![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/d6a764c006c897aeda374433d2418b03.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
11 minute read
Les exportations vers la Russie vont reprendre
Champagne Les exportations vers la Russie vont reprendre
Stoppées sur décision de l’interprofession depuis juillet, les expéditions de bouteilles vers la Russie seront réautorisées à partir du 15 septembre. Un compromis a été trouvé sur l’utilisation du terme champagne.
Advertisement
L’embargo champenois contre la Russie, déclaré en juillet dernier, est sur le point de prendre fin. Le Comité Champagne a décidé d'autoriser à nouveau les expéditions à partir du 15 septembre. « Continuer n’aurait apporté que des ennuis, ce n’est pas du meilleur effet que de snober le consommateur russe », nous explique Jean-Marie Barillère, le président de l’Union des maisons de Champagne (UMC) et coprésident du Comité Champagne. D’autant plus que se profilent les fêtes de fin d’année… Les raisons de la colère de l’interprofession ? Le 2 juillet, le président Vladimir Poutine avait signé une loi viti-vinicole qui prévoit, notamment, que seuls les vins effervescents russes ont désormais le droit d’utiliser le nom « shampanskoye », traduction de « champagne » en russe. Si le nom de notre région est conservé en caractère latin sur l’étiquette principale, la loi les oblige à se présenter sous le terme « vin mousseux », en caractères cyrilliques, sur la contre-étiquette. Scandalisé par une « loi inacceptable », le Comité Champagne avait alors appelé à cesser toute expédition vers la Russie, grand pays (145 millions d’habitants) mais modeste consommateur de champagne (1,9 million de cols expédiés en 2020, 15e marché extérieur). Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, et Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur, étaient alors venus au chevet de la profession, à Épernay, dès le 9 juillet. Les deux membres du gouvernement ont d'ailleurs réaffirmé ce soutien, la semaine passée,
Les expéditions vers la Russie étaient suspendues depuis le début du mois de juillet. © l'Hebdo du Vendredi
« Vins mousseux de Champagne » sur la contre-étiquette
à la Foire de Châlons. La voie diplomatique française et européenne, privilégiée pour trouver une solution, a semble-t-il, porté ses fruits. Finalement, la contre-étiquette des cols champenois indiquera bien « vin mousseux », mais il sera précisé « produit avec des raisins de Champagne, France », tandis que l’étiquette principale conservera la mention « champagne » en caractère latin. « C’est important en termes d’image, car la Russie est un grand pays, explique JeanMarie Barillère. Si l’on quitte totalement un pays, y reconquérir des parts de marché peut s’avérer très long, quasiment une génération entière. » Selon le coprésident du Comité Champagne, « plus de 90 % » des opérateurs champenois ont respecté cet embargo, seules quelques commandes payées d’avance ont été honorées. « Nous ne sommes toujours pas d’accord avec cette loi russe, mais nous prouvons que nous sommes toujours prêts à discuter, estime le président de l’UMC. On continuera à le faire, notamment avec les producteurs de vins russes qui doivent mettre en avant leurs appellations de qualité, plutôt qu’un terme usurpé. »
Simon Ksiazenicki
Coronavirus La vaccination s'amplifie chez les 12-17 ans
Tourisme Une saison estivale encourageante
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/014bc0062b593ac983506ed051b388c8.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
Au 12 septembre, dans la Marne, les services de l'Education nationale avaient recensé 1 686 consentements parentaux pour la vaccination des élèves de 12 à 17 ans, établissements publics et privés confondus. « Ils sont majoritairement issus des enseignements prioritaires, analyse Bruno Claval, directeur académique des services départementaux. Le dispositif déployé aujourd'hui et ces prochaines semaines avec l'ensemble des partenaires leur permet d'accéder facilement à cette démarche, dans tous les centres de vaccination. » En milieu rural, le transport des jeunes est assuré par la Région et des équipes mobiles sont dépêchées dans les établissements les plus éloignés, comme Mourmelon ou Sermaize-les-Bains. Sachant que la Marne figure parmi les bons élèves sur cette tranche d'âge. « 75 % des 12-17 ans ont déjà reçu leur première dose, chiffre le préfet de la Marne, Pierre N'Gahane. Et 73 % sont totalement vaccinés. » Ce taux de couverture atteint respectivement 68 et 56 % au niveau national.
La vaccination des scolaires a commencé cette semaine dans tous les centres de la Marne (ici, au gymnase Cabot de Châlons). © l'Hebdo du Vendredi
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/615812d476e948fe8e531f16bea05a08.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
Sonia Legendre
Pour la première fois, l'Agence de développement touristique (ADT) de la Marne a réuni sur la Foire de Châlons les représentants des neuf offices de tourisme du département. Une façon d'illustrer leur travail en réseau, qui s'opère désormais sous la présidence d'Annie Coulon, élue fin août. « On réalise que le tourisme vert et le bien-être ont pris encore plus d'importance avec les confinements, analyse-t-elle. A nous de poursuivre nos efforts pour développer de nouvelles offres en ce sens, tout en augmentant la durée de séjour des visiteurs. L'autre enjeu, c'est de faire en sorte que les habitants de ce département prennent le temps de le découvrir et en deviennent les ambassadeurs. » Après une saison estivale catastrophique l'an passé, le baromètre élaboré par l'ADT et ses partenaires sur la période allant de mai à août 2021 s'avère encourageant, même si les chiffres demeurent inférieurs à 2019, l'année de référence avant-crise. La fréquentation touristique globale augmente de 13,5 % malgré une diminution de la clientèle étrangère. « Le mois de juillet a été excellent, août est un peu plus en recul, détaille Pierre Labadie, responsable du pôle développement à l'ADT. On observe également une augmentation de 45 % des nuitées dans les logements locatifs en comparaison à 2020 et de 14,4 % par rapport à 2019. » Même tendance pour le nombre de touristes accueillis au sein des offices, qui passe de 258 000 personnes en 2019 à 96 000 en 2020 et s'établit à 121 200 cette année. Le top des spots visités, lui, place toujours la cathédrale de Reims en haut du podium, suivie des visites de caves, des escapades en petit train et des balades en barque.
Les équipes des offices de tourisme de la Marne, réunies par l'ADT lors de la Foire de Châlons. © l'Hebdo du Vendredi
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/1bcdec80aa5df42ce31f2ff68ce8d217.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
Foire de Châlons L'heure du bilan
Malgré les contraintes sanitaires, la 75e édition de la Foire de Châlons semble avoir tenu ses promesses. Elle n'a pas battu les records en matière d'affluence, mais bon nombre d'exposants relativisent et comptent remettre cela l'an prochain.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/e0dca7096a6d60b9e7df676c53bdd4f2.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
La Foire de Châlons a dû composer cette année avec plusieurs paramètres : le pass sanitaire obligatoire, la rentrée scolaire et le début des vendanges. Dans une interview accordée à nos confrères de France 3, Bruno Forget, le com missaire général de l'événement, annonce que 206 000 visiteurs ont été accueillis en onze jours. Une fréquentation en baisse de 20 % comparé à 2019, mais qui franchit tout de même la barre symbolique des 200 000. Sachant que les concerts de Jean-Louis Aubert et Carrefour de Stars ont respectivement attiré environ 14 000 et 17 000 spectateurs. Et si les allées ont été plus calmes que d'autres années en semaine, l'affluence était tout de même au rendez-vous les week-ends. Surtout le dernier. « Globalement, les contacts que nous avons pris sont aussi bons qu'en 2019, évalue William Pigny, le président honoraire du salon Equip'Agro, dédié au machinisme agricole. C'était un vrai bonheur de nous retrouver avec les clients et les exposants. Nous dresserons le bilan commer-
L’affluence était au rendez‐vous lors du dernier week‐end de la Foire. © l'Hebdo du Vendredi
cial d'ici quelques mois, mais garder le contact avec les concessionnaires reste indispensable. Et le porte-à-porte ne remplacera jamais la Foire. » Sous le chapiteau des artisans, certains avis divergent. Les représentant(e)s des sociétés Emebat, AVG et Veyer, spécialisées dans la menuiserie, la couverture et la fabrication de cuisines et salles de bain, déplorent une fréquentation « divisée par deux, voire par trois. Nous n'avions pas de climatisation le premier week-end, ça a peut-être découragé les visiteurs. Beaucoup se méfient de plus en plus des camelots ou des arnaques comme les isolations à un euro. Il serait peut-être temps d'expérimenter d'autres formats sur la Foire. » En séparant les artisans et commerçants professionnels régionaux des vendeurs ambulants qui sillonnent les foires, par exemple. D'autres exposants s'étaient préparés à une édition Les nouveaux différente, contexte sanitaire oblige. Ils voient même cette diexposants ravis minution de visiteurs d'un bon œil, car la foule ne permet pas toujours de distinguer chaque stand et de s'y arrêter. Présente depuis quarante ans, la maison Micouleau réalise un bon chiffre sur les ventes de ses spécialités artisanales du Sud-Ouest. « Mais notre activité de restauration diminue de 20 %, annonce Carlos, le patron. C'est assez conséquent. Nous reviendrons quand même, pas question d'abandonner nos clients après toutes ces années. » La société Loisirs Habitat Grand Est, distributrice de chalets et de résidences mobiles, expose pour la première fois à Châlons. « Nos prises de contacts sont équivalentes aux foires de Metz et d'Epinal, estiment Cassandre et Marie-Claire, les deux commerciales. Les gens ont vraiment pris le temps de s'intéresser à nos produits. » Petite suggestion en passant : programmer les artistes de la grande scène plus tard en semaine pour optimiser leur business. Sous le hall restauration, Benjamin Fourmon, dirigeant du champagne Joseph Perrier, et Jérôme Feck, chef étoilé et patron de l'Angleterre, se sont lancés avec un stand commun. « On souhaitait valoriser l'excellence gastronomique châlonnaise, précise ce dernier. C'était une bonne Foire dans son ensemble. Mais compte tenu du contexte, c'était une Foire exceptionnelle. » Un peu plus loin, le gérant du restaurant et bar à huîtres, lui aussi nouveau, semble satisfait. « On aura une vision plus globale lorsqu'on aura payé le stand, les achats et les salaires. » Quant au foodtruck de burgers associé à la bière Valmy, spécialement venu de Mourmelon, il a rempli ses objectifs prévisionnels. « Comme beaucoup de restaurants, nous avons été débordés le week-end, glisse le patron, Charley Meurillon. L'emplacement nous offre une belle visibilité. On espère continuer et même s'agrandir sur la Foire. » Rendez-vous du 2 au 12 septembre 2022.
Sonia Legendre
Bruno Forget : « Cette Foire, on l'a faite ! »
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/651dad16d01ef04e5462fb85fb033822.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
Tradition oblige, le commissaire général de la Foire de Châlons, Bruno Forget, avait prévu un discours pour clore l'événement, ce lundi 13 septembre. L'occasion de remercier l'ensemble des partenaires et d'adresser un clin d'œil aux médias. « Cette Foire était annoncée partout comme le symbole du renouveau, a-t-il rappelé. Malgré cela, il y avait encore des discours anxiogènes. J'aime bien les journalistes, mais on nous disait souvent : « avec Bruno Forget, commissaire général de la Foire depuis 1992. le pass, c'est 30 ou 40 % de © l'Hebdo du Vendredi visiteurs en moins. » Et bien cette Foire, on l'a faite ! Grâce à toute l'énergie collective déployée en ce sens. Cette édition de transition nous a aussi permis de tester des choses autour de la digitalisation, l'écoresponsabilité, la bioéconomie, etc. » Puis d'évoquer l'édition 2022 comme un tremplin pour « lancer une nouvelle dynamique, en se demandant que faire de cet événement pour qu'il serve au territoire et que chacun se l'approprie. » A commencer par la jeunesse, particulièrement associée cette année. « Pendant 18 mois, on a accusé les jeunes de faire la fête ! Heureusement que je suis vieux, qu'est-ce qu'on aurait dit de moi sinon... » Au chapitre des personnalités politiques en visite sur la Foire, Bruno Forget a pointé l'absence de « poids-lourds » tels que Sarkozy ou Hollande, accueillis par le passé. Un Premier ministre, voire un président de la République auraient été les bienvenus. « Vous êtes un peu dur, a relativisé le préfet de la Marne, Pierre N'Gahane. Ce n'était peut-être pas les têtes d'affiche que vous attendiez, mais il y a eu plusieurs ministres, dont celui de l'Agriculture ! » Verdict de sa toute première Foire ? « J'ai été bluffé par le travail de fourmi et l'implication de tous les acteurs qu'elle représente. C'est le lancement de la vie économique, sociale et politique. »
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210916194507-fe2a97389f42d97f10d86f0a5d0dd09b/v1/d8e36e5ae5e8048d9d36cee997bdc00a.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
Franck Riester, comme à la maison
En 2019, Franck Riester, alors ministre de la Culture, avait déjà été accueilli à la Foire de Châlons. L'année suivante, il se rendait de nouveau dans la ville-préfecture de la Marne en tant que ministre délégué chargé du Commerce extérieur, aux côtés du Premier ministre Jean Castex. Et après Epernay début juillet pour défendre la filière champagne face à la Russie, il était de retour sur la Foire vendredi dernier. Toujours avec sa casquette de ministre, mais également avec celle de président du parti « Agir, la Passage obligé du ministre sur le stand de Benjamin Four‐mon (à g.) et de Jérôme Feck (à d.) © l'Hebdo du Vendredi droite constructive », dont les journées parlementaires se tenaient à Châlons. Sans surprise, Franck Riester a approuvé l'initiative « Made in Marne » lancée par le Département. « Bien sûr, il y a le champagne, a-t-il souri. On fait d'ailleurs des jaloux, puisque certains essaient de le copier. Mais ils n'y arriveront pas. » Au fil des stands, le ministre a retrouvé des élus et des acteurs locaux qu'il connaît bien, tels que le maire de Châlons, Benoist Apparu, le maraîcher et président national des Légumes de France, Jacques Rouchaussé, la présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin, etc. Il s'est aussi prêté au jeu des démonstrations en tout genre, avec un détour par la Fédération française des inventeurs où il a pu découvrir le RamOsol, un concept breveté à mi-chemin entre le vélo et le rameur. Tout aussi bluffante, la maquette du rover Perseverance envoyé sur Mars, dont le câblage du microphone et les liaisons électriques de la SuperCam ont été réalisés par la société Axon'Cable, de Montmirail. De façon tout à fait naturelle, Franck Riester a distribué ses cartes de visite à différents interlocuteurs, histoire de garder le contact. Pas commun, mais apprécié.