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AirduTemps

Le Temps Mercredi 27 octobre 2010

Feux nomades Grand air Courts sur pattes, ils fonctionnent au bois, se singularisent et réchauffent le jardin. Ce sont les braseros aux yeux de braise Valérie Hoffmeyer Son identité est encore un peu fumeuse. Chauffage de terrasse? Cheminée de jardin? Barbecue? Brasero! Parce que, comme la cheminée hispanico-africaine, les objets de cette page brûlent du vrai bois, sans une larme de gaz ni d’éthanol. Ils empruntent aussi à l’aïeule grilleuse de châtaignes ou de maïs ses courtes pattes, son caractère nomade et son charme brûlant. Adieu lourde cheminée de jardin en maçonnerie et parasol chauffant au gaz, voici le feu de camp en kit, entre foyer de rue et flambée de cow-boy, qui donne du style à la brisolée et urbanise la flamme d’extérieur. Mais attention. Comme il s’agit de vrai feu, à ciel ouvert, souvent sans protections latérales, son utilisation exige une parfaite maî-

trise de tous les éléments. Terre – protection du sol qu’il chauffe à blanc, stabilisation du support. Air – attention au vent. Feu – distance maximale au bâtiment, surveillance constante du foyer et des enfants. Et eau – extinction complète obligatoire après usage. Bref, le brasero est un jeu d’adultes réservé aux dieux de la braise. Sinon, le brasero est (encore?) rare en Suisse, si l’on en croit les boutiques de mobilier d’extérieur. Elles restent sans voix lorsqu’on leur en parle, a fortiori fin octobre. Mais si les revendeurs représentent la marque qui édite ces objets, dit-on ci et là, la commande par leur intermédiaire est souvent possible. Sinon, il reste l’expédition par transporteur après achat sur Internet. Ou un tour d’Europe en quête du feu parfait.

Photo à gauche: Modèle «Baron», entre torche et foyer. Sa mission: se poser en modeste feu de château. Son plus: sa légèreté (16,5 kg). Son matériau: acier brut. Ses mensurations: 105 cm (de haut) 50 cm (diam.). Son prix: env. 585 fr. Ses géniteurs: les Suédois de Roshults, spécialistes du panier à feu. www.roshults.se (livre en Suisse).

«Firetable», le feu dans le cube Sa mission Mettre le feu au béton Son plus Un vrai meuble Son matériau Béton résistant à la chaleur Ses mensurations 140 x 103 x 20 cm 178 kg. Ses options Gril. Table de prolongation possible Son prix env. 3600 fr. sans frais de transport Ses géniteurs Les Autrichiens de Viteo. Coll. Cementum www.viteo.at (liste revendeurs suisses)

«Zero», galette à feu Sa mission Rassembler Son plus Stockage du bois Son matériau Acier rouillé Ses mensurations 145 x 40 cm Ses options Couvercle éteignoir, dispositif pour grillades Sa particularité Vendu en kit à assembler, avec housse Son prix 5800 fr. Ses géniteurs Les Italiens d’AK47 Revendeur: CDC, 6340 Bar, info@cdcag.ch

«Qrater», big is beautiful Sa mission Faire chanter 14 personnes autour du feu Son plus Matériel de grillades inclus Son matériau Bol à poser, acier brut qui rouille Ses mensurations 145 cm (diam.), 25 cm (haut) Ses options Dispositif pour grillades compris Son prix Env. 1650 fr. hors frais de port Ses géniteurs Les Belges d’Extremis, militants du togertherness www.extremis.be (liste des revendeurs en Suisse)

«Urban», panier à feu de ville Son esprit Fonctionnalité, simplicité Son plus Son allure d’immeuble qui a l’air habité, la nuit Son matériau Acier non traité, se corrode à l’usage Ses mensurations 52 x 40 x 25 cm pour le petit modèle. 70 x 54 x 34 cm le grand Son prix 139/229 euros sans port Ses géniteurs Les Suédois de Roshults www.roshults.se (livre en Suisse)

«Brasero», l’authentique Sa mission Remonter aux origines Son plus Hors mode Son matériau Terre réfractaire Ses mensurations 50 cm de diam. environ Ses options Livré avec empiétement et grille Son prix 195 fr. hors frais de transport Ses géniteurs Fabrication au Mexique, importation française www.haciendamexicaine.fr (livre en Suisse)

Affaires intérieures

Quoi de neuf

Lithothérapie

Inès et Sophie sont à Paris

Un sceau en jade blanc de l’empereur Qianlong (17111799), le quatrième de la dynastie mandchoue des Qing, s’est vendu 16 millions de dollars la semaine passée chez Sotheby’s à Hongkong. Orné de deux dragons dos contre dos, ce cachet impérial utilisé à la gloire de la conquête du Xinjiang avait changé de main en 1997 pour la somme de 42 000 dollars. Il a donc aujourd’hui 380 fois plus de valeur sur le marché qu’il y a 13 ans. Sans doute existe-t-il 380 fois plus de millionnaires en Chine, raison logique d’une forte pression sur le tarif des objets de standing. Mais le prix

porcelaines ou des tabatières, ils demandaient des prix exorbitants pour le moindre anneau de jade vulgairement sculpté. D’après eux, cette matière porte en elle la marque de l’empereur, symbole d’un pouvoir absolu. En posséder un morceau ouvre la porte à la dignité impériale. Les chineurs étrangers ne pouvaient pas comprendre. Que ceux qui sont revenus de Chine sans un ou plusieurs sceaux dans leur valise lèvent la main. C’est bien ce que je pensais: aucun. Ils auront aussi acheté la pâte à encre, le tout joliment rangé dans une jolie petite boîte en carton recouverte de soie. La Chine vend ses sceaux comme la Suisse vend ses coucous. Mais elle garde pour elle les secrets de la pierre dans lesquels les plus beaux sceaux sont faits. Pourquoi un sceau en jaspe «sang de poulet» atteint-il des prix qui nécessitent des

économies sur la viande le reste du voyage? Pourquoi le jade blanc est-il réservé à l’empereur et le jade vert aux menus mandarins? Pourquoi un sceau en agate avec une impureté en forme de singe vaut-il tant d’argent? Beaux objets, sans doute, confectionnés par des artisans de talent pour des acheteurs de renom. Mais encore? Le mystère esthétique de la pierre chinoise est difficile à saisir. Je m’emploie à le percer depuis longtemps, sans succès. J’achète, avec mes modestes moyens qui ne passent pas par Sotheby’s, des minuscules morceaux de ce continent, montés sur des socles en bois de rose qui leur donnent de la prestance sur mes rayonnages. Je les regarde béatement, avec le plaisir toujours renouvelé de l’ignorante. On ne se parle pas. On n’a rien à se dire vu qu’on ne se connaît pas. Entre nous, c’est la paix, l’empereur n’y est pas.

Stéphane Bonvin C’est un livre qui ressemble à un sac de fille. Grand. Généreux. Peuplé de choses nécessaires et utiles, de listes d’adresses, d’aidemémoire. Et bourré de bonnes résolutions, d’idéaux, de lubies autant que de désirs. Comme un sac de fille, c’est un livre éminemment bordélicosympathique. En apparence. Parce qu’au fond, tout au fond, c’est un recueil organisé, pratique. Très. C’est donc un livre qui ressemble aussi à un rêve de vie de fille. Je présume. Ines de la Fressange et la Genevoise Sophie Gachet signent donc, ensemble, un très utile et élégant guide du chic intitulé La Parisienne. Inès de la Fressange, après avoir été mannequin,

dirige aujourd’hui la marque de chaussures Roger Vivier. Quant à Sophie Gachet, les lecteurs (oui, j’insiste, les lecteurs et pas que les lectrices) la lisent chaque semaine dans les pages Mode du magazine Elle. La Parisienne se présente comme un journal de bord. Photos, dessins, textes. Avec des chapitres très organisés, du général (les conseils pour avoir l’air d’une Parisienne) au résolument utile (adresses de boutiques, lieux de jour et de nuit, lieux pour dormir, adresses pour devenir encore plus belle, chiner, sentir bon, se sentir unique). Les photos sont d’un autre Helvète, Benoît Peverelli. «La Parisienne», soit deux filles à suivre. INES DE LA FRESSANGE PAR INES DE LA FRESSANGE

Joëlle Kuntz

de la Maserati ne s’est pas pareillement multiplié ni celui des voyages en première classe. C’est donc qu’un sceau en jade pur du grand siècle chinois offre à son propriétaire une qualité d’émotion infiniment plus recherchée, infiniment plus coûteuse: une enchère personnelle sur le passé impérial retrouvé après un demi-siècle de déni politiquement organisé. Les riches Chinois qui n’ont pas de scrupules à laisser démolir des quartiers anciens dans les villes ou à reconfigurer entièrement des paysages ancestraux dans les campagnes achètent à coups de millions, par petits bouts, les traces d’une tradition qui les identifie et les grandit. La pierre y joue un grand rôle, et le jade en particulier. Quand les brocanteurs de Macao et de Hongkong vendaient pour pas grand-chose des meubles, des rouleaux, des

La Parisienne, 244 pages, souple, Flammarion.







































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