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Enquête publique à Commétreuil
Voilà déjà deux ans que les élus du Parc de la Montagne de Reims ont voté en faveur de la construction d'un projet hôtelier sur le domaine. Avant son démarrage, différentes étapes sont nécessaires, dont une enquête publique, ouverte jusqu'au 26 avril.
C’est une étape supplémentaire dans le long projet de construction d’un hôtel sur le domaine de Commétreuil. La petite commune de Bouilly, située à l’ouest de Reims et qui accueille ce parc de 146 hectares, a ouvert une enquête publique, qui se terminera le 26 avril, concernant la révision de son plan local d’urbanisme (PLU). Cette révision, dite « allégée », doit permettre « de répondre aux objectifs de la réalisation d’un projet de développement économique à vocation hôtelière, ayant pour objet la majoration de la constructibilité au sein de la zone naturelle ». Autrement dit, permettre à la société Barn Hotel, choisie en mars 2021 par une large majorité des membres du comité syndical du Parc
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A ÉROPORT naturel régional de la Montagne de Reims (PNRMR), d’aménager, sur environ 50 hectares, un hôtel-restaurant haut de gamme. Son fondateur, Edouard Daehn, entend importer en Champagne le concept qu’il a lancé en 2018 en forêt de Rambouillet (Yvelines), présenté comme « la campagne à Paris ». Au domaine de Commétreuil, qu’il rachèterait 1,8 million d'euros au Parc, l’entrepeneur entend proposer un restau rant de 110 couverts, un service hôtelier de 75 chambres et des activités orientées vers la nature. Les deux parties espèrent signer la promesse de vente avant l’adoption du nouveau PLU.
L’enquête publique offre la possibilité à tous les habitants du Grand Reims d’apporter leurs observations sur ce projet. C’est ce que fera Reims Verts l'Avenir, association écologiste rémoise, mais pas pour en dire du bien. Car le Barn Hotel a des détracteurs.
Accord amiable à 70 000 € pour un premier porteur de projet
« Reims Verts l'Avenir rappelle son opposition à ce projet et sa demande de conserver le domaine dans le service public, pour qu'une fois rénové, il redevienne un centre départemental d'initiation à la nature ouvert à tous. » Autre opposant, Pierre-Emmanuel Taittinger, qui avait proposé un projet alternatif de parc naturel. Le Champenois a déposé un recours en annula-
L'Etat et l'Île-de-France au secours de Vatry ?
En janvier, Christian Bruyen, président du département de la Marne, officialisait la mise en vente de l'aéroport de Vatry, déficitaire, et le plan de sauvegarde de l'emploi envisagé dès cette année pour réduire la voilure. La collectivité prévoit de renflouer les caisses de l'infrastructure grâce à une subvention supplémentaire de 2,5 M€. L'appel à l'aide – ou le coup de bluff, pensent déjà certains – de l'élu auprès des politiques et des acteurs aéroportuaires nationaux semble trouver écho. A l'initiative de la sénatrice marnaise Françoise Férat, 14 parlementaires et élus locaux ou régionaux – le maire de Châlons Benoist Apparu, le président de l'agglomération châlonnaise
Elus locaux et parlementaires lancent un appel aux décideurs nationaux pour soutenir l'aéroport de Vatry.
©
l'Hebdo
du Vendredi
Jacques Jesson, le sénateur René-Paul Savary, le président du Grand Est Franck Leroy ou encore les députés Lise Magnier, Charles de Courson, Laure Miller et Eric Girardin – ont pris leur plume pour solliciter ensemble le soutien du gouvernement, du président de la République et de la région Île-deFrance. La tribune énumère les atouts dont dispose Vatry : l'une des plus longues pistes d'atterrissage d'Europe, sa proximité avec Paris, la capacité de traiter 200 000 tonnes de fret par an (pour moins de 19 000 tonnes enregistrées l'an passé), etc. Elle tente aussi de faire valoir l'intérêt, pour les décideurs nationaux, de sauver l'aéroport. « Il s’agit de diriger les flux de fret de notre pays vers Vatry, plutôt que vers d’autres plateformes étrangères concurrentes. Cette réorientation aura des bénéfices financiers et fiscaux par la relocalisation d’activités en France. Si l’on cherche un troisième aéroport francilien, chacun fera des économies, car il est déjà construit. » A suivre.
Sonia Legendre
tion en 2021, le PNRMR a transmis un mémoire en réponse pour se défendre, mais le tribunal administratif de Châlons n'a pas encore tranché. En revanche, un autre obstacle a été levé avec la signature d’un accord amiable entre le comité syndical du Parc et la société Artestate. Le premier devra verser 70 000 € à la seconde, qui avait signé un accord d’exclusivité en décembre 2019, avant que son projet soit écarté au profit du Barn Hotel. Le Parc espère finaliser au plus vite ce dossier qui traîne depuis la fermeture du Centre d’initiation à la nature de Commétreuil, en 2011, et lui coûte, chaque année, 100 000 € en entretien, financés par le département et la région.
Simon Ksiazenicki
Mode d'emploi de la consultation
Pour répondre à l’enquête publique, il convient de se rendre sur le site du Grand Reims (grandreims.fr), rubrique « Cadre de vie et environnement », puis cliquer sur « Les documents d’urbanisme ». Il est possible d’y consulter tout le dossier d’enquête et les différentes pièces administratives et d’envoyer ses observations. Le public pourra également venir à la rencontre de la commissaire enquêtrice Danièle Deny les samedi 15 avril, de 10 h à 12 h, et mercredi 26 avril, de 16 h à 18 h, en mairie de Bouilly, 2, rue SaintCaprais. L’enquête publique sera clôturée le mercredi 26 avril, à 18 h.
S ÉCHERESSE
Nappes : la préfecture de la Marne appelle à la vigilance
Selon le dernier rapport du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), en charge de la surveillance des eaux souterraines, « toute la France est touchée par le manque d'eau ». Publié le 13 mars dernier, il indique que 80 % des nappes phréatiques du pays affichent actuellement un niveau en dessous de la normale, contre 47 % l'an dernier. Un constat qui s'explique par une pluviométrie déficitaire en 2021 et 2022, notamment entre octobre et mars, période durant laquelle les nappes sont censées se recharger.
Dans la Marne, si les nappes sont touchées, certains cours d'eau montrent également des écoulements faibles. © l'Hebdo du Vendredi
Selon les données de Météo France, le mois de février 2023 a, par exemple, été le quatrième mois le plus sec en France depuis 1959, avec une série record de 32 jours sans pluie entre le 21 janvier et le 21 février et un déficit global des précipitations dépassant les 75 % à l'échelle nationale. Comme l'ensemble des départements, la Marne est touchée. Lundi 27 mars, la préfecture a ainsi placé trois bassins hydrogéologiques en situation de vigilance : Craie de Champagne Nord, Craie de Champagne Sud et Centre et Calcaire de Brie et de Champigny. Au total, plus de la moitié des communes de la Marne sont concernées, dont Reims et son agglomération, mais aussi les secteurs de Sézanne, Suippes, Montmirail, Courtisols ou encore d'Avize. Face à cette situation, le préfet de la Marne appelle « à faire preuve de civisme » et rappelle aux usagers (particuliers, collectivités, industriels et agriculteurs) « la nécessité de proscrire tout gaspillage d'eau, en évitant les usages non-indispensables et en adoptant un comportement responsable et économe en eau ».
Les services de l'Etat préviennent également que seules des précipitations « significatives et durables » pourraient marquer une amélioration de la situation, si bien « que des mesures plus contraignantes pourraient être prises dans les semaines à venir ».