4 minute read

Les Rémois planchent sur le futur des berges du canal

Grand projet de la mandature, la requalification des berges du canal s'écrit, en partie, avec les habitants.

Plus de 300 d'entre eux étaient réunis, mardi, pour imaginer la métamorphose du lieu annoncée pour 2025.

Advertisement

Organisé dans les salons du stade Auguste-Delaune, le premier des trois grands rendez-vous dédiés à la concertation sur le projet des Berges du canal s'est tenu, mardi soir, dans une ambiance studieuse. Pour l'occasion, plus de 300 Rémois ont répondu présents à cet atelier construit sur le modèle de ce qui a été fait en 2017 sur les Promenades et le Sernam. « Les gens se disent que les concertations, c'est du pipeau, que tout a été décidé avant. C'est peut-être vrai ailleurs, mais ici, on s'est engagé sur des idées claires et pour discuter de ce qu'on peut changer », a tenu à expliquer le maire de Reims Arnaud Robinet, en guise de préambule à cette soirée.

Rassemblés par petits groupes, ces habitants, certains invités, d'autres volontaires, via la plateforme « Inventons le Reims d’après », ont donc planché durant deux heures sur l'avenir des Berges, guidés par Marie-Catherine Bernard, une animatrice qui a tout de suite posé les règles du jeu. « Aujourd'hui, vous n'êtes pas là pour poser des questions au maire sur ce qui est déjà acté,

TOURISME mais pour exposer vos idées et recueillir vos attentes », cadre la représentante de l'agence Palabreo, déjà à la baguette lors de la concertation sur les Promenades.

Conscient que certains participants pouvaient être frustrés par la formule, Arnaud Robinet a tout de même tenu à faire un point sur le sujet le plus clivant du projet : la démolition du pont Charles-deGaulle. « Je comprends les interrogations sur l'effacement de ce pont, mais je ne me suis pas réveillé un matin en me disant, tiens, je me vais me faire plaisir. Notre constat, qui résulte de nombreuses études, c'est que cet ouvrage est aujourd'hui un problème pour le secteur. Il est surdimensionné, vieillissant et non structurant pour les déplacements. C'est sur ces bases que la décision a été prise et je l'assume ».

Et le maire de rappeler dans la foulée : « sur les Promenades, on m'a dit que c'était impossible, car on allait supprimer du stationnement. On se rend compte aujourd'hui, que ce n'est pas aussi impactant que certains imaginaient. »

Aussi longue que les Promenades, avec ses 700 mètres, mais deux fois moins large, la partie concernée par le projet s'étire du bas de la rue Libergier jusqu'au pont de Venise. « En 1950, les berges étaient encore un lieu incroyablement ouvert qui donnait la place au paysage, et un accès à l'eau, a rappelé Cyril Tretout, architecte chez Anma. Mais depuis les années 70, la voiture s'est imposée. Aujourd'hui, l'objectif est de redonner de la place aux piétons et aux cycles, tout en se tournant vers l'eau. » Le pont Charles-de-Gaulle, qualifié de « fracture » par l'expert, va donc dis-

Des Boboats à la conquête du canal

Lancés depuis quelques jours, ces petits bateaux électriques sillonnent le canal de Reims, offrant aux touristes et aux curieux un nouveau point de vue sur la cité des sacres.

Longtemps utilisé massivement pour le transport par péniche, le canal de l'Aisne à la Marne, qui traverse Reims de part en part, est depuis plusieurs décennies largement délaissé par ce type de professionnels. A la surface, la quiétude est aujourd'hui seulement brisée par quelques bateaux de tourisme et les activités des clubs d'aviron. Mais depuis le 17 juin, un nouvel acteur a fait son entrée sur la rivière artificielle rémoise : Boboat. Il s'agit d'une toute jeune entreprise qui propose un service de location de petits bateaux électriques. « Avec Boboat, notre ambition est de développer des offres de loisirs autour et sur le canal, indique Arnaud Bassery, l'un des trois fondateurs rémois de la société, connu pour être à la tête du Bloc qui pilote Quartier Libre. Notre première idée, c'est donc cette offre de location de bateaux électriques fun et lu- dique. » Composée de sept embarcations, la flotte de Boboat est amarrée au niveau de la halte nautique rémoise, située le long du paraître, tandis que le boulevard Paul-Doumer « va évoluer pour retrouver de la nature en ville ». On sait aussi qu'une passerelle réservée aux modes de déplacements actifs sera construite, enjambant le canal, l'autoroute et la trop discrète rivière Vesle. « En réduisant les infrastructures routières, on va redonner de la place à tous les autres modes de transport. En effaçant l'infrastructure tentaculaire de Gaulle, on va pouvoir développer la halte nautique et créer une armature végétale pour demain. »

Mais que fera-t-on demain sur ses berges et qu'est-ce qui ferait que ce sera, à la fin, un bon projet ? C'est à cette double question que les Rémois ont dû répondre. Et toutes les idées ont pu être posées : aménagement de jeux pour enfants, de mobiliers pour faire du sport et se détendre, mise en place d'un service de transport en commun fluvial... Et pourquoi pas imaginer un site de baignade ? « Lâchez-vous, a insisté l'animatrice de Palabreo, n'hésitez pas à exprimer des idées qui peuvent sembler farfelues ». « Toutes seront étudiées par les élus et les experts », a assuré Arnaud Robinet.

Les envies des uns et des autres seront présentées le 18 septembre prochain, lors d'une nouvelle réunion publique durant laquelle les propositions les plus pertinentes seront partagées. Ce deuxième épisode de la concertation sera suivi d'un troisième et dernier, programmé le 13 novembre, avec au menu, la restitution de ce brainstorming et la présentation du projet définitif.

Julien Debant

boulevard Paul-Doumer, là où doit émerger le grand projet urbain des Berges du canal. « Notre volonté est de s'inscrire pleinement autour de la volonté de tourner la ville vers l’eau. » Pour ce faire, Boboat loue des petits bateaux fonctionnant à l'énergie électrique qui se pilotent sans permis. Certains sont même habillés par des œuvres d'artistes locaux (Iemza, Wone, Elbi et Chistine Séjean). Pour partir voguer sur le canal rémois, il faut compter de 40 à 84 €, selon la durée du voyage, de une heure à deux heures, et le modèle du bateau, dont la capacité varie de 5 à 7 places. Le service est ouvert du mercredi au dimanche, de 10 h à 19 h, et le lundi et mardi sur réservation. « On propose un parcours qui part de la halte nautique pour rejoindre la darse de Saint-BriceCourcelles », précise Arnaud Bassery. Les bateliers d'un jour peuvent aussi profiter d'un service complémentaire : « un audioguide qui raconte en six ou huit étapes, le passé industriel de Reims, évoquant évidemment l'histoire méconnue du canal et de sa construction. »

4 Infos : boboat.fr

This article is from: