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À Épernay, des créneaux disponibles chaque jour p. 9 et

Coronavirus Plan blanc pour le CHU de Reims

Face à la hausse de la pression pesant sur le système hospitalier, tous les établissements de santé de la région, dont le CHU de Reims, ont activé leur Plan blanc.

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Comme dans de nombreuses autres régions, le Grand Est est confronté à une intensification de la circulation virale du covid-19 avec, à court terme, le risque de voir affluer les patients dans les établissements hospitaliers. Une tendance qui se confirme avec, mardi 14 décembre, plus de 63 000 nouveaux cas de covid-19 recensés en 24 heures à l'échelle du pays. C'est pourquoi, il a été demandé à tous les établissements publics et privés de la région de réactiver leur Plan blanc. Mercredi, le taux d’incidence atteignait au niveau régional 481, dépassant le pic épidémique de la 2e vague à l’automne 2020. « Toutes les classes d’âge sont concernées, avec pour conséquence des hospitalisations qui continuent de croître fortement », prend soin de préciser l'Agence régionale de santé Grand Est (ARS). En l'espace d'une semaine, le nombre de personnes admises en soins critiques a progressé de 50 %, portant le nombre de patients en réanimation à 240 à l'échelle de la région. Dans ce contexte, la réactivation généralisée des plans blancs donne la latitude aux directeurs d’établissements, en lien avec leur communauté médicale, publique et privée, de mobiliser immédiatement tous les moyens dont ils disposent en cas d'afflux de patients ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle. « Il peut être décidé d'augmenter les capacités en lits pour les malades covid-19, le cas échéant en priorisant les activités et en déprogrammant de façon coordonnée les activités non prioritaires, et de réorganiser les plannings des personnels pour assurer la continuité des soins », explique l'ARS. En clair, si le gouvernement, via son porteparole Gabriel Attal, a promis, « de ne pas fliquer le Noël des Français », c'est-à-dire de ne pas prendre de nouvelles mesures contraignantes avant le 25 décembre, ce ne sera pas le cas pour de nombreux soignants qui devront, eux, rogner sur leurs vacances. En contrepartie, le gouvernement a réactivé plusieurs leviers de soutien aux personnels de santé : majoration des heures sup-

plémentaires de 50 % et compensation exceptionnelle des congés payés non pris jusqu’à 2 000 euros. Au CHU de Reims, qui a subi ces derniers jours les conséquences de la grève à la polyclinique Courlancy, sa directrice générale, Laetitia Micaelli-Flender, a décidé la mise en œuvre du niveau 2 du Plan blanc, soit le plus haut. Si le nombre de patients covid-19, potentiels ou confirmés, accueillis au sein du CHU a augmenté progressivement ces dernières semaines, l'établissement rémois assure « qu'il reste pris en charge dans de parfaites conditions de sécurité par les équipes soignantes ». Vendredi 10 décembre, le CHU de Reims comptait ainsi 33 patients covid. Parmi eux, 9 étaient en service de réanimation, « dont 8 non vaccinés ». A ce jour, la capacité de lits dédiés au coronavirus au CHU de Reims est de 15 lits de réanimation et 33 lits d’hospitalisation Le CHU a activé son Plan blanc afin de pouvoir faire face à l'augmentation attendue en médecine. Des capacités qui seront amenées des hospitalisations des patients Covid. © l'Hebdo du Vendredi « à évoluer en fonction des besoins supplémentaires ». Sur l'ensemble du département, la barre des 200 personnes hospitalisées pour covid, dont plus de 20 en réanimation, a été franchie. L'an dernier, à Pas de vacances de Noël pareille époque, la seconde pour les soignants ? vague, freinée par un confinement instauré pendant plusieurs semaines, avait atteint son plus haut mi-novembre, avec dans les hôpitaux de la Marne près de 250 patients covid, dont 45 en soins critiques.

J.D

Proche du pic de l'automne dernier

Santé Plus de 300 millions pour les hôpitaux marnais

Le Ségur de la santé permettra d'allouer plus de 2 milliards d'euros - sur une enveloppe totale de 19 milliards - aux hôpitaux et établissements médico-sociaux du Grand Est. Dont 308 millions investis dans la Marne.

Chose promise... Le Ségur de la santé, initié en juillet 2020 par le gouvernement, prévoit un plan massif d'investissement de 19 milliards d'euros sur le territoire national. Une enveloppe que se partageront les secteurs sanitaire (15,5 milliards), médicosocial (1,5 milliard) et numérique(2 milliards). Avec plusieurs objectifs : répondre aux problématiques structurelles exacerbées par la crise du covid et faire de la santé, au sens large du terme, un enjeu majeur pour la relance du pays. Dans le Grand Est, l'aide s'élève à plus de 2 milliards, dont 100 millions euros consacrés aux Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Le solde sera injecté dans les grands projets des établissements de santé (à hauteur d'un million), leurs dépenses quotidiennes (124 millions) et leur assainissement financier (835 millions d'euros). Autrement dit, l'argent permettra de résorber le déficit budgétaire des hôpitaux. Celui d'Epernay, par exemple, se verra verser 2,8 millions d'euros à cet effet par l'Agence régionale de santé (ARS). Même coup de pouce pour Châlons, qui obtiendra toutefois 30 millions à l'arrivée, en soutien au projet « Hôpital 2023 ». Une restructuration sur les rails depuis 2018 et évaluée à l'époque à 70 millions d'euros, comprenant l'extension de l'espace réservé à l'endoscopie, la réhabilitation des blocs opératoires et la construction d'un bâtiment réunissant les activités liées à la médecine, la maternité, la pédiatrie et la néonatalogie. L'ARS s'était d'ailleurs engagée à en financer 20 millions. Depuis, ledit projet a été repensé et intègre désormais de nouvelles perspectives, notamment l'accueil d'une maison médicale de garde et la construction d'un lieu dédié à la pédopsychiatrie et aux adolescents en détresse. Sa livraison est repoussée à 2026. Autre restructuration soutenue par le Ségur de la santé, celle qui s'opérera au CHU de Reims jusqu'en 2031. Et à chantier d'exception, subvention d'exception : 261 millions d'euros y seront alloués. Pour rappel, le nouveau bâtiment regroupant les interventions, l'imagerie, les soins critiques et les urgences devrait sortir de terre début 2024. Les démolitions et constructions prévues à Maison Blanche et à Robert Debré n'interviendront qu'ensuite.

Les restructurations des hôpitaux de Reims et de Châlons seront soutenues à hauteur de 261 millions et de 30 millions d'euros. © l'Hebdo du Vendredi 261 millions pour le CHU de Reims

Sonia Legendre

Le Ségur de la santé dans le Grand Est

l 1,9 milliard d'euros investis dans les établissements de santé et 100 millions dans les Ehpad. l 835 millions consacrés à l'assainissement financier des hôpitaux. l 97 hôpitaux soutenus dans leurs grands projets et 199 pour leurs investissements du quotidien. l Une revalorisation des salaires pour 133 000 professionnels dans les établissements de santé et les Ehpad, 6 000 médecins des établissements publics de santé et 7 000 étudiants en médecine ou internes.

Coronavirus Le coup de gueule du gérant de l'Atrium

Depuis vendredi dernier, les boîtes de nuit de France sont refermées pour au moins quatre semaines. Le gérant de la discothèque rémoise s’insurge et s’inquiète.

Dans les discothèques, la fête est finie Jeudi 9 décembre, les 1 600 boîtes de France ont de nouveau étaient contraintes de fermer leurs portes. Afin de freiner la propagation du covid-19, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé, le 7 décembre, la fermeture des boîtes de nuit jusqu’au 7 janvier 2022. Une pilule difficile à avaler pour la profession, seule à avoir été confrontée à 16 mois de fermeture continue à partir du début de la pandémie, puis à des restrictions d’accueil l'été dernier. « En quelques secondes, le Premier ministre a arbitrairement anéanti les trois derniers mois d’un travail consciencieux pour offrir à nos jeunes clients un endroit de fête parfaitement sécurisé et a ouvert la voie d’un scénario que nous avons malheureusement déjà vécu », a déclaré Olivier Stroh, propriétaire-gérant de l’Atrium Club & Events de Reims et représentant local du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs. Celui-ci met en avant que les discothèques sont les seuls établissements à réaliser un double contrôle : pass sanitaire et pièce d’identité. Le gérant de l’Atrium assure qu’on ne se contamine pas dans son établissement : « Les ministres brandissent une étude sur les « risques de contamination dans nos établissements » : nous y opposons les 30 000 entrées réaplus équitable. » Maigre consolation. Dans le même temps, le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs a décidé de saisir le Conseil d’État, estimant qu'il s'agit « d’une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’entreprendre et à la liberté du commerce et de l’industrie ». Le juge des référés a fixé l’audience publique au lundi 20 décembre, à 10 h 30, mais il y a peu de chances que la demande du SNDLL aboutisse ; la plus haute juridiction administrative avait déjà rejeté, en juillet 2020 et en mai dernier, les requêtes de la profession.

Simon Ksiazenicki

Le gérant de l’Atrium, à Reims, craint que la fermeture s'étende après les quatre semaines initiales. © Atrium Club & Events

lisées à l’Atrium depuis notre reprise, sans aucun cas contact avéré, sans cluster identifié ! » Ce fut en revanche le cas dans d'autres établissements, l'été dernier. Il s’interroge : « Nos métiers de l’événement et de la convivialité seront-ils placés sous assistanat financier tous les 6-8 mois ad vitam ? ». Selon le représentant marnais de la profession, « la fête, qui est soi-disant si meurtrière, même pour les vaccinés, ne s’est jamais arrêtée, à aucun moment ». Avec la fermeture des discothèques, il estime que le risque de multiplication des fêtes privées, non encadrées, va resurgir. Olivier Stroh l’assure : « Si la situation est si critique, si le but est de sauver les fêtes de fin d’année, alors fermer les discothèques n’apportera strictement rien. Je reste très sceptique sur cette date du 6 janvier, j'imagine plutôt deux mois de fermeture. » Seul point positif, selon le gérant de l’Atrium, l’interdiction de danser dans les bars et restaurants sur la même période, décrétée quelques jours après l’annonce de la fermeture des discothèques. « Même si ça ne réjouit personne, au moins, c’est

L'Alegra ferme sa discothèque, pas ses restaurants

À Châlons, l'Alegra se voit, elle aussi, contrainte de fermer ses cinq salles de discothèque suite aux décisions gouvernementales. En revanche, les nouvelles activités développées sur ce complexe par ses gérants, Élodie et Thierry Fischesser, peuvent se poursuivre : l'Agora, qui réunit depuis septembre deux salles de restaurant, et la Croisette, qui propose des dîners-spectacles chaque samedi soir. De quoi limiter la casse ? « Non, mais ça nous permet déjà de maintenir une partie de notre personnel, répond le patron. On se demande surtout combien de temps ça va réellement durer. Quatre semaines comme annoncé ou finalement 18 mois comme l'an passé ? »

Consommation À Reims, des colis par milliers

Porté par le e-commerce, le marché du colis ne cesse de progresser ces dernières années. A quelques jours de Noël, les paquets sont encore plus nombreux à voyager : exemple dans un centre de tri de La Poste à Reims.

Àmoins de deux semaines du réveillon de Noël, les acteurs du transport et de la livraison croulent sous les colis. « Nous sommes au pic de l’activité », affirme même Christine Lizeski, directrice de la plateforme de préparation et de distribution multi-flux du groupe La Poste de Reims Croix-Blandin. Nous invitons d'ailleurs nos clients à déposer leur colis avant le 20 décembre pour être sûrs qu'il soit livré avant Noël. Quant aux sites de ventes sur internet, ils préconisent le plus souvent d'effectuer les commandes avant le 17 décembre. » Dans cet établissement inauguré il y a une quinzaine d'années et qui a récemment bénéficié de lourds investissements, les paquets se comptent ainsi chaque jour en milliers. Desservant le bassin rémois et le nord de la Marne, le site fonctionne quasiment 24h/24 et tourne à plein, surtout la nuit. « Actuellement, nous réceptionnons jusqu'à 11 000 colis par jour, soit deux fois plus qu'en période normale », indique la directrice. Une surcharge de travail qui vient s'ajouter aux 100 000 lettres qui transitent au quotidien par ce site. Pour les trier, une quinzaine de salariés s'activent, aidés par des machines munies de tapis roulant et la technologie. Casque vissé sur les oreilles, les employés bénéficient par exemple d'une assistance vocale qui leur indique, en fonction de l'adresse du destinataire, dans quelle tournée, parmi les 24 quotidiennes réalisées actuellement par les facteurs, chaque paquet doit être dirigé, « sachant qu'il existe, rien que sur le secteur de Reims, près de 1 500 rues ». Si des plateformes comme Vinted font le bonheur des petites boutiques servant de points de retrait de colis, le premier client du groupe La Poste est sans surprise le géant Américain Amazon. Il faut dire que les ventes en ligne ont dépassé la barre symbolique des 10 % du total du commerce de détail en France et pourraient à court terme atteindre les 15 %, soit un achat sur six, selon la Fédération de l'e-commerce (Fevad). « Le marché du colis progresse chez nous en moyenne de 10 % par an, avec une année 2020 record où la hausse a été de l'ordre de 30 % en raison de la fermeture des magasins lors des confinements », détaille Laetitia Royaux, responsable communication Grand Est du groupe postal. Autre tendance du marché de la livraison,

Au pic de l'activité, le site de Reims voit passer environ 11 000 colis au quotidien. © l'Hebdo du Vendredi

la diminution constante de la taille des emballages. « Avant, on voyait défiler des paquets énormes, mais plutôt légers, car le coût de leur livraison dépendait seulement du poids, explique la chargée de10 % de colis en plus communication. Aujourd'hui, le prix dépend aussi chaque année de la taille, si bien qu'ils sont de plus en plus petits et denses ». Cette tarification est d'ailleurs aujourd'hui la norme pour tous les acteurs du marché de la livraison, afin de limiter l'impact écologique de leur activité. Un moindre mal quand on sait que près d'un milliard de colis sont livrés en France chaque année.

Julien Debant

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