LA FORCE DE LA TSÉDAKA POURIM 5769
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Le plus beau cadeau
TABLE DES MATIERES 3
AËL SR
I
Une porte fermée
Un problème sans identité
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ET
Raconté par les donateurs, la famille R. de Jérusalem, Tel : ...............................................................00-972-25823257 S-UNIS AT
Raconté par le donateur. Pour des détails supplémentaires, Tel: ......................................................... 00-972-36180068
Des délivrances chez nos Grands Maîtres Chez Rav Aharon Yehouda Leib Steinman chlita
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Chez Rav Haïm Kaniewsky chlita
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Chez Rav Mikhel Youda Lefkovitch chlita
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Un don à retardement
14 F
I
AËL SR
NCE RA
Raconté par la famille, Tel: .......................................................................01 73793453
Koupat Ha’ir La principale Caisse de Tsédaka d’Israël
Tel: 0800-525-523
Le public a témoigné son enthousiasme pour les bulletins biannuels d’histoires publiés par Koupat Ha’ir. Ce bulletin représente l’amour du Créateur envers nous qui se révèle par une bonté illimitée, une surveillance individuelle évidente. N’est-il pas captivant de pouvoir suivre les histoires qui y sont racontées à propos de gens qui se trouvent dans des situations qui peuvent nous arriver à nous aussi et, avec eux, de sentir très fort la façon dont le Créateur nous porte et nous soulève au-dessus de la routine qui use le sens de la perception. Le bulletin des délivrances de Koupat Ha’ir nous raconte que, lorsque nous méritons de faire entrer D. dans notre vie, lorsque nous apprenons à voir Sa main ouverte dans tout ce qui nous arrive, lorsque nous nettoyons notre regard de l’ombre portée par les phénomènes de la nature et par l’habitude, lorsque nous Le recherchons à travers les événements de notre vie, nous méritons de Le trouver tout près de nous. Les histoires rares trouvent leur place dans ce bulletin mais, non moins puissantes et non moins émouvantes, sont toutes les histoires qui se passent chez vous, dans votre vie privée. Vous vous trouvez dans une situation désagréable ? Gênante? Inquiétante ? Dangereuse ? Levez les yeux au Ciel, murmurez une prière, faites un don à Koupat Ha’ir et observez autour de vous d’un regard lucide : voilà, la surveillance divine se révèle à vous. Soudain, vous voyez l’enchaînement des événements et Celui qui se trouve derrière eux. Soudain, vous sentez que tout est prévu et agencé. Soudain, vous sentez Sa proximité et Son amour. Quelle est la contribution du don à Koupat Ha’ir dans tout cela ? Peut-être, et c’est ce que pensent de nombreuses personnes, la force d’un don n’est pas seulement la délivrance qu’il précipite et le soulagement qu’il apporte. Le don, c’est ce qui essuie nos lunettes, qui purifie notre cœur, qui ouvre des volets pour voir au-delà. La partie la plus extraordinaire est donc justement celle qui se passe en nous : le mérite de voir la main de D. qui nous dirige, la proximité que nous ressentons. Ce moment-là de bonheur, c’est le plus beau cadeau qui soit, c’est le plus beau cadeau que D. fait aux donateurs de Koupat Ha’ir. Seul celui qui a eu le privilège de lever les yeux au Ciel, de faire un don à Koupat Ha’ir avec une foi pure, et de ressentir tout cela, le comprendra.
Koupat Ha’ir page 2 La force de la tsédaka POURIM 5769
IS
Une porte fermée
RA
ËL
Raconté par les donateurs, la famille R. de Jérusalem, Tel: 00-972-25823527 « Je n’arrive pas à trouver où loger tous mes invités, dit Mme B., presque découragée. J’ai déjà téléphoné à beaucoup d’amis, de voisins, et même à des personnes que je connais à peine. En général, il y a beaucoup d’appartements disponibles ici pour chabbat. Car ce quartier est habité par de nombreux jeunes couples qui passent le chabbat dans leur famille et sont prêts à prêter leur appartement. Mais cette fois-ci, juste la semaine des chéva-brakhot de notre fille, ils restent tous chez eux ! » C’était là l’une des conversations que Mme B. avait avec sa voisine d’en face alors qu’elle suspendait une rangée de chemises et que son interlocutrice accrochait ses habits de bébé. Mme B. termina de raconter ses soucis en même temps qu’elle pendait la dernière chemise. Le mariage avait eu lieu hier. Il restait quelques jours jusqu’à chabbat mais il fallait déjà prévoir les appartements dont ils disposeraient. Il était impossible d’inviter des couples venant d’une autre ville, ou même d’un quartier éloigné, s’ils n’avaient pas d’appartement à leur proposer. Quelques minutes plus tard, des coups se firent entendre à la porte. Sa jeune voisine américaine, mère de plusieurs petits enfants, était debout devant l’entrée. « J’ai entendu votre conversation, dit-elle dans un hébreu hésitant. Je suis venue vous dire que nous pouvons vous laisser notre appartement pour chabbat. – Vraiment ? s’écria Mme B., ravie. Ce serait l’idéal pour nous ! Mais une minute… Je vous ai déjà demandé si c’était possible et vous m’avez dit que vous ne partiez pas ce chabbat. – C’est vrai. Nous serons là, si D. veut. Mais l’appartement de la sœur de mon mari est vide car elle est rentrée aux Etats-Unis pour les vacances. Je viens de lui téléphoner et elle est d’accord que nous occupions son appartement ce chabbat.
– Vous quitteriez votre domicile pour que je puisse y faire venir des invités ? C’est… Non, je serais gênée ! » Impressionnée par la gentillesse de sa jeune voisine, Mme B. n’avait pas l’intention d’accepter son offre. Quitter son appartement le chabbat avec de jeunes enfants, cela voulait dire préparer des valises, des biberons, des jouets et qui sait quoi encore. Qu’ils fassent tout ce dérangement pour elle ? « Nous avons l’habitude des valises, dit la voisine en souriant, comme si elle avait deviné ses pensées. Je fais nos valises pour chabbat sans même réfléchir. Mes mains prennent tout ce qu’il faut et fourrent nos affaires dans un grand sac. Nous partirons à pied car l’appartement de ma belle-sœur n’est pas loin d’ici. Sentez-vous à l’aise. Ce n’est pas tous les jours qu’on marie sa fille. –Je… je vous remercie beaucoup, balbutia Mme B. Si nous ne trouvons pas d’autre appartement, ce sera vraiment parfait. Vous habitez au premier étage et les parents de mon mari ont du mal à gravir les escaliers. Ce sont des personnes âgées. Vous savez ? Je me sens déjà moins tendue. Si je trouve une autre solution, ce serait préférable, page 3 La force de la tsédaka POURIM 5769
mais sinon j’accepterai votre offre. » La conversation se termina en laissant aux deux femmes un sentiment agréable. Vendredi à cinq heures, une heure et quarante minutes avant l’allumage des lumières de chabbat, la jeune famille quitta sa maison en direction de celle de sa belle-sœur. Ils voulaient avoir le temps d’organiser quelques détails avant chabbat : mettre des nappes blanches sur les tables, préparer les bougies, vérifier qu’ils avaient tout le nécessaire et s’installer confortablement. Le chemin n’était pas long et ils marchèrent tranquillement, habillés de leurs vêtements de chabbat. Une grande valise et un sac de voyage contenaient toutes leurs affaires. Pour les repas, ils étaient invités, si bien qu’ils n’avaient pas à emporter de casseroles et de boites en plastique. 5.10: « La clé est déposée chez les voisins d’en face »
dit le père de famille à sa femme qui s’apprêtait à monter avant lui. Lui-même était en train de détacher leur bébé de sa poussette et cherchait comment monter la valise et le sac. La jeune femme donna la main à ses deux enfants et monta lentement les escaliers. Elle frappa une fois à la porte des voisins, puis deux, puis trois. Pas de réponse. Elle sonna à la porte (peut-être sont-ils en train de dormir et nous allons les réveiller ?). Silence. Elle tendit l’oreille pour tenter de savoir s’il y avait du bruit à l’intérieur. Rien. « Tu es sûr qu’elle a dit que la clé était chez les voisins d’en face ? Ils ne sont pas là ! » En une minute, il était monté et appuyait longuement sur la sonnette. Personne. Il essaya la poignée de la porte. Fermée à clé. Ils se regardèrent. Que faire à présent ? Une heure et demie avant chabbat. Leur appartement est occupé et ils sont là, face à une porte fermée à clé. « Téléphone à Judith, dit la femme en essayant d’être optimiste. Elle voulait peutêtre parler d’une autre voisine ? » Il sortit son portable et composa la longue série de chiffres pour atteindre la maison de ses parents en Amérique, où se trouvait sa sœur. Il savait qu’elle lui avait dit que sa clé était déposée chez les voisins d’en face et lui avait même donné leur nom. Il ne pouvait pas se tromper. « Ils ne répondent pas » dit-il en se mordant les lèvres. Il composa ensuite le numéro de son portable mais il n’arriva pas à la joindre. « Va demander à la voisine du dessous, elle sait peut-être où ils sont. Il est possible qu’il soit parti à la synagogue et qu’elle soit sortie promener les enfants ? » L’espoir fait vivre… mais au fond de lui, il sentait qu’ils n’étaient pas là. « Ils sont partis dans une autre ville pour chabbat. Cela fait plusieurs heures qu’ils ont quitté la maison » revint-elle avec la réponse de la voisine. Elle ressentit soudain une profonde angoisse. Ils avaient une famille, leurs enfants commençaient à perdre patience, et ils n’avaient pas où aller !
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« La voisine du dessous n’a pas la clé ? demandat-il. – Non, elle ne l’a pas. J’ai aussi demandé à la voisine de son palier. Ils ne la leur ont pas laissée. – Peut-être en haut ? » Elle monta un étage supplémentaire en soupirant. Deux minutes plus tard, elle redescendit. Elle n’eut rien besoin de dire : la réponse se voyait sur son visage. Toutes les quelques minutes, il essayait de rappeler sa sœur à l’étranger, bien qu’il n’eut pas beaucoup d’espoir de ce côté-là. Si la porte était blindée, et s’il était un peu plus tôt, et s’il était parvenu à parler à sa sœur et à obtenir le numéro de sa clé… Il aurait peut-être pu aller dans un magasin d’outillage et demander qu’on lui fasse un double. Mais il n’était pas sûr qu’ils auraient accepté parce qu’il ne pouvait pas prouver qu’il s’agissait de l’appartement de sa sœur. De toute façon, la serrure n’était pas blindée, et elle ne répondait pas au téléphone, et il n’y avait pas un seul magasin d’outils ouvert en ville une heure et quart avant chabbat. 5.40: « Si elle ne répond pas, je téléphone à l’organisation Yédidim » dit-il. Bien sûr, Judith ne répondit pas mais à Yédidim, oui. Cette organisation a gravé sur son drapeau l’emblème de sa disposition à venir en aide à toute personne en difficulté, dans n’importe quelle situation et à n’importe quelle heure. Pour tout problème, tout embarras, il se trouvera à Yédidim quelqu’un qui sera prêt à venir dans les minutes qui suivent pour essayer de vous sortir d’embarras. Il leur raconta rapidement son histoire. « L’appartement est à vous ? » demanda l’homme à l’autre bout du fil. – Non, il est à ma sœur. » Il poussa un soupir, connaissant la réponse qu’il allait recevoir. – En principe, nous pouvons défoncer la porte mais si l’appartement n’est pas le vôtre… – Non, il n’est pas le nôtre. Je me doutais que vous n’accepteriez pas de le faire. Ce n’est pas une solution, d’ailleurs. Je n’ai pas la permission de ma sœur ni celle du propriétaire. C’est un appartement
en location. Je cherche une autre solution. – Nous n’avons pas de passe-partout. Si vous avez besoin d’autre chose, rappelez-nous. Nous sommes là. » « Je n’ai jamais fait de don à la tsédaka pour régler un problème, nous raconte-t-il honnêtement. Je ne croyais pas au fait que les gens voyaient leurs problèmes se régler parce qu’ils avaient fait un don. Il rougit un instant. « Mais quand je me suis trouvé là-bas à six heures moins dix, moins d’une heure avant chabbat, avec mes enfants et mes valises autour de moi, et la porte fermée en face de moi, sans appartement pour chabbat, je me suis incliné. Je n’avais rien d’autre à faire. Soudain, j’ai compris tous ceux qui font un don, et j’espérais qu’il m’arriverait un miracle à moi aussi ! » Il promit une belle somme à Koupat Ha’ir s’ils arrivaient à entrer dans l’appartement avant chabbat. 6.00: Son don lui remonta un peu le moral. Avec un nouvel espoir, il essaya une nouvelle fois de téléphoner. Hop! Sa sœur répondit enfin ! « Nous sommes bloqués ici devant ton appartement ! lui dit-il Tes voisins sont partis pour chabbat et nous n’avons pas la clé ! Comment pouvons-nous entrer sans clé ? » Sa femme le regarda avec curiosité mais elle vit elle-même son visage s’assombrir. Sa sœur n’avait pas d’idée… Il ferma le téléphone, déçu. « Personne d’autre n’a la clé et il n’y a aucun autre moyen d’entrer dans l’appartement. Ils font attention de bien tout fermer. – Qu’est-ce qu’on va faire ? » Les enfants n’étaient plus impatients seulement: ils se lamentaient dans les escaliers. Combien de temps pouvaient-ils attendre ? Combien de temps leurs parents pouvaient-ils garder leur calme ? 6.05: « Il y a peut-être un autre moyen d’entrer dans l’appartement ? » Nerveux, il téléphona à nouveau aux Etats-Unis. Le chabbat approchait et ils n’avaient aucune autre solution. Peut-être pouvaient-ils passer par la fenêtre du voisin et entrer par sa fenêtre à elle ? Cette fois, c’est son beaufrère qui décrocha. « Nous aurions bien aimé avoir page 5 La force de la tsédaka POURIM 5769
une idée pour vous sortir de ce mauvais pas ! ditil. Mais il n’y a aucun autre moyen ! Les fenêtres sont fermées de l’intérieur. La seule clé se trouve chez ces voisins-là. Que puis-je te dire ? » 6.10: « J’ai une idée ! » s’exclama sa sœur qui les rappela. Elle aussi, de loin, était inquiète pour la famille de son frère. Elle réfléchit à toutes les possibilités et trouva une idée. « Si tu montes chez le voisin du dessus et vas sur le balcon du salon, tu peux te faufiler vers mon balcon à moi. Son balcon est un peu plus petit et on peut sauter de chez lui à chez moi par le balcon. La porte d’entrée de mon appartement, on peut l’ouvrir de l’intérieur ! – Mais je ne peux pas, dit-il, découragé. Je ne sais pas escalader, et sûrement pas à l’extérieur de l’immeuble, dans le vide ! Je vais tomber et me casser les os ! Il faut être un acrobate. Je n’en suis pas capable ! » Il raccrocha et regarda autour de lui. « Je ne peux tout de même pas frapper chez des gens que je ne connais pas et leur demander de faire cela pour moi ! On peut demander à un étranger un verre d’eau ou un mouchoir en papier, mais ça ? C’est un peu… un peu exagéré » pensa-t-il. Il sortit de l’immeuble et tenta d’apercevoir les balcons superposés. Non. Il ne pourrait absolument pas sauter de l’un à l’autre. Rien que d’y penser, il fut pris de vertige. « Rien ne servira à rien ! pensa-t-il. Voilà, nous devons maintenant décider de ce qui est pire : soit rester dans la rue soit demander à ceux qui nous ont invités pour les repas si nous pouvons dormir chez eux (leur maison est si petite… Qui peut installer une famille avec plusieurs enfants si peu de temps avant chabbat ?) soit encore retourner chez nous et partager notre appartement avec ces personnes âgées qui ont tant besoin de calme. Ah ! Quelle complication ! Il savait que sa femme était timide, que ses enfants devenaient agités et turbulents lorsqu’ils étaient avec des personnes qu’ils ne connaissaient pas... Il préféra ne pas regarder sa montre. Il était trop près de chabbat. L’angoisse qui l’étreignait se fit de plus en plus forte. 6.15: Il se trouvait encore dans la rue à regarder d’en bas le balcon pour la dixième fois. Il s’imagina page 6 La force de la tsédaka POURIM 5769
enlever sa veste, monter, escalader… Ses pieds glissaient, ses mains tentaient de trouver un appui et… boum ! Non, impossible ! Il n’en était pas capable. Que faire ? Que faire ? Il tourna la tête, désespéré, et vit… son jeune beau-frère, un étudiant d’une yéchiva de Jérusalem. « Hé ! Vous aussi vous êtes dans ce quartier ? demanda son beau-frère, étonné. C’est la première fois de ma vie que je viens ici le vendredi ! Je ne sais même pas pourquoi je suis venu là. Je suis sorti de la yéchiva et je me suis mis à marcher… et me voilà ! » « Te voilà ! Oui, parce que le don que j’ai promis à Koupat Ha’ir t’a attrapé par le col, t’a fait sortir de la yéchiva et t’a amené ici ! répondit le jeune père de famille, tout ému. Allez ! Vas-y ! Monte, saute par le balcon des voisins et ouvre-nous la porte ! C’est bientôt chabbat ! » Comme les jeunes gens de son âge, son beau-frère était vif et aventureux. Pour lui, un saut acrobatique comme celui-ci ne représentait pas le moindre effort. Il mesura la distance du regard et la chose lui sembla très facile. Ensemble, ils montèrent les escaliers quatre à quatre jusqu’à l’étage supérieur. A six heures vingt, le jeune homme ouvrit la porte avec une exclamation de triomphe. « J’ai fait un don supplémentaire pour que l’appartement ne subisse aucun dommage car nous n’avons pas pu fermer la porte à clé pendant tout chabbat, ajoute le mari. D. merci, tout s’est bien terminé. Aujourd’hui, je ne peux plus nier la réalité. Voilà, moi aussi j’ai fait un don et cela a marché… Cela me semble toujours quelque chose de surnaturel, une sorte de révélation céleste, un acte de bonté de D. qui nous permet de constater Sa surveillance individuelle sur nous. Ce n’est pas quelque chose de normal, cette chose-là. En tout cas, désormais, moi aussi je ferai des dons pour voir la délivrance… » Il se tait un instant et une expression timide se lit dans ses yeux. « Si vous voulez savoir la vérité, je fais des dons pas seulement pour que mes problèmes se résolvent. Je fais des dons aussi pour éprouver ce sentiment-là une fois de plus… »
ET A
Un problème sans identité
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Raconté par le donateur. Pour des détails supplémentaires, Tel: 00-972-36180068 « Tu l’entends, Maman ? Elle pleure ! Ecoute bien. C’est ta première petite-fille ! » Il écarta son portable de son oreille pour que les pleurs délicats de son nouveau-né soient entendus de l’autre côté de la ligne, en France.
étaient présentés.
« Vous voulez tenir votre fille, Monsieur ? » La sage-femme remarqua ce jeune couple inexpérimenté, loin de leurs parents habitant à l’étranger. Le bonheur les inonde et ils n’ont personne avec qui le partager. Il prononce quelques phrases en français et pose le portable ouvert sur la table de nuit.« J’ai… j’ai un peu peur de l’attraper. Et si elle tombe ?» dit-il en hésitant. « Elle ne va pas tomber, rassurez-vous… Elle ne tombera pas. C’est votre enfant. Prenez-la dans les bras.»
– Avant tout, faites-lui un passeport. Ensuite, vous vous renseignerez en ce qui concerne la nationalité israélienne. »
Il prend le nouveau-né qu’elle lui tend, enveloppé dans un lange blanc. «C’est un vrai bébé, c’est le nôtre ! » dit-il à la jeune maman qui ne parvient pas à dominer ses larmes. Le bébé gémit doucement et son père se rapproche d’un millimètre vers le portable. Que ses parents puissent l’entendre, de France. Dommage qu’ils n’aient pas appelé aussi ses beaux-parents dans une conversation à trois. « Notre bébé est née en Israël, David. Elle sera une Israélienne de naissance, pas comme nous ». La maman prononça cette phrase en hébreu, avec un accent anglais. « C’est très bien comme ça » réponditil avec un accent français. « Une enfant juive née en Erets Israël… Extraordinaire ! » Quarante-huit heures plus tard, cela leur semblera soudain très compliqué. « Il est impossible de lui donner un numéro d’identité israélien » explique l’employée du Bitouah Léoumi (équivalent israélien de la C.A.F.) à l’hôpital. « Vous n’êtes pas israéliens, ni vous ni votre mari, n’estce pas ? dit-elle en regardant les passeports qui lui
– Mais nous voulons que notre enfant soit israélienne!» répondit la jeune maman. Elle ne comprenait pas pourquoi il fallait dresser des embûches sur la route d’un bébé âgé d’à peine deux jours.
Un passeport ? Ah, ils se rendent bientôt compte que ce n’est pas si simple. La mère a un passeport américain car elle est née aux EtatsUnis. Mais étant donné que sa famille a quitté les Etats-Unis pour l’Angleterre alors qu’elle était encore enfant, sa fille ne pourra pas obtenir un passeport avec la même facilité qu’elle. Le bébé n’a pas non plus la possibilité d’obtenir un passeport anglais. Comme sa mère n’est pas née en Angleterre, elle ne peut pas procurer de passeport anglais à sa fille. Un passeport français ? Le père est né en France et il y a habité. A priori, il ne devrait pas y avoir de problème. Mais seulement a priori… Il a épousé sa femme selon la loi juive et non selon la loi française. Il n’a pas encore enregistré son mariage auprès des autorités françaises, et sûrement pas la naissance de sa fille. A présent, il doit commencer par présenter les documents nécessaires pour obtenir un certificat de mariage. Ensuite, il faudra présenter les documents attestant de la naissance de sa fille et demander pour elle un passeport. Il s’agit d’une longue procédure qui durera au moins six mois. Les parents tiennent leur nouveau-né dans leurs bras, désorientés : un bébé sans identité, sans nationalité! page 7 La force de la tsédaka POURIM 5769
Elle n’a ni carte d’identité israélienne ni passeport américain ni passeport anglais et, pour l’instant, pas de passeport français ! « Le fait que tu sois dans mes bras suffit à prouver que tu es née ! dit la maman dans un hébreu hésitant. Je n’ai pas besoin de documents pour attester combien je t’aime ! » Le bébé sourit. Un réflexe ? L’ombre d’un premier sourire ? Peu importe! L’essentiel, c’est qu’elle sourit. Mais l’amour de ses parents, aussi fort soit-il, ne peut délivrer de passe-frontière. Sans passeport, ils n’ont aucune chance de pouvoir sortir du pays et de rendre enfin visite à leurs parents en Europe. « Nous vous attendons ! » disent les parents du jeune papa en français. « Vous devez absolument venir nous voir ! » ajoutent ses parents à elle en anglais. « Les photos que vous avez envoyées sont magnifiques, mais elles nous font nous languir encore plus ! » disent les deux familles dans la langue du cœur. Pourtant, l’enfant n’a pas de papiers, à part un acte de naissance israélien, un papier sans valeur nulle part sauf, peut-être, au dispensaire israélien. Mais là non plus, quand elle voulut lui faire administrer le premier vaccin, on n’accepta pas ce document. On lui demanda le document de décharge de l’hôpital. Là aussi, il manquait son numéro d’identité. A l’ordinateur, ils ne parvinrent pas à lui ouvrir un dossier. « Alors peu importe si elle grossit bien et si elle reçoit les vaccins nécessaires, parce qu’elle n’a pas de numéro d’identité ? demande la mère. Et alors si elle n’a pas de numéro ? Elle n’existe pas ? » Au dispensaire, l’infirmière lui ouvre un dossier à la main. « Bébé sans identité » inscrit-elle en gros sur la première page. Quel dommage qu’on ne puisse obtenir de billet d’avion manuel ! Lorsque la maman est plus reposée, ils commencent leur recherche de tous les documents nécessaires en vue du certificat de mariage français. Lorsque la pile est prête, jusqu’aux derniers détails, ils se rendent au consulat français. Peut-être, peut-être, espèrent-ils, leur donnera-t-on une autorisation pour un passeport. Un espoir bien faible, mais qui existe. Pessah n’est pas loin et ils voudraient tant le passer en compagnie de leur famille ! Même s’ils obtiennent cette autorisation, obtenir le passeport de l’enfant prendra au moins quelques semaines. Au dernier moment, il leur sera difficile page 8 La force de la tsédaka POURIM 5769
de trouver des places dans l’avion et, même s’ils en trouvent, ce sera à un prix bien plus élevé. Cette différence pèsera sur leur poche déjà bien rétrécie (une enfant sans identité ne reçoit pas de prestations familiales) mais il n’y a pas le choix. Leurs parents se languissent beaucoup et eux, pas moins ! Une certaine famille les recevra pour la fête en Israël s’il n’y a pas d’autre solution, mais ils voudraient beaucoup rejoindre leurs parents. Avant d’arriver au consulat, le jeune père dit à sa femme : « Si nous sortons d’ici avec une autorisation de passeport, nous donnerons 200 chékels à Koupat Ha’ir. » Une phrase toute simple. Ils ne soupçonnaient pas combien de problèmes ils aplaniraient grâce à elle. « Le bureau des mariages est fermé le mercredi, leur dit-on à l’entrée. Vous ne le saviez pas ? » Non, ils ne le savaient pas. Perplexes, ils se regardèrent, un jeune père, une nouvelle maman et un tout petit bébé. Le taxi qui les a conduits ici a coûté très cher. Et il n’était pas facile de s’organiser et de trouver un moment pour faire cette formalité. Quelle bêtise, d’arriver à un bureau fermé… « Je vais au moins me renseigner pour un billet d’avion pour moi, si nous nous trouvons là de toute façon » dit-il à sa femme. Qu’ils ne reviennent pas au moins les mains vides. Ils s’approchent d’un employé. « J’ai besoin d’un billet d’avion, mais je n’ai pas encore de certificat de mariage. J’ai tous les papiers qu’il faut mais le bureau est fermé aujourd’hui. – Il faut d’abord régler ce changement dans votre statut familial et seulement ensuite, vous pourrez commander votre billet » répond l’employé. Cela non plus, ils ne peuvent le faire maintenant! Ils se regardent d’un air inquiet. L’employé le remarque et leur demande des précisions. Son expression de sympathie encourage le jeune père à tout lui raconter. Pourquoi leur histoire le touche-t-il ? Il prend la peine d’aller chercher le directeur du bureau, le consul en personne. Avant tout, il est important que ces jeunes connaissent la procédure qui les attend après avoir obtenu leur certificat de mariage. Le consul vient à leur rencontre. (Pourquoi ?) Il écoute l’exposé de leur situation et dit à l’employé: « Préparez-leur un passeport d’urgence. Sinon, ils n’auront pas le temps de tout régler avant Pessa’h! Le certificat de mariage, il le fera par la suite. » Ils n’en croient pas leurs oreilles. Un passeport d’urgence !
« C’est une excellente occasion d’apprendre à notre équipe comment délivrer un passeport d’urgence, dit le consul à l’employé. Appelez tous les employés ». Alors qu’ils regardent le personnel qui se rassemble, ils apprennent le fait tout simple ( ?) que ce jour-là, ce jour même, un nouveau passeport d’urgence vient d’être inauguré en France. En leur honneur ! Les employés se réunissent et observent les différentes étapes, tout en écoutant l’histoire de l’enfant sans nationalité. « Est-ce là la raison pour laquelle nous leur délivrons un passeport d’urgence ? demandent-ils au consul. Il hoche la tête. Les employés sont encore plus étonnés. « Dans ce cas, chaque fois que nous serons confrontés à une situation compliquée, nous délivrerons un passeport d’urgence? –Pas du tout! Ce n’est pas ce que j’ai dit ! Il faut juger chaque cas individuellement. –C’est là un cas qui justifie un passeport d’urgence, à votre avis ? » Les employés ne parviennent à cacher leur surprise. Un passeport d’urgence parce que les parents veulent aller passer Pessah en France? Le consul ne répond pas. Il continue à expliquer comment procéder, étape par étape. Le père et la mère le regardent, surpris. « Comment comprendre cette démarche tout à fait inhabituelle?» se demandent-ils. Le consul termine ses explications et quitte la pièce. « Moi, je n’aurais pas émis un passeport d’urgence pour une chose pareille ! » dit l’un des employés du consulat. « Je n’aurais même pas donné d’autorisation de voyager pour une seule fois » ajoute son collègue. Mais le consul a donné des instructions, et ils doivent les suivre. Ils tapent les informations nécessaires à l’ordinateur. Des questions sont posées, des réponses données. Soudain, tout s’arrête. Etant don-
né qu’il s’agit d’un passeport d’urgence qui vient d’être inauguré le jour même et que personne n’a encore eu l’occasion de le délivrer, ils se heurtent à un problème qu’ils ne savent pas résoudre. Des tentatives sont faites, en vain. Ils téléphonent en France pour obtenir un service d’assistance. « Cela prendra un peu de temps » dit le premier employé. Ils s’asseyent de côté pour attendre. Après quelques minutes, le consul sort de son bureau. «C’est dommage que vous attendiez ici. L’assistance risque d’arriver dans plusieurs heures. Il est impossible de savoir quand ils téléphoneront. Revenez la semaine prochaine chercher votre passeport. » Ils le remercient du fond du cœur et se lèvent pour partir. C’est certes un peu dommage car ils devront à nouveau prendre un taxi aller-retour, dont le prix n’est pas négligeable pour leur bourse. Mais que faire? La mère sort avec le bébé et essaie d’arrêter un taxi. Le père reste encore une minute et demande l’adresse de l’ambassade. Soudain, le consul sort à nouveau de son bureau, en courant. « Vous êtes encore là ? Ne partez pas ! Le service d’assistance vient de téléphoner ! » Si le consul était sorti une minute ou deux plus tard, le père aurait déjà été assis dans le taxi, en route pour rentrer chez lui. Ils reviennent au consulat, attendent encore un peu. L’enchaînement des événements jusqu’à présent était si inattendu qu’ils ont bon espoir que les choses vont s’arranger. Peut-être surgira-t-il un problème supplémentaire ? « Non, il n’y aura pas d’autre problème. Nous avons fait un don à Koupat Ha’ir et D. nous aide au-delà des lois de la nature » affirme-t-il à son épouse. « Voilà, je vous en prie. Bon voyage ! » L’employé les appelle. Oui, il les appelle, eux ! Il leur tend un passeport signé et tamponné en bonne et due forme, en temps utile pour pouvoir commander leurs billets d’avion. Un passeport d’urgence pour leur enfant sans identité… page 9 La force de la tsédaka POURIM 5769
Des déli chez nos Maîtres Dans les maisons de nos Grands Maîtres aussi, des délivrances arrivent par l’intermédiaire de Koupat Ha’ir ! Les histoires extraordinaires de Koupat Ha’ir, ces délivrances qu’on sait faire partie de la vie de tous les jours, ne sont pas absentes chez les Grands de notre génération… Eux aussi ont parfois de petits ou de grands problèmes. Eux aussi connaissent l’adresse grâce à laquelle ceux-ci seront résolus : Koupat Ha’ir. Lire, admirer, apprécier – et en tirer des conclusions… page 10 La force de la tsédaka POURIM 5769
Raconté par le Rav Yéc
vrances s Grands En cette veille de Yom Kippour, on fait chez Rav Aharon Yehouda Leib Steinman les derniers préparatifs avant le jour saint. L’un des membres de sa famille s’approche de l’armoire pour en tirer son kittel, son vêtement blanc réservé à ce jour, et vérifier s’il a besoin d’un dernier repassage mais…
du cintre sur le fond de l’armoire? Non. Est-il accroché sous un autre vêtement ? Non. Est-il plié sur les étagères du haut ? Non. Les recherches intensives se poursuivent et l’inquiétude monte.
Le kittel n’est pas dans l’armoire.
Et qui donc a en sa possession un kittel supplémentaire ? Ceux qui ont un kittel en ont besoin et ils n’en ont généralement pas deux. Il est déjà très tard…
Malgré une recherche plus approfondie dans les armoires de la maison, le kittel indispensable n’est pas retrouvé. De toute façon, il n’y a pas beaucoup d’armoires et les possibilités sont limitées. Est-il tombé
Chez Rav Aharon Yehouda Leib Steinman chlita
chaya Lévinstein
Faut-il dire au Rav que son kittel a disparu ? Faut-il essayer de chercher un kittel de remplacement ? Le Rav voudra-t-il porter un vêtement qui n’est pas à lui le jour de Kippour ?
Notre Maître remarque que ceux qui l’entourent semblent préoccupés. Il demande ce que l’on cherche, et on lui répond. L’expression sur son visage ne change pas, il se soucie de choses bien plus importantes. « On n’a pas le choix, dit l’un de ses petits-fils en tentant de calmer la tension. Il faut donner 20 chékels à Koupat Ha’ir.» Le Rav écoute attentivement sa remarque et l’ombre d’un doute se glisse dans les cœurs. Peut-être ne fallait-il pas dire au Rav que faire ? « Tu as raison, tu as raison » répond Rav Steinman en souriant. Il remet un billet de 20 chékels dans la main de son petit-fils et lui montre la boîte posée sur la table. Le billet n’est pas encore tombé au fond de la boite que… « Je l’ai trouvé ! » s’écrie une voix dans la chambre voisine. Lorsqu’on demanda plus tard au Rav s’il permettait de raconter cette histoire au public, il répondit d’un air étonné: Qu’y a-t-il à raconter au public ? On donne la charité à une organisation intègre et on voit une délivrance, comme cela est dit dans la Guemara et les écrits des décisionnaires… page 11 La force de la tsédaka POURIM 5769
Chez Rav Haïm Kaniewsky chlita Raconté par le Rav Moché Smoutni L’atmosphère était tendue, inquiète, comme si un nuage caché obscurcissait la vue. Le trousseau de clés de Rav Kaniewsky a disparu. Dans ce trousseau se trouvait la clé de sa chambre d’étude privée, qui restait à présent inaccessible. Il s’y trouvait aussi les clés des tiroirs où étaient déposées des sommes que les gens faisaient parvenir au Rav pour qu’il les distribue à la charité. Il y avait aussi des documents importants pour la famille et d’autres qui concernaient des étrangers, ainsi que le manuscrit du livre « Dérekh Hokhma » qui bouleversera bientôt l’étude du Séder Kodchim. Où sont ces clés ? Les membres de la famille ont fouillé l’appartement de fond en comble. Ils ont aussi examiné les environs de l’immeuble plusieurs fois. Chaque endroit où le Rav s’est rendu en portant son trousseau de clés dans sa poche a été vérifié On n’a pas trouvé les clés. Ont-elles été prises par quelqu’un ? Ont-elles été simplement perdues ? Rav Kaniewsky ne parle pas beaucoup mais ses proches savent reconnaître ce qu’il sent. La tension monte… Le soir, l’un de ses petits-fils vient le voir. Il a appris qu’on cherchait activement les clés du Rav et que leur disparition inquiétait la famille. La question dans ses yeux était très claire… Fallait-il rappeler Koupat Ha’ir à son éminent grand père ? Tout le monde sait ce qu’on fait dans un cas pareil : on fait un don à Koupat Ha’ir, l’organisation de tsédaka de Rav Haïm Kaniewsky, et on retrouve l’objet perdu. page 12 La force de la tsédaka POURIM 5769
Et Rav Kaniewsky lui-même ? En fin de compte, son petit-fils prend son courage à deux mains et dit en hésitant qu’il faudrait peut-être faire un don à Koupat Ha’ir. Le Rav répond sans hésiter : « Oui, oui ! C’est sûr qu’il est bon de le faire! » Il sort sur-le-champ un billet de 20 chékels et le tend à son petit-fils pour qu’il le glisse dans la boîte de Koupat Ha’ir. A présent, les membres de la famille se regardent à nouveau. Dix secondes s’écoulent, vingt, trente… Va-t-il se passer quelque chose ? Moins de deux minutes plus tard, on frappe à la porte. Un homme entre en tenant le trousseau de clés. Il a traversé par hasard la petite distance qui sépare la maison du Rav de la synagogue Léderman, cet endroit qu’on a examiné des dizaines de fois déjà (!), et ses pieds ont heurté le trousseau. Les gens lui ont dit que ces clés appartenaient peutêtre à Rav Haïm Kaniewsky. Etait-ce juste ? Il ne comprit pas pourquoi les yeux des personnes présentes se sont mis à briller d’émotion… Cette histoire, aussi impressionnante qu’elle soit, a une suite. Le lendemain, les clés se sont perdues à nouveau (ne vous inquiétez pas, la déchirure dans la poche a été détectée et recousue depuis). Avant même de commencer les recherches, Rav Kaniewsky dit en toute simplicité : « Eh bien, nous allons faire un don supplémentaire à Koupat Ha’ir».
Des délivrances chez nos Grands Maîtres Chez Rav Mikhel Youda Lefkovitch chlita
Raconté par son petit-fils, le Rav Reouven Korlansky Un Juif français, totalement découragé, vient parler au Rav. Peut-on décrire la douleur d’un père dont le fils s’est écarté du bon chemin et s’est lié d’amitié avec des voyous non-juifs ? Peut-on décrire les sentiments d’un père qui voit son fils tomber de plus en plus bas? Cela fait trois mois qu’il ne fréquente plus la yéchiva et ne veut plus en entendre parler… En Israël, cet homme frappe à la porte de Rav Lefkovitch. Il lui raconte en pleurant ce qui se passe chez lui. Le Rav l’écoute et les larmes coulent de ses yeux. Les hommes présents dans la pièce retiennent leurs larmes. Il est si pénible de voir un adulte pleurer comme un enfant, et encore plus pénible encore de l’entendre exprimer sa souffrance. Quelle douleur peut-elle se comparer à celle-ci ? De tels pleurs, il est impossible de les verser à cause d’un enfant malade, serait-il atteint d’une maladie incurable. Il est impossible de pleurer ainsi sur tout autre malheur à part la souffrance de l’âme. Rav Lefkovitch bénit le père désespéré mais cela ne suffit pas à le tranquilliser. Alors, le Rav prend une mesure rare et étonnante : il fait un don de 100 $ pour
le mérite de ce jeune homme, pour que D. l’aide à revenir sur le droit chemin… Le père est bouleversé, ainsi que tous les hommes présents. Ils sont saisis d’un sentiment puissant : « voilà, le miracle va se produire ». Certaines choses n’ont pas d’explication mais leur existence parle d’elle-même. Ce sentiment se révéla juste : un mois et demi plus tard, le père revint en Israël. « Depuis que je suis rentré chez moi, raconta-t-il à Rav Lefkovitch, il y a eu une amélioration, lente mais sûre. Maintenant, mon fils s’est déclaré prêt à retourner à la yéchiva. Je l’y ai accompagné et je suis venu en Israël raconter au Rav ce que ses prières ont fait ». Il se mit à pleurer de nouveau, des larmes de joie cette fois. « Ce ne sont pas seulement les prières, dit posément le Rav. C’est aussi par le mérite de la tsédaka à Koupat Ha’ir. C’est ce don qui a poussé de force votre fils à retourner à la Torah… » page 13 La force de la tsédaka POURIM 5769
FR A
E NC
Un don à retardement Raconté par la famille, Tel: 0173793453
«Tu ne sens pas une drôle d’odeur ? » demande Jacques en levant la tête de son nouvel avion avec lequel il jouait. Mais il n’avait pas beaucoup de chances d’intéresser son frère. Même s’il pleuvait à l’intérieur de la maison ou si un tracteur leur arrachait le plancher, il serait impossible de détacher Fred de sa lecture. Jacques continue à positionner ses avions et à changer la place de sa tour de contrôle et de ses voitures de police. L’odeur continue à lui chatouiller les narines. Fred continue à tourner une page après l’autre à une vitesse prodigieuse. Le bruit qui émane de la cage d’escalier encourage Jacques à se lever et à s’approcher de la porte. Il monte sur un tabouret et regarde par le judas. Il sait que sa mère ne lui permet pas d’ouvrir la porte lorsqu’ils sont seuls. Des gens montent et descendent les escaliers en courant, agitent les mains et crient. Leur porte blindée empêche les bruits de pénétrer à l’intérieur et il ne comprend pas ce que les gens crient. Le phénomène lui paraît bizarre, et l’odeur se fait de plus en plus forte. Les voix dans les escaliers deviennent hystériques. Quelqu’un donne un coup de pied dans la porte et crie. Jacques court de nouveau à la porte. « Qui êtes-vous ? Pourquoi frappez-vous ? – Il y a un enfant ici ! » A présent, il entend clairement les voix. « Deux enfants ! Fred aussi est là ! essaie-t-il de crier. En une seconde, Fred est à ses côtés. – Chut ! Pourquoi tu cries ? Pourquoi tu réponds à des gens derrière la porte ? Qu’est-ce que cette odeur terrible ? » Il regarde par le judas quand un bruit assourdissant résonne dans l’escalier. Une flamme immense envahit la cage d’escalier. – Jacques ! L’immeuble est en feu ! Nous sommes seuls à la maison ! On ne peut pas sortir ! » Il ouvre la porte et la ferme immédiatement. Une vague de chaleur insupportable les frappe au visage. Les escaliers sont en feu ; il n’y a aucune possibilité de sortir. Pâles de frayeur, les enfants font le tour des chambres page 14 La force de la tsédaka POURIM 5769
dans l’espoir de trouver une autre façon de sortir de l’appartement. Toutes les fenêtres étaient protégées par des grilles de fer, ils le savaient très bien. « Viens, montons sur les grilles à l’extérieur » crie Fred, car le bruit devient intenable. On n’entend plus rien que des crépitements affolants. Le plancher devient très chaud ; ils le sentent même à travers leurs chaussures. Ils ouvrent la fenêtre du salon et des cris de soulagement se font entendre dans la rue au moment où leurs silhouettes se profilent à la fenêtre. Debout sur la grille, ils respirent enfin de l’air frais et reprennent un peu leurs esprits. C’est seulement à ce moment-là qu’ils se rendent compte à quel point leur appartement était enfumé. Les fenêtres des immeubles d’en face sont pleines de gens qui leur crient des paroles d’encouragement. « Tout dépend de qui arrivera ici le premier, se dit Fred avec une angoisse grandissante. Soit ils réussiront à nous faire descendre d’ici, soit le feu nous atteindra avant… Si les persiennes prennent feu, nous ne pourrons pas tenir le coup ». Il ne partage pas ses pensées avec Jacques, bien sûr. Il serre son petit frère dans ses bras de toutes ses forces en pensant au coup que leur mort porterait à leurs parents. Jacques est si effrayé qu’il tremble de tout son corps malgré la chaleur qui émane de l’immeuble. Les voisins font sans arrêt des signes de main et une voiture de pompiers s’arrête devant leur fenêtre. La cabine mobile s’élève lentement : un pompier est debout à l’intérieur. « Nous scierons la grille s’il le faut. Vous m’entendez, les enfants ? » Il est difficile d’entendre ce qu’il dit en raison du bruit. – Oui, oui! cria Fred. Jacques était incapable de parler. – Vous allez bien ? » Bien ? A dire vrai, il était difficile d’appeler cela «bien». Au même moment, une secrétaire perplexe était assise devant l’ordinateur au bureau de Koupat Ha’ir en Israël.
« Le numéro de carte bancaire est erroné » indique l’ordinateur pour la énième fois. « Que faire ? Essayer de la localiser une fois de plus? Veut-elle faire un don ou pas ? » L’enchaînement des événements était assez bizarre. Un numéro erroné, cela arrive plus d’une fois. On n’entend pas toujours clairement les chiffres dictés par téléphone, surtout dans une autre langue. Un numéro erroné même après leur conversation téléphonique de rectification, c’est déjà plus rare. Cette dame donne-t-elle de faux numéros exprès, parce qu’elle ne veut pas faire son don ? Alors, pourquoi a-t-elle téléphoné ? La secrétaire ne savait que faire. « Pour couronner le tout, dit-elle à sa collègue, son téléphone est soit occupé soit déconnecté.» – De quelle somme s’agit-il ? – D’une somme assez importante. Assez importante, mais ce n’est pas là le problème. Les gens font un don souvent pour une raison précise. C’est parfois un maasser (dîme), parfois une somme qu’ils ont offert à la mémoire d’un défunt ou autre. Il n’est pas bon pour une personne d’avoir fait un don sans l’avoir concrétisé. – La plupart du temps, les gens font un don parce qu’ils se trouvent devant un problème. – Et dans ce cas, ils en ont besoin. N’est-il pas dommage de perdre cette opportunité parce que le numéro de carte bancaire est faux ? – Oui, c’est dommage. Essaie encore une fois. » Elle essaie à nouveau… « Vous avez fait ce don parce que vous aviez un problème particulier ? » demande-t-elle à la dame aimable au bout du fil. Elle corrige le numéro de carte qui était inscrit sur sa feuille et s’excuse pour son erreur. « Non, pas du tout. Comment dire ? Je n’y crois pas tellement. Je fais un don plusieurs fois par an pour sentir que j’ai fait mon devoir vis-à-vis des pauvres qui sont mes frères, qui font partie de mon peuple ». Elle choisit avec difficulté les mots en hébreu, une langue qu’elle utilise rarement. « Je lis vos bulletins et cela me touche beaucoup. Ce sont des frères, et
ils habitent en Israël. Je possède assez pour me permettre de faire plusieurs dons par an. Mais le faire à cause d’un problème ? Pour une délivrance ? Cela me semble un peu trop mystique pour être vrai. Je ne l’ai jamais fait.» Elles terminent amicalement la conversation, et la donatrice ne se doute pas qu’elle va très rapidement changer d’avis. Sa voiture tourne bientôt à proximité de sa rue. Elle entend du bruit, des sirènes, et voit les ambulances et les voitures de pompiers au milieu de la chaussée. Encore contente de la conversation qu’elle vient d’avoir en conduisant, elle regarde avec une pointe d’agacement l’agitation qui règne autour d’elle. Un agent de police arrête sa voiture. Il est impossible d’avancer plus loin. Elle gare sa voiture et poursuit son chemin à pied. Un pas puis un autre, encore quelques pas et… Son cœur cesse de battre. Son immeuble est prisonnier de flammes gigantesque. D’immenses voitures de pompiers l’arrosent de toutes parts à l’aide de puissants jets d’eau. Une foule importante est attroupée ; les gens crient et montrent du doigt les étages supérieurs. Ses yeux se tournent d’eux-mêmes vers l’endroit que les gens désignent, craignant d’apercevoir le cauchemar qui va se présenter. Son regard se pose sur ses fenêtres. Sur la grille, serrés l’un contre l’autre, ses deux enfants Fred et Jacques sont debout au milieu des flammes. Deux enfants enlacés sur la grille, et un immeuble en feu. « Le don que j’ai fait à Koupat Ha’ir a été l’instrument pour sauver mes enfants ! dit-elle en pleurant. Ce don qui est arrivé au moment précis où il le fallait ! Le feu s’est communiqué d’un appartement à l’autre, mais n’est pas entré dans le mien. On l’a arrêté à la dernière minute. Ce don a même sauvé ma maison. Mais ce n’est pas tout. Je suis certaine que le Créateur a retenu mon don plusieurs fois, de façon très bizarre. Il ne m’a laissé le faire qu’au moment crucial où j’avais tant besoin d’une délivrance, et je ne le savais pas moi-même. Juste pour me montrer que j’avais tort. Ces dons sont véritablement le véhicule de délivrances. J’en sais quelque chose aujourd’hui!» page 15 La force de la tsédaka POURIM 5769
KOUPAT HA'IR La principale caisse de Tsédaka d’Israël
Tel:0800-525-523 page 16 La force de la tsédaka POURIM 5769