Auprès du blessé malgré les obstacles
Le médecin a soigné pour une réaction allergique d’un militaire suite à une piqûre de « mouche à feu (3) » Par radio, l’infi rmier a guidé l’auxiliaire sanitaire de la patrouille pour qu’il prenne en charge le patient en attendant l’arrivée du médecin, dépêché sur place à l’aide de quads saisis aux garimpeiros quelques jours plus tôt. Rien n’est facile en forêt. L’intervention médicale reste un défi par le relief et les zones impraticables. Le patient a pu être ramené au poste de commandement et surveillé dans de « meilleures conditions ». La forêt équatoriale fait partie de ces milieux où le soignant ne peut compter que sur ses deux jambes pour apporter ses compétences techniques auprès du malade ou du blessé. Ce cadre d’action hors norme, mêlant rusticité, adaptation et effort physique incontournable, reste un des aspects majeurs de la mission HARPIE. C'est d'un véritable intérêt pour le personnel du Service de Santé des Armées en quête d’aventure.
(1) Centre médical interarmées (2) Construction de fortune pouvant servir d’habitat (3) Insectes apparentés aux guêpes dont la piqûre est très allergisante