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Marne
Du 11 au 17 février 2022 >> www.lh ebdoduve ndre di. c o m
Energie
Bras de fer autour du projet de méthaniseur de l'ex-BA 112 Appelée à se prononcer sur le projet de création d'une unité de méthanisation sur le territoire de l'ex-BA 112, la ville de Reims, contrairement à la commune de Courcy, a émis un avis favorable, sous réserve que la future installation ne nuise pas au voisinage.
ville 112. Dans cette zone, nous sommes en lien avec des porteurs de projets, dans les domaines du loisir, de la construction ou encore de l’hébergement intergénérationnel. Avec un méthaniseur à cet endroit, nous risquons de perdre des projets. Ce que nous demandons, c'est juste de le déplacer de quelques centaines de mètres ». Depuis, la Microville 112 et Courcy ne désarment pas, à l'image de la trentaine d'habitants qui se sont rassemblés devant la mairie de Bétheny, jeudi 3 février, pour marquer leur opposition. Du côté du conseil municipal de Reims, également invité à émettre un avis sur le futur méthaniseur, i l'ensemble de la société française s'aclui aussi en sa qualité de proche voisin, on a en recorde sur la nécessité d'agir en faveur de la vanche dit oui, mais « sous réserve de s’assurer de transition énergétique, afin de lutter contre l’adéquation entre le fonctionnement de cette unité les dérèglements climatiques, force est de constater de méthanisation et la prévention des nuisances que quand vient le temps de matérialiser concrèteacoustiques, atmosphériques et olfactives effectives ment cet engagement sur le terrain, les voix auémanant du site ». Des conditions qui ne remettent tochtones s'élèvent pour protester. Comme le pas en cause le fond du projet qualifié par Cathenucléaire ou l'éolien, la méthanisation, autre soluLe projet prévoit l'installation d'une unité de méthanisation rine Vautrin, présidente du Grand Reims, « de tout tion pour décarboner le pays, ne déroge pas à ce s'étalant sur 4 hectares de l'ex‐BA 112. © DR à fait intéressant » et qui ajoute : « on ne peut pas constat. Le projet de création d'une unité de méà longueur de journée parler d'énergies renouvethanisation par la société Energilis, sur une partie mera en gaz non fossile, donc neutre en carbone. tée, ce qui correspond à une production annuelle lables et ne jamais apporter de réponses concrètes Son fonctionnement repose sur d’énergie estimée à 22 GWh. L'installation, qui sur le territoire ». Des propos qui ne peuvent que de l'ex-BA 112 appartenant à mélange de ce qu'on appelle doit s'étaler sur un site de près de 4 hectares sera rassurer les porteurs du projet de l'unité de méthaBétheny, en est l'exemple type. Un frein pour la lela biomasse, en l'occurrence ici ainsi composée de divers équipements : bâtiment nisation, gagnés ces dernières semaines par l'inPorté par une douzaine d’agriMicroville 112 ? des matières végétales, dans une administratif, local de pompage, hangars de compréhension et la lassitude. « On ne peut pas culteurs dont la société civile cuve de fermentation, permetstockage équipés de panneaux photovoltaïques, dire qu'il faut la neutralité carbone et dire ensuite, d'exploitation Agricole Ferme 112, cette installation au budget de 7,5 millions tant de récupérer du biométhane, qui sera réinjecté cuves avec reprise des jus, réserve incendie, oupas chez moi », déclare, agacé, Maximin Charpenvrages de gestion des eaux pluviales et digesteurs tier, président de Terrasolis, le pôle d'innovation de sur le réseau de distribution GRDF. Une producd'euros doit valoriser 24 700 tonnes par an de mation de 250 Nm3/h de bio méthane est ainsi projeet cuve de stockage des digestats, utilisés comme la ressource bas-carbone qui pilote ce projet. Cette tière organique d'origine agricole, qu'elle transforcompost. installation exemplaire, rendue publique il y a pluLe problème, c'est que les unités de méthanisation sieurs mois, a l'ambition de devenir une vitrine Énergie sont régulièrement pointées du doigt en raison de pour le secteur de la méthanisation. Tout a été leurs supposées nuisances pensé pour minimiser les acoustiques et olfactives. Et éventuelles nuisances. On Un projet pensé c'est ainsi que mi-janvier, le évoque souvent le proconseil municipal de Courcy pour minimiser les blème des odeurs, mais a tiré le premier, décidant à éventuelles nuisances tout dépend des qualités et l’unanimité « de prendre du type d'installation. Ce ébuté il y a un peu toutes dispositions pour déqui sent, ce n'est pas le gaz qui va être produit, car plus d'un an, le noncer le projet d’implantation de l’unité de méil est emprisonné, ce sont les matières organiques chantier de la thanisation », et regrettant « l’absence utilisées et stockées à proximité qui en sont la chaufferie bois, situé dans le d’information et de consultation dans l’élaborasource. Sauf qu'ici, on a bien prévu les choses et il quartier Croix-Rouge, vient tion de ce dossier ». C'est que le village situé au ne sera utilisé que des matières végétales ». Les de franchir une étape qualinord de Reims a, lui aussi, un grand projet sur l'ex- interrogations légitimes de chacun, pour partie fiée par la collectivité de base militaire : la Microville 112. Ce dernier, qui couchées sur le papier lors de l'enquête publique « majeure ». Il y a un peu repose sur la création d'une ville durable, censée qui vient de s'achever, sont aujourd'hui entre les plus d'une semaine, trois être intelligente et fondée sur la pratique de l’écomains du préfet de la Marne. Si le représentant de blocs cumulant un poids de nomie circulaire et du partage, de l'innovation et l'Etat a déjà validé le permis de construire en fin 100 tonnes ont été installés, de l'expérimentation, serait ainsi mis à mal par d'année 2021, c'est en effet lui qui donnera ou non constituant ainsi la structure celui d'Energilis, situé à moins de 20 mètres de finalement le feu vert à ce qui ressemble, malheuglobale du futur équipement la limite de propriété de la Microville 112. « C'est reusement à une querelle de clocher. du Grand Reims, géré dans au niveau de la porte d’entrée de notre projet, inJulien Debant le cadre d’une délégation de dique Eric Nowak, cofondateur du projet Microservice public par la Soccram, filiale locale d’Engie Solutions. Ces éléments, dé- La mise en service de l'équipement est prévue pour octobre 2022. © l'Hebdo du Vendredi placés au moyen de grues, composent l’échangeur thermique de la future chaudière qui doit entrer en service dès octobre 2022. Représentant un investissement de près de 19,4 millions d'euros, dont 8,97 millions d'euros financés par l’Ademe et le Fonds européen de développement régional, cette chaufferie bois sera alimentée à 90 % par des énergies renouvelables, dont notamment du bois de récupération, et permettra de chauffer l'équivalent de 20 000 logements, dont 3 000 logements du quartier des Châtillons. Les 10 % restants seront comblés par du gaz naturel, avec l'espoir à moyen terme d'utiliser du gaz local issu de la méthanisation. Actuellement, ce taux est déjà de 50 %, grâce à l'utilisation de déchets ménagers et de bois issus d'exploitations forestières. L'utilisation de ces matières, en lieu et place du fioul ou du charbon, a déjà permis une réduction des émissions de CO2 de 12 000 tonnes par an. D'ici fin 2022, l'impact positif en matière d'émissions et de qualité de l'air sera donc encore plus important.
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La chaufferie bois de Reims prend forme
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J.D
Jeudi 3 février, des habitants de Courcy sont venus dire non au projet devant la mairie de Bétheny. © DR
