PATRIMOINE

Patrimoine

Démolition rue de la Marne : deux associations tirent la sonnette d'alarme

Les associations Nouvelle catalaunie et Amis du vieux Châlons demandent expressément à la mairie de préserver les pans de bois et la façade d'un immeuble en cours de démolition rue de la Marne pour les réintégrer au bâtiment qui lui succédera.

Depuis bientôt trois ans, deux associations châlonnaises alertent la municipalité et l'Architecte des bâtiments de France (ABF) quant à l'intérêt patrimonial de l'immeuble dit « Clémangis », sis au 66 rue de la Marne. En vain. Sa démolition devrait s'achever d'ici une semaine et permettre la poursuite des travaux de la fameuse percée Saint-Dominique. À l'origine, pourtant, ce bien immobilier Les pans de bois de l'immeuble que souhaitent protéger les deux associations se révèlent au fil du décrépissage. © l'Hebdo du Vendredi était classé comme élément « intéressant » par la Zone de protection du patrimoine architectu- tées sous ses fenêtres. » En 2019, un nouveau ils ne l'ont pas ailleurs. Nous sommes interveral, urbain et paysager (ZPPAUP). « Il aurait périmètre intitulé Aire de mise en valeur de l'ar- nus via les enquêtes publiques et avons envoyé même pu être inscrit dans la catégorie « remarqua- Au moins trois siècles chitecture et du patrimoine (Avap) a remplacé plusieurs courriers pour le sauver. On s'est aussi interrogé sur un recours devant le tribuble » s'il avait été décrépi, déplorent Bruno Malthet d'existence la ZPPAUP. Et l'édifice en question s'est tout bonnenal administratif pour dénoncer le permis de démolir. » Mais cette instance ne se prononce et Pierre Devarenne, respectivement présidents de Nouvelle catalaunie et des Amis du vieux ment vu rayé de la carte. Les associations font un Préserver ce qui peut que sur la forme, pas sur le fond. « Elle aurait cerChâlons. Il date au moins du début du XVIIIe siècle. Il est peut-être même plus ancien. On lien évident avec le projet d'aménagement de la maiencore l'être tainement opposé à notre requête le déclassement voit encore des écussons et des poutres sculp- rie. « Quand les politiques ont une idée en tête, de l'immeuble et la déclaration d'utilité publique déposée par la ville en amont des travaux. On regrette qu'il n'y ait eu aucune concertation, malgré nos sollicitations. » Conscients que ce bâtiment est voué à disparaître, les militants jouent une dernière carte pour préserver ce qui peut encore l'être : sa façade historique et ses poutres en chêne. « Elles apparaissent au fur et à mesure du décrépissage. Leur bois semble de qualité et sain. Ces éléments doivent être analysés, numérotés et réutilisés pour l'immeuble qu'ils construiront ensuite. D'autant qu'il sera accolé à une autre maison à pans de bois. » Reste à savoir si cette demande sera retenue par l'équipe municipale et surtout, si elle le sera à temps, car il y a urgence.

Sonia Legendre

Des caves anciennes sous l'immeuble

Informé par un riverain de la présence de caves anciennes sous les immeubles en cours de démolition, Bruno Malthet a également écrit à plusieurs acteurs locaux, notamment l'ABF, pour en savoir davantage. « A priori, elles pourraient peut-être même se prolonger jusqu'au quai des Arts, précise-t-il. D'après ce que j'ai compris, l'Inrap n'interviendra qu'après la démolition, pour faire un relevé topographique et récupérer quelques éléments de bois, afin de les dater. En clair, on ne conserve rien. »

EN BREF 20 000 conserves collectées contre la faim à Châlons

©Mendy Lebel‐Gosselet

La pyramide contre la faim organisée samedi dernier par les deux Lions clubs de Châlons, la Banque alimentaire de la Marne et leurs partenaires a permis de réunir environ 20 000 boîtes de conserves, dont 16 206 utilisées pour construire l’édifice symbolique place Foch. « Nous avions un objectif initial de 10 000 boîtes, rappelle Martine Coutier, vice-présidente du Lions club Saint-Vincent. Parallèlement, trois tonnes de denrées ont aussi pu être récupérées. » Un sacré coup de pouce pour la Banque alimentaire, sachant que ses réserves s'étaient affaiblies ces derniers mois, notamment du fait de la crise. Outre les écoles, les collectivités, les hypermarchés, les associations et les nombreux citoyens qui ont participé en collectant et en offrant les conserves, l'opération a mobilisé 160 bénévoles le jour J. « Les élèves des Arts et métiers, mais également les jeunes des Scouts et du Service militaire volontaire ont donné de leur temps pour la logistique et la réalisation de la pyramide. On a assisté à un merveilleux élan de solidarité, on espère pérenniser l'événement. » 30 000 boîtes l'an prochain, chiche !

La bouquinerie solidaire de retour à Fagnières

L'association Lire et délires en stock fait son retour et propose une nouvelle vente d'ouvrages d'occasion à petits prix le mercredi 9 juin, de 18 h à 20 h dans la salle Jean Gabin à Fagnières. Accès libre, port du masque obligatoire. Contact : bouquineriesolidaire@gmail.com.

Un nouveau partenariat pour l'insertion et l'emploi

un appel à manifestation d'intérêt pour la création d'un Service public de l'insertion et de l'emploi (Spie). Le Département de la Marne figure parmi les trente premiers territoires retenus et la convention signée ce jeudi 27 mai avec le Préfet, Pierre N'Gahane, officialise la mise en œuvre de ce nouveau dispositif. Objectif : coordonner l'ensemble des acteurs et des partenaires marnais – Pôle emploi, missions locales, Cap emploi, etc. - pour mieux accompagner les personnes éloignées du marché du travail, en particulier les bénéficiaires du RSA, vers l'emploi et l'insertion.

Balades solidaires pour maladies rares

Dimanche 6 juin, élus et collaborateurs de Groupama Nord-Est, accompagnés de leurs proches et de toutes personnes intéressées par la cause des maladies rares, vont se mobiliser au profit d’associations de patients dans le cadre des balades solidaires. Lors de cette 13e édition, la fondation Groupama NordEst organise 10 balades solidaires dans six départements. Dans la Marne, la balade (quatre parcours de 3,6 km à 15 km) aura lieu au profit de l'association contre les maladies mitochondriales (AMMi), au départ du parking de la salle des fêtes de Ludes (à partir de 8 h). Une participation de quelques euros sera demandée (gratuit pour les moins de 12 ans). Depuis 2009, environ 20 000 personnes ont participé à près de 130 balades solidaires, permettant de récolter plus de 140 000 euros au bénéfice d'une trentaine d'associations. Infos : www.fondation-groupama.com.

Free débarque à Châlons

Après Bouygues, Orange et SFR, c'est au tour de Free de s'installer dans la galerie commerciale Croix-Dampierre, à Châlons. En début d'année, l'opérateur mobile et fournisseur d'accès à Internet jouait aux devinettes sur son compte Twitter en publiant une image représentant une coupe de champagne estampillée des mots « Châlons » et « bientôt ». Déjà présent à Reims depuis 2014, son concept de boutique « Free center » a ouvert ses portes le 21 mai dernier dans la ville-préfecture de la Marne.

Politique L’étape rémoise d'Édouard Philippe

L'ancien Premier ministre a entamé une tournée à la rencontre des lecteurs de son dernier livre, coécrit avec son ami et ancien conseiller, Gilles Boyer. À Reims, mardi, il a partagé quelques réflexions sur ses trois années passées à Matignon.

Ce n’est pas une campagne électorale, mais par certains aspects, la tournée médiatique d'Édouard Philippe y ressemble. Mardi après-midi, l’ancien Premier ministre était de passage à la médiathèque Jean-Falala de Reims, accompagné de son ami le député européen Gilles Boyer, coauteur de leur troisième ouvrage, « Impressions et lignes claires ». Mais à l’inverse des deux premiers, celui-ci n'est pas une fiction. « C’est un livre qui regarde nos trois années passées à Matignon et qui essaie de mettre le lecteur dans le siège juste à côté de celui qui gouverne pour qu'il comprenne mieux les difficultés, la pression, le bonheur qu’on peut éprouver dans cette fonction, explique Édouard Philippe. C’est sain quand on a vécu quelque chose d’assez unique, de compliqué, d'intense, de faire ce genre d'exercice. » En plus de garnir un peu plus son portefeuille, la reconversion d’Édouard Philippe lui permet aussi de rester dans l’actualité, toujours utile lorsqu’on a été aux responsabilités, et de s’offrir une belle

Édouard Philippe et son ami Gilles Boyer entourent le maire de Reims, Arnaud Robinet. © l'Hebdo du Vendredi

tournée médiatique à travers la France. Toujours rant, le lui rend bien. Le maire du Havre a pu memaire du Havre, il n’est pas un retraité de la poli- surer la popularité dont il jouit encore, onze mois tique, mais son agenda s'est considérablement al- après avoir été remplacé par Jean Castex à la tête légé et il dispose désormais d’un peu de temps. Ce n'est « La popularité, la pire du gouvernement. Gaétan n’aura le droit de vote que pas pour lui déplaire : « Je rencontre des lecteurs, je boussole politique » dans 2 mois, mais cela ne l’empêche pas d’avoir une me déplace dans une quarantaine de villes, je vais opinion claire sur l’ancien Premier ministre. dans des endroits où j'aime être, comme à Reims. « J’apprécie comment il a géré la crise sanitaire, La dernière fois, j’avais visité la cathédrale, cette il a fait du bon travail, estime le jeune homme qui fois, je revois Arnaud (Robinet) qui est un ami. Je avoue qu’il aurait choisi François Fillon s’il avait ne vais pas me plaindre, c’est très agréable. » eu le droit de vote en 2017. Édouard Philippe reste Le public rémois, venu nombreux deux heures du- un Premier ministre de droite et j’apprécie l’homme. Il a une stature gaulliste. » Des mots que le jeune homme a peut-être glissés à l’oreille de l'ancien locataire de Matignon, seul homme politique d’envergure nationale à bénéficier de plus de 50 % d’opinions favorables dans les sondages. Le principal intéressé assure ne pas s’enorgueillir de ces bons chiffres : « J'ai appris que la popularité ou l’impopularité sont passagères. C’est la pire boussole politique. Je suis peutêtre un peu moins impopulaire que les autres, mais je ne pense pas qu'il faille s'arrêter là-dessus. » Mardi, Édouard Philippe n’est pas venu à Reims pour parler de la petite politique, mais plutôt de la grande, celle que mènent les hommes et femmes d’État. C'est en tout cas ce qu’il a souhaité raconter dans son livre avec son ancien conseiller spécial. Retiré du jeu politique national, pour le moment, le natif de Rouen se permet une posture d’observateur au-dessus de la mêlée et de tacler ses pairs en politique : « Aujourd’hui, le débat public se résume à des postures, des combats d'ego, des phrases chocs. J’essaie d'avoir une parole nuancée et d'apporter du fond plutôt que des petites phrases. Il y a des questions de fond à aborder, plus que des échéances à venir. La politique est courttermiste alors qu'il faudrait une stratégie sur 20 ou 30 ans. Préparer ce que sera la France en 2050, c’est crucial. Le reste, c’est de l’agitation. » Édouard Philippe, y contribuera-t-il à nouveau ?

Simon Ksiazenicki

Élections départementales À droite, l'union sacrée derrière Christian Bruyen

On dit souvent que la Marne est un département de droite et pour s'en convaincre, il suffit de regarder la couleur politique des élus locaux de ces dernières décennies. Il n'y a ainsi plus de député de gauche depuis 1993 dans notre département et cela fait près de 60 ans que le conseil départemental est présidé par un homme de droite ou du centre. Afin de perpétuer la tradition, le sortant Christian Bruyen, qui était encore, il y a peu, memLe gratin local de la droite était présent au lancement de la campagne de la majorité sortante. © DR bre des Républicains, a réuni autour de lui une équipe rassemblant l’ensemble des acteurs de la droite et du centre de notre département. « Ensemble pour la Marne » présentera ainsi, les 20 et 27 juin prochains, 23 binômes pour autant de cantons dans la Marne. C'est la seule formation politique qui sera représentée partout dans le département (lire par ailleurs). Symbole de cette unité de la droite et du centre, samedi dernier, lors du lancement de la campagne de la majorité sortante à Saint-Martin-sur-le-Pré, tout le gratin local était présent pour soutenir Christian Bruyen : les maires Benoist Apparu, Franck Leroy et Arnaud Robinet, les députées Valérie Beauvais et Lise Magnier et les sénateurs Yves Détraigne et René-Paul Savary. Fort de cette unité et de l’expérience des sortants (29 sur 46 candidats), « Ensemble pour la Marne » espère faire au moins aussi bien qu’en 2015, lorsque l’alliance de droite avait raflé 34 des 46 sièges du conseil départemental. Son programme s’articule autour de trois axes : un département durable, solidaire et attractif et connecté.

Élections départementales La gauche presque unie, le RN quasiment partout

Face à une droite sortante rassemblée qui occupe actuellement 34 des 46 sièges du conseil départemental, l'opposition fourbit ses armes. Les 20 et 27 juin prochains, la gauche et l’extrême droite espèrent faire mieux que les dix et deux conseillers dont ils disposent respectivement aujourd’hui. En lançant Le Printemps marnais, une coalition qui reLes votes auront lieu les dimanches 20 et 27 juin. © l'Hebdo du Vendredi groupe Europe Écologie - Les Verts, Génération.s, La France insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste, la Gauche républicaine et socialiste, Place publique et Ensemble, la gauche et les écologistes du département ont réussi une union presque parfaite en présentant des candidats dans 20 des 23 cantons. Presque, car à Châlons-1, Châlons-2, Épernay-1, Reims-2, Reims-3 et Reims-7, deux listes de gauche s’affronteront. Une désunion qui pourrait coûter cher d’autant plus que pour quatre de ces six cantons, les sortants sont des élus de gauche… Pas de division, en revanche, au Rassemblement national (RN), puisque le parti lepéniste a réussi à présenter 20 binômes dans la Marne. Il espère conserver Vitry-le-François, son seul canton remporté en 2015 à la faveur d’une triangulaire au second tour, décrocher un canton rural où le FN avait réalisé de bons scores il y a 6 ans (Sermaize-les-Bains, Vertus...), voire créer la surprise en raflant un canton urbain. Enfin, aucun binôme La République en marche (LREM) n’a été enregistré dans la Marne même si on retrouve deux candidats qui revendiquent l’étiquette du parti présidentiel, sur le canton Vitry-le-François-Champagne et Der et à Reims-1, où, respectivement, René Mautrait s’est associé à la socialiste Catherine Vega et Peter Lenfant fait équipe avec la centriste Hafida Incatasciato.

Paris-Vatry Le Département économise 500 000 euros

Le 21 mai se tenait la dernière session plénière de la mandature départementale en cours, sous la présidence de Christian Bruyen. L'occasion pour l'assemblée de voter le compte administratif de 2020, moyennant quelques modifications budgétaires du fait de la crise et des reports de chantiers. En matière de fonctionnement, la collectivité accuse une hausse de 8 millions d'euros sur ses dépenses, principalement liée à l'augmentation des aides sociales. Dans le même temps, les investissements prévus et non engagés l'an passé s'élèvent à 10 millions. Parmi les décisions actées par les élus : une diminution de la subvenToutes collectivités confondues, la subvention d'équilibre annuelle accordée à l'aéroport devrait diminuer d'un million d'euros en 2021. © Aéroport Paris‐Vatry tion allouée jusqu'ici à l'aéroport de Paris-Vatry. Elle passe ainsi de 1,5 million d'euros en 2020 à 1 million en 2021. Via un communiqué de presse, le Département, qui a repris cette infrastructure sous son aile en 2016, rappelle qu'elle a « connu une belle année 2020 dans le développement de ses activités fret », notamment « grâce au travail prospectif de la nouvelle équipe en place. » La Région Grand Est et Châlons Agglo devraient aussi revoir leurs coups de pouce à la baisse, ramenant la subvention globale d'équilibre de 3 à 2 millions d'euros pour cette année.

S.L

Patrimoine La mairie de Reims devient Dame de fer

Bien sûr, il n'y a qu'une seule Dame de fer : la Tour Eiffel. Cependant, avec le montage progressif d'échafaudages sur sa façade et sa couverture, débuté mi-avril, l'hôtel de ville de Reims est en train de se parer d'un véritable manteau de fer. A terme, ce sont près de 5 000 m2 d’échafaudages, constitués de 190 tonnes de tubes métalliques, qui seront posés d'ici le mois de septembre. Cette installation va permettre la restauration des pierres, des éléments sculptés et des cheminées du monument, mais aussi le changement de D'ici le mois de septembre, la façade de l'hôtel de ville de Reims sera entièrement masquée par des échafaudages. © l'Hebdo du Vendredi toutes les fenêtres du premier étage et des lucarnes du toit. L'intervention concerne également la charpente intérieure constituée de ciment armé pour l’essentiel, en bois pour le campanile culminant à 42 mètres de haut et d’ardoises pour la toiture. Actuellement, le pavillon Ouest, côté rue du général Sarrail, est d'ores et déjà doté de son parapluie. Et d'ici à la mi-juin, une bâche reproduisant à l’identique l’édifice grâce à une campagne de prise d’images par drone sera posée. D'ici quelques jours, c'est toute la façade de la mairie qui sera ainsi masquée. Le chantier de restauration devrait démarrer début juin. Cette première étape concerne la partie donnant sur l’esplanade Simone Veil et devrait durer jusqu’à la fin du mois d’octobre. Puis ce sera au tour de la façade côté cour, pendant les quatre mois suivants, soit jusqu’en février 2022. Quant à l'ensemble du chantier, au budget total de 3 millions d'euros, il ne devrait pas être achevé avant début 2023.

Champagne La maison Henri Abelé fait peau neuve

Deux ans après l’annonce de son rachat par le Centre vinicole - champagne Nicolas Feuillatte (CV-CNF), la cinquième plus ancienne maison de champagne fait peau neuve. La marque Henri Abelé a annoncé qu’elle changeait de nom, devenant Abelé 1757, en référence à l’année de sa création par Théodore Van der Veken, l’arrière-arrière-grand-père d’Henri Abelé. Longtemps restée dans le giron familial, La maison Henri Abelé est installée à Reims. © l'Hebdo du Vendredi la maison, née à Épernay et aujourd’hui installée à Reims, a finalement changé de main au cours de la seconde moitié du XXe siècle. D’abord sous le contrôle de la Compagnie française des grands vins, elle fut revendue, en 1985, au groupe espagnol Freixenet, qui la délaissa peu à peu avant de la céder, en 2019, à Nicolas Feuillatte. Depuis l’annonce de cette transaction, la coopérative de Chouilly (5 000 vignerons) cherchait à dépoussiérer cette marque discrète, mais prestigieuse, implantée dans quelques grandes institutions (Élysée, Sénat, Unesco...) et qui commercialise environ 300 000 bouteilles chaque année. Ainsi, le champagne Henri Abelé annonce vouloir entamer « la renaissance d’une belle endormie ». Au contraire de Nicolas Feuillatte, leader incontesté du champagne en grande distribution (14 % de part de marché), Henri Abelé entend réaffirmer « son positionnement sur un circuit de distribution ultra-sélectif à destination exclusive des CHR (cafés, hôtels et restaurants) et cavistes du monde entier », peut-on lire dans un communiqué de presse. L’objectif du CV-CNF est de poursuivre la montée en gamme de ses produits, dans un contexte où le marché français peine tandis qu'à l'étranger, les cuvées les plus chères sont plébiscitées.

Social Une minute de silence pour Essilor

Essilor aurait dû fêter ses 50 ans en 2022 et meurt dans la fleur de l'âge ! » D'une même voix, les représentants CGT et CFDT de l'usine Essilor, implantée depuis 1972 à SaintMartin-sur-le-Pré près de Châlons, dénoncent la fusion de leur groupe avec l'italien Luxottica, leader dans la fabrication de montures de lunettes. Et surtout, le transfert d'ici fin 2023 de leur site, qui compte 35 salariés, dans un nouveau centre en région parisienne. Vendredi 21 mai, lors d'une assemblée générale, les rênes d'EssilorLuxottica étaient confiées à Les salariés d'Essilor (ici, lors de la manifestation organisée par Poreaux la semaine passée) ont dénoncé à maintes reprise leur fusion avec Luxottica. © l'Hebdo du Vendredi Leonardo Del Vecchio, le président-fondateur de Luxottica, et à Francesco Milleri, son vice-président, nommé au poste de directeur général. Les syndicats précisent que sur les douze plus hauts dirigeants de la nouvelle entité, dix sont issus de Luxottica et seulement deux d'Essilor. « Les anciens dirigeants d'Essilor décédés, comme René Grandperret, Anatole Temkine, Gérard Cottet, Bernard Maitenaz doivent se retourner dans leurs tombes, indiquent les représentants via un communiqué de presse. Dans les semaines à venir, les élus craignent une chasse aux sorcières parmi les hauts cadres d'Essilor, ainsi que la perte de nombreux emplois suite aux doublons dans les services supports. » Ce mardi 25 mai, une majeure partie des employés a répondu à l'appel des organisations syndicales et observé une minute de silence devant l'usine châlonnaise.

Patrimoine Le musée d'Épernay, symbole de la reprise culturelle

Le nouveau musée du vin de Champagne et d'archéologie régionale d'Épernay a été officiellement inauguré jeudi dernier, avant son ouverture au public, samedi. La consécration d'un projet à plus de 23 M€ qui aura nécessité près de 3 ans de travaux et quelques mois d'attente supplémentaires en raison de la pandémie.

Il faut croire que la ville d’Épernay a eu raison d’attendre. Après de longs jours maussades et pluvieux, ciel bleu et soleil berçaient le château Perrier pour l’inauguration du musée du vin de Champagne et d’archéologie régionale. Après 23 ans de fermeture, près de 3 ans de travaux et plus de 6 mois d’attente que la situation sanitaire s'améliore, le musée d’Épernay a enfin été inauguré en présence d’un aréopage d’invités. Si le public ne découvrira l’équipement que samedi, c’est parce que deux jours d’inauguration ont été déci- époque. « J’ai le souvenir, quand j’avais 10 ans, dés afin de pouvoir concilier inauguration en pré- d’une visite de ce musée avec ma classe de CM2. sence d'officiels et respect des règles sanitaires. De C’était il y a 50 ans. C’était bien, mais pas adapté cette longue attente, il a beaucoup été question lors à des enfants et au fil du temps, plus du tout à des des différents discours des personnalités invitées adultes ou des seniors. Aujourd’hui, ce musée de qui n'ont pas oublié d'avoir également un mot pour France en a le nom et est adapté aux attentes de la pandémie. tous les publics. » « Ça n’a pas été un chantier facile, mais enfin, on Une découverte du musée permet en effet de se y est ! », s’est réjoui le premier édile d’Épernay en rendre compte que celui-ci a été élaboré pour attirer dévoilant la plaque commémorative de cette journée du jeudi « Un lieu culturel une diversité de visiteurs. Pensée comme un parcours, la vi27 mai 2021. Dans son discours, il a ensuite souhaité « rede référence » site comporte quatre sections (géologie, archéologie, vin de lativiser notre impatience puisqu’il s’agit d’un Champagne et collectionneurs) permettant de metbâtiment fermé au public depuis 1998. La Cham- tre à l’honneur le territoire et ses habitants à travers pagne sait aussi que le temps, parfois long, est un les âges, des richesses géologiques du paysage allié dans l’élaboration d’un résultat de qualité. » champenois aux grands mécènes et explorateurs Franck Leroy évoquait bien évidemment la star de de l’époque contemporaine, en passant par les ce musée, le champagne, qui se confond avec sa échanges culturels et commerciaux de l’Antiquité région éponyme à travers les 100 000 objets de la et l’histoire culturelle, sociale et technique de la collection de l’équipement sparnacien. Des pièces Champagne viticole. Pour raconter cette histoire exposées au public pendant une grande partie du de notre territoire, des outils accompagnent le viXXe siècle, mais qui dormaient depuis de longues siteur. Un hypogée (tombe) du Mesnil-sur-Oger années. Christian Bruyen, président du conseil dé- dessiné au sol, les objets retrouvés en son sein partemental de la Marne, s’est remémoré cette conservés dans des vitrines adjacentes, des reproductions de ces vestiges que l’on peut toucher, des sence afin de permettre à tous d’en profiter. Mais films sur écrans, des maquettes, des pastilles à dès le 9 juin, les jauges augmenteront et le 30 juin, scanner pour déclencher un commentaire sur l’au- elles disparaîtront, si la situation sanitaire reste sadioguide… Le musée d’Épernay n’est pas une suc- tisfaisante. cession ennuyeuse de pièces de collection. « Nous Une perspective qui réjouit déjà le président du souhaitons faire du musée un lieu culturel de réfé- conseil régional, Jean Rottner, qui a souligné en rence pour s’émerveiller, satisfaire notre curiosité s’amusant : « Il fait beau, la musique nous berce, entre amis ou en famille et apprendre en s’amu- les manifestations ont repris, la France va bien ! », sant, explique la directrice, Laure Ménétrier. C’est a-t-il débuté en référence à la manifestation des pourquoi on retrouve beaucoup d’outils ludiques, salariés de la maison Perrier-Jouët qui se tenait pédagogiques et interactifs afin de faire parler ces au même moment. Puis, il a ajouté : « Donnonsobjets. » Les touristes pourront s’en apercevoir, mais Une jauge de nous quelques gages d’espérance, après 13 ou 14 aussi les Marnais et leurs enfants, puisque tout au 440 visiteurs par jour mois de difficultés, où la culture a été l'un des seclong de l’année, les médiateurs du musée enten- teurs les plus touchés, mais nous-mêmes également dent faire la part belle au jeune public et aux sco- qui utilisons la culture pour nous ouvrir, respirer, laires à travers des programmations spécifiques. réfléchir. » Lieu de conservation, d’exposition, Pour que tout ce petit monde puisse en profiter, il d’étude et de transmission du patrimoine et des safaut espérer que la pandémie amorce réellement sa voirs, le musée est un lieu idoine pour renouer avec décrue. Actuellement, une jauge de 440 visiteurs la culture qui nous a tant manqué ces derniers mois. par jour est imposée, rendant quasiment obligatoire la réservation préalable. Des jauges maximales ont Simon Ksiazenicki également été instaurées dans chaque salle de visite et les participants sont invités à limiter leur pré-

4 200 m² d’espace intérieur

23 M€

de travaux

7 500 m² de jardin

ENTRÉE 9€ l'entrée plein tarif

Les quatre sections

Géologie

Archéologie

Vin de Champagne