ENTRE NOUS NO 34 - NOVEMBRE 2014

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ENTR E NOUS N O 34 - NOVEMBRE 2014

SOMMAIRE ÉDITO 2 EN BREF

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“ VR AI OU FAUX” SUR L’ALIMENTATION AVEC LA DIÉTÉTICIENNE LAURENCE MARGOT

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UN COLLIER PORTEUR D’ESPOIR PRÉSENTATION DU NOUVEAU PROJET DE LA LVC, AVEC CAROLINE GISIN, COLLABORATRICE

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LE CANCER AU CINÉMA DU DOCUMENTAIRE À LA FICTION

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UNIR SES FORCES POUR MIEUX ACCOMPAGNER LES PATIENTS RENCONTRE AVEC HÉLÈNE BRIOSCHI LEVI, ANCIENNE DIRECTRICE DES SOINS DU CHUV NOS PROPOSITIONS

© VOKK

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ÉDITO ENCOURAGER LES JEUNES PATIENTS ET LEURS PARENTS Se rendre au travail, faire ses courses, aller chercher ses enfants à l’école ou payer ses factures sont des activités qui nous paraissent simples et ordinaires. Mais qu’en est-il lorsque le cancer touche un enfant et fait vaciller l’ensemble de l’équilibre familial ? Avec le bouleversement que provoque la maladie, comment être présent pour l’enfant hospitalisé sans négliger ses frères et sœurs et la gestion du quotidien ?

DES PERLES COLORÉES POUR LES ENFANTS Les traitements du cancer de l’enfant sont longs et éprouvants, c’est pourquoi il est nécessaire d’encourager les jeunes patients dans les moments difficiles de leur maladie. Pour égayer le quotidien de ces enfants, la LVC propose chaque année des activités et sorties en plein air, comme les semaines d’aventures à la montagne en été ou les journées de luge en hiver.

Depuis plus de cinquante ans, la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) offre un soutien psychologique et apporte des solutions pour aiguiller les parents à travers les méandres administratifs et financiers : diminuer son temps de travail, trouver un hébergement à proximité de l’hôpital, engager une aide à domicile, faire garder ses enfants ou mettre en place un soutien scolaire sont autant de démarches concrètes accomplies avec l’aide de la LVC. En tout temps, les parents d’un enfant atteint de cancer peuvent demander un entretien avec nos assistants sociaux, à l’hôpital comme à la maison.

Afin de donner un peu de couleur et d’espoir aux enfants et adolescents atteints de cancer, la Ligue a lancé en septembre un tout nouveau projet : Kanji, perles d’encouragement (voir l’article en page 4). Le Kanji est un collier constitué de perles colorées qui symbolisent chacune une étape dans le traitement du patient et lui permettent de se représenter le chemin parcouru. Le collier est aussi un support d’expression pour l’enfant et sa famille : grâce aux perles, le jeune patient peut parler de ce qu’il traverse avec son entourage et les perles sont, pour les parents, un moyen de préparer leur enfant aux soins qu’il s’apprête à recevoir. À la fin de son traitement, chaque enfant possédera ainsi un collier avec une histoire qui lui est propre.

Si épauler les parents dans cette épreuve est essentiel, la LVC attache également une grande importance au fait que les enfants vivent leur hospitalisation et leurs traitements dans les meilleures conditions possibles. En Suisse, nous avons la chance de bénéficier d’hôpitaux avec des départements de pédiatrie de qualité où des professionnels spécialisés veillent sur les jeunes patients et où les parents sont entourés et accueillis. En outre, la collaboration étroite que la LVC entretient avec le CHUV depuis plusieurs décennies permet à nos assistants sociaux de travailler au plus près des patients – jeunes ou moins jeunes – afin d’être disponibles rapidement pour eux et pour leur famille (voir l’entretien de Mme Brioschi Levi en page 6).

Il y a deux mois, les premières perles de Kanji ont été distribuées aux enfants et adolescents hospitalisés au CHUV ou à domicile. Après une année de mise en place, la LVC est ravie de voir se réaliser ce projet porteur d’espoir. Nous remercions chaleureusement tous les collaborateurs, bénévoles, donateurs et partenaires qui ont œuvré ensemble pour concrétiser Kanji.

Anita DROZ, Directrice Ligue vaudoise contre le cancer

EN BREF

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NOUVEAU GROUPE : PRENDRE SOIN DE SON COUPLE

ACTION UNE TOILE POUR UNE PEAU

L’annonce d’un cancer bouleverse la vie de la personne qui en est atteinte. Elle met aussi son couple à l’épreuve. Toutes les habitudes de la vie commune sont perturbées. Comment le conjoint bien portant réagit-il à l’annonce de la maladie ? Par la peur ? L’envie de fuir ? Le plus souvent, il se mettra au service de son partenaire afin de l’aider à recouvrer la santé. Ce faisant, il prendra le rôle d’un proche aidant, au risque que la vie de couple passe au second plan. Comment se situer dans ces changements de rôle, et comment préserver la pérennité du couple à travers l’épreuve d’un cancer? La maladie peut menacer la relation ; elle peut aussi être l’occasion d’un approfondissement et d’un renforcement. C’est l’objet du nouveau groupe de la LVC, Prendre soin de son couple, créé en septembre dernier. La prochaine rencontre aura lieu le 10 décembre. Il est possible de rejoindre le groupe en tout temps. Plus d’informations sur www.lvc.ch. CVE

C’était une première. Le 24 mai dernier, la LVC a proposé au public des toiles créées sur place par deux artistes dans un stand en plein air, place Pépinet, à Lausanne. Le but était double : sensibiliser le public aux dangers du cancer de la peau et récolter de l’argent pour financer les actions de prévention en milieu scolaire. Les passants pouvaient acquérir une toile. Cette journée a été l’occasion de rappeler à tout un chacun les menaces du soleil et les moyens de s’en prémunir. Un joli succès, si l’on en juge par le nombre de toiles vendues : une bonne trentaine, au prix minimal de 20 francs. Merci aux quatre artistes qui ont prêté leur talent et donné leur temps ce jour-là : les graffeurs Baro et Shem, le peintre Kol et le musicien Max P. CVE

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ALIMENTATION : VRAI OU FAUX ? Pour mieux s’y retrouver lorsqu’on fait son marché, la diététicienne Laurence Margot nous éclaire de nouveau sur toute une série d’affirmations concernant l’alimentation1. UN VERRE DE JUS D’ORANGE REPRÉSENTERAIT UNE RATION DE FRUIT. VRAI, dans la mesure où il s’agit de jus de fruit à 100%. Même celui en brique, qui n’est pas forcément cher, a une valeur tout à fait acceptable. Il n’est donc pas nécessaire de consommer du jus de fruit fraîchement pressé. En revanche, il vaut mieux éviter les jus dilués sucrés, qui contiennent très peu de vrai jus de fruits. En termes de promotion de la santé, on valorise l’idée de tendre vers cinq portions de fruits et légumes par jour, dont une sous forme de jus. Toutefois, il faudrait éviter de consommer cinq jus de fruits dans une journée, car le cerveau ne reconnaît pas la valeur calorique des produits sous forme liquide. Lorsqu’on consomme une pomme, on la croque et notre cerveau s’en souvient. Alors qu’un verre de jus de pomme est vite avalé, vite oublié. LES LÉGUMES EN BOÎTE OU SURGELÉS N’AURAIENT AUCUN INTÉRÊT NUTRITIONNEL. FAUX. Un légume surgelé a presque la même valeur que le produit frais, voire même plus qu’un produit frais qui serait resté longtemps sur un étalage ou dans votre frigo ! Les conserves ont une bonne valeur nutritionnelle, mais elles contiennent souvent du sucre ou du sel, ce qui rend le produit légèrement moins intéressant. Cela dit, au niveau des vitamines et des minéraux, les conserves valent les produits frais. Les légumes surgelés ou en boîte représentent donc de bons produits de complément lorsque la saison limite les variétés.

LA PLUPART DES ÉPICES AURAIENT DES EFFETS BÉNÉFIQUES SUR LA SANTÉ. FAUX. Le curcuma est associé à cette idée, mais les études ne sont pas flagrantes quant à son efficacité. De plus, je trouverais dommage d’avaler un aliment uniquement parce qu’il serait bon pour la santé. En revanche, les épices amènent de la couleur, du goût à l’alimentation… donc autant de bonnes raisons d’en consommer ! LE CHOCOLAT NOIR SERAIT BON POUR LA SANTÉ. FAUX. Il est vrai que le chocolat noir fait moins monter le taux de sucre dans le sang. Cependant, il reste un produit gras et sucré. Ces aliments plaisir ont certes leur place dans l’alimentation, mais en petites quantités. IL NE FAUDRAIT PAS DÉPASSER LA CONSOMMATION DE TROIS CAFÉS PAR JOUR. FAUX. Il ne faudrait pas boire plus de cinq cafés par jour. Mais cela dépend aussi de la variété du café et de la manière dont il est préparé : une cafetière italienne procure un maximum de goût mais peu de caféine, tandis qu’un café filtre contiendra davantage de cette dernière. À noter que d’autres boissons renferment de la caféine : le thé noir et vert, le cola, les boissons énergisantes ou encore le thé froid. Il vaudrait donc mieux éviter de cumuler ces breuvages en une même journée. Propos recueillis par Marie Bertholet

L’HUILE DE COLZA SERAIT L’ÉQUIVALENT DE L’HUILE D’OLIVE. FAUX. Elles sont toutes deux recommandées, mais complémentaires. Il est en effet conseillé de cuisiner en alternance avec ces deux types d’huile. L’huile de colza convient bien pour les salades, mayonnaises ou à rajouter sur les légumes cuits. Il existe aussi une huile de colza dite HOLL, développée pour supporter une température plus élevée. L’huile d’olive extra-vierge a un excellent goût, mais on devrait la réserver pour les salades ou les aliments déjà cuits. Pour cuire les aliments, il faudrait utiliser l’huile d’olive douce, car l’extra-vierge chauffée n’est pas idéale en matière de santé : à long terme, elle peut avoir des effets négatifs. IL FAUDRAIT HABITUER LES ENFANTS À ADOPTER UNE ALIMENTATION ÉQUILIBRÉE DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE. VRAI. Tout en sachant qu’il y a des phases de développement où il est classique que l’enfant rejette certains aliments. Il faut parfois s’encourager et se dire que c’est passager… Il vaut mieux éviter le forcing alimentaire, la diabolisation de certains aliments risquant de transformer le moment du repas en conflit. En effet, si le cadre est agréable, l’enfant a davantage envie de manger. Si, en revanche, il refuse de s’alimenter, on peut l’inciter à goûter, sans insister.

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Laurence Margot est diétécienne. Elle coordonne le label Fourchette verte au niveau cantonal et collabore au programme « ç a marche ! » du canton de Vaud. Elle est également intervenue à plusieurs reprises dans le cadre des Midis de Pépinet, au sein des locaux de la LVC. MB

Suite de l’entretien publié dans le dernier numéro d’entre nous (no 33, juin 2014)


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UN COLLIER PORTEUR D’ESPOIR Le traitement du cancer de l’enfant est long et pénible. Pour encourager les jeunes patients, la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) a lancé en septembre dernier un nouveau projet, le Kanji. Il s’agit d’un collier constitué de plusieurs perles colorées que l’enfant reçoit tout au long de sa maladie. Chaque perle symbolise une étape du traitement et permet ainsi de mieux appréhender celui-ci. Rencontre avec Caroline Gisin, initiatrice du projet et responsable du Service social de la LVC. COMMENT LE PROJET KANJI EST-IL NÉ ? L’idée des perles d’encouragement pour accompagner les enfants durant leur traitement vient des Pays-Bas. C’est l’association néerlandaise VOKK, qui réunit des parents d’enfants atteints du cancer, qui a imaginé le Kanjerketting, ou collier du héros. J’ai eu vent de ce projet et il m’a aussitôt plu. Mes collègues ont, elles aussi, été conquises par le concept. Comme je suis d’origine néerlandaise, j’ai pris les contacts nécessaires avec VOKK pour introduire le projet en Suisse romande. C’est ainsi que, depuis septembre dernier, chaque enfant et jeune entre 0 et 18 ans traité pour un cancer au CHUV a droit à son collier de perles d’encouragement. Si le concept existe déjà dans d’autres pays, c’est une première en Suisse romande. Le nom du projet est, lui aussi, propre à notre région. Nous cherchions quelque chose de dynamique, court et facile à retenir. Le terme Kanji s’est vite imposé. DE QUELLE FAÇON CE COLLIER ACCOMPAGNE-T-IL L’ENFANT DURANT SON TRAITEMENT ? Les perles, au nombre de 41, symbolisent chacune un traitement ou un événement, comme une injection, une hospitalisation ou l’anniversaire de l’enfant. Chaque jeune patient reçoit un fil avec ses premières perles : la perle de la LVC, qui symbolise l’espoir et la vie, la perle du courage et les lettres de son prénom. À chaque intervention, l’enfant reçoit la perle correspondante et peut ainsi compléter son Kanji. Les jeunes patients disposent également d’un carnet répertoriant les perles, dans lequel ils peuvent cocher celles qu’ils n’auraient pas reçues immédiatement. Nous leur donnons également un petit sac en tissu, confectionné par des bénévoles, qui leur permet de ranger leur Kanji. LE KANJI REPRÉSENTE L’HISTOIRE PERSONNELLE DU PATIENT. IL A DONC UNE GRANDE VALEUR SYMBOLIQUE. MAIS, CONCRÈTEMENT, À QUOI SERT-IL ? Il permet aux enfants de visualiser leur traitement, donc de mieux comprendre ce qu’ils vivent et de pouvoir l’expliquer à leurs amis ou à leurs proches. Le Kanji est également un outil pour les parents et le personnel soignant, puisque ces derniers peuvent mieux préparer l’enfant aux soins qu’il va recevoir. Par ailleurs, il allège moralement la lourdeur des traitements, puisque l’enfant ajoute de nouvelles perles à son Kanji.

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CERTAINS ENFANTS ET ADOLESCENTS SONT HOSPITALISÉS AU CHUV, D’AUTRES SUIVIS À DOMICILE. DE QUELLE MANIÈRE ASSUREZ-VOUS QU’ILS PUISSENT TOUS OBTENIR LEUR KANJI ? Les assistantes sociales de la LVC au CHUV informent chaque nouveau patient et ses parents de l’existence du projet, auquel ces derniers sont libres de participer ou non. Elles se chargent également de distribuer les perles au CHUV. Les enfants de la région lausannoise qui suivent un traitement chez eux reçoivent leur perle de la part des infirmières à domicile. Les enfants vivant en dehors de la région peuvent cocher dans leur carnet la perle manquante afin de la recevoir ultérieurement. KANJI EST UN PROJET SOLIDAIRE D’ENVERGURE. QUI EN SONT LES PRINCIPAUX ACTEURS ? La LVC coordonne le projet et gère le matériel nécessaire à son bon déroulement. Bien entendu, Kanji ne pourrait exister sans la coopération des parents, du personnel soignant et des infirmières à domicile. La Ligue remercie infiniment les bénévoles qui ont confectionné les petits sacs de tissu. Sur le plan financier, nous recevons le soutien de l’association Zoé4life, qui œuvre en faveur des familles avec un enfant atteint du cancer. La Ligue suisse contre le cancer, Pro Futura et la Fondation Chrisalynos ont également contribué au projet par un don. Mais nous sommes bien sûr continuellement à la recherche de fonds. Pour que le projet dure, et que chacun de ces jeunes héros reçoive son Kanji. Propos recueillis par Charlotte von Euw Renseignements Caroline Gisin - 021 623 11 14 - caroline.gisin@lvc.ch Le carnet de perles Kanji est disponible sur le site de la LVC.

« Kanji permet aux patients de visualiser leur traitement, donc de mieux comprendre ce qu’ils vivent et de pouvoir l’expliquer à leurs amis ou leurs proches. » Caroline Gisin

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LE CANCER AU CINÉMA,

DU DOCUMENTAIRE À LA FICTION Comment gérer les bouleversements profonds qui accompagnent le cancer ? Que ressent-on quand tombe le diagnostic redouté ? Mes deux seins, journal d’une guérison (France, 2010) et Stationspiraten (Suisse, 2010) racontent, chacun à sa manière, la vie avec le cancer. UN DIALOGUE AVEC SOI-MÊME Le documentaire Mes deux seins, journal d’une guérison est le treizième film de Marie Mandy, réalisatrice établie à Marseille. Marie vit en couple avec ses deux petites filles adoptées. Elle apprend, au début de son film, qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Elle qui a l’habitude de tenir un journal, décide de filmer son parcours, du diagnostic jusqu’à sa guérison. Elle veut raconter ce qui lui arrive, parce qu’elle a l’impression, très vite, que le cancer n’est pas le fait du hasard, mais veut lui dire quelque chose. Quand un médecin lui annonce que la tumeur grandit en elle depuis plusieurs années, elle fouille dans ses carnets : elle retrouve alors un rêve qu’elle avait fait lors d’une période difficile de son existence. Dans son rêve, elle avait le cancer... Et si sa tumeur était née à ce moment précis ? Elle entreprend alors une fouille archéologique à l’intérieur d’elle-même : pour lutter contre la maladie, elle doit aller à la rencontre des blessures émotionnelles qu’elle n’a pas soignées. Le fait qu’elle n’ait pas pu avoir d’enfants naturels lui semble révélateur de ce sein qui est maintenant malade. Qu’à cela ne tienne : face à la mastectomie qu’elle va devoir subir, Marie mène une lutte. Une lutte si profonde, si forte, qu’elle lui permettra de trouver la force pour devenir une amazone de sa propre vie et de donner sens à ce qui lui arrive. LA FORCE DE L’EXPÉRIENCE PARTAGÉE Stationspiraten, réalisé par Michael Schaerer, parle, lui, d’un autre type de patients. Le film, une fiction, se déroule dans un hôpital pour enfants en Suisse alémanique. Nous y faisons la rencontre de cinq adolescents souffrant du cancer ou en attente d’un diagnostic. Michi et Kevin ont été amputés d’une jambe à cause d’un cancer logé dans leur fémur. Michi est guéri et se prépare à recevoir une prothèse. Kevin est encore malade et dépend d’un lourd traitement chimiothérapeutique. Il rêve à l’amour, comme les jeunes de son âge, tout en se demandant comment il pourra le trouver, isolé du monde au milieu de ces murs blancs. Benji se balade dans le service en séduisant les infirmières, la plaisanterie

avec l’aimable autorisation de the factory

en bandoulière, tout comme sa poche de chimiothérapie. Il a encore ses deux jambes, mais promène derrière lui un pronostic assez réservé sur sa maladie. Avec eux, il y a encore Jonas, 10 ans, qui souffre de leucémie, et Sasha, le dernier arrivé, jeune sportif qui couve peut-être une tumeur dans sa cheville. Au fil des jours et des traitements, les cinq compagnons partagent leurs douleurs, mais aussi leur jeunesse, leurs envies, leurs disputes et leurs déceptions. Le film s’attache à montrer une amitié sincère, qui leur permet de garder le cap quand l’un d’entre eux ne se sent plus la force de continuer. GUERRE ET PAIX Les deux films proposent un récit différent autour du cancer. Le documentaire de Marie Mandy se joue en solo, comme une déclaration de guerre à elle-même à travers la maladie, qui se soldera par un pacte d’amour. Mes deux seins parle à la première personne de la démarche de la réalisatrice, questionne les diverses thérapies disponibles et documente non seulement le parcours de la malade pour guérir mais également les mesures entreprises pour arriver au fond d’elle-même et trouver les clés de sa guérison. Stationpiraten évoque plus un partage qu’un parcours particulier. Le film ne s’attache pas à la destinée d’un seul des personnages, mais à la dynamique de groupe qui s’établit entre les garçons et leur relation au monde des adultes et des soignants. Ces adultes, que ce soient le médecin-chef, les infirmières ou les parents des jeunes, bien que présents, appartiennent à la relative normalité de la vie : à l’abri de la maladie, ils n’expérimentent pas ce que traversent les garçons. C’est donc entre eux, au sein du groupe et de leur amitié, que les amis peuvent prendre des forces pour vivre leur vie d’adolescents, sans forcément chercher un sens à ce qui leur arrive, mais en s’attachant à vivre tout ce qu’ils peuvent vivre, ici et maintenant. Carina Carballo

© Zodiac Pictures

Les deux films sont disponibles à la bibliothèque de la LVC. Mes deux seins : de et avec Marie Mandy France, 2012 Stationspiraten : de Michael Schaerer, avec Scherwin Amini, Vincent Furrer, Max Hubacher, Nicolas Hugentobler, Stefan Kurt, Elia Robert Suisse, 2010


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UNIR SES FORCES POUR MIEUX ACCOMPAGNER LES PATIENTS

© froxx - fotolia

Depuis les années 60, des assistants sociaux de la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) accompagnent, au sein du CHUV, les patients atteints de cancer. Hélène Brioschi Levi, ancienne directrice des soins du CHUV, revient sur les origines de la collaboration entre son établissement et la LVC, et souligne la complémentarité de ces deux entités pour la prise en charge des patients. QUEL EST LE RÔLE DE LA DIRECTION DES SOINS DU CHUV ? La Direction des soins est responsable de tout le personnel soignant, soit aussi bien les infirmières et infirmiers que les physiothérapeutes, ergothérapeutes, assistants sociaux, aumôniers et bénévoles. Bref, de toutes les personnes qui entourent le traitement du patient. Cela représente plus de 3500 personnes ! Notre première mission en tant que Direction des soins est de garantir une bonne prise en charge des patients et de leur famille. Mais notre travail, c’est aussi de prendre soin des soignants : un soignant bien dans son rôle a un impact positif sur la qualité des soins dispensés aux patients. Pour remplir notre mission, nous travaillons en équipe et avec les équipes. Et nous allions nos forces avec d’autres organismes dotés de compétences complémentaires, comme c’est le cas avec la Ligue vaudoise contre le cancer. COMMENT LA COLLABORATION AVEC LA LVC S’EST-ELLE MISE EN PLACE ? La compréhension et la prise en charge du cancer ont beaucoup évolué avec les années. Les patients, en particulier, ont influé sur cette évolution en exprimant de plus en plus leur avis et leurs besoins par rapport à la prise en charge, notamment au sein d’espaces de parole et de réflexion mis sur pied par le CHUV. Sur la base des informations recueillies, ce dernier a décidé de développer les soins de support aux patients atteints de cancer. Ces soins ont pour but d’offrir une prise en charge de qualité, depuis l’annonce du diagnostic jusqu’à la fin du processus de traitement. C’est ainsi qu’une convention s’est mise en place en 1989 entre le CHUV et la LVC, permettant la présence d’assistants sociaux de la Ligue dans notre établissement. COMMENT SE DÉROULE LA COLLABORATION AVEC LA LIGUE ? La LVC a toute sa place dans notre établissement. La présence de ses assistants sociaux s’est révélée immédiatement bénéfique : pour le CHUV, bien sûr, mais surtout pour les patients, qui sont au centre de nos missions communes. Les collaborateurs de la Ligue bénéficient de locaux à l’intérieur du CHUV et travaillent étroitement avec les équipes qui entourent les patients. Et nous avons réussi à trouver la bonne manière de collaborer. Ce qui prime, c’est la complémentarité et le respect mutuel des rôles de chacun. QUEL EST LE RÔLE DE LA LVC AU SEIN DU CHUV ? J’ai toujours su que la LVC jouait un rôle clé pour les personnes atteintes d’un cancer et leur famille, cela depuis les années 60 déjà. La mise en place d’une convention entre le CHUV et la Ligue a permis de développer encore ce rôle, en offrant, notamment grâce au soutien de généreux donateurs, la possibilité à tous nos patients atteints de cancer de rencontrer un assistant social de la LVC.

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Le patient peut refuser cette aide, mais la plupart du temps c’est une rencontre bienvenue. L’assistant social offre un soutien psychosocial, en proposant des solutions axées sur les besoins du patient. Il arrive par exemple qu’un assistant accompagne en classe un de ses jeunes patients pour l’aider à expliquer sa maladie aux autres élèves. C’est un moment très fort pour l’enfant. ON SENT L’IMPORTANCE QUE REVÊT L’ACTION DE LA LVC DANS LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER… En effet. Je suis depuis toujours convaincue que le rôle de la LVC auprès des patients est très précieux. Les assistants sociaux de la Ligue apportent un plus spécifique, qui se traduit notamment par une disponibilité et une capacité d’écoute dans l’accompagnement de la personne et des familles. La particularité de leur prise en charge, c’est aussi qu’elle s’étend hors de l’institution. Pour le patient, c’est une continuité extraordinaire, que le CHUV à lui seul ne peut offrir. Vous savez, un tiers de nos patients présente un cancer. Le lien historique que nous entretenons avec la LVC répond donc à un véritable besoin. Propos recueillis par Charlotte von Euw

« Je suis depuis toujours convaincue que le rôle de la LVC auprès des patients est très précieux. » Hélène Brioschi Levi

© DR

À la tête de la Direction des soins depuis 1997, Hélène Brioschi Levi jouit depuis septembre dernier d’une retraite bien méritée, après près de quarante ans d’activité au sein du CHUV. La LVC la remercie chaleureusement de sa précieuse collaboration. CVE


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NOS PROPOSITIONS DE NOVEMBRE 2014 À JUIN 2015 MIDIS DE PÉPINET

MOUVEMENT ET BIEN-ÊTRE LAUSANNE

La LVC vous donne rendez-vous tous les jeudis à midi (sauf durant les vacances scolaires) pour des rencontres gustatives, actives ou informatives à la place Pépinet 1 !

JEUDI 27 NOVEMBRE MIDI GUSTATIF : LE POIDS DES MAUX Une diététicienne répond à vos questions sur la prise de poids fréquente en raison des traitements d’hormonothérapie.

JEUDI 4 DÉCEMBRE MIDI ACTIF : FROID DE CANARD Les chimiothérapies ont tendance à accentuer le sentiment de frilosité. Quelques astuces et conseils pratiques pour maintenir sa chaleur corporelle malgré les températures hivernales.

JEUDI 11 DÉCEMBRE MIDI INFORMATIF : DOIGTS DE FÉE Démonstrations d’automassage par l’association Mes mains t’accompagnent, spécialisée dans les thérapies du toucher pour les personnes malades ou âgées.

Les jeudis 27 novembre / 4, 11 décembre 2014 / 5, 12, 19 et 26 mars / 2, 16 et 30 avril / 7 et 21 mai / 4, 11 et 18 juin 2015 Horaire de 14h30 à 15h30

CUISINE ET NUTRITION

JEUDI 18 DÉCEMBRE MIDI GUSTATIF : CROIRE À LA MÈRE NOËL ! Venez partager un moment convivial autour d’un thé de Noël avant les vacances de fin d’année !

NYON Les jeudis 27 novembre / 1 1 décembre 2014 Horaire de 10h à 14h

MORGES

Les lundis 9 et 23 mars / 27 avril / 11 mai 2015 Horaire de 10h à 14h

CLARENS

Les mercredis 3 décembre 2014 / 22 avril / 6 mai 2015 Horaire de 9h15 à 14h © juniart - fotolia

Les Midis de Pépinet reprendront le jeudi 12 février 2015 avec un nouveau rythme de rencontres. Elles se dérouleront chaque mois selon l’ordre suivant : 1 er jeudi : midi actif 2 e jeudi : midi informatif – social 3 e jeudi : midi gustatif 4 e jeudi : midi informatif – prévention 5 e jeudi : thématique libre

COURS ET GROUPES Programme de nos prochains cours et groupes pour les patients et leurs proches :

GESTION DU STRESS ET DES ÉMOTIONS LAUSANNE Les lundis 1 er et 15 décembre 2014 Horaire de 13h30 à 15h30

PRENDRE SOIN DE SON COUPLE YVERDON-LES-BAINS Le mercredi 10 décembre 2014 Horaire de 18h à 20h

NOUVEAUTÉS 2015 Dès la rentrée 2015, le cours Cuisine et nutrition s’ouvrira également au centre-ville de Lausanne. Un nouveau groupe accueillera les femmes atteintes de cancer du sein pour aborder des thématiques en lien avec la maladie. Pour tout renseignement sur les dates et horaires 2015 : www.lvc.ch / 021 623 11 11

POUR PLUS D’INFORMATIONS LVC – Ligue vaudoise contre le cancer Place Pépinet 1 - 1003 Lausanne - tél. 021 623 11 11 info@lvc.ch - www.lvc.ch CCP 10-22260-0

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Photographie  : Mirei Lehmann - sauf mention contraire Graphisme  : Atelier TESSAGERSTER Impression  : PCL Presses Centrales SA


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VOUS RACONTE

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