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Sorties
Du 15 au 21 janvier 2021 >> www.lh ebdoduve ndre di. c o m
Interview - Wax Tailor
« La culture, c’est tout ce qui reste quand il n’y a plus rien » Malgré la crise, le DJ français Wax Tailor a tenu à sortir son sixième album, la semaine passée. Privé de tournée pour le moment, le Normand sillonne la France à la rencontre de son public et sera au Shed de Reims, jeudi prochain. Retour sur une année particulière pour cet artisan du son.
plein de paramètres et c’est très, très compliqué, car on est noyé sous de très nombreuses problématiques. Même si les médias mainstream veulent nous faire croire qu’on est soit macroniste, soit complotiste, on est plein à se poser des questions plus nuancées que ça. Je ne suis pas anti-vaccin, mais je ne suis pas prêt non plus à sauter à pieds joints sans me poser des questions. J’espère qu’on aura plus de libertés et de latitude une fois qu’on aura plus d’informations.
Quand avez-vous commencé à travailler sur votre sixième album, « The Shadow of Their Suns », sorti le 8 janvier ? Je rentrais d'une tournée aux États-Unis pour mon précédent album, à la fin de l’année 2018. Je me souviens, c’était en plein pendant le mouvement des Gilets jaunes. J’ai bossé pendant deux ans sur ce nouvel album. J’ai mené un travail très solitaire. Pour composer, j’ai besoin de me retrouver dans un bunker. Du coup, cette année 2020 n’a pas changé fondamentalement ma manière de travailler. Ce serait hypocrite de dire que j’ai souffert, car je n’avais pas prévu de partir en tournée cette année. Mais rien que de savoir qu’on ne peut pas faire certaines choses, ça impacte notre création.
Comment jugez-vous la gestion de la crise pour le monde de la culture ? C’est une catastrophe ! Il y a une infantilisation insupportable. À aucun moment le monde de la culture n’a été intégré aux discussions politiques. Pendant le dernier confinement, on pouvait acheter une perceuse, mais pas un livre... Aujourd'hui, on peut aller à la messe, mais pas au cinéma. C’est inquiétant et ça dénote un oubli de la culture. Je sais bien que la culture n’est pas vitale, comme manger ou boire, et quand on est dans la précarité, ce n'est sans doute pas une préoccupation première. Pourtant, dans le passé, de grands hommes politiques ont façonné notre pays en des temps difficiles, sans pour autant oublier la culture. C'est important, car c’est tout ce qui reste quand il n’y a plus rien.
Qu’avez-vous mis dans cet album ? Je pose des réflexions sur la vie en général. Propos recueillis C’est un album qui fait la synthèse de mes Wax Tailor sera à Reims ce jeudi 21 janvier et espère donner par Simon Ksiazenicki humeurs, mes coups de mou, mes coups un concert en novembre à La Cartonnerie. © Ronan Siri de colère, ma joie. Ça reflète un peu tout 4 Rencontre avec Wax Tailor, ça. Avec les artistes, on a travaillé à dis- compris, d’autres non. Chacun sa porte En tant que citoyen, comment jeudi 21 janvier, à 16 h, tance, par la force des choses, mais on a d’entrée, au final, j’espère qu'il reste tou- vivez-vous cette période ? à My Little Sound Shop, disquaire du Shed, Le retour à la normalité est conditionné à 49, rue Gosset, Reims. Entrée libre. aujourd’hui beaucoup d’outils pour le jours quelque chose. faire, ce n’était pas le plus compliqué. Le plus étonnant, ça a été le titre avec Comment vous est venue l’idée N BREF Mark Lanegan (Just a Candle). Je me de- de présenter votre album à travers Le planétarium reste ouvert aux scolaires mandais si ça l’intéressait vraiment et il a la France ? Faisant partie des rares lieux de L’album était prévu depuis longtemps pour été l’un des plus impliqués. On a fait quatre savoir et de culture encore oudébut janvier et quand est démos avant d’arriver à la verts pendant la crise sanitaire, En concert à venu le deuxième confinebonne version. C’était très le planétarium de Reims n'acment, cet automne, il y a eu cool de bosser avec lui. Le La Cartonnerie cueille cependant plus que les une vague de résignation et on plus important, c’est l’impublics scolaires. Les enseile 17 novembre m’a conseillé de repousser la plication. Il m’est déjà argnants ont le choix : aller sur sortie. Par réaction, j’ai tenu à rivé de me retrouver en place avec leurs élèves ou bénéstudio avec des artistes moins impliqués maintenir la date prévue et j’avais aussi ficier d’animations et de séances que des mecs avec qui je travaillais à dis- envie de venir voir les gens, d’envoyer un thématiques par vidéoconfémessage de soutien à tous ceux avec qui je tance. rences. Cette offre est proposée travaille, les indépendants, les disquaires, à tous les établissements d’enComment faire passer des qui ont la vie dure depuis un an. Les tourseignement du territoire (à l’exclusion des étudiants) : écoles, collèges et lycées. messages quand on n’est pas nées sont décalées, il n’y a pas ce rituel de Sur place, pour que les visiteurs puissent continuer à accéder à la coupole du plareprendre la route, alors j’entame un tour de parolier ? nétarium, l'espace doté d’un projecteur qui reconstitue le ciel étoilé à la demande, J’essaye de traduire ce que je ressens en France des disquaires. un protocole sanitaire s'applique. Le port du masque est obligatoire, pour les musique, avec des atmosphères. Je peux adultes comme pour les enfants, dès 6 ans. Du gel hydroalcoolique est mis à disposition et, entre chaque séance, l’équipe désinfecte sièges et équipements et parler d’un titre que j’ai créé pendant À quoi vont ressembler les mois aère les locaux. Infos : reims.fr 10 minutes, mais tout le monde ne va pas le à venir ? recevoir de la même façon. Certains y ver- Je sais très bien qu’on peut me dire du jour ront le côté musical, sans ressentir le côté au lendemain : « Rideau, tu rentres. » Mais Bibliothèque de Reims : une offre numérique accrue politisé, et c’est très bien comme ça. D’au- il faut le faire. Pour la tournée, j’ai visé la L’offre en ressources numériques, accessible pour tout abonné depuis son espace tres ressentiront les choses qui me travail- première période rationnelle, à la fin de personnel sur www.bm-reims.fr, vient d’être augmentée avec de nouveaux catalent. En 2012, l’album « Dusty Rainbow l’automne. Ce n’est pas garanti, mais on a logues, de nouvelles interfaces, de nouveaux films, séries et documentaires, ainsi from the Dark » avait une vraie histoire, besoin de se projeter. Il faut avancer et esque de nouveaux quotidiens et magazines. Pour rappel, l'adhésion au réseau des bibliothèques et médiathèques de Reims est gratuite pour tous. avec un fil conducteur. Certains l’avaient sayer de se donner un objectif.
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