3 minute read

2 500 agriculteurs au chevet des pollinisateurs

Déployé dans la Marne puis les départements voisins, le dispositif Apiluz vise à nourrir les pollinisateurs grâce aux bandes de luzerne non fauchées, tout en rémunérant le manque à gagner des agriculteurs qui jouent le jeu. D'autres aménagements portent également leurs fruits pour préserver la biodiversité..

Si 68 % des bandes de luzerne non fauchées (BNF) encouragées par Apiluz se concentrent dans la Marne, ce dispositif, initié par l'association Symbiose, trouve aussi écho dans l'Aube, les Ardennes, et même la Seine-et-Marne. L'an passé, 1 895 km linéaires non fauchés ont ainsi permis aux abeilles et autres pollinisateurs (bourdons, papillons, etc.) de se nourrir, moyennant une contrepartie financière pour les 2 422 agriculteurs ayant accepté de ne pas intervenir sur ces surfaces. « Ça représente une centaine d'euros par bande, a estimé Hervé Lapie, le président de Symbiose, lors de son assemblée générale ce mardi 20 juin. Apiluz est un concept unique en France et en Europe. On couvre désormais plus de 560 hectares grâce aux BNF, sachant qu'un hectare peut faire vivre 160 000 abeilles. »

Advertisement

L'expérience confirme aussi que les auxiliaires de culture – coccinelles, cantharides, syrphes, arachnides et petites guêpes - raffolent des espèces végétales qui ornent les bords des chemins et s'y réfugient. « Marguerites, phacélias, trèfles,

P OLITIQUE etc. Ils mangent les ravageurs et nous permettent d'utiliser moins de produits phytosanitaires. » D'où l'importance de développer, au-delà d'Apiluz, les plantations de haies, de jachères fleuries et de buissons accompagnées par Symbiose. « On a suivi 84 projets et planté 87 km de haies dans la Marne en 2022 avec l'aide de nombreux partenaires, notamment la Chambre d'agriculture, les fédérations des apiculteurs et des chasseurs, les coopératives, etc. On sent une

Plus d'insectes auxiliaires, moins de phytosanitaires

vraie prise de conscience collective et une volonté d'avancer sur la question de la biodiversité au sein de la profession agricole. Mais la réglementation peut être très complexe et le cumul de contraintes n'encourage pas toujours les exploitants à se lancer. » Les haies, par exemple, ne peuvent pas être entretenues entre le 15 mars et le 15 août, ni déplacées pour faciliter certains travaux dans les champs. « Il est quasiment interdit d'aménager quoi que ce soit près des éoliennes,

P OLITIQUE

Jean-Christophe Combe à Reims pour le congrès APF France Handicap

L’association APF France handicap tient son 43e congrès au Parc des expositions de Reims, du jeudi 22 au samedi 24 juin. Plus de 1 000 personnes y participent, dont le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe, venu le jeudi, et la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, attendue ce vendredi. Marqué par le 90e anniversaire de l’association, ce congrès a pour ambition de mieux comprendre les transitions qui bousculent le monde d’aujourd’hui et de se projeter dans les enjeux de demain. Il sera également l’occasion pour APF France handicap de présenter son manifeste pour refonder la politique du handicap en France. Ouvert à toutes et à tous, pour la première fois, cet événement propose des conférences plénières, ainsi qu’un tiers-lieu éphémère, pour faire le plein de découvertes et d’expériences.

En Bref

François Asselineau, leader de l'UPR, bientôt en visite à Reims car on risqued'attirer les chauves-souris et les rapaces. »

Le président et fondateur de l'Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau sera le vendredi 30 juin de passage à Reims. Ce jour-là, il animera une réunion publique à 20 h 30 à l'hippodrome de Reims, ouverte à tous. Candidat à l’élection présidentielle en 2017, éliminé au premier tour avec 0,97 % des voix, il n'avait pas pu se présenter en 2022, faute d'obtenir les 500 parrainages nécessaires. Après avoir prôné le Frexit, soit la sortie de la France de l’Union européenne, François Asselineau a été, lors de la pandémie de covid-19, l'une des voix contestant le pass sanitaire.

Pour que l'initiative perdure, elle devra encore convaincre certains acteurs, fédérer davantage d'expertises, en particulier sur la connaissance animaliste, et générer d'autres soutiens financiers. D'autant que l'accord signé pour trois ans avec Lidl prend fin cette année et ne sera pas reconduit. Il permettait de prendre en charge 60 % du budget d'Apiluz. « On recherche de nouveaux partenaires, mais je ne suis pas inquiet, relativise Hervé Lapie. C'était un apport d'environ 150 000 €. À l'échelle des six départements sur lesquels nous sommes engagés, ce n'est pas énorme. » Des discussions sont en cours et pourraient porter leurs fruits à moyen terme.

Sonia Legendre

Deux projets portés avec RTE et Total Energies

Total Energies et RTE ont fait appel à Symbiose, d'une part pour aménager des bandes enherbées et des espaces non semés près d'un parc éolien, d'autre part pour installer des dispositifs végétatifs sous 84 pylônes électriques. Se rapprocher de tels mastodontes n'est-il pas contradictoire avec la biodiversité que défend l'association depuis le commencement ? « Ces entreprises cherchent justement à se passer des énergies fossiles et à trouver des alternatives en faveur de la biodiversité, répond Hervé Lapie. On va dans le même sens, vers la transition énergétique. Et on a tout intérêt à nouer des partenariats avec des acteurs comme ceux-ci, qui seront toujours là demain et pour très longtemps. »

This article is from: