Mai 2021
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FAIRE UN DO N MERCI
UNE ÉPOPÉE À VÉLO MALGRÉ LE CANCER ET LA PANDÉMIE
De l’Atlantique à la mer Noire PROTECTION SOLAIRE
RECHERCHE
ACTIVITÉ PHYSIQUE
Un album illustré pour sensibiliser les enfants
Coronavirus : l’apport de la recherche sur le cancer
Le sport, véritable planche de salut
La Ligue contre le cancer de votre région 10 12 2
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Nous sommes toujours là pour vous !
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1 Krebsliga Aargau Telefon 062 834 75 75 admin@krebsliga-aargau.ch PK 50-12121-7
6 Krebsliga Graubünden Telefon 081 300 50 90 info@krebsliga-gr.ch PK 70-1442-0
10 Krebsliga Schaffhausen Telefon 052 741 45 45 info@krebsliga-sh.ch PK 82-3096-2
2 Krebsliga beider Basel Telefon 061 319 99 88 info@klbb.ch PK 40-28150-6
7 Ligue jurassienne contre le cancer Téléphone 032 422 20 30 info@ljcc.ch CP 25-7881-3
11 Krebsliga Solothurn Telefon 032 628 68 10 info@krebsliga-so.ch PK 45-1044-7
3 Ligue bernoise contre le cancer Téléphone 031 313 24 24 info@krebsligabern.ch CP 30-22695-4 4 Ligue fribourgeoise contre le cancer Téléphone 026 426 02 90 info@liguecancer-fr.ch CP 17-6131-3 5 Ligue genevoise contre le cancer Téléphone 022 322 13 33 ligue.cancer@mediane.ch CP 12-380-8
8 Ligue neuchâteloise contre le cancer Téléphone 032 886 85 90 LNCC@ne.ch CP 20-6717-9 9 Krebsliga Ostschweiz SG, AR, AI, GL Telefon 071 242 70 00 info@krebsliga-ostschweiz.ch PK 90-15390-1
12 Thurgauische Krebsliga Telefon 071 626 70 00 info@tgkl.ch PK 85-4796-4 13 Lega ticinese contro il cancro Telefono 091 820 64 20 info@legacancro-ti.ch CP 65-126-6 14 Ligue vaudoise contre le cancer Téléphone 021 623 11 11 info@lvc.ch UBS 243-483205.01Y CCP UBS 80-2-2
15 Ligue valaisanne contre le cancer Téléphone 027 322 99 74 info@lvcc.ch CP 19-340-2 16 Krebsliga Zentralschweiz LU, OW, NW, SZ, UR, ZG Telefon 041 210 25 50 info@krebsliga.info PK 60-13232-5 17 Krebsliga Zürich Telefon 044 388 55 00 info@krebsligazuerich.ch PK 80-868-5 18 Krebshilfe Liechtenstein Telefon 00423 233 18 45 admin@krebshilfe.li PK 90-4828-8
Forum www.forumcancer.ch Le forum internet de la Ligue contre le cancer Ligne InfoCancer 0800 11 88 11 Du lundi au vendredi 9 h − 19 h, appel gratuit, helpline@liguecancer.ch Lancez votre propre campagne de dons participate.liguecancer.ch Pour tout renseignement Téléphone 031 389 94 84 ou courriel : dons@liguecancer.ch, www.liguecancer.ch/faireundon
Merci beaucoup de votre engagement et de votre solidarité ! Votre don en bonnes mains. 2 aspect 2/21
Unis pour mieux faire face aux moments difficiles Chère lectrice, cher lecteur,
Sommaire
Le coronavirus a bouleversé nos vies sur le plan privé et professionnel. Projets de longue date, voyages fertiles en aventures, réunions ardemment attendues : tout est passé à la trappe. Le virus est arrivé sans crier gare, virulent, tenace. La Ligue contre le cancer a également dû modifier du jour au lendemain son quotidien : les manifestations et les sessions de conseil sur place ont été transférées sur les canaux en ligne afin que les personnes concernées puissent continuer d’obtenir des renseignements sur toutes les thématiques liées au cancer et, de surcroît, puissent poser leurs questions sur le coronavirus. Une fois de plus, on a vu que, dans les moments difficiles, il est essentiel d’avoir quelqu’un qui apporte écoute et soutien et montre des pistes possibles. À travers son large éventail d’offres, la Ligue contre le cancer entend répondre à ce besoin. Durant la pandémie, elle a tout mis en œuvre pour maintenir le contact avec les personnes touchées par le cancer et leur assurer un soutien optimal. Coup de pouce financier, consultation par téléphone, conseil pour améliorer le bien-être psychique ou simple écoute : elle intervient là où une aide est nécessaire. J’éprouve toujours une grande admiration pour les personnes qui, malgré leur cancer, s’engagent en faveur d’autres malades. Nick Leaver est l’un de ces « super héros » – un homme qui se bat pour la bonne cause. Il sait que son cancer l’accompagnera jusqu’à la fin de sa vie. Il n’en a pas moins pédalé de l’Atlantique à la mer Noire. Comme si cela n’était pas déjà héroïque en soi, il a mis sur pied une campagne afin de lever des fonds pour les patients atteints d’un cancer de la prostate. Mais je vous laisse découvrir vous-même son épopée à la page 10. Grâce à des personnes comme vous, la Ligue contre le cancer peut accompagner et soutenir patients et proches dans cette période difficile. Merci de votre fidèle soutien ! Cordialement,
Kaléidoscope
4
Réalité augmentée : l’intestin vu autrement.
À la une
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La maison à l’ombre : un album illustré sur le thème de la protection solaire.
Questions-réponses
7
Questions adressées aux conseillères de la Ligne InfoCancer.
Recherche
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Coronavirus, avancées majeures, immunothérapies : entretien avec Rolf Marti.
Vivre avec le cancer
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Un tour à vélo pas comme les autres : atteint d’une tumeur, un homme pédale pour récolter des fonds pour la Ligue contre le cancer.
Éclairage
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La Ligue contre le cancer explore de nouvelles voies dans l’accompagnement des « survivants ».
En bref
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Guide à l’intention des proches aidants ayant un emploi.
Jeu
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Gagnez une montre connectée exclusive de la maison Frédérique Constant.
En tête-à-tête
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Une femme atteinte d’un cancer du sein raconte comment le sport l’a aidée après le diagnostic.
Questions, remarques, suggestions ?
Daniela de la Cruz Directrice de la Ligue suisse contre le cancer
Écrivez-nous : aspect@liguecancer.ch
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KALÉIDOSCOPE
Live-Talk
LVC live : ne restez pas isolés ! Parler des nouvelles thérapies com me des animaux de compagnie, interagir en direct avec Boris Cyrulnik, Alexandre Jollien ou Virginie Masserey, voilà ce qu’offrent depuis l’automne 2020 les émissions en direct de la Ligue vaudoise contre le cancer ( LVC ). LVC live est née d’une volonté de lutter contre l’isolement. À un moment où les
Brochure pour les parents
Cancer : comment en parler aux enfants ? Les enfants devi nent et compren nent souvent bien plus de choses que les adultes ne l’imaginent. Cet te remarque vaut aussi lorsqu’un papa ou une maman a un cancer. Certains parents expliquent la situation à leurs enfants ; d’autres se taisent, de crainte de les perturber. La brochure « Quand le cancer touche les parents» donne des informations claires et faciles à comprendre et propose des pistes pratiques. Entièrement remaniée il y a peu, elle montre aux parents, proches et amis : • comment parler de la maladie aux enfants et accueillir leurs réactions ; • comment gérer le quotidien en semble ; • dans quels cas un enfant a besoin d’une aide professionnelle ; • comment aborder la fin de vie et la mort. Vous pouvez télécharger la brochure gratuitement, la feuilleter en ligne ou la commander en version imprimée. ( bal )
activités en groupe ne peuvent exister, LVC live offre la possibilité de se retrouver en ligne, de poser des questions et de participer au débat. « Au départ, il s’agissait d’un projet ponctuel », précise David Rodriguez, responsable des activités collectives de la LVC et producteur de l’émission, « mais le succès de l’émission est extraordinaire
et on a donc décidé de continuer ». LVC live, tous les mardis et jeudis, de 18h00 à 18h30, sur la page Facebook et la chaîne YouTube de la Ligue vaudoise contre le cancer. Les émissions peuvent ensuite y être revues en rediffusion. ( dac ) vaud.liguecancer.ch/facebook vaud.liguecancer.ch/youtube
Dépistage du cancer du sein
Le Centre du sein du Nord-Ouest obtient le label de qualité
Cancer: comment en parler aux enfants?
Vous pouvez commander la brochure gratuitement ( en format EPub, Mobi ou PDF ) ou la consulter en ligne : liguecancer.ch/parents-et-cancer
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Remise du certificat du Label Q ( de g. à dr. ) : Dr med. Maik Hauschild, médecin-chef de la clinique gynécologique du centre de santé de Fricktal; Anneliese Seiler, CEO Centre de santé Fricktal; Michèle Leuenberger-Morf, directrice Ligue contre le cancer des deux Bâle; Daniela Mustone, directrice Ligue argovienne contre le cancer; Prof. Dr med. Rosanna Zanetti Dällenbach, médecin-cheffe en gynécologie Claraspital; Dr rer. pol. Peter Eichenberger, directeur Claraspital, Bâle.
Le 12 février, le Claraspital à Bâle et le centre de santé du Fricktal ont reçu le label de qualité de la Ligue suisse contre le cancer ( LSC ) et de la Société suisse de sénologie ( SSS ). Les centres, qui constituent des entités autonomes mais travaillent en partenariat depuis de longues années, se présentent sous le nom de Centre du sein du Nord-Ouest pour continuer à exploiter les synergies. La LSC et la SSS s’engagent pour améliorer la qualité et la transparence dans le traitement et la prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein. À travers le label de qualité, elles offrent une base de
comparaison aux femmes concernées. Le label est décerné aux centres du sein qui remplissent des exigences clairement définies en matière de qualité du traitement et de la prise en charge. Pour l’obtenir, un centre du sein doit satisfaire à une centaine de critères de qualité. Le traitement et la prise en charge doivent par exemple être assurés par une équipe interdisciplinaire qui comprend des représentants des différentes disciplines médicales, de la psychologie et des soins infirmiers. ( lut ) Vous trouverez la liste des centres du sein qui sont déjà au bénéfice du label ici : liguecancer.ch/label-de-qualite
PHOTOS : MÀD.
LSC / 6.2012 / 7000 F / 2039
Conseils et informations pour les parents et les enseignants
Augmented Reality
Chiffres
À la découverte de l’intestin avec un médecin virtuel
220 000
c’est le nombre de téléchargements de brochures de la Ligue suisse contre le cancer en 2020.
200
publications sur des thèmes en lien avec le cancer figurent dans le catalogue.
35
brochures ont été entièrement remaniées en 2020.
Extrait de la première version du prototype.
Jusqu’ici, la maquette d’intestin géant de la Ligue contre le cancer offrait une expérience purement physique. Désormais, la visite devient interactive et s’effectue en compagnie d’un gastro-entérologue virtuel grâce à une innovation technologique : la réalité augmentée. Via l’écran d’une tablette, un spécialiste est intégré dans l’environnement réel du visiteur, qu’il guide dans la maquette de huit mètres de long. Il explique comment se forme le cancer de l’intestin, répertorie les facteurs de risque et présente les mesures de prévention. Pendant la visite, différents proces-
sus, comme la croissance et l’ablation d’un polype, apparaissent sous forme d’animations virtuelles sur la tablette. « La combinaison d’éléments réels et virtuels permet de transmettre de manière simple et ludique des informations sur le processus d’apparition du cancer de l’intestin et l’utilité du dépistage », déclare Christian Müry, responsable des manifestations de prévention à la Ligue contre le cancer. ( lut ) Dès que la situation permettra à nouveau d’exposer la maquette, le calendrier des manifestations sera publié sur notre page internet ci-après : liguecancer.ch/maquette-d-intestin
Test de parasols
PHOTOS : MÀD.
Pouvoir profiter de l’été en toute sécurité Plus de place à l’ombre à la piscine, dans le parc ou à la plage ? En empor tant un parasol avec vous, vous pourrez vous protéger du soleil partout. Mais attention : tous n’offrent pas une protection fiable contre les rayons ultraviolets nocifs. Dix parasols ont été testés en laboratoire dans le cadre de
l’émission À bon entendeur. Le parasol de la Ligue contre le cancer, qui a un UFP50+, est sorti vainqueur : il bloque 98 % des rayons UVA et UVB dangereux. (bal) Le parasol est en vente dans notre boutique en ligne : liguecancer.ch/parasol
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À LA UNE
Les coups de soleil attrapés dans l’enfance et l’adolescence augmentent sensiblement le risque de cancer de la peau. Le magnifique album illustré qui raconte l’histoire de Mia et de ses amis est un excellent outil pour aborder la thématique de manière ludique en classe ou à la maison.
Annina Holzer
Un livre d’images pour apprendre les bons réflexes au soleil
Texte : Luca Toneatti
L
Pour les parents et les enseignants L’album illustré est l’élément central d’un ensemble pédagogique élaboré par la Ligue suisse contre le cancer en collaboration avec la Ligue et la Haute école pédagogique zougoises pour des enfants de 4 à 8 ans. Outre le livre, celui-ci comprend une planche illustrée et un dossier thématique gratuit avec des idées pour bouger, jouer et bricoler et des propositions de chansons, de lectures et d’activités en plein air. Le matériel, conforme au Plan d’études romand, permet de sensibiliser les enfants du cycle élémentaire à la thématique de la protection solaire. « Il est important d’aborder la protection solaire dès le plus jeune âge, car les coups de soleil attrapés dans l’enfance et l’adolescence augmentent nettement le risque de cancer de la peau », explique Johanna Dayer, spécialiste des projets de prévention à la Ligue suisse contre le cancer.
Efficacité confirmée par la HEP zurichoise Pour vérifier l’utilité du matériel pédagogique, la Ligue suisse contre le cancer a chargé la Haute école pédagogique zurichoise d’évaluer les différents supports. La HEP a interrogé quatre membres du personnel enseignant 6 aspect 2/21
Annina Holzer
dans trois écoles de la ville de Zurich qui avaient intégré l’album dans l’enseignement et observé le comportement de 34 enfants au total. L’analyse a montré que les enfants se protègent nettement mieux du rayonnement solaire intense après avoir utilisé le matériel en classe. Du côté des enseignants, les réactions étaient aussi positives : « Cet album aux illustrations pleines de tendresse parle à l’imaginaire des enfants », déclare Linda Fässler, maîtresse d’école enfantine. « La question de la protection solaire peut très bien être associée à d’autres thèmes abordés au cycle initial. Par ailleurs, le matériel apporte quelque chose à tous les enfants, même à ceux qui ont déjà été bien informés à la maison. » • Album illustré et matériel pédagogique : liguecancer.ch/maison-a-lombre
La maison à l’ombre
Exemplaires gratuits pour les enseignants La Ligue contre le cancer met gratuitement à la disposition des enseignants un exemplaire de l’album et de la planche illustrée ainsi que des mini-livres pour toute la classe. Les documents sont disponibles en français et en allemand ; une version italienne suivra fin mai. PHOTO : MÀD.
a maison à l’ombre raconte l’histoire de Mia qui, à cause d’un coup de soleil, n’a pas le droit d’aller dehors. Ses amis ont alors une super idée : ils lui construisent une maison à l’ombre avec des couvertures et une échelle pour qu’elle puisse jouer avec eux. Là, ils se lancent dans des histoires passionnantes sur le soleil et la façon de s’en protéger dans d’autres cultures. En une succession de superbes images, l’album montre que le soleil est un ami précieux à condition de savoir s’en protéger. Il aiguise la curiosité et incite à poser des questions tout en laissant une grande liberté pour aborder des thèmes variés.
QUESTIONS-RÉPONSES
Coronavirus : qui devrait se faire vacciner ?
Les conseillères de la Ligne InfoCancer répondent à vos questions du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h.
La Ligne InfoCancer reçoit tous les jours des questions sur le coronavirus et la vaccination. Petit aperçu.
PHOTO : MÀD.
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« Atteint d’un cancer de la prostate, mon mari reçoit une hormonothérapie. Il aimerait se faire vacciner contre le coronavirus, mais il craint des complications. Que lui conseillez-vous ? » La Ligue contre le cancer conseille aux personnes atteintes d’un cancer de se faire vacciner contre le coronavirus. Des études ont montré qu’en cas de contamination par le virus, elles risquent davantage de développer une forme grave de la maladie. Votre mari devrait toutefois consulter son oncologue au préalable pour prendre une décision et déterminer le meilleur moment pour la vaccination le cas échéant. Il est compréhensible que votre mari s’inquiète d’éventuelles complications. Globalement, les bénéfices de la vaccination contre le Covid-19 semblent cependant l’emporter nettement sur les risques.
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« Je reçois une chimiothérapie. Est-ce que je fais partie des personnes prioritaires pour la vaccination ? » Selon la stratégie vaccinale du Conseil fédéral, les personnes vulnérables et les personnes âgées reçoivent le vaccin en premier. Les personnes atteintes d’un cancer en traitement actif appartiennent aux groupes cibles prioritaires – exactement comme vous. En outre, une équipe de chercheurs internationale a découvert que se vacciner contre le coronavirus avant une opération peut s’avérer très utile. Parlez-en avec votre médecin. Les cantons sont responsables de la vaccination sur le terrain et fournissent des informations sur la procédure à suivre pour s’inscrire et sur les centres de vaccination sur leur site internet.
3
« Atteinte d’un cancer du sein, je reçois actuellement une radiothérapie. Ce traitement augmente-t-il mon risque d’être infectée par le coronavirus ? » Votre risque individuel dépend de divers facteurs, comme le type de cancer, le stade de la maladie, l’âge et la présence d’autres maladies.
Votre médecin traitant est le mieux placé pour évaluer ce risque. En soi, la radiothérapie du sein ne devrait pas augmenter le risque d’infection par le coronavirus. Nous vous recommandons par conséquent d’aller jusqu’au bout de vos séances de rayons pour ne pas compromettre le succès du traitement. liguecancer.ch/corona
Ligne InfoCancer
Nous vous répondons Avez-vous des questions au sujet du cancer ? Avez-vous besoin de parler de vos peurs ou de vos expériences ? Nous vous aidons. Appel gratuit ( lu – ve, 9 h – 19 h )
0800 11 88 11
Courriel helpline@liguecancer.ch Chat ( lu – ve, 11 h – 16 h ) w ww.liguecancer.ch/cancerline Skype ( lu – ve, 11 h – 16 h ) krebstelefon.ch Forum w ww.forumcancer.ch
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RECHERCHE
« La recherche sur le cancer a largement contribué à une meilleure compréhension du système immunitaire humain. » Responsable du secteur Recherche, Innovation et développement depuis 18 ans, membre de la direction de la Ligue suisse contre le cancer et directeur de la Recherche suisse contre le cancer, Rolf Marti connaît le monde de la recherche oncologique comme nul autre. À l’heure de prendre sa retraite, il tire le bilan et jette un regard sur l’avenir de la recherche sur le cancer.
Elle a d’une part adressé un courrier à la direction des hôpitaux pour qu’aucune intervention urgente ne soit repoussée aux dépens des patientes et patients atteints d’un cancer ; de l’autre, elle a soutenu les personnes touchées grâce aux conseils prodigués par téléphone par la Ligne InfoCancer et sur place par les 18 ligues cantonales et régionales. Pour les malades du cancer, les défis sont nombreux. Faire face au diagnostic et au traitement est déjà difficile en soi, et avec la pandémie, l’inquiétude est encore plus grande. Par ailleurs, le système immunitaire des patients étant affaibli, ils sont exposés à une forme plus grave de Covid-19 en cas de contamination.
Interview : Tanja Aebli
La Ligue contre le cancer a avant tout pour vocation de soutenir et accompagner les malades et leurs proches. Pourquoi s’engage-t-elle aussi dans la recherche ? La promotion de la recherche est l’une des tâches centrales de la Ligue contre le cancer, comme le précisent les statuts et la stratégie de l’organisation ; elle fait en quelque sorte partie de son ADN. Les fondateurs de la Ligue contre le cancer le savaient déjà : seule la recherche permet d’obtenir les bases nécessaires à une meilleure compréhension de la genèse et du traitement du cancer.
Quel rôle la recherche sur le cancer joue-t-elle dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 ? Rolf Marti : La recherche sur le cancer a largement contribué à une meilleure compréhension du système immunitaire humain. La réaction de celui-ci à l’invasion par le coronavirus constitue une question centrale dans la lutte contre le Covid-19 et le développement de vaccins. Dans ce domaine, les connaissances issues de la recherche sur le cancer ont été extrêmement utiles, d’une part pour traiter les malades, de l’autre pour mettre au point des vaccins. La pandémie a-t-elle eu des effets sur les projets de recherche de la Ligue suisse contre le cancer ? Quelques projets ont été légèrement reportés à la suite de contaminations mutuelles dans les laboratoires, de quarantaines ou de fermetures durant le semi-confinement. Certains scientifiques nous ont toutefois aussi dit qu’ils avaient enfin du temps pour rédiger leurs publications. La pandémie se prolonge, laissant craindre que la prise en charge des personnes touchées par le cancer n’en pâtisse. Qu’en est-il ? On sait que la participation aux examens de dépistage tels que mammographie ou coloscopie a diminué. Cela signifie que des cancers sont diagnostiqués plus tardivement. Or, de manière générale, plus un cancer est décelé tôt, plus les chances de réussite du traitement sont élevées. Qu’a fait la Ligue contre le cancer pour soutenir les malades ces derniers mois ? 8 aspect 2/21
La recherche sur le cancer ne relève-t-elle pas de l’industrie pharmaceutique ? L’industrie pharmaceutique se concentre sur le développement de médicaments qui rapportent de l’argent. Elle investit principalement dans les cancers fréquents, pour lesquels le marché est important, donc les cancers du sein, de l’intestin et de la prostate. La Ligue contre le cancer, quant à elle, soutient des projets de recherche qui ont un but non commercial et qui s’intéressent aussi au pourquoi et au comment du cancer, p. ex. les mécanismes exacts de division et de multiplication cellulaires. Cela apporte-t-il un bénéfice direct aux personnes touchées ? Tout à fait. Les projets de recherche clinique, menés dans les hôpitaux, visent toujours à améliorer le traitement et la qualité de vie. Mais les études portant sur les traitements chirurgicaux et radio-oncologiques apportent aussi un bénéfice direct aux personnes touchées. Généralement très coûteuses, ces études doivent être soutenues par les pouvoirs publics ou des organisations caritatives comme la Ligue ou la Recherche suisses contre le cancer.
«Notre objectif est de soutenir les meilleurs projets sur le plan qualitatif», explique Rolf Marti, membre de la direction de la Ligue suisse contre le cancer.
Quels sont les thèmes qui bénéficient d’un soutien particulier ? La Ligue contre le cancer n’impose aucun thème. Nous soutenons tous les domaines de la recherche oncologique : outre la recherche fondamentale et la recherche clinique, il y a aussi des projets psychosociaux et épidémiologiques. L’histoire a montré que les idées les plus novatrices viennent des chercheurs eux-mêmes. Les demandes de subsides peuvent être déposées deux fois par an. Quels projets passent le cap de la sélection ? Nous voulons soutenir les meilleurs projets, de sorte que nous investissons beaucoup dans l’évaluation des demandes qui nous sont soumises. Nous appliquons une procédure qui satisfait aux normes internationales les plus sévères. Nous nous appuyons sur une commission scientifique composée d’éminents chercheurs et chercheuses et nous faisons en outre appel à des experts internationaux pour juger de la qualité des projets.
PHOTO : MÀD.
Quels résultats spectaculaires la recherche sur le cancer a-t-elle obtenus ces dernières années ? La thérapie cellulaire, qui constitue une avancée majeure, gagne en importance. Elle consiste à prélever des cellules immunitaires spécifiques chez les malades, à les modifier et à les multiplier, puis à les réinjecter dans l’organisme pour qu’elles détruisent la tumeur. Selon les projections, le nombre de personnes touchées par le cancer va encore augmenter sensible-
ment ces prochaines années. Sommes-nous armés pour faire face à cette hausse ? Comme le cancer touche avant tout des personnes âgées – deux tiers des malades ont plus de 60 ans au moment du diagnostic –, il est logique que le nombre de cas augmente avec le vieillissement de la population. Grâce aux progrès réalisés dans le traitement et le dépistage, le taux de « survivants » augmente lui aussi fortement. Bien souvent, toutefois, ces personnes gardent des séquelles de leur cancer ou de ses traitements et sont confrontées à des problèmes d’ordre physique, mais aussi psychique et social. C’est justement pour mieux gérer ces effets tardifs qu’il faut intensifier la recherche. •
Encourager la recherche Dans le domaine du cancer, de nombreuses questions restent ouvertes. Les projets soutenus par la Ligue suisse contre le cancer couvrent tout l’éventail de la recherche oncologique. S’ils ont tous leur orientation et leurs objectifs propres, ils n’en poursuivent pas moins un seul et même but : améliorer les chances de survie et la qualité de vie des personnes touchées par le cancer. L’an dernier, la Ligue suisse contre le cancer a investi 2,36 millions de francs dans la recherche oncologique. liguecancer.ch/apercu-recherche
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VIVRE AVEC LE CANCER
À vélo de l’Atlantique à la mer Noire
Le cancer de la prostate a bouleversé la vie de Nick Leaver. Au terme de son traitement, il a décidé de faire quelque chose pour sa santé et pour d’autres personnes touchées en pédalant de l’Atlantique à la mer Noire. Texte : Luca Toneatti
Nick Leaver est arrivé en Suisse dans les années 1980 à la suite d’une offre d’emploi. Après une parenthèse d’une année à Dubaï, le ferrailleur d’origine anglaise est revenu dans notre pays, où il est tombé amoureux. En 1989, il a décidé d’émigrer en Angleterre avec son amie – des années de bonheur, marquées par leur mariage et la naissance de leur fille, Rebecca. Au bout de six ans, Nick Leaver s’est rendu compte qu’il était devenu davantage suisse qu’anglais. Avec sa femme, ils avaient la nostalgie des habitudes helvétiques, et c’est ainsi que la petite famille est rentrée en Suisse.
Vidéo, contrôle et diagnostic Les Leaver ont rapidement retrouvé leurs marques dans leur ancien environnement et une deuxième fille, Jessica, n’a pas tardé à pointer le bout de son nez. Nick Leaver avait repris son travail dans le commerce de la ferraille. Pendant ses pauses de midi, il regardait souvent de
Participate.liguecancer.ch
Une collecte pour la bonne cause Vous souhaitez soutenir le travail de la Ligue contre le cancer auprès des malades et de leurs proches ? Alors, lancez votre propre collecte de fonds aujourd’hui même ! Vous pouvez affecter l’argent récolté à un but spécifique, par exemple le maintien de l’offre de conseils de la Ligne InfoCancer ou des ligues cantonales et régionales en temps de crise. Un immense merci. Pour en savoir plus : participate.liguecancer.ch
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courtes vidéos sur YouTube. Il appréciait tout particulièrement celles de Steven Fry, un écrivain et humoriste anglais connu – l’un de ses acteurs préférés. Un jour, le flux de nouvelles vidéos a cessé. Nick Leaver se souvient qu’il s’était dit que quelque chose n’allait pas. Quelques mois plus tard, l’information tombait : dans une vidéo de quinze minutes, Steven Fry racontait dans son style typiquement britannique qu’il avait un cancer de la prostate et qu’il avait passé les derniers mois à se faire soigner. Il conseillait à tous les hommes qui regardaient ses vidéos de faire contrôler leur taux d’antigène spécifique de la prostate ( PSA ) à partir de 60 ans. Sans être hypocondriaque, Nick Leaver a pris le conseil de Steven Fry à cœur et s’est rendu chez sa généraliste quelques jours plus tard. Il se rappelle encore parfaitement le moment où elle l’a rappelé le lendemain en lui disant : « Monsieur Leaver, il se pourrait que vous ayez un problème. Je vous ai pris rendez-vous chez un urologue ». Quatre semaines après le premier test du PSA, il était déjà à l’hôpital.
Tiré d’affaire ou pas ? « Tout est allé très vite. Mon urologue m’a dit que ma prostate était sur le point d’éclater », raconte Nick Leaver. La glande a aussitôt été enlevée au moyen de la technique Da Vinci, une méthode opératoire assistée par robot, utilisée pour des opérations urologiques et gynécologiques mini-invasives. « Le plus dur pour moi n’a pas été le diagnostic, mais le fait de devoir l’annoncer à nos deux filles », avoue-t-il. La famille avait déjà été confrontée au cancer avant son diagnostic : sa belle-sœur et sa belle-mère avaient toutes deux un cancer du sein. Après l’opération, le taux de PSA a chuté, ce qui laissait supposer que le cancer n’avait pas encore formé de métastases. Une année durant, tout est bien allé, puis les valeurs se sont remises à augmenter sans que les médecins trouvent de tumeur. En septembre 2019, après une nouvelle hausse rapide du PSA, les investigations ont révélé la présence de métastases dans les ganglions lymphatiques. « Aujourd’hui, je sais que le cancer m’accompagnera jusqu’à la fin de ma vie. Mais cela m’a aussi fait voir les choses différemment : je ne remets plus à plus tard les projets qui me tiennent à cœur », explique Nick Leaver. Un mois plus tard, la radiothérapie a commencé. « Sept semaines durant, tous les jours. C’était terriblement astreignant et épuisant », se rappelle-t-il. En complément aux rayons, il suit une hormonothérapie, un traitement auquel il réagit très bien, mais qui entraîne des bouffées de chaleur. « Je comprends beaucoup mieux les femmes
LEBEN MIT KREBS
Nick Leaver a entamé son expédition près de Saint-Nazaire (France), à l’embouchure de la Loire.
qui se plaignent de la ménopause à présent. Je transpirais déjà avant l’hormonothérapie, mais avec les bouffées de chaleur, cela a nettement empiré », fait-il avec un sourire à l’adresse de sa femme. À cause de son cancer, il s’est rapproché de sa belle-sœur, avec qui il discute régulièrement des formes de traitement et de ce qui leur fait du bien. Ces échanges lui ont aussi fait découvrir la médecine complémentaire : « La médecine classique me maintient en vie. L’alimentation et une activité physique suffisante me permettent quant à elles d’atténuer les effets indésirables de la thérapie », dit-il avec conviction.
PHOTO : MÀD.
Faire quelque chose pour soi et pour les autres L’hormonothérapie peut entraîner des effets indésirables comme l’ostéoporose ou la fonte musculaire, des problèmes que Nick Leaver voulait à tout prix éviter. Dans son adolescence, il faisait beaucoup de vélo et il avait déjà entrepris des tours relativement longs. Il a donc décidé de prendre une retraite anticipée pour se lancer dans une grande expédition pour son bien-être et sa santé. À la base, il voulait rallier Gibraltar en partant du cap Nord, soit 5000 kilomètres du nord au sud. Mais cela aurait demandé une logistique trop importante, de sorte qu’il s’est finalement rabattu sur l’EuroVelo6, un itinéraire cyclable qui traverse l’Europe d’ouest en est, de l’Atlantique à la mer Noire.
Un départ précipité Ses deux filles lui ont donné l’idée d’associer son aventure à une collecte de fonds en faveur des hommes touchés par le cancer de la prostate. Pour ce faire, il a pris contact avec la Ligue contre le cancer et avec Prostate Cancer UK, une organisation active au Royaume-Uni. « J’étais en train de planifier le détail du parcours quand les frontières se sont fermées au printemps à cause du coronavirus. Je pensais que mon projet allait tomber à l’eau », dit-il. Quand les frontières ont rouvert en juin, il a fallu faire vite. Le jour même où il a de nouveau été possible de traverser la France, sa femme et lui ont pris la direction de l’Atlantique avec vélo et bagages. Le 17 juin, il entamait son expédition à Saint-Nazaire, à l’embouchure de la Loire. Malheureusement, il n’avait plus le temps de finaliser sa récolte de fonds.
Cap sur la remise de diplômes Il avait prévu de scinder le parcours en deux. La première étape l’a conduit le long de la Loire, avec ses vignobles et ses châteaux pittoresques. « Le tronçon au bord du Doubs est celui que j’ai préféré », résume-t-il. Le soir, il montait la tente et préparait son repas sur un réchaud à gaz. Il aimait ce sentiment de liberté et il ne lui en a jamais coûté de remonter chaque jour sur son vélo. Il gardait son objectif en point de mire : la cérémonie de remise de diplômes aspect 2/21 11
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VIVRE AVEC LE CANCER
Camping dans des lieux idylliques : après cinq à huit heures de vélo, Nick Leaver passe la nuit le plus souvent sous tente.
résume-t-il. Le moment était venu de déclencher le plan de secours. À Budapest, il avait de relativement bonnes correspondances pour rentrer en train. Rétrospectivement, il est heureux d’avoir pris cette décision, même s’il n’a pas pu atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. À ce stade, il avait déjà récolté plus de 4100 francs pour les personnes touchées. « Ma collecte porte sur un tour qui va de l’Atlantique à la mer Noire, et pas seulement jusqu’à Budapest. Elle n’est donc pas terminée. Je suis infiniment reconnaissant pour les nombreux dons reçus, et je dois les 1400 kilomètres restants à mes amis, aux donatrices et donateurs, mais aussi à moi-même », dit-il avec un sourire radieux. •
de sa fille Rebecca à l’école hôtelière de Lucerne. En trois semaines et demie, il a parcouru plus de 1300 kilomètres jusqu’à Stäfa ( ZH ). Peu avant son arrivée, la remise des diplômes a été annulée à cause du coronavirus. Rebecca lui avait cependant préparé une surprise. Elle l’a accueilli en lui disant : « Regarde, j’ai un cadeau pour toi ! Pendant que tu pédalais, j’ai réactivé la récolte de fonds ». Cela a été l’un des grands moments de sa vie : « Être parent est l’un des plus beaux métiers, mais aussi l’un des plus difficiles. À chaque phase, il y a des hauts et des bas. J’étais tellement fier de ma fille que j’ai cru que mon cœur allait exploser », dit-il.
Deuxième étape et deuxième vague Après avoir une nouvelle fois pris congé de sa famille, Nick Leaver a entamé sa deuxième étape, qui devait le mener jusqu’à la mer Noire. Le tronçon le plus dur de tout l’itinéraire a été le trajet entre le lac de Constance et le Danube – quelque 862 mètres de dénivelé à avaler. « Sur ce bout-là, j’ai dû serrer les dents. Avec les sacoches, mon vélo pesait 40 kilos », raconte-t-il. Sa femme Monica l’a accompagné entre Ulm et Vienne ( 700 kilomètres ) – le plus beau moment de son voyage à travers l’Europe pour Nick Leaver. « Sur ce tronçon, nous avons généralement dormi à l’hôtel », relate-t-il avec un sourire, tandis que sa femme rétorque fièrement qu’au total, ils ont dormi six fois sous tente. À Vienne, ils se sont séparés et Nick Leaver a repris le camping. C’est à cette période que la deuxième vague de coronavirus a déferlé sur l’Europe. « Plus j’avançais vers l’est, plus je suivais la situation de près. »
PHOTOS : MÀD.
Application du plan B Peu avant Budapest, il a appris que les pays des Balkans commençaient un à un à fermer leurs frontières. La Serbie exigeait un test négatif datant de moins de 72 heures pour entrer dans le pays. Nick Leaver ne parlait pas un mot de la langue. « Au début, je me suis dit que ce n’était pas un problème. Mais plus la situation s’aggravait, moins je me sentais en sécurité. À un moment, c’est devenu trop dangereux pour moi : je fais partie du groupe à risque »,
«Pas un jour ne s’est écoulé sans me réjouir de remonter sur ma selle », se souvient Nick Leaver.
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ÉCLAIRAGE
Conseils téléphoniques pour les « survivants » : laisser la place aux émotions
Au terme de leur traitement contre le cancer, un grand nombre de personnes éprouvent des difficultés à reprendre leur vie d’avant : la maladie et ses thérapies laissent des séquelles durables. L’activité physique et une alimentation équilibrée permettent d’atténuer ces problèmes. Un projet pilote de conseils par téléphone entend faciliter l’introduction de changements dans le quotidien. Texte : Luca Toneatti
À l’heure actuelle, quelque 370 000 personnes vivent avec un cancer ou ont la maladie derrière elles. Grâce aux immenses progrès réalisés dans le traitement et le dépistage, le nombre de ces « survivants » augmente d’année en année. Selon les projections, la barre du demi-million devrait être franchie d’ici 2030. Ces personnes, qui vivent avec la peur d’une récidive, souffrent souvent encore des années après des suites de la maladie ( insuffisance cardiaque ou diabète de type II, p. ex. ). Par ailleurs, les thérapies ont parfois des effets indésirables durables – épuisement, perte d’appétit, problèmes de concentration, troubles du sommeil, etc. – qui diminuent la qualité de vie. Ces effets secondaires et séquelles à long terme dépendent étroitement du stade de la maladie au moment du diagnostic et des traitements reçus.
Les bienfaits de l’activité physique et d’une alimentation équilibrée Un nombre croissant d’études confirment l’utilité des interventions axées sur le mode de vie chez les personnes touchées par le cancer. On entend par là toutes les mesures qui visent à modifier les habitudes alimentaires et le comportement en matière d’activité physique. Un changement du mode de vie personnel permet d’atténuer les effets secondaires des traitements contre le cancer, ce qui améliore la qualité de vie. Une activité physique régulière et suffisante, associée à une alimentation équilibrée, diminue en outre le risque de voir le cancer réapparaître. Alors que la plupart des survivants du cancer souhaitent adopter une meilleure hygiène de vie, les offres de soutien dans ce domaine sont peu nombreuses et peu utilisées. 14 aspect 2/21
Projet pilote de conseils santé par téléphone Pour toutes ces raisons, la Ligue contre le cancer a lancé en 2020 un projet pilote de conseils santé par téléphone destiné à faciliter un changement du mode de vie après un traitement contre le cancer. « Le projet pilote s’inspire du programme ‹Healthy Living after Cancer›, mis en place par les ligues australiennes contre le cancer », explique la responsable, Alexandra Balz. L’évaluation du programme australien a mis en évidence des résultats significatifs. Cela a poussé la Ligue contre le cancer à introduire, à titre d’essai, une offre de conseils et de soutien de ce type en Suisse. Ce projet pilote, qui sera évalué par l’Université de Zurich, vise à déterminer si le programme suscite l’intérêt dans notre pays et permet des interventions axées sur le mode de vie. L’accent est mis sur l’activité physique et l’amélioration de la qualité de vie grâce à une alimentation équilibrée.
« Dans les discussions personnelles, l’accent était mis sur l’amélioration de l’auto-efficacité et de la motivation en relation avec l’activité physique et l’alimentation. » Alexandra Balz, responsable du projet pilote
Douze entretiens-conseils sur six mois Dans le cadre du projet pilote, jusqu’à douze entretiens avec une conseillère dûment formée de la Ligue contre le cancer ont été proposés aux personnes concernées en l’espace de six mois. « Dans les discussions personnelles, l’accent était mis sur l’amélioration de l’auto-efficacité et de la motivation en relation avec l’activité physique et l’alimentation », explique Alexandra Balz. Les appels ont
suivi un calendrier préétabli : un entretien par semaine le premier mois, puis un toutes les deux semaines les deux mois suivants et, enfin, un toutes les quatre semaines. « Ce rythme permet de renforcer chez les participants la capacité de conserver un mode de vie sain adapté à leur situation à long terme », poursuit la responsable du projet. Au terme des six mois, les personnes concernées avaient la possibilité de se faire accompagner par SMS pendant six mois supplémentaires afin de consolider les changements. Durant la phase de conseil, les participantes et participants ont porté un podomètre qui enregistrait leurs activités journalières et leur dépense calorique ; les données étaient transmises sous forme anonymisée à l’Université de Zurich. Par ailleurs, ils ont évalué subjectivement les changements en répondant régulièrement à de brefs questionnaires.
« Grâce à l’offre de conseils, on avance en plusieurs étapes dans la bonne direction. » Dominique S., participante du projet pilote
thèmes ont aussi été abordés, ont été considérés comme une plus-value importante. « Grâce à l’offre de conseils, on avance en plusieurs étapes dans la bonne direction. J’ai vraiment besoin de me nourrir plus sainement et, surtout, de bouger plus. Les changements que j’ai pu introduire m’apportent déjà une grande satisfaction. Je ne pense pas que j’aurais réussi sans le soutien apporté par ce projet », déclare Dominique S. •
Conseils santé par téléphone
« J’ai beaucoup apprécié la prise en charge individuelle et les conseils sur mesure. »
Le projet pilote pour Cancer survivors
Katharina F., participante du projet pilote
PHOTOS : MÀD.
Satisfaction élevée chez les participants Les premiers retours témoignent d’une satisfaction élevée. Les personnes concernées ont apprécié l’offre de conseils, car elle pouvait être modulée en fonction de leurs besoins personnels. « J’ai beaucoup apprécié la prise en charge individuelle et les conseils sur mesure. Une alimentation saine et une activité physique suffisante sont étroitement liées à l’attitude et aux habitudes personnelles. Une prise de conscience n’est possible que si on laisse aussi de la place aux émotions », commente Katharina F. Dominique S. a également fait l’éloge des vastes connaissances professionnelles et des conseils dispensés avec empathie : « Je n’ai jamais eu l’impression d’être sous pression, ce qui est important à mon sens pour ne pas abandonner à cause d’attentes excessives de la part des autres ou de soi-même. » Les échanges personnels réguliers avec la conseillère, au cours desquels les aspects émotionnels et d’autres
Au total 28 femmes et deux hommes entre 25 et 66 ans ont pris part au conseil téléphonique en matière de santé. Pour l’évaluation, ils ont rempli divers questionnaires pendant toute la durée du projet. L’évaluation a été réalisée dans le respect des dispositions éthiques en vigueur, sous le contrôle de la commission d’éthique de la faculté de philosophie de l’Université de Zurich, qui a jugé le projet irréprochable sous cet angle. Le projet pilote satisfait ainsi aux recommandations du Fonds national suisse de la recherche scientifique ( FNS ) sur le contrôle de la qualité dans la recherche. Il est actuellement analysé par l’Université de Zurich sur la base des données relatives à l’activité physique et des retours des participants. Au terme de cette évaluation, la Ligue contre le cancer étudiera une éventuelle poursuite de l’offre de conseils et de soutien. Informations complémentaires ( en allemand ) : krebsliga.ch/telefonische-gesundheitsberatung
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EN BREF
Guide à l’intention des proches aidants ayant un emploi
Travailler et s’occuper simultanément de ses proches Concilier travail et prise en charge peut s’avérer difficile, en particulier pour un proche. En tant que proche aidant(e) d’une personne touchée par le cancer, communiquer ouvertement ses besoins au sein de son entourage professionnel est difficile mais important. Clarifier ce qui est possible en termes de travail contribue à garantir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le nouveau guide à l’intention des proches aidant(e)s ayant un emploi leur fournit de précieux conseils et répertorie les contacts utiles pour obtenir des compléments d’informations. ( siw )
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Journée mondiale sans tabac
Négocier le virage du sevrage tabagique
« Je me bouge » Le projet « Je me bouge pour ma santé », financé par le canton de Vaud et Promotion Santé Suisse, a vu le jour grâce à une collaboration entre différentes ligues de santé et associations de patients. Ces dernières ont ainsi constaté qu’elles propo saient toutes des activités physiques adaptées destinées aux personnes sédentaires ou étant limitées dans leurs capacités ( maladies chroniques, limitations physiques, mentales ou 16 aspect 2/21
encore précarité économique ) mais, proposées par maladie, ces prestations avaient pour résultat une dispersion et une désorganisation de l’information. De ce constat est donc né le site internet www.jemebouge. ch : des offres d’activités physiques adaptées disponibles pour toute personne souhaitant se (re)mettre à bouger quels que soient ses besoins ou sa condition physique. ( evz ) jemebouge.ch
stopsmoking.ch/ligne-stop-tabac
PHOTOS : SHUTTERSTOCK.COM / MÀD.
Projet pilote visant à promouvoir l’activité physique
Dans le monde entier, le 31 mai est consacré à la Journée mondiale sans tabac. Cet événement entend sensibiliser un maximum de personnes à la protection du tabagisme et démontrer qu’il est possible d’arrêter de fumer - et que cela en vaut la peine ! Entre un et neuf mois après avoir arrêté de fumer, la toux du fumeur et la détresse respiratoire commencent à diminuer, un an après, le risque de maladie cardiovasculaire a diminué de moitié. Plus de la moitié des fumeuses et fumeurs souhaitent arrêter de fumer. Mais souvent, ils ne savent pas comment s’y prendre pour mettre toutes les chances de leur côté. Le service de consultation téléphonique de la Ligne stop-tabac offre une aide précieuse. ( evz )
Réinsertion professionnelle après un cancer
Agenda
Groupe de discussion-échange Vous avez suivi des traitements pour une maladie cancéreuse, traversé un arrêt-maladie ou allez reprendre le travail prochainement ? Souhaiteriez-vous pouvoir en parler avec des personnes ayant un vécu similaire ? Chaque année en Suisse, 15 000 personnes en âge de travailler reçoivent un diagnostic de cancer. Après avoir affronté la maladie, la plupart d’entre elles doivent faire face à un autre combat : le retour au travail. Reprendre
l’activité professionnelle peut exiger une réorganisation de l’environnement, des tâches ou des horaires de travail. La Ligue fribourgeoise contre le cancer a mis sur pied un groupe de discussion-échange à Bulle pour des personnes retournant au travail, animé par une assistante sociale et job coach. ( siw ) Plus d’informations sous : fribourg.liguecancer.ch/groupes-flyer
Tournois de golf caritatifs
LADIES for LADIES 2021
Une semaine pour souffler Un temps d’arrêt pour les personnes touchées par le cancer qui souhaitent réfléchir à leur situation de vie. 13 – 19 juin 2021, Wildhaus liguecancer.ch/cours
S’arrêter, respirer, se renforcer Une semaine pour se faire du bien, pour malades et proches. 21 – 25 juin 2021, Brigue liguecancer.ch/cours
Soif de vivre au féminin Un week-end pour permettre aux femmes touchées par un cancer de (re)découvrir leurs forces et leurs ressources. 25 – 27 juin 2021, Kappel am Albis liguecancer.ch/cours
Cinq jours pour moi Activités physiques et créatives pour se ressourcer – une semaine destinée aux personnes touchées par le cancer de toute la Suisse. 23 – 27 août 2021, îles de Brissago liguecancer.ch/cours
Un bel élan pour la bonne cause : des participantes à l’un des tournois organisés en 2019.
Conférence UV Conférence pour les spécialistes sur le thème de la protection solaire chez l’enfant et l’adolescent. 31 août 2021, Berne
PHOTO : MÀD.
liguecancer.ch/conference-uv
En 2021, LADIES for LADIES organisera à nouveau trois tournois de solidarité dans des clubs de golf réputés: – le 17 juin à Schönenberg – le 6 juillet à Domat/Ems – le 7 septembre à Wylihof Partager un moment agréable et savourer une journée fertile en événements en pleine nature tout en œuvrant pour la bonne cause : tel est le principe de ces tournois de golf. La recette provenant des frais d’inscription est versée intégralement à la Ligue suisse contre le cancer pour
des projets en faveur des femmes touchées par le cancer, par exemple des projets de recherche dans le domaine des cancers du sein et de l’ovaire. Au cours des six dernières années, les organisatrices lui ont ainsi remis la coquette somme de 379 425 francs. Des personnalités seront également de la partie, comme la championne olympique de descente Dominique Gisin ou la comédienne Birgit Steinegger. ( alm ) Inscription en ligne : ladiesforladies.ch
Stand « cancer et travail » au HR Festival Une occasion idéale pour discuter des difficultés en lien avec le travail et découvrir les offres destinées aux supérieurs hiérarchiques, spécialistes RH, collègues, proches et malades. 29 – 30 mars 2022, Zurich liguecancer.ch/cancer-et-travail En raison de la situation actuelle, il est possible que certaines manifestations ou certains cours soient annulés ou reportés. Vous trouverez davantage d'informations sous : liguecancer.ch/agenda
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JEU
Solution
Participez et gagnez l'une des 2 montres Horological Smartwatch Delight Notify Frederique Constant d'une valeur de CHF 1395.–. La version féminine de l'Horological Smartwatch comble les innovations high-tech et l'horlogerie traditionnelle suisse. Elle offre une conception de la montre élégante et féminine avec des fonctions «intelligentes» telles que Bluetooth, suivi d'activité et compteur de pas. Frédérique Constant est une manufacture horlogère suisse basée à Genève. Elle a été fondée en 1988 par les entrepreneurs Peter et Aletta Stas. Frédérique Constant fait preuve d'engagement social et soutiendra activement les femmes touchées par le cancer du sein en 2021 aux côtés de la Ligue suisse contre le cancer. Plus d'informations sur : frederique-constant.com
Participation En ligne www.liguecancer.ch/solution – Envoyez un SMS au 363 (1 franc le SMS) avec le mot clé « aspect » suivi de la solution et de vos nom et adresse. Exemple : aspect BATEAU, Pierre XX, rue YY, 1111 ZZ. – Vous pouvez aussi envoyer une carte postale à l’adresse suivante : Ligue suisse contre le cancer, Effingerstrasse 40, case postale, 3001 Berne Dernier délai d’envoi : le 21 mai 2021. Bonne chance !
Les gagnantes et gagnants de l’édition du janvier 2021, solution : Karaoke
Impressum Éditrice : Ligue suisse contre le cancer, Case postale, 3001 Berne, Téléphone 031 389 94 84, aspect@liguecancer.ch, www.liguecancer.ch/aspect, CP 30-4843-9 – Rédaction en chef : Luca Toneatti ( lut ), Joëlle Beeler (jbe) – Rédaction : Tanja Aebli (taa), Darcy Christen (dac), Barbara Lauber (bal), Aline Meierhans (alm), Simone Widler (siw) – Mise en page : Oliver Blank – Coordination: Denise Steiger – Impression : Swissprinters AG, Zofingen – Édition : 2/21, mai 2021, paraît quatre fois par année – Banque Cler : partenaire financier de la Ligue suisse contre le cancer. Bulletin d’information pour les donatrices et donateurs de la Ligue suisse contre le cancer.
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RAETSEL.CH
Jean-François Python, 1724 Le Mouret – Paul Schlögl, 8957 Spreitenbach – Béatrice Zahnd, 3812 Wilderswil
EN TÊTE-À-TÊTE
Mon face-àface avec le cancer Pendant sa chimiothérapie, Sarah Müller, 38 ans, a éprouvé un sentiment d’impuissance. L’activité physique au sein d’un groupe l’a aidée à se sentir à nouveau bien dans sa peau. 9 souvenirs d’une période difficile. Propos recueillis par Barbara Lauber
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Tout a commencé par des tiraillements dans la poitrine en mars 2019. Après palpation, ma gynécologue et mon médecin de famille ont tous deux déclaré que tout était en ordre et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Pourtant, je sentais que quelque chose clochait.
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Mon instinct ne m’a jamais trompée, de sorte que j’ai insisté – heureusement. De nouvelles investigations en septembre ont confirmé mes craintes : j’avais un cancer du sein.
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J’ai abordé le diagnostic aussi objectivement que possible. J’ai recherché assidûment des informations et posé une foule de questions aux gynécologues et à l’oncologue. Cela m’a donné le sentiment d’avoir quelques cartes en main pour m’attaquer à ce « projet maladie ». Je ne voulais laisser aucune chance à la peur et je comptais bien être là pour nos enfants de 4 et 6 ans.
PHOTO : MÀD.
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Au début de la chimiothérapie, je me sentais relativement bien. J’allais régulièrement courir et marcher. Le fait de me dépenser au grand air m’a aidée à prendre un peu de distance par rapport à la maladie.
En faisant du sport, Sarah Müller a eu le sentiment de pouvoir agir.
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Durant la deuxième moitié de la chimiothérapie, les choses se sont gâtées. J’avais les nerfs à vif, je ne supportais plus personne autour de moi ; je me sentais souvent mal et j’étais exténuée. Quand je me regardais dans le miroir, je voyais une étrangère. J’avais le sentiment de ne plus être moi-même.
J’avais pressenti que mes forces allaient diminuer avec le temps et je savais que je ne pourrais plus aller courir seule en forêt. C’est pourquoi j’ai eu envie de trouver un groupe de sport adapté.
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Le groupe de sport pour personnes atteintes d’un cancer auquel on m’a proposé de participer dans le cadre de l’étude Caprice menée à l’Hôpital de l’Île à Berne a été ma planche de salut. Pendant la chimiothérapie, je me suis sentie impuissante. En faisant du sport, je pouvais agir et développer des forces. Dans ces moments-là, je me sentais bien dans ma peau ; j’étais à nouveau moi-même.
Je m’entraînais avec le groupe deux fois 90 minutes par semaine sous la supervision d’une physiothérapeute. Ce qui était super, c’est que je ne devais rien expliquer ou prouver à qui que ce soit. Tous les participants, jeunes ou moins jeunes, avaient le cancer. Parfois, nous avons même ri de notre maladie ; cela faisait du bien.
En juin 2020, j’ai terminé ma radiothérapie. Depuis, je reçois une hormonothérapie et je retourne courir régulièrement. La course à pied m’a aidée en automne 2020 quand tout ce que j’avais vécu est remonté à la surface et que j’ai failli sombrer dans la dépression. C’est à ce moment-là seulement que j’ai commencé à comprendre tout ce que j’avais traversé. Aujourd’hui encore, l’activité physique m’aide à retrouver mon équilibre.
Vous pouvez lire toute l’histoire de Sarah ainsi que d’autres témoignages de personnes touchées par le cancer ici :
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