L'Hebdo du Vendredi - Epernay - 204

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La liberté, pour quoi Aide alimentaire : Salon Maison Passion L'embarrassant problème Football : le délicat faire ? Question posée la Croix Rouge pour tout le week-end des jeunes mineurs mois de février la mutualisation P.6 isolés étrangers P.9 au Millesium P.8 du Stade de Reims P. 14 au Salmanazar P. 16 e p e r n a y . l h e b d o d u v e n d r e d i .

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É D I T I O N É P E R N A Y JOURNAL GRATUIT D’INFORMATION N°204

Après la pluie... Candidature Unesco

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Le gouvernement n'a pas retenu la candidature des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne la semaine dernière pour une présentation à l'Unesco. Toutefois, les ministres concernées ont salué la qualité du dossier, dont tous espèrent qu'il sera bien choisi l'an prochain. P. 4

ATOL CARREFOUR

* Remise déduite en caisse. Offre non cumulable-voir conditions en magasin.

Photo non contractuelle.

sur le 2ème verre* sur présentation de ce bon

Offre valable du 1er au 28 février 2013.

© l'Hebdo du Vendredi

du 1er au 7 février 2013

13 quai de Marne

ÉPERNAY - 03 26 54 85 22


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H umeurs ÉDITO

xSecret poignet

Mercredi 30 janvier, le président auto-proclamé-finalement-retenu-par-tous-jusqu'à-de-nouvelles-électionspeut-être-mais-rien-n'est-moins-sûr de l'UMP a dénoncé, lors de la séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, la circulaire de Christiane Taubira, baptisée « circulaire GPA » (gestation pour autrui). Jean-François Copé reprochait à la garde des sceaux d'avoir pris cette circulaire secrètement. Laquelle circulaire permettrait aux enfants nés secrètement, d'une mère porteuse, lors d'un voyage secret à l'étranger, d'obtenir la nationalité française. Tellement secrète que la circulaire en question avait été présentée, comme c'est de coutume, et ce n'est pas un secret, à la commission des lois de l'Assemblée le 16 janvier. Et que, si le député-président n'y était pas, 38 encartés à l'UMP y étaient. Bon, s'ils ne lui ont pas répété, par culture du secret, forcément... Dans cette circulaire datée du 25 janvier et diffusée dans les tribunaux, la ministre de la justice demande de « veiller à ce qu'il soit fait droit » aux demandes de certificats de nationalité pour des enfants nés à l'étranger de mère porteuse, « dès lors que le lien de filiation avec un Français résulte d'un acte d'état civil étranger probant ». Je l'ignorais, tant le contraire me paraissait évident, mais jusque-là, il arrivait qu'on refuse la nationalité française à des enfants au motif qu'ils sont nés d'une mère porteuse à l'étranger. Vous lirez par ailleurs, mais je suppose qu'à propos d'enfants à peine nés, on n'a jamais eu de doute sur la minorité... Parce que sinon, radio du poignet, 19 ans, et hop, au 115 ! Je sais, faut toujours que j'exagère. Tony Verbicaro

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a météo Vendredi

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Qualité de l’air 3

Vendredi 1er février

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L’indice varie de 1 – très bonne qualité de l’air à 10 – très mauvaise qualité de l’air.

L’hebdo du ve ndredi édité par la SARL B2M Editions Journal hebdomadaire gratuit d’information locale Siège social : 195, rue du Barbâtre à Reims

T él. 03 26 3 6 50 13 E-mails : Rédaction : redaction@lhebdoduvendredi.com Publicité : publicite@lhebdoduvendredi.com Newsletter : newsletter@lhebdoduvendredi.com Directeur de la publication : Frédéric Becquet (fb@lhebdoduvendredi.com) Journalistes : Julien Debant, chef d’édition Reims (julien.debant@lhebdoduvendredi.com) Tony Verbicaro, chef d’édition Châlons/Epernay (tony.verbicaro@lhebdoduvendredi.com) Aymeric Henniaux (aymeric.henniaux@lhebdoduvendredi.com) Responsable commercial : Philippe Dudel (philippe.dudel@lhebdoduvendredi.com) Responsable diffusion : Yoann Ruin (yoann.ruin@lhebdoduvendredi.com) Administration : Martine Bizzarri - Infographiste : Anne Rogé Parution le vendredi matin Imprimé par IPS à Amiens

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Richard Walter Productions présente

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N°204 du 1er au 7 février 2013

Le chiffre 1,71

Au 1er février 2013, en application de son contrat de concession, les tarifs de péage du réseau Sanef augmenteront de 1,71% en moyenne pour toutes les classes de véhicules. Les tarifs des autoroutes font chaque année l'objet d'une révision selon des modalités fixées contractuellement avec l'Etat. Cette révision tient compte de deux paramètres : le programme d'investissements pluriannuel décidé en accord avec l'Etat, et l'indice des prix à la consommation (hors tabac) fixé à +1,69% cette année. La Sanef tient toutefois à indiquer que l'augmentation ne touchera pas tout son réseau (qui fait 1350 kms) car 52,6% de ses tarifs resteront inchangés. Pour info, il faudra désormais débourser 10,40 euros pour un trajet Reims-Paris, contre 10,20 euros, 13,60 euros pour aller à Metz (inchangé) ou encore 15,10 euros pour aller rendre visite à votre grand-mère lilloise, soit un bond de 30 centimes. Sinon, il y a toujours les routes nationales...

Coup d'œil sur le monde x Mau v ai se ci b le Une fois n'est pas coutume, l'histoire se passe en Champagne-Ardenne, à Reims. Rongé par la jalousie, un amant éconduit et trompé se laisse un soir aller à la boisson en compagnie de son frère. Les Pastis et Ricard n'aidant pas, les deux frangins finissent par mettre sur pied une terrible vengeance, afin de rappeler à Madame son ex combien elle n'aurait jamais dû quitter son compagnon. Imbibés d'alcool, les deux enivrés arrivent au milieu de la nuit devant la maison de l'ex-copine, criblant de balle ses fenêtres et, allez, aussi les deux trois voitures stationnées à proximité, tant il est difficile avec tous ces verres de viser avec précision. Sauf que de précisions, les deux gaillards en ont prodigieusement manqué cette nuit-là puisque la maison visée était celle d'un voisin, la « bourreau » des coeurs dormant, elle, à trois habitations de là... x « C ul tu rez- vo us », q u' i ls di sa ie nt La situation aurait pu prêter à sourire si elle ne comportait pas un volet préoccupant. Selon des chercheurs de l'université du Limbourg, ayant mené une étude sur plusieurs centaines de candidats, un futur professeur sur

trois en Flandre belge présenterait d'importantes lacunes en histoiregéographie, matière pourtant oh combien primordiale. Un tiers du millier de futurs enseignants, pour l'heure encore inscrits dans les centre de formation au professorat, ne seraient ainsi pas capables de repérer les Etats-Unis sur une carte, ne sauraient pas situer l'Océan Pacifique et confondraient même Mao TséToung et l'ancien dictateur nordcoréen Kim Jong-il sur une photo. Magnanime, le ministère flamand de l'Education a promis de « repenser la formation dispensée en y apportant les ajustements nécessaires dès la prochaine rentrée scolaire ».

x V ac an c es et barre aux Le directeur d'une des prisons de Saint-Pétersbourg vient d'être condamné par la justice russe pour avoir touché d'un de ses détenus d'importants pots-de-vin. En l'espèce, des vacances tous frais payés pour deux séjours en Egypte, intégralement financées par le condamné, en contrepartie de quoi ce dernier s'était vu transféré dans une meilleure cellule, et disposait même de la permission d'utiliser un téléphone portable à l'intérieur de l'enceinte carcérale. Une affaire qui n'est malheureusement

PATRICIA KAAS

pas sans précédents puisqu'en avril dernier déjà, c'est le directeur adjoint d'une prison située à proximité de Vologda, au Nord de Moscou, qui s'était vu arrêté pour avoir facilité l'évasion en hélicoptère d'un détenu, là encore en l'échange d'un pot-de-vin. x Pou r b i en man ger, man ge z sal et é Certains concepts font parfois fureur sans que l'on sache réellement pourquoi. Dernier exemple en date, le restaurant français « Ne Quittez Pas », installé à Tokyo au Japon, connaissant un succès sans limite bien que ne proposant pourtant à ses clients que des plats réalisés à base de...saleté ! Si l'idée peut surprendre, elle a en tout cas fait la popularité du chef de l'établissement, encensé par la critique et récent lauréat d'un concours de cuisine télévisé. Soupe de saleté, salade assaisonnée à la saleté, gratin de saleté, le tout accompagné d'une sauce faite du même « ingrédient », certains plats, devenus très populaires au Japon, sont d'ailleurs aujourd'hui vendus jusqu'à 130 euros. Que les maniaques de l'hygiène se rassurent, avant d'être servie aux clients la saleté a bien évidemment été testée et validée en laboratoire.

l’hebdo du vendredi vous offre 6 places

sur www.lhebdoduvendredi.com Mercredi 6 février 20H30

au Capitole de Châlons-en-Champagne

Richard Walter Productions présente



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A la une

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N°204 du 1er au 7 février 2013

Hautvillers, berceau du Champagne, devra encore patienter avant de rejoindre les 38 sites français classés au patrimoine mondial. © l'Hebdo du Vendredi

Candidature Unesco

À l'année prochaine...

Jeudi 24 janvier, le gouvernement a choisi de présenter à l'Unesco la grotte Chauvet-Pont d'Arc et la chaîne des Puys-Faille de Limagne pour une inscription au patrimoine mondial. La candidature des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne, largement saluée, pourrait être choisie en janvier 2014 par la France, pour un classement en 2015.

xEn lançant qu'il soutiendrait le projet, lors de son discours de rentrée pendant l'inauguration de la dernière foire de Châlons, François Hollande n'a peut-être pas rendu service à la candidature champenoise. Même si le Président de la République n'avait certes pas précisé en quelle année, il était difficile d'imaginer que la Champagne ne soit pas retenue dès cette année par l'Etat. Dans le communiqué de

la région et à l'extérieur ». presse des ministres con« Le dossier scientifique cernées, Aurélie Filippetti et préparé par l'association Delphine Batho ont largement souligné la qualité du projet Paysages du Champagne est champenois. Ce qui a permis déjà très pointu, a dit Adeline aux acteurs locaux de faire Hazan, la maire de Reims. Il une belle démonstration d'opfaut désormais démontrer timisme. « il faut prendre acte notre détermination à prode l'arbitrage opéré par le téger et valoriser notre patrigouvernement, qui n'est moine. » qu'une étape dans la longue Franck Leroy, le maire course à l'inscription, et se d'Epernay, retient que « c'est remobiliser aussitôt pour conla première fois que nous duire les Coteaux, Maisons et présentons notre candidature Caves de Champagne vers la à l'Etat français, il faut souqualification française en vent un peu de temps avant 2014, a expliqué Pierre d'être retenus. D'ailleurs, les Cheval, président de l'associadeux dossiers sélectionnés tion Paysages du Champagne, sont plus anciens que le nôtre. porteuse de la candidature. Par ailleurs, les deux minDouze mois, istres ellesc'est finalemêmes ont La grotte Chauvet ment bien peu souligné l'exet la Bourgogne ont déjà cellence de à l'échelle de l'histoire de la été retenues et rejetées notre dossier, Champagne. » indiquant Pour Jean-Paul Bachy, présimême que nos atouts devraient dent du comité de soutien, nous permettre d'accéder à « l'année qui vient doit être l'inscription sur la liste du utilisée pour faire encore patrimoine de l'humanité ». mieux connaître le dossier, le A défaut d'une bonne promouvoir et recueillir le mémoire, en se plongeant dans plus de soutien possible dans les archives, on se rend

compte que la candidature de la grotte Chauvet avait déjà été choisie par le gouvernement en janvier 2012. Le dossier a d'ailleurs bien été instruit par l'Icomos, l'agence de validation dépêchée par l'Unesco, qui a repoussé l'idée en raison de la demande de classement en urgence, pour protéger au plus vite le site ardèchois. « L'Icomos considère que la procédure d'urgence pour les biens qui ont subi des dommages ou qui sont confrontés à des dangers sérieux ne s'applique pas à la grotte ornée Chauvet-Pont d'Arc (...) L'Icomos considère qu'une procédure d'évaluation standard offrira l'occasion de prendre en considération la protection, la conservation, la gestion et les dispositifs de suivi en vigueur ainsi que l'évaluation des délimitations du bien et de la zone tampon. » En clair, la preuve n'a pas été apportée à l'Icomos que la grotte Chauvet avait subi des dommages graves ou qu'un danger sérieux la menaçait. Résultat, janvier 2013, la

grotte est de nouveau choisie par la France, envoyée à l'Unesco, cette fois en procédure standard. L'autre candidature retenue par la France en janvier 2012, les Climats de Bourgogne, concurrent direct du projet champenois parce qu'il s'agit là aussi essentiellement d'un bien viticole, dans la catégorie des paysages culturels, a été également rejetée par l'Icomos, parce qu'incomplète. Après l'annonce de jeudi 24 janvier 2013, la rumeur allait bon train concernant le prochain choix gouvernemental : Champagne et Bourgogne seraient les choix de janvier 2014, histoire de continuer à rattraper le calendrier et de jouer la carte d'une proposition thématique. Pourquoi pas. Sauf qu'en janvier 2012, après la publication des choix de l'Etat, on disait qu'en 2013, le bassin minier du Nord-Pas-deCalais serait à coup sûr retenu en 2013...

Tony Verbicaro



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N°204 du 1 au 7 février 2013

Aides alimentaires

La Croix-Rouge milite pour l'union

Face à une paupérisation croissante, la distribution de l'aide alimentaire relève d'une logistique de plus en plus complexe. La Croix-Rouge d'Epernay milite pour une mutualisation des moyens. Pas si simple...s.

x La

Croix-Rouge d'Epernay milite pour une mutualisation des moyens des associations caritatives. « La Banque Alimentaire donne à tout le monde. Mais nous ne vivons plus à une époque où chacun avait ses pauvres », lance Marie-Thérèse Pauvelle, sa présidente locale. Cette dernière pense que l'union fait la force. « Les difficultés socioéconomiques nous y poussent. » Sur le secteur d'Epernay, trois associations caritatives interviennent. « Elles sont subventionnées tout ou en partie par le CCAS de la ville, qui est lui-même ravitaillé par la Banque Alimentaire, véritable plaque tournante de la logistique. » Les trois associations en question

sont le Secours populaire, les Restos du coeur et la Croix-Rouge. Que veut Marie-Thérèse Pauvelle ? « Une mise en commun des listes des bénéficiaires et une connaissance de la durée des interventions, avec une petite participation financière pour sortir de l'assistanat. » Pour faire simple la présidente de la Croix-Rouge revendique une clarification de la logistique et davantage de cohérence dans le dispositif et dans le calendrier de la distribution des dons. « L'épicerie sociale d'Epernay et des villages de la Communauté de Communes d'Epernay Pays de Champagne fonctionne toute l'année, été comme hiver, depuis plus de deux ans, en partenariat avec le Secours populaire qui propose des colis d'urgence les jours de fermeture de l'épicerie sociale. » Durant la période hivernale les Restos du coeur apportent une aide complémentaire et distribuent des colis deux fois par mois le reste de l'année. « Tout n'est pas encore au point. Il y a des failles. Notre volonté est d'aller vers une mutualisation des moyens pour aider un plus grand nombre de personnes

puisque l'aide européenne pourrait finir par faire défaut. » La présidente de la Croix-Rouge estime que la mutualisation des collectes, des réserves, des subventions devraient contribuer à améliorer le système et mieux faire face à une paupérisation grandissante. « Cet appel est valable pour l'aide vestimentaire, l'hébergement, l'accueil des réfugiés, le soutien scolaire et bien d'autres actions caritatives. » Il n'est pas sûr, pour autant, que tout le monde l'entende de cette oreille.

« Toutes les associations n'ont pas la même sensibilité et la même approche du problème. Et la cohésion du bénévolat n'est pas chose aisée », reconnaît un membre actif de la vie associative caritative locale. « Pour autant des actions sont réalisées pour coordonner les efforts de chacun. Tout dépend, parfois, d'une simple question de personnes... » Les bénéficiaires de l'aide alimentaire ne cessent d'augmenter. Pour la Croix-Rouge de 15% en 2012. A l'initiative de la municipalité

d'Epernay des réunions de concertation ont été organisées et un partage des missions proposé. « Chacun sait que les inégalités se creusent. Mais la réponse n'est pas toujours simple. » Elle passe, peut-être, effectivement, par un meilleur dialogue entre toutes les structures et une mise en commun des listes des bénéficiaires. La présidente de la Croix-Rouge d'Epernay espère être entendue.

Jean Batilliet


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Social

Les fonctionnaires dans la rue

x« Notre but est de mettre la pression sur le gouvernement. Nous ne lui avons pas donné carte blanche et si la Fonction publique est dans la rue, c'est pour lui rappeler que les revendications que nous avions sous le gouvernement Fillon n'ont pas disparu avec l'arrivée de la gauche au pouvoir». Guy Bourgeois, secrétaire départemental du syndicat FSU, est bien décidé à plaider la cause des fonctionnaires. A l'appel de son syndicat, de la CGT et de Solidaires, la journée d'action nationale pour la défense de la Fonction publique, jeudi 30 janvier, a eu un écho à Reims ainsi qu'à Châlons-en-Champagne où environ 400 personnes au total ont défilé hier matin. Au sommet de leurs revendications se trouvent la hausse des salaires et autres rémunérations des fonc-

tionnaires, l'abrogation du gel du point d'indice ainsi que l'annulation de la journée de carence (en cas de maladie). « Depuis 2010, les salaires des fonctionnaires sont gelés et n'ont même pas été indexés sur l'inflation. Ce qui représente une perte de 11% du pouvoir d'achat. Aujourd'hui, plus d'un million d'agents gravitent autour du SMIC, le déroulement de carrière est au point mort, les qualifications ne sont pas reconnues. On est en train de tuer le service public en nous faisant passer pour des privilégiés alors que c'est loin d'être le cas »lançait le secrétaire départemental . Selon les syndicats, le taux de grévistes aurait avoisiné les 30% dans la Marne.

Environ 300 manifestants ont battu le pavé à Reims © l'Hebdo du Vendredi

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xSalon du Bâtiment Innovant pour un Nouvel Environnement : Rendez-vous au SABINE

La 4e édition du Salon du Bâtiment Innovant pour un Nouvel Environnements, communément appelé le Sabine, se déroulera les 6, 7 et 8 février au Parc des Expositions de Reims. Créé à l'initiative de Reims Evénements, associé à l'Ordre des Architectes, la Fédération française du bâtiment, la Capeb, la région Champagne-Ardenne et Reims Métropole, le Sabine est un salon réservé aux professionnels rassemblant tous les acteurs de la construction, mettant en avant l'innovation et le développement durable. Cette année, le thème général sera celui de la « Santé comme un facteur clé de nouvelles opportunités de développement pour le B&TP ». Cette démarche renforcée par l'intégration au sein du salon d'un nouvel espace, baptisé « Sabine + Prévention - Sécurité », organisé en partenariat avec la Carsat Nord-Est, dédié à la sécurité au travail et à la prévention des risques professionnels. Plus qu'un salon, le Sabine se veut un lieu privilégié d'échanges et de rencontres entre professionnels, de valorisation des savoir-faire et de reconnaissance des initiatives en vue de favoriser l'émergence de nouvelles solutions, donc de nouveaux marchés. Au total et pendant trois jours, ce sont 80 exposants et près de 5000 visiteurs qui sont attendus.

J.D

Sabine se tiendra mercredi 6, jeudi 7 et vendredi 8 février au parc des expositions de Reims. Ouverture de 10h à 19h (nocturne le jeudi jusqu'à 21h). Entrée gratuite réservée aux professionnels. Plus d'infos sur www.salondubatiment-sabine.fr

En Bref xPortes Ouvertes de l'Institut Jean-Godinot

A l'occasion de ses 50 ans, l'Institut Jean-Godinot organise, samedi 2 et dimanche 3 février de 10h à 17h, des Portes Ouvertes. L'occasion de découvrir le travail réalisé au sein de ce centre de lutte contre le cancer grâce à des visites, des expositions et des débats qui se tiendront tout au long du week-end. Rendez-vous au 1 de la rue Général Koening à Reims / Rens. : 03 26 50 44 87 ou www.institutjeangodinot.fr

xMathieu Blandin, un Aubois champion du monde de pâtisserie

La formule 1 stylisée en chocolat de l'équipe de France l'a menée tout droit vers la victoire. Pour la septième fois, elle remporte la Coupe du monde de la pâtisserie, qui s'est jouée le 27 et 28 janvier à Lyon et décroche un belle médaille d'or. Elle succède ainsi à l'Espagne, victorieuse l'an dernier. Sont arrivés en seconde et troisième position le Japon, puis l'Italie. 22 pays concourraient au prestigieux concours du Salon international de la gastronomie (Sirha). Parmi les lauréats, un Aubois. Mathieu Blandin, 27 ans, est chef pâtissier chez le champion du monde Pascal Caffet à Troyes. Pour ce véritable marathon des desserts, il se trouvait aux côtés de Quentin Bailly et Joffrey Lafontaine. Chaque équipe était composée d'un pâtissier, d'un chocolatier et d'un glacier. Elle avait 10 heures pour réaliser trois entremets au chocolat et aux fruits, douze desserts à l'assiette ainsi que trois sculptures d'un mètre vingt-cinq, en chocolat, glace et sucre.


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N°204 du 1er au 7 février 2013

Millesium - Salon Maison Passion

Pour rêver d'être mieux chez soi !

Il offrira à toutes les bourses l'occasion d'imaginer un habitat plus spacieux, moderne, économe en énergies. Nouvelles couleurs, nouveaux matériaux, nouveaux concepts : le salon Maison Passion, à Epernay, joue la carte de l'innovation dans le cocooning.

xUne petite visite pour sortir de la grisaille, rêver un peu, faire des projets et, pourquoi pas, réaliser de bons achats. Tel est l'objectif du salon Maison Passion qui se tient du 1er au 4 février au Millesium. Habitat, immobilier, jardins, déco, salles de bain : vous trouverez tout sur cet espace qui réunira plus de 100 professionnels et marques. Il y aura des commerçants locaux, des nouveaux et des anciens, qui ont tout mis en oeuvre pour inviter les visiteurs à cocooner chez eux. « C'est l'occasion de se faire connaître, de présenter nos singularités, nos complémentarités », commente Patricia Mirand, la créatrice de la boutique Second Life, à Epernay. Depuis son ouverture, le magasin multiplie les initiatives. Il organise des expositions, des démonstrations, des rencontres avec d'autres professionnels. Pas forcément de la déco. Il y aussi des vernissages qui contribuent à faire connaître des cavistes, des

traiteurs et des artistes. Aux côtés de boutiques novatrices, comme Second Life, on pourra retrouver des poids lourds de la maison, du sol au plafond. « Deux comportements émergent dans le domaine de l'habitat. D'un côté, on se concentre sur le fonctionnel et le pragmatisme. De l'autre nos attentes s'expriment dans une quête d'évasion, à travers une nature fantasUn toit, aussi pour la piscine ! © DR

mée », explique l'organisateur de la manifestation. Les consommateurs sont très attachés au coût d'un investissement. Les achats sont plus raisonnés mais doivent surtout être moins « éconovores ». « Aujourd'hui les exposants présentent des nouveautés plus performantes techniquement ou énergétiquement », commente un chauffagiste.

La prime à la casse chaudière, label accordé par l'Etat pour soutenir l'initiative lancée en avril 2011 par la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage (FF3C), a été reconduite jusqu'au 31 décembre 2013. Elle est étendue aux vieilles chaudières bois. Un million de chaudières fioul sont concernées en France. Que trouvera-t-on sur ce salon ? De tout ! Cuisine, carrelage, salles de bains, nouveaux sols très résistants. Le salon accueillera des démonstrations culinaires les vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 février sur un stand avec deux chefs. On hissera aussi les couleurs au jardin avec le retour de l'orange, couleur vitaminée pour un effet anti-crise, mais également utilisée pour une ambiance vintage très en vogue. Beaucoup plus esthétique qu'avant, le gazon synthétique compte de plus en plus d'adeptes parmi les particuliers propriétaires de jardins, de balcons et de terrasses. Les gazons artificiels offrent aujourd'hui l'aspect d'une pelouse aussi vraie que nature. Et reproduisent le même toucher naturel de l'herbe. Au Millesium le vendredi 1er février de 10 h à 21 h, samedi 2 et dimanche 3 février de 10 h à 19 h et le lundi 4 février de 10 h à 18 h. Prix d'entrée: 4€. Gratuit pour les moins de 12 ans.

Jean Batilliet


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N°204 du 1er au 7 février 2013

Jeunes mineurs étrangers isolés

Radiographie de l'inefficacité

Fin décembre dernier, Dominique Baudis, le Défenseur des Droits, formulait quinze recommandations à Christiane Taubira, garde des sceaux, au sujet des mineurs étrangers isolés en France. En attendant qu'une loi, un décret ou simplement une circulaire émane du gouvernement (les ministères de la justice et de l'intérieur travaillent dessus), la situation se complique, et la Marne n'y échappe pas.

x« Depuis plusieurs mois, je suis particulièrement saisi de situations de mineurs étrangers isolés en errance, qui ne parviennent pas à être pris en charge, disait Dominique Baudis à l'AFP en décembre. L'intérêt supérieur de l'enfant doit primer par rapport à la politique des flux migratoires. Un mineur isolé est avant tout un mineur et un mineur vulnérable. » Le Défenseur des Droits poursuivait en expliquant que cerLa radio du poignet, comme test osseux pour démontrer la majorité, est pointée du doigt. © DR tains de ces jeunes mineurs isolés faisaient l'objet, souvent, « avant toute évaluation socioteuse. La loi (article 47 du code civil) indique topie, mais doit-on négliger la loi pour autant ? paraît insensé, mais le calcul mérite d'être fait : éducative, de présentation devant les services que « tout acte de l'état civil des Français et des Parce que pour les jeunes en question, la seule un mineur isolé « coûte » 65 000€ par an (178€ de police », n'hésitait pas à dire que « l'accent étrangers fait en pays étranger et rédigé dans vérification qui ait été faite, c'est la radio du par jour) au Conseil général. Sur le territoire est mis sur leur nationalité étrangère ; ces les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si poignet, avec toute la marge d'erreur qu'elle marnais, actuellement, 37 jeunes mineurs (ou jeunes voient leur identité, leur âge, leur hisd'autres actes ou pièces détenus, des données majeurs ?) isolés étrangers « posent problème ». comporte (lire par ailleurs). Et pour certains, il a toire et leur parcours remis en cause sinon extérieures ou des éléments tirés de l'acte luiSoit l'équivalent de 2,4 millions d'euros par an. fallu la générosité d'un éducateur pour prendre déniés par leurs interlocuteurs ». Dominique même établissent, le cas échéant après toutes Conséquence : ces dernières semaines, en charge une ou plusieurs nuits d'hôtel, l'acBaudis avait déploré que « de nombreux vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, plusieurs jeunes mineurs isolés étrangers ont été cueil au domicile, ou la nuit à la rue, dans le hall mineurs isolés étrangers se voient déclarés falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne déclarés majeurs après un test osseux, sortis du d'une gare, au mieux. Jusqu'à une décision de majeurs, même munis de papiers d'identité foyer pour mineurs où ils étaient hébergés, concorrespondent pas à la réalité ». Les histoires justice, qui souvent, renvoie le jeune étranger attestant de leur minorité. Le doute doit systéisolé dans le foyer pour l'enfance. Dans l'attente duits à la plateforme itinérante d'accueil des de plusieurs jeunes qui nous ont été rapportées matiquement leur profiter ». Les test osseux de... L'entrée en vigueur d'un décret gouvernedemandeurs d'asile (Piada), gérée par la Croix ne manifestent clairement pas que de telles vérisont dans le viseur du Défenseur des Droits : Rouge, qui régulièrement, rejette la « majorité » mental qui dira précisément quoi faire. fications aient été réalisées. Certes, chercher la « Compte tenu de leur fiabilité déficiente, ils ne du jeune étranger isolé. L'aide sociale à l'enfiabilité d'un document dans certains pays doivent à eux seuls servir de fondement à la fance indique qu'elle ne prend pas en charge le d'Afrique ou d'Asie relève sans doute de l'uTony Verbicaro détermination de l'âge. » jeune, car déclaré majeur, mais si le jeune en En clair, l'histoire normale veut que lorsqu'un question continue d'affirmer qu'il est mineur, il x jeune mineur isolé étranger se trouve sur le sol n'est pas légalement candidat à la demande L'atlas radiographie osseux de Greulich et Pyle, qui fait foi, date de 1959. Une radio du poignet (uniquefrançais, il est supposé être pris en charge par d'asile. Vient-il pour demander l'asile ou ment chez les garçons, parce que chez les filles, la fin de croissance est généralement terminée avant l'aide sociale à l'enpour poursuivre des 18 ans) permet de dire, en vérifiant la cicatrisation osseuse, que la croissance est terminée. Dès lors, en Mieux vaut un majeur hébergé avec fance, compétence du études ? Le jeune peut France, on estime que le radiographié a au moins 19 ans. Conseil général. Dans les mineurs ou un mineur à la rue ? alors, s'il a de la L'Académie de médecine, saisie en 2006 par les ministères de la Justice et de la Santé et des Solidarités le processus habituel, chance, trouver une « confirme que la lecture de l'âge osseux par la méthode de Greulich et Pyle universellement utilisée, le jeune se retrouve au commissariat, d'où l'on place d'hébergement via le 115, mais les places permet d'apprécier avec une bonne approximation l'âge de développement d'un adolescent en dessous appelle le procureur de la République qui y sont chères en ce moment, ou tout bonnement de 16 ans. Cette méthode ne permet pas de distinction nette entre 16 et 18 ans ; rappelle qu'il existe informe l'aide sociale à l'enfance, laquelle trouse retrouver à la rue. Au Conseil général, et c'est cependant des situations relativement rares où âge de développement et âge réel comportent des disve un foyer au jeune. Bilan de santé, évaluation compréhensible, on explique qu'il est interdit de sociations, la plupart d'entre elles conduisant à une sous-estimation de l'âge réel en particulier chez les socio-psychologique, tests pour déterminer placer des majeurs dans un foyer de mineurs. garçons ; recommande la double lecture de l'âge osseux, par un radio pédiatre et un endocrino-pédidans quelle classe on va pouvoir scolariser l'enAu risque de laisser un mineur dehors ? atre ; souligne que l'examen clinique en milieu spécialisé avec détermination du stade de développefant, etc. Ce parcours classique est généraleCertains départements ont répondu à la problément pubertaire, et éventuellement contrôle six mois plus tard, augmente la fiabilité de la détermination. » En tout état de cause, la justice, les parquets en l'occurrence, ne cachent pas que la question est ment suivi. Le problème se pose quand, par matique en créant des structures d'accueil spécicompliquée, que l'on ne se contente pas du seul examen osseux. Des travailleurs sociaux nous ont exemple dans la Marne, les 480 places fiques pour les jeunes mineurs (ou majeurs) indiqué que les tests osseux devaient forcément être ordonnés par le procureur de la République, dans d'hébergement de mineurs isolés, français ou isolés étrangers. Evidemment, ce type un cadre légal. Or, le Conseil général nous dit qu'il arrive que, en tant que représentant légal du mineur étrangers, sont toutes occupées. Et qu'en plus, le d'hébergement représente un coût supplémenqu'il recueille via l'aide sociale à l'enfance, il demande un examen osseux dans le cadre d'un bilan de contexte de crise plonge les économies du taire, et la Marne n'en a aujourd'hui pas les santé général. Toujours d'après les travailleurs sociaux, « toute la démarche doit être faite avec le condépartement dans le rouge en raison de l'augmoyens. sentement éclairé du jeune. S'il est isolé, il doit être représenté par un représentant légal. Un jeune mentation des dépenses de prestations sociales, Pourtant, cette réponse apparaît comme la mineur, qui plus est seul dans la nature, doit être accompagné. Le test osseux doit être effectué par une non compensées par l'Etat, lui même dans le meilleure. Elle permettrait de donner du temps équipe médicale (médecin, psychologue, radiologue, experts auprès des tribunaux). Avec le test osseux, rouge. Au Conseil général de la Marne, on ne pour, peut-être, réellement vérifier la véracité on touche à l'intégrité physique de la personne. Le jeune doit être consentant ; pour l'être, il doit avoir cache pas que si l'Etat « remboursait » ne seraitdes documents d'identité présentés, de faire donné son consentement à son représentant légal, et un interprète est nécessaire s'il ne parle pas ce que la moitié (20 sur 40 millions d'euros) de deux tests osseux, des radios, espacés de six français. Toute cette démarche n'existe pas actuellement. » ce qu'il doit, on trouverait des solutions. Ça mois, qui donnerait une réponse moins dou-

La radio du poignet comme preuve de la majorité ?


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Justice

Amendes requises contre la SCNF après la chute mortelle d'une passagère

En 2008, une jeune femme se tuait en tombant d'un train en marche, en gare de Troyes. Mardi dernier, la SNCF et deux cheminots de 32 et 39 ans ont comparu devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire.

xFrancesca avait tout juste 25 ans lorsque ce matin du 6 novembre 2008, elle a perdu la vie en voulant sauter du train qui repartait de la gare de Troyes. Cette Chapelaine d'origine congolaise avait oublié un sac dans le wagon 13 et était remontée à bord. Mais le train a redémarré. Elle a voulu redescendre, coûte que coûte. Son imprudence lui a été fatale. Trouvant un peu plus loin une porte ouverte, elle a sauté en trébuchant sur la voie ferrée. Plusieurs wagons l'ont écrasée. La malheureuse décédait quelques heures plus tard. Poursuivis pour homicide involontaire, deux prévenus, un agent contrôleur et le chef d'escale qui étaient en service ce jour-là, ainsi que la SNCF, représentée par son directeur régional de ChampagneArdenne, Patrick Auvrele, ont comparu mardi devant le trubunal correctionnel. La justice reproche à la SNCF de ne pas avoir procédé aux réparations de cette porte signalée défectueuse et le manque de communication entre les agents. Au contrôleur qui se trouvait dans le train, elle lui impute de ne pas avoir condamné cette porte qu'il savait non réparée et de ne pas avoir tiré le signal d'alarme au départ du train ; au chef d'escale, d'avoir donné le signal de départ du train sans avoir vérifié que toutes les portes étaient bien fermées.

Le train avait quitté la halle de la gare lorsque la jeune femme a trébuché sur les rails. © L'hebdo du vendredi « Le train Paris-Belfort était en retard d'une heure à cause d'une grève. Ce jour là, le chef d'escale était absorbé par des enveloppes de retard. C'est lui qui doit donnner le signal au contrôleur d'actionner la fermeture des portes. Mais lorsqu'il revient sur le quai, le contrôleur a déjà fermé les portes, à cause du froid », a résumé le président du tribunal Gérard Launoy. Le Corail diesel est très bruyant, le chef de gare n'entend pas le contrôleur qui lui criait « la porte ! ». Au contraire, il interprète son geste comme si tout est bon et donne le signal de départ. « Le train est en mouvement et je vois la femme affolée qui tape derrière une porte. Je lui fais signe de ne pas bouger et je vois, après, la porte ouverte », se souvient à la barre le chef d'escale. Imaginant le drame qui allait se produire, il court après la voiture pour tenter

Sport et insertion

Clubs Solidaires : encore du terrain à gagner en région En septembre dernier, la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) signait, avec l'association Sports sans Frontières, un partenariat pour développer l'insertion sociale et professionnelle des jeunes à travers le sport. Une première en France. Verdict, cinq mois après ? Deux structures sont l abellisées « Clubs Solidaires » en région. Le Champagne Châlons Reims Basket (CCRB) permet aux jeunes en rupture scolaire de rencontrer ses joueurs pros grâce à l'opération « Un rebond pour l'avenir », tandis que le judo club de Marnaval, à Saint-Dizier, propose à ses licenciés - depuis plusieurs années déjà des séances de soutien scolaire et des visites d'entreprise via le dispositif « Cent ceintures noires vers l'insertion ». « Ce club est à l'initiative de notre démarche », souligne Pierre Oudot, directeur régional de la DRJSCS. Dans l'Aube, la Marne et les Ardennes, huit autres structures ont rejoint le mouvement et travaillent à l'obtention du label. Sur 3 664 clubs et associations sportives recensés en Champagne-Ardenne. « Nous organisions jusqu'ici des comités de coordination locaux », explique le directeur. « Vu l'envergure du projet et sur demande du Sous-Préfet de Saint-Dizier, nous lançons un comité de suivi régional qui réunit tous les acteurs champardennais concernés, aussi bien des fédérations sportives que des collectivités, des entreprises, des administrations, etc. Objectifs : essaimer l'opération sur tout le territoire, l'étendre à toutes les disciplines, et y associer 800 clu bs d'ici quatre ans ». Vaste challenge, non ? « Nous allons profiter de cette nouvelle olympiade et du renouvellement des dirigeants sportifs qu'elle implique pour faire passer le message. Cette notion d'ouverture sociale et solidaire est quelque chose d'assez neuf dans le milieu sportif. Mais les clubs ne doivent pas avoir peur de s'y engager. Ils jouent un véritable rôle d'opérateur social, et peuv ent contribuer à recréer ce lien avec les jeunes ».

Sonia Legendre Des affiches et flyers pour promouvoir le sport solidaire seront prochainement distribués à tous les partenaires de la DRJSCS © DR

de la refermer, en vain. Quelques secondes plus tard, il aperçoit la jambe de la voyageuse prête à sauter. Ses coups de sifflet résonnent dans le vide. Il lance l'arte radio. A l'intérieur, le contrôleur sent la voiture freiner et pense que tout est résolu. Mais Pierre se précipite déjà auprès de la jeune femme blessée tandis que le train s'arrête 70 mètres plus loin. Les experts techniques ont estimé à 18 km/h la vitesse du train au moment où la victime se trouvait sur le marchepied. A cette vitesse, les portes ne peuvent plus rester ouvertes. Normalement. Des pièces étaient également en état d'usure avancée. Est-cela qui est à l'origine du dysfonctionnement de la porte ? Au départ de Paris, un autre incident était signalé à cause d'un fumeur qui coinçait cette même porte avec son pied au moment de départ. A la barre, les deux prévenus estiment chacun avoir respecté la procédure. « J'applique simplement la réglementation qui m'impose depuis le quai de regarder le train d'un bout à l'autre. Si j'ai connaissance d'une porte défectueuse, j'y vais », explique le chef d'escale. Le contrôleur indique quant à lui que « dans le carnet de bord, nous ne sommes pas tenus de vérifier chaque véhicule ». « En cas de difficultés, quels sont les gestes réglementaires ?», demande Julie Demesse, substitut du procureur. « Utiliser tous les moyens possibles pour établir la communication, celle-ci doit restée spontanée et visuelle », explique à son tour Patrick Auvrele. Pour le parquet, les fautes sont caractérisées. Tout en reconnaissant qu 'il y a « une réelle imprudence à descendre d'un train en marche », il estime que les deux agents n'ont pas respecté le protocole en vigueur et ont commis une faute. « Le contrôleur aurait dû

immédiatement tirer le signal d'alarme ce qui aurait fait arrêter le train ». Quant au chef d'escale, « il s'est écarté du protocole en remettant des enveloppes retard, il ne voit pas ensuite le signe qu'on lui fait pour lui montrer une porte ouverte ». Une amende de 1000 euros avec sursis a été requise à leur encontre. « La SNCF veut laisser une marge de manœuvre entre le contrôleur et le chef d'escale mais celle-ci s'avère inefficace. De même à cette vitesse, les portes devaient être fermées automatiquement, seule une défaillance technique peut avoir un lien de causalité », ajoute la magistrate qui a requis une amende de 30 000 euros. La décision a été mise en délibéré au 5 mars prochain.

Géraldine Pion

xLa défense plaide la relaxe « Si la victime est morte, c'est parce qu'une porte était ouverte. Est-ce à cause d'un voyageur ou du système de fermeture ? On ne peut pas le savoir aujourd'hui », regrette Me Germain Yamba, l'avocat des proches de Francesca. De leur côté, et sans surprise, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe des prévenus et de la SNC estimant que ces fautes n'étaient pas caractérisées. « Un signal d'alarme n'arrêterait pas immédiatement un train, on parle aussi d'imprudence incontestable ! » a martelé Me Duplan, pour la défense du contrôleur. Me Couturier, qui défendait le chef d'escale, a, lui, souligné les divergences des expertises et « l'impossibilité d'établir une faute pénale et une responsabilité », mettant en cause la responsabilité civile de la SNCF.

Au Tribunal correctionnel

xMomo le « vilain pas beau »

Admettons, l'accroche paraît quelque peu enfantine et pas forcément élogieuse... Il faut reconnaître qu'elle est toutefois en plein accord avec le profil de notre vainqueur du jour, Mohamed, accusé par ses juges de vol avec violence et tentative de séquestration sur un couple de son quartier. Dans les faits, aidés par trois de ses acolytes, le grand gaillard, baraqué comme un Stallone de la belle époque, les épaules aussi larges qu'une authentique armoire normande, aurait retenu sous la contrainte les époux pendant près d'une heure, le temps de les dépouiller tranquillement. Peu commode, le molosse serait allé jusqu'à menacer les victimes de leur couper leur petit doigt si celles-ci le bougeait, justement. « Honnêtement, Madame la juge, je ne sais pas pourquoi la victime m'a accusé, je n'ai rien à voir avec ce monsieur, je sais juste qu'il partageait un petit jardin avec des amis à moi, rien de plus. » Zut, encore une erreur judiciaire, que la justice est approximative parfois ! Quoique... Pour la Présidente du tribunal, le doute n'est pas permis dans cette affaire : « Vous dites n'avoir rien fait mais ce qui est surprenant, c'est que plusieurs semaines après l'agression, vous avez recroisé ce monsieur et l'avez menacé de représailles. Vraiment étrange pour quelqu'un affirmant n'avoir rien à se reprocher... » Malgré des événements ne jouant réellement pas en sa faveur, « Momo » tient bon et poursuit sur sa même ligne de défense : « Je ne comprends pas pourquoi tout ça m'arrive. Vous savez, aujourd'hui, les gens sont prêts à tout parfois pour emmerder leur monde. Je crois qu'on veut me nuire, c'est tout. » En d'autres temps, la bonne vieille théorie du complot aurait pu passer, mais avec dix mentions à son casier judiciaire, le mis-encause paraît d'un coup beaucoup moins crédible, et la magistrate ne s'y trompe au demeurant pas : « Vous devez reconnaitre cher monsieur qu'il est désormais difficile de vous faire passer pour un tendre... ». « De simples erreurs de jeunesse, qui n'en a jamais commise ?! », interpelle derechef notre Caliméro aux biceps d'acier. Le sourire aux coins des lèvres, la Présidente rappellera au grand étourdi que la dernière condamnation « ne remonte qu'à l'été dernier, en juillet 2012, alors ne poussez pas quand même... ». Pousser c'est le Momo, pardon, le mot, car à l'issue de son audience, il n'a fallu qu'un mot de la juge pour pousser le prévenu derrière les barreaux, pour deux ans de prison ferme.

Aymeric Henniaux


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Bâtiment et Travaux Publics

Trop (de charges), c'est trop !

Avec un jour d'avance sur le mouvement de grève lancé au niveau national, la Fédération départementale du Bâtiment et des Travaux Publics (FBTP 51) a protesté devant la Préfecture. Pour contester les charges écrasantes et la concurrence déloyale auxquelles se heurte la profession.

xAgriculture, fret ferroviaire, industrie... Dans la Marne, ces derniers temps, les manifestations vont bon train et les doléances auprès du gouvernement ne manquent pas. A croire que les organisations syndicales se sont donné le mot. Ou alors, plus plausible, qu'il se trame un malêtre général au sein des entreprises locales. Pour la FBTP 51, qui a mobilisé une soixantaine d'adhérents rue Carnot à Châlons ce mercredi, les charges imputées aux artisans et entrepreneurs posent de sérieux problèmes. Et la profession n'est pas connue pour descendre dans la rue inconsidérément - sa dernière manifestation date de 1996 -, c'est donc dire si la situation est critique. « Rien qu'en 2012, nous avons perdu environ 30 000 emplois en France, et 221 dans la Marne », déplore Rodolphe Lefèvre, président de la fédération rémoise. « D'où ces casques déposés symboliquement aux pieds de la Préfecture. Trop de charges tuent l'emploi. A commencer par la TVA. Nous avons accepté

vail au noir et beaucoup continuent à le pratiquer en étant déclaré auto-entrepreneur. Ils savent qu'il leur suffit d'éditer une facture en cas de contrôle fiscal ».

Sonia Legendre

xLes services de l'Etat mobilisés

Chose rare dans la profession, les artisans et entrepreneurs marnais du BTP ont manifesté devant la Préfecture, ce mercredi à Châlons © l'Hebdo du Vendredi

sans protester le passage de 5,5 à 7 % l'année passée, ce qui ne nous semblait pas encore trop préjudiciable. Aujourd'hui, on nous annonce 10 % pour 2014. Soit le double, en seulement deux ans ! ». Associée à l'augmentation du coût de l'énergie ou à la baisse des chiffres d'affaire cumulée ces dernières années, la mesure promet un impact désastreux sur les professionnels du BTP. En particulier sur les petites structures, « qui croulent déjà sous les charges, à peine installées. Bien sûr, on incite nos adhérents à une gestion prudentielle de leurs entreprises, mais on ne pourra pas rester dans cette situa-

tion plus longtemps. Et évidemment, nos perspectives d'embauche et de formation sont aussi très réduites ». Riccardo Agnesina, le président départemental, pointe également du doigt l'éternel décrié de la fédération : le statut d'auto-entrepreneur. « Une forme de concurrence déloyale. Les auto-entrepreneurs ne sont soumis à aucune obligation de formation, et ne paient ni TVA ni assurance sur les travaux qu'ils réalisent. Contrairement à nous, qui sommes en mesure de garantir nos prestations pendant dix ans. Une vraie sécurité pour le client. Pire, ce statut encourage le tra-

La rencontre entre la fédération et JeanEdmond Beyssier, directeur de cabinet du Préfet, semble avoir été constructive. « Le Préfet connaît nos revendications et les comprend », concède Eric Brulé, secrétaire général de la FBTP 51. « On nous a assuré que tout un travail était mené au niveau local pour lutter contre le travail illégal, et notamment les situations parfois irrégulières de sociétés étrangères. Nous ne sommes pas contre la concurrence, mais tout le monde doit être soumis aux mêmes règles. Le directeur du cabinet nous a également affirmé que les dotations de l'Etat n'avaient été réduites dans aucune commune de la Marne. Nous espérons que la future banque publique d'investissement permettra aux collectivités locales de trouver plus facilement des financemen ts pour leurs travaux. Et qu'elles pourront ainsi répondre à leurs obligations de mise en conformité ». Les représentants rencontreront plusieurs députés et sénateurs la semaine prochaine, à Paris.


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Enseignement supérieur

L'Université avance ses pions

A quelques semaines des premières formulations des vœux par les élèves de terminales, l'Université de Reims Champagne-Ardenne ouvre ses portes ce week-end. L'occasion pour les bacheliers de se familiariser avec les filières proposées et pour l'Urca de mettre la lumière sur ses nombreux projets à venir.

x« Essoufflée », « en perte de vitesse », « de moins en moins attractive », « incapable de garder ses étudiants », ces dernières années les critiques n'ont pas épargné l'Université ReimsChampagne-Ardenne qui a vu, malgré elle, sa réputation s'écorner. Pas évident dans ces conditions d'attirer un nombre croissant de bacheliers. Pourtant, l'Urca a de vrais et solides atouts à mettre en avant pour attirer les jeunes champardennais (et les autres) dans ses facultés. Selon son président, Gilles Baillat, il existe deux types « d'arguments » pouvant rendre incontournable l'Université de Reims et expliquant d'ores et déjà la progression ces dernières années du nombre d'étudiants inscrits. « Il s'agit des fondamentaux et des projets de développement pour l'avenir. » Les fondamentaux tout d'abord. Pour le président, « il y a ici une réelle pluri-disciplinalité de l'université avec un nombre considérable de formations proposées aux bacheliers. C'est un élément très important, surtout quand on sait que de plus en plus d'étudiants se réorientent à l'issue de leur première année dans le supérieur. En disposant d'autant de filières, ça permet à nos jeunes qui échouent de s'inscrire et trouver leur bonheur ailleurs, tout en restant dans la région. » Autre point fort de ces « arguments fondamentaux » de l'Urca, la possibilité pour les néo-diplômés (de licence notamment), de poursuivre leur cursus

21 800 élèves sont inscrits cette année dans les différentes facultés de l'Urca. Des effectifs en hausse. © l'Hebdo du Vendredi

dans le supérieur en optant pour un Master et/ou un Doctorat, accessibles là aussi sans avoir besoin de quitter la Champagne-Ardenne. « C'est primordial pour nous de garder dans la région nos étudiants jusqu'au bout de leurs études. C'est pour cela qu'on souhaite faire profiter chaque département des offres de l'Urca, par le biais par exemple de cours magistraux en visio-conférence (ce qui se pratique déjà avec un grand succès à l'IUFM, où les étudiants de Châlons, Troyes ou Chaumont peuvent suivre les cours à distance, en restant dans leur ville. » Renforcer les liens lycées-université Mais loin de ne se satisfaire que des acquis, Gilles Baillat et son équipe planchent aussi sur l'avenir, en mettant en particulier l'accent sur les liaisons entre les lycées et l'université. « On a deux projets allant dans ce sens, l'un inédit dans la région,

Le Grand Campus, l'atout majeur

xAvec l'organisation d'un séminaire, regroupant universitaires et partenaires, et consacré au schéma directeur immobilier le 17 janvier dernier, l'Urca est enfin rentré dans le vif du sujet quant à son projet de Grand Campus à Reims. Une première étape qui en appelle une autre, le 5 avril prochain sur le campus Croix-Rouge, avec la présentation officielle du projet définitif du Grand Campus, ses formations, son organisation interne... A quoi va ressembler ce futur grand campus dit à l'américaine, cette ville dans la ville ? Les premiers plans et projections du projet seront donc bientôt rendus publics. Un autre rendez-vous important est attendu pour la fin de l'année 2013 (en décembre), avec Gilles Baillat se réjouit de voir l'Urca la présentation du programme pluri-annuel de l'Urca, son retrouver un nouvel élan. © l'Hebdo du plan de financement, l'échéancier des travaux et le détail Vendredi des futurs projets. Sur ce dernier point, l'on sait déjà qu'une grande Maison de l'Étudiant est dans les cartons, ainsi qu'une mini-aréna (disposant d'équipements dédiés aux manifestations scientifiques, un concept unique en France). Une Maison des Langues et une de l'Internationale sont également envisagées, tout comme le transfert sur le site Croix-Rouge de la Présidence de l'Université et l'installation d'un Institut de la vigne et du vin (articulé autour de l'Effervescence et de la Septentrionalité). Au total, 300 millions d'euros devraient être investis sur ce projet. Un investissement colossal pour lequel le président de l'Urca, Gilles Baillat, espère bien des soutiens fi-nanciers forts : « Je sais que je peux compter sur la Région qui nous suit et nous encourage. La Ville de Reims se mobilise aussi mais j'aimerais qu'elle le fasse à la hauteur du soutien qu'elle peut apporter à Sciences Po... Bien sûr, je suis content que cette école se soit installée à Reims mais je regrette le montage financier qui a été fait pour elle. Notre projet est d'ampleur et transformera durablement la vie universitaire rémoise, nous devons être bien accompagnés. »

l'autre pour le moment unique en France. Le premier serait la mise en place de classes préparatoires intégrées au sein de l'Urca. L'idée serait d'ouvrir un réseau de classes prépas répartis sur nos cinq sites (Reims, Châlons-en-Champagne, Troyes, Charleville-Mézières et Chaumont) qui fonctionnerait en partenariat avec les écoles d'ingénieurs locales (ESI, Ensam...). Le but ici est de relancer l'attractivité des classes prépas scien-

tifiques, quelque peu délaissées par les étudiants ces dernières années. » Ce projet s'inscrirait dans une démarche de renforcement du pôle d'ingénierie champardennais avec le souhait, à termes, de proposer une offre dense et complète de formations en études d'ingénieur qui pourrait devenir une vitrine régionale. La seconde grande nouveauté à venir (au plus tôt à la rentrée 2013, sinon 2014) sera la mise en place de campus lycéens-universitaires. Si dans le premier cas, l'idée est de faire venir les lycéens vers l'université, ici le souhait du président Baillat est « de rapprocher l'université des lycées. On irait dans les villes où il n'existe pas de campus universitaire à proprement parlé pour permettre aux bacheliers de profiter des cours d'université dans des lycées existants. Il va de soi que ces classes spéciales auront un modèle pédagogique adapté.» Ces atouts de l'université, déjà proposés ou en cours d'installation, s'inscrivent par ailleurs pleinement dans le projet de Grand Campus de l'Urca, pour lequel 300 millions d'euros devraient être injectés jusqu'en 2020. Portes ouvertes le samedi 2 février, de 9h30 à 17h, sur les Campus Croix-Rouge et Moulin de la Housse de Reims, à l'ESI Reims, aux IUT de Châlons, Charleville, Reims et Troyes, aux Instituts Universitaires de Formation des Maitres des cinq sites de l'Urca, au Centre Universitaire Troyen (CUT) et à l'Institut de Formation Technique Supérieur de Charleville-Mezières.

A.H


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Grandeco - Dépôt de bilan

En Bref

162 salariés sur le carreau ?

C'est l'un des fleurons de l'industrie locale. C'est aussi, du haut de ses 175 ans, la plus ancienne fabrique de papiers peints de France. Mais aujourd'hui, le site de production châlonnais de Grandeco (ex Grantil) trône sur le triste podium des entreprises en danger, dépôt de bilan et licenciements à la clé. xPas de débrayage chez Grandeco

lundi. Au lieu de cela, 162 employés « venus pour faire tourner les machines et honorer les clients », dixit Franck Leclère, délégué syndical. « Mais suite à la procédure de mise en faillite déposée au Tribunal de Bruges, la direction belge nous interdit formellement de travailler. Les salaires de janvier n'ont pas été versés et on assiste à du chantage pur et dur : nous serons payés si nous acceptons d'être tous licenciés ». Et c'est légal, ça, en France ? « Ils se basent sur le droit belge et envisagent d'embaucher en CDD pour écouler le stock restant. Ce qui, à production normale, ne représente pas plus d'une semaine d'activité ». Pour rappel, en 2007, le groupe belge Ideco rachetait la fabrique Grantil, située avenue Ampère à Châlons. Deux ans plus tard, un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est engagé pour pallier les difficultés financières de l'entreprise et sauver le site de production. En vain a priori, puisque ce vendredi, un simple appel téléphonique aura suffi à annoncer aux salariés, réunis en comité extraordinaire, la cessation de paiement de Grandeco. Dès lors, tous les moyens sont déployés pour éviter le pire. Coups de fil aux fournisseurs, au tribunal, aux avocats, aux experts comptables, aux acteurs économiques et politiques, etc. Mais très vite, les réunions syndicales annoncent la couleur et la complexité du dossier. « On découvre un tas de choses laissant à penser que tout a été prémédité », regrette Franck Leclère. « Ils n'ont pas payé la mutuelle ni cotisé pour la retraite complémentaire depuis le dernier trimestre 2012. Et depuis juin, des directives sont données à nos collègues belges

xLe

xLe budget de la Région adopté à 679 millions d'euros La session du Conseil régional de Champagne-Ardenne des 28 et 29 janvier à permis de voter le budget primitif 2013. Le budget s'élève à 679 521 124€. Comme les années précédentes, les représentants de l'UMP-NC-DVD et du FN ont voté contre. Le Conseil régional a notamment voté le renouvellement, à la baisse (1,3 million d’euros au lieu de 1,6 million), à l'association pour le développement de l'aéroport Paris-Vatry (APVP). Seuls les élus d'extrême droite FN, rejoints de façon inédite par ceux d'Europe-Ecologie - Les Verts ont voté contre. Au cours de cette même session, un voeu déposé par l'intergroupe majoritaire, relatif à la carte des formations des lycées publics a été voté à l'unanimité. Le groupe FN n'a pas participé au vote.

xLes élus régionaux de la majorité transmettent un manifeste à l'Elysée

Hautvillers, berceau du Champagne, devra encore patienter avant de rejoindre les 38 sites français classés au patrimoine mondial. © l'Hebdo du Vendredi

pour réduire les achats ». Les opérations multiples de lease-back semblent également compliquer la donne. « Plusieurs opportunités de cession se sont pourtant présentées ces dernières années. Mais ils ont préféré revendre les machines et les murs du site aux banques, pour récupérer du cash. Aujourd'hui, quand bien même nous trouverions un potentiel repreneur, rien ne nous appartient ! Pire : pendant qu'on risque de se faire licencier, entre trois et cinq millions d'euros sont investis dans la boîte belge pour y développer de nouvelles activités ». Même sentiment d'amertume du côté des employés, tous corps de métiers et statuts confondus. « Notre charge de travail diminuait, c'était flagrant, surtout ces deux ou trois derniers mois », racontent plusieurs d'entre eux. « On se doutait de quelque chose, mais de là à imaginer ça ! Les curateurs (qu'on surnomme les « carotteurs ») ont magouillé derrière notre dos. Et les actionnaires nous ont fait croire que tout allait bien. Il y a même eu six ou sept CDI signés depuis septembre, dont un, début janvier. On a vraiment l'impression d'avoir été floués ». Lundi après-midi, une délégation syndicale s'est rendue en Préfecture pour négocier avec les curateurs belges de Grandeco, soutenue par Nicolas Fourrier, le Commissaire au redressement productif. Après plus de deux heures d'attente devant le bâtiment - et une tentative d'explication auprès d'un des curateurs surpris en train de sortir par une autre issue -, les salariés ont obtenu

quelques réponses. « L'entretien a été plutôt constructif », assure alors Jean-Pierre Oroy, le directeur du site châlonnais. « Ils acceptent la mise en place d'une procédure judiciaire française et contacteront leurs banques pour voir si les salaires de janvier peuvent être assurés ». Trois jours plus tard, la situation a encore pris un autre tournant et « évolue d'heures en heures », selon Franck Leclère. « Notre premier objectif était de reprendre la main de ce dossier sur le territoire français. Le Tribunal de Commerce de Châlons a désigné un administrateur judiciaire. Les salaires de janvier ne seront finalement pas payés. En revanche, une procédure de l'AGS (Association de garantie des salaires) a été déclenchée. Grâce à ces indemnités, nous devrions percevoir, au mieux d'ici quinze jours, l'équivalent des paies du 1er au 28 janvier ». Les représentants ont également obtenu une période de continuation d'activité jusqu'au 7 février, et donc la possibilité de geler la dette de l'entreprise, pour relancer la production et prouver la capacité du site à fonctionner en autosuffisance. « Mais depuis, nous avons découvert l'existence d'un nantissement passé entre Grandeco et Belfius Bank (ex Dexia). Cette dernière a exigé en 2007 une garantie financière sur ce que lui devait Grandeco. Résultat, à ce jour, les bénéfices que nous dégagerions en reprenant le travail iraient directement dans les poches de la banque ».

Sonia Legendre

maire de Châlons et le député montent au créneau

Comme beaucoup d'autres acteurs économiques, consulaires et politiques, Bruno Bourg-Broc et Benoist Apparu ont été stupéfaits d'apprendre la nouvelle, et suivent le dossier Grandeco avec la plus grande attention. Mieux, ils ont obtenu un rendez-vous à Paris le 6 février prochain, pour évoquer le sujet avec Arnaud Montebourg. Franck Lefèvre les remercie pour leur soutien, appréciable et même indispensable en ce moment. « Même si je crains que nous soyons un peu juste en termes de calendrier. Les choses bougent tellement vite ». A suivre...

Jean-Paul Bachy, président du Conseil régional, Olivier Girardin, président du groupe PS, Karine Jarry, présidente du groupe PC et Valérie Labarre, présidente du groupe EELV, ont exprimé, par le biais d'un manifeste, les préoccupations qu'ils souhaitent voir être prises en compte lors des prochaines discussions nationales portant notamment sur l'acte III de la décentralisation. A la veille de ces discussions par le Parlement, mais également des négociations qui vont s'engager dans le cadre du futur CPER et de la future programmation des fonds européens, les élus de la majorité ont souhaité interpeller leurs partenaires régionaux et nationaux sur la nécessaire prise en compte des particularités régionales. Le manifeste se conclut ainsi : « Au nom de l'intérêt des habitants de notre région, au nom d'une vision de notre développement qui ne fait nullement l'impasse sur nos difficultés mais revendique avec fierté les atouts dont nous disposons, nous appelons l'ensemble des acteurs impliqués dans notre région à partager une vision commune de notre développement et à faire bloc pour les porter ensemble face aux pouvoirs publics dans les semaines et les mois à venir. »

xUn court métrage soutenu par la Région aux Oscars Le film Mort d'une ombre de Tom Van Avermaet, soutenu par la Région Champagne-Ardenne en 2010, a été nommé dans la catégorie des courts métrages, parmi quatre projets, pour concourir à l'Oscar. C'est le seul film européen sélectionné. Les Oscars auront lieu dimanche 24 février à Los Angeles. Mort d'une ombre a été soutenu en 2010 dans le cadre du Fonds d'Aide à la Création Cinématographique National de la Région Champagne-Ardenne, avec une aide de 35 000€. Tourné intégralement dans la Marne du 23 au 28 novembre 2010, le film a bénéficié du soutien logistique du Bureau d'Accueil des Tournages de Champagne-Ardenne (de l'Office régional culturel de Champagne-Ardenne / Orcca), en amont pour la préparation et pendant le tournage. Il a notamment contribué à la recherche des décors (ancien collège des Jésuites et rues de Reims, Abbaye des Trois Fontaine et forêts environnantes), à la mise en relation avec les professionnels de la région (des techniciens : Anne Raveau, en tant que 2nde assistante réalisateur, et Gilles Teyssier pour les repérages). L'équipe du film s'est également appuyé sur des associations régionales dans son travail de reconstitution de la guerre 14-18.

xPortes Ouvertes de l'Institut Jean-Godinot

A l'occasion de ses 50 ans, l'Institut Jean-Godinot organise, samedi 2 et dimanche 3 février de 10h à 17h, des Portes Ouvertes. L'occasion de découvrir le travail réalisé au sein de ce centre de lutte contre le cancer grâce à des visites, des expositions et des débats qui se tiendront tout au long du week-end. Rendez-vous au 1 de la rue Général Koening à Reims. Rens. : 03 26 50 44 87 ou www.institutjeangodinot.fr

xL'Atlas des développements durables en Champagne-Ardenne est paru Publié par le CRDP de Champagne-Ardenne en partenariat avec l'ANDRA, la CPIE, EDF, l'INSEE, le Conseil général de la Marne et la Région Champagne-Ardenne, l'Atlas des développements durables en Champagne-Ardenne vient de paraitre. Sous la forme d'un atlas très documenté proposant cartes, diagrammes, schémas, photographies et analyses, cet ouvrage fait le point sur la problématique et les enjeux des développements durables dans la région. Douze domaines y sont abordés sous trois angles différents : économique, écologique et social. L'Atlas des développements durables en Champagne-Ardenne est disponible dans toutes les bonnes librairies de la région au prix de 30 euros.


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S port

w w w. l h eb d o d u ve n d re d i. com

N°204 du 1er au 7 février 2013

Foot L1 - 23e j. - Montpellier - Reims

Février, moins de jours, pas moins d'enjeu Dimanche à 17 heures, le Stade de Reims entame à Montpellier une série de matches bien compliqués, et déjà deux de suite en déplacement. xParce qu'après la Mosson, il fau-

dra se rendre à Marcel-Picot pour y jouer une équipe de Nancy qui s'est remise à y croire après son succès devant Lorient. Et ensuite, les Rémois recevront Saint-Etienne (7e), iront à Nice (6e) avant d'accueillir le leader, le PSG, le 2 mars. Et si les rouge et blanc enchaînent ces rencontres au même rythme que depuis début octobre et le déplacement au Parc des Princes (6 points en 14 matches, aucune victoire, six nuls, huit défaites), ils compteront 22 ou 23 points. Et l'avance du 18e sur le 19e, Troyes (quatre points) et

sur le 20e, Nancy (cinq points) risque d'avoir fondu. Une situation qui offrirait à tout un club un stress intenable jusqu'à la fin de la saison. Puisqu'on est dans les chiffres, que disent-ils de ce cru 2012-2013 d'un Stade de Reims de retour en Ligue 1 ? Déjà, un premier fait mentir une idée reçue. On entend souvent qu'un futur champion a la chance du champion, et que les mal classés jouent avec la scoumoune. Et pourtant, l'équipe qui a été le plus souvent sauvée par ses montants depuis le début de la saison, avec 12 poteaux ou barre transversale, c'est... Reims ! Dans le même temps, les Rémois n'ont touché les poteaux qu'à quatre reprises. Et avoir manqué ses trois derniers pénaltys (le dernier contre Toulouse, samedi) n'a rien à voir avec la réussite au sens de bonne fortune. Une autre statistique qui fait mentir

xAgassa et Ayité ne rentreront pas tout de suite...

Les deux Rémois qui participent à la Coupe d'Afrique des Nations, Kossi Agassa et Floyd Ayité, tous deux internationaux togolais, ont permis à leur sélection de passer pour la première fois de son histoire le premier tour de la compétition. Après une défaite initiale contre la Côte d'Ivoire (2-1), un succès face à l'Algérie (2-0), les Eperviers ont partagé les points mercredi soir avec la Tunisie (1-1). Ayité, titulaire pour la première fois, a été dans tous les bons coups du Togo. Et Agassa a encore été parfait. Et quand il est parti du mauvais côté sur un second pénalty en fin de match, il a été sauvé par son poteau ! Le Togo affrontera le Burkina Faso ce dimanche en quarts de finale. Les Requins bleus du Cap Vert d'Odair Fortes, qui, lui, est resté à Reims, se sont également qualifiés pour les quarts (ils seront opposés au Ghana samedi). Une première également, pour une première participation à la CAN. Les autres quarts de finale : Afrique du Sud - Mali, samedi, et Côte d'Ivoire - Nigeria, dimanche.

En Bref xRallye

Monte-Carlo Historique : Hervé Migeo et Philippe Dudel en tête des régionaux

L'équipage rémois, soutenu par l'Hebdo du Vendredi, formé du tandem Hervé Migeo et Philippe Dudel était en sixième position jeudi soir, juste avant d'entamer les trois dernières épreuves qui se sont déroulées la nuit dernière. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le moteur de leur Golf GTI ronflait du côté du col du Castillon. Ils étaient les mieux classés de nos dix équipages régionaux.

xGala

de charité de Gymnastique Rythmique

Ce samedi 2 février aura lieu à Reims un gala de charité de Gymnastique Rythmique dont le but est de récolter des fonds pour la recherche sur les cancers du cerveau des enfants. L' Association « Le Défi de Fortunée », pour laquelle cet évènement est organisé, tend à faire connaître et évoluer la recherche sur les tumeurs cérébrales pédiatriques et plus précisément le gliome infiltrant du tronc cérébral. De nombreux gymnastes de très haut niveau seront présents lors de cette soirée : Delphine Ledoux (JO de Londres), Kseniya Moustafaeva et Lucille Chalopin du Collectif inviduels Sénior France, Katie Delena du Collectif individuel Junior France, Lina Beauguitte, Fanny George, Julie Amesz, Bénédicte Thierry et Jeanne Isenmann de la troupe Les Mômes de Lo de Laurence Auerswald, Nada Jennane, Astrid Rabette et d'autres perles du pôle de Calais ainsi que Camille Ay, Eloise Marchon, Basma El Yazad et d'autres gymnastes du pôle d'Evry ! Cet évènement, qui est bien sûr ouvert à tous, promet d'être un grand moment de générosité et de partage !

De 15h30 à 17h au Complexe René Tys à Reims. Entrée : 10 euros (3 euros pour les moins de 12 ans).

Gaëtan Courtet a eu des occasions et a marqué face à Bastia. © L'Hebdo du Vendredi

ce que l'on pense : la possession de balle. Au cours de son excellente série du début de saison et de ses six matches sans défaite (quatre victoires, deux nuls), Reims a davantage eu le ballon que ses adversaires au cours d'un seul match, contre Sochaux (62,7%). Pendant les cinq autres matches à l'issue positive, les Rémois ont moins eu la possession.

Le paradoxe se confirme depuis ces 14 derniers matches sans victoire : sur sept d'entre eux, les hommes d'Hubert Fournier ont eu la maîtrise (contre Troyes, Evian, Brest, à Valenciennes, à Ajaccio, à Lorient, devant Bastia et à Sochaux). Et à part Troyes (1-1) et Brest (0-0), toutes ces rencontres se sont soldées par des défaites.

Côté duels, les rouge et blanc font le plus souvent jeu égal avec leurs adversaires et ont gagné ce combat à dix reprises, en 22 matches. Les Rémois ne sont vraiment passés au travers dans les duels qu'à Lyon et contre Toulouse samedi dernier. S'il est une donnée statistique qui permet d'expliquer les mauvais résultats stadistes et confirme, cellelà, une sensation, c'est le ratio tirs cadrés / tirs tentés. Depuis le début de la saison, les Rémois ont frappé au but 213 fois, pour 60 tirs cadrés et 103 non cadrés, auxquels il faut ajouter quatre montants et 46 tentatives contrées. Soit, en moyenne, 28,2% de tirs cadrés ! Il s'agit du plus faible ratio des cinq grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie), qui témoigne de l'impression d'échec des attaquants du Stade de Reims. En Ligue 1, Bordeaux domine à ce jeu (44% de frappes cadrées), devant Rennes (43,8%), Marseille (42,5%), et... Troyes (41,4%). Finalement, les chiffres...

Tony Verbicaro

Basket Pro B - 21e j. - Rouen - Châlons-Reims

Gare à la mauvaise surprise x En raison de la tenue à la ­

Kindarena de la rencontre de Coupe Davis entre la France et Israël, le rendez-vous du Champagne Châlons Reims Basket dans la toute nouvelle salle du SPO Rouen se déroulera mercredi 5 février. Ces quelques jours supplémentaires de préparation ne seront pas de trop à Nikola Antic et ses hommes après la désillusion vécue il y a une semaine lors de la réception de Fos-sur-Mer. Alors que Pierric Poupet et ses partenaires restaient sur un succès de prestige à Antibes, ils sont en effet tombés contre une vaillante équipe fosséenne (53-65). Avec les seuls Bryan Mullins (8 pts à 100%, 3 rds et 3 pds pour 17 d'évaluation) et Justin Burrel (20 points et 11 rds pour une évaluation de 20) à leur niveau, l'équipe marnaise ne méritait pas mieux. Trois joueurs ont même rendu une copie négative : Pierric Poupet (2 pts et -2 d'évaluation), Kévin Corre (2 pts et -1 d'évaluation) et Rodrigue Meels (2 pts et -2 d'évaluation). Autant dire que ces trois joueurs, comme le reste de l'équipe d'ailleurs, se doivent de réagir face à Rouen sous peine de laisser Pau et Evreux s'envoler aux

Face à son ancien club, Pierric Poupet espère bien une réaction collective après la défaite subie à domicle contre Fos-su-Mer. © l'Hebdo du Vendredi

deux premières places du classement. Entraîné par Laurent Sciarra, le SPO, actuel 10e de la Pro B, vise une qualification en play-offs. Toujours emmenée par un bon Wendell McKines (16,7 pts et 8,6 rbs) - l'intérieur US est tout de même bien moins tranchant qu'en début de saison - cette équipe reste, après une série de 4 succès de rang, sur une cruelle sortie de route à

Bourg-en-Bresse (104-83). Comme Châlons-Reims, le SPO Rouen a donc beaucoup à se faire pardonner.

Rouen - Châlons-Reims, mardi 5 février à 20h à la Kindarena, Rouen. Prochain match à domicile, Châlons-Reims - Bordeaux, vendredi 8 février à 20h au complexe René Tys à Reims.

J.D



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w w w. l h e b d o d u v e n d r e d i . c o m N°204 du 1er au 7 février 2013

Cirque-Marionnettes - Salmanazar

Théâtre - Salmanazar

Fantasques encombrants

xNon, les encombrants dont on parle ne font pas référence aux vieilleries que l'on sort régulièrement sur le trottoir. Ici, il est question d'antiquités humaines, de vieux forains fous furieux qui entendent bien réaliser ce qu'ils ont toujours voulu faire : du cirque ! Arrogants, alertes, triomphants sur l'arthrose et la morosité, ils nous offrent la vision d'un monde où l'impossible devient possible. Un monde où, loin d'être des fossiles, nos protagonistes se réunissent autour d'une piste pour nous surprendre encore et toujours à l'aide de leur fantaisie et de leurs curiosités de ferraille, mécanisées huilées, pneumatiques et artisanales. A Qui a dit que les vieux n'avaient plus de fantaisie ? © Jeanne Smith mi-chemin entre l'homme et la marionnette, les personnages mis en scène par Claire Dancoisne nous prouvent que les vieux peuvent encore faire preuve de fantaisie. « Je voulais raconter l'histoire d'une vieille famille de cirque pour qui dompter l'impossible était une nécessité. Même dompter leurs vieux os. Par exemple, au début du spectacle, ces vieux veulent encore croire à l'acrobatie et à la voltige. Alors s'ils ne peuvent plus faire d'aériennes pyramides qu'à cela ne tienne, ils les feront au sol ! La marionnette apporte dans ce spectacle beaucoup de sensibilité, d'humanité, d'émotion et de fragilité aux personnages. Elles servent au mieux l'univers poétique de la représentation. Et les spectateurs acceptent l'idée que la marionnette est vivante, considérablement proche d'eux-mêmes ». Les Encombrants font leur cirque - mardi 12 février à 20h30, théâtre Gabrielle-Dorziat.

Claire Lagrange

AGENDA AGENDA AGENDA AGENDA AGENDA AGENDA AGENDA AGENDA 20ème siècle, Georges Bernanos est pourtant CONCERTS vendredi 15 mars

VARIÉTÉ ET CHANSON FRANÇAISES : « MARC LAVOINE »

Musicalement et dans le thème abordé, Marc Lavoine surprend, se met à nu et détonne : ainsi sur le fil, il fait chalouper nos cordes sensibles.

À 20h00. Tarifs : 42 à 49 euros. Le Millésium, av. du général Margueritte à Epernay.

SPECTACLES

mardi 5 février

LA LIBERTÉ POUR QUOI FAIRE ?

Ou la proclamation aux imbéciles. Comptant parmi les auteurs les plus importants du

La liberté de contradiction

xComptant parmi les auteurs les plus importants du 20ème siècle, Georges Bernanos est pourtant mal connu du grand public. Jacques Allaire, comédien et metteur en scène, a décidé de lui rendre justice et nous propose aujourd'hui « La liberté pour quoi faire ? », bâti à partir de deux textes de Bernanos, « La liberté pour quoi faire ? » et « La France contre les robots ». Dans ce spectacle original à l'ambiance de fête foraine, véritable partition poétique pour deux clowns mélancoliques, il nous invite à la méditation et nous propose d'assister à la farce politique d'une société moderne réduite au consommable-jetable. « Cette pièce issue du répertoire contemporain, basée sur un texte formidable, nous permet une véritable réflexion politique et philosophique sur la liberté : on passe notre temps à nous plaindre de tout mais, au fond, que fait-on pour changer le monde ? Ici, on nous envoie à la figure toutes nos contradictions pour nous faire réfléchir » souligne Christian Dufour, directeur du Salmanazar. « C'est un spectacle à la croisée des chemins, un théâtre fait d'éclats, de musique, de fragments, c'est la révolution de 1789 qui vient demander des comptes à notre monde, c'est un spectacle sur aujourd'hui, sur nous maintenant. [...] Il est question de l'Homme, de la vie de l'Homme, de la France,

Plongés dans un univers de fête foraine, les protagonistes nous mettent face à nos contradiction. © Marie Clauzade

des marchands, de la Révolution. Sur le plateau s'agitent les fantômes de la liberté, notre âme, peut-être comme échappée de nousmêmes, et qui danse. Furieusement » conclue Jacques Allaire.

C.L

La liberté pour quoi faire ? ou la proclamation aux imbéciles - mardi 5 février à 20h30, théâtre Gabrielle-Dorziat.

La Comète - Concert

Portico Quartet : quatre jazzmen plein d'avenir

mal connu du grand public. Jacques Allaire, comédien et metteur en scène, a décidé de lui rendre justice. mardi 12 février

À 20h30. Théâtre Gabrielle-Dorziat à Epernay.

LES ENCOMBRANTS FONT LEUR CIRQUE

Ces encombrants ne font pas référence aux vieilleries que l’on sort régulièrement sur le trottoir. Ici, il est question d’antiquités humaines, de vieux forains fous furieux qui entendent bien réaliser ce qu’ils ont toujours voulu : faire du cirque !

À 20h30. Théâtre Gabrielle-Dorziat à Epernay.

xPeter Gabriel en personne les a signés sur son label « Real World ». Et lorsqu'on connaît l'importance qu'il attache à l'originalité et la performance artistiques, on imagine assez bien le standing du Portico Quartet. Jazzy et résolument audacieuse, cette formation londonienne se compose de quatre jeunes musiciens qui s'obstinent à bouleverser les codes de la composition classique. Une sorte de savants fous, capables d'entraîner leur public dans une transe planante, au rythme des sonorités surréalistes et envoûtantes du Hang Drum. Inventé en l'an 2000 par deux acousticiens suisses, l'instrument en question est le fruit de 25 ans de recherches méticuleuses réalisées sur de nombreuses percussions du monde, du gamelan balinais au gong de Chine. C'est donc dire l'unicité et l'esthétique des sons produits,

en live comme en studio. Sur scène, et c'est l'une des clés de leur succès, les prodiges mêlent à la perfection la légendaire élégance du jazz et les techniques des musiques actuelles. Le tout porté par les accords du saxophone, de la contrebasse, et teinté d'influences particulières qui viennent ajouter au caractère novateur du phénomène. On y décèlera de temps à autre l'écriture de Radiohead, la musique répétitive de Steve Reich ou encore certaines références électro, ainsi que des accents tantôt scandinaves, tantôt africains. Le voyage promet d'être agréable.

L'univers novateur et le jazz revisité du Portico Quartet, bientôt à la Comète © DR

Portico Quartet - Lundi 11 février à 20h30 à la Comète - Durée : 1h30 - Infos et réservations au 03 26 69 50 99

Sonia Legendre


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Exposition - Michèle Arsène-Lamiable

Les flux d'énergie courent sous les couleurs

xMichèle Arsène-Lamiable est fort connue dans la région. Professeure de mathématiques pendant 34 ans, essentiellement au lycée Godart-Roger d'Epernay, elle a emprunté de multiples modes d'expression pour nourrir et enrichir sa création sur la vie, et ce qu'elle appelle « le chaos et la liberté intérieure ». Elle pratique et enseigne les arts martiaux internes chinois depuis 25 ans : le Taï Chi et le Mei Hua Zhuang sous la direction directe de maîtres chinois. « Je recherche la maîtrise du souffle, l'enracinement, une certaine fluidité, la recherche intérieur », commente-t-elle. De ses nombreux voyages en Chine elle a rapporté de multiples centres d'intérêt : pour la littérature chinoise et la peinture où elle excelle dans les dessins au pastel, les portraits, les paysages. Elle est passée du figuratif à l'abstrait, du petit au très grand format, expérimenté des textures nouvelles pour jouer sur les subtilités de la couleur et des transparences. Comme de nombreux artistes locaux elle a passé plusieurs années dans l'atelier d'Anna Weber auprès de laquelle elle a trouvé son style, sa personnalité, une liberté créatrice qui concentre tous les flux d'énergie. Michèle Arsène Lamiable peint des paysages intérieurs dans lesquels chacun peut trouver des voies d'interprétation personnelle. A la médiathèque d'Epernay on retrouvera dans ses nombreuses œuvres son « Shan Shui », qui signifie littéralement « Montagne bleue » en chinois, c'est-à-dire « Paysage ».

Claire Lagrange

A la médiathèque centre-ville d'Epernay du 1er au 23 février. Entrée libre.

Michèle Arsène-Lamiable présente son expo dans les deux médiathèques d'Epernay. © l'Hebdo du Vendredi

Opéra - Opéra de Reims

« Le monde est fou »

xJeune soldat de caractère simple et bon, Wozzeck vit difficilement. Pour subvenir aux besoins de sa femme, Marie, et de leur fils, il sert de cobaye au docteur et de subalterne au capitaine de garnison. Pauvre d'esprit, il devient sombre et inquiet, moqué et humilié, simple jouet entre les mains d'intrigants égoïstes. Victime de mauvais traitements, il finit par sombrer dans la folie et s'en prend à Marie, qu'il soupçonne d'adultère. In© Cedric Delestrace/ACM-studio/Avignon carnant une révolte contre l'autorité dominatrice et dénonçant l'injustice d'un pouvoir qui s'acharne sur un personnage anonyme, victime d'une société hiérarchisée, l'oeuvre d'Alan Berg s'appuie sur le drame de Georg Büchner, Woyzeck, écrit en 1836 et lui-même inspiré de faits réels. Véritable chef-d'oeuvre d'expressionisme, Wozzeck ne vous laissera pas sortir indemne de cette histoire. « C'est à l'aspect social et forain de la pièce, même si les autres facettes de cette oeuvre - métaphysique et poétique essentiellement - sont également présentes, que nous nous sommes attachés. Woyzeck est un de ces nouveaux parias des « cités », comme l'avait fait Büchner en son temps avec son soldat dépenaillé. Composée comme un scénario de film, la mise en scène enrôle l'onirisme désenchanté de l'ouvrage dans une critique sociale du temps présent », note Mireille Larroche, metteure en scène. Malgré tout le malheur et la misère qui l'entourent, Wozzeck semble pourtant garder espoir et s'égosille : « Le monde est fou ! Le monde est beau ! »

C.L

Wozzeck - ven. 8 à 20h30 et dim. 10 février à 14h30, de 10 à 42 euros, Opéra de Reims


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C inéma

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N°204 d u 1 e r a u 7 f é v r i e r 2 0 1 3

Les horaires x

du 30/01/2013 au 05/02/2013

Pa t r i c k Va n l a n g h e n h ove n

AMITIÉS SINCÈRES

(France 1H44 Comédie dramatique) De Stephan Archinard, François Prévôt-Leygonie, avec Gérard Lanvin, Jean-Hughes Anglade, Wladimir Yordanoff. Walter est un homme au grand cœur qui déteste le mensonge et consacre sa vie à sa fille et ses deux amis. Pour lui, une seule devise prédomine : en amour comme en amitié, on se dit tout. Sauf que pour ne pas le froisser, ses amis lui cachent deux ou trois bricoles qui risquent de tout remettre en cause. Une comédie classique où chacun tient sa place sur le mensonge et l’amitié.

CINÉMA Le Palace 33 Bld Motte - 51200 Epernay

Amitiés sincères mercredi 14h30 | 17h30 | 20h30; jeudi vendredi lundi 14h30 | 20h30; samedi 14h30 | 17h | 20h | 22h30; dimanche 10h30 | 15h | 17h30 | 20h; mardi 14h30 | 18h | 20h30 Intersections (12 ans) mercredi 14h30 | 17h30 | 20h30; jeudi 14h30 | 20h30; vendredi lundi 20h30; samedi 14h30 | 17h | 20h | 22h30; dimanche 10h30 | 15h | 17h30 | 20h; mardi 14h30 | 18h | 20h30 Zero Dark Thirty dimanche 20h VFmercredi 17h30 | 20h30; jeudi lundi 14h30; vendredi mardi 20h30; samedi 17h | 22h30 Max mercredi vendredi 14h30; jeudi lundi 20h30; samedi 14h30 | 20h; dimanche 10h30 | 17h30; mardi 18h Django Unchained (-12 ans) mercredi samedi 14h30 | 17h30 | 20h30; jeudi vendredi lundi mardi 14h30 | 20h30; dimanche 10h30 | 15h VO dimanche 20h Alceste à bicyclette mercredi 14h30 | 17h30 | 20h30; jeudi vendredi 14h30 | 20h30; samedi 14h30 | 17h | 20h | 22h30; dimanche 10h30 | 15h | 17h30 | 20h; lundi 20h30; mardi 18h | 20h30 Paulette mercredi vendredi lundi 14h30 | 20h30; jeudi 14h30; samedi 17h | 20h | 22h30; dimanche 10h30 | 15h | 17h30; mardi 14h30 | 18h | 20h30 10,11,12 Pougne le hérisson dimanche 15h; mardi 18h

HAPPINESS THERAPY

(USA 2H02 Comédie dramatique) De David O. Russell, avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro. Pat ne possède plus rien, ni famille, ni maison. Le voilà revenu à la case départ chez papa et maman. Il rencontre Tiffany, une jeune femme à la vie bousculée, comme lui. Contre un retour de service, elle lui propose de l’aider à reconquérir sa femme. La vie transformera cet échange en bien plus, un retour dans le grand jeu des rêves et d’un avenir souriant. Le réalisateur de Fighter poursuit la même interrogation sur le mal-être de la classe moyenne américaine, en abordant le jeu, la prostitution, la bipolarité, avec deux acteurs inspirés. Cela donne au final une comédie qui pourrait surprendre au prochains Oscars.

CINÉ Le Majestic

ZAC des Escarnotieres 51000 Châlons Gangster Squad (-12 ans) (Avant Première) Jeu : 20:00 Hitchcock (Avant Première) Mar : 20:00 Amitiés sincères Mer, Sam, Dim : 11:15 | 13:45 | 16:00 | 18:00 | 20:00 | 22:15 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:45 | 16:00 | 18:00 | 20:00 | 22:15 Happiness Therapy Mer, Sam, Dim : 11:00 | 13:45 | 16:30 | 19:30 | 22:00 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:45 | 16:30 | 19:30 | 22:00 Lincoln Mer, Sam, Dim : 11:00 | 13:45 | 16:30 | 19:30 | 22:00 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:45 | 16:30 | 19:30 | 22:00 Intersections (12 ans) Tous les jours : 16:00 | 20:00 | 22:15 Zero Dark Thirty Tous les jours : 16:00 | 19:30 | 22:15 Cookie Tous les jours sauf Sam : 18:00 Rue mandar Mer, Dim : 11:15 | 16:00 | 18:00 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:45 | 16:00 | 18:00 Sam : 11:15 | 18:00 Le Dernier Rempart Mer, Jeu, Sam, Dim, Lun : 13:45 | 20:00 | 22:15 Ven, Mar : 13:45 | 22:15 Max Mer, Dim : 11:15 | 13:45 | 20:00 | 22:15 Jeu : 13:45 | 22:15 Ven : 13:45 | 20:00 Sam : 11:15 | 13:45 | 22:15 Lun, Mar : 13:45 | 20:00 | 22:15 Django Unchained (-12 ans) Mer, Sam, Dim : 10:30 | 13:30 | 16:30 | 19:30 | 22:30 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:30 | 16:30 | 19:30 | 22:30 Alceste à bicyclette Mer, Sam, Dim : 11:15 | 13:45 | 18:00 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:45 | 16:00 | 18:00 Paulette Mer, Sam, Dim : 11:15 | 13:45 | 16:00 | 18:00 | 20:00 | 22:15 Jeu, Ven, Lun, Mar : 13:45 | 16:00 | 18:00 | 20:00 | 22:15 Les Cinq Légendes Mer, Sam, Dim : 11:15 | 13:45 | 16:00

CINÉ La Comète

5 rue des Fripiers - Châlons-en-Champagne

4H44 Dernier jour sur terre VO Jeu 31 à 18h00 Dim 3 à 18h00 Le petit Gruffalo Mercredi 30 janvier à 15h00 FoxFire confession d’un gang de filles Mer 30 à 20h30 Ven 1er à 20h30 Sam 2 à 20h30 Lun 4 à 15h00 La chasse Mer 30 à 18h00 Ven 1er à 18h00 Dim 3 à 20h30 Augustine Jeu 31 à 20h30 Sam 2 à 18h00 Lun 4 à 20h00

INTERSECTIONS (12 ANS)

(France 1H41 Thriller) De David Marconi, avec Roschdy Zem, Frank Grillo, Jaimie Alexander. Un couple d’Américains se retrouve embarqué avec une bande d’inconnus pas très catholiques après un accident en plein désert. Comment s’en sortiront-ils en ignorant tout des uns et des autres, la solidarité ou les intérêts prendrontils le pas ? Un thriller convenu qui se laisse voir malgré certains aspects peu crédibles.

gros plan

Can't stop, won't stop, a history of the Hip-Hop generation (Jeff Chang ; St Martin's Press) 360°. Voilà le terrain couvert par cette bible à destination de tout amateur de Rap désireux de connaître un peu

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LINCOLN

(USA 2H39 Biographie) De Steven Spielberg, avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn. La première image nous ramène à la guerre et sa cohorte de désillusion, de terreur et d’horreur. Les dernières images s’achèvent sur un champ de bataille, écho des films de guerre de Spielberg. Il n’y a plus de lutte mais uniquement les corps gisants dans le silence de la fin des batailles. Entre les deux, s’allongent quatre mois pour mettre fin à la boucherie et signer le 13e amendement mettant fin à l’esclavage. C’est un film de la parole avec en fond le son des canons, pour que peut-être elle nous libère des batailles. La mise en scène reste sobre, classique brailleront certains, proche d’une partie d’échecs. Le mat sonne le glas d’un monde ou l’Afro-américain était un bien, et non un citoyen. L’enjeu est de taille. Lincoln pourrait finir la bataille avant que ne sonne l’heure, imposer la reddition au sud. Dans ce cas les esclaves redeviendraient des biens que l’ennemi exploiterait de nouveau. Tout le texte du 13e amendement repose sur le constat de l’égalité citoyenne, avant celle de la race. Le jeu est serré, les tractions pour un vote, aujourd’hui encore de mise au Congrès, vont bon train. C’est une voix contre un poste, des trahisons, des mensonges, des revirements de dernière minute, la paix et la liberté pour tout un peuple. La mise en scène joue la parole, resserre l’espace pour nous plonger dans des scènes intimistes ou parfois soutenues par la tension. De temps en temps, elle offre, avec quelques moments d’espaces plus larges, des respirations salutaires. Nous remarquerons des constances dans les mises en images chez Spielberg, comme pour La liste de Schindler. Lincoln apparaît comme une ombre de dos. L’autre partie se joue dans le bureau de Lincoln avec ses conseillers, c’est ici que la stratégie s’élabore, que les pactes se tissent. Ainsi, l’idée de classique du début laisse la place à la seule manière de construire son récit pour qu’elle contienne le tout, comme toujours chez lui. Découvrez la version longue et les sorties de la semaine sur www.cine-region.fr et notre chronique le mercredi de 18H à 18H30 sur France bleu Champagne.

M usique : la Griffe Velours

Hip-Hop Immortals (Immortal Brands) Les anglo-saxons appellent ça un coffee table book. Comprenez un livre de table basse. Soit un ouvrage grand format, généralement dédié à un sujet artistique, et qu'il fait bon laisser traîner négligemment sur la table du salon. N'en déplaise à nos amis outre-Atlantique, les lecteurs européens amateurs de beaux livres auront tout intérêt à ranger ce luxueux volume dans son habitat naturel : une bibliothèque. La prestance de Rakim dans un noir et blanc somptueusement contrasté, la loufoquerie d'un Ol'Dirty Bastard à moitié édenté, la fantaisie d'un Eminem encore insouciant à l'époque, autant d'instantanés témoignant des quelques rares moments de pause (pose ?) dans une musique dont les acteurs ne cessent de cavaler.

PAS TRÈS NORMALES ACTIVITÉS

(France 1H24 Comédie) De Maurice Barthélémy, avec Norman Thavaud, Stefi Celma, Maurice Barthélémy. Un jeune couple décide de faire une vidéo amateur avec son portable en souvenir de leur amour romantique dans la maison de mamie. Des faits étranges et mystérieux les poussent à appeler un copain vidéaste, pour tenter d’éclaircir le paranormal. C’est une parodie de l’imbuvable Paranormal Activity qui plaira aux jeunes, adeptes d’un cinéma sans profondeur.

RENDEZ VOUS À KIRUNA

(France 1H37 Drame) De Anna Novion, avec Jean-Pierre Darroussin, Anastasios Soulis, Claes Ljungmark. Ernest, architecte de renom, tout en conduisant un projet important pour son entreprise, doit se rendre à Kiruna, en Laponie, pour reconnaître le corps d’un fils qu’il n’a jamais reconnu. Comme le dit le proverbe, ce qui compte c’est la route et ceux que l’on croise. Un jeune homme, des gens sans importance, transforment cette obligation en une prise de conscience. Il en reviendra changé et prêt à aborder la vie plus sereinement. Une des bonnes surprises de cette semaine, découverte à Sarlat, tendresse, émotion et le nouveau départ d’un homme en suspens.

x 3 livres essentiels sur la culture Hip-Hop

mieux cette musique. Erudit, passionnant, l'ouvrage est la première vraie tentative de dresser un historique exhaustif de la culture Hip-Hop. Il faut dire que son auteur connaît plutôt bien le sujet. Passionné par ce courant dès son adolescence, Jeff Chang commence par fonder le label Solesides avec son pote DJ Shadow avant de se consacrer au journalisme musical. En 2005, il termine son premier livre, situé quelque part entre la thèse universitaire et la déclaration d'amour. S'intéressant à toutes les facettes du Hip-Hop, Chang analyse son sujet à travers différents prismes, tous plus passionnants les uns que les autres (le rôle joué par les gangs du Bronx dans l'émergence de ce mouvement, l' influence de la musique jamaïcaine...)

Ego trip's Big Book of Rap Lists (S. Jenkins, E. Wilson, C. Mao, G. Alvarez, B. Rollins ; St Martin's Press) Diamétralement opposé à la somme quasi-définitive sur le sujet que constitue Can't stop Won't stop, Egotrip's Big

Book of Rap Lists n'en demeure pas moins aussi essentiel que son illustre voisin d'étagère. 1994 : 5 journalistes décident d'injecter une bonne dose d'humour et d'autodérision dans une presse rap qui fait pâle figure à côté de sa cousine rock. Ils fondent le magazine Egotrip, qui prendra le pouls de la nation rap pendant 5 ans. Avant de voler vers diverses carrières, les compères s'offrent un chant du cygne. Ils unissent leurs forces (et leur connaissance encyclopédique du Hip-Hop) pour compiler plus de 200 listes, de la plus triviale (les rappeurs ayant joué dans des pubs pour le soda Sprite ) à la plus documentée (les 25 meilleurs albums de Rap, année par année, de 1979 à 1999), en passant par la plus improbable (la recette du ragoût aux fruits de mer de la rappeuse Mia X). Le résultat, complètement inutile et donc complètement indispensable, se picore par petites bouchées, sous peine d'indigestion. DJ Poom

Chaque semaine l'association Velours sort de ses bacs un album oublié qu'il fait bon (ré)écouter.

Retrouvez également la griffe Velours dans l'émission le Style du Tigre, tous les mercredis de 18h à 19h sur Radio Primitive (92.4 FM).


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Sophie Soumaré, directrice du Groupement pour l'abolition des mutilations sexuelles en Champagne-Ardenne

« J'ai fait ça parce qu'il le fallait »

semaines. Nous étions regroupées à l'écart du village, avec des sages, les femmes anciennes, qui s'occupaient de nous avec des décoctions à base de plantes, d'écorce. L'une d'entre nous a fait une hémorragie, elle en est morte. » « Comme toutes les filles, je n'avais pas le droit d'aller à l'école. Je faisais les corvées ménagères, j'aidais ma mère. À x« Je suis née en pays Dogon, à Pel, 14 ans, je ne savais ni lire ni écrire. P-E-L, comme plan d'épargne loge- Mais mon désir, c'était d'aller à l'école. ment ». Sophie Soumaré ne se départit Je trouvais injuste que seuls les que rarement de son humour et de son garçons puissent s'y rendre. Alors, rire contagieux. La suite n'y prête plus. après les corvées, je courais à la misMais elle raconte, livre tout, ou sion catholique. Ça s'appelait l'école presque, s'excuse des détails insupport- ménagère, on pouvait y apprendre à ables. Elle sait qu'il n'y a qu'un moyen tricoter, broder. J'ai pu commencer à de faire rentrer la lutte contre les muti- apprendre à lire. Comme j'étais très lations sexuelles dans les têtes. motivée, la mère supérieure m'a fait « Chez les Dogons, les ethnies sont con- entrer en CM2, à 14 ans ! J'ai pu servatrices des traditions. Comme obtenir mon certificat d'études. toutes les autres filles, j'ai été excisée à J'étudiais chez moi, à la lampe à pétl'âge de 8 ans. A ce moment-là, je croy- role. Je faisais mes calculs à même le ais que toutes les femmes du monde sol, sur la terre. C'était mon ardoise étaient excisées. Dans mon ethnie, on gratuite ! Le certificat, c'était le passeconsidère que chaque enfant naît avec port pour aller au collège. Si moi j'ai une représentation en miniature du sexe réussi dans ces conditions, c'est normal opposé. Le prépuce, que mes c'est une part du « Moi aussi, à l'époque, enfants, ici, sexe féminin chez avec tous les les garçons ; le cli- je pensais transmettre moyens dont toris, c'est un sexe ils ont disposé, à mes filles... » de garçon en petit. aient tous réusEt pour devenir complètement un si ! » homme, on circoncis. Pour devenir une « Au collège, il y avait l'enseignement à femme, on excise. Pendant une céré- l'accouchement. On nous projetait des monie collective, toutes les filles d'une diapos qui montraient l'accouchement tranche d'âge passaient sous le seul d'une femme non excisée. Elle couteau de l'exciseuse. Le souvenir est accouchait « avec le sourire »... Disons intact et très douloureux. Il n'y avait qu'elle n'avait pas eu de déchirure, son évidemment pas d'anesthésie, et il ne enfant n'avais pas eu besoin d'être fallait pas crier ou fuir. On était condi- réanimé. Contrairement à une femme tionné à souffrir, et à ne pas montrer excisée... J'ai alors demandé : qu'on souffrait. C'était un déshonneur « Comment se fait-il que celle qui a un pour la famille. Après ça, il faut se clitoris, qui n'est donc pas une femme, relever, faire quelques pas de danse puisse accoucher ? » La soeur m'a pour montrer son courage. On s'ab- expliqué que l'excision n'était pas prastient de boire pour ne pas avoir envie tiquée partout, que c'était une culture. d'uriner. On nous apprend toute une Alors j'ai dit à toutes les filles qui acrobatie pour uriner sans ressentir de étaient là, c'était en 1971, qu'il fallait douleur. La cicatrisation a duré quatre que nous nous engagions à ne pas Mercredi 6 février, c’est la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales. Sophie Soumaré, la directrice du Gams en Champagne-Ardenne, nous raconte son parcours. « Pour dire stop à l'excision. »

H o ro s c o p e

exciser nos filles. J'ai expliqué que rien ne pouvait justifier ce qu’on nous avait fait. Ce n'était pas religieux, je suis catholique, il y avait des musulmanes, des animistes. Certaines m'ont dit : « C'est la culture, l'excision, c'est la tradition, c'est automatique. » « J'ai continué, et j'ai proposé qu'on scelle un pacte, le pacte d'Awa, dans lequel nous nous engagions à ne pas exciser nos filles. Awa, dans ma langue, ça veut dire secret. Nous, dix collégiennes, nous nous engagions à ne pas perpétuer l'excision. Si nous dix, n'excisons pas nos filles, elles n'exciseront pas les leurs, et petit à petit... » « Après le collège, le groupe s'est dispersé. Je voulais être aide-soignante, mais on avait besoin d'administratifs, alors j'ai été formée comme sténodactylo. Je suis arrivé en France parce que j'ai perdu mon fiancé, qui faisait l'ENA, dans un accident de la route. Le prof qui m'avait eu comme élève et sa femme ont échangé sa place en France avec la mienne, pour me permettre de terminer mes études de secrétariat ici, à Reims. J'ai fait les cours du soir à Roosevelt et à Libergier, entre 1975 et 1977. J'ai rencontré un Sénégalais, © l'Hebdo du Vendredi

x Bélier du 21.03 au 20.04 Les influences astrales vous demandent d’être réceptif au monde et de vous ouvrir aux autres. Tel est votre ciel planétaire. Surtout, ne faites pas bande à part, c’est une erreur.

x Cancer du 22.06 au 22.07 Aujourd’hui, le rythme ira crescendo, à en devenir fou. Vous demandant de l’enthousiasme et de l’engagement. Il vous faudra sortir de votre cocon et allez sans craine au-devant de la scène.

x Gémeaux du 21.05 au 21.06 Au travail, le cours des évènements échapperont à votre contrôle. Alors, ne cherchez pas à accélérer les choses, à obtenir des résultats immédiats par la manipulation. Lâchez plutôt du lest.

x Vierge du 23.08 au 22.09 Que d’efforts pour la réalisation d’un projet…très bien, mais il est probable que le résultat escompté ne se concrétise cette semaine. Restez motivé, ce n’est plus qu’une question de temps.

x Taureau du 21.04 au 20.05 N’attendez pas à ce qu’on prenne les initiatives à votre place. Réagissez en prenant du recul et votre temps. Ainsi, vous pourrez faire le tri dans vos idées, vos projets et vos relations.

x Lion du 23.07 au 22.08 Il est temps de prendre vos projets à bout de bras et de vous prouver de quoi vous êtes capable. Au niveau affectif et amical, des contacts se nouent. Soyez vous-même, soyez vraie !

musulman, favorable à l'excision, Il justifiait par le Coran. Alors je lui en ai offert un, et il n'a rien trouvé sur l'excision. Il est devenu mon allié, et mon mari, à deux conditions : pas de poligamie, et pas d'excision sur nos filles. J'ai eu deux filles et un garçon. Les trois enfants ont des prénoms musulmans et catholiques. » « Dès mon arrivée en France, j'ai milité, d'abord par l'alphabétisation, puis la sensibilisation à l'excision. Jusqu'à il y dix ans environ, c'était tabou, même ici. Les gynécologues ne disaient rien aux femmes excisées, on accouchait par césarienne pour éviter les risques, et c'est tout. Alors qu'il faut tendre la main. Les femmes excisées ne posaient pas de question, c'était aux professionnels de santé d'aller vers elles, d'expliquer. Ça a changé depuis, grâce au Gams. Dans la formation des sagesfemmes, la sensibilisation à l'excision est obligatoire depuis environ dix ans. C'est obligatoire pour les infirmières aussi aujourd'hui. » « On peut convaincre les femmes excisées de ne pas faire subir ce sort à leurs filles en utilisant le biais de la santé. Quand on leur demande si elles veulent que leurs filles souffrent comme elles... Je fais des causeries avec les femmes, et avec les cours d'alphabétisation, j'ai créé des liens de confiance. Dans ces moments, les langues se délient, les accouchements sont évoqués, les problèmes de sexualité. Je leur dit : « Vous savez, celles qui n'ont

pas été excisées ne souffrent pas comme vous. Si la religion ne l'indique pas, pourquoi l'accepter ? Est-ce que ce n'est pas juste une question de mainmise des hommes sur les femmes ? Voilà ce que je leur dis. Dans certaines ethnies, on pense que le clitoris est un dard qui rend l'homme impuissant... Ou que quand le clitoris touche la tête du bébé à l'accouchement, le bébé meurt...» « J'ai créé une association à Pel, là d'où je viens. L'association lutte contre toute forme de violences faites aux femmes et favorise la scolarisation des filles. Elle s'appelle Nienmoila. En Dogon, ça veut dire « la femme est le pilier de maison », c'est le respect de la femme. c'est le prénom de ma maman. » « À Reims, un centre de reconstruction a ouvert. Je poursuis mon rêve d'éradiquer l'excision. Le combat continue. Et le 6 février, on dit « stop à l'excision ». Quand j'ai été décorée par la ville de Reims et par l'Etat, en 2009, je ne m'y attendais pas du tout. On consacrait mon travail quotidien, c'est important, parce que ça met la lutte sous la lumière. Mais moi, je n'ai pas fait ça pour être décorée. J'ai fait ça parce qu'il le fallait. » Mercredi 6 février, à l'occasion de la journée internationale contre les mutilations génitales, le film Fleur du désert de Sherry Hormann sera projeté à l'auditorium de la médiathèque JeanFalala à Reims à 20 h 30. Entrée libre.

Tony Verbicaro

xRepères Sophie Soumaré est née en 1953 à Pel, en pays Dogon, au Soudan français d'alors (indépendance en 1960), partie de l'actuel Mali. Arrivée à Reims en 1975, elle y a obtenu un BEP-CAP de secrétariat. Elle a repris des études dans les années 2000 et a obtenu le diplôme de technicienne de médiation en 2007. Elle a d'abord aidé les populations immigrées en alphabétisation, avant de sensibiliser à l'excision . Membre du Groupement pour l'abolition des mutilations sexuelles (Gams), créé au niveau national en 1982, elle est à l'origine de la création de l'antenne de Reims, en 1995, devenue depuis Gams Champagne-Ardenne. Sophie Soumaré, chrétienne, est mariée à un Sénégalais de confession musulmane. Ils ont élevé trois enfants, qui portent des prénoms catholique et musulman, et « ont tous réussi ». Fin 2009, elle a été décorée par la Ville de Reims et est entrée dans l'Ordre national du Mérite, au grade de Chevalier.

x Balance du 23.09 au 22.10 Rien de nouveau sur le plan matériel, mais l’avenir est prometteur. Pour l’instant, ne cherchez pas à vous mettre en avant, suivez les autres et privilégiez la patience !

x Capricorne du 23.12 au 20.01 Accueillez avec sérénité la nouveauté qui arrive à grand pas. Le changement est annonciateur de bonnes nouvelles et d’immense joie. En amour, prenez un petit bol d’air.

x Sagittaire du 23.11 au 22. 12 Au niveau professionnel, ça bouge, des opportunités se présentent, mais le meilleure est à venir. Soyez prêt à changer de cap quand la roue tournera en votre faveur.

x Poissons du 20.02 au 20.03 C’est une période de responsabilité et d’obligations. Il faudra prendre le taureau par les cornes et les problèmes à bras le corps. Courage et restez fidèle à vos convictions ! Benoit MELVHILLE

x Scorpion du 23.10 au 22.11 Ce n'est pas le moment d’imposer à votre partenaire votre choix. Laissez les choses se faire à leur rythme. Car des impondérables vous amèneront à reconsidérer la situation.

x Verseau du 21.01 au 19.02 C’est une semaine entre parenthèse, un sas de décompression. Pour l’heure, faites une halte, histoire de faire un bilan sur votre situation et vos attentes.


Entrée Adulte : 5 € Entrée 6-12 ans : 2,5 € Gratuit pour les moins de 6 ans Entrée + Spectacle Assis : 20 €


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