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Les deux premières lignes de superbus validées

Les élus du Grand Reims ont voté le tracé des deux premières lignes de bus à haut niveau de service qui doivent entrer en service d'ici septembre 2025.

Promesse de campagne d'Arnaud Robinet et de Catherine Vautrin en 2020, le projet de création de lignes de bus à haut niveau de service entre dans une phase très concrète. Après de premiers éléments dévoilés, suite aux concertations débutées l'an dernier, auprès des riverains et commerçants directement concernés, la communauté urbaine du Grand Reims a officiellement acté les tracés des deux premières lignes devant être mises en service dès la rentrée 2025. Jeudi 30 mars, les élus ont ainsi voté massivement en faveur de ce projet, avec 176 voix favorables sur 196 possibles. Solutions de transport en commun comparable au tramway en termes d'efficacité, mais avec des coûts moindres, ces lignes de bus à haut niveau de service seront « le projet structurant du futur réseau rémois », selon Patrick Bedek, vice-président du Grand Reims en charge du transport.

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Des extensions déjà programmées

En septembre 2025, la première ligne, d'une longueur de 6,6 km, s'étirera du quartier Port Colbert au campus Moulin de la Housse, en passant par la gare, l'axe Talleyrand-ChanzyGambetta, la place des Droits de l’Homme et la rue des Crayères. A terme, au plus tard en 2029, elle devrait être prolongée de 2,1 km, pour rejoindre la zone d'activités Croix-Blan- din. 22 500 habitants seront situés à moins de cinq minutes d'une des 17 stations prévues (21 jusqu'à Croix-Blandin). Cette ligne desservira également 6 000 étudiants, ceux du campus Moulin de la Housse et ceux de Neoma et de l'Ecole des Beaux-Arts, dont les déménagements dans de nouveaux locaux à Port Colbert sont attendus pour la rentrée universitaire 2025. Selon les projections présentées par le Grand Reims, 14 500 voyageurs par jour devraient emprunter cette ligne qui serait parcourue en 24 minutes (de Port Colbert à Moulin de la Housse), soit un gain de 9 minutes par rapport à aujourd'hui. Coût estimé des aménagements pour ce tronçon : 23,5 M€ auxquels il faudra évidemment rajouter celui du matériel roulant.

Quid des voitures sur les axes traversées par les BHNS ?

C'est la grande question que de nombreux automobilistes se posent aujourd'hui, riverains et usagers de passage. L'élu d'opposition RN Jean-Claude Philipot n'a pas manqué de le rappeler une nouvelle fois lors du conseil communautaire du 30 mars. En effet, une partie de chaque ligne sera aménagée de telle sorte que les bus y circuleront en site propre, c'est-à-dire sur des voies qui leur seront réservées. La présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin, lui a répondu « qu'un partage de l'espace va devoir se faire, notamment dans l'hyper-centre avec les bus et les usagers des mobilités douces (piétons et vélos) ». Sans apporter plus de précisions, l'élue a seulement indiqué que les véhicules allaient devoir « réduire leur vitesse ». De son côté, Eric Quénard, lui aussi dans l'opposition, mais de gauche, a mis en doute l'intérêt de la concertation, « face aux nombreux éléments du dossier déjà arrêtés ». Catherine Vautrin a répondu que la concertation était en cours depuis plusieurs mois et qu'elle allait se poursuivre, mais qu'à un moment, « les habitants ont besoin d'en savoir plus ». La présidente a aussi précisé que des concertations seront menées avec « les opérateurs en lice pour exploiter le réseau de transport en commun du Grand Reims ».

La ligne 2, longue de 7,3 km, reliera, elle aussi dès 2025, la gare au centre commercial de Cormontreuil, en empruntant les axes TalleyrandChanzy et Venise-Marchandeau, le boulevard Wilson, le quartier Châtillons et le boulevard Alsace-Lorraine, sachant qu'une extension doit être réalisée dans la foulée, normalement entre 2027 et 2029, jusqu'au pont de Witry, en passant par l'avenue Jean-Jaurès. Pour être tout à fait exacte, le tronçon entre Châtillons et Cormontreuil sera bien circulé par les BHNS, mais les aménagements spécifiques à ce mode de transport ne seront réalisés qu'entre 2027 et 2029. Cette ligne sera particulièrement utile aux 50 000 habitants vivant à proximité d'une des 17 stations prévues, mais aussi pour ceux qui travaillent au sein des secteurs desservis, soit 28 000 personnes selon la collectivité. Le temps de parcours annoncé serait de 26 minutes, soit cinq de gagnées par rapport au service de transport collectif existant. Selon les études en cours, le coût de cette ligne serait de 28,2 M€, là encore, sans compter l'achat des bus.

Un superbus toutes les 7 minutes

Concernant le niveau de service, les deux lignes seront actives de 5 h à 23 h, du dimanche au mercredi et, de 5 h à 00 h 30, du jeudi au samedi. La fréquence annoncée sera de 7 minutes en heure de pointe, de 9 minutes en heure creuse et de 15 minutes en soirée. De même, les deux lignes seront équipées de parking-relais à leurs extrémités. Quant aux véhicules qui y circuleront, le choix n'est pas arrêté, raison pour laquelle le montant de l'investissement dans ce domaine n'est pas encore connu. Cependant, on sait que les superbus choisis seront à double-caisse, c'està-dire avec soufflet, et bénéficieront d'une capacité allant de 130 à 150 places : chaque ligne devant pouvoir faire voyager jusqu'à 2 000 passagers par heure. A priori, le Grand Reims privilégierait une alimentation via des batteries électriques, plutôt qu'à l'hydrogène, en raison « de coûts nettement inférieur ». « Ces bus au matériel designé n'auront rien à voir avec les bus classiques, promet Patrick Bedek. Les usagers auront l'impression d'être dans un tramway, mais sur roues ».

J.D

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