L'Hebdo du Vendredi Châlons 604

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Marne

Du 7 au 13 janvier 2022 >> www.lh ebdoduve ndre di. c o m

Événementiel

Le casse-tête des grandes salles Avec une nouvelle jauge autorisée de 2 000 personnes assises en intérieur, les grandes salles de spectacles du département, à l'image du Millesium d'Épernay, de l'Arena et de la Cartonnerie de Reims, sont au mieux dans l'incertitude, au pire confrontées à de nouvelles annulations.

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andicapés depuis de longs mois par la pandémie, les gérants des grandes salles de spectacles éprouvent un amer sentiment de déjà-vu. À Épernay, Le Millesium pensait avoir connu un semblant de retour à la normale avec la programmation de la comédie musicale « Je vais t'aimer » en octobre, puis du concert de Jean-Louis Aubert et du « Plus grand cabaret du monde », en décembre. Las ! Les deux spectacles programmés au mois de janvier ne se tiendront pas. Le concert de Dadju, initialement prévu en mars 2020 puis reporté trois fois, n'aura pas lieu ce dimanche 9 janvier. Il a été décalé au 18 mars. « On s’attendait à cette décision », souffle Gwenaëlle Boudouard, la directrice du Millesium, tout de même déçue étant donné que plus de 3 000 places avaient été vendues. Mais avec une nouvelle jauge fixée à 2 000 personnes assises en intérieur, la situation était devenue insoluble. Les salles de spectacles et de concerts n’ont donc aucune prise sur les événements car les produc-

Les deux premiers concerts de l'année au Millesium sont annulés. © l'Hebdo du Vendredi

janvier, la venue du chanteur est repoussée au teurs, eux, ne peuvent pas s’y retrouver financièrement avec cette nouvelle limite de spectateurs. 30 mars. « Ce sont aux productions de prendre une décision À l'Arena de Reims, nouvelle salle d'une capacité qui n’est pas facile, car elles ne répouvant aller jusqu'à 9 000 spectateurs, la donne est un peu difféfléchissent pas sur une seule date, L'Arena croise rente. En effet, le tout premier mais sur une tournée toute entière, concert prévu dans cet équipement, poursuit la directrice du Millesium. les doigts celui du rappeur marseillais SCH, C’est d’autant plus dommageable qu’on sentait qu’une relance était en train de n'est programmé que le 25 février. Une date à la s’opérer. » En effet, pour le concert suivant, de Flofois proche et lointaine pour la société gérante de rent Pagny, les 4 500 places du Millesium ont la salle. « Nous n’avons pas de changement sur le presque toutes trouvé preneur. Programmée le 22 planning de l’Arena, assure ainsi Reims Events.

La règle qui s’applique à ce jour et jusqu’au 23 janvier est le respect d’une jauge de 2 000 personnes, l’activité spectacle se poursuit donc, à moins d’une décision contraire de l’un des producteurs. Nous restons bien entendu à leur écoute et eux comme nous respectons scrupuleusement les directives en vigueur. » Du côté de la Cartonnerie, comme dans tous les autres lieux membres du syndicat des musiques actuelles (SMA), l'obligation des concerts assis ne passe pas. La salle rémoise peut accueillir habituellement jusqu'à 1 200 personnes, contre environ la moitié en format assis. « Le SMA est actuellement en discussion avec le gouvernement pour affiner les mesures qui ont été recommandées à l’égard de nos établissements, indique la Cartonnerie. Certaines dates sont en cours de report ou d'annulation et on essaie de trouver des solutions sur certains de nos événements. Les concerts qui pourraient passer en assis seront bien évidemment limités en jauge, mais encore faut-il que les artistes programmés souhaitent les maintenir dans cette configuration. » À ces problématiques s'ajoute l’interdiction d’ouverture des bars et points de restauration qui apportent de substantiels compléments de recettes à la Carto. Dans ces conditions, la venue de General Elektriks, prévue le 14 janvier, a été reportée et la question se pose aussi pour celle du groupe Feu! Chatterton, attendu le 20 janvier, et tous les autres concerts prévus dans les prochaines semaines.

Simon Ksiazenicki et Julien Debant

Éducation

Peu de capteurs de CO2 dans les écoles marnaises Vantés par les autorités scientifiques pour lutter contre la propagation du coronavirus, les détecteurs de dioxyde de carbone sont quasiment absents des établissements scolaires du département. Seule la ville de Reims en a déployé une poignée.

moyens financiers de s’équiper ». « Elles sont d’ailleurs peu nombreuses à avoir demandé des fonds », a ajouté le ministre. La ville de Reims l'a fait : l’État lui versera 50 € par boîtier, dont le coût d’acquisition est de 310 €.

Simon Ksiazenicki Un nouveau protocole sanitaire

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entrée scolaire et nouvelle année n'ont pas rimé avec bonnes résolutions en matière de capteurs de CO2 dans les écoles marnaises. Depuis le début de la pandémie, les autorités de santé et les syndicats d’enseignants appellent à généraliser l’installation de ces outils qui permettent de mesurer la concentration de dioxyde de carbone dans l’air et, quand un certain seuil est dépassé, de signaler la nécessité d’aérer les lieux. Malgré ces recommandations, le déploiement de ces capteurs est loin d’être généralisé. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a récemment indiqué que 20 % des écoles primaires françaises en sont aujourd’hui équipées. Les chiffres montent à plus d’un tiers dans les collèges et 54 % des lycées. Dans la Marne, seule la ville de Reims a fait un petit effort : une expérimentation est menée depuis octobre dernier grâce à 25 détecteurs déployés dans six écoles primaires. À Châlons et Épernay, aucun établissement n'en est doté, mais cela n'empêche pas les enseignants de respec-

Les capteurs permettent d'alerter en cas de pic de CO2 dans l'air. © l'Hebdo du Vendredi

ter, tant que faire se peut, le cadre sanitaire, qui prévoit au moins 5 minutes d'aération des salles toutes les heures. Du côté des collèges et lycées marnais, zéro pointé. Le conseil départemental, qui a la charge des collèges, explique que « le sujet est en réflexion », mais que des investissements importants en matière de numérique ont déjà été mobilisés sur 3 à 5 ans et « dégager de nouvelles priorités [signifierait] réduire les affectations initialement prévues ». De son côté, le conseil régional a affecté une en-

veloppe de 1,4 M€ pour améliorer la qualité de l’air dans les lycées, mais celle-ci ne sera débloquée qu'après une analyse préalable. Déjà confrontées à des baisses de dotation de l’État et à des hausses de leurs dépenses depuis le début de la pandémie (gel, masques, désinfections, personnel supplémentaire…), les collectivités locales sont frileuses. Jean-Michel Blanquer a encouragé les maires à équiper leurs écoles, en rappelant que l’État avait débloqué 20 M€ pour rembourser les collectivités locales « qui n’auraient pas les

Comme d’habitude, le nouveau protocole dans les écoles a été dévoilé au dernier moment, à la veille de la rentrée. Et comme de coutume, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a préféré la voie de presse pour l'annoncer. Ce protocole prévoit, notamment, pour les élèves testés positifs, un isolement de 7 jours qui peut être réduit à 5 après un test PCR ou antigénique négatif au cinquième jour, ainsi qu'en l'absence de symptômes depuis 48 heures. Pour les plus de 12 ans non vaccinés et positifs, l’isolement passe à 10 ou 7 jours. Concernant les cas contacts de moins de 12 ans, ils peuvent rester en classe si un premier test à J+0 est négatif, puis deux autotests à J+2 et J+4 le sont également. Ces derniers peuvent être délivrés gratuitement en pharmacie, avec les résultats du premier test négatif. Pour rester en classe, une attestation sur l'honneur des parents est requise, indiquant que les tests sont négatifs. Enfin, les contacts à risque de plus de 12 ans vaccinés suivent le même schéma, mais les autres doivent s’isoler 7 jours.


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