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Nouveau diplôme en biérologie au pays du Champagne

L’engouement pour les bières artisanales et locales ne se dément pas ces dernières années et la France est ainsi devenue, avec plus de 2 300 brasseries de toutes les tailles, le premier pays européen en nombre d’établissements. Afin d’assurer une formation de qualité à ces nouveaux acteurs et à ceux en devenir, l’université de Reims (Urca) et l’institut Georges-Chappaz de la vigne et du vin en Champagne ont décidé de prendre le train en marche.

directeur du Comité Champagne entre 2016 et 2021. « Mon rôle est de valoriser ce que la France fait de mieux, le champagne apparaît donc comme une évidence, d’autant plus dans mon cas », sourit cet autre Champenois d’adoption. Du 3 au 10 octobre, la gigantesque capitale mexicaine (24 millions d’habitants) accueillera donc le premier « Tour Melendo del Champagne », soit des formations et des conférences proposées dans divers lieux spécialisés : école de sommeliers, école hôtelière, Club France, salon du vin et ambassade de France. « L’objectif sera de parler du champagne et de la Champagne, assure Jordi Melendo. C’est une mission plus culturelle et éducative que commerciale. » Pour autant, lors de la présentation de ce projet, il a aussi été beaucoup question de business.

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C HAMPAGNE

Avec 2,3 millions de bouteilles expédiées au Mexique en 2022, le pays n’est que le 16e marché mondial, mais la croissance y est forte et l'année dernière a été exceptionnelle (+68 % en volume, +143 % en valeur). « On compte 120 millions d’habitants et c’est la 15e économie mondiale, indique Vincent Perrin. Le pays est tiré par sa proximité avec les États-Unis et le Canada et joue l’interface avec l’Amérique du Sud. » Avec également 40 000 Français, des retraités étasuniens et canadiens et des nouveaux « nomades numériques » ou des « bobos de Mexico », image le consul général de France. S’ajoute à cela la cuisine mexicaine, inscrite au patrimoine culturel immatériel en 2010, qui peut créer des synergies avec les bulles reconnues, elles aussi, par l’Unesco. « Tout cela crée une appétence pour le champagne, estime Vincent Perrin. Certes, 60 % du marché des vins est tenu par les Espagnols, mais le champagne a une carte à jouer. » Reste des difficultés, notamment « un problème de corruption endémique à apprivoiser », selon le consul général de France, et des droits et taxes élevés qui se répercutent sur le coût pour le consommateur mexicain. « Ce n’est pas forcément un handicap, tempère le consul général, sur un marché où tous les vins sont chers et où 50 millions de Mexicains aisés peuvent s’offrir du champagne. »

La profession ne s’attend pas à une croissance exponentielle au Mexique, mais le pays peut être une porte d’entrée vers le continent sud-américain. Jordi Melendo travaille déjà sur une édition 2024 de son « tour » qui pourrait s’installer en Floride, un État américain où la communauté hispanique est importante.

Simon Ksiazenicki

Décision le 19 juillet pour la vendange 2023

« Cette nouvelle culture de la bière a amorcé un nouveau mode de consommation par un public de plus en plus exigeant, débouchant sur un nouveau métier, celui de biérologue qui serait en quelque sorte un sommelier de la bière », expliquent les deux acteurs dans un communiqué de presse annonçant la création d’un nouveau diplôme universitaire en biérologie (ou zythologie). Dispensée à Reims et ponctuellement à Aÿ, cette formation de 120 heures aura lieu entre février et juin 2024, à raison de trois jours consécutifs par mois, et sera encadrée par des spécialistes, professionnels et universitaires. La douzaine de participants attendus acquerront des compétences brassicoles autour de plusieurs axes : transmission, dégustation, sommellerie, commercialisation et environnement. Ouverte aux détenteurs du bac et aux candidats justifiant d’une expérience dans le domaine, la formation coûte 2 950 € et peut être prise en charge par un employeur ou divers opérateurs publics.

La formation en biérologie sera dispensée de février à juin 2024. © l'Hebdo du Vendredi

Comme chaque année à pareille période, le Comité Champagne a récemment annoncé que son prochain bureau exécutif se réunirait le mercredi 19 juillet, au matin, au siège de l'institution interprofessionnelle, à Épernay. À l'issue de cette réunion, les coprésidents David Chatillon, pour l'Union des maisons de Champagne (UMC), et Maxime Toubart, pour le Syndicat général des vignerons (SGV), tiendront une conférence de presse lors de laquelle ils dévoileront la date prévisionnelle du coup d'envoi des vendanges, ainsi que le rendement commercialisable à l'hectare. Vignerons et maisons attendent les vendanges avec sérénité, puisque la récolte, vraisemblablement prévue au début du mois de septembre, est très prometteuse, étant donné l’état sanitaire exceptionnel du vignoble sur la quasi-totalité de l’appellation Champagne.

Les coprésidents du Comité Champagne, David Chatillon et Maxime Toubart. © l'Hebdo du Vendredi

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