LE POLE NATUREL ET CULTUREL DE THYNA
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A Mes chers parents Autant de phrases aussi expressives soient-elles ne sauraient montrer le degré d’amour et d’affection que j’éprouve pour vous. Vous m’avez comblé avec votre tendresse et affection tout au long de mon parcours. Vous n’avez pas cessé de me soutenir et de m’encourager durant toutes les années de mes études, vous avez toujours été présents à mes côtés pour me consoler quand il fallait. Je vous dois ce que je suis aujourd’hui et ce que je serai demain et je ferai toujours de mon mieux pour rester votre fierté et ne jamais vous décevoir. A mon frère mimo et ma sœur nina Depuis que j’ai ouvert les yeux sur le monde, vous avez toujours été à mes côtés, à partager ma vie et mes problèmes de tous les jours. Je ne peux exprimer à travers ses lignes tous mes sentiments d’amour envers vous. Puisse l’amour et la fraternité nous unissent à jamais. J’ai de la chance de vous avoir. A mes grands parents Aucune dédicace ne saurait exprimer l’estime, le dévouement et le respect que j’ai toujours eu pour vous. A toutes les personnes que j’aime et qui m’aiment Au nom de reconnaissance, je vous dédie ce modeste travail pour vos sacrifices, pour votre encouragement et votre confiance en moi.
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C’est avec un grand plaisir que je réserve cette page en signe de gratitude et de profonde reconnaissance à tous ceux qui m’ont aidé à la réalisation de ce travail. Tout d’abord, j’adresse mes vifs remerciements aux membres de jury pour l’honneur qu’ils me font en acceptant de juger ce travail. Je remercie tout particulièrement Monsieur Khaled Bouzid pour ses judicieux conseils tout au long de mon apprentissage. J'exprime mes profondes gratitudes à Monsieur Mohamed Mseddi d’avoir accepté m’encadrer pour mon
projet de fin d’études, ainsi
pour son soutien, ses remarques pertinentes et son encouragement. Sans oublier à exprimer mes reconnaissances, à toutes les personnes ayant contribué au développement de mes recherches, notamment Monsieur Soufiane Souissi, Monsieur Sarhane Cherif, Monsier Faouz Bahloul, Monsieur Nizar Abdelmaksoud, Mounsieur Habib Mhenni et Madame Samira Arous. Je tiens à présenter mes chaleureuses gratitudes à mon institut international de technologie qui m’a donnée l’occasion d’acquérir une formation professionnelle et j’adresse mes vifs remerciements à tous mes enseignants qui, par leur enseignement et leurs aides, ont contribué énormément à forger mes acquis à ma formation en architecture. Enfin, que toute personne, ayant collaboré de près ou de loin à la réalisation
de
ce
projet,
trouve
ici
l’expression
de
mes
vifs
remerciements.
Merci infiniment
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Chaque pays du monde possède son propre patrimoine et ces propres atouts qui les caractérisent. Et il est indéniable que le patrimoine est très important et il est de grande valeur. On doit non seulement le respecter mais aussi le conserver et le préserver car il représente l’identité d'un pays. Il permet à l'Homme de se reconnaître, de se situer et de comprendre qu'il est l'essence d'une évolution qu’il vit au quotidien. Etant un pilier principal de l'identité, le patrimoine renforce non seulement le sentiment d'appartenance du citoyen, mais présente également pour la communauté un intérêt d’ordre historique, scientifique, culturel et socio-économique. La Tunisie est un pays riche de son patrimoine exceptionnel, de son histoire originale et de son paysage paradisiaque. Sur le plan culturel, berceau d'une culture trois fois millénaire, la Tunisie est dépositaire de legs de plusieurs civilisations qui se sont développées sur ces terres. Elle témoigne des mouvements d’expansions exceptionnelles des grandes civilisations dont on perçoit encore les impacts sur notre société. On peut citer les sites archéologiques de toutes les époques préhistoriques, antiques et médiévales, les monuments, les arts et les traditions populaires. En effet, Le sol, fidèle messager, n'a jamais cessé de nous dévoiler des secrets engloutis et enfuis dans ses profondeurs pour nous murmurer ainsi un fragment du passé. Sur le plan naturel, notre pays regorge de richesses naturelles appréciables et possède un patrimoine écologique inestimable, voire les zones humides qui sont des milieux de vie remarquables pour leur biodiversité et leur qualité paysagère. Aussi les parcs et les forêts représentent un refuge pour les citoyens pour s'échapper de la ville, ainsi que la mer scintillante et les superbes montagnes etc... La diversité des richesses de la Tunisie évoque l'importance d'une éventuelle exploitation de ces sites en guise de la création de nouveaux pôles à vocation touristique et culturelle, afin de promulguer de nouvelles politiques incitatives à l'investissement dans ces zones relativement délaissées du pays. D’ailleurs, la Tunisie déploie une stratégie de valorisation de son patrimoine culturel et naturel à des fins touristiques. Plusieurs de ses sites sont inscrits par L’Unesco sur la liste du patrimoine mondial. Cependant, comme tous pays en voie de développement, la Tunisie est confrontée à des problèmes de restauration, de protection et de gestion de son patrimoine et plusieurs perles sont encore cachées et nécessitent une pulsion et un nouvel élan afin d’être profitables et exposées au public, tel est le cas de site de Thyna.
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A 10km au sud du centre-ville de Sfax s’étale sur plus de 200 ha un site millénaire à fort potentiel naturel et culturel : Thyna. Occupant une vaste étendue sur le littoral sud sfaxien, le site présente un paysage à la fois naturel et culturel de forte valeur patrimoniale incarnant une œuvre conjuguée de l’homme de son milieu naturel. En effet, Thyna, zone côtière de Sfax, est un vrai trésor négligé et dévalorisé. Cette ravissante zone qui a été enlaidie par la zone industrielle et la pollution, reste malgré tout riche, attirante et fascinante. D’une part, sur le plan archéologique on y trouve les vestiges de la cité de Thyna qui remonte à l’ère punique et à son apogée avec la ville romaine de « Thaenae ». Les vestiges dégagées couvrent 83Ha et témoignent de la valeur historique du site. D’autre part, sur le plan naturel, la zone humide de Thyna, classée un site Ramsar représente une importance écologique à échelle internationale. N’oublions pas le parc naturel qui renferme de grandes variétés d’arbres, d’arbustes et de plantes. En dépit de cette richesse incontestable qui caractérise le site, la gestion de ce bien n’est pas encore à la hauteur de la valeur de Thyna. En fait, le site reste encore négligé, méconnu d’une grande majorité des tunisiens et même de la population régionale. De ce fait, le visiteur n’a pas la possibilité d’explorer et d’assimiler son potentiel culturel et naturel. D’ailleurs, en visitant le site, on constate l’absence des parcours aménagés de visite et d’équipement d’accueil, le manque des éléments signalétiques et des mesures de sécurité, sans oublier la pollution et l’abandon d’entretien de la zone qui aggrave la situation…
De quelle manière peut-on intervenir sur ce site à fort potentiel naturel et culturel afin de révéler ses richesses et le valoriser auprès du grand public? Quelle architecture pourrait enrichir la visite du site afin de rendre cette expérience plus attractive?
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La réflexion proposée dans ce mémoire a pour objectif de mettre en valeur le parc urbain de Thyna avec ses richesses archéologiques et naturelles. Dans le but de lui accorder l'attention dont il devrait bénéficier, et afin de répondre à cette problématique nous proposons l'aménagement de ce parc ainsi que la réalisation d'un centre d'interprétation ce qui permettra d'établir une interaction entre le visiteur et le lieu. Sur le plan contextuel, il est indispensable d’abord de présenter et d’étudier la commune de Thyna avec son historique, ses composantes et son climat. Ensuite, il est nécessaire aussi d’analyser le site d’intervention tout en précisant sa localisation, ses composantes, son entourage e, son voisinage et son accessibilité. Puis, on a cité d’une part les atouts archéologique, naturel et symbolique de thyna et d’autre part, ses contraintes et son état actuel sans oublier de parler des tentatives de mise en valeur proposés par l’Etat et la société civile. Sur le plan théorique, des définitions des notions de base et des concepts fondamentaux se voient primordiaux dans notre recherche. Pour cela on a commencé en premier lieu par la définition du patrimoine avec ses deux types culturel et naturel et leurs valeurs. On a défini aussi les parcs et leurs types, sans oublier de mettre l’accent sur la protection et la mise en valeur de ces derniers. Puis, on a expliqué la notion d'interprétation comme outil de mise en valeur. Sur le plan analytique, une approche analytique est proposée en abordant quelques projets similaires s’agissant du parc Josaphat de Bruxelles, centre d’interprétation de Dougga et Le parc des zones humides à Hong Kong, dans le but d'en dégager leurs idées maîtresses, leurs concepts fédérateurs ainsi que leurs démarches conceptuelles et fonctionnelles. Ceci vise à définir des concepts clés qui vont contribuer à l’élaboration de notre approche conceptuelle. Sur le plan conceptuel, tout ce cheminement aboutira à la définition du parti architectural adopté pour notre réponse architecturale ainsi que l'établissement d’un programme fonctionnel approprié afin de répondre à la problématique révélée précédemment.
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1) PRESENTATION GENERALE : La commune de Thyna, créé en 1994, est l’une des grandes communes de la ville de Sfax. Elle est située au sud-ouest de l’agglomération de Sfax à une distance de 12 kilomètres du centre-ville. Elle est bordée au nord par la route nationale n°1, à l’est par la digue d’oued el Maou, au sud par les salines et la Méditerranée et à l’ouest par Oued Charchar qui constitue une limite naturelle de la délégation d’Agereb. Cette commune couvre 3200 Hectares. Elle se développe sur 14 km le long de la mer méditerranéenne sans en bénéficier directement à cause des salines qui représentent un obstacle à l’accès direct à la côte.
Figure 1 : localisation de la commune de Thyna (Source : auteur)
2) HISTORIQUE DU SITE : Le nom de la ville n’a guère changé depuis l’antiquité : Thainat à l’époque punique, Thaenae à l’époque romaine, puis Henchir Thyna ou Thyna à l’époque moderne. Ce toponyme serait d’origine libyque. En effet, la chute de Carthage en 164 avant J.C a conduit à l’extension de l’empire romain en Tunisie. Le caractère libyco-phénicien de la ville a duré un siècle et demi après la destruction de Carthage. Cette ville était libre à l’époque d’Auguste, et élevée au rang de colonie par Hadrian au siècle. Son développement et son épanouissement a eu lieu à la fin du IIème siècle, au IIIème siècle et au début du IVème siècle grâce à l’essor de l’oléiculture. IIème
La période d’instabilité a poussé la ville à se doter de remparts majestueux qui s’étalent sur 3500m de périmètre.
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Jusqu’au 7ème siècle, la ville a connu la présence d’une communauté chrétienne importante, avant d’être désertée avec l’expansion arabo-islamique et la fondation de la médina de Sfax.
Figure 2 : la nécropole du site archéologique de Thyna (Source : sfax1881-1956.com)
3) COMPOSANTES DE L’ENVIRONNEMENT DE THYNA : Les principales composantes de la commune de Thyna sont :
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Le site archéologique
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Le parc urbain
La zone humide
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La zone industrielle
Le dépôt de phosphogypse de la SIAPE
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Les bassins des salines de la COTUSAL
Les bassins de stockage des margines
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La station d’épuration de Sfax Sud
La structure résidentielle et administrative et commerciale de la ville
Figure 3 : les composantes de la commune de Thyna (Source : auteur)
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4) DONNEES CLIMATIQUES : Faisant partie de la région de Sfax, Thyna bénéficie d’un climat typiquement méditerranéen. Elle est dotée d’un climat désertique et aride. Cela se traduit par des hivers doux avec une atmosphère presque tiède et des étés chauds et secs. La température moyenne annuelle à Sfax est 19°c : au cours de l’année, la température varie généralement de 7°c à 32°c, rarement en dessous de 4°c ou au-dessus de 36°c. La moyenne des précipitations annuelles atteints 212mm.
Figure 4: températures et précipitations moyennes à Sfax (Source: meteoblue.com)
1) LOCALISATION GEOGRAPHIQUE : Le site d’intervention est situé au sud-ouest de la commune de Thyna.
Figure 5 : localisation du site d’intervention (Source : auteur)
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2) COMPOSANTES DU SITE : Le site est formé de 3 parties d’intérêt important : le site archéologique, le parc naturel et la zone humide.
Figure 6: les composantes du site d’intervention (Source : auteur)
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3) ENVIRONNEMENT ET VOISINAGE: La zone se compose de trois Unités principales ayants des caractéristiques différentes : une côte maritime d'intérêt ornithologique, une partie au sud située à côté du phare de Thyna présentant un intérêt archéologique et le parc urbain qui se situe sur la route de Gabes. Cette zone est limitée au nord par une zone résidentielle à dominante agricole, à l’est par une zone industrielle projetée et à l’ouest par une zone agricole.
Figure 7 : l’environnement immédiat du site d’intervention (Source : auteur)
Figure 8 : règlement du site d’intervention (Source : auteur)
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4) VOIRIES ET ACCESSIBILITE : Thyna a un accès direct par la route nationale menant vers Gabes, à un kilomètre de la rocade.
Figure 9 : accessibilité et voirie (Source : auteur)
Le futur projet de métro léger de Sfax a prévu une ligne qui passe par Thyna, ce qui permettrait aux gens de visiter plus facilement la ville via le transport en commun surtout pour les étudiants et ceux qui n’ont pas les moyens pour y aller.
La proximité de l’aéroport de Thyna contribue à l’ouverture nationale et surtout internationale de la région de Thyna. D’ailleurs, parmi les projets de « stratégie Sfax 2030 » : est la mise aux normes de l’aéroport de Sfax et sa redynamisation.
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1) ATOUTS DU SITE: a) Valeur archéologique :
Figure 10 : localisation du site archéologique par rapport au site d’intervention (Source : auteur)
*Présentation et situation : Le site archéologique de Thyna est situé dans la partie sud-ouest de l'agglomération de Sfax, à moins d’une dizaine de kilomètres du centre-ville. Il est le témoignage de l'histoire d’une ville antique, qui remonte à l'époque punique. Selon l'INP, le site archéologique du site couvre 83 hectares, ce qui fait du site de Thyna le deuxième plus grand site archéologique de Tunisie après celui de Carthage.
Figure 11 : le site archéologique de Thyna (Source : le photographe Zaher Kammoun)
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Le site représente une valeur culturelle qui dépasse les limites nationales et profite de son emplacement idéal dans l'enceinte urbaine de Sfax. Faute de moyens, il reste encore beaucoup de choses à découvrir puisque les fouilles qui ont été faites sont timides. Les parties fouillées ne représentent qu’environ 5% de la surface totale de la cité de Thaenae. *Le classement de Thyna et ses abords et les principales fouilles : Les premières fouilles ont eu lieu en 1904 d’autres campagnes vont suivre surtout en 1960. Ces fouilles ont permis la découverte de plusieurs vestiges. 1904-1905 : Les thermes privés de la rotonde parés de mosaïques ont été découvertes en 1904 et classées en 1905 1912 : les thermes des mois qui sont des thermes publics. Ils ont été fouillés aussi en 1960 De 1905 à 1910 : la découverte des tombeaux de la nécropole romaine (païenne) 1920 : le mausolée octogonal au 13 km de la route de Gabès 1948 : la découverte de la porte de Tacape et la fouille du Colombarium 1950 : les fouilles de la porte de Taparura et les remparts 1952 : les fouilles du cheval 1953 : les fouilles des thermes du Pugiliste 1954 : les fouilles de la maison des fruits 1955 : les fouilles des petits thermes 1956 : les fouilles de la maison de Dionysos 1960 : les fouilles de la maison de l’océan et les latrines Quelques documents mentionnent d’autres monuments et fouilles : la nécropole chrétienne près de la porte Taparura, les fouilles de l’éléphant, la maison romaine, le mausolée au nord-est de la porte Tacape, une porte dans la partie sud-ouest des remparts qui doit donner sur la mer, les vestiges de l’ancien port punique…
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Figure 12 : le plan de site archéologique de Thyna (Source : l’institut national du patrimoine)
*principales composantes du site : Conformément à son rang, la cité de Thaenae était dotée de somptueux monuments. De vastes habitations et des thermes publics toujours pavés de magnifiques mosaïques, révèlent un goût de luxe qui semble une tradition bien établie dans la cité.
Les remparts : L’enceinte de la ville englobe 83Ha, c’est-à-dire, plus que le triple de la médina de Sfax que son enceinte ne compte que 24Ha. Les remparts s’étalant sur 3500m sont d’épaisseur de 2m. Elles ne représentent pas la limite du site car on trouve encore d’autres éléments archéologiques à l’extérieure tel que les deux nécropoles. Le tracé de ces remparts est très irrégulier. Figure 13 : trace des remparts (Source : le photographe Zaher Kammoun)
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Les traces des principales portes de la ville sont : la porte de TAPARURA et la porte TACAPAE qui existent encore aujourd’hui.
Figure 14 : La porte de Tacape (Source : le photographe Zaher Kammoun)
La maison de Dionysos : Cette maison a un plan clair, mais son entrée n’a pas encore été identifiée. Cette demeure doit son nom à une peinture représentant Dionysos sur une panthère exposée au musée Bardo. C’est une maison à péristyle incomplet ne comportant que 3 portiques. Deux d’entre eux se prolongent par 2 couloirs encadrant le triclinium (la salle à manger). Toutes les salles étaient pavées de mosaïques dont certaines sont exposées à l’hôtel de ville de Sfax (musée archéologique de Sfax). La mosaïque centrale du triclinium est ornée d’une composition de couronnes de vigne et d’acanthe aux couleurs chatoyantes.
Figure 15 : la maison de Dionysos (Source : le photographe Zaher Kammoun)
Les thermes des mois : Cet établissement thermal doit son nom à la découverte d’une mosaïque représentant les 4 mois de l’année : Janvier, Février, Décembre et Avril d’après Mr Mohamed Fendri, un auteur de premier plan de l’archéologie tunisienne. Ce monument est l’édifice le plus conservé du site. Grâce à cette conservation on a pu déterminer les espaces caractéristiques des thermes romains (frigidarium, tepidarium caldarium, palestre, sanitaire…)
Figure 16 : le plan de la maison de Dionysos (Source : zaherkammoun.com)
Figure17 : les thermes des mois (Source : auteur)
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La nécropole : La nécropole est classée comme monument historique par ses richesses. Mais malheureusement cette dernière a été détruite. Il n’en subsiste que quelques témoignages (Mosaïques funéraires, urnes en verre, cippes peints…) conservés aujourd’hui dans le musée archéologique de Sfax. Il y avait une nécropole païenne et une nécropole chrétienne dans le site.
Figure 18 : la nécropole (Source : sfax18811956.com)
Mosaïques et mobiliers archéologiques : Le site archéologique de Thyna a donné plusieurs pavements de mosaïques, des statues et des mobiliers archéologiques qui ont été exposés au musée de Sfax (municipalité de Sfax) qui est en cours de réaménagement et au musée du Bardo.
Figure 19 : les mosaïques et les mobiliers archéologiques de Thyna exposés au musée de la municipalité de Sfax (Source : auteur)
Figure 20 : les mosaïques et les statues de site archéologique de Thyna (Source : le photographe Zaher Kammoun)
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b) Valeur naturelle : b-1) La zone humide :
Figure 21 : localisation de la zone humide par rapport au site d’intervention (Source : auteur)
Une zone humide : est une région où l’eau est le facteur déterminant tant pour le fonctionnement de ces zones naturelles que pour la vie animale et végétale. La submersion des terres, la salinité de l’eau (douce, saumâtre ou salée) et la composition en matières nutritives de ces territoires subissent des Variations journalières, saisonnières ou annuelles. * présentation : La saline de Sfax, située dans la zone humide de Thyna, présente des spécificités physico- chimiques naturelles ce qui constitue des facteurs attractifs pour une population avifaune nombreuse et diversifiée, sédentaire, hivernante et nicheuse (Rapport TUN/G52/05, Chaker et al, 2000).
Selon M. Khaled Chaker (Khaled Chaker : ornithologue magistrat municipal et professeur à la Faculté de gestion de Sfax), quatre facteurs attractifs agissent sur les espèces ornithologiques de la zone humide de Thyna : - un climat propice - une flore halophile répandue - la présence des salines offrant un havre de paix - une richesse macro benthique constituant une nourriture abondante.
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Depuis Novembre 2007, la zone humide de Thyna est classée par l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature) comme -
site RAMSAR : zone humide d’importance mondiale site ZICO : zone d’importance pour la conservation des oiseaux
Figure 22 : la zone humide de Thyna (Source : le photographe Habib Dlensi)
*la richesse de la zone humide de Thyna : Une richesse faunique : La zone humide est un lieu de multiples espèces ornithologiques. Elle représente un lieu de repos, de nourriture et de ponte pour une multitude d’espèces d’oiseaux vivants généralement en symbiose et venant d’horizons divers, tant des pays nord (tel que Groenland, Europe occidentale, Sibérie, Europe de l’Est…) que des pays du Sud (Afrique subsaharienne) Ce qui fait distinguer la zone humide de Thyna c’est l’existence de 25000 à 50000 oiseaux d’eau observés en continu sur les lieux, dépassant ainsi le nombre minimal prévu par l’UICN : union internationale pour la conservation de la nature (20000 espèces) De plus, la zone abrite 20% de l’effectif de la population des flamants roses vivant en Tunisie et renferme plusieurs espèces qui se caractérisent aussi par leur beauté telle que les avocettes élégantes, les tadornes de belon, les goélands railleurs… Elle est caractérisée aussi par la présence continue d’un nombre impressionnant d’oiseau pendant toute l’année ce qui la place au même rang que d’autres grands sites internationaux de rassemblement d’oiseaux. En outre, la zone humide de Thyna compte une espèce globalement menacée qui est la sarcelle marbrée.
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Figure 23 : la richesse faunique de la zone humide de Thyna (Source : le photographe Habib Dlensi)
Une richesse macro benthique : Cet écosystème naturel spécifique à la région constitue un environnement très favorable à la croissance d’une importante faune macro benthique très appréciée par les oiseaux migrateurs, constituant une nourriture abondante. Cette richesse macro benthique abondante est consolidée par la présence d’une vasière et d’une zone intertidale au contenu riche en substances nutritives. Les bassins des salines, présentant des tirants d’eau variables, offrent aux différentes espèces la possibilité de se nourrir selon leur taille (flamants roses, avocettes, échasses blanches).
Figure 24 : la richesse macro benthique de la zone humide (Source : « Recherches sur l’éco-biologie de l’Artemia salina)
Une richesse floristique : La flore halophile : Le régime pluviométrique et la texture du sol ont favorisé la poussée d’une végétation halophile, une flore annuelle pérenne ne couvrant point la totalité de l’aire de la zone. Cette végétation qui occupe quelques talus de séparation des bassins des salines, constitue des foyers préférentiels pour la nidification et la remise chez certaines espèces avifaunes (aigrettes, goélands, avocettes, sternes.) Ce tissu végétal fournit à ces oiseaux un abri contre les facteurs naturels, (vent, amplitude thermique) et un moyen de camouflage de la progéniture vis-à-vis des prédateurs.
Figure 25 : la richesse floristique de la zone humide (Source : le photographe Habib Dlensi)
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b-2) Les salines : *Présentation et situation : Une saline est le lieu de production de sel par évaporation de l'eau de mer dans un marais d'eau de mer, éventuellement ancien et disparu. Les salines constituent l'ensemble des exploitations destinées à produire le sel marin Les salines s'étalent sur un ruban de 13 km linéaires dans la zone côtière sud de Sfax, du port de commerce de Sfax jusqu’à Thyna et ils occupent 1500 ha. Elles sont divisées en deux parties par oued el Maou. Une partie nord de 400 ha de cristallisoirs et une partie sud qui appartient à Thyna de 1100 ha de marais salants (la zone concernée par notre étude). Les salines de Sfax produisent 400 000 T/an de sel marin dont 83% sont exportés.
Figure 26 : l’emplacement des salines par rapport au site d’intervention (Source : auteur)
*Cadre historique : Depuis le 19éme siècle, les salines sont installées à Sfax avec la création des salines de Madagascar vers 1890. Puis, en 1949, la zone côtière littorale sud de Sfax est exploitée par la compagnie générale des salines de Tunisie COTUSAL afin de produire du sel marin utilisant un système de fabrication naturel.
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*Système d’évaporation / cristallisation : Les eaux marines circulent sur de vastes surfaces dédiées pour permettre leur évaporation par l'action naturelle du soleil et du vent. Au neuf-dixième de l’évaporation de cette eau de mer, la saumure restante est dirigée vers des surfaces spécifiques appelées cristallisoirs où le sel va se déposer naturellement afin d’être récolté une fois par an, lavé, stocké puis mis à la disposition des consommateurs. b-3) Parc urbain :
Figure 27: localisation du parc urbain par rapport au site d’intervention (Source : auteur)
*Situation : Le parc est situé dans la commune de Thyna, jouxtant le côté nord du site archéologique, l'Ouest de la zone humide, l'Est de la zone agricole et le Sud de la zone industrielle de Thyna. Il longe la piste menant vers le phare de Thyna situé au kilomètre 10 et fait partie du domaine public forestier *Présentation : Le parc urbain est considéré comme l’un des poumons verts de la ville. Face au développement des activités humaines notamment celles liées à l'urbanisation et à l'industrialisation, la politique environnementale en Tunisie consolide de multiples mécanismes et moyens stratégiques. L'idée de créer un parc urbain à thyna, c'est pour combler le déficit en espaces verts publics de la ville soumise à une forte industrialisation.
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Figure 28 : le parc urbain de Thyna (Source : auteur)
*cadre historique : La création d'un parc de la ville de Thyna a été initialement proposée par le plan directeur urbain (PDU) du Grand Sfax en 1977 et révisée en 1998 par ce document, qui a été transféré dans la zone agro forestière de Thyna. Selon l'étude réalisée par l’association de protection de la nature et de l’environnement de Sfax (APNES), la zone affectée par le PDU est de l'ordre de 800 Ha se localisant entre les km 8 à 12. La forte pression urbaine a réduit la superficie réservée au parc urbain à moins de 200 hectares, ce qui a été confirmé par le schéma directeur d'aménagement du gouvernorat de Sfax en 1998. Jusqu’à aujourd'hui 20 ha ont été patiemment défrichés et plantés par les soins conjugués de la municipalité de Sfax et du service forestier du Ministère de l'Agriculture et ce depuis 1987.
Figure 29 : les bâtiments existants du parc urbain (Source : auteur)
Il convient de noter que 7.6 ha de la surface du parc urbain ont été affecté pour : - un camping pour les activités des scouts (4.45 ha) - un centre de prise en charge des Toxicomanes (3.15 ha)
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c) Valeur symbolique : le phare Depuis l’antiquité, la région de Sfax a été connue par son activité portuaire (pêche, commerce…) c’est dans ce cadre que le phare de Thyna a été construit à la fin du 19ème siècle par l’ingénieur français Régnoul dans le but de guider les pêcheurs pendant la nuit. Elevé à 50m de hauteur, « Il est constitué d’une tour en béton et d’une assise en pierres de taille » Le diamètre extérieur de la tour était de 3,20 m au niveau de la plateforme, et de 8,50 m au niveau des fondations. Il est entré en service le 1er juillet 1895, marquant l'achèvement du programme de mise en place des feux de signalisation sur la côte sud de la Tunisie. Il a été construit sur une colline de 12 mètres de hauteur (Ras Tina).
Figure 30: le phare de Thyna (Source : vymaps.com)
Dans le livre intitulé TUNISIE, édité en 1942 par l'Encyclopédie coloniale et maritime, on peut lire "On s'occupa alors de l'éclairage de la côte entre Sfax et la frontière tripolitaine. Ce nouveau programme fut entièrement réalisé le 1er juillet 1895, date de l'allumage du feu de Ras Thyna". Qui dit Thyna, dit le phare. La photo de ce fameux bâtiment est présent partout. Il devient un symbole très connu. D’ailleurs, on trouve la photo du phare dans les timbres, les cartes postales, les aliments en conserve…
2) CONTRAINTES ET LIMITES DU SITE: DIAGNOSTIC DE L’ÉTAT ACTUEL : a) L’accès : Il faut signaler que l'accès actuel se fait par un chemin d'environ deux kilomètres de longueur, créé par le Ministère de la Défense pour atteindre la zone militaire et le phare. Ce chemin est actuellement en mauvais état, ce qui rend l'accessibilité au site difficile. En plus, pour arriver à la partie fouillée de la cité, il faut chevaucher les remparts et longer la zone militaire.
Figure31 : l’accès du parc urbain (Source : auteur)
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b) Le parc urbain : Malgré l’emplacement stratégique du parc urbain de Thyna, il est distingué par une désertion notable, nous constatons que l’espace du parc reste désert la plupart du temps ce qui facilite l’abus des délinquants. Ainsi, le parc souffre de la pollution. L’absence de l’entretien de la municipalité est très remarquable. c) Le site archéologique : Il convient de noter l’absence de parcours de visite ce qui rend la lecture du site difficile.
Figure 32 : l’état dégradé du parc urbain de Thyna (Source : auteur)
Ainsi, les éléments signalétiques tels que les plaques explicatives, les panneaux directionnels et les indications qui permettent d'orienter les visiteurs sont des éléments perdus aujourd'hui dans le site archéologique de Thyna. En outre, aucune mesure de sécurité n'est prise en compte. A force d'ignorer leur importance et à défaut des installations de protection au niveau des vestiges, leur état se dégrade et leur valeur historique risque de tomber dans les oubliettes. d) La zone humide :
Figure 33 : l’état du site archéologique de Thyna (Source : auteur)
La pollution du milieu naturel menace énormément les écosystèmes et la biodiversité de la zone. Les rejets solides et liquides dans la nature contribuent à la dégradation du cadre de vie des espèces animales et végétales du site. En plus, Les chiens errants, les sangliers et les humains représentent une menace pour les espèces ornithologiques existantes dans le site. En outre, le champ de tir situé à proximité de la zone humide de Thyna constitue une source de nuisance sonore très remarquable pour les oiseaux. Cette activité est en contradiction avec les exigences d’un parc national protégé pour les visiteurs et les oiseaux nicheurs.
Figure 34 : écosystème menacé (Source : le photographe Habib Dlensi
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3) TENTATIVES DE MISE EN VALEUR: a) Approche étatique : *Le projet SMAP III “short and medium action program”: Selon les études faites à l’occasion de ce projet, SMAP III a permis de concrétiser l'élaboration des stratégies de gestion intégrée de la zone côtière de grands Sfax (GIZC grand Sfax) Le projet GIZC Grand Sfax s’est matérialisé par l'élaboration d'un schéma d'aménagement et de valorisation de la zone côtière sud du grand Sfax, en cohérence avec le projet « taparura » d'aménagement des côtes Nord de la ville. La zone d'étude s'étend sur une côte de 18 km de long, du port commercial au kilomètre 14 de la route de Gabès (RNI). Elle couvre une superficie de 5600 ha et compte 120 000 habitants. Elle appartient aux deux communes de Sfax et de Thyna et couvre une partie de la zone marine entre Sfax et Kerkennah Elle comprend le port de pêche, le port de commerce, les salines et plus de 450 unités industrielles.
Figure 35 : la zone d’étude du projet SMAP III (Source : auteur)
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La zone d'étude est caractérisé par la présence de sources de pollution liées aux activités industrielles : Industrie de phosphate - dépôt de phosphogypse - décharge municipale - bassin de margines. Par contre la zone d'étude possède des potentialités de développement durable liées à la richesse des ressources naturelles et culturelles: le port de commerce - le port de pêche Les Salines - la zone humide - le parc urbain - le site archéologique Les orientations de l’étude : la Valorisation du littoral Sud du Grand Sfax et l’amélioration de la qualité vitale : -
Pôle d'activité économique promotion de la pêche durable mise en valeur de la zone aïn fallet promotion du tourisme durable et des loisirs intégration des salines dans le système urbain
Concernant les deux derniers points, il’ y aura lieu de prévoir : -
la Mise en valeur du site archéologique de Thyna la Sauvegarde des fouilles la Sensibilisation à la valeur du site le Sauvetage du site la Création d'un circuit de visite du site le rôle économique et environnemental des salins la Valorisation du paysage offert par les bassins de récolte du sel (Musée du sel, circuit de promenade.) la Symbiose des salins riches en ornithologie en : * construisant un écomusée et d'un centre ornithologique *installant des tours et des circuits de visite
A ce propos le SMAP III propose l’élaboration d’une étude pour la mise en place d’un pôle naturel et culturel à Thyna qui constitue l’une des composantes du projet de gestion intégrée de la zone côtière sud du grand Sfax en vue de favoriser l’élaboration d’un schéma d’aménagement et de valorisation du littoral sud du grand Sfax. *le projet d’aménagement du parc urbain de Thyna : Le programme initial élaboré par les soins de la commune de Sfax et repris dans l'étude de l'APNES (l’association de protection de la nature et de l’environnement de Sfax) s'articule autour de quatre volets principaux :
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Sportifs - centre équestre - parcours cyclistes et pistes d'athlétisme - Terrain de sports, stades
Culturels - musée des arts et de technologie - bibliothèque générale -jardin botanique et centre de recherche - parc zoologique - centre océanographique - théâtre en plein air
Divertissants service - labyrinthe - accueil et - lac de cygnes administration - bassin de phoques - restauration - aire de jeux et repos - l'île de merveilles, camp de jeunes, scouts
Figure 36 : le projet d’aménagement du parc urbain de Thyna élaboré par les soins de la commune de Sfax (Source : la municipalité de Sfax)
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Ce programme a fait déjà l'objet de quelques implémentations notamment : -Une aire de jeux pour enfants qui a couté 75 MD sur le budget de ministère de l'équipement de l'habitat et de l'aménagement du territoire -Le portail pour un coût de 75 MD sur le budget de ministère de l'Environnement -Le parcours de santé pour 30 MD
Figure 37 : l’aire de jeux pour enfant (Source : auteur)
Figure 38 : le portail (Source : auteur)
Figure 39: le parcours de santé (Source : auteur)
b) approche citoyenne : Nombreuses sont les associations qui ont organisé des évènements dans le but d’animer la ville de Sfax en tant qu’un pôle culturel, touristique et sportif. Parmi ces associations on peut citer : « we youth », « Sfax el mezyena » et Sfax Outdoor Sports… - En mai 2016, un groupe de jeunes et de la société civile à Sfax ont participé à un évènement environnemental et de sensibilisation dans les salines de Thyna appelé « تبسكيلة في » المالحة Cette journée de sensibilisation était organisée par le club des sports de nature à Sfax « Sfax outdoor sport », en partenariat avec le complexe des jeunes de Sfax et la société Cotusal, destinée aux différentes catégories d’âge. Les participants ont pu découvrir à vélo les caractéristiques d’un écosystème unique et constater les dangers qui menacent la biodiversité de ce site. Cet évènement devient annuel parce qu’il a connu un succès. La 4éme édition était en mars 2019. Le programme de cet évènement a connu des nouveautés en ajoutant une visite au site archéologique et un camping dans les salines.
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Figure 40: une visite à la saline de Sfax à vélo (Source : cotusal.tn)
-En novembre 2019, l’association « Sfax el mezyena » a organisé une visite au site archéologique et le parc urbain à vélo, appelée « » بسكلتي المزيانة Cette manifestation avait pour but de faire découvrir aux jeunes la richesse archéologique et naturelle de leur ville.
Figure 41: une visite au parc urbain de Thyna à vélo organisé par l’association Sfax el mezyena (Source : page Facebook Thyna #52)
Figure 42 : une visite au site archéologique et le parc urbain à vélo organisé par l’association Sfax el mezyena (Source : page Facebook Sfax El Mezyena)
-En Janvier 2019, Hamdi Chaari, un membre actif de la société civile a lancé le défi « Thyna 52 » dans le but de faire connaitre les potentialités de Thyna qui sont négligées. « Thyna 52 » s’agit de faire des campings, durant toute l’année, une fois par semaine (52 semaines) dans le parc urbain de Thyna.
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En plus de ça, il a organisé des campagnes de nettoyage du parc urbain et des fêtes de divertissement dans l’amphithéâtre de Thyna destinées aux familles et aux enfants. Des nombreux citoyens ont afflué à ces évènements et ont aimé l’idée de mettre en valeur les richesses de Thyna.
Figure 43 : les campings organisés dans le parc urbain de Thyna (Source : youthmagazine.tn)
Figure 44: les fêtes de divertissement dans l’amphithéâtre de Thyna (Source : page Facebook Thyna #52)
Figure 45 : les campagnes de nettoyage du parc urbain de Thyna (Source : youthmagazine.tn)
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En conclusion, le site de Thyna présente un précieux patrimoine d’ordre naturel et culturel qui connait malheureusement un état continu de dégradation depuis des décennies. Au niveau du site archéologique, témoin de l’histoire antique de la région de Sfax, le site de Thyna subit une dévalorisation durant des années suite au déni de ses potentialités culturelles. D’ailleurs, on ne trouve ni des affiches signalétiques, ni des parcours de visite bien organisés. Les objets archéologiques trouvés et les fouilles qui ont été faites auparavant, bien qu’elles soient timides, ont montré l’importance des richesses que peut contenir le site. Quant à de la zone humide qui représente un site Ramsar de valeur internationale riche en êtres ornithologiques, cette dernière n’est suivie d’aucune sensibilisation environnementale. Elle est contaminée par des rejets industriels et une gestion inappropriée des déchets solides. En plus, on trouve une zone militaire utilisée pour les exercices de tir, ce qui provoque une nuisance sonore qui perturbe les oiseaux de la zone. Concernant le parc urbain, bien qu’il représente un aménagement à dimension sociale, récréative et environnementale, il reste déserté la plupart du temps, par manque d’entretien ce qui a fait que l’espace soit squatté par les délinquants générant plus de pollution et d’atteinte à l’écosystème. D’ailleurs, l’entrée du parc n’est suivie d’aucun espace d’accueil, un timide parcours de santé, quelques mobiliers urbains, une végétation non entretenue etc… Les quelques tentatives publiques ou citoyenne de la mise en valeur de Thyna, bien que considérables, restent encore insuffisantes pour préserver ce patrimoine et le transmettre aux générations futures.
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Figure 46: potentialités et contraintes de site d’intervention (Source : auteur)
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Le terme « patrimoine » vient du latin « patrimonium » ce que veut dire « ce qui vient du père ». C’est l’ensemble des biens qu’on tient par héritage de ses ascendants ou par donation, ce qui est considéré comme un bien propre, une richesse. Etant un bien collectif, le patrimoine signifie ce qui a été transmis d’une génération à une autre dans chaque nation. C’est un héritage commun qui définit l’identité de toute communauté. Ce patrimoine peut être de nature diverse : patrimoine archéologique, urbain, rural, industriel, maritime, littéraire, cinématographique, culinaire, vestimentaire…
1) GENERALITES : a) patrimoine culturel : Selon le centre du patrimoine mondial, le patrimoine culturel peut être défini comme « l’ensemble des biens matériels ou immatériels d'importance artistique ou historique appartenant soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.) soit à une entité publique (commune, département, région, pays, etc.) et qui est généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré au public. » Le patrimoine culturel peut se présenter sous deux formes : Le patrimoine culturel matériel est constitué surtout des paysages construits, de l'architecture et de l'urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, d'objets d'art et mobilier, du patrimoine industriel... Le patrimoine culturel immatériel peut revêtir différentes formes tel que les chants, les coutumes, les danses, les traditions gastronomiques, les mythes, les contes et les légendes, les petits métiers, les témoignages, les captations de techniques et de savoir-faire... b) Archéologie: D’après Larousse, l’archéologie peut se définir comme « l’étude des civilisations anciennes réalisée à travers des vestiges matériels d'une activité exercée par les hommes, ou à partir des éléments de leur contexte. » Par la mise au jour et l'analyse des vestiges de l'activité humaine, L'archéologie permet non seulement l'étude des civilisations anciennes mais aussi un aperçu de l'environnement écologique et l'évolution des processus culturels des périodes les plus reculées.
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c) Patrimoine archéologique : L'évolution du concept du patrimoine et l'élargissement du domaine de l'archéologie ont donné plusieurs définitions à la notion du patrimoine archéologique y compris la définition de la Charte de Washington' de 1990 qui stipule : « Le patrimoine archéologique englobe toutes les traces de l'existence humaine et concerne les lieux où se sont exercées les activités humaines quelles qu'elles soient.» article de la charte internationale de Washington pour la gestion du patrimoine archéologique de 1990
La loi tunisienne relative au code du patrimoine archéologique, historique et des arts traditionnels énonce de sa part : « Est considéré patrimoine archéologique, historique ou traditionnel tout vestige légué par les civilisations ou les générations antérieures, découvert ou recherché, en terre ou en mer qu'ils soient meubles ou immeubles, documents ou manuscrits en rapport avec les arts, les sciences, les croyances, les traditions de la vie quotidienne, les événements publics ou autres datant des époques préhistoriques ou historiques et dont la valeur nationale ou universelle est approuvée » Loi n°94-34 du 24 février 1994 au code du patrimoine archéologique, historique, et des arts traditionnels , article 1
d) Les sites archéologiques : Un site archéologique est un lieu où sont préservées des preuves de l'activité passée qui présentent des civilisations anciennes. Un site archéologique représente des vestiges de sociétés qui étaient réelles et vivantes. Ce ne sont pas simplement des strates et des monuments en ruine, ils comportent toute une histoire et un vécu datant de plusieurs millénaires. Les ruines reflètent des luttes politiques, des modes culturelles, des compétences technologiques, des expressions artistiques, des croyances religieuses etc.
2) LE PATRIMOINE CULTUREL : UN HERITAGE A VALEURS MULTIPLES: Au passé, les vestiges archéologiques étaient délaissés et abandonnés. Les populations ne trouvaient aux ruines qu'un seul intérêt qui est leur utilisation comme source de matériaux de construction. Au début du 19e siècle, certains voyageurs sont venus contempler les vestiges des civilisations antérieures. Puis, les scientifiques et les érudits ont commencé à étudier les sites archéologiques et à influencer nos connaissances et notre compréhension des peuples qui les ont créés, ces lieux sont devenus de plus en plus intéressants pour le public.
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Figure 47 : les valeurs du patrimoine culturel (Source : auteur)
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1) GENERALITES: D’après l’Unesco (L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), ils sont considérés comme patrimoine naturel tous les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations, ainsi que les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées qui constituent l'habitat d'espèces de flore et de faune menacées, en plus, les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées. Ces deniers doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle.
2) LES DIFFÉRENTS TYPES DE PATRIMOINE NATUREL: Le Patrimoine Naturel concerne les milieux naturels, c’est-à-dire les écosystèmes formés de biotopes (partie minérale) et de la biocénose (partie vivante avec les arbres, la faune…). Il existe de différents types de patrimoine naturel tel que : les réserves scientifiques, les parcs naturels, les monuments naturels, les réserves naturels ou sanctuaire d’animaux, les paysages protégés, les réserves anthropologiques, les aires de ressources gérées, les réserves de la biosphère, les zones humides…
3) LES ZONES HUMIDES: a) Définition : Une zone humide est une région dans laquelle l’eau est le principal facteur qui contrôle le milieu naturel ainsi que la flore et la faune associée. Un milieu humide apparaît lorsque la nappe phréatique arrive près de la surface, affleure ou encore, lorsque des eaux peu profondes recouvrent les terres. On distingue deux types de zones humides : les zones humides côtières et les zones humides marines, différenciées par la proximité de la mer, plus que la salinité. Au sens juridique, la loi sur l'eau définit les milieux humides comme « les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtres (Saumâtre= eau douce mélangée avec l’eau salée) de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année».
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b) Les fonctions des zones humides :
Figure 48 : les fonctions des zones humides (Source : auteur)
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c- Les valeurs des zones humides : Les zones humides représentent un patrimoine naturel. Elles forment la vitrine d'une région et contribuent à l'image de celle-ci. Ces milieux naturels possèdent des qualités et des richesses paysagères. D’ailleurs elles représentent un pôle d'attraction où se développent divers activités récréatives. Les valeurs paysagères : Les zones humides donnent au paysage un aspect naturel très recherché et apprécié. La spécificité du paysage d'une zone humide tient par définition dans la coexistence de la terre et de l'eau, cet attrait paysager conduit à d'énormes attractions touristiques. Ces activités touristiques tournent très souvent autour de l'idée d'une invitation à la découverte de la nature et des écosystèmes et se réalisent à travers des expositions thématiques et des visites guidées. Les valeurs éducatives scientifiques : Porteurs de multiples informations, les zones humides ont une valeur éducative appréciée par beaucoup de groupes. D’ailleurs, l'exubérance des manifestations biologiques de ces zones constitue un excellent support pédagogique pour prendre conscience de la diversité, de la dynamique et du fonctionnement des écosystèmes.
1) GENERALITES: Un parc est une zone délimitée d'un territoire, maintenu dans son état naturel (dans un but de conservation de la nature) ou semi-naturel et paysager (dans un but de loisirs). Le sens le plus ancien du terme parc (XIIe siècle) fait référence au caractère enclos du lieu (par exemple pour le parcage des animaux).De cette façon, le parc est alors un terrain naturel, formé de bois ou de prairies, dans lequel ont été tracés des chemins et des allées destinés à la chasse, à la promenade ou à l’agrément.
2) LES PARCS: TYPES ET AVANTAGES a) le parc naturel : *Définition : Les parcs naturels sont des parcs appartenant ou exploités par les gouvernements nationaux ou régionaux, avec un objectif plus ou moins affirmé de protection de la nature. Ils comprennent généralement des réserves naturelles.
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Figure 49 : Le parc naturel national des calanques
figure 50 : Le parc naturel régional Pilat
(Source : especes-menacees.fr)
(Source : okvoyage.com)
*Valeurs : Rôle environnemental : Véritables usines biologiques, les espaces verts contribuent naturellement à évacuer les eaux de pluie, ainsi qu’à la dépollution des eaux, de l’air et des sols. Ils favorisent également la biodiversité. Rôle social : Les espaces verts sont des espaces de rencontre et de sociabilité. Ils offrent des endroits pour pratiquer des activités sportives, des festivités… Rôle économique : Les parcs naturels contribuent à l'attrait des touristes grâce à leur beauté, ce qui renforce les activités économiques b- le parc urbain : *Définition : Un parc urbain, également appelé parc municipal ou espace ouvert, est un parc qui est aménagé dans les villes et les autres collectivités locales pour offrir des loisirs et des espaces verts aux résidents et aux visiteurs de la municipalité. Le premier parc public fut le Birkenhead Park dans le centre de Birkenhead, près de Liverpool en Angleterre, qui a ouvert le 5 avril 1847.
Figure 51: le parc Birkenhead (Source: theguideliverpool.com)
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Figure 52 : le plan du parc Birkenhead (Source: omaps.worldofo.com)
*Valeurs : Au sein d’une ville, les parcs urbains sont des lieux d’usages différents, liés à leur structure, aux aménagements qu’ils proposent, à la gestion qui en est faite ou encore au contexte de leur création. Ils permettent une aération profitable du tissu urbain, jouant au sein de celui-ci des divers rôles. Rôle urbanistique : Les espaces verts sont assimilables à un maillage de verdure distribué dans la ville, s’opposant en cela au bâti et à la ville. En ce sens, ils remplissent des fonctions urbanistiques spécifiques telles que l’absorption des eaux pluviales, la contribution à l’esthétique de la ville, la protection contre les nuisances sonores… Rôle environnemental : Grâce aux végétaux qui les composent, les espaces verts permettent d’épurer les différents quartiers de la ville, de fixer les diverses pollutions présentes dans l’air et de réguler la température de la ville... Rôle social : -Une fonction de détente -Une fonction culturelle -Une fonction ludique et sportive : liée à la présence d’équipements de loisir et de sport (jeux d’enfants, terrains de sport, jeux d’eau, parcours de santé…) -Une fonction de pédagogie et de découverte : qui a pour but de développer chez les populations usagères une curiosité pour la diversité de la nature et une meilleure connaissance de celle-ci.
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c- le parc archéologique : *Définition : Le parc archéologique est une mise en scène dans le contexte des données archéologiques et scientifiques, présentée de manière pédagogique dans le but de mettre en valeur des vestiges aux yeux du public et de les rendre faciles à comprendre. Alors, Un parc archéologique est un site archéologique comportant des animations et des reconstitutions. Le premier parc archéologique a été ouvert en 1907 en Allemagne. *Valeurs : « Leur rôle serait de moderniser le musée « de collections », en le faisant accéder au statut de centre d’interprétation, chargé de diffuser la culture scientifique de la discipline archéologique, rôle que ne remplirait plus le musée traditionnel. » Jean-Bernard Roy Le parc archéologique répond à trois missions principales : éducation, étude et divertissement du public. Si la pédagogie est déjà au centre de la plupart des lieux culturels, en particulier les musées archéologiques, alors le côté ludique est plus original. Cela nous informe sur la volonté d'attraction aussi importante que celle de la pédagogie. Rôle pédagogique par la découverte : Le parc archéologique va utiliser de nouveaux moyens comme l’organisation des évènements, des visites guidés, des animations, des ateliers pour attirer l'attention du public d’une part et poursuivre sa mission pédagogique d’autre part. Rôle ludique : Le parc archéologique rend le patrimoine vivant et attractif. Prenons l'exemple des restes de bases murales dans un champ, ils n’attireront pas l’attention des gens. Si on fait une élévation en reconstituant le bâtiment en question, l’endroit deviendra attractif.
Figure 53: Le parc de la préhistoire « Samara » (Source: hominides.com)
Figure54 : le parc archéologique « Asnapio » (source: openagenda.com)
Figure 55: Murton Park (Source: york.mumbler.co.uk)
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À PROTECTION ET MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE : Octroyer de l'intérêt à son passé fut l'une des préoccupations majeures de l'homme qui ne manqua pas l'occasion de s'élancer dans des aventures à la recherche d'indices pour proclamer son identité, confirmer son appartenance, comprendre son évolution et incarner ainsi une partie de son histoire. C’est pourquoi il est primordial de sauvegarder et protéger ce patrimoine. De ce fait, plusieurs moyens sont à envisager pour la mise en valeur de ce patrimoine quoi que ce soit par des moyens juridiques tel que les inventaires, les classements, les plans de protection et de mise en valeur ou bien par des interventions sur les biens culturels comme la restauration, la consolidation, la reconstruction, la restitution, la réhabilitation ou par des outils de mise en valeurs tel que la vulgarisation scientifique, les expositions et les musées, la signalétique, la mise en scène, le réaménagement, la médiation …
1) LA MÉDIATION INTERPRÉTATIVE COMME STRATÉGIE DE COMMUNICATION : a) notion de médiation : Du latin mediatio qui signifie 'Entremise', intervention destinée à amener un accord, un fait de servir d'intermédiaire, en particulier dans la communication. (Le petit Larousse) La médiation consiste alors à servir d’intermédiaire entre une ou plusieurs choses. Le portail internet culture.fr précisait dans la rubrique “emploi-jeune” : « la médiation consiste à susciter l’envie et à donner les moyens d’accéder aux pratiques culturelles et artistiques, dans tous les domaines. (…) elle a pour but de faciliter l’accès à l’art par la mise en place d’actions spécifiques vers des publics définis » b) les enjeux de médiation : La médiation culturelle dans les musées correspond à l’ensemble des actions mises en place pour faciliter et optimiser la rencontre et le dialogue entre le public, les objets et les contenus présents dans les musées et les expositions. Elle rend tangibles des contenus, provoque des questions, incite au débat, stimule et ouvre à de nouveaux horizons. Elle s'adresse à tous les publics et permet à chacune de profiter du musée et de ses contenus de différente manière. Elle facilite l'appropriation et la mise en débat du musée comme réservoir à savoirs et comme lieu propice aux nouvelles expériences.
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c) les outils de médiation : La médiation fait appel à toutes les ressources de l'imagination et à toutes les techniques d'animation pour mettre le visiteur en situation, en le poussant à réaliser que ce patrimoine est important pour lui et lui-même s'en préoccupe. Par la diversité de ses approches, elle stimule les capacités cognitives et la perception des publics et permet ainsi un apprentissage autonome qui mobilise les cinq sens. Il existe une variété de médias innovateurs permanents (panneaux, balises, table de lecture, mobiliers interactifs et ludiques, documents d'édition divers) ou temporaires (guide, spectacle, animateur ou land-art). De nouvelles technologies peuvent également être utilisées. Parmi les exemples des médias d'interprétation on peut citer : Les panneaux et les pancartes classiques : Etant la forme la plus primitive du média interprétatif, ils expliquent une histoire, un phénomène, une technique, une idée... d'une manière simplifiée à travers des illustrations, des schémas et du texte explicitant pour transmettre des messages.
Figure 56: Les panneaux et les pancartes classiques (Source : vadrot.com)
Les dioramas Les dioramas sont des expositions virtuelles en 3 dimensions. C’est un système de présentation par mise en scène (historique, géologique, naturaliste…), d’un modèle d’exposition dans son environnement habituel, tout en utilisant le relief pour immerger le visiteur dans cette scène. Il s'agit d'une technique de découpage et de superposition de dessins identiques dans le but est de donner l'illusion du relief et du mouvement.
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Figure 57: des exemples de dioramas (Source : wikimedia.org)
Projection virtuelle et salle immersive Projections audiovisuelles utilisant des technologies avancées dans le domaine de la réalité virtuelle qui visent à évoquer une émotion spécifiques chez le visiteur. En entrant dans la salle, le spectateur est plongé dans un autre univers. La scène escamotable donne véritablement l'impression de flotter au-dessus des vestiges du musée, si bien que l'on semble même faire partie de la décoration.
Figure 58: des exemples de salles immersives (Source : pinterest.com)
Les maquettes Reconstitutions en miniature de villes ou de bâtiments permettent aux visiteurs d'avoir une idée sur les anciens édifices, l’échelle, l’aspect général et de comprendre les particularités architecturales ou urbanistiques des vestiges. Elles constituent un outil-clé de la méthodologie mise en œuvre dans toute démarche d'éducation au patrimoine.
Figure 59 : des maquettes exposées dans le musée de Gaudi (Source : auteur)
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Les maquettes virtuelles Appelé aussi maquette numérique, est une représentation géométrique (généralement en 3 D) et sémantique d'un produit au sens large (bâtiment, infrastructure...). Ce nouveau genre de maquette est de plus en plus utilisé à l'origine pour des travaux de recherches, la reconstitution assistée par ordinateur représente désormais un atout duquel la muséographie doit bénéficier dans le dialogue avec le public.
Figure 60: La maquette virtuelle, vers d’autres dimensions interactives (Source : cairn.info)
Objets archéologiques et artefacts Collections trouvées sur sites suite aux différentes fouilles entreprises. Elles servent à compléter une exposition d'un thème spécifique afin de fournir des informations aux visiteurs.
Figure 61: des mobiliers archéologiques
Figure 62 : des artefacts
(Source : wikipedia.org)
(Source : francetvinfo.fr)
Les copies d’artefacts Un des inconvénients de l'exposition d'une collection archéologique est que le public ne peut pas toucher les objets. Cependant, cet obstacle va à l'encontre des principes de la démarche interprétative qui prône l'implication de tous les sens du visiteur. Par conséquent, il semble avantageux d'utiliser des copies pour pallier à ce problème. Dans plusieurs cas ces copies ont été utilisées pour former tout un cadre par exemple, un lieu de vie, reconstitution en vraie grandeur d'un espace particulier.
Figure 63: exemple de copie d’artefact (Source : carbassou.com)
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Une telle intervention doit naturellement être le fruit d'une recherche minutieuse afin que les connaissances du visiteur ne soient pas fausses et transmette un sens précis. Les bornes multimédia interactives Ce sont des outils de communication dynamiques et ludiques composés d'une unité centrale, un écran tactile et d'autres périphériques. Sous un aspect attrayant, la borne interactive offre à travers son aspect ludique un atout important encourageant les utilisateurs à la consultation d'informations. Agrémentée de diverses animations composées en partie de vidéos, d'extraits musicaux, de commentaires sonores, l'information est fournie avec conviction. Les bornes interactives sont faciles à manipuler et accessibles à tous, même aux personnes non familiarisées avec les outils informatiques.
Figure 64: Les bornes multimédia interactives (Source : indesignlive.sg)
L’audioguide Il s'agit d'un système de visite guidée par le biais d'un commentaire enregistré et diffusé par un lecteur audio. Les dernières générations sont devenues de véritables guides touristiques électroniques. L’audioguide est disponible généralement en plusieurs langues.
Figure 65 : Accompagnement sonore assuré par audioguide (Source : blog.mahgeneve.ch)
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Projection virtuelles, effets visuels et sonores Ces outils vont de la projection visuelle classique de documents vidéos ou sonores à la diffusion de reconstitutions d'informer le visiteur de manière conviviale et en y provoquant une émotion particulière. A l'aide de reconstitutions virtuelles le public peut aujourd'hui contempler L'état original des ruines qui l'entourent et se rendre compte que les façades des temples romains étaient colorées et que contrairement aux apparences, les villas de ceux-ci étaient couvertes de toitures.
Figure 66 : les techniques de projections virtuelles utilisées dans le musée de Bardo (Source : webmanagercenter.com)
2) LE CENTRE D’INTERPRÉTATION: UN EQUIPEMENT AU SERVICE DU PATRIMOINE : a) définition : Le CIAP Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine est un équipement culturel de proximité qui explique un lieu de mémoire, une unité pédagogique, un site culturel (site archéologique, village, monument, cité historique) ou naturel (paysage). La notion du CIAP a apparu en France. Il a pour objectifs la sensibilisation, l’information et la formation, autrement dit, non seulement l’apport des connaissances mais l’implication de la population dans la compréhension du patrimoine aussi.
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Le CIAP s’adresse en priorité à la population locale, professionnels, étudiants et touristes. « Le centre d'interprétation semble correspondre aujourd'hui à de nouveaux modes de dialogues et de représentations entre un territoire, ses habitants et tous ceux qui souhaitent le comprendre » (S. M. Scipion, 1999).
Figure 67: interaction entre les trois composantes de l’interprétation (Source : auteur)
b) Comparaison entre musée et centre d’interprétation : Un centre d'interprétation est une autre lecture de musée traditionnel qui vise à valoriser et à expliquer un site et ses richesses. Contrairement à un musée "classique" un centre d'interprétation est réactif.
Collection d’objets fonction
musée Avec collection exposition
but Public cible Types de présentation
Non lucratif Public spécialisé Exposition de collections
objectifs
Mise en valeur des biens matériels
Centre d’interprétation Avec ou sans collection exposition, recherche, interaction, divertissement lucratif Grand public Exposition, projection, atelier pédagogique, médias Mise en valeur des biens matériels et immatériels
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c) rôle d’un centre d’interprétation
Figure 68 : schéma de l’organisation des rôles dans un CIAP (Source : auteur)
«L’interprétation ne se contente plus d’expliciter des contenus. Elle se préoccupe aussi de leur transmission et de leur appropriation par les visiteurs. Et pour ce faire, elle n’hésite pas à faire appel au registre socio-affectif, c’est-à-dire à l’implication du visiteur en jouant sur sa sensibilité et en cherchant à créer du plaisir et de l’émotion» (Meunier et Jacobi, 1999). d) la spatialité dans un centre d’interprétation *Le programme spatial : Un espace d’accueil et de renseignement : marque une zone tampon entre l’extérieur et l’exposition. Cet espace est assez spacieux pour accueillir des groupes de visiteur. Ce dernier doit disposer des différents éléments nécessaires pour renseigner les visiteurs en leur fournissant des informations indispensables concernant le circuit de la visite, la description des pavillons d’exposition, les services offerts par le centre…
Figure 69: L’accueil, espace pour rassembler et renseigner (Source : independent.co.uk)
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Une salle d’exposition permanente c'est un espace organisé selon des thèmes appropriés et qui traduit des besoins pédagogiques et ludiques. En plus de l'importance d'une mise en scène judicieuse des différents outils d'expositions, il faut également s'assurer que la circulation soit facile et simple. Les visiteurs doivent pouvoir s'orienter facilement, une bonne signalétique et un circuit clair sont deux facteurs essentiels pour la réussite de l'exposition.
Figure 70 : des pavillons d’exposition permanente (Source : labass.net)
Une salle d’exposition temporaire qui se veut périodique, renouvelées une fois par an au moins pour créer un renouvellement de l'ambiance de l'espace, et ceci pour susciter l'intérêt des visiteurs. Figure 71 : des pavillons d’exposition temporaire (Source : wknofm.org)
Bibliothèque spécifique du thème à interpréter met à la disposition des visiteurs les sources de connaissance et les outils nécessaires à un approfondissement sur le sujet à interpréter. Elle est ouverte au grand public, aux chercheurs, aux étudiants et aux enseignants.
Un espace de rencontre offrant aux visiteurs un lieu de débats, de conférences et de réunions comme outil de partage des connaissances, d’échanges concernant des thématiques liées au patrimoine.
Figure 72 : une bibliothèque à thème spécifique (Source : adivbois.org)
Figure 73 : les échanges sociaux (Source: bbc.co.uk)
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Salle de conférence et de projection où les visiteurs auront la possibilité de regarder des films pédagogiques en rapport avec les thèmes à interpréter dans le centre d’interprétation. Figure 74 : une salle de projection (Source : cinematreasures.org)
Des ateliers pédagogiques de recherche ouverts au jeune public (individuel et scolaire), destinés à éduquer son regard et à l’initier à la découverte de l’architecture et du patrimoine.
Autres espaces de service tels que les aires de repos, cafétéria, restaurant, kiosque, locaux commerciaux, administration …
Figure 75 : atelier pédagogique (Source : pinterest.com)
Figure 76 : organigramme fonctionnel proposé par le ministère français chargé de la culture (Source : les CIAP, mode d’emploi.pdf)
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*Les caractéristiques technique et fonctionnelle d’un espace d’exposition: Une stratégie interprétative efficace doit gérer soigneusement les espaces d'exposition dans une approche muséographique bien étudié qui doit respecter des normes techniques strictes afin de fonctionner correctement. Ces normes concernent essentiellement la circulation et l'éclairage. La circulation : L'une des préoccupations majeures de la muséographie est la gestion de la circulation au sein des établissements muséaux. En fait, elle prétend qu'une architecture d'exposition est en premier degrés une architecture de parcours. A cet égard, certains aspects doivent caractériser ces espaces tels que la fluidité du cheminement, le respect de la liberté du visiteur, le repérage constant... Par conséquent, un cheminement réussi doit être facilement appréhendé par le visiteur de façon séquentielle captivante pour motiver ce dernier à entamer aisément et facilement sa visite. « Le parcours doit permettre au visiteur de se repérer dans l'espace et de construire progressivement sa visite de façon à reconstituer le scénario de L'exposition. Afin d'éviter la lassitude et le découragement du visiteur, le parcours doit être ponctué de surprises, d'alternances et de coupures rythmiques. Il doit lui offrir un confort en respectant les unités de passage et en ayant une signalétique claire et bien répartie dans l'espace de l'exposition. Un parcours facilement identifiable et bien articulé implique un gain précieux de temps et d’énergie, il garantit le confort intellectuel du visiteur, ainsi qu'une lecture aisée des séances de l'exposition. » Archibat 18 page 74par Soumaya GHARSALLAH HIZEM, architecte docteur et Ph.D en muséologie et Patrimoine.
Le parcours linéaire : IL impose un schéma de circulation ; les salles sont organisées en enfilade à sens unique. Ce type de parcours oblige les visiteurs à aller vers l'avant et il permet une meilleure gestion des flux. Il se présente sous trois formes : rectiligne, brisé ou courbé. Figure 77 : le parcours linéaire (Source : slideshare.net)
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Le parcours à circuit fermé : Rayonnant à partir d'un point central, elle donne accès à des secteurs d'importance à peu près égale qui ne servent pas de lieux de passage et peuvent être isolés. Figure 78 : Le parcours à circuit fermé (Source : slideshare.net)
Le parcours en peigne : Il s'agit principalement d'un axe de circulation principal avec des pièces dispersées de ses deux côtés. Cela permet d'offrir une grande possibilité de choix. Figure79 : Le parcours en peigne (Source : slideshare.net)
Le parcours à plan unitaire (le bloc) : il laisse le libre choix du parcours selon la situation du point d'accès. La flexibilité de l'espace n'est pas limitée grâce à son unité, la répartition des visiteurs peut être réglée à volonté. En cas d'approche par le centre, l'accès devra se faire à un autre niveau, si l'on veut tirer parti de toutes les possibilités. Figure 80: Le parcours à plan unitaire (Source : slideshare.net)
Le parcours labyrinthe : Il s'agit d'une approche de disposition qui est dépourvue de toute logique muséographique. Il est caractéristique généralement des espaces décloisonnés, il offre au visiteur une liberté totale de faire son propre cheminement, mais il pose un problème d'orientation du public au sein de l'exposition Figure 81 : Le parcours labyrinthe (Source : slideshare.net)
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La lumière : La lumière est un élément essentiel dans la conception des établissements muséaux, puisqu'il aide à mieux appréhender les expositions. L'éclairage de l'espace d'exposition doit répondre à deux besoins contrastées : - mette en valeur les œuvres (les collections doivent bénéficier d'un environnement suffisamment lumineux pour être examinées et appréciées) - assurer leur bonne conservation en les protégeant d'une irradiation à la lumière solaire trop intense ou trop prolongée (temps d'exposition, composition spectrale de la lumière, échauffement sont des facteurs à prendre en compte). "On sait que la lumière, que ce soit solaire ou artificielle, est une source d'aliénation pour les objets du musée, et ce pouvoir destructif varie en fonction directe de l'intensité de ses rayons." L’organisation des musées, conseils pratiques, Unesco 1959, p151 On peut distinguer plusieurs types d'éclairages muséographiques. La classification qu'on se propose de présenter est déterminée en fonction de la nature de la lumière: naturelle ou artificielle. La lumière naturelle : « Aucun espace ne peut architecturalement exister sans lumière naturelle modulant l'ambiance suivant les heures du jour et les saisons de l'année. Un lieu ou un espace, en architecture, a toujours besoin de cette source de vie qu'est la lumière... Cette même lumière qui nous a fait ». Louis KHAN. La lumière naturelle est difficile à contrôler car elle contient des radiations ultraviolettes et infrarouges nocifs, ce qui inquiète souvent les conservateurs. Cette gestion de la lumière peut être assurée par des dispositifs tels que les volets réfléchissants, les stores d'occultation, verre spécial... Ce type d'éclairage est généralement préféré suivant une orientation nord-sud. Il faut en effet éviter la lumière est-ouest. Eclairage zénithal : Il offre un éclairage par le haut très adaptable en matière d'exposition et de communication visuelle, économisant l'espace mural qui reste disponible pour la présentation des œuvres. Il permet une ambiance constante et homogène. On peut l'obtenir grâce à des verrières, des lanterneaux ou des pyramides. Les verrières et plafonds translucides provoquent parfois un éclairement et un contraste de luminosité trop importants. Pour éviter ces inconvénients, les spécialistes
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préconisent une correction réalisée par les couleurs et les textures des murs intérieurs, des sols sombres et mats.
Figure 82 : Eclairage naturel zénithal (source : pinterest.com)
Eclairage latéral : Il s'effectue essentiellement par des prises de jour en façades. Les entrées lumineuses en façade, le percement vertical en façades marquent la relation entre intérieur et extérieur, rapport indispensable entre l'espace et le site. L'éclairage latérale est obtenu soit par des fenêtres ordinaires ayant des formes et dimensions diverses, soit par des ouvertures continues en bandes. Il présente des inconvénients tel que l'éblouissement du regard et le faussement de la lecture des objets exposés par la réflexion des rayons directs. Cependant il présente des bénéfices pour l'exposition des sculptures auxquelles il apporte un éclairage dynamique. Il peut aussi assurer l'orientation du visiteur grâce à des échappées Visuelles vers l'extérieur (terrasse, jardin, autres paysages.)
Figure 83 : Eclairage naturel latéral (Source : charitystars.com)
La lumière artificielle : Même lorsque la lumière du jour est utilisée comme source importante d'éclairage dans les musées, la lumière artificielle est souvent requise. Ceci est dû soit à un manque d'éclairage dans l'espace, soit pour permettre au musée d'être ouvert le soir. "Le but principal d'un éclairage artificiel dans un musée est de créer les conditions optimales pour la vue des objets et d'assurer aussi les conditions générales pour le confort visuel." Kevan Shaw, display case lighting
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Mais on utilise également l'éclairage artificiel pour mettre en valeur une stratégie interprétative et pour attirer l'attention du visiteur. Eclairage direct : focalisé où la lumière est directement projetée sur l'objet exposé par des lampes incandescence ou à fluorescence, pour concentrer l'attention du visiteur sur cet objet. Le seul inconvénient est la mauvaise répartition des reflets.
Figure 84 : éclairage artificielle direct (Source : filiere-3e.fr)
Eclairage indirect : diffus, obtenu par une source artificielle invisible, dirige vers un plan réflecteur intermédiaire, rediffusant la lumière dans l'espace. Il donne une lumière douce très homogène, et il permet d'éviter les problèmes d'éblouissement par le réfléchissement.
Figure 85 : éclairage artificielle indirect (Source : lacambreai2015.files.wordpress.com)
Eclairage ponctuel : Eclairage au moyen de spot. Il s'agit de lampes halogène spécialement indiqué pour l'éclairage ponctuel. Il doit être doux et adapté aux regards des visiteurs.
Figure 86 : éclairage artificielle ponctuel (Source : artribune.com)
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A la lumière de ce qui précède, on peut conclure qu’il est indispensable de protéger notre patrimoine précieux quoi qu’il soit culturel ou naturel et le mettre en valeur vu qu’il représente l’identité d’un pays. Et pour la mise en valeurs de ce legs on cite l’interprétation. En effet, l’interprétation vise la sensibilisation du public à cet héritage assez riche de l’humanité tout en l’impliquant d’une manière pédagogique aussi bien que ludique par la découverte et l’appropriation de ce patrimoine. Ceci dit, les centres d’interprétation ont bouleversé la notion classique de musée en employant les techniques les plus appropriées et les procédés de médiation les plus efficaces, ce qui permet de faire communiquer le patrimoine et de faciliter au visiteur la compréhension.
Figure 87 : synthèse général (Source : auteur)
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Dans le but de déterminer les concepts sur lesquels va se baser la conception de notre projet et de mieux comprendre l’aménagement d’un parc urbain d’une part et le fonctionnement d'un centre d’interprétation d’autre part, on va s’intéresser à l'étude et l'analyse de trois projets similaires: -
-
Le parc Josaphat de Bruxelles Le centre d’interprétation de Dougga Le parc des zones humides à Hong Kong
Le choix de ces références architecturales est fondé sur des critères bien déterminés afin de pouvoir tirer avantage de leur analyse tels que : -
l’aménagement des parcs urbains et leur fonctionnement le mode d'implantation, l'insertion et l'intégration d'un équipement dans un site archéologique la démarche interprétative, le programme et la muséographie d’un centre d’interprétation
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1) PRÉSENTATION GÉNÉRALE: Le parc Josaphat est un parc schaerbeekois de style anglais de près de 30 ha à Bruxelles. C’est un parc historique et paysager avec espace récréatif et sportif conçu par le paysagiste Edmond Galoppin en 1904. Il est considéré comme le véritable poumon vert de la commune de Schaerbeek. Il est riche en faune et en flore. D’ailleurs, nombreux arbres de ce parc sont inscrits dans la liste des arbres remarquables de la région. On trouve aussi plusieurs animaux tel que les foulques, les canards, les cygnes etc.
Figure 88: le parc Josaphat de Bruxelles (Source : wikipedia.org)
Le parc Josaphat est divisé en 3 parties, le parc historique, les grandes pelouses et la zone de plaine de jeux : -Au sud, le parc historique : Profitant du dénivellement de la vallée à cet endroit, le parc est aménagé dans l’esprit paysager des promenades publiques à l’anglaise. Trois étangs s’étirent sur la pelouse. A proximité, une volière didactique rassemble des oiseaux et des animaux de basse-cour. Les arbres ornementaux, les parterres de fleurs, le pont rustique suspendu audessus d’une petite cascade romantique, les rocailles et les sculptures disposées le long des allées sinueuses, permettant aux gens de se promener dans l'esprit pittoresque du parc d'avant-guerre.
Figure 89 : la partie historique du parc Josaphat (Source : 1030.be/fr)
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- Au centre, avec leurs quatre mâts, les grandes pelouses où les piétons peuvent marcher, sont souvent utilisées pour des entrainements et des compétitions de tir à l’arc.
Figure 90 : les grandes pelouses du parc Josaphat (Source : visit.brussels/fr)
- Au nord s’étale à l’arrière du stade du « Crossing », la zone de la plaine de jeux. Piste de pétanques, terrain de skate-board, terrains de sport, parcours santé sont accessibles au public alors que le terrain de football, les courts de tennis et la piste d’athlétisme sont réservés aux clubs. Un grand bac à sable et un abri rond accueille les enfants, ce qui rappelle la «plage» de Sharbeck, une pièce d’eau ceinturée d’une plage de sable.
Figure 91: la zone de la plaine de jeux du parc Josaphat (Source : 1030.be/fr)
2) SITUATION ET ACCESSIBILITÉ: Le parc Josaphat est situé à la commune de Schaerbeek, région de Bruxelles-Capitale en Belgique.
Figure 92: localisation du parc Josaphat (Source : auteur)
Il est situé entre la chaussée de Haecht au nord et l'avenue Chazal au sud. À l'est, le boulevard Lambermont, à l'ouest, les avenues Ernest Renan, Du Suffrage Universel, Voltaire, des Azalées et Général Eisenhower.
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Figure 93: les limites du parc Josaphat (Source : auteur)
Les entrées du parc Josaphat sont situées à l’angle de l’avenue Chazal et de l’avenue du Général Eisenhower, ainsi que des avenues des Azalées, Louis Bertrand et boulevard du Lambermont. Pour les personnes à mobilité réduite et les malvoyants, les chemins de la boucle de fond de vallée qui passent par les étangs font l’objet d’une rénovation spécialement conçue pour eux. D’ailleurs, des panneaux d’accessibilité en braille sont placés aux différentes entrées du parc.
3) PROGRAMME DU PARC: Le parc Josaphat est un lieu essentiel de détente, de loisir, de rencontres sociales et culturelles. Il recèle des richesses différentes : Sport Terrain multisports Terrain de pétanque Mini-golf stade de football espaces de tir à l’arc terrain de skate-board Parcours de santé
Loisir Plaine de jeux d’enfants Bac à sable
consommation Restaurant Bar buvette
Culturel Kiosque à musique galerie de sculpture en plein air
Service Banc maison des gardiens et conciergerie
écologique Serre Volière Laiterie abri de l’âne pigeonnier un petit zoo
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Figure 94: les composantes du parc Josaphat (Source : lecdh-schaerbeek.eu)
4) CONCEPTS ET PARTI: Le style : Galoppin s'attache à donner au parc une apparence pittoresque en créant dans sa partie basse des enrochements en rocaille et des chemins irréguliers serpentant autour d'un chapelet d'étangs. (Pittoresque : Le style cottage s’inspire de l’architecture rurale, et particulièrement des « cottages » anglais. Il se caractérise par l’emploi d’éléments de bois ou de faux bois : gardecorps, colombages, fermes apparentes, etc. Des formes pittoresques, particulièrement celles des toitures, enrichissent les volumes.) Politique zéro émission : Dans le cadre de son Plan Climat, Schaerbeek mène une politique ambitieuse pour réduire son empreinte écologique. Depuis 2015, l'objectif "0 émission de carbone dans le parc Josaphat" est atteint. Concrètement, cela signifie que : - le ramassage des poubelles y est effectué avec l'aide de 2 ânes et 2 chevaux communaux. - les feuilles mortes sont balayées manuellement. - sauf intervention spéciale, plus aucun véhicule à moteur ne peut venir perturber la quiétude des lieux.
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- les déplacements du personnel d'entretien s'y font au moyen d'un petit véhicule électrique.
Figure 95: les techniques utilisées pour la politique zéro émission carbone (Source : 1030.be/fr)
5) SYNTHÈSE : Le parc de Josaphat de Bruxelles est un parc de style anglais et d’aspect pittoresque inspiré de l’architecture rurale. Le point fort de ce parc c’est évidemment qu’il est un parc écologique qui utilise la politique de zéro émission carbone. Son programme fonctionnel est très riche. Il contient des espaces de sport, loisir, culture, écologie, consommation et service…
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É 1) PRÉSENTATION GÉNÉRALE: Le site archéologique de Dougga est situé dans la région nord-ouest de la Tunisie, dans le Gouvernorat de Béja, Délégation de Téboursouk. Il est accessible par la route Grand Parcours n°5 (GP5) qui relie Tunis à la ville du Kef. Le site est à 110 Km de la capitale et à 60 km de la ville du Kef.
Figure 96 : localisation du centre d’interprétation de Dougga (Source : auteur)
Dougga, antique Thugga, couvre une superficie d’environ 75 hectares. Ses vestiges sont les témoins de plus de dix-sept siècles de la vie d’une cité fondée au plus tard à la fin du VIe siècle avant J.-C. Dougga constitue un ensemble exceptionnel qui illustre la synthèse entre différentes cultures : numide, punique, hellénistique et romaine. Le site est considéré comme l’un des meilleurs exemples parvenus jusqu’à nous de l’adaptation d’une cité de fondation autochtone, numide, ayant connu une très forte influence de la civilisation punique, au modèle urbanistique romain. Le site est protégé par la loi tunisienne, institué en Parc Archéologique national en juillet 1991 et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997. Le parc archéologique de Dougga fait actuellement l’objet d’une mise en valeur spécifique dans le cadre d’un projet global de valorisation du patrimoine culturel tunisien.
Figure 97: les vestiges de Dougga (Source : auteur)
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Avec sa valeur national et international Dougga fait l’objet d’un centre d’interprétation dans le but de mettre en valeur de ses vestiges. L'institut National du Patrimoine a lancé un concours d'architecture à l'échelle nationale pour identifier les prestataires d'études architecturales et pour suivre des travaux de construction de projet du Centre d'interprétation du site archéologique du Dougga. Le jury a apprécié le concept fondateur du parti architectural adopté pour ce projet et a souligné la cohérence de la démarche. -Groupement Drawlink -Mandataire : Mohamed Saadi
Figure 98 : volumétrie centre d’interprétation
Figure 99 : implantation du centre d’interprétation
(Source : inp.rnrt.tn)
(Source : inp.rnrt.tn)
2) IMPLANTATION PROJET: Le projet sera implanté au nord du site archéologique, ce choix répond aux principes suivants : -
-
rester dans l’emprise des terrains acquis par l’INP et utiliser les dispositions du terrain, la pente et les remblais pour mieux intégrer les stationnements et les constructions. Etablir un parcours de visite « en boucle » et permettre aux visiteurs d’entrer dans la ville antique par son entrée historique : l’arc de septime Sévère ; Permettre le développement progressif des installations d’accueil et de gestion en fonction de la montée en puissance du site.
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Figure 100 : plan montrant le site archéologique, le parcours de visite et l’aire d’implantation du centre d’interprétation du Dougga (Source : inp.rnrt.tn)
Le site s’inscrit dans un cadre naturel et agricole particulièrement riche. Bien que Son relief soit assez prononcé, il se présente comme un paramètre d’implantation très déterminant. Ces éléments naturels n’ont vraisemblablement pas changé depuis l’antiquité ; notamment l’oliveraie et les champs de blé qui disposent jusqu'à aujourd’hui d’une dimension symbolique particulière. De ce fait, l'emplacement du terrain d’implantation en contrebas par rapport au parc archéologique et surplombant les étendues de terrain agricoles offre au visiteur une mise en contexte assez originale.
Figure 101: l’implantation du centre d’interprétation du Dougga dans le site (Source : inp.rnrt.tn)
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3) CONCEPTS ET PARTI: Dans un premier temps, le concepteur a opté à l’aménagement de la zone de stationnement à l’entrée nord du site pour dégager le plus possible le paysage. Il a projeté de noyer dans la mesure du possible ces surfaces dans la végétation; les voitures seront stationnées dans les aires aménagées en plateaux en cascades entre les allées d’oliviers. Dans un deuxième temps, le concepteur a installé les bâtiments d’accueil et d’exposition dans des volumes de formes géométriques pures encastrés particulièrement dans les reliefs avec des toitures terrasse verts. Ces terrasses offrent aux visiteurs des balcons en promontoire et une vue quasi permanente sur la paysage naturel ; élément fondamental dans la création et l’histoire de Dougga.
Figure 102: coupe schématique de l’adaptation au relief (Source : auteur)
4) PROGRAMME FONCTIONNEL: L'entrée se fait par l'étage supérieur où se trouvent toutes les commodités (buvette, sanitaires, infirmerie, espace de détente) ainsi que des espaces de service et les salles d'exposition temporaire et permanente. En ce qui concerne l'accès à l'étage inférieur, il se fait en deux points distincts soit pour accéder au reste de l'exposition soit pour accéder à l'administration, les réserves et les locaux de logistique et de gardiennage.
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Figure 103 : le programme fonctionnel du centre d’interprétation de Dougga (Source : inp.rnrt.tn)
Figure 104 : organigramme fonctionnel du centre d’interprétation de Dougga (Source : auteur)
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5) VOLUMÉTRIE: Le choix volumétrique adopté est l'agencement de volumes de formes simples et épurées qui se manifestent comme une continuation du relief et des textures minérales et végétales. Ces volumes semblent accrochés au relief et offrent de grandes surfaces de terrasses suspendues contemplant les tendues du site. En effet, ce choix vise à assurer une symbiose entre le paysage naturel et les volumes architecturaux permettant d'offrir au visiteur des séquences et des cadrages sur le panorama, le préparant à vivre une expérience, à faire le voyage dès son approche du projet : une sorte de mise en contexte avant d'entamer la visite. Ces volumes sont articulés et implantés dans le terrain suivant deux directions: l'une symbolique nord-sud et qui est génératrice, entre autres, de l'implantation du théâtre, et l'autre qui suit les courbes de niveaux.
Figure 105 : schéma explicatif des axes structurants (Source : auteur)
6) LA MUSÉOGRAPHIE: *Les espaces d’exposition et d’interprétation : Ils sont organisés comme une succession d’entités caractérisées permettant une circulation en boucle et dans un sens unique, celui d’une lecture juste.
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L’espace destiné à l’exposition temporaire a une certaine autonomie par rapport à celui de l’exposition permanente mais il y est inscrit dans la continuité .Il est doté d’une grande terrasse panoramique et couverte qui peut servir éventuellement à une extension pour l’exposition si non elle est annexée à la terrasse de la cafeteria. Le circuit de visite se déroule de haut en bas traversant les différentes entités selon un ordre thématique au moyen d’un jeu varié de rampes qui servent tantôt d’espace d’exposition à part entière et tantôt d’espace de circulation. Cet espace n’a pas manqué de faire un clin d’œil à l’incontournable paysage environnant par le biais d’un cadrage sur ce dernier.
Figure 106: les espaces d’exposition (Source : inp.rnrt.tn)
*L’éclairage: Vu l'importance de la lumière naturelle dans la mise en scène des antiquités, l'architecte a utilisé des grandes ouvertures au niveau des murs verticaux profitant ainsi de la magnifique vue qu'offre le site. Quant aux espaces encastrés dans le relief il a choisi de laisser pénétrer la lumière à travers des ouvertures zénithales.
Figure 107 : les ouvertures zénithales (Source : inp.rnrt.tn)
Figure 108 : les ouvertures latéraux (Source : inp.rnrt.tn)
*La promenade: Au niveau de l’organisation spatiale, le souci a été d’offrir le maximum d’espace ouvert pour établir une habitude de visite du centre comme lieu de loisir et de détente.
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Dès son arrivée, le visiteur s’engage dans une promenade en descente à travers l’espace paysager naturel et agricole et ainsi qu'à travers les différentes composantes fonctionnelles du centre qui lui sont destinées. Cette promenade l’amènera au point de départ des différents circuits de visites du site archéologique et se fera à travers un réseau de rampes qui permet une progression fluide et contemplative. Ce mode de circulation offre, également, aux personnes à mobilité réduite une autonomie maximale ainsi que la possibilité d’accéder à la quasi-totalité des composantes publiques du centre et ce jusqu’à l’Arc de triomphe Septime Sévère.
Figure 109: la promenade continue (Source : inp.rnrt.tn)
7) SYNTHÈSE: Le centre d’interprétation de « Dougga » possède une conception exceptionnelle qui vise à s'intégrer parfaitement dans un relief assez prononcé afin de ne pas présenter un obstacle face aux richesses patrimoniales du site. Pour cela le concepteur a opté pour le choix de formes simples qui favorisent la continuité du relief de ses textures. Aussi, l’ouverture à l’extérieur est caractérisée d’une part, par la domination des toitures terrasses qui offrent aux visiteurs une vue panoramique sur le paysage environnant, et d’autre part par les grandes baies vitrées cadrant les espaces intérieures. De plus, les espaces d’exposition et de rencontre publics sont ouverts mais jouissent en même temps d’une certaine autonomie valorisant ainsi le principe de la continuité. En outre, le parcours de promenade est une composition fondamentale du projet. Elle est faite par le biais d’un réseau de rampes pour établir une habitude de visite du centre comme lieu de récréation et de détente.
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À 1) PRÉSENTATION GÉNÉRALE: Le parc des zones humides de Hong Kong est un établissement de conservation, d'éducation et de tourisme, situé dans la partie nord de Tin Shui Wai, à Yuen Long conçu par les architectes Raymond Fung et Alex Mc Cuaig de Met design studio.
Figure 110: localisation du parc des zones humides de Hong Kong (Source : auteur)
Le site de parc des zones humides à Hong Kong a été à l'origine destiné à être une zone d'atténuation écologique pour compenser les pertes de milieux humides "Tin Shui Wai" causée par le développement du "New Town". (L’atténuation du changement climatique désigne les actions contre le réchauffement mondial d'origine humaine visant à en atténuer l'ampleur en réduisant les émissions de gaz à effet de serre ou en séquestrant le dioxyde de carbone de l'atmosphère.)
Figure 111: vue panoramique du parc des zones humides de Hong Kong (Source : .wikipedia.org)
En 1998, le ministère de l'Agriculture et de la pêche a commandé une étude de faisabilité d'un "centre d'accueil et d'éducation aux zones humides " sur l'élargissement de la zone d'atténuation écologique, à une attraction de classe mondiale des zones humides et
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d'écotourisme. L'étude a conclu qu'il était possible de créer un parc des zones humides à l'EMA, sans compromettre ses fonctions prévues d'atténuation écologiques. Le but de créer ce parc était de sensibiliser et d’aider les gens à préserver les zones humides du pays.
Figure 112: les zones humides de Hong Kong (Source : wikimedia.org)
Le parc des zones humides à Hong Kong de 61 hectares de surface, se compose de milieux humides créés pour les oiseaux d'eau et des Installations pour les visiteurs en plein air, un centre d’accueil, des aires pour les promenades éducatives, et des observatoires.
Promenade du ruisseau
Marche de succession
Promenade des mangroves
Promenade sauvage
Figure 113 : les composantes du parc des zones humides de Hong Kong (Source : wikipedia.org)
2) LE PARTI URBAIN ET ENVIRONNEMENTAL DU PROJET: L'intention était de fournir une des possibilités d'atténuation de la perte substantielle des zones humides en raison de développement urbain car la zone proposée est une zone d’atténuation écologique agirait comme un Tampon important entre la ville et les zones humides de cette ville d'une importance internationale. Le Parc des zones humides a été envisagé comme un véhicule principal pour démontrer la diversité des écosystèmes et souligner la nécessité de les protéger et les préserver des menaces dues au développement urbain. La conscience environnementale a été le mot-clé pour l'architecte et les questions environnementales ont été le principal déterminant de son approche sur tous les aspects du projet, y compris l’aménagement du site, la hiérarchie de l'utilisation du site prévu, le paysage et l'habitat.
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L'architecte a développé son pavillon en amont du site dont le but en premier lieu est d’empêcher l’envahissement prévu du cadre bâti sur les zones humides, et d’assurer le rôle d'un tampon entre la nouvelle ville bâtie et la zone humide.
Figure 114: le développement urbain vis-à-vis de la zone humide (Source : tripsavvy.com)
3) LE PARTI ARCHITECTURAL DU PROJET: a) l’implantation du centre d’accueil : Au lieu d'un bâtiment qui attire l'attention sur lui-même, l'architecte est allé pour un acte de disparition. En effet, la forme du bâtiment est immergée dans la terre. Elle limite les courants d'immeuble en hauteur, avec une conception purement bioclimatique grâce à l'adoption des principes de l'architecture verte ce qui rend le bâtiment le plus respectueux de l'environnement. Ce dernier est en continuité avec le cadre urbain de la ville et les zones humides, il offre une des solutions de conciliation entre la continuité urbaine et l'évolution des villes grâce à son emplacement au centre d'un magnifique cadre naturel de l'environnement paysager.
Figure 115 : la continuité du centre d’accueil avec son environnement (Source: krueger.com.hk)
Le centre d’accueil est caché sous le paysage, ce qui donne l'impression d'une colline verte qui s'élève au-dessus de la place d'entrée, la toiture paysagère avec ses qualités environnementales excellentes offre aux visiteurs la possibilité de se promener sur les pelouses en pente douce donnant un panorama spectaculaire agréable sur les environs des zones humides. Cette pente assure la meilleure intégration dans le milieu naturel et permet une forte continuité visuelle.
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b) la volumétrie et les matériaux : Le centre d’accueil est de faible hauteur et de forme simple et compacte. Il suit la forme d'une pente qui s'ouvre sur la zone humide pour donner l'impression d'une colline verte élevée au-dessus de la place d'entrée. L'architecte a utilisé des matériaux de construction naturels dans la construction qui vise à mettre en valeur les principes environnementaux, éviter la pollution du lieu et capable de transmettre le message de préservation de l'environnement auprès du grand public ainsi que des échos avec le milieu humide adjacent. Parmi ces matériaux on cite le bois pour le mur écran, la brique et béton pour les murs du bâtiment, les matériaux argileux naturels utilisés dans les lacs et les étangs étanches, le béton incorporant recyclé et le carburant pulvérisé (PFA).
Figure 116 : des vues extérieurs du centre d’accueil (Source : archsd.gov.hk)
c) le programme fonctionnel : Le centre d’accueil est de 10 000m² de surface. Il comprend : -des galeries d'exposition à thème sur la biodiversité
-un théâtre
- un cinéma en 3D
-un magasin de souvenirs
-un café
-des salles de classe
-des ateliers
-un centre de documentation
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Figure 117 : organigramme du centre d’accueil (Source : auteur)
Figure 118 : plan du parc des zones humides et du centre d’accueil (Source : wetlandpark.gov.hk)
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d) la qualité spatiale à l’intérieur : - Grâce au rapport intérieur extérieur, le paysage naturel se découvre à travers la baie vitrée du centre qui montre une belle réflexion paysagère sur un plan d'eau animé en faune et flore. Cette disposition spatiale offre sur la réserve humide, une immense vitrine de l'activité de découverte se produisant à l’intérieur du bâtiment. - L’atrium central est un lieu d'accueil, qui servira à présenter des expositions pour introduire le thème et inviter les visiteurs à explorer le monde des zones humides. Il joue alors un rôle fondamental dans l'organisation de l'espace. - On remarque une fluidité de passage entre les différents étages du bâtiment, une telle simplicité formelle de l'ensemble à des raisons écologiques et économiques.
Figure 119: les espaces intérieurs du centre d’accueil (Source : bighongkong.com)
4) SYNTHÈSE : - Le centre des zones humides de Hong Kong présente le meilleur exemple à analyser en termes de durabilité et d'environnement. Il s’intègre parfaitement au site. D’ailleurs, le bâtiment est caché sous le paysage. Il est de faible hauteur et de simple forme. En plus, il possède une toiture verte en pente accessible par les visiteurs ce qui assure une forte continuité visuelle. En outre, la présence de grandes baies vitrées assure une belle réflexion paysagère et une bonne relation entre l’extérieur et l’intérieur.
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Dans l'objectif de mettre en valeur les potentialités du site de Thyna avec ses composantes naturelle et archéologique, on se propose la création d'un complexe culturel et naturel constituant un pôle d'attraction pour la communauté sfaxienne. Ce projet vise la préservation et la valorisation du site avec la sensibilisation du citoyen à ses richesses multiples. Mon intervention sur le site passe par deux étapes :
Une restructuration urbaine de la zone d'intervention avec le réaménagement du parc urbain existant et l'agencement de parcours de visite didactiques vers la zone humide et le site archéologique.
La création d'un centre d'interprétation permettant une meilleure compréhension du site à travers des espaces d'exposition d'expérimentation et de divertissement.
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Sport Parcours de santé Parcours cyclable Skate-board Sport d’aventure liée au foret Terrains de sport (foot, tennis, basket) Outdoor gym (yoga-…)
services café restaurant parking Toilettes publiques boutiques
Ambiance – loisir Espace vert Espace pour camping Espace de jeux pour enfants Des clairières familiales (des bancs, des coins pour déjeuner …) Des plans d’eau + des ponts Bassin de flamant rose Plage équipée
culture Réaménagement des parcours de visite du site archéologique Jardin botanique (pour la valorisation de la faune et de la flore de la région) Centre d’interprétation
1) INTERVENTION SUR LE PARC URBAIN: Ce parc nécessite un réaménagement dans le but de créer une destination de tourisme récréatif et culturel. Pour cela il faut : -
Consolider la voie d’accès vers le parc urbain en créant des voies piétonnes, des voies cyclables et une double voie véhiculaire. concevoir des relais sur la route de Gabes pour les voyageurs et les passagers. Suffisamment d’airs de stationnement pour les visiteurs de parc urbain pour les
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visiteurs du centre d’interprétation. créer des parcours de santé représentant des éléments structurants de tout projet d’aménagement de parc urbain. Créer des terrains de tennis, de foot et de basket pour les activités sportives. fournir aux visiteurs un cadre calme et boisé pour un moment de détente en famille ou en amis et offrir la possibilité de piqueniquer en pleine nature avec des mobiliers urbains pour assurer le confort et le divertissement. Aménager un espace de jeux pour les enfants. Aménager un bassin d’eau central autour duquel des clairières familiales seront prévues. concevoir des espaces de consommation et de service tel que les restaurants, les cafés et les boutiques. concevoir un espace pour les jeux de forêt : Dans un espace naturel les visiteurs évolueront entre les arbres et relèveront leurs propres défis d’activité et d’aventure. créer un espace de camping au sein de la forêt avec des mobiliers urbains adéquats.
Figure 120 : des exemples de réamenagement des parcs urbains (Source : pinterest.com)
2) INTERVENTION SUR LA ZONE HUMIDE: Cette zone nécessite une restructuration pour faciliter la visite, assurer toutes les conditions favorables à la découverte des spécificités du site (classé Ramsar). -
Créer des parcours de visite sur les digues de saline sans perturber le fonctionnement bio naturel des bassins et les fortifier avec des matériaux écologiques. concevoir un jardin botanique qui contient des espèces et variétés végétales et animale pour la valorisation du site. Prévoir un centre de recherche spécifique en ornithologie qui assure le volet pédagogique du tourisme naturel et contrôle la visite dans la zone humide qui sera inclue dans le projet d’application.
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Figure 121 : des exemples d’aménagement des zones humides (Source : archiexpo.fr)
3) INTERVENTION SUR LE SITE ARCHÉOLOGIQUE Afin d’améliorer la lecture du site archéologique, un parcours de visite thématique doit être aménagé. Par conséquent, cela va servir à faciliter la compréhension des éléments du site pour le grand public. -
-
Sécurisation mise en valeur des vestiges Mise en valeur du rempart de la ville en retraçant ses limites. Restructuration de parcours de visite qui relie le parc urbain à cette ville romaine en ajoutant des points de renseignements, des panneaux signalétiques et des expositions à l’air libre... prévoir un centre d’interprétation archéologique qui assure la valorisation du site et la promotion du tourisme culturel et qui sera intégré dans le projet d’application.
Figure 122 : exemple d’aménagement du site archéologique de Dougga (Source : auteur)
4) LA PLAGE: Les salines ne doivent pas être un obstacle pour priver les gens de la mer. D’ailleurs, Sfax possède le plus long littoral à la Tunisie sans avoir des plages bien équipées et aménagées. Dans le but de continuer la promenade récréative, on a conçu : -
un chemin qui traverse les salines et qui mène vers la mer. une plage équipée de parasols. un quai équipé avec des mobiliers urbains adéquats. des restaurants et des cafés vue sur mer. un parc aquatique. un port de plaisance. un espace pour les passionnés de pêche.
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Figure 123 : des exemples d’aménagement de plage (Source : pinterest.com)
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5) LE PROJET DE RESTRUCTURATION URBAINE:
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Figure 124 : avancement des esquisses de restructuration du parc urbain (Source : auteur)
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Figure 125 : Affectation des espaces (Source : auteur)
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Figure 126 : plan masse de la restructuration urbaine (Source : auteur)
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Figure 127 : plan masse de la restructuration urbaine (Source : auteur)
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1) CHOIX DU TERRAIN: On a montré dans le premier chapitre que notre site d’intervention se compose de 3 unités principales à savoir la zone humide le parc urbain et la zone archéologique. Le terrain choisi pour notre intervention architecturale est dans l’intersection de ces 3 composantes. Ce choix a été fait pour des raisons multiples : -La proximité géographique de cette parcelle aux grands compartiments du site. -Par cet emplacement stratégique, le terrain constitue un nœud d’articulation entre le parc urbain, le site archéologique et la zone humide. -La continuité physique et visuelle avec l’environnement offerte par ce terrain.
Figure 128 : la centralité du terrain par rapport au 3 composantes majeurs du site (Source : auteur)
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Concernant les limites physiques du terrain, ce dernier est cotoyé : -Au nord-ouest par le parc urbain qui protègera le terrain par son écran végétal des vents dominants provenant de cette direction. -A l’est par la zone humide (y compris les salines) précédée par un cours d’eau temporaire. Ce oued sera intégré dans l’aménagement de cette partie tampon qui mène vers la zone humide. Il sera aussi pris en considération lors de l’implantation du projet . -Au sud par le site archéologique de thyna délimité selon les cartes de l’INP de terrain en tenant compte de la restriction de construire dans un périmètre bien défini par l’INP autour du site archéologique. -Au nord, par un terrain nu.
Figure 129 : orientation et délimitation du terrain (Source : auteur)
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Le terrain d'implantation s’ouvre sur le site archéologique offrant une vue panoramique sur les vestiges et sur le fameux phare de thyna, qui se présente en un élément attractif pour les visiteurs. En plus, il s’ouvre sur la zone humide riche en faune et flore qui donne une agréable vue sur mer et le parc urbain qui renferme de grandes variétés d’arbres, d’arbustes et de plantes.
Figure 130 : Paysages, perspective et échappées visuelles à partir du terrain (Source : auteur)
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Le site a un accès direct par la route nationale menant vers Gabes, à un kilomètre de la rocade. Puis on y accède par une voie de 30m qu’on a proposé. Cette voie est dédiée non seulement pour les véhicules, mais aussi pour les cyclistes et les piétons.
Figure 131 : Accessibilité au terrain (Source : auteur)
Figure 132 : Coupe sur voie projetée (Source : auteur)
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2) PROGRAMME FONCTIONNEL :
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3) ORGANIGRAMME :
Figure 133 : organigramme fonctionnel du projet (Source : auteur)
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4) PARTI ARCHITECTURAL: Devant un site aussi riche et particulier, j’ai voulu articuler mon approche conceptuelle autour de l’idée de bien intégrer mon bâtiment dans son site. Ceci est de manière à respecter le paysage naturel et culturel de la zone et dans l’objectif d’une intervention architecturale qui reste en symbiose avec son milieu. En visitant le site, on peut remarquer le quasi platitude de la zone, une vaste plaine étendue entre terre et mer, forêt et vestiges. Le paysage présente une silhouette horizontale marqué par un seul élément élancé vers le ciel : le phare. Par respect à ce paysage assez particulier, j’ai eu l’intention d’implanter mon projet d’une manière très sobre quasiment inaperçu dans le but de se fondre au maximum dans l’environnement.
Figure 134: Intégration du projet par rapport au paysage de la zone (Source : auteur)
C’est ainsi que la volumétrie adoptée suivra une allure horizontale d’hauteur moyenne incrustée au sol et se dissimulant dans le paysage. Cette fusion avec le site sera accentuée par la légère pente qui couvre le projet et constitue une toiture végétalisée à double avantage : - Améliorer l’isolation thermique et phonique du bâtiment grâce à l’écran végétal de forte inertie et par la suite améliorer l’efficacité énergétique du projet. - Offrir un espace de verdure en continuité avec le parc urbain, donnant aux visiteurs la possibilité d’une promenade sur les pelouses au-dessus du projet et profiter d’une vue panoramique surprenante sur tout le site.
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Figure 131 : la volumétrie adoptée pour s’intégrer dans le site (Source : auteur)
La communication visuelle avec le site sera encore explicite par le traitement de l’enveloppe extérieur du bâtiment constituée de grandes façades vitrées qui ouvrent sur le paysage environnant favorisant la continuité intérieur/ extérieur du projet. Cette transparence assure un éclairage naturel omniprésent à l’intérieur des espaces et dégage parallèlement la vue sur le site archéologique et la zone humide qui mettent toujours le visiteur dans le contexte et l’interpellent pour poursuivre la visite à l’extérieur à la découverte des richesses du site. Selon le programme fonctionnel, on a divisé le bâtiment sur trois blocs : un premier bloc en relation avec le site archéologique, un deuxième bloc liée à la zone humide et un troisième bloc intermédiaire qui contient les espaces en communs. Puis, dans le but d’ouvrir le projet de plus sur son environnement, on a opté pour la translation des deux blocs de part et d’autre de l’axe A-A. Ensuite, on a rectifié la forme de la masse non seulement pour qu’elle s’épouse avec la forme du terrain mais aussi pour qu’elle s’ouvre encore mieux sur le site.
Figure 135 : Morphogenèse du projet : le processus conceptuel (Source : auteur)
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Façade donnant sur le site archéologique : On ne peut visiter le site archéologique de Thyna sans admirer les sols décorés de riches mosaïques. En effet, les mosaïques représentent un élément principal de Thyna qui doit être reflété dans le projet. C'est ce qui nous a amené à l'adoption de la mosaïque comme concept principal pour la conception de la façade donnant sur le site archéologique. Et puisque la mosaïque se définit d’après LAROUSSE comme étant assemblage de petits cubes ou parallélépipèdes multicolores (marbre, pâte de verre, etc.) juxtaposés de façon à former un dessin, on a utilisé dans la façade donnant sur le site archéologique un vitrage couvert par un moucharabieh en forme de cubes assemblés rappelant la forme de mosaïque.
Figure 136 : traitement de la façade inspiré du site (Source : auteur)
Façade donnant sur la zone humide : De même, on ne peut pas rater la visite de la zone humide de Thyna qui est de valeur internationale. C’est pour cela on a opté la forme des algues comme concept pour concevoir la façade donnant sur la zone humide.
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Figure 137 : traitement de la façade donnat sur la zone humide inspiré par le site (Source : auteur)
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Vue la nature du projet qui vise à valoriser un site existant, le parcours dans notre projet sera divisé sur deux parties : l’une est liée à l’archéologie et l’autre liée à la zone humide. Ces parcours se divisent eux-mêmes sur deux circuits de visite : un circuit intérieur à travers les halls d’exposition suivi d’un autre circuit extérieur pour découvrir le site archéologique et la zone humide de manière à créer une certaine continuité et complémentarité dans la visite.
Figure 138 : circulation et parcours au sein du projet (Source : auteur)
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5) LE PROJET :
Figure 139 : avancement des esquisses du plan RDC et plan masse (Source : auteur)
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Figure 140 : avancement des esquisses du plan 1er etage (Source : auteur)
Figure 141 : avancement des esquisses de la volumĂŠtrie (Source : auteur)
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Figure 142 : plan masse du centre d’interpretation de Thyna (Source : auteur)
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Figure 143 : axonometrie (Source : auteur)
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Figure 144 : plan RDC (Source : auteur)
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Figure 145 : plan étage (Source : auteur)
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Figure 146 : plan Sous-sol (Source : auteur)
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Figure 147 : les coupes (Source : auteur)
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Figure 149 : des vues en 3D du projet (Source : auteur)
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Figure 150 : des vues intérieures du projet (Source : auteur)
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Au terme de ce mémoire, on a essayé de mettre en évidence les richesses culturelle et naturelle de Thyna, à savoir le site archéologique, la zone humide et le parc urbain qui sont malheureusement négligés, délaissés et méconnus par la majorité des gens. La mise en valeur de ces composantes a nécessité : D’une part, la restructuration du parc, l’intervention au niveau de la zone humide et le site archéologique en créant des parcours de visites et en aménageant adéquatement le site. D’autre part, la naissance d’un établissement culturel dans un cadre historique et naturel qui est le centre d’interprétation du patrimoine. Ce dernier dotera les visiteurs des outils de médiation nécessaires pour la découverte du site et son potentiel dans un cadre didactique, ludique et ouvert au grand public.
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LIVRES : -Abdelhamid Barkaoui. Sfax, mémoire de la mer : ports, bateaux et gens de la mer. Edition Donia -Institut national d’archéologie et d’art. Africa : Fouilles, monuments et collections archéologiques en Tunisie. Ministère des affaires culturelles .1988 -Mohamed Fendri. Découverte archéologique dans la région de Sfax. 1963 -M.Yacoub. Guide du musée de Sfax. Secrétariat d'Etat aux affaires culturelles et à l'information. 1966 - Naceur Baklouti et Ali Zouari .Sfax: la région, une nature domptée. 1997 - Revue Tunisienne. Les Populations de la Byzacène : A propos de l’Étymologie du Nom de Thyna. 1908 - Ridha Kallel. Bab-Bhar à Sfax : Histoire, Mémoire, Identité. Édition Mim. 2010 - Ridha Kallel. Sfax la ville blanche. Édition Yaka. 2013 -Yvon Thebert. Thermes romains d’Afrique du nord. Edition école française de Rome .2003
THESES ET MEMOIRES : -Amine Triki. Un musée archéologique à Thyna. ENAU. 2006 -Bayram Zgolli. Secourir Carthage : tentatives de revalorisation du musée et du site archéologique de Carthage. ENAU. 2016 -Farah Lemkachar. Centre d’interprétation à Outhna. ENAU. 2016 -Ghazi Saïdi. Centre d’interprétation de l’architecture et de patrimoine à Bulla Regia. ENAU. 2014 -Ines Jarboui. Un centre de sensibilisation aux zones humides. ENAU. 2012 -Khalda bouchaala. L’avenir du parc urbain de Thyna. ENAU. 2015 -Latifa Slimani. Analyse de l’aspect foncier dans la commune de Thyna à l’aide d’un système d’information géographique. FLAHM .2006 -Mohamed Ali Gargouri. Centre de sensibilisation environnementale des zones côtières industrielles : siège du pôle naturel et culturel de Thyna. ENAU. 2013
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-Mohamed Mseddi. Centre d’interprétation du patrimoine vernaculaire de Djerid. ENAU. 2015 -Mohamed Rached Maatar. Centre d’interprétation de site archéologique de Thyna. ENAU. 2014 -Salim Yaiche. Vers une réconciliation de Sfax avec son environnement : Centre de recherche et d'expérimentation écologique. ENAU .1998 -Samira Arous. Le musée archéologique de Sfax : Analyses et perspectives de rénovation. FLAHM. 2008 -Salwa Allagui. Centre d’interprétation archéologique à Dougga. ENAU. 2010 -Wael Karafi. Le futur du passé : Un centre d’interprétation archéologique à Haïdra. ENAU. 2013
WEBOGRAPHIE : -archeologiechretienne.ive.org -zaherkammoun.com - metrosfax.tn -lesitesfaxien.net -edusfax.com -inp.rnrt.tn - sfax1881-1956.com -medcities.org -cotusal.tn -unesco.org - ramsar.org -icomos.org - archdaily.com -cyberarchi.com
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Figure 1 : localisation de la commune de Thyna (Source : auteur) Figure 2 : la nécropole du site archéologique de Thyna (Source : sfax1881-1956.com) Figure 3 : les composantes de la commune de Thyna (Source : auteur) Figure 4: températures et précipitations moyennes à Sfax (Source: meteoblue.com) Figure 5 : localisation du site d’intervention (Source : auteur) Figure 6: les composantes du site d’intervention (Source : auteur) Figure 7 : l’environnement immédiat du site d’intervention (Source : auteur) Figure 8 : règlement du site d’intervention (Source : auteur) Figure 9 : accessibilité et voirie (Source : auteur) Figure 10 : localisation du site archéologique par rapport au site d’intervention (Source : auteur) Figure 11 : le site archéologique de Thyna (Source : le photographe Zaher Kammoun) Figure 12 : le plan de site archéologique de Thyna (Source : l’institut national du patrimoine) Figure 13 : trace des remparts (Source : le photographe Zaher Kammoun) Figure 14 : La porte de Tacape (Source : le photographe Zaher Kammoun) Figure 15 : la maison de Dionysos (Source : le photographe Zaher Kammoun) Figure 16 : le plan de la maison de Dionysos (Source : zaherkammoun.com) Figure17 : les thermes des mois (Source : auteur) Figure 18 : la nécropole (Source : sfax1881-1956.com) Figure 19 : les mosaïques et les mobiliers archéologiques de Thyna exposés au musée de la municipalité de Sfax (Source : auteur) Figure 20 : les mosaïques et les statues de site archéologique de Thyna (Source : le photographe Zaher Kammoun) Figure 21 : localisation de la zone humide par rapport au site d’intervention (Source : auteur) Figure 22 : la zone humide de Thyna (Source : le photographe Habib Dlensi) Figure 23 : la richesse faunique de la zone humide de Thyna (Source : le photographe Habib Dlensi) Figure 24 : la richesse macro benthique de la zone humide (Source : « Recherches sur l’éco-biologie de l’Artemia salina) Figure 25 : la richesse floristique de la zone humide (Source : le photographe Habib Dlensi) Figure 26 : l’emplacement des salines par rapport au site d’intervention (Source : auteur) Figure 27: localisation du parc urbain par rapport au site d’intervention (Source : auteur) Figure 28 : le parc urbain de Thyna (Source : auteur) Figure 29 : les bâtiments existants du parc urbain (Source : auteur) Figure 30: le phare de Thyna (Source : vymaps.com) Figure31 : l’accès du parc urbain (Source : auteur) Figure 32 : l’état dégradé du parc urbain de Thyna (Source : auteur) Figure 33 : l’état du site archéologique de Thyna (Source : auteur) Figure 34 : écosystème menacé (Source : le photographe Habib Dlensi Figure 35 : la zone d’étude du projet SMAP III (Source : auteur) Figure 36 : le projet d’aménagement du parc urbain de Thyna élaboré par les soins de la commune de Sfax (Source : la municipalité de Sfax) Figure 37 : l’aire de jeux pour enfant (Source : auteur) Figure 38 : le portail (Source : auteur) Figure 39: le parcours de santé (Source : auteur) Figure 40: une visite à la saline de Sfax à vélo (Source : cotusal.tn) Figure 41: une visite au parc urbain de Thyna à vélo organisé par l’association Sfax el mezyena (Source : page Facebook Thyna #52)
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Figure 42 : une visite au site archéologique et le parc urbain à vélo organisé par l’association Sfax el mezyena (Source : page Facebook Sfax El Mezyena) Figure 43 : les campings organisés dans le parc urbain de Thyna (Source : youthmagazine.tn) Figure 44: les fêtes de divertissement dans l’amphithéâtre de Thyna (Source : page Facebook Thyna #52) Figure 45 : les campagnes de nettoyage du parc urbain de Thyna (Source : youthmagazine.tn) Figure 46: potentialités et contraintes de site d’intervention (Source : auteur) Figure 47 : synthèse général (Source : auteur) Figure 48 : les fonctions des zones humides (Source : auteur) Figure 49 : Le parc naturel national des calanques (Source : especes-menacees.fr) Figure 50 : Le parc naturel régional Pilat (Source : okvoyage.com) Figure 51: le parc Birkenhead (Source: theguideliverpool.com) Figure 52 : le plan du parc Birkenhead (Source: omaps.worldofo.com) Figure 53: Le parc de la préhistoire « Samara » (Source: hominides.com) Figure54 : le parc archéologique « Asnapio » (source: openagenda.com) Figure 55: Murton Park (Source: york.mumbler.co.uk) Figure 56: Les panneaux et les pancartes classiques (Source : vadrot.com) Figure 57: des exemples de dioramas (Source : wikimedia.org) Figure 58: des exemples de salles immersives (Source : pinterest.com) Figure 59 : des maquettes exposées dans le musée de Gaudi (Source : auteur) Figure 60: La maquette virtuelle, vers d’autres dimensions interactives (Source : cairn.info) Figure 61: des mobiliers archéologiques (Source : wikipedia.org) Figure 62 : des artefacts (Source : francetvinfo.fr) Figure 63: exemple de copie d’artefact (Source : carbassou.com) Figure 64: Les bornes multimédia interactives (Source : indesignlive.sg) Figure 65 : Accompagnement sonore assuré par audioguide (Source : blog.mahgeneve.ch) Figure 66 : les techniques de projections virtuelles utilisées dans le musée de Bardo (Source : webmanagercenter.com) Figure 67: interaction entre les trois composantes de l’interprétation (Source : auteur) Figure 68 : schéma de l’organisation des rôles dans un CIAP (Source : auteur) Figure 69: L’accueil, espace pour rassembler et renseigner (Source : independent.co.uk) Figure 70 : des pavillons d’exposition permanente (Source : labass.net) Figure 71 : des pavillons d’exposition temporaire (Source : wknofm.org) Figure 72 : une bibliothèque à thème spécifique (Source : adivbois.org) Figure 73 : les échanges sociaux (Source: bbc.co.uk) Figure 74 : une salle de projection (Source : cinematreasures.org) Figure 75 : atelier pédagogique (Source : pinterest.com) Figure 76 : organigramme fonctionnel proposé par le ministère français chargé de la culture (Source : les CIAP, mode d’emploi.pdf) Figure 77 : le parcours linéaire (Source : slideshare.net) Figure 78 : Le parcours à circuit fermé (Source : slideshare.net) Figure79 : Le parcours en peigne (Source : slideshare.net) Figure 80: Le parcours à plan unitaire (Source : slideshare.net) Figure 81 : Le parcours labyrinthe (Source : slideshare.net) Figure 82 : Eclairage naturel zénithal (source : pinterest.com) Figure 83 : Eclairage naturel latéral (Source : charitystars.com) Figure 84 : éclairage artificielle direct (Source : filiere-3e.fr) Figure 85 : éclairage artificielle indirect (Source : lacambreai2015.files.wordpress.com) Figure 86 : éclairage artificielle ponctuel (Source : artribune.com) Figure 87 : synthèse général (Source : auteur)
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Figure 88: le parc Josaphat de Bruxelles (Source : wikipedia.org) Figure 89 : la partie historique du parc Josaphat (Source : 1030.be/fr) Figure 90 : les grandes pelouses du parc Josaphat (Source : visit.brussels/fr) Figure 91: la zone de la plaine de jeux du parc Josaphat (Source : 1030.be/fr) Figure 92: localisation du parc Josaphat (Source : auteur) Figure 93: les limites du parc Josaphat (Source : auteur) Figure 94: les composantes du parc Josaphat (Source : lecdh-schaerbeek.eu) Figure 95: les techniques utilisées pour la politique zéro émission carbone (Source : 1030.be/fr) Figure 96 : localisation du centre d’interprétation de Dougga (Source : auteur) Figure 97: les vestiges de Dougga (Source : auteur) Figure 98 : volumétrie centre d’interprétation (Source : inp.rnrt.tn) Figure 99 : implantation du centre d’interprétation (Source : inp.rnrt.tn) Figure 100 : plan montrant le site archéologique, le parcours de visite et l’aire d’implantation du centre d’interprétation du Dougga (Source : inp.rnrt.tn) Figure 101: l’implantation du centre d’interprétation du Dougga dans le site (Source : inp.rnrt.tn) Figure 102: coupe schématique de l’adaptation au relief (Source : auteur) Figure 103 : le programme fonctionnel du centre d’interprétation de Dougga (Source : inp.rnrt.tn) Figure 104 : organigramme fonctionnel du centre d’interprétation de Dougga (Source : auteur) Figure 105 : schéma explicatif des axes structurants (Source : auteur) Figure 106: les espaces d’exposition (Source : inp.rnrt.tn) Figure 107 : les ouvertures zénithales (Source : inp.rnrt.tn) Figure 108 : les ouvertures latéraux (Source : inp.rnrt.tn ) Figure 109: la promenade continue (Source : inp.rnrt.tn) Figure 110: localisation du parc des zones humides de Hong Kong (Source : auteur) Figure 111: vue panoramique du parc des zones humides de Hong Kong (Source : .wikipedia.org) Figure 112: les zones humides de Hong Kong (Source : wikimedia.org) Figure 113 : les composantes du parc des zones humides de Hong Kong (Source : wikipedia.org) Figure 114: le développement urbain vis-à-vis de la zone humide (Source : tripsavvy.com) Figure 115 : la continuité du centre d’accueil avec son environnement (Source: krueger.com.hk) Figure 116 : des vues extérieurs du centre d’accueil (Source : archsd.gov.hk) Figure 117 : organigramme du centre d’accueil (Source : auteur) Figure 118 : plan du parc des zones humides et du centre d’accueil (Source : wetlandpark.gov.hk) Figure 119: les espaces intérieurs du centre d’accueil (Source : bighongkong.com) Figure 120 : des exemples de réaménagement des parcs urbains (Source : pinterest.com) Figure 121 : des exemples d’aménagement des zones humides (Source : archiexpo.fr) Figure 122 : exemple d’aménagement du site archéologique de Dougga (Source : auteur) Figure 123 : des exemples d’aménagement de plage (Source : pinterest.com) Figure 124 : avancement des esquisses de restructuration du parc urbain (Source : auteur) Figure 125 : la centralité du terrain par rapport au 3 composantes majeurs du site (Source : auteur) Figure 126 : orientation et délimitation du terrain (Source : auteur) Figure 127 : Paysages, perspective et échappées visuelles à partir du terrain (Source : auteur) Figure 128 : Accessibilité au terrain (Source : auteur) Figure 129 : Coupe sur voie projetée (Source : auteur) Figure 129 : organigramme fonctionnel du projet (Source : auteur) Figure 130 : Intégration du projet par rapport au paysage de la zone (Source : auteur) Figure 131 : la volumétrie adoptée pour s’intégrer dans le site (Source : auteur) Figure 132 : Morphogenèse du projet : le processus conceptuel (Source : auteur) Figure 133 : traitement de la façade inspiré du site (Source : auteur) Figure 134 : traitement de la façade donnat sur la zone humide inspiré par le site (Source : auteur)
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Figure 135 : circulation et parcours au sein du projet (Source : auteur) Figure 136 : avancement des esquisses du plan RDC et plan masse (Source : auteur) Figure 137 : avancement des esquisses du plan 1er etage (Source : auteur) Figure 138 : avancement des esquisses de la volumĂŠtrie (Source : auteur) Figure 139 : volumĂŠtrie du projet (Source : auteur)
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