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Des Châlonnaises partent se former en Tanzanie

PROJET

Des étudiantes infirmières s'envoleront bientôt pour la Tanzanie

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Quatre élèves infirmières à Châlons préparent un stage en Tanzanie, sur la base du volontariat et dans le cadre de leur formation. Elles multiplient les gardes en tant qu'aides-soignantes pour financer ce voyage et lancent un appel aux citoyens ou entreprises qui souhaiteraient les aider.

Si leur projet peut s'assimiler à une mission humanitaire, il s'inscrit d'abord dans le cadre de leur 3e année d'étude au sein de l’Institut de formation des personnels de santé (IFPS), à Châlons. Âgées de 20 à 25 ans, Alexi, Lise-Marie, Chloé et Laurine s'envoleront le 12 novembre, pour cinq semaines, vers l'archipel tanzanien de Zanzibar, au large des côtes de l'Afrique de Est. « D'autres destinations un peu plus touristiques, comme les Maldives ou la Jamaïque, étaient proposées pour ce stage de mobilité internationale, rappellent-elles. On a opté pour la moins onéreuse, sachant qu'elle nous permettra de nous rendre utiles sur place. La pauvreté est omniprésente en Tanzanie. » Les étudiantes participeront bénévolement à des actions humanitaires organisées par l'association Globalong sur leur temps libre. Elles prévoient également d'emmener dans leurs valises de quoi écrire et dessiner pour les enfants des écoles ou des orphelinats. Cinq jours par semaine, elles s'investiront en tant que stagiaires dans le milieu hospitalier, en particulier le secteur de la maternité. « On pourra être amené à travailler dans différents services selon les besoins, expliquent-elles. Notre programme pédagogique porte davantage sur les pathologies des adultes que sur le développement de l'enfant. » L'expérience s'annonce donc très formatrice d'un point de vue professionnel. Et humain, puisqu'il faudra conjuguer avec la réalité du terrain : matériel, pratiques médicales, vision du métier, etc. « On travaillera dans des conditions qu'on ne rencontrera jamais en France, concèdent les élèves. On a aussi conscience de l'importance de respecter les codes culturels, vestimentaires et religieux. On devra sans doute prendre soin de patientes excisées, car cette mutilation sexuelle existe encore chez certaines tribus. On va beaucoup apprendre, grâce aux autres et sur nous-mêmes. »

Tous frais confondus, ce séjour équivaut à plus de 2 500 euros par personne, dont environ 700 euros pour les billets d'avion, d'ores et déjà réservés. « On reversera l'argent à Globalong, qui prend en charge le logement, la demi-pension et le transport in situ. La région Grand Est nous apportera une aide de 400 euros, seulement après le voyage. » Les filles ont la chance de pouvoir compter sur les coups de pouce des proches, mais elles financeront surtout leur périple avec la rémunération des gardes réalisées depuis un an sous le statut d'aide-soignant, de jour comme de nuit, weekends et vacances compris, parfois même en semaine. Les ventes de gaufres à l'école ou plus récemment, de petits plats sous le chapiteau du Palc, ne permettront pas de faire des miracles. Alexi, Lise‐Marie, Chloé et Laurine lancent un appel à la générosité pour leur projet en Tanzanie. © Mégane Clerfont D'où la cagnotte solidaire lancée en ligne. A ce stade, plus de 1 100 euros ont pu être réunis sur les 2 800 fixés en ligne de mire. « On contactera également les collectivités et les entreprises pour du sponsoring. Toute l'aide qu'on pourra trouver est la bienvenue. » Ladite cagnotte reste ouverte Une vision du métier et des codes différents jusqu'au 14 décembre. Sonia Legendre 4 Infos : cagnotte Leetchi « Étudiantes infirmières à Zanzibar », laurinemartinet12@gmail.com.

Ventes solidaires et cagnotte en ligne

EN BREF L'enseigne discount B&M s'installe à Voitrelle

Après le bassin rémois (Saint-Brice-Courcelles et plus récemment Cormontreuil), le groupe britannique B&M, qui a racheté les magasins Babou en 2018, ouvrira un nouveau point de vente le mercredi 2 novembre près de Châlons, dans la zone Voitrelle de Saint-Memmie. Cette boutique de 2 300 m2 (anciennement Conforama) rassemblera plusieurs gammes discount de l'enseigne : linge de maison, déco, petit mobilier, produits ménagers, idées cadeaux, etc.

Un débat avec la présidente du Téléthon

Ce vendredi 28 octobre à 20 h, une conférence-débat ouverte au grand public et intitulée « Ensemble, on ne lâche rien : le Téléthon peut tout changer » se tiendra à la salle des Fêtes de Saint-Martin-sur-le-Pré (chemin des sports). Orchestrée par la mairie, les coordinations et la délégation marnaises ainsi que le service régional du Téléthon, cette rencontre sera animée par Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’Association française contre les myopathies (AFM) depuis 2003. Inscriptions conseillées au 06 98 20 29 16 ou par mail : telethon51e@afm-telethon.fr.

La Flamme sacrée de passage à Châlons

En souvenir du 11 novembre 1923, date à laquelle André Maginot, alors ministre de la Guerre, l'a allumée pour la première fois, la Flamme sacrée sera de passage à Châlons ce lundi 31 octobre. Une cérémonie commémorative s'ouvrira à partir de 11 h devant le Monument aux morts, en présence des autorités, des militaires et de Maurice Michelet, président de l'association de la Voie sacrée nationale.

Cérémonie et quête du Souvenir français

Le comité châlonnais du Souvenir français invite le grand public à une cérémonie du souvenir, en hommage à celles et ceux qui sont tombés pour leur pays pendant la guerre, mardi 1er novembre à 11 h devant l'obélisque du cimetière de l'Est (rue Kellermann). Une quête sera également mise en place par l'association. Les dons récoltés permettront de financer en partie la rénovation de plusieurs mémoriaux et restent possibles jusqu'à la fin de l'année.

ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR

Le nouveau campus de Châlons est bien né

Déjà éprouvé par les étudiants depuis quelques semaines, le « campus unique » de Châlons vient d'être inauguré. Il réunit l'IUT et l'Inspé dans un espace de 7 400 m2, réhabilitation et extension comprises. L'équivalent de 70 personnels et de plus de 600 jeunes pour l'heure, moyennant un investissement de 9 millions d'euros.

Longtemps appelé « campus unique » par ses instigateurs, le complexe inauguré vendredi 21 octobre chaussée du Port, à Châlons, se voit rebaptiser « campus Îlot des savoirs ». Le clin d'oeil au nom choisi pour le futur quartier étudiant en cours de restructuration n'aura échappé à personne, mais la vocation de cet outil reste inchangée : réunir en un lieu unique les élèves et les équipes, pédagogiques comme administratives, de l'IUT (Institut universitaire de technologie) et de l'Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l'éducation). La cohabitation opère depuis la rentrée 2022. Soit onze ans après les premières réflexions initiées autour du projet et trois ans après le lancement des travaux. Pour rappel, la maîtrise d'ouvrage de ce chantier d'envergure, chiffré à neuf millions d'euros et co-financé grâce à différents partenaires, a été confiée à Châlons Agglo par l'Université de Reims ChampagneArdenne(Urca). Et à l'heure des discours inauguraux, son président, Guillaume Gellé, a souligné l'importance du « travail

collectif » accompli sur le dossier. « Il a fallu prévoir l'imprévisible et penser ce campus comme un outil à la fois modulable, tourné vers l'avenir et en phase avec les enjeux environnementaux. La mutualisation des espaces participe aux efforts que nous devons réaliser en matière de sobriété énergétique. » L'établissement sera prochainement raccordé au fameux réseau de chaleur urbain de Châlons, de quoi limiter sa facture de chauffage à moyen terme. Au chapitre du numérique, ce campus bénéficie de « la même qualité de service qu'à Reims et Charleville », qu'il s'agisse du très haut débit ou des installations disponibles. En marge de la réhabilitation orchestrée sur le bâtiment existant de l'IUT, une nouvelle construction de plus de 2 000 m2 accueille les jeunes et leurs professeurs. Elle se dote d'une bibliothèque universitaire, d'un amphithéâtre de 90 sièges, d'une maison des langues, d'un pôle recherche, d'un lieu consacré à l'entrepreneuriat étudiant, etc. « En espérant que les locataires déjà présents préfèrent la bibliothèque ou la maison des langues à la cafétéria, a glissé Jacques Jesson, le président de ChâUn défi numérique et énergétique lons Agglo. Plus globalement, au même titre que les projets de développement économique, l'enseignement supérieur contribue à la redynamisation et à l'attractivité d'un territoire. Les gens s'installent là où il y a du travail, les jeunes, là où il y a des formations. » Pour avoir connu les anciens bâtiments de l'Inspé, près du Jard, plusieurs étudiants en Master 2 Meef (Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) rencontrés sur place apprécient leur nouveau campus, qu'ils trouvent « plus grand, plus confortable et bien plus moderne. Les tables et les

L'IUT et l'Inspé sont désormais réunis sur un même site. © l'Hebdo du Vendredi

chaises à roulettes facilitent les travaux en groupe et des salles sont prévues pour chaque discipline. » Des suggestions pour optimiser le tout ? « On manque de prises électriques pour brancher nos ordis, même si on peut emprunter des rallonges. Les garde-corps métalliques du nouveau bâtiment attirent le soleil, mais lorsque les températures sont fortes, on crève de chaud. Il faudrait prévoir des rideaux dans certaines salles dont l'écran du

rétroprojecteur est orienté face au soleil. » Les jeunes aspirent également à d'autres Qu'en pensent machines à café dans l'établissement. « Et avec carte bleue, les étudiants ? si possible ! Il n'y en a qu'une pour l'instant et elle ne fonctionne pas toujours. » Message passé.

Sonia Legendre

4 Plus de photos sur lhebdoduvendredi.com.

Le campus « Îlot des savoirs » fait la part belle aux végétaux et à la luminosité. © l'Hebdo du Vendredi

L'expertise sur les fuites toujours en cours

La réception du nouveau bâtiment s'est accompagnée d'une mauvaise surprise : la découverte de fuites et d'infiltrations d'eau qui n'empêchent pas, et c'est heureux, le bon déroulement des cours et autres activités au sein de l'établissement. Les travaux de reprise déjà réalisés par les entreprises missionnées sur ce chantier n'ont pas permis de régler le problème, d'où la requête en référé-instruction déposée cet été par Châlons Agglo auprès du tribunal administratif. Les experts en charge d'évaluer les dégâts et d'en déterminer l'origine sont intervenus mi-octobre. Ils devraient rendre leur rapport avant le 31 décembre.

Bientôt 3 000 étudiants sur le territoire châlonnais ?

Evoqué dès 2009 par l'agglomération, le concept de « Campus 3000 » visait à atteindre l'objectif de 3 000 étudiants sur le territoire châlonnais à l'horizon 2020. Le campus récemment inauguré en accueille plus de 600, selon Guillaume Gellé, président de l'Urca, et potentiellement 900 à plus long terme. Objectif bientôt atteint ? « Nous en sommes à 2 500 étudiants aujourd'hui, dixit Jacques Jesson, qui préside Châlons Agglo. A nous de développer encore d'autres outils pour y parvenir. » Sachant que la montée en puissance d'équipements tels que le campus In&Ma, ouvert en début d'année, pourrait aussi y contribuer.

FINANCES

Le Grand Est veut rassurer les acteurs culturels

Le conseil régional veut changer, à partir de 2023, les modalités de versement des subventions aux acteurs de la culture qui s'inquiètent d'une baisse des dotations. La région assure que son soutien restera intact.

Un vent de panique souffle sur les acteurs de la culture du Grand Est depuis quelques jours. La faute à une crainte, réelle ou supposée, de voir les précieuses subventions, que leur accorde le conseil régional, baisser. Jeudi 20 octobre, avant une séance plénière des élus régionaux, à Metz (Moselle), une centaine de manifestants ont fait part de leurs inquiétudes, répondant à l’appel de la CGT spectacle. Selon elle, la région envisagerait de baisser de 10 % les subventions culturelles pour les structures et événements les plus dotés. Le président du Grand Est, Jean Rottner (Les Républicains), aurait officieusement abordé la question, l'été dernier, lors du festival d’Avignon, tandis que le syndicat en aurait eu la confirmation par Arnaud Robinet, encore vice-président en charge de la culture et du

ŒNOTOURISME tourisme du Grand Est, il y a quelques jours, avant sa démission, le 18 octobre. Devant le tollé suscité, le conseil régional a joué l’apaisement. La veille de la manifestation, Jean Rottner a rencontré les organisations professionnelles représentatives des métiers vivants. « Ils nous ont fait part de leurs inquiétudes et difficultés qui sont de renouer avec le public suite à la crise covid, de mobiliser des entreprises mécènes qui se sont un peu éloignées et de réaliser des productions et coproductions », détaille Martine Lizola, présidente de la commission culture du Grand Est. Selon le conseil régional, le budget consacré à la culture, en 2023, sera identique à l'année précédente. « Il n’y a pas de baisse de budget », martèle Martine Lizola. Celui-ci devrait s’établir à 72 M€, soit 41 M€ pour les dépenses de fonctionnement et 31 M€ pour l’investissement. « Il était de 54 M€ en 2016 », tient à rappeler la Châlonnaise. La subtilité, qui inquiète les professionnels du secteur, est le mode distribution des subventions. Pour les opérateurs qui perçoivent plus de 100 000 € de dotations régionales et les événements qui touchent plus de 250 000 € (comme les festivals), soit 46 structures, la région propose que 10 % de ces crédits soient versés non plus intégralement en fonctionnement, mais servent pour des investissements. Par exemple, pour une scène nationale, de l'achat d’équipement scénique. Le diable est dans les détails. « Comme dans un ménage, moins vous dépensez en fonctionnement, plus vous dégagez de l’épargne et des capacités d’investissement, explique Martine Lizola. Cela permettra, par ricochet, au conseil régional de rationaliser ses dépenses de fonctionnement. » Cependant, devant les inquiétudes suscitées par ce nouveau mode de soutien, l’élue régionale précise : « Cela se fera dans un dialogue individualisé, partagé, sur mesure. Là

Les plus gros festivals, comme ici La Magnifique Society, seraient concernés par les nouvelles modalités de subventions. © l'Hebdo du Vendredi

où une structure nous dira que ce n’est pas possible de réduire ses dépenses de fonctionnement pour faire de l’investissement, on s’adaptera. » La région vise également la création d’un fonds de transition énergétique pour des travaux d’isolation, de chauffage ou d’éclairage, doté de 3 M€, et entend aussi lancer des conventions de soutien avec les structures, sur trois ans, et mener 10 % des subventions versées pour de l'investissement une campagne d’incitation pour le mécénat culturel des entreprises. Des gestes qui visent l’apaisement. Toutes ces annonces seront conditionnées au vote du budget pour l’année 2023, prévu en décembre prochain.

Simon Ksiazenicki

VOIRIE

Le pont de Witry déménage

La startup Winalist lève 1,3 M€

Winalist, c’est un peu le Airbnb de l’œnotourisme. Site internet et startup éponyme lancés en 2017, à Aÿ, cette plateforme en ligne offre la possibilité de réserver des activités en lien avec le vin, en France et en Europe, à travers un design et un fonctionnement qui rappellent fortement le célèbre service de location de logements. En cinq ans, le bébé de Nicolas Manfredini, originaire de Mareuil-sur-Aÿ, a bien grandi et vient d’annoncer une nouvelle levée de fonds de 1,3 M€, auprès de plusieurs « business angels » Nicolas Manfredini, fondateur et PDG de Winalist. (investisseurs privés), comme la famille Cointreau, et d’investisseurs institutionnels tels que la BPI (banque publique d'investissement), la Caisse des dépôts et la région Grand Est. Dans le sillage de la reprise du tourisme mondial, Winalist met en avant une croissance de 270 % en 2022 et plus de 1 200 professionnels de l’œnotourisme partenaires en Europe (France, Espagne et Italie principalement), dont quelques maisons et domaines prestigieux. L’entreprise de 10 salariés, installée à Bezannes, avait déjà réalisé, en 2019, une première levée de fonds de 500 000 €. Elle entend désormais poursuivre son développement en Europe et lorgne également les vignobles et les consommateurs d’Amérique du Nord.

Samedi, le nouveau pont de Witry va être déplacé sur son emplacement final. © D.M ‐ Grand Reims

D'ici deux mois, l'ancien pont en béton armé, démoli le 19 mars par foudroyage, sera remplacé par un nouvel ouvrage d'art en acier, doté des équipements nécessaires à une utilisation par des piétons, deux-roues, véhicules légers et poids lourds. Dans ce cadre, une nouvelle étape capitale doit être franchie ce samedi 29 octobre. La nouvelle structure métallique, assemblée depuis plusieurs mois sur site, va être acheminée sur son emplacement définitif. Pour ce faire, les ouvriers vont utiliser la technique dite par ripage. Cette méthode, bien rodée, à l'image du ripage réussi le 8 octobre dernier au Luxembourg d'un pont ferroviaire de 5 800 tonnes, consiste à déplacer l'ouvrage d'art grâce à des engins hydrauliques dotés de roues. Si le nouveau pont de Witry pèse seulement 1 100 tonnes, l'opération promet d'être spectaculaire. Au-delà de son poids, c'est une construction de 25 mètres de large, 68 mètres de long et 12 mètres de hauteur qu'il va falloir déplacer sur 250 mètres, puis poser sur deux piliers en béton afin de la faire surplomber les voies ferrées. Une fois ce déplacement réalisé, une séquence minutieuse de réglage, à 10 mm près, à la fois dans le sens de la longueur, de la largeur comme de la hauteur, est également planifiée. L'ensemble de cette opération est programmé dans l'après-midi. Quant à la réouverture du pont aux usagers, elle est toujours promise pour la fin de cette année.

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