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La fête de la bière bientôt en centre-ville

Education Regards croisés sur l'exil

Tous les deux engagés pour défendre l'humain, la journaliste Isabelle Forboteaux et l'écrivainslameur Capitaine Alexandre ont rencontré les élèves du collège Victor Duruy, à Châlons. Ensemble, ils ont partagé leurs visions de l'exil et de l'accueil.

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Originaire du Cameroun, le poète et slameur Marc-Alexandre Oho Bambe, alias Capitaine Alexandre, multiplie les rencontres dans les collèges pour parler de son engagement. Vendredi dernier, il partageait avec les élèves de Duruy le documentaire « Quand l'humanité a frappé à nos portes », réalisé par son frère Yannick sur la « jungle de Calais ». Aux côtés de l'illustrateur Fred Abami, Capitaine Alexandre publiait récemment le roman graphique « Nobles de cœur » pour raconter le périple des jeunes exilés. « A Calais comme ailleurs, il sont là par nécessité, pas par choix, at-il expliqué après la projection du film. J'ai toujours été touché par leur résilience, leur recherche du bonheur, malgré tout. Ils ont une soif d'apprendre incroyable. » Parmi les réflexions à voix haute des élèves lors de cette « cœur-versation », comme aime à l'appeler le poète : l'utilisation jugée péjorative du mot jungle. « Alors que des humains vivent dans ce camp, déplore une collégienne. Et la violence des policiers qui détruisent les abris pour les expulser, c'est choquant. » S'il dénonce de tels faits, ce film reflète d'abord la solidarité associative et citoyenne mise en œuvre sur place. « J'y suis allé pour proposer des cours de français et des ateliers de slam, dixit Marc-

Le poète et slameur Capitaine Alexandre a ouvert la « cœur‐versation » avec les jeunes sur le thème de l'exil. © l'Hebdo du Vendredi

Alexandre. L'actualité nous le montre encore aujourd'hui, malheureusement : du jour au lende« On peut tous devenir main, on peut tous devenir « l'autre », celui qui fuit son pays, et avoir besoin d'être accueilli. » celui qui fuit son pays » Elle aussi invitée par les professeurs de Duruy, De Mareuil dont Marie-Pierre Barrière, militante de Réseau éducation sans frontières à Bangui (RESF) et présidente de l'association Eole, Isabelle Forboteaux, journaliste à France 3 Champagne-Ardenne, a fondé en 2012 l'association Singuila, à Mareuil-sur-Aÿ. Depuis, des actions permettent de soutenir l'orphelinat La goutte de lait, basé à Bangui, la capitale de la Centrafrique. Isabelle s'y rend une à deux fois par an. « Echanger avec les jeunes générations sur cet engagement humanitaire, sur le métier de journaliste et l'image qu'ils ont des médias, c'est toujours très intéressant », confie-t-elle. Ils ont également pu découvrir l'exposition « Molengue » (« enfant » en centrafricain) et les images touchantes et authentiques de la photographe rémoise Géraldine Bertrand. « Elles ont été prises en 2020, lors d'une action à Bangui avec Singuila. On aimerait les exposer là-bas, en lien avec d'autres associations sur place. » Isabelle a co-réalisé pour France 3 l'enquête « La justice contre l'oubli ». Elle y retrace le combat du Collectif des parties civiles pour le Rwanda afin de recueillir les témoignages et traduire en justice les présumés génocidaires des Tutsi. Le procès de l'ex-préfet rwandais Laurent Bucyibaruta, installé dans l'Aube, s'est ouvert ce lundi 9 mai à Paris.

Sonia Legendre

Un concours d'écriture jusqu'au 6 juin

Les collégiens de Duruy ont participé à six ateliers d'écriture autour de l'exil, animés par leurs professeurs. L'occasion d'éprouver les techniques du slam, de la lettre ou encore de l'acrostiche. Ils pourront aussi proposer leurs textes jusqu'au 6 juin à minuit dans le cadre du concours « Paroles d'accueil et d'exil ».

Animation – Place de la République Châlons aura aussi sa fête de la bière

C'est un projet qui trotte depuis une dizaine d'années dans l'esprit de Stéphane Michelet, le patron du Red Fish à Châlons : organiser une fête en l'honneur de la bière, de ceux qui la boivent et qui l'élaborent, artisans indépendants et grands groupes confondus. « Il se passe beaucoup de choses à Châlons, mais il manquait une fête de la bière », souritil. Et puisque l'initiative vise à animer le centre-ville, elle recevra une subvention municipale de 5 000 euros. « Sur un budget global de 12 000 euros, estime l'instigaLes gérants de plusieurs bars châlonnais animeront la fête de la bière au centre‐ville. © l'Hebdo du Vendredi teur. On a réussi à rassembler 18 bars et brasseries, du centre et d'autres secteurs. Tous ont pu trouver des extras pour gérer à la fois leur chalet et leur établissement. » Tous respecteront aussi la règle du jeu imposée : une seule marque de bière par chalet, histoire d'éviter les doublons. Sont ainsi attendues trois micro-brasseries artisanales du cru : Bières & Tentations (Juvigny), Wild Badgers Brewery (Reims et Sainte-Ménehould) et La Bouquine (Cormontreuil). D'autres cuvées comme celles de Delirium Tremens et de La Chouffe, importées de Belgique, seront au rendez-vous. Sans oublier les bières de la marque Chat Long, fabriquées en Autriche et en Allemagne, et dont la gamme Chat'ouille est brassée dans la Marne. « On servira au total 56 bières à la pression. On prévoit 36 tireuses et 6 000 ecocups consignés. Les tarifs sont en cours d'élaboration. On souhaite rester sur quelque chose d'attractif, sans pour autant perdre de l'argent. » A déguster sur place également, les concerts de six groupes, locaux pour la plupart, parmi lesquels Maidz (pop rock indé), l'orchestre Feeling (variétés), JH Tribute (pour les fans de Johnny) et Crazy Gravy (jazz, funk et hip-hop).

Evénement – Grand Jard Eco-triathlon des Kronos, le bel âge !

Le club Kronos Triathlon organise la 20e édition de son écotriathlon ce dimanche 15 mai, à partir de 9 h au grand Jard de Châlons. Environ 500 athlètes y participent habituellement, sous les applaudissements des spectateurs qui viennent les encourager. Labellisé « triathlon durable deux étoiles » par la Fédération française, l'événement proposera plusieurs épreuves sur la journée, à réaliser en solo ou en relais : la distance S (750 mètres de natation, 22,5 km de vélo et 5 km de course à pied), la distance M, support du championnat régional Grand Est cette année (1 500 mètres de natation, 43 km de L'éco‐triathlon des Kronos fêtera son 20e anniversaire ce dimanche à Châlons. © Kronos Triathlon vélo et 10 km de course à pied) et deux duathlons pour les jeunes de 8 à 17 ans. Infos : kronos-triathlon.fr. S.L

ENBREF Le refuge de Fagnières ouvre ses portes ce week-end

Faute d'avoir pu les organiser l'an passé, l'Association châlonnaise pour la protection des animaux (ACPA) met les petites gamelles dans les grandes à l'occasion des portes ouvertes du refuge Charlotte Even, à Fagnières. Au programme : échanges avec les bénévoles et l'équipe salariée, brocante, tombola et surtout, rencontres avec les protégés du refuge. Sur place, environ une centaine de chats et de chiens attendent de patte ferme leur famille d'adoption. Rendez-vous samedi 14 mai de 14 h à 18 et dimanche 15 mai de 10 h à 18 h (chemin du Platier, à Fagnières). Accès libre. Infos : 03 26 70 54 70, contact@refuge-acpa.fr, refuge-acpa.com.

Enseignement supérieur Neoma voit très grand au Port Colbert

L'école de commerce a dévoilé le projet de son futur campus rémois qui doit voir le jour d'ici septembre 2025. L'établissement, qui pourra accueillir jusqu'à 7 000 élèves, coûtera la bagatelle de 109 millions d'euros.

Engagée depuis de nombreuses années dans une lutte féroce pour appartenir au cercle restreint des meilleures écoles de commerce, Neoma Business School peut s'enorgueillir d'avoir réussi son pari. Si l'on se fit aux différents classements faisant référence en France, en Europe et dans le Monde, l'établissement, installé à Reims, Rouen et Paris, figure désormais régulièrement dans le top 5 au niveau national, tout en apparaissant de plus en plus haut dans les palmarès internationaux. Une position chèrement acquise que Neoma entend conserver, et même améliorer. Pour ce faire, au même titre que l'adaptation permanente de ses apprentissages au monde du travail d'aujourd'hui, la bonne tenue de ses locaux, qui accueillent des étudiants venus du monde entier, est une priorité. « Le campus est le deuxième critère de choix des élèves », indique Delphine Manceau, directrice générale de Neoma. Il n'est donc pas étonnant qu'après la construction du nouveau campus parisien, livré l'an dernier, et en attendant les travaux de rénovation programmés de son homologue rouennais, l'avenir de celui de Reims, installé actuellement dans le quartier Croix-Rouge, sur

Avec ses 35 000 m2, l'école de commerce s’ouvrira sur les berges du canal. © Henning‐Larsen

deux sites distants de quelques centaines de mètres, soit au coeur des enjeux. « C'est dans les cartons depuis 2017, confirme la directrice. Dès 2018, l’implantation au sein du quartier Port Colbert a été arrêtée et dans la foulée nous avons débuté le travail sur le programme immobilier afin d'analyser nos besoins. » Une phase capitale qui a duré 18 mois. Le concours architectural a, lui, été lancé l'an dernier. Une quarantaine de cabinets a participé et c'est finalement le Danois Henning-Larsen qui a été retenu à l'unanimité. « Leur projet possède une forte identité visuelle qui rendra le campus immédiatement reconnaissable, notamment avec ce grand hall qui place l'étudiant au cœur de l'établissement, tout en respectant nos ambitions en termes d'intégration environnementale », détaille la directrice. Sur un terrain de 18 000 m², voisin de celui où doit être construite l'École d'art et de design, le nouveau campus de Neoma, tel qu'imaginé par le cabinet d'architectes danois, développera 35 000 m² de surface utile au sein de plusieurs bâtiments, tous reliés par ce fameux hall dédié à la vie estudiantine. Constitué principalement de bois, il sera le poumon d'un ensemble pensé pour s'ouvrir sur l'extérieur et en particulier sur les berges du canal. Sur les façades, à ossature bois, de grandes baies vitrées permettront ainsi de profiter au maximum de la lumière naturelle, tandis que les toits seront tous végétalisés. Le tout sera d'ailleurs en contact avec la verdure, très présente. Dans chaque bâtiment, des couloirs élargis accueilleront des modules où travailler et discuter, desservant 85 salles de classe, mais aussi deux amphis de 120 places. Un espace événementiel est aussi prévu, avec un auditorium d'une capacité de 750 places, divisible en trois parties et accessible depuis l'extérieur de l'établissement. Des chiffres qui donnent le tournis et qui permettront à Neoma d'accueillir sur son campus de Reims jusqu'à 7 000 élèves, contre 4 700 actuellement. « Ce n'est pas un objectif, précise cependant Delphine Manceau, mais quand on construit ce type de bâtiment, c'est pour 50 voir 100 ans ». Bien sûr, de tels locaux ont un coût, estimé à 109 millions d'euros, principalement financé par l'école elle-même, grâce à ses fonds propres et à un prêt. Le Grand Reims apportera sa contribution à hauteur de 10 millions d'euros, tandis que le montant du soutien de la région Grand Est n'a pas encore été voté. Quant à la ville de Reims, elle participera au projet en réaménageant la voirie entourant le campus, mais aussi les berges du canal. En effet, dans le cadre du projet du quartier Port Colbert, elles seront débarrassées de la circulation automobile et reconfigurées pour accueillir les mobilités douces. La livraison de ces berges métamorphosées est attendue avant la rentrée de septembre 2025, date à laquelle le nouveau campus rémois de Neoma devrait être inauguré.

Julien Debant

Législatives 2022 - 2e circonscription Aina Kuric reste en marche pour un second mandat

Pas réinvestie par Renaissance (Ex LREM), qui lui a préféré Laure Miller, l'adjointe au maire de Reims, encore membre des Républicains il y a seulement quelques semaines, Aina Kuric (Horizons), députée sortante de la 2e circonscription, brigue un nouveau mandat, revendiquant son appartenance à la majorité présidentielle.

Si certains se demandent encore pourquoi les élections intéressent de moins en moins les électeurs, peut-être faut-il qu'ils aillent jeter un œil sur les forces en présence dans la 2e circonscription de la Marne ? La situation a en effet de quoi désorienter les plus fidèles des bureaux de vote. « Les Français ne vont plus voter, car ils en ont marre des tours de passe-passe », répond Aina Kuric. La députée sortante, qui brigue un second mandat, est bien placée pour le savoir. La liste des prétendants à sa succession est, en effet, surprenante. Celle qui avait créé la surprise il y a cinq ans sous la bannière En Marche, au détriment de Catherine Vautrin, n'a pas été réinvestie par sa propre famille politique devenue il y a peu Renaissance ! On lui a préféré Laure Miller, actuelle adjointe au maire de Reims déléguée à l'écologie et conseillère départementale de la Marne. C'est d'autant plus surprenant quand on sait que cette dernière pointait encore chez Les Républicains il y a à peine un mois, échouant d'ailleurs à obtenir l'investiture de son parti d'alors. C'est un autre membre du conseil municipal de Reims, Stéphane Lang, par ailleurs également conseiller départemental, qui a obtenu la timbale

Aina Kuric (Horizons) maintient sa candidature dans la 2e circonscription de la Marne. © l'Hebdo du Vendredi

LR. « Lors de la campagne présidentielle, j'étais présente sur les marchés pour soutenir la candidature d'Emmanuel Macron, rappelle Aina Kuric. Au même moment, L'investiture de Laure Miller : « Ce n'est pas honnête Madame Miller faisait de même en faveur de Valérie vis-à-vis des électeurs » Pécresse en distribuant des tracts sur lesquels il y avait la photo du président de la République avec écrit " Cinq ans de trop ". Et aujourd'hui, elle est la candidate investie par Renaissance. Ce n'est pas honnête vis-à-vis des électeurs qu'on prend pour des imbéciles. » Après ce coup de poignard dans le dos, la députée aurait pu dire stop, « mais partir quand une situation déplaît ne sert à rien. Il faut au contraire rester et se battre pour que ça change ». Si Aina Kuric ne peut donc pas apposer l'étiquette Renaissance sur ses affiches, elle continue de revendiquer son appartenance à la majorité présidentielle. « J’ai toujours défendu les grandes réformes souhaitées par Emmanuel Macron, même si j'ai pris mes distances à un moment donné. J'avais à cœur de dire les choses quand je n'étais pas d'accord et toujours en proposant des alternatives. La loyauté, ce n'est pas donner un chèque en blanc. » Très portée sur les questions économiques et notamment sur la thématique de l'entrepreneuriat, elle entend mettre en avant le positif de ses cinq années de mandat à l'Assemblée nationale, pendant lesquelles elle estime « qu'Emmanuel Macron a réussi un équilibre difficile alors que les crises se sont multipliées. Il a protégé les Français et libéré l'action des chefs d'entreprise et donc le monde du travail, tout en limitant l'inflation et en faisant diminuer le chômage. » Et l'élue de citer quelques mesures fortes en faveur de l'apprentissage, de l'impôt sur les sociétés, des primes aux salariés... Autant de choix portés par le président réélu contre lesquels, rappelle la députée toujours fidèle au mouvement présidentiel, « les Républicains se sont quasiment toujours opposés ».

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