3 minute read

La recyclerie de Châlons sur les rails

Confiée par l'agglo à l'association d'insertion Isciaé, la future recyclerie de Châlons s'installe progressivement au pôle technique environnemental. En attendant l'ouverture de sa boutique solidaire, espérée au printemps, les usagers peuvent déjà apporter les objets dont ils souhaitent se débarrasser pour les valoriser.

En novembre dernier, l'association Isciaé - comme Incubateur social club d'insertion par l'activité économique - décrochait déjà l'appel à projets pour la gestion et la maintenance des trottinettes électriques à Châlons. Et depuis ce 1er janvier, la voici officiellement en charge de la recyclerie solidaire, suite au marché public remporté pour trois ans auprès de la communauté d'agglomération. Entre temps, le directeur d'Isciaé, Romain Janssens, conseiller municipal par ailleurs, a quitté son poste de conseiller communautaire. Il gère également la matériauthèque, avenue Ampère, née en juin pour récupérer puis valoriser des matériaux en tout genre, et subventionnée à hauteur de 15 000 euros par l'agglomération. Le point commun de tous ces projets ? Ils concourent à l'insertion des personnes éloignées de l'emploi grâce à des contrats spécifiques, cofinancés par le Département de la Marne et l'Etat. Pour l'heure, l'équipe de la recyclerie se compose de trois postes classiques - le directeur et deux encadrants – et de six agents en contrat à durée déterminée d'insertion (CDDI) de deux ans. « Ils travaillent à mi-temps et sont rémunérés au Smic, détaille Romain Janssens. On les forme pour qu'ils puissent orienter le public et être polyvalents. » Tant sur la collecte que sur la réparation, voire la transformation, des objets recyclables. « L'idée, c'est de donner une place à ces salariés et une seconde vie aux déchets. A terme, on aimerait arriver à 25 agents. On lance aussi un appel aux bénévoles, notamment les seniors, qui souhaiteraient partager leur expérience en matière de bricolage. C'est encore un peu

Advertisement

Insertion et bénévolat

le bazar sur place, on s'organise petit à petit. » Canapés, tables basses, vélos, livres, luminaires, jouets, œuvres d'art, téléviseurs, armoires et autres objets du quotidien, anciens comme récents, ont en effet pris leurs quartiers dans les locaux mis à disposition par Châlons Agglo au pôle technique environnemental, chemin des Grèves. L'équivalent de 320 m 2 pour les ateliers et de 180 m 2 pour la future boutique. « On espère l'ouvrir au printemps, mais rien n'est sûr », glisse le référent. D'ici là, qu'il s'agisse

Un concurrent pour les autres assos ?

Livres, textiles, vélos, meubles, jouets ou encore déchets électriques et électroniques : la recyclerie solidaire invite les usagers à lui confier bon nombre d'objets déjà collectés, recyclés et valorisés par les éco-organismes présents au pôle environnemental et d'autres associations châlonnaises. On citera par exemple la communauté Emmaüs et Aitre (anciennement Abi 51), qui œuvrent elles aussi pour l'insertion. Et puisque Isciaé se verra rémunérer à la tonne de déchets collectée, d'aucuns s'interrogent sur une possible mise en concurrence avec des structures implantées de longue date sur le territoire. Romain Janssens s'en défend : « Nous leur avons demandé si elles s'étaient positionnées sur la recyclerie avant de candidater, assuret-il. Deux conventions ont justement été passées pour éviter toute concurrence. On s'appuie sur Aitre pour la formation des agents et on lui transférera les textiles, les jouets et les livres, hors BD, qu'on reçoit. On aura aussi quelques vélos en vente à la recyclerie, mais la totalité de ces recettes reviendra à Emmaüs. » d'électroménager, de meubles, de matériel informatique, de bibelots ou de vaisselle, tous les dépôts sont les bienvenus. D'une part pour consolider les stocks, d'autre part pour assurer à Isciaé une rémunération des prestations rendues, en fonction de la quantité de déchets collectés.

Objectif : collecter 138 tonnes de déchets à l'année

Si la communauté d'agglomération préfère taire le montant à la tonne qu'elle reversera à l'association, elle lui fixe un objectif précis : collecter 138 tonnes à l'année, encombrants compris, mais uniquement auprès des usagers qui se rendent à la déchetterie, sur le site du pôle environnemental. Autrement dit, les habitants de l'agglo qui possèdent une carte d'accès à cet équipement, sachant qu'une réflexion est en cours concernant l'ouverture, ou non, du magasin aux publics extérieurs. « Nous avons atteint les 10 tonnes sur le seul mois de janvier, alors que nous venons de lancer le concept, chiffre Romain Janssens, confiant. On développe également le démantèlement des objets trop abîmés ou qui

Prix solidaires et vente en ligne ne peuvent plus servir en l'état, pour réutiliser les pièces et les matériaux. » Autre projet en ligne de mire : la création d'un catalogue numérique qui permettra de réserver, peut-être même d'acheter en ligne, les articles de la recyclerie. Car tous ne seront pas forcément mis en avant dans la boutique. En revanche, tous seront vendus à des prix solidaires. « Ce canapé est proposé à 10 euros, par exemple. On pourra aussi customiser tel ou tel meuble en fonction des goûts des gens qui veulent l'acheter. » Ces recettes, tout comme l'adhésion annuelle de 3 euros à Isciaé pour profiter du magasin, aideront l'association à financer ses dépenses. Notamment l'achat de véhicules, puisque ceux qu'elle utilise actuellement lui sont prêtés par des entreprises locales.

This article is from: